Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉDAN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 157).
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DÉDAN. s. m. Nom d’homme. Dedanus. Il y en a plusieurs de ce nom dans l’Ecriture. Le premier est originaire de Cham par Chus, Gen. X. 7. 1. Paral. XIX. 9. Le second est descendant d’Abraham, par Cethura, Gen. XV. 3. 1. Paral. XIII. 2. C’est celui-ci qui avoit donné le nom à des peuples dont nous allons parler. Quelques-uns croient aussi que l’Oracle de Dodone, si célèbre parmi les Grecs, tiroit son nom de l’un de ces deux hommes.

Dédan, est aussi le nom d’une ville de l’Idumée, donc parlent Jérémie, XXV. 23. XLIX. 8. & Ezéch. XXV, 13. & XXVII. 20. Bochart, croit qu’elle fut fondée par Dédan fils d’Abraham & de Cethura, dont elle porta le nom. Gen. XXV. 3.

Dédan. Ville dont il est parlé dans Ezéchiel XXVII. 15. & XXXVIII. 13. Bochart, Phaleg. L. IV. C. 6. la place dans l’Arabie heureuse sur la côte du détroit Persique, & prétend que celle qu’on nomme encore aujourd’hui Daden, qu’Orteluis & d’autres Modernes placent entre le détroit de Bassora, & l’embouchure du fleuve Om, qui est le Lar de Ptolomée & le Phalg de Nubiensis, également éloignée de l’un & de l’autre. Ce qui prouve cette situation, c’est qu’Ezéchiel XXVII. 15. parle d’une ville maritime, voisine de plusieurs Îles, & d’où l’on alloit par mer aux Indes ; car l’ivoire & l’ébène que l’on en rapportoit, sont des marchandises des Indes ; que Regma, bâtie par le pere de Dedan, étoit sur cette même côte, comme Bochart le prouve au chapitre précédent ; que la famille de Scheba frere de Dédan étoit aussi voisine de ces lieux, comme il le prouve au chapitre suivant, & qu’Ezéchiel XXXVIII. 13. a joint Scheba & Dédan, comme des lieux voisins ; ainsi il ne faut pas confondre cette ville avec la précédente, qui étoit dans l’Idumée. Ezéchiel les distingue, XXVII. il parle de la première v. 20 & de celle-ci v. 15.

Au reste dans ce dernier endroit d’Ezéchiel XXVII 15. Les Interprètes Grecs traduisent בנידדן, enfans de Dédan, υἱοὶ Ῥοδίων, Enfans des Rhodiens, ce qui a fait dire à Villalpandus & à d’autres après lui, que Dédan est l’Isle de Rhodes, que c’est là son premier nom ; que de Dédan on a fait Rhedan & ensuite Rhodon, Rhodos. Mais Saint Jérôme & après lui, Bochart, soutiennent que c’est une faute de l’Interprète ou du Copiste de l’exemplaire qu’il avoit ; que l’un ou l’autre a lu רדן, Redan pour דדן, Dédan, trompés par la ressemblance qu’ont en Hébreu le ר, R, & le D ד. En effet, ajoute Bochart, qui dira que les Tyriens achetoient l’ivoire & l’ébène des Rhodiens, étant beaucoup plus facile aux Tyriens qu’aux Rhodiens, d’aller aux endroits d’où l’on tire ces marchandises ?