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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORIANDRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 915).
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CORIANDRE. s. f. se prend le plus souvent pour la semence d’une plante ombellifère, dont nous allons parler.

Coriandre. Coriandrum. Plante annuelle, qui a pris son nom de son odeur, qui est aussi désagréable que celle de la punaise, lorsque cette plante est verte. On seme des champs entiers de coriandre dans plusieurs endroits du Royaume. Sa racine est menue, fibreuse, blanchâtre. Sa tige est haute de deux piés environ, quelquefois moins, lisse, glabre, arrondie, moëlleuse, branchue, & garnie dans le bas de feuilles larges, découpées en quelques segmens, dentelées sur leurs bords, & pareilles à une portion de segmens de la feuille de persil, mais un peu arrondies, d’un vert gai, & d’une odeur très-désagréable. Celles du haut sont finement découpées, & imitent celles de la camomille ; l’extrémité des branches & des tiges est terminée par des dentelles de fleurs blanchâtres ; à cinq pétales inégales & fleurdelisées. Le calice qui soûtient ces fleurs devient un fruit composé de deux graines rondes ; & il arrive souvent qu’une des deux avorte. Cette graine pour lors est plus ronde, fétide lorsqu’elle est fraîche, mais agréable étant desséchée. On ne se sert que de la coriandre sèche, elle est stomacale, cordiale & carminative. On forme des dragées avec la coriandre, dont on se sert pour exciter l’appétit & chasser les vens. Les Anciens ont cru que le jus de coriandre étoit dangereux, & faisoit perdre le sens, & même la vie : mais les Modernes en usent en plusieurs remèdes. La manne qui nourrit les Hébreux dans le désert ressembloit à la graine de coriandre.

Quelques-uns font venir ce mot de κόρις, qui signifie une punaise, parce que ses feuilles sentent la punaise. D’autres le font venir du mot Grec κόρη, qui signifie la prunelle des yeux, & de ἀνδρών, hominum, parce que la coriandre affoiblit la vue.