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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DOUÉ, ou DOÉ

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 447).
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DOUÉ, ou DOÉ. Theotuadum Castellum, ou Palatium. Petite ville de France, dans la Province d’Anjou, à quinze mille pas de la Loire, à trois lieues de Saumur, & à une lieue d’une petite rivière appelée le Toué, assez près d’un ruisseau nommé Layon. Il paroît, par le témoignage de plusieurs Historiens, que Doé étoit un des principaux Palais des Rois d’Aquitaine ; & ce sont les ruines de ce Palais que les gens du Pays prennent pour les restes d’un Amphithéâtre. Messieurs Baudrand & Corneille ont cru que c’étoit un Amphithéâtre, & en ont décrit la forme & les dimensions. Il est de figure hexagone, taillé dans un roc, ou carrière de pierre rougeâtre, & pouvoit contenir quinze mille spectateurs. Il y a vingt degrés pour descendre au parc, où l’on faisoit combattre les animaux. En 1620, les Bourgeois de Doué représentèrent, dans cet Amphithéâtre, la prise de Jérusalem, par Godefroi de Bouillon, & quelques Tragédies. Outre la Paroisse, qui est dédiée à S. Pierre, il y a l’Église Royale & Collégiale de S. Denis, un Couvent de Recolets, & un Hôpital bien renté. On voit à Doué une des plus belles fontaines qu’il y ait en France. Elle est en fer à cheval, Le bassin en est fort large, & servoit aux Naumachies, ou combats sur l’eau. La Collégiale de S. Denis est, dit-on, un monument de la piété de Dagobert I. Cette ville a été appelée en Latin Doadum Castellum, Doalum, Castrum Doadium, Dudum, ou Douœum.