Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONCIERGE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 768-769).

CONCIERGE. s. m. & f. Celui ou celle qui a la garde, les clefs d’un Château, d’un Hôtel, d’un Palais. Custos Domus Regiæ, Palatii Præfectus. On l’appelle aujourd’hui plus ordinairement Capitaine. L’on nommoit autrefois Concierges, ceux que l’on a depuis nommés Capitaines, & ensuite Gouverneurs des Maisons Royales. Le Palais de nos Rois avoit son Concierge, mais sans aucune Juridiction. Quand Louis Hutin abandonna ce Palais au Parlement pour y administrer la Justice, il y resta toujours un Concierge, avec tous les droits utiles attachés à cet Office, mais sans aucune Juridiction, non plus qu’auparavant. Ce n’est que sous Charles, Duc de Normandie, Régent du Royaume, pendant la prison du Roi Jean son pere, qu’il commença à se former la Juridiction qu’il a eue depuis, comme nous l’avons expliqué au mot Bailli du Palais, qui est le nom qu’il porte depuis Charles VI.

Ménage dérive ce mot de Conservius, à conservando. Il dit que dans les vieux livres on trouve Consierge par une s, Remarq. sur la Sat. Ménippée.

Du Cange, le dérive de consergius ou conservus : il ajoûte qu’on a dit aussi Concierge de forêt ; pour dire, Garde-forêt.

Concierge se dit souvent pour signifier un Géolier ; le garde des prisons. Custos carceris. On a rendu le Concierge responsable de l’évasion d’un tel prisonnier.

Concierge se dit aussi par les Comédiens, d’une espèce d’Officier qui a soin d’ouvrir & de fermer la porte. Janitor.