Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COUVENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 1007).
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COUVENT. s. m. On disoit autrefois Convent, comme on le prononce encore dans ses dérivés. Monastère de Religieux de l’un ou de l’autre sexe. Maison Religieuse où se retirent des personnes de l’un ou l’autre sexe pour y vivre dans la retraite & dans la pratique de la vertu. Monasterium, cœnobium. Vaugelas veut qu’on écrive Convent, parce qu’il vient du mot latin conventus, & qu’on prononce Couvent. Mais tout le monde prononce & écrit Couvent. Mén. Corn. Les Couvens sont autant de citadelles où la pudeur trouvera un asile contre le dérèglement & la corruption du siècle. S. Louis aimoit le silence & la retraite du Couvent. Port-R. Il faut que le Couvent soit le choix du cœur, & non pas une nécessité. S. Evr. Il faut au moins trois Religieux pour établir un Couvent ; mais un seul en conserve le droit & le titre. Entrer au Couvent, sortir du Couvent, c’est prendre ou quitter l’habit d’un Couvent.

Ah ! souffrez qu’un Couvent, dans ses austérités,
Use les tristes jours que le Ciel m’a comptés. Mol.

Couvent signifie aussi le Corps ou la Communauté des Religieux, ou Religieuses qui habitent ces Maisons. Religiosa familia. Tout le Couvent a été assemblé capitulairement au son de la cloche. Les procès s’intentent au nom des Religieux, Prieur & Couvent.

On dit, en menaçant une fille désobéissante qu’on la mettra dans un Couvent ; pour dire, qu’on la fera Religieuse malgré elle, qu’il faut qu’elle épouse le parti qu’on lui propose, ou un Couvent.

Couvent dans l’Ordre de Malte est le lieu où est le Maître ou son Lieutenant, l’Eglise, l’Infirmerie, & les Auberges, ou les huit langues.