Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COCHIN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 659).

COCHIN. Cocinum, Colche ou Colice. C’est une ville des Indes Orientales, dans la Presqu’Île deçà le Gange, sur la côte de Malabar. On prétend que c’est l’ancienne Colche, dont il y a apparence que le premier nom fut Colice, duquel on fit dans la suite Colche ; car un manuscrit très-ancien, qui étoit de la Bibliothèque de M. De Thou, l’appelle Colice, & deux de la Bibliothèque du Roi, Colche. Les habitans de cette ville sont appelés par les Anciens Κωλιακσὶ (Kôliaksi) & Κωλικοὶ (Kôlikoi), & ensuite Colchi ; le Cap où cette ville est située Κωλίας (Kôlias), & Κωλὶς (Kôlis), par le Géographe Denys, & Coliacum promontorium par Pline, L. V, C. 22. Cependant si la Trapobane des Anciens est l’Île de Céïlan, comme il y a bien de l’apparence, le Coliacum promontorium, est le Cap de Comorin, & la ville de Colice ou Colche n’est pas Cochin ; car ce promontoire étoit vis-à-vis de l’Île de Taprobane ; & Cochin n’est point vis-à-vis de Céïlan. Cochin est sur une grande rivière, & donne son nom à un Royaume.

Il y a une autre ville sur la même rivière à deux lieues plus haut, qui s’appelle aussi Cochin. Pour les distinguer, Maty appelle la première Cochin la basse, & celle-ci la haute Cochin. Et M. Corneille nomme celle-ci Cochin le neuf ; & l’autre Cochin le vieux. Cochin le vieux est tout Payen ; mais Cochin le neuf est Chrétien ; &, quoiqu’il y ait beaucoup d’Infidèles, on n’y fait aucun exercice de Religion que du Christianisme. Paul IV y établit un Evêché, qui est suffragant de l’Archevêque de Goa. Les Hollandois ont enlevé cette ville aux Portugais.

Maty écrit Cochim ou Cochin ; mais en France on écrit toujours Cochin. Ils continuèrent ensuite leur route gaiement, & ayant tourné vers le Cap de Comorin, ils prirent terre à Cochin. Bouh. De Cochin ils firent voile jusqu’à Baticala. Id. Et de même dans Corneille.