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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DOUANE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 442).
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☞ DOUANE. s. f. Nom que l’on donne aux principaux Bureaux établis dans le Royaume pour percevoir certains droits sur les marchandises. Postorium. Il y a en France trois Bureaux qui portent particulièrement le nom de Douane ; celui de Paris, celui de Lyon, & celui de Valence.

☞ On appelle aussi Douane, les droits qui se paient à ces Bureaux, suivant les tarifs arrêtés au Conseil. Vectigal.

La Douane de Lyon est considérable par les droits sur les étoffes & draps d’or & d’argent, de soie, de filoselle, de passement, de canetille, & autres semblables ouvrages qui viennent d’Espagne, d’Italie, & qui entrent en France. Cet impôt fut établi, selon quelques uns, sous le Règne de Louis XI. & selon d’autres, sous celui de Charles IX. Il s’appelle Douane de Lyon, parce qu’il se paie à Lyon, où il faut que passent ces sortes de draps. Il faut que tous les Rouliers viennent à la Douane faire déclaration de leurs marchandises. De toutes les marchandises qu’on décharge à la Douane, il n’y a que les livres qui ne paient rien. Par tout l’Orient il y a des Douanes établies, où se lèvent les seuls deniers pour la subsistance de l’État.

Ce mot vient de l’Italien duana, ou dogana, dérivé de l’Arabe diwan, qui signifie, proprement, le Prétoire & le Sénat, & qui a été fait de l’Hébreu, doun, signifiant juger. Mén. On trouve dans la basse Latinité duhana, doana & dohana. L. I. Sicul. Constitut. tit. 39.78, &c. Voyez Acta Sanct. Maii, T. VII. p. 100. C. & F. Du Cange le dérive du mot, doen, Bas-Breton, qui signifie porter, à cause qu’on transporte en ce lieu-là toutes sortes de marchandises. Vincent de Beauvais dit que le Palais des Sultans, où se gardoient leurs trésors, s’appeloit Douane.