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Dictionnaire de la Bible/Léviathan

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Letouzey et Ané (Volume IVp. 213-214).
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LÉVIATHAN

LÉVIATHAN (hébreu : livyâṭân), nom qui désigne des animaux divers dans l’Ancien Testament. Gesenius, Thesaurus, p. 747, fait dériver ce mot de livyâh, « couronne, guirlande, » avec la terminaison adjective ân, et lui attribue la signification d’animal sinueux, qui se roule en spirales. D’autres lexicographes lui donnent pour étymologie livyâh et ṭân, « monstre tortueux. » — On le lit six fois dans la Bible hébraïque. Les Septante l’ont rendu cinq fois par δράκων et une, Job, iii, 8, par μέγα κήτος. La Vulgate a conservé le nom de Léviathan dans Job, iii, 8 ; xl, 20 ; Is., xxvii, 1 (deux fois) ; elle l’a traduit par draco, Ps. lxxiii (lxxiv), 14 ; ciii (civ), 26, la traduction de ces deux derniers passages étant faite directement sur le grec des Septante. Dans ces six passages, le mot livyâṭân est employé dans trois sens différents.

1o Il désigne le crocodile dans Job, xl, 20-xli, 25 (hébreu, xl, 25-xli, 26). Voir Crocodile, t. ii, col. 1120. Livyâṭân (draco) a aussi la signification de crocodile dans le Psaume lxxiv, 14, mais ce grand saurien qui habite les eaux du Nil est en cet endroit l’emblème du pharaon d’Égypte. Cf. Is., li, 9 ; Ezech., xxix, 3.

2o Dans le Ps. ciii (civ), 26, livyâṭân est dit d’un monstre marin « qui se joue dans les flots », c’est-à-dire la baleine, d’après plusieurs exégètes ; la grande et vaste mer nommée ꝟ. 25, est la Méditerranée. — Isaïe, xxvii, 1, pour annoncer la chute du roi de Babylone, dit : « En ce jour, Jéhovah frappera de son glaive dur, grand et fort le léviathan, serpent (nâḥâš) fuyant, le léviathan, serpent (nâḥâš) tortueux, et il tuera le monstre qui est dans la mer. » Léviathan est ici un cétacé, emblème du roi de Babylone, et le mot nâḥâš ne doit pas s’entendre d’un serpent proprement dit, mais d’un grand poisson dont les mouvements onduleux ressemblent à ceux du serpent.

3o Enfin, Léviathan, dans Job, iii, 8, est, d’après plusieurs commentateurs, la constellation du Dragon. Frz. Delitzsch, Das Buch Job, 1864, p. 52. Cf. Dragon, t. ii, col. 1505. D’autres pensent, au contraire, que léviathan doit s’entendre aussi du crocodile dans ce passage. Voir H. Zschokke, Das Buch Job, 1875, p. 19 ; J. Knabenbauer, Comment. in Job, 1886, p. 62.