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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DISTRACTION

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 388-389).
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DISTRACTION, s. f. Terme de Palais. Séparation d’une chose avec un autre ; démembrement. Distractio, Disjunctio. On a jugé son opposition pour la distraction d’une terre qu’il prétendoit. On a fait la distraction des sommes qui ne lui appartenoient pas dans ce paiement. Il a été condamné à l’amende pour la distraction du ressort.

C’est, en matière de dépens, l’attribution ou adjudication que demande à son profit le Procureur de la Partie qui a gagné sa cause, d’une portion des deniers, au paiement desquels est condamnée l’autre Partie, pour se payer des salaires qui lui sont dus.

Distraction, en morale, désigne généralement un défaut d’attention. C’est l’application de notre esprit à un autre objet que celui qui devroit nous occuper pour le moment, ou qui devroit continuer de nous occuper. Voyez Distrait. Vagans, vagus animus ; aberratio mentis. Les distractions sont le partage ordinaire des jeunes gens, un rien les détourne & les amuse. La curiosité cause des distractions, parce qu’un nouvel objet extérieur attire notre attention, de façon qu’il la détourne de celui à qui nous l’avions d’abord donnée, ou à qui nous devions la donner. Les distractions affoiblissent les fonctions de l’esprit, & le remplissent d’inutilités. Port-R. Les plaisirs font une grande distraction aux desseins de fortune & d’établissement. S. Real.