Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CUIRASSE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 52-53).
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CUIRASSE. s. f. Arme défensive faite d’une lame de fer fort battu, qui couvre le corps depuis le cou jusqu’à la ceinture ; tant par devant que par derriere, & qui doit être à l’épreuve au moins du pistolet. Lorica. Les Piquiers sont armés d’un pot & d’une cuirasse ; c’est un bon corps de cuirasse qui est à l’épreuve. Les Cavaliers ne prirent une cuirasse que vers l’an 1300. Le Gendre.

Quelques-uns croient que ce mot a été dit par corruption de cucurasse, parce qu’elle couvre le corps. D’autres le dérivent de cuir, ou de coriaceus, parce que les armes défensives étoient faites anciennement de cuir

Cuirasse, se dit quelquefois pour Cuirassier. Eques Loricatus. Comme Mazarinn étoit fort ami de Picolomini, maintenant Archevêque de Sienne, il fit grande liaison avec son frère, qui étoit lors Major de Cavalerie dans le Régiment de Papenhein, lequel lui persuada de prendre une Compagnie de Cuirasses dans le même régiment. Mascur. En ce sens on ne le dit qu’au pluriel, & il est un peu vieux.

On dit proverbialement, endosser la cuirasse, pour dire, embrasser la profession militaire. Militiam sequi. On dit le défaut de la cuirasse, pour dire où la cuirasse finit ; & au figuré, l’endroit foible d’un homme, d’un écrit. Il a trouvé le défaut de la cuirasse.