Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DENDRITE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 220).

DENDRITE. s. m. L’Acad. dit féminin. Dendrites. Les Dendrites sont des pierres blanches, ou grises, sur lesquelles on voit des accidens qui représentent des branches, des arbres, des arbrisseaux, des buissons, &c. Ces dendrites ne sont point des plantes-pierres. Car 1o. les rameaux des arbres peints en miniature sur les dendrites ne sont jamais confondus l’un avec l’autre, ni repliés l’un sur l’autre, comme sont souvent ceux des plantes-pierres. 2o. Une autre différence du dendrite & de la plante-pierre, c’est que le feu ôte au dendrite ses figures sans le dissoudre, ce qu’il ne fait à la plante-pierre qu’en la réduisant en cendre. Cela prouve que les figures du dendrite sont extérieures, qu’elles sont l’effet d’une couleur appliquée naturellement sur cette pierre. Il y a des dendrites dont les couleurs résistent long-temps au feu, & ne s’effacent que par un commencement de calcination, mais il y en a peu. Si l’on fait couler de l’huile entre deux marbres polis appliqués l’un à l’autre, quand on les sépare, la liqueur se partageant, son impression forme diverses figures semblables à celles qu’on voit sur le dendrite, & dont la ramification commence toujours du côté par lequel on a commencé à séparer les marbres. Ainsi les figures du dendrite sont formées par une liqueur bitumineuse qui s’insinue entre les couches de pierre : & en effet il sort du dendrite mis au feu une odeur de bitume. Cette liqueur au reste sort du dendrite même, & se filtre au travers de ses pores, & c’est le froid & la pression des couches supérieures qui la fait sortir. Il y a des dendrites que les figures pénètrent entièrement ; d’autres où les figures ne pénètrent que jusqu’au milieu, ou moins encore.