Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTEUR

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 855-856).
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CONTEUR, EUSE. s. m. & f. celui qui conte. Fabulator, nugator ☞ Il est du style familier ; & quand on l’employe seul, il se prend toujours de mauvaise part, pour désigner ceux qui promettent beaucoup, qui ne disent rien de vrai, de solide ou de sérieux. Ne vous fiez pas à cet homme-là, ce n’est qu’un conteur. Je vieillis, puisque je suis conteur de fleurettes. Scar.

Si l’on vouloit à chaque pas
Arrêter un conteur d’histoire,
Il n’auroit jamais fait. La Font.

On appeloit autrefois Conteurs, ou Conteors, ou Conteours, les gens qui inventoient des contes agréables, qu’ils alloient chanter ou réciter dans les maisons des Grands ; & ils différoient des Trouveres, Poëtes du même temps, en ce que ceux-ci faisoient leurs compositions en rîmes, & les Conteors en prose. Narrator.

On appelle proverbialement & bassement Conteur de fagots, un homme qui conte des bagatelles & des niaiseries. Acad. Fr.

CONTEUR, s. m. terme de Coutumes. Le conteur est le même qu’on appeloit conteor dans les temps plus reculés. C’est l’Avocat ou le Procureur, que l’on a établi pour narrer & réciter le fait aux Juges. Voyez Conteor.