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Dictionnaire de la Bible/Gaas

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(Volume IIIp. 1-2-3-4).
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GAAS

GAAS (hébreu : Gâ‘aš), nom d’une montagne et d’un torrent de Palestine.

1. gaas (Septante : Codex Vaticanus, Γαλαάδ ; Codex Alexandrinus, Γαάς, Jos., xxiv, 30 ; Γαάς, Jud., ii, 9), montagne au nord de laquelle se trouvait le tombeau de Josué. Jos., xxiv, 30 ; Jud., ii, 9. Elle fait partie du massif central de la Palestine ou des « monts d’Éphraïm », et n’est mentionnée dans l’Écriture que pour déterminer la position de Thamnathsaré. Cependant comme cette dernière ville est le point le plus important, c’est de son identification que dépend celle de la colline en question. M. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 98, qui croyait avoir retrouvé le tombeau de Josué près de Khirbet Tibnéh, à sept heures et demie environ au nord-nord-ouest de Jérusalem, assimilait la montagne de Gaas à une colline assez haute située en face de ce village, au sud, et sur les flancs septentrionaux de laquelle on voit encore un certain nombre d’excavations sépulcrales. Cette opinion, reçue presque unanimement jusqu’ici, a été ébranlée par des recherches plus récentes. Le P. Séjourné pense que le successeur de Moïse fut enterré plus haut, au centre d’une vaste nécropole qui se trouve à une heure environ à l’ouest-ouest-sud de Kéfil-Harés, entre les deux villages de Serta et de Berukin, à l’endroit appelé Khirbet et Fakhâkhir. Voir la carte d’Éphraïm, col. 1876. Dans ce cas, Gaas serait la montagne située en face du Khirbet au sud et qui, au témoignage formel des indigènes, porte le nom de Djébel el-Ghassânéh. Le village qui en occupe le centre s’appelle Deir el-Ghassânéh. Mais quelle relation y a-t-il entre l’arabe الغشانة, El-Ghassânéh, et l’hébreu געש, Gâ‘aš ? En retranchant la terminaison ânéh, ajoutée par les Arabes, on peut voir dans Ghass une contraction de Gâ‘aš. Le changement du ג, ghimel, en غ, ghaïn (r grasseyé), s’appuie sur des principes sérieux de philologie. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heutigen Palästina und Syrien, dans la Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, Leipzig, t. xv, 1892, p. 17. D’un autre côté, la gutturale ע, ‘aïn, s’est en quelque sorte confondue avec le ghimel dans l’unique lettre ghaïn. C’est une des raisons qu’invoque le P. Séjourné pour identifier Thamnathsaré avec Harês ou Kefil Harès. Cf. Revue biblique, Paris, 1893, p. 608-626. Voir Thamnathsaré.

2. gaas (Septante : omis dans le Codex Vaticanus ; Codex Alexandrinus, Νααλέας, union et contraction des deux mots hébreux naḥălĕ Gâ‘aš, II Reg., xxiii, 30 ; Γαάς, I Par., xi, 32), torrent mentionné deux fois dans l’Écriture, à propos d’un des héros (gibbôrim) de David, appelé Heddaï, II Reg., xxiii, 30, et Huraï, I Par., xi, 32, dont il indique la patrie. Le mot naḥălĕ, au pluriel état construit, signifie donc ici « les vallées » plutôt que « le torrent ». C’est l’équivalent de l’arabe ouadi, qui s’applique aussi bien au torrent qu’à la vallée dans laquelle il coule. L’ouadi Gaas devait ainsi prendre naissance ou passer au pied de la montagne du même nom. Si l’on suit l’opinion de V. Guérin, ce sera l’un des torrents qui partent des environs de Khirbet Tibnéh. D’après le P. Séjourné, ce serait plutôt celui qui, partant du pied du Djébel El-Ghassânéh, sort des montagnes à gauche de Medjdel Yaba, traverse la plaine, et va se joindre aux eaux de Ras el-Aïn pour former le Nahr el-Audjéh. Cf. Revue biblique, Paris, 1893, p. 621. Déjà Mgr Mislin, Les Saints Lieux, Paris, 1876, t. ii, p. 137, avait donné le Nahr Ugéh (el-Audjéh), qui se jette dans la mer à une lieue au nord de Jaffa, comme étant le torrent de Gaas de l'Écriture, et comme formant la limite entre la Samarie et la Judée. Voir Gaas 1.