Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COTEREAU
COTEREAU s. m. Coterellus. Les cotereaux étoient des voleurs, des bandits, qui infectèrent le Languedoc & la Gascogne dans le XIIe siècle, sous Louis VII. Les Cotereaux se louoient comme les Brabançons pour faire la guerre, à ceux qui vouloient tirer vengeance d’une injure, & ravageoient tout le pays. C’est pour cela qu’on les appeloit aussi Brabançons, & peut-être que plusieurs n’étoient que Brabançons, c’est-à-dire des avanturiers, des bandits. Voyez Brabançon. Ou plutôt les Côtereaux étoient les fantassins des Brabançons ; car les Brabançons qui étoient fantassins, s’appeloient Cotereaux, & ceux qui servoient à cheval, Routiers. Le Concile de Latran sous Alexandre III, en 1179, les appelle encore Aragoniens, Navarrois, Basques & Triaverdins. Mais ni ce Concile, ni Baronius ne disent point qu’ils fussent hérétiques ; & ils les distinguent des Cathares ou Patarins & Publicains. Le Concile les condamne seulement aux mêmes peines que ces hérétiques. Comment donc certains Auteurs les confondent ils ? Favyn, Hist. de Nav., Liv. VII, p. 386, dit que ces gens étoient appelés Coutereaux, d’un vieux mot françois cotterie, c’est-à-dire, compagnie & société. Ce vieux mot françois se dit encore au même sens. Favyn écrit Couttereau & Cotterie. Quelques-uns, comme Chameau, dans son Hist. de Berry, écrivent Cothereaux, mais sans raison.
On donna aussi ce nom aux voleurs, depuis une émeute où les paysans avoient paru armés de bâtons ou de cotterets.