Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMUS

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 763).
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COMUS. s. m. Dieu de la joye, des festins, des danses nocturnes. Comus. Vossius, de Idol. L. II, t. 8. croit que c’est le même que le Chamos des Moabites, & que son nom s’est formé de celui-ci. Sa raison est que, Chamos est le même que le Διόνυσος des Grecs ; c’est-à-dire, Bacchus, qui certainement est le Dieu des festins. Quoi qu’il en soit, c’étoit à ce Dieu que les jeunes gens qui faisoient des débauches de nuit, & qui donnoient des sérénades à leurs maîtresses, se dévouoient particulièrement. On le représentoit couronné de roses, soit parce que c’étoit la coutume de s’en couronner dans les festins, comme on le voit dans les Poëtes, & sur-tout dans Anacréon ; soit parce que la rose est consacrée à Vénus, & que Comus étoit un Dieu favorable aux nouveaux mariés, qu’on le mettoit à la porte de leur chambre, qu’on le regardoit comme le conciliateur des deux mariés, & l’auteur de l’union conjugale ; qu’enfin il étoit un des Dieux des amans, à la suite desquels on le peignoit. Philostrate, Carolus Paschalius, Coronarum, L. II, c. 6, c. 16. L. III, c. 5, c. 6. Comus étoit un Dieu pétulant & brutal.