Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONCESSION

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 767).

☞ CONCESSION. s. f. Don, octroi que fait un Souverain ou un Seigneur, de quelque terre, de quelque droit ou privilège. Concessio. Cette Abbaye jouit d’une telle terre, d’une telle exemption, par la concession de S. Louis. Le Pape fait des concessions d’indulgences plénières. On appelle aussi concession la chose même qui est accordée. Les grands droits dont jouissent les Abbayes, sont des concessions des Seigneurs qui les ont fondées, ou de ceux qui s’y sont faits Religieux.

Concession est aussi une figure de Rhétorique, par laquelle on accorde quelque chose à son adversaire, soit pour ne pas former d’incidens inutiles, soit pour en tirer quelque avantage. Concessio.

☞ Je vous passe qu’il soit honnête homme ; cela le rend-il capable de son emploi ? Elle est belle, il est vrai ; mais fait-elle un bon usage de sa beauté ?

Concession se dit aussi du terrain que le Roi accorde dans les Colonies Françoises soit à une compagnie, soit à des particuliers pour le défricher, le cultiver, le posséder. Campus, ager, à Rege concessus in Coloniis. Faire valoir sa concession de la manière la plus pacifique. Pacificè agrum sibi concessum exercere. Etre dépossédé de sa concession. Id. Un tel a deux concessions au Mississipi qui lui font un bon revenu. Il n’y a guère que les habitans d’une Colonie qui puissent faire valoir les concessions.