Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLOPHONE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 697).
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COLOPHONE. s. f. Substance de nature oléagineuse, tirant sur le jaune, aride & friable, composée des restes des résines du sapin & des pommes du sapin, épaissies par le moyen de la décoction, & endurcies par le froid. Colophonia. Pour être bonne, il faut qu’elle soit luisante, odorante, & qu’étant jetée sur les charbons ardens, elle rende une fumée presque semblable à celle de l’encens. Pline dit que la colophone a pris son nom de Colophone, ville d’Ionie, d’où elle a été apportée d’abord. On l’a appelée aussi resine espagnole & resine grecque, selon qu’on l’a apportée de ces régions-là. On appelle aussi colophone, la térébentine cuite dans l’eau jusqu’à ce qu’elle ait acquis une consistence solide. On appelle encore colophone, le marc de la térébentine distillée qui demeure au fond de la cornue. La colophone, étant les restes des résines, en a aussi les qualités, mais moins pénétrantes. Elle échauffe, desséche, ramollit & aglutine. On en mêle ordinairement dans les emplâtres. Elle sert aussi ☞ aux joueurs d’instrumens à corde de boyau pour frotter leurs archets. Les particules de colophone dont se chargent les crins de l’archet, le sont mordre davantage sur les cordes qui deviennent par-là plus sonores. On dit partout colophane & non pas colophone.