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Dictionnaire de la Bible/Mello

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Letouzey et Ané (Volume IVp. 947-948).
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MELLO

MELLO, nom qui désigne deux localités ou deux forteresses, l’une près de Sichem, l’autre à Jérusalem, et l’endroit où fut frappé le roi Joas.

1. mello (hébreu : Bêṭ Millô’ ; Septante : Vaticanus : [texte grec], Jud., ix, 6 ; [texte grec], Jud., ix, 20 ; Alexandrinus : [texte grec], Jud., ix, 6, 20) serait, d’après la Vulgate, une ville située dans le voisinage de Sichem. Jud., ix, 6, 20. Il est dit, en effet, ꝟ. 6, que tous les hommes de Sichem et toutes les familles de la ville de Mello se rassemblèrent auprès du chêne de Sichem pour établir Abimélech comme roi. Cette localité n’est plus mentionnée, du reste, qu’au ꝟ. 20, dans lequel Joatham, après avoir échappé au massacre de ses frères, égorgés par Abimélech, appelle sur celui-ci, sur les habitants de Sichem et du bourg de Mello, qui n’ont pas eu honte de l’élire roi, un feu vengeur, ou plutôt les fureurs d’une guerre réciproque qui les dévore tous. Dans les deux passages, l’hébreu a simplement Bêṭ Millô’, « maison de Mello, » en sorte que l’on ne sait s’il s’agit d’un clan ou d’une ville. Comme Mello désigne ailleurs, II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, etc. (voir Mello 2), une forteresse ou une défense de la Jérusalem primitive, on a supposé que Bêṭ Millô’ pouvait être la citadelle ou un des forts avancés de Sichem (aujourd’hui Naplouse). Quelques-uns même l’identifient avec « la tour de Sichem » dont il est question Jud., ix, 46. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 465, pense qu’on pourrait voir l’emplacement de Beth Mello dans un site ruiné, appelé Khirbet ed Dûârah, qui devait autrefois toucher presque à l’antique Sichem.

2. mello (hébreu : ham-Millô’, toujours avec l’article ; Septante : ή ἄκρα, II Reg., v, 9 ; III Reg., xi, 27 ; τὴν Μελὼ καὶ τὴν ἄκραν, III Reg., ix, 15 ; τήν Μελὼ, III Reg., ix, 24 ; τὸ ἀνάλημμα, II Par., xxxii, 5 ; omis I Par., xi, 8), construction qui servait de défense à l’ancienne cité jébuséenne, devenue cité de David et située au sud-est de Jérusalem, sur la colline d’Ophel. II Reg., v, 9. Voir Jérusalem, Topographie ancienne, t. iii, col. 1350. Quelle était la véritable nature de ce qu’on appelle régulièrement dans l’Écriture « le Mello » ? On ne sait. Si, avec la plupart des auteurs, l’on rapproche le nom de la racine mâlâ’, « remplir, être plein, » il signifierait « le plein ». Cf. Gesenius, Thesaurus, t. i, p. 787, 789. De là on a conclu à une sorte de rempart, vallum, agger, ou de « terre-plein », à une place qui peut être « remplie » de monde, à une tranchée ou à un fossé « plein » d’eau. Il convient de ne pas trop appuyer sur de semblables étymologies. Nous avons peut-être là un terme archaïque, un vieux mot jébuséen, dont la signification précise nous est inconnue. Les Septante eux-mêmes ont été embarrassés pour le rendre ; ils y ont vu tantôt une « citadelle », ἄκρα, II Reg., v, 9 ; III Reg., xi, 27, tantôt une « élévation » ou rempart « élevé », ἀναλήμμα, II Par., xxxii, 5, tantôt un nom propre de lieu, Μελώ, III Reg., ix, 15, 24. Les Targums le traduisent par millêṭâ’, mot par lequel ils représentent ailleurs l’hébreu sôlelâh, qui désignait une terrasse élevée contre les murailles d’une ville assiégée. Les différents passages de l’Écriture où il est cité nous permettent de regarder le Mello comme un ouvrage de défense, qui primitivement protégeait la ville des Jébuséens, et que David, Salomon et Ézéchias restaurèrent ou fortifièrent tour à tour. II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, 24 ; xi, 27 ; I Par., xi, 8 ; II Par., xxxii, 5. Il devait être un des points importants de Jérusalem, à en juger d’après les frais ou les corvées que sa restauration occasionna sous Salomon, III Reg., ix, 15, et le soin que prit Ézéchias de le garantir contre l’attaque des Assyriens. II Par., xxxii, 5. Il semble qu’on peut le placer au nord-ouest de la colline d’Ophel, du côté de la vallée du Tyropœon. Voir la carte de Jérusalem ancienne, t. iii, fig. 249. On croit aussi que c’est la tour ou citadelle, appelée Bêṭ Millô’, où fut assassiné Joas. IV Reg., xii, 20. — Cf. C. Schick, Die Baugeschichte der Stadt Jerusalem, dans la Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, Leipzig, t. xvii, 1894, p. 6 ; G. St. Clair, Millo, House of Millo and Silla, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1891, p. 187.

3. mello (maison de) (hébreu : Bêṭ Millô’, Septante : [texte grec]), endroit où Joas fut frappé par les conspirateurs. IV Reg., xii, 20. On est porté à croire que Mello désigne ici l’ouvrage de défense dont il est question II Reg., v, 9 ; III Reg., ix, 15, 24. Voir Mello 2. L’Écriture ajoute que « la maison de Mello était à la descente de Sella ». Voir Sella.