Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTRE-POIDS

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 873).

CONTRE-POIDS. s. f. Ce qui est mis pour contre-peser. Sacoma, æquipondum. Le contre-poids d’une horloge. Libramentum. C’est un petit poids qu’on attache à l’extrémité du cordon du poids, afin que le cordon s’accrocher successivement aux petites pointes qui sont sur le cercle que le poids doit faire tourner. Les Danseurs de corde se servent de contre-poids pour tenir leur corps en équilibre.

Contre-poids se dit en général de toute force qui sert à diminuer l’effort d’une force contraire. Tantôt il est égal à la force qui lui est opposée, tantôt plus grand, tantôt plus petit. Il est d’usage dans plusieurs arts & métiers.

Contre-poids, en termes de Manège, se dit de cette liberté d’assiette du corps que garde le cavalier pour demeurer toujours dans le milieu de la selle sans pencher de côté ni d’autre, quelque mouvement que fasse le cheval. Libramentum corporis.

Contre-poids, se dit aussi au figuré, ☞ des qualités des choses qui servent à en contre-balancer d’autres ; sa lâcheté sert de contre-poids à son insolence. La vie de l’homme est mêlée de prospérité & d’adversité ; sans un tel contre-poids, cette élévation le rendroit horriblement vain, ou cet abaissement le rendroit horriblement abject. Pasc. La crainte de la mort rabat l’orgueil, & sert comme de contre-poids pour rabaisser le penchant que l’homme a à s’élever. Nicol. L’avarice sert quelquefois de contre-poids à la cruauté des Barbares. Bouh.