Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CYCLOÏDE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 74).

CYCLOÏDE. s. f. Terme de Géométrie. C’est une ligne courbe qui est décrite par l’extrémité supérieure du diamètre d’un cercle, lorsqu’il se meut perpendiculairement sur une ligne droite : ou pour parler populairement : ce n’est autre chose que la ligne courbe qu’un clou fiché dans le haut d’une roue trace dans l’air, lorsque la roue se meut. M. Huygens a démontré que, de quelque point qu’un corps pesant puisse commencer à descendre, tandis qu’il se meut dans une cycloïde, les temps de la descente sont égaux entr’eux. Cyclois. C’est sur le fondement de cette ligne qu’on a trouvé le moyen de faire une horloge à pendule, dont le même Mr. Huygens a fait un grand volume intitulé Horologium Oscillatorium. Philippe de la Hire, & le Pere de la Loire, Jésuite, ont fait chacun un Traité de la Cycloïde. Quand les plus grands Géomètres du XVIIe siècle se mirent à étudier une nouvelle courbe qu’ils appelèrent la Cycloïde, ce ne fut qu’une pure spéculation, où ils s’engagèrent par la seule vanité de découvrir à l’envie les uns des autres des théorêmes difficiles. Ils ne prétendoient pas eux-mêmes travailler pour le bien public ; cependant il s’est trouvé en approfondissant la nature de la Cycloïde, qu’elle étoit destinée à donner aux pendules toute la perfection possible ; & à porter la mesure du temps jusqu’à sa dernière précision. Fonten. Hist. de l’Acad. Préf.

Ce mot vient du Grec κύκλος, circulus. On l’appelle aussi roulette. On en attribue l’invention au P. Mersenne.