Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORSAIRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 937).
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CORSAIRE. s. m. & quelquefois adj. Pirate, écumeur de mer, celui qui court les mers avec un vaisseau armé, sans aucune commission, pour voler indifféremment les vaisseaux Marchands. Pirata, prædo tnariismus. Barberousse étoit un fameux Corsaire. Ab. Quand on peut attraper un Corsaire, il est pendu sans rémission. Tous les vaisseaux Corsaires sont de bonne prise. ☞ Suivant le Dict. de l’Acad. Fr. Corsaire signifie celui qui commande un vaisseau armé en guerre, & qui a une commission particulière de quelque puissance. Corsaire de S. Malo.

On ne devroit donner ce nom qu’à celui qui n’a point de commission particulière, & qui attaque également les vaisseaux amis & ennemis ; mais l’usage a prévalu, & l’on appelle Corsaire celui qui a une commission du Prince pour courir sur les ennemis de l’État.

Ce mot vient de l’Italien corsaro, qui a été dit à Corsis, ou à cursibus, ou à Caursinis, ou à Corycæis. Ménage.

Corsaire se dit aussi figurément de ceux qui vendent trop cher leurs marchandises, qui exigent de trop grands droits, qui rançonnent ceux qui sont obligés de passer par leurs mains, & généralement d’un homme dur, inique, qui profite de tout pour s’enrichir. Durus, immisericors. Les Hôteliers sont de vrais corsaires. Les Sergens sont de grands corsaires.

Endurcis-toi le cœur ; sois Arabe, Corsaire,
Engraisse-toi, mon fis, du suc des malheureux. Boil.