Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉBANDER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 119).

DÉBANDER, v. a. Oter la bande d’une plaie, le bandeau de dessus les yeux. Vulnus obligacum solvere. Pour débander la partie, il faut que le Chirurgien la mette dans la même situation qu’elle étoit quand il l’a bandée. Dionis.

☞ On dit aussi débander quelqu’un, ôter le bandeau qu’on lui a mis devant les yeux, débander un colin-maillard.

Débander, se dit aussi des choses qui font ressort. C’est les détendre. Débander un arc, un pistolet. Arcum remittere.

Débander, se dit neutralement de la cessation de l’érection naturelle. Remitti.

Débander, avec le pronom personnel se dit en parlant des armes dont le ressort se détend de lui-même. Son fusil se débanda. Son arbalète s’étoit débandée.

☞ On le dit d’une troupe de gens de guerre qui se sépare du gros de l’Armée confusément & sans ordre. Les soldats se débandèrent pour aller piller. Le manque de vivre a fait débander l’armée, à signis discedere, à castris dilabi, discedere.

☞ On le dit aussi d’un corps de gens de guerre qui se disperse sans ordre pour se retirer ou pour s’enfuir.

On dit figurément se débander l’esprit ; pour dire, Se relâcher l’esprit après une longue application. Animum relaxare. L’esprit ne peut être dans une contention perpétuelle, il a besoin de se débander de temps en temps.

Débander, se dit aussi figurément de la gelée & du froid, quand il se radoucit. Le temps s’est débandé depuis le matin. Remisit frigus.

Marot a dit proverbialement :

Débander l’arc ne guérit point la plaie.

Débandé, ée. part.