Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COSCINOMANCE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 940).
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COSCINOMANCE, ou COSKINOMANCE, ou COSKINOMANTIE. s. f. divination qui se fait par le crible. On élève un crible sur quelque chose, puis après avoir dit quelques paroles, on le prend de deux doigts seulement ; on récite les noms de ceux qui sont suspects, & celui au nom duquel le crible tourne, tremble ou branle, est tenu coupable du mal dont on cherche l’auteur. Coscinomantia. Théocrite parle dans sa troisième Idylle d’une femme habile en coskinomantie, & qui l’exerçoit. On dit que cette sorte de divination se pratiquoit aussi en suspendant un crible par un fil, ou le posant sur une pointe de ciseaux, & le faisant tourner, en nommant pendant qu’il tournoit les noms des personnes suspectes. Il paroît par Théocrite qu’on s’en servoit, non-seulement pour les personnes inconnues, mais encore pour les sentimens intérieurs & cachés des personnes que l’on connoissoit. Il y en a qui écrivent cossinomantia : cela est contraire à l’étymologie. Voyez le Traducteur de Peucer, qui s’est trompé en disant de la coscinomance ce qui convient à l’Axinomance, & de l’Axinomance, ce qui convient à la coscinomance.

☞ C’est ce qu’on appelle aujourd’hui parmi le peuple, tourner le sas, pratique aussi ridicule que superstitieuse.

Ce mot vient de κόσκινον crible, & μαντεία, divination.