Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPRENDRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 244).

DÉPRENDRE, v. a. Détacher. Abstrahere, distrahere, divellere. Ces deux dogues étoient tellement attachés l’un contre l’autre, qu’on a eu toutes les peines du monde à les déprendre. L’Acad. Il se dit aussi avec le pronom personnel, pour se dégager de quelque chose ou l’on étoit engagé, ou embarrassé. Divelli. Un poisson pris dans une nasse se débat & fait ce qu’il peut pour se déprendre. Cet oiseau s’étoit pris à la glu, & ne pouvoit s’en déprendre.

Déprendre, se dit plus élégamment au figuré. Les mélancoliques ne se déprennent pas si aisément de leurs passions. Bal. Jesus-Christ nous a dépris & détachés du commerce des choses de la terre. Du Bois. Le Comte d’Arondel prit de l’amour pour la Reine sans s’en appercevoir, & ne put s’en déprendre quand il s’en fut apperçu. De Larrey. Il faut tâcher de nous déprendre de ces choses. Fenelon. Il ne s’est point encore dépris des controverses scholastiques. Morabin. p. 55.

Dépris, ise. part.