Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMUS
COMUS. s. m. Dieu de la joye, des festins, des danses nocturnes. Comus. Vossius, de Idol. L. II, t. 8. croit que c’est le même que le Chamos des Moabites, & que son nom s’est formé de celui-ci. Sa raison est que, Chamos est le même que le Διόνυσος des Grecs ; c’est-à-dire, Bacchus, qui certainement est le Dieu des festins. Quoi qu’il en soit, c’étoit à ce Dieu que les jeunes gens qui faisoient des débauches de nuit, & qui donnoient des sérénades à leurs maîtresses, se dévouoient particulièrement. On le représentoit couronné de roses, soit parce que c’étoit la coutume de s’en couronner dans les festins, comme on le voit dans les Poëtes, & sur-tout dans Anacréon ; soit parce que la rose est consacrée à Vénus, & que Comus étoit un Dieu favorable aux nouveaux mariés, qu’on le mettoit à la porte de leur chambre, qu’on le regardoit comme le conciliateur des deux mariés, & l’auteur de l’union conjugale ; qu’enfin il étoit un des Dieux des amans, à la suite desquels on le peignoit. Philostrate, Carolus Paschalius, Coronarum, L. II, c. 6, c. 16. L. III, c. 5, c. 6. Comus étoit un Dieu pétulant & brutal.