Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉNIER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 221).
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DÉNIER. v. a. Nier une chose, en contester la vérité. Soutenir qu’un fait n’est pas véritable. Negare. En ce sens il n’a guère d’usage, qu’en parlant d’un fait, d’un crime, d’une dette, d’un dépôt. Vous dites que vous êtes noble, je vous le dénie. C’est la plus noire des infidélités, de dénier le dépôt qu’un ami a mis entre nos mains. Vous prétendez que je vous dois telle somme, je dénie la dette. Philotas dénia le crime. Vaug. Les Templiers dénièrent à la mort les crimes qu’ils avoient confessés dans les tourmens. Mézerai. Il a tout dénié à la question.

Dénier, se dit aussi dans la signification de refuser, mais le plus souvent refuser une chose que l’on ne doit pas refuser, que la bienséance, la justice, l’équité veulent qu’on accorde. Denegare. Un fils ne doit pas dénier les alimens à son père. Un juge ne doit pas dénier la justice à ceux qui la demandent. On ne doit pas dénier son secours à la veuve, à l’orphelin. Tout ce que vous demanderez à mon père, en mon nom, dit J.-C. ne vous sera point dénié.

Dénié, ée. part. Signifie aussi, refuser, & le plus souvent refuser quelque chose que l’on ne doit pas refuser. Denegare. Ce Prince a dénié le passage à cette armée sur ses terres. Le devoir marital ne se doit point dénier entre conjoints. On ne doit point dénier sa protection aux veuves & aux orphelins. Toute audience est déniée en Justice à ceux qui n’ont pas refondé les dépens de la contumace.

Dénié, ée. part. Negatus, denegatus.