Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/A1

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Éditions Édouard Champion (Ip. 1-259).


DICTIONNAIRE


DE LA LANGUE FRANÇAISE


DU


SEIZIÈME SIÈCLE


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A


A. Marqué à l’A. De la meilleure qualité. — Quant à ce proverbe, il est des bons, il est marqué à l’A, il sent plus son menu peuple que les autres : il est toutesfois fondé sur quelque raison, ou pour le moins apparence de raison. Car la monnoye faicte à Paris est marquee d’un A… et on ha opinion qu’elle soit la meilleure laquelle opinion vient de ce qu’on pense qu’il y ait plus d’esclaireurs. H. Estienne, Precellence, 147. — J’ay ouy dire maintesfois qu’un homme est marqué à l’A, quand on le veut qualifier très-homme de bien, et, si je sçavois bien que cela estoit emprunté des monnoyes mais parce que Henry Estienne en son livre de la Precellence de la langue Françoise en a fait estat, je ne seray marry d’en faire icy mention. En toutes les villes esquelles il est permis de forger monnoyes, on les marque par l’ordre abecedaire selon leurs primautez, afin que si elles se trouvent trop faibles d’alloy, ou de poids, on se puisse addresser contre les Maistres des monnoyes des lieux. Paris, pour estre la Metropolitaine de France, est la premiere, et pour cette cause la monnoye que l’on y forge est marrée à l’A. Et d’autant que les Monnoyeurs de ce lieu-là peuvent estre enduirez de plus prés par les Generaux des Monnoyes, qui y resident, on y a tousjours fait monnoye de meilleur alloy et poids qu’en autres villes. Qui a donné cours à cest adage. E. Pasquier, Recherches, VIII, 23.

A, préposition. — A s’emploie souvent d’une façon qui s’écarte de l’usage actuel devant certains mots indiquant le temps. — Apres devisoient des leçons leues au matin. Rabelais, I, 23. — Consideroient l’estat du ciel, si tel estoit comme l’avoient noté au soir preeedent. id., ib. — Ung Berger, ramenant au soir ses brebis, le trouva assis parmy les pierres. Marg. de Nav., Heptam., Prol. — Vous… nous lirez au matin de la vie que tenoit nostre Seigneur Jésus Christ. Ead., ib. — Le jour s’esteint au soir, et au matin reluit. Du Bellay, Regrets, 53. — M’esveillant au matin, devant que faire rien J’invoque l’Eternel. Ronsard, Resp. à quelque Ministre (V, 411). — J’ay faict à ce matin, depuis l’aube sonnée. Par le chant de noz coqs, un manche à ma coignée. J. Béreau, Eglogues, 3. — Ou comme l’on voit luire au soir le beau visage De Vesper la Cyprine. Ronsard, Hymne de l’Or (IV, 345). — Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle. id., Sonnets pour Helene, II, 43 (I, 316). — Au lendemain… prindrent chemin Gargantua, son precepteur Ponocrates et ses gens. Rabelais, I, 16. — Caracalia à l’une foys occist les Alexandrins : à l’autre desfit la compaignie de Artaban. id., IV, 36.

A s’emploie dans le sens de pour devant un mot indiquant le but : verbe à l’infinitif, nom ou pronom. — A quoy prouver je vous pourrois renvoyer au livre de Laurens Valle contre Bartole. Rabelais, I, 10. — Nostre ame qui est fort nee à aimer, son affection, estant departie en plusieurs, s’en affoiblit et revient presques à neant. Amyot, Pluralité d’amis, 2. — Nous sommes nais à quester la verité. Montaigne, III, 8 (IV, 18). — N’ayant pas de quoy à se faire enterrer. Brantôme, Cap. estr., Pedro de Toledo (II, 25). — L’insolente main Qui s’estendoit naguere à mandier du pain. Aubigné, Tragiques, I (IV, 36). — Animant… né à paix, non à guerre : animant né à jouissance mirificque de tous fruictz et plantes vegetables, animant né à domination pacifique sus toutes bectes. Rabelais, III, 8. — Ne vois-tu que le jour se passe ? Je ne vy point au lendemain. Ronsard, Odes, II, 10. — Cest animal n’estoit pas nay à un tel service. Montaigne, III, 8 (IV, 29). — J’escris mon livre à peu d’hommes et à peu d’années. id., III, 9 (IV, 94). — Une troupe d’amoureux qui la recherchoyent à mariage. Jean de Champ-Repus, Ulysse, Argument. — Pour autant que leur qualité naturelle est ilz font ce à quoy ilz sont nez, et non pas ce qu’ilz veulent. Amyot, Hist. Ætiop., III (36 rº). — Je ne me pais de l’aure populaire… J’escry à ceux, ceux dy-je, qui vous semblent, Car des sçavans on a la vraye estime. Fourcadel, Œuv. poet., p. 142. Qui ne vit aucunement à autruy, ne vit guere à soy. Montaigne, III, 10 (IV, 126.). — A quoy me tourmentes tu ainsi sans utilité? A. SEVIN, trad. du Philocope d BOCCACE V (98 ro). - Les cm- paignons à chaque morceau le prioient se retirer .qui n'avoient autre response, à quoy in>y ameniez vous? Du FAIL, Bc 1rix. d'Entrapel (1, 27). - Mais à quoy pour les corps ces despences estran es, Si ces corps n'estoient plus que cendres et que fanges? AUBMNÉ, Tragiques., VII 286).

A se place devant un attribut avec le sens de pour, comme, en qualité de. - I l lu y donna femme sa sœur Isis. LE.NIAIRE DE BELGES, nibiliStr., I, 7. - Les humains pourront s'a..sseoir à table avecques nous, et rio Déesses prendre à femmes. RABELAIS, Ili.51 - Le Roy Piolornaeus voulut communiquer l'honneur du diademe royal, et la faire Royne, la demandant à femme. AmyoT, Gracchus 1. - Maint jeune gars à femme me desire. FoRc.An Œuv+ poet., p, 272.. - Drvas.., leur demanda Daphnis à Inary pour Chloé, Amie oT, Daphnis et Chloé, Ill 59 ro). - Irai-je .supplier Pour aux Seigneurs Nomades m'allier, Qu'ai dédaignez i maris si souvent? 1.4;s MA- SURES, Eneide, IV, p. 194. - l'a.voit envoyé pour sçavoir si elle le voudroit à mari. FAUC'EET, II, 17. n nostoc ins- tant furent aussi ii,Taineuz Par ]nea.s Crethon, Orsilochus Lesquels avoient Diocleus pere. SA LM!, Iliade, V, 86 vo. - Cet Alpheus eut ja.dis pour enfant Orsilochus, qui fut Roy triumphant, Lequel apres eut à Fils legitime Diocleus h Prince mal:pardi-ne. Ton pere... Mes freres et mon pere„ eu son injuste guerre, Cruel a faict mourir, pour usurper leur terre : Puis sachant que de droit elle veriolt à niov, A sa bru nie vouloit pour t'en faire le roy. P. DE BRACH, Imitations, Olin-tpe, 63 VÔ. - Affin que tost et sans sejour Cori-vinssent tous ensemb.Ie, pour Choisir à ro:r- celluv d'elitre eulx Qui seroit sen 5 faire faulx tour Le plus triurriphani et pompeux. FIAU.DENt, Apo- logues d'Esope, I I, 22. - [Cae.sail penetra jusques à la grand'iner ()ceane, subjuguant toutes les na- tions qui' paravant ne recognoissoyent point les Romains à seigneurs. 4.zioinroT, César, 12. - Du seul Dieu des Chrestiens humble serf je m'avoue, Et tout autre à. Seigneur que luy je desavoue, Pi- n RACt Plais. de la vie rustique. - Les Sumaritains qui se sont aydez des lettres de Moyse, qui auroient suivy à patron les Chaldaïques. LE LOYER, hris des Spectres, VIII, 7. - J'ay, dit le bon homme, à nom E'.utychus. Amyot, Antoine, 65. Ce Picard a.voit en sa maison une chambrier° assez qui avoit à nom Ali2.011. JEA.N DE LA TAILLE, les Corrivaus, Prologue. - La Royne... enfanta. un fils qui eut à nom j chan, Titr.v ET, COS- Mogr., VII, 2. - Si fut le propos de l'évesque de Grenoble tenu a hon. LOYAL Si•: FiviTEuR, 1- di Bayant, 2. - A l'adventure. que le peuple se voyant victorieux se saoulera facilement de la guerre, et que les Romains.„ auront maintenant a cher un prince dais lxet aimant /a justice. AMYOT, Numa, 6. -- Je n'avois à suspecte ceste prosperité. TillARG. DE VAL 11:1 1S , MértiOireS, p.1 g.


A s'emploie comme de, pour marquer tin rapport d'appa.r Lenance, de possession. - L'espouse a Ju- piter et sa fille Pallas Ont charpenté ma nef. R.ON- SARI),Hymne de t.'alays et de Zethés. - La bien ayinée con nripagne à Pluton estendoit les tendues de toutes parts. LA_RtvEy, trad. de STEAPA.ROLE, Vile Préamb. - Desjà le point du jour peu à peu s'avaliçoiti Et la femme à Tithon son chemin, commençait. DESPORTF.S, Elegies, L. II, Euryks. - Tousjours derriere muy je retourne les yeux, Comme la femme à Lot ayant quitté sa terre, 1n., Sonnets spirituels, 10. Quand la


feutrine à Syphax sans avoir peur des armes Tra- verse librement et soldats et gerisda.rmes. MONT- CH B. P. STIL Nt, la Cartaginoise, III, p..136,. - Maistre ehan je suis le seigneur EL le man.' • Antoinette, BELLEAu, la ReCOn n V - Comme quand fi contreint la main de naine. éprise Du pere aux Dieux soudain son tonnerre laisser. BAÏF+ Ain. Meline, I, A Ronsard (I, 51). - Vous cognais- sez Billette, servante du père à. Susanne. VEY, les Escoliers, I, 2. - Mere à Memnon, ton char d'or jaunissant Arreste un peu. BAÏF, dm. de Meline, 11 (1, 85). - Cette flateresse sacreron'nous en don A la mere à Cupidon? .M.A.GNYt GaydeZ, p. 4. - Tousjours la mere Memnon te caresse. BELLEAU, Bergerie, 2e journ, la Cigale, Fils i D eesse, à ton meilleur avis Que te semble-il maintenant estre à faire? DFs MA- SURES, Eneid-e, I, p. 42. - Consequen-tment louons pour son mente La fille unique a Cesar Ires sa.tré. LET•IAIRE DE BELGES, Chan$0.01S de Na- mur. - Dieu Bard la fille au roy Loys, Qui me re- çoit quand on me chasse. MA ROT, Épiseres, 44. Vien, Prince, vieil : la. fille au Roy de France Vela estre tienne. "ID., Chants. divers, 9.- Europe alors la pucelle tendrette Fille à Phenix dormoit en sa chambrette, BAÏF, PoemeN, L. IX (H, 422}, Voici venir Cassandre la pucelle Fille à Priam. DES MASURES, Eneirde, II, p. 82. - Il n'est pas temps d'ainsi pleurer, Juturne, Ce lui dit fors Jun°, fille à Saturne. ID., ib., XII, p.. 622. - La fille à Pharaon, merveille de son temps, Agençoit ses cheveux. Di BARTAS, 2e Semaine, 4e Jour, Le Magnificence. - La fille àSeianus. MONTAIGNE, III, I (III, 255). - C'est nostre cher, le duc de Nemours, nepveu de nostre prince et frère à vostre royne. LOYAL SERVITE.U.R„ Hist. de Dayan, 54. - Je iuy dy que restois le frère à Marie. LA- RIVEY p le Laquais, IV, 1t - Lune est madame Si- cambrie soeur au Roy Priana... et lautre est ma- dame Theano soeur a la Royne Hecuba. LE Cri AIRE mI BELnES, illustr,, I, 41. - La sœur au Dieu Phebus ne Ille dedaigne pas. B141Eittr, Eglogues, 4. - Madami de Fontaines... soeur à feu M. de Tor- cy. BRANTôer[E, Ca,p. estr., le Conte .e..rliguemone 163). - Aussi fauldra peindre sur ce tumbel L'antique histoire au beau Luciabel. MAROT1 Epi- replies, 10. - Secondement fois l'histoire a Clo- taire, Roy des Françoys. J. BOUCHET, Epistres morales du. Traverseur, 11,11. - Sur la. bouche à Madame... J'alloy cueillant un baiser savoureux. BELLEAU, Petites Inventions, Amour rnetlecin> - on aine} tu te pers, et. t'enfuis esgaree Sur la bouche vermeille à, ma belle maistresse. ID., Bergerie, 2e Journ., Baisers.

A s'emploie dans le sens d'avec, pour marquer l'accompagnement, le moyen, la manière. « Je tire i vous de l'erbalestre, » c'est a dire 7 « Je tire- ray avec vous de l'erbalestre. » FABni, Art de nhe- tor., I, ta. - Themistocles à peu de gens les des- confit. RAD E LAS, II! 2G,- Que] appetit et visage de chasse s'estoit reservé celny de ses ancestres qui Wallon jamais aux champs à moins de sept mille fauconniers? MoxrAtGrit, I, 42 (I, 362-363). Ce que voyans eeulx qui le servoyen.t, le lieront à gros cables. likrumAis, il, 4, - Voyez là les Geans.... Donnez dessus à -vostre mast gualante- ment. ID9 III 29.- On ses ouvroit parie mylieu et fermait à un ressort. In., II, 33. - Le Darda..nois contre ces pars éparses Va de furie. A son glaive inhumain, D'Auxur en bas mite ia senestre main, Et tout le tour de l'écu avalla. DES MASURES, Eneide, X, p, 528, - Les gourmands font leurs fosses à leurs dents. Proverbe, dans H, EsTIENT'llE Preccitence, 211.. - Qui ha mes-0er du feu, à son doit le quiert. Ib., 220.. — A difficulté> seroys je receu en la premiere classe des petitz grimaulx. RABELAIS, II., 8.

Chez certains écrivains gascons, à s’emploie souvent d’une manière explétive, devant des compléments qui, dans l’usage ordinaire, ne sont précédés d’aucune préposition. — Si vous avez envye de me veoir, je l’ay encores plus grande, sans comparaison, de vous veoir à vous que vous à moy. MONLUC, m Lettres, 202. — J’ay prié le sieur de Moreau… d’aller de ma part vers voz Majestés pour vous faire entendre au vray lestai des af- faires de deça… vous suppliant très humblement le vouloir entendre comme à moy-mesmes. ID., ib., 245. — S’il entroiet dens la rue, la compaignie qu’estoiet dens la ville les tliueroiet ou à leurs chevaulx. ID., Commentaires, L. I (I, 117). — Il mlaymoit autant qu’à cappitaine de France. ID., ib., L. Il (I, 253). — Desquels n’y moreust que M. d’Assier, que ra, ymois plus qu’à moy-mesmes. ID ib. (I, 256). Les aultres soldatz appelloinet aux nostres pioniers gastadours. 1 1)„, ib. (I, 210). — Les Huguenotz pensarent en eschapper à bon marché, et que je ne les punirois pas à eulx. ID., ib., L. V (III, 72). — Il me devoit par raison mieulx ayrner que non à ceulx qui le conseilloient de faire au contraire de ce que je luy In., ib., L. VII (III, 340). — Je les vous donne dong ; mais non pas pour les voir Vous tuer comme à moy. P. DE BRACH, Arni5Frir d’Aymee, L. II, S. 16. — Je vous invoquerai, ô saint trou- peau des Muses, Et à toi, Delien. ID., Poernes et Mesl., L. III, Ekg. 1. — faut, il faut qu’aveugle Ion l’appelle, Et non à moy, qui aveugle estimé Du peuple aveugle, aveugle suis nominé. ID., Imitations, Aminte, Prol. — Nous leur donnons [aux animaux] un ires grand avantage sur nous, de faire que Nature par une douceur maternelle les accompaigne et guide, comme par la main, à toutes les actions et cornmoditez de leur vie, et qu’à nous elle nous abandonne au hazard et à la fortune. MONTAIGNE, 11, 12 (II, 171). — Le Latin me pippe par la faveur de sa dignité, au delà de cequi luy appartient comme aux enfants et au vulgaire. ID., Il, 17 (III, 22). — Nous disons d’aucuns ouvrages qu’ils puent à l’huile et à la lampe. ID., 1, 10 (1, 50). — Je hay à mort de sentir au flateur. In., I, 39 (I, 322). — Je le menay [Montaigne] en ma chambre, où j’avais son Livre l ; et là, je luy monstray plusieurs manieres de par- ler familieres non aux François, airs seulement aux Gascons, Un Paie-rostre, un Debte, un Couple, un Rencontre, les bestes nous fiaient, nous requierent, et non nous à elles, ces ouvrages sen.tent à l’huile et à la lampe. E. PASQUIER, _ Lettres, XV1I1, 1.

A se rencontre" devant le second terme d’une comparaison. — Il est greigneur nampas de cor- pulence Mais de sçavoir a Homere et Hortense. MICHEL D’AmB o isE Complaincies de l’Esclave fortuné, 57 y0.

A entre en composition dans des adverbes, des prépositions et des conjonctions :

A bas, V. Bas.

A ce que. Afin que. Et le feray imprizner à ce que chascun y apreigne comme je ay blet. RAB E- LMS, II, 20. — A ceste fin j’ay composé ce present livre. Et premierement Pay mis en latin : à ce qu’il peust servir à toutes gens diestude, de quelque nation qu’ilz feussent. Argum. —Dieu leur a donné quelque petite sa- veur de sa divinité, à ce qu’ilz ne prétendissent ignorance pour excuser leur impieté. ID., ib.,


II, p. 58. — Je rnettray la crainte de mon nom en leurs cœurs, à ce qu’ilz ne se destournent point de moy. ID., ib., p. 75. — Le Seigneur a envoyé à. son peuple de la viande celer te par la main de Moyse, à ce qu’il ne perist point de faim. In., ib, VII, p. 437. — Celuy qui a limité nostre vie… nous a faict prevoir les periiz, à ce qu’ilz ne nous peussent surprendre. ID., ib., VIII, p. 506. — Il est expedient que des bectes si dangereuses soyent marquées, à ce que chacun les congnoisse, de peur d’en recevoir dommage par faute d’ad- vertissement. ID., Contre les Libertins, fi (VII, 161). — J’ay… depesc1i Malicorne : à ce que par luy je soys acertainé d’ton portement. RAB Fi — LAIS, IV, 3. — Les dames… s’esclatterent de rire, et feirent signes aux paiges, à ce qu’ilz houstassent leurs atours. ID., IV, 10. — Pantagruel… corn.. monda… toutes les munitions des naufz estre en terre exposees, à ce que toutes les chorrnes feissent chere lie. ID., IV, 25. — Pantagruel /ours feint une briefve remonstrance, à ce qu’ilz eussent à soy monstrer vertueux au combat. ID.p IV, 37.. — A ce qu’il ne te semble que je parle à credit, je Vallegueray mon a_uilieur. TA I-I UREAU ler Dial. du Democritic, — Les autels et temples ne sont inventez à ce qu’il soit loisible aus meschans d’y tuer les bons. L. LABÉ, Rebat de Folie et d’Amour, Disc. 5. — Comme ceulx d’Athenes eussent con- damné Athenodorus à l’amende… il pria Alexandre de vouloir escrire pour luy, à ce que l’amende luy fast remise. Amyot., Alexandre, 29. — Tu me pries que je te gouverne et que raye coing de toy, à ce que tu ne sois pauvre et souf- freteux de tout point. LA BOÉTIE, Mesnagi de ’Ven., 5. — Voicy le médecin que j’avais mandé à ce qu’il vint voir sa maladie avant qu’elle s’en allant aux champs. JEAN DE LA TAILLE, les Corri- paus, 111, 1. — Jacob servit quatorze ans Laban, fils de Nachor, à ce qu’il peut avoir à femme Ra- die’. CHOLIÈRES, 5° Matinée (p. 199). — En ceste conséquence fut le serpent d’aerain eslevé par v sur un long-boys à ce que ceux qui es- toient mords du serpent, en le voyant seulement, fussent gueris. Du FAIL, Contes d’Eutrapel, 34. — Je diraipareillement quelque chose de la Chasse, et des autres exercices du Gentilhomme, à ceque nostre vertueux Pere-de-famille, en faisant ses affaires, se recree honestement. O. DE SERRES., Theatre d’Agric., Préf. — Licurgus ordonna que les filles vierges fussent mariées sans douaire d’ar- gent, à ce que les hommes les espousassent par leurs vertuz, non pour l’avarice. BRANTÔME, des Dames, II (IX, 698). — Ceux du chasteau… sur la n-uict traittoyent avec le capitaine Caesar, qui estoit en garde de ce costé, à ce qu’il les laissast sortir pour une somme d’argent. AuBiGra, Hist. Unie., III, 1L

A certes, Acertes, Adcertes, V. Certes. A coup, Acoup, Y. Coup.

A dens, A dent, Y. Dent.

A Verte, v. Alerte.

A mont, V. Amont.

A par, v. Par.

A stheure, Asteure, Amure, v. Heure.

A tant,’liant, Y. Tant.

A tard, Atard, v. Tard.

A tout, Atout. Avec (Tout ne sert qu’a renforcer la préposition à qui signifie avec). — Préposition. A tout sert à marquer l’accompagnement, la ca- ractéristique, le moyen.

A tout, préposition marquant l’accompagne- ment. — Elle arriva finablement saine et sauve en la ceste de Bisquaye, à tout trois ou quatre na- vires seulement. LEMAIRE DE BELGES, Couronne Margaritique (IV, 89). — A tout ceste grande, noble et puissante armee, l’empereur Osiris circuyt toute la terre universelle. Id., Illustr., I, 7. — Il partit d’Egypte à tout une grosse armee. Id., ib., I, 8. — Je seray après vous à tout le reste de la compaignie. Loyal Serviteur, Hist. de Bayart, 53. — Pour remuer encor en France avec le prince d’Orange, qui venoit d’Allemaigne à tout une grosse armée. Brantôme, Cap. franç., le Mareschal de Cossé (IV, 88). — Des peaux de vos ouailles à tout leurs toisons espesses et drues, vous ne vous pouvez bonnement passer, Lemaire de Belges, Illustr., I, 22. — De l'espaule dextre luy pendoit escharpe son carquois fait de cuir de bivre à tout le poil. Id., ib., I, 42. — A ce jour la y a plusieurs jeunes hommes… qui courent tous nuds parmy la ville, frappans par jeu et en riant avec des courroyes de cuir atout le poil, ceulx qu’ilz rencontrent en leur chemin. Amyot, César, 61. —Dessus le flanc la belle panetiere A tout le poil, la trompe forestiere Au ventre creux. Belleau, la Bergerie, 1re Journ., la Chasteté. — Puis à tout son baston de croix guaingna la broche qu'avoient faict les ennemys. RRabelais, I. 27. — Estant si fort esperdu de frayeur, que de se jetter à tout son ensceigne hors de la ville, par une canonniere, il fut mis en pieces par les assaillans. Montaigne, I, 17 (I, 76). — Les plus jeunes vont à la chasse des bestes, à tout des arcs. Id., I, 30 261). — Le meilleur sera de les planter à-tout leurs racines, sans rien leur roigner, O. de Serres, Theatre d’Agric., III, 4.

A tout, préposition marquant la caractéristique. — Le noble vieillard à tout sa barbe chenue se jetta aux genoux du jeune Duc Achilles. Lemaire de Belges, Illustr. II, 19. — Sur ceste entreprise Vint arriver (à tout sa barbe grise) Un bon vieillard. Marot, Epistres, 2. — Frerot à tout son accoustrernent de velours incarnat… et Fabritio avecque sa couronne de laurier. Rabelais, Sciomachie. — Là veismes des Procultous et Chiquanous gens à tout le poil. Id., IV, 12. — Voila une description qui retire bien fort à l’equippage d’un homme d’armes François, à tout ses bardes, Montaigne, II, 9 (II. 106), — Le roy de Navarre, qui venoit que de fraiz dresser sa garde, pria Monsieur qu’elle fist la première poincte, qui la fit très-bien ; et la fit beau voir atout leurs beaux mandils neufs de vellours jaune, avec du passement d’argent et noir. Brantôme, Cap. franç., M. Louis de Nevers (IV, 382-883).

A tout, préposition marquant le moyen. —Paris Alexandre voyant le Soleil abaissé… recueillit à tout sa lkoulette ses troupeaux de brebis, chievres et moutons.F.J.sparse Lemaire de Belges, fileeir., 1 35. — Les autres rfemine.s des Cimbres] se pendirent aux arbres prochains, aux timons de leurs chariotz, —voire à tout leurs cheveux mesmes par faulte de cordes. Id., ib., III, — Eu grande peine se °nanan pour prendre tout. ]a. langue quelque lippee. Rabelais, t.t. — Je luy baillis si vert dronos sur les doigts à tout rnon javelot qu’il n’y retourna pas deux fois. Id., II, 14. — Jamais Ma.ugis hermite ne se porta si vaillamment à tout son bourdon contre 1es Sarrazins… comme foist le moine à l’encontre des ennemys avec le baston de la croix. Id., I, 27. — A tout une si faible puissance, qu’il se trouva entre mains à l’entree de ceste guerre… iI conquit de grands pais, et prit plusieurs bonnes villes. Amyot, Sertorius, — Les soldatz… l'emmenerent elle et ses best.us, en la. clia.5sant devant eux à tout de razier, comme on feroit une chevre ou mie brebis. ID., Daphni$ et Chioé, L. II (31 r°).


— Nul ne fui veu., qui n’essaiast en son dernier souspir de. se venger encores : et à. tout les armes du desespoir consoler sa. mort en 1 ; 1 mort de quelque ennemy. Montaigne, 1, 1 (I, 8). — faut retenir à tout nos dents et rios grilles l’usa.ge des plaisirs de la vie, que. nos ans nous arrachent des poings. Id., I, 38 (I, 313). — Ce fut luy [Pornpeiusi… que Sertorius battit en Espaigne à tou.t ces belles armes, qui ont aussi servy Enmenes contre Antigonus. II, 12 (I/, 200). — Nails voyions depuis… Androdus conduisant ce lyon tout une petite. laisse. Id., ib. (tI, 204). — Les Caunieusw prennent armes ers dos… et vont courant toute leur banliene, frappant l’air par-cy pa.r-là, à tout leurs glaives, IL, ib. (II, 282). L’esteuf, il le prend à la main gauche, et In pousse à tout sa raquette. ID., ib. (Hi se2. — Ils onrt une grande abondance de chous cabus, qu’ils hachent menus à tout un instruirient expres. ID., Journal de voyage, p.. 105. — ne font pas tant malitieusement, que lourdement et grosslerement, les ingenieu-x, à tout leur mesdisance. ID., 1, 36. 0, 292).

A tout, adverbe, marquant une idée d’accompagnement. — Et de fait luy osta le demorent de son dra.p et s’en va à tout. Nicolas de Troyes, Grand Parangon, — Ce levrier avait ceste astuce que de la patte il renversoit Ie pot qui bouilloit au feu et en prenoit la. chair, et s’en alWit à tOUt. DES PErliEltS5 Recr.„ 18. — il gaigua un bon butin, et s’en retourna atout en nsle de Samos. AbiYo ; trad. de DIODORE, XIII, VI. Les Beotiens… ayant pris aucunes petites \rillettes, et gaigué grande quantité de butin, s’en retournerent à tout au pa>rs de la Beoce. Id., ib, , XVI, 13. — Theseus et Pirithous s’en allerent ensemble en la ville de Lucedaèrnone, là ou ilz ravirent Helene… et s’en fouirent à tout. Id., Thésée, ai. — Les Vestales… prirent sur elles ce qui estoit le principal et le plus digne, et s’en fouirent à tout le long de la riviere, Caenale, 21. — y en eut soixante el ; dix huit qui ailerent en une rostisserie, ou az saisirent des broches, des coupperets et cousteaux cuisine, et se jetterent hors de la ville atoul„. Id., Crassus, 8. [Alexandre] ayant occis de son espee deux des Barbares qui esloyent couchez a.0 long du ieu, y ravit un tizon, et s’en recourut atout vers ses gens. Id., Alexandre, 24. — Je voyois Chloé à mon aise, et maintenant Lapes qui l’a ravye s’en va à tout. Id., Daph.n et Cht0d1 IV (77 r°). — Si ne me sentoy-je troublé Tant qu’avoy le ventre à la table, Mais je n’ay eu ferme ny stable le pas ny J’esprit atou.t Depuis que ray esté debout. Baïf, l’Eunuque, IV, 5.

A tout, adverbe, se rencontre aussi pour expri-mer ridée de moyen. — Il a esté si fin, QUe de nouer bout contre bout Deux grandes nappes, pour à tout En la cave me devaler. Baïf, le Brave, III, 2.

A val, v. Aval.

Aage. Age. Bas aage. On désigne par Ce nom la jeunesse, et non fi’as seulement la premiére enfance, — Il [Alexandre] commença à ordonner le.s affaires de son estat beaucoup mieux que tout le monde n’esperoit, pource qu’il estoit fort jeune cl peu estimé de quelques uns, à ca.use de son bas eage, _Amy0T, trad. de I)ioDoRE, XVII, 1. — Pres de La.ngres furent vaincuz les Alernans par Constantin le Grand, estant encor de fort bas a.age, TELEVET, Cosmogr., XIV, 19. — Les uns sa, bea.uté meut, les a.utres son ba.s age (de Polyx.éne]… Ma.is tous prisent son cœur si magnanime et fort. R. Garnier, la Troade, 2104. — Ledit Medecin m’admiroit d’estre si adextre aux opérations de chirurgie, veu le bas aage que j’avois. Ambr. Paré, Voyage de Turin. — Ceste reyne fut vesve en fort bas aage, ayant perdu le roy Louys, son mary, qui, fort jeune, mourut en une bataille. Brantôme, des Dames, II (IX, 610).

Hault aage. L’âge qui vient après la première jeunesse. — La fille estoit en hault aage, nubile, cognoissant l’iniquite du père, qui laissoit moisir son pucellage de peur de démoisir ses escuz. Marg. de Nav., Heptam., 44.

Moyen aage. — Il estoit grand personnage, beau et plaisant à regarder, jeune, de moyen aage, et de bien bonne grace. Le Maçon, trad. de Boccace, Decam., II, 2. — Lors elles doivent chercher et accepter telz, ausquelz soyent decentes femmes vesves, hommes de moyen aage, sobres, revereridz, experlmentez, et de bonne reputation. P. de Changy, institution de la femme chrestienne, III, 7. — Jamais Prince ne recent tant d’heurs dés son enfance, ny tant de heurts de fortune sur son moyen aage jusques à la mort, que cestuy [Federic II, né en 1194, favorisé par la fortune jusqu’en 1221, mort en 1250]. E. Pasquier, Recherches, VIII, 56. — Sur mon moyen aage, en l’an 1564, ceste grande et fameuse Université de Paris me nomma… pour plaider sa cause contre vous. id., Lettres, XXI, 3.

Bon aage. — Ces deux dames qui sont ensemble, et se monstrent assez de bon aage, sont tes deux tantes, Lemaire de Belges, Illustr, I, 41. — Zambelle avoit atteint une bonne aage. Trad. de Folengo, Merlin Coccaie, L. IV (I, 92).

Aage de discours. Age de raison. — Estant parvenu en l’orage rassis et de discours. Trad. de Gelli, Disc. fantast. de Justin Tonnelier, III (p. 87).

Fleur d’aage. — La fleur d’aage se meurt et passe quand la vieillesse survient et la jeunesse se termine en fleur d’aage d’homme faict : l’enfance en la jeunesse : et le premier aage meurt en l’enfance. Montaigne, II, 12 (II, 381).

Bas d’aage. — Par ce qu’est trop bas d’eage (car il n’a encores cinq ans accomplys). Rabelais, I, 50.

Aage. Vie. — Elle passa grande partie de son aage sans estre mariée. Marg. de Nav., Heptam., 40. — Bien loin outre la mer Je veux aller bien loin mon âge consumer. Baïf, Eglogue 2. — Ce n’est rien nostre âge fuiarde : C’est un point, si on la regarde A l’égard de l’éternité, id., Passe tems, L. V (IV, 423). — J’ay passé une bonne partie de mon aage en une parfaite et entiere santé. Montaigne, II, 6 (II, 56). — Nulle vieillesse peut estre si caduque et si rance, à un personnage qui a passé en honneur son aage, qu’elle ne soit venerable. id., II, 8 (II, 80). — Ce sont elles [les lettres] qui… nous guident à passer nostre aage sans desplaisir et sans offence. id., II, 12 (II, 220). — Leur age defaudra plustost que la matiere. Regnier, Sat. 9.

Époque… — Tels estoient les bons Rois de l’âge plus fleurie, Numa le Sacerdote, instruit par Egerie. Ronsard, Bocage Royal (III, 196). — Aristote, Pline, et autres, [disent] que Zoroastre vivoit six mille ans avant l’aage de Platon. Montaigne, II, 12 (II, 339). — L’aage doré. L’âge d’or. — La Vertu, la Pitié, Durant l’aage dorée Hantans ces manoirs bas Ne nous dedaignoyent pas. Baïf, Poemes, L. VIII (II, 402). — Platon en sa peinture de l’aage doré sous Saturne, compte entre les principaux advantages de l’homme de lors, la communication qu’il avoit avec les bestes, Montaigne, II, 12 (II, 167).

Temps, durée. — Jusques à quand as estably, Seigneur, de me mettre en oubly ? Est ce à jamais ? Par combien d’aage Des tourneras tu ton visage De moy, las ! d’angoisse remply ? Marot, Ps. de David, 13. — Diogenes Apolloniates [dit] que [Dieu], c’est l’aage. Montaigne, II, 12 (II, 257).

Génération, ensemble des hommes qui vivent à telle ou telle époque. Apres la mort dicelle, Jauge aveuglee et erronee du temps dadonques, qui estoit prodigue de forger nouveaux Dieux et Deesses par idolatrie, meit et rengea ladite Heleine au nombro et catalogue des Deesses immortelles. Lemaire de Belges, Illustr., II, 24. Tes vertus estincelantes Tout par tout je publiray, Et les Liges renaissantes Parier de toy je feray. J. Béreau, Ode 3. — Que tout cela d’ennuis que les âges passees Ont peu veoir encombrer d’angoisses amassees Les plus chetifs humains tout cela de malheurs, Qui les tirans Gregeois combla de tant de pleurs, Se rue contre toy. Baïf, Poemes, L. III (II, 120).

On trouve encore des traces de l’ancienne prononciation a-age. — Ceste nature ilz tiennent de la race Du grand Hydra, qui au profond de Thrace… Les engendra des l’aage et le temps Du faulx Cayn. Marot, l’Enfer. — Marot ou Clement Disoit bien comment. Et en beau langage, Qu’après son aage Ce don precieux Nous aurions des cieux. Anc. Poés. franç., VII, 36 (texte de 1562).

Aage est souvent féminin. — Virilité tient la voye moienne Entre jeunesse et nostre orage ancienne, J. Bouchet, Epistres Morales du Traperseur, I, 14. — Nombre grand de peuple Outré, de tous sexes, toutes aages, et tous estats. Rabelais, V, 16. — Il avoit fait amasser ceste trouppe de jeunes hommes Persiens tous d’une mesme eage. Amyot, trad. de Diodore, XVII, 24. — Et ces abits seans à ton âge fleurie. Baïf, Amour de Francine, L. I (I, 125). — Il establit les Ephores avec autres personnaiges d’eage meure et rasize pour ayder le Roy au gouvernement de son royaume. Saliat, trad. d’Hérodote, I, 65. — Un desir plus ambitieux que ne portoit l’aage en laquelle il se trouvoit alors, Amyot, Marcellus, 28. — Estant en l’aage, en laquelle quand les hommes faillent, encore leur pardonne lon. id., Agis, 20. — Ah ! j’ay grand’peur que quand l’âge parfaite Au jeu d’amour plus propre t’aura faite, Tu changes ce bon cœur. Baïf, Diverses Amours, L. I (I, 317). — Toutes ages sont bonnes à celuy qui sçait reigler sa vie selon la portee et le naturel de chacune. Trad. de Gelli, Disc. fantast. de Justin Tonnelier, IX (p. 288). — La vieillesse ne merite point d’estre appelee la pire et la plus fascheuse aage de toutes les autres. id., ib., X (p. 318). — Mais ilz seroient heureux, si dés l’age premiere D’un sommeil eterneI ilz fermoient leur paupiere. Aubigné, Primtems, II, 17. Pourquoy l’age craintive ha elle esté sans craincte ? id., Poés. div., 4. — En temps d’Hyver, faut en toutes aages donner plus d’alimens qu’en Esté. Ambr. Paré, VIII, 14. — Or passe-je ceste mienne vieille et plus joyeuse aage, beuvant du pur Nectar. F. Bretin, trad. de Lucien, les Saturnales, 7. — Et l’aage coustumiere Aux folles gayetez n’enst sa vigueur premiere Qu’à consoler les bons, et s’esjouir en Dieu, Aubigné, Trag., IV (IV, 171). — V. d’autres exemples dans les alinéas précédents.

Abac (d’) et d’aboc. De tous côtés. — Sy me croys, tu jouras du croc, Par tout ou tu pouras entendre : Tu prendras d’abat et d’aboc Par tout ou tu le pouras prendre. Moral à cinq personn., dans Du Val, Theâtre mystique, p. 210.

D’abac ou d’aboc. De côté ou d’autre. — Je responds, Si Bon Temps peut passer les pons, Qu’il viendra d’abac ou d’aboc, De deçà ou delà des monts. Anc. Poés. franç., IV, 138.

Abai, Aboi. Aboiement. — L’escolier… ainsi que Clairet faisoit encores : Hap ! hap ! luy va respondre en un abbay de ces clabaux de village : Hop ! hop ! hop ! Des Periers, Nouv. Recr., 54. — Il n’y a non plus de raison en son dire qu’à l’abbay d’un chien. Calvin, Response à un Holandais, (IX, 598). — Tu le fus emportant [un chevreau] Maugré l’abai de Volmont abaiant, Vauquelin de la Fresnaye, Foresteries, I. 6. — Ils circuissent courans çà et là comme chiens affamez et par leur importunité, comme par abay, ils arrachent par force des uns et des autres quelques morseaux pour fourrer en leur ventre. Calvin, Instit., II, v, 9. — Estant descouvert par l’abbay d’un chien, il fut pris. H. Estienne, Apol. pour Her., 21 (II, 15). — Cerbere a retenu Ses esclatans abais, tout muet devenu, P. de Brach, Hierusalem, IV. — Fig. : Le sainct Esprit nous commande de nous reposer sur les promesses : l’authorité duquel doit bien rabattre tous les abbays de ce chien mastin. Calvin, Instit., II, ix, 3.

Abboys du parchemin. Chants d’église. — Matines ayant neuf leçons, plus matin se levoient par raison. Plus aussi multiplioient en appetit et alteration aux abboys du parchemin : que matines estantes ourlées d’une, ou trois leçons seulement. Rabelais, III, 15.

A boys de l’estomach. — Son disner estoit sobre et frugal, car tant seulement mangeoit pour refrener les abus de l’estomach. Rabelais, I, 23.

Tenir qqn en aboy. Lui résister, lui tenir tête. — Ainsi fut levé le siége de devant Maizières, où le bon chevalier sans paour et sans reprouche acquist couronne de laurier car bien qu’on ne livrast nul assault, il tint les ennemys trois sepmaines durant en aboy. Loyal Serviteur, Hist. de Bayart, 63. — Et ne faut douter que ceste façon de parler, Tenir queleun en abbey (ou en abbay), ne soit aussi venue de la venerie : mais il y a apparence que ce soit des bestes noires plustost que des autres, comme quand un sanglier se laisse abbayer par les chiens, perdans leur peine. H. Estienne, Precellence, 125.

Rendre les abois. Être sans une situation désespérée, renoncer à la lutte, mourir. — S’ell’ ne fait rendre les abbois A Monsieur, je veux qu’on me tonde : n’y a femme en tout le monde Qui se fasche plus aigrement. Belleau, la Reconnue, I, 4. — Aussi tost que ces ad vocas Nous ont empietez une fois, Ils nous font rendre les abbois. id., ib., V. 3. — J’ay porté dans le flanc Le coup d’un trait doré de l’amoureuse trousse, J’ay rendu les abois, comme la teste rousse Qui tache les buissons des marques de son sang. Aubigné, Poés. div., sonnet 9. — Comme les Turcs eussent assiegé la ville de Metelin, et desja les Lesbiens et Genevois fussent prests à rendre les abbois, voyans que la bresche estoit grande, et qu’ils estoient las du travail des combats precedens. Thevet, Cosmogr., VIII, 2. — Si n’oublieray-je pas entre ce peu d’exemples que je veux amener, ces façons de parler, Rendre les abbois, et Faire rendre les abbois. Car c’est un des gentils emprunts que nostre langage ait faict de messieurs les veneurs disant d’un homme qui n’en peut plus, et pourtant est contraint de se rendre, qu’il rend les abbois : ou (comme les autres escrivent) les abbais. Et proprement se dit du povre cerf, quand ne pouvant plus courir, il s’accule en quelque lieu le plus avantageux qu’il peut trouver, et là attendant les chiens endure d’estre abbayé par eux. H. Estienne, Precellence, 124. — Les Saxons furent plusieurs fois vaincus, et autant de fois se rebellerent. N’ayans autre plus signalé entremetteur de leurs rebellions que ce grand guerrier [Witikind]. Lequel ne voulut jamais rendre les abois, quelque victoire que Charlemagne eust obtenue contr’eux. E. Pasquier, Recherches, VI. — Je ne suis François, que par cette grande cité [Paris)… Tant qu’elle durera, je n’auray faute de retraicte, où rendre mes abboys. Montaigne, III, 9 (IV, 80). — Ce que ne peust faire dom Jouan d’Autriche peu devant qu’il rendist les derniers abois fut faict après sa mort. Brantôme, Cap. estr., M. de Bure (I, 318). — Vous eussiez veux icy une infinité d’espées rompre et casser des boucliers, des bras, des jambes, et froisser des espaules. Icy oyoit-on les voix miserables de ceux, qui en grand nombre rendoient les abbois. Trad. de Folengo, Merlin Coccaie, L. XI (I, 304).

Les derniers abois, les abois de la mort. — retiens l’heure qu’il faille à mon pere mourant, Et aux derniers abbais de la mort jà tirant, Faire pour l’entomber un convoi lamentable. P. de Brach, Poemes et Mesl., L. 1, sonnet 5. — S’acharnerent sur leurs compaignons les plus foibles et alangouris, voire qui tendoient aux derniers abbays de la mort. Cholières, 1re Matinée, p. 22. — Sa vie s’alentist, toujours son mal s’empire, Aux abais de la mort on voit jà qu’elle tire. P. de Brach, Regrets funèbres, Eleg. 1. — Ce qui fit lever et y courir le cardinal de Guise et l’archevesque de Lyon. Le dernier, plus diligent, arriva aux derniers abois et assez tout pour ouïr prononcer : « Traistre roi. » Aubigné, Hist. Univ., XII, 14.

Abalourdir. — Elles… ont rebouché et abalourdi les poinctes des intelligences Royales. Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, iii, 1.

Abandon (expression adverbiale ; cf. Bandon). Libéralement, librement. — Vous ne craignez ouvrir bource abandon, Appauvrissant vostre pouvoir, par don. Ferry Julyot, Eleg. de la belle fille, I, 6. — Lecteur amy lis ce livre habandon, Que Julyot te lache sans jactance. Ant. Ludin au lecteur, dans Ferry Julyot, ib.

(Substantif.) Pouvoir. — A la Regnarde elle requiert pardon Pour ses oyseaulx, qui sont en l’abandon Du feu ardent. Corrozet, Fables d’Esope, 55.

Possession. — Dieu facteur de tout ouvrage Accepte bien le verdoiant fueillage De ceux qui n’ont de grans biens l’abandon, Dont ilz luy font en ses eglises don. J. Bouchet, Epistres famil. du Traverseur, 105.

Abondance. — Portons à leur povre mesnage De noz biens à grand abandon. Marg. de Nav, les Marguerites, Comedie de la Nativ. de J. C. (II, 33). — En mon païs croist en grand abandon Trescher encens, dont sort suave odeur, Ead., ib., Comedie de l’ador. des trois Roys (II, 102). — Vous delectez-vous du fruitage ? Et où en est l’abandon, sinon aux Hales, où est le grand jardin de Paris ? E. Pasquier, Lettres, II, 4.

Abandonné, Abandonnée, v. Abandonner.

Abandonnement. Abandon. Pourquoy en matiere de cession de biens l’on fait abandonnement de sa ceinture devant la face du juge. E. Pasquier, Recherches, IV, 10. — Il ne faut point trouver estrange que l’on estimast l’abandonnement de la ceinture, representer aussi l’abandonnement de nos biens. id., ib. — C’est un mot d’abandonnement perpetuel que Dieu fait de telz malheureux. St François de Sales, Introd. à la vie devote, I, 14, — Cest estat du delaissement de soy-mesme comprend aussi l’abandonnement au bon plaisir de Dieu en toutes tentations, aridités, secheresses, aversions et repugnances qui arrivent en la vie spirituelle, id., Entretiens spirituels, 2. — Il faut que vous vous jettiés, avec un total abandonnement de vous mesme, entre les bras de sa providence. id., Lettres, 949.

Abandonner. (Futur sans e) : Je n’abandonray ja ma prise. Baïf, le Brave, II, 4.

Abandonné. Libéral, prodigue. — Un prince doit aimer la jouxte, Estre large et habandonné, Gringore, Sainct Loys, I (II, 6). — J’estoys joyeux, prest à menger et boire, Habandonné, voulant à tous complaire. Anc. Poés. franç., XIII, 5, — Qui veult bien aymer il ne faut point estre chiche de son bien, mais doit on estre large et abandonné. Nicolas de Troyes, Grand Parangon, 51. — Et n’espargne aucun tresor ne richesse, dont il est hahandonné Plus qu’autre prince. A. Sevin, trad. de Boccace, le Philocope, L. VI (127, vº).

Femme abandonnée. Femme de mauvaise vie. — Tu ne doibs aller aux convives ne autres lieux de delices ; car c’est affaire a femme abandonnee. P. de Changy, Instit. de la femme chrestienne, II, 3. — O maudite ennemie de toute sapience, ô Femme abandonnee, ô à tort nornmee Deesse. L. Labé, Debat de Folie et d’Amour, Disc. 2. — Adieu vile et habandonnée dame. Comptes du Monde adoentureux, 45. — Les autres ont escrit que ceste Phea estoit une brigande, meurtriere, et ahandonnee de son corps. Amyot, Thésée, 9. — Peu te donneras de peine de ce que j’en escriray, ayant ja fait si grand’bresche à ton honneur, que la plus abandonnée femme du monde est plus soigneuse de son fait et renommée, que toi. E. Pasquier, Lettres amoureuses, 21.

Abarharir. Rendre barbare. — Qui méprise L’honeur› le forfait autorise… Loix et droiture bouleverse : Abarbarist l’humanité. Baïf, les Passetems, au Grand Prieur (IV, 202).

Abas, v. Bas.

Abasac, v. Basac.

Abat. Action d’abattre. — Pepin tout incontinant vint planter son camp devant Pavie n’oubliant les François… aucune espece de cruauté soit d’abats de maisons, soit de feu… pour avec indignitez tirer l’ennemy au combat. Fauchet, Antiquitez, VI, 4.

Abatardir. Déclarer bâtard. — Ce qui ne doit en rien diminuer l’excellence de nostre langue, veu que ceste arrogance greque, admiratrice seulement de ses inventions, n’avoit loy ny privilege de legitimer ainsi sa nation et ahatardir les autres. Du Bellay, Deffence et illustration, I, 2.

Abatardissement. Au grand deshonneur et abatardissement de nostre langue. Du Bellay, Préf. du Recueil de Poesie de 1549.

Abateur. Abateur de bois, abateur de quilles. Faiseur de grandes prouesses. (Même sens libre que joueur de quilles dans Marot.) — Et ne devez point plaindre le temps passé, car jay veu quil nen y avoit que pour vous, rien ne se ternit devant vous, vous estiez le chien au grand collier de tout le païs, et le plus grand abbatteur de bois, qui fust dicy au gué de Vede. Du Fail, Propos rustiques, 5. — Si vous y prenez garde, vous verrez ces grands abbatteurs de bois n’avoir que des filles, et peu d’enfans masles… Que si ces grands abbateurs de bois font force enfans, ils seront de petite complexion, et si la pluspart ne feront que filles là où ceux qui ne vont pas souvent à leurs femmes, feront des enfans forts et robustes, comme sont comnunément les bastards, et plustost masles que femelles. Guil. Bouchet, 23e Seree, (IV, 10). — Ce Jaques dont est question, estoit un grand abateur de bois remuant, et culbuteur de comeres, et n’espargnoit rien de ce qui se presentoit. Beroalde de Verville, Moyen de parvenir, Coyonnerie (I, 318). — Ardez, voire, c’estmon, je me cognois en gens, Vous estes, je voy bien, grand abbateur de quilles, Mais au reste honneste homme, et payez bien les filles. Regnier, Sat. 11.

Abateur de poulx. — Abateur de poulx, abbé de maulgouver, affecté, aliborum. Des Autels, Mitistoire Barragouyne, 5.

Abatis. Action d’abattre, de couper. — Avec le fouet on ordonne l’abatis des cheveux, comme peine extraordinaire. E. Pasquier, Recherches, VIII, 9.

Abay, v. Abai.

Abayer, Aboyer 1 (H. Estienne préfère aboyer à abayer ; Conformité, p, 204, Mots françois pris du grec ; mais abayer est très fréquent.) — On estime aussi voz gardes, voz descouvreurs, et avantcoureurs : ce sont voz chiens loyaux et bien abayans. Lemaire de Belges, Illustr., I, 22. — Ilz [les iniques] oseront abbayer comme chiens. Calvin, Instit., VIII, p. 480. — Tous sont chiens muetz sçachans abbayer. id., ib., XV, p. 735. — Un chien abaye, sil voyt quon assaille son maistre. id., Lettres, 634. — Au tour de luy abayent les chiens. Rabelais, III, 13. — L’un est un fin et cauld Renard ; l’aultre mesdisant, mesescrivant et abayant contre les antiques Philosophes et Orateurs comme un chien. id., IV, Prol. — Les chiens abbayoyent desja bien fort. Amyot, Aratus, 7. — Par tourbillons la vague qui se suit, Contre les bords abaye d’un grand bruit. Ronsard, Franciade, I (III, 36). — Un autre chien estant à la garde d’un temple Athenes, ayant aperceu un larron sacrilege qui emportoit les plus beaux joyaux, se mit à abboyer contre luy tant qu’il peut. Montaigne, II, 12 (II, 201). — Abbayez comme chiens, hurlez en voz. tourments. Aubigné, Tragiques, VII (IV, 303). — V. d’autres exemples dans les alinéas suivants.

(Intransitif.) Fig. Avoir un besoin urgent de nourriture, en réclamer d’une façon pressante. — La faim estoit on corps : pour à laquelle remedjer, abaye l’estomach. Rabelais, III, 12. — Mon stomach abboye de male faim comme un chien. id., III, 15. — Ce leur est tout un quand ils auront bien disné, que leur famille abbaye, et qu’elle meure de faim. Calvin, Serm. sur le Deuter., 146 (XXVIII, 265). — Tu me voudras tantost persuader que quand j’ay l’estomach vuide et abboyand, qu’il seroit plein. Trad. de Gelli, Disc. fantast. de Justin Tonnelier, Disc. 2 (64-65). — Par telle tyrannie le povre peuple abbaye à la faim, et meurt sans miséricorde. H. Estienne, Apol. pour Her., ch. 6 (I, 88-89). — Mon ventre affamé abaye Comme l’oisillon qui bée. E. Pasquier, Jeux Poet., III (II, 878). — Glouton. Paresseux, ventru, engouleur ou engloutisseur… allouvy, voluptueux, abbayant. M. de la Porte, Epithetes, au mot Glouton.

(Transitif.) Aboyer qqn. Aboyer contre qqn (au propre et au figuré). — Chassons ceste petulence de chien, laquelle peut bien abbayer de loing la justice de Dieu, mais, ne la peut attoucher. Calvin, Instit, VIII, p. 508. — Je ne poursuy point ce propos davantage, pource que la calomnie est trop evidente, et aussi que ce nous est une grand gloire d’estre abbayez par ces chiens. id., Epistre contre un Cordelier (VII, 362. — Ou est l’orage tournoyant ? Ou est le froissis abboyant Le sein de Thetys courroucee ? Grevin, Cesar, I (p. 9). — Combattu des vents et des flots, Voyant tous les jours ma mort preste, Et aboyé d’une tempeste D’ennemis, d’aguetz, de cornplotz. Aubigné, Printems, I, 4. — Rendre les abois… proprement se dit du povre cerf, quand ne pouvant plus courir, il s’accule en quelque lieu le plus avontageux qu’il peut trouver, et là attendant les chiens endure d’estre abbayé par eux. H. Estienne, Precellence, p. 124. — Il a abbayé notre Religion et blasphemé contre Jesus-Christ. Le Loyer, Hist. des Spectres, V, 3. — Comme moy. de mon mal mes troupeaux s’amaigrissent, Et mon chien m’aboyant semble me reprocher, Que j’aye ore à mespris ce qui me fut si cher. Regnier, Cloris et Phylis. — Ce sont chiens qui me peuvent abayer, non mordre. E. Pasquier, Lettres, XIX, 6. — Voila un camp maudit, à son malheur planté, Aux bords de l’Occean, abbayant la cité, La saincte Bethulie aux agnelets defence. Aubigné, Tragiques, 230). Mandelot et le comte de Tournon, commandez de le suivre, l’abbayeront cinq jours entiers sans le mordre, et ne meslerent dans la retraitte des siens qu’une fois. id.,, Hist. Univ., XI, 20. — Cette cavallerie espagnole… fut tousjours abayée d’une escoupeterie. id., ib., XIV, 18. — Le Theologal de Xainctes, voyant tous nos dogues abbayer cet ours sans mordre, ne l’osant prendre à l’oreille, a fait pour le moins une gambade par dessus. id.,, Sancy, II, 6.

Abbayer le parchemin. Chanter a l’église, à la synagogue. — Les autres, comme les chanoines et caffars, en abbayant le parchemin jour et nuit, et barbotant leur breviaire, vendent leurs coquilles au peuple. Calvin, III, xx, 29. Ce pauvre Juif fut contraint de demeurer en ce plaisant lieu (sans boire rie manger) par long temps, délaissé des siens, qui alloient abbayer le parchemin en leur sinagogue. Comptes du Monde adventureux, 17. — Cf. Abbois. parchernin.

Abbayer qqch. Le crier très haut. — Je te conseille d’apprendre diligemment la langue Grecque et Latine… puis quand tu les sçauras parfaitement… composer en ta langue maternelle… Car c’est un crime de leze Majesté (l’abandonner le langage de son pays, vivant et florissant, pour vouloir deterrer je ne sçay quelle cendre des anciens, et abboyer les verves des trespa. ssez, et encore opiniastrement se braver là dessus, et dire, j’atteste les Muses que je ne suis point ignorant., et ne crie point en langage vulgaire. Ronsard, Franciade, Préf. de 1587.

(Substantif.) — Ainsi traistre, ton aboyer Traistre m’a rendu le loyer De t’aimer plus cher qu’une mere N’aime sa fille la plus chere. Ronsard, Gayetez, 6 (édit. de 1623). — Car pour ton aheyer je ne perds la couronne De Laurier, dont Phebus tout le chef m’environne. id.,, Resp. à


quelque Ministre (V, 425). En certain aboyer du chien le cognoist qu’il y a de la colere. Montaigne, II, 12 (II, 168. — C’est à l’avanture quelque sens particulier… qui advertit les poulets de la qualité hostile, qui est au chat contr’eux, et à ne se deffier du chien : s’armer contre le miaulement, voix aucunement flatteuse, non contre l’abayer, voix aspre et quereleuso. id., ib., (II, 363).

Abayer, Aboyer 2 (Intransitif.) Abayer à qqch, après qqch. Aspirer à qqch, le désirer ardemment. — [Les Venitiens] ne taschoient fors à nourrir la guerre, et l’inimitié entre les dicts Princes, pour s’agrandir sur eulx, apres qu’ils seroient travaillez et affoiblis, et mesmes en son Duché et Estat de Milan, auquel ils ont tousjours abbayé, sur toutes choses. Seyssels, Hist. de Louys XII, Vict. sur les Venitiens {p. 272. — Ceux cy aiment pour le gain, et ceux la pour Io vertu : et l’un des amans abbaye à l’utile, et l’autre est tout fondé en l’honnesteté. Pontus de Thyard, trad. de l’Amour de Léon Hebrieu, Dial. 2 (p. 282). — Ha, c’est peu d’estre grand, j’en sers icy d’exemple… C’est peu d’abboyer tant à ces honneurs si courts. Jean de la Taille, Epitaphe de Henry II. — Mais quand ces presens ils m’envoyent, C’est qu’apres mes biens ils aboyent. Baïf, le Brave, III, 1. — [Caton d’Utique] dict à ses amys qu’il voyolt abbayer après ses présents… que de leur donner ou permettre prendre soubs sa faveur du bien d’aultruy, ce ne seroit ny son honneur ny la justice. L’Hospital, Reform. de la Justice, 2e part., IV, 101). Entachez d’ung gain sordide et illiberal, après lequel ilz abayent incessamment. id., ib., 4e part. (IV, 327). Feraulez… se delibera de contenter un jeune homme pauvre, son fidele amy, abboyant apres les richesses ; et luy feit present de toutes les siennes. Montaigne, I, 40 (I, 348). — Pythée, Roy des Bithyniens, abbayoit tellement aprés l’or qu’il occupait tous ses sujets à fouir et deterrer tes minieres d’or. Cholières, 1re Matinée (I, 45). — Ma basse fortune, Qui n’abaye [l’aspire ainsi que la commune Apres l’or du Perou. Regnier, Sat. 3. — Ou toutes ces grondeurs apres qui l’on abbaye. id., Œuv. posth., Satyre (p. 200). — Tesmoin le pauvre Cahier, qui a abbayé aprés l’Abbaye promise, et n’en void que l’image. Aubigné, Sancy, I, 9.

Abboyer aux nues. Aspirer à ce que l’on ne peut atteindre. — Je l’ay tousjours aymée, encor que mon frère m’en ait voulu empescher ; le cueur me disoit bien que je n’abboyois pas aux nues. Il me faisoit vieil et cassé ; mais je voy bien ce qui en est, puis que je luy agrée. Larivey, la Vesve, III, 2.

(Transitif, Désirer ardemment, chercher à obtenir. — Estant le Royaume abbayé par plusieurs grands Princes… chaque Duc,.. commença de se faire grand par la ruine du Roy. E. Pasquier, Recherches, 13. — Pour servir à l’ambition insatiable de Lily, qui abayois la papauté, et ton Frère affectant la couronne de Naples et de Sicile. Regnier de la Planche, Hist. de l’Estat de France, I, 319.

Abayeur. Celui qui cherche à obtenir. — Cét heritier… divertit les desseins de ces aboyeurs de successions. Du Vair, Arrests prononcez en robe rouge, 1.

Abbadesque. Relatif à un abbé. Les Fanfares et Corvees abbadesques des Roule Bontemps (titre).

Abbaisser (s’). Baisser, s’affaiblir. — Sur les unze heures… arriva un laquais, luy rapportant nouvelles que Cyrus s’abbaissoit fort, et qu’il estoit besoin, s’il le desiroit voir encore en vie… qu’il s’en retournast promptement. Du Vair, Clodius contre Milon.

Abbander (s’). Se réunir en bandes. — Il conduit aux forests les Dauphins hors des ondes… Et les Cerfs il veut faire en hardes abbander, Pour aller hors la terre en la mer viander. Vauquelin de la Fresnaye, Art poétique, 1.

Abbateur, v. Abateur.

Abbatie. — S’il se trouve quelque abbatie, nous l’adjugeons en forme d’espave à celuy qui en sera le premier occupant, sans qu’il soit tenu de la reveler ou communiquer au gruyer et capitaine de nos forests. E. Pasquier, Ordonnances d’Amour, dans les Var. hist. et litt., II, 183.

Abbattre. (Conditionnel avec –e–.) — [La paix] leur fut accordee soubz condition qu’ilz abbateroient les longues murailles, qui prenoient depuis la ville jusques à la mer. Amyot, trad. de Diodore, XIII, 4.

Abbay, v. Abai.

Abbaye. (La mesure du vers et la rime nous montrent que souvent dans ce mot ay n’est compté que pour une syllabe.) — L’Abbaye en est plus décorée, El reveramment honorée. Gringoire, Sainct Loys, L. IX (II, 306). — Premierement l’estat que je tenois C’estoit saint Marc abbaye en Soissonnois. Colin Bucher, Poésies, 297. — L’autre attendoit vingt ans sans estre contenté, L’attire dix, l’autre cinq : puis au lieu d’une Abbaye ou d’une autre faveur, luy donnoit une baye. Ronsard, Elegies, 21. — Pour avertir ce Prelat que vacante L’Abbaye estoit des mile escus de rente. Vauquelin de la Fresnaye, Sat. franç., L. II, à Malherbe. — Que du deffunct un frere estoit venu, A qui le Prince avoit donné l’Abbaye : Le Gentilhomme alors voyant non vraye L’excuse feinte… id., ib. — Or cette Abbaye alors n’estoit mangee, Et point n’estoit encore vendangee. id., ib. — Que j’aye encor une Abbaye emboisee, Pour rendre aussi ma maison plus aisee. id., L. III, à M. de la Serre.

(Arrgot.) Abbaye ruffante. — Quand il faisoit Froid, nous peausions dans l’abbaye ruffante, c’est dans le four chauld, où l’on a tiré le pain naguéres. Var. hist, et litt., VIII, 151. Cf. 152 et 189.

Abbayer, v. Abayer.

Abbayeur. Aboyeur. — Ils… se retirent serrez, tournans tousjours la teste, comme a acoustumé de faire un furieux sanglier que les abbayeurs poursuyvent. La Noue, Disc. pol. et mil., XXVI, 2 (p. 724).

Abbé. Abbé de Maulgouver, de Maugouverne. Homme désordonné. — Abateur de poulx, abbé de maulgouver, affecté, aliborum. Des Autels, Mitistoire Barragouyne, 5. — Les plus avancez se mettent à toute bride et tout le reste les suit sans ordre, tellement que plusieurs, allans le chemin de Paris, voyoyent chapeaux et manteaux par terre qu’on tre daignoit amasser, les prenoyent ou pour fois venans de Saint Mathurin, ou pour gens qui jouoyent à l’abbé de Maugouverne. Aubigné, Hist. Univ., III, 3.

Abbé de Putigny. — Au monde n’a, se semble, ame sans blasme, Nemo sine labe, s’il n’est l’Abbé De Putigny, qui sois basme s’embasme. Cretin, à Honorat de la Jaille (p. 218).

Face d’abbé. — A propos de proverbes, ces deux là me font souvenir encore d’un autre, qui est Face d’abbé, lequel proverbe estant ancien, me faict croire que desjà anciennement les Abbez eussent les faces enluminees. H. Estienne, Apol. pour Her., 22 (II, 37).

Jurer comme un abbé. — Au lieu qu’aucuns disoyent il y a quelques ans par maniere de proverbe, Il jure comme un gentilhomme… et les autres disoyent et disent encores aujourdhuy, Il jure comme un charretier : On souloit dire aussi, Il jure comme un Abbé, ou Il jure comme un prélat. H. Estienne, Apol. pour Her., 25 (II, 74).

A pas d’Abbé. — Je y recongnu le grand chemin de Bourges, et le vy marcher à pas d’Abbé. Rabelais, V, 25.

Abbegaux. Les masles il nommoit… Abbegaux, Evesgaux, Cardingaux. Rabelais, V, 2. — Le ramage de tous ces Papegaux, Cardingaux, Evesganx… Abbegaux, Moinegaux et autres oiseaux de la forest Papimanique. Ph. de Marnix, Differ, de la Relig., I, i, 3.

Abbegesse. — Les femelles il nommoit… Abbegesses, Evesgesses, Cardingesses. Rabelais, V, 2. — Si ay-je n’agueres icy veu une Abbegesse à blanc plumage. id., V, 7. — Pres luy estoit une jolie Abbegesse, laquelle joyeusement chantoit. id., V, 8.

Abbesse. Prêtresse. — Le temple de Juno qui estait a Argos brula par la faune de Chrysis qui estait lors abbesse. Seyssel, trad. de Thucydide, IV, 18 (152).

Grande prétresse. — Il aposta un des principaux de Delphy… pour gaigner l’abbesse des religieuses d’Apollo nommée Periale, laquelle feroit respondre par l’oracle ce que voudrait Cleomenes. Saliat, trad. d’Hérodote, VI, 66.

Abblandissement. Caresse. — [A des ganis.] Allez d’icy tout d’un pas, Recueillir ses dous appas, Et ses abblandissemens Sa bouche vous baisera, Son nez vous odorera. Ph. Bugnyon, Erotasmes de Phidie et Gelasine, 41.

Abboi, v. Abai.

Abboucher, v. Aboucher.

Abboy, Abboyer, v. Abai, Abayer.

Abbreuver, Abbrevoir, v. Abreuver, Abreuvoir.

Abbreviateur. Abbreviature, Abbrevir, v. Abreviateur, Abreviature, Abrevier.

Abbrier, v. Abrier.

Abdiquer. Abdiquer de soy. Rejeter, détacher de soi. — Tout ainsi, que le vassal ne se peut dispenser de la Foy envers son Seigneur féodal, aussi ne peut le Seigneur feodal abdiquer de soy son vassal sans le consentement de luy. E. Pasquier, Plaidoyé pour le duc de Lorraine (I, 1080).

S’abdiquer. Se démettre. — Fortune… ne l’abandonna pas, apres ce qu’il se fut abdiqué de son magistrat tyrannique. Budé, Instit. du Prince (édit. J. Foucher), p. 160.

Abdit. Caché. — Il ma semblé qu’estois en paradis Des orateurs, ou lon va par abditz Et secretz lieux des muses Sicilides. J. Bouchet, Epistres famil. du Traverseur, 21.

Abécédaire. Appartenant à l’alphabet. — La premiere lettre Abecedaire qui est A. G. Tory, Champ fleury, L. I, 6 vº. — Omega, qui est la derniere lettre Abecedaire en Grec. id., ib., L. III, 51 vº.

Ordre abecedaire. Ordre alphabétique. — Tiers et dernier Livre, sont deseignees et proportionnees toutes lesdittes Lettres Attiques selon leur Ordre Abecedaire. G. Tory, Champfleury, vº du titre. — La lettre E… est la seconde vocale en lordre Abecedaire. id., ib., L. III, 39 rº. — En toutes les villes esquelles il est permis de forger monnoyes, on les marque par l’ordre abecedaire selon leurs primautez. H. Estienne, Precellence, 147.

Qui en est à l’alphabet, aux éléments. — On peut continuer à tout temps l’estude, non pas l’escholage. La sotte chose, qu’un vieillard abecedaire ! Montaigne, II, 28 (III, 118).

Abecher, Abecquer, nourrir. — Sur ce débat quant on a le loysir, Et que oyseaux ont faict assez bon devoir, On les abesches en leur faisant plaisir, Sur le gybier. Cretin, Passetemps des chiens et oyseaux (p. 83). — Celle là qui abecha De froid venin son enfance, Et longtemps d’autre substance Ne cogneut et ne macha. Aubigné, Primtems, I, 91. — Sus, amis, qu’en deux motz Je voie desarmer les Alpes de son dos, L’Averne d’arsenic et la roche où l’Envie Ahecha de serpens ses rages et sa vie ! id., Poes. div. 8 (la Sorciere). — [A la France.] Que si tu vis encor, c’est la mourante vie Que le malade vit en extreme agonie, Lors que les sens sont morts, quand il est au rumeau, Et que d’un bout de plume on l’abeche avec l’eau, id., Tragiques, I (IV, 47) — Le mensonge qui fut vostre laict au berceau Vous nourrit en jeunesse, et abeche au tombeau. id., ib., III (IV, 147),

S’abescher. Se repaître. — Thyestes en repas, Tel s’abesche d’humain qui ne le pense pas. Aubigné, Tragiques, III (IV, 123).

Abedissimon, Reptile. — Aspicz… Abedissimons. Alhartafz. Rabelais, IV, 64.

Abefoing. — Les Aultres [cueillent] des Encholyes, des Soucyes, ou des Abefoings. G. Tory, Champ fleury, Lettres hebr., 67 rº. Cf. Aubefoin.

Abeilher. — L’umbrage ou le inidy, vos aigneaus se someilhent, Les ruches de la cire ou vos mouches abeilhent. L. Papon, Pastorelle, V, I.

Abeillanne. — Une autre sorte de raisin, à laquelle les Abeilles s’attachent comme au Musquat ; à ceste occasion par d’aucuns appellée, Abeillanne, estant, de couleur blanche. O. de Serres, Theatre d’Agric., III, 2.

Abeillaud. — Touchant les Bourdons ou Frelons, qu’en plusieurs endroits de Languedoc l’on appelle, Abeillauds, c’est une espece d’Abeilles naissant avec les bonnes. O. de Serres, Theatre d’Agric., V, 14. — Le plus asseuré est de croire que les Rusches sont pleines, quand les Abeilles chassent opiniastrément de leurs Rusches les Frelonds ou Abeillauds. id., ib.

Abeillette {diminutif). — Ou volez-vous, abeilletes, Baisant ces fleurs Vermeilletes ? Baïf, Amour de Francine, L. IV (I, 260). L’abeillette aime le lin. id., Eglogue 14 (III, 78).

Abeillien. — Mouches à miel. Primtanieres, abeilliennes, bruyantes, amers. M. de la Porte, Epithetes.

Abeillin. L’abeilline liqueur. Le miel. — Et sans souffrir la piquure saigneuse, Qui veut serrer l’abeilline liqueur ? Baïf, Amour de Francine, L. I (I, 127).

Aberger, v. Herberger.

Aberrer. S’écarter [du bon chemin]. — Que valait a nous alleguer oncle ou tante, Si du chemin d’equité aberrons. Michel d’Amboise, Ballades, 149 vº.

Abescher, v. Abecher.

Abesté. — Il fut conté d’un hoste.., qui a nom Mica l’Abesté, ainsi nommé parce qu’il ne vouloit loger que ceux qui estoient abestez, c’est à dire, que ceux qui avaient des bestes, et non les gens de pied. Guill. Bouchet, 11e Seree (II, 240). — Ce Mico… luy demande s’il estoit abesté : ce passant luy respond que non, mais qu’il le payeroit aussi bien que s’il estoit de cheval. id., ib. (II, 241). — Et fusmes contraincts, parce que n’estions pas abestez, de retourner coucher en nostre bateau. id., ib. (II, 242).

Abestin, v. Asbestin.

Abestir. S’abestir de. S’engouer stupidement de. — Le plus souvent les Princes s’abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent, Vrais ignorans qui font les suffisans, Qui ne seroyent entre les artizans Dignes d’honneur, grosses lames ferrées Du peuple simple à grand tort honorées. Ronsard, Franciade, L, IV (III, 168).

Abeston, v. Asbeston.

Abetissement. Action d’abêtir. Abetissement d’enfans, par tyrannie des magisters. B. Aneau, Imagination poétique, 43.

Abborrable. Qui excite l’horreur, qui doit être abhorré. — Pour celuy [le nom] de Furstemberg, il estoit trop hay et ahhorrable aux François. Brantôme, Cap. estr., Guill. de Furstemberg (I, 352). — Ce qui est ahhorrable et leur revient à une honte fort infame, id., Cap. franç., Charles IX (V, 244). — Les lansquenets jurent estrangement aussy. Bref, tous s’en aydent, et principalement les Italiens ; car ils prennent Dieu, la Vierge Marie, et tous les saincts et saincts par le haut, par le bas, par le mitan, que c’est chose fort abhorrable. id., Sermens et iuremens espaignols (VII, 200). — Tels ingrats faillans ainsy sont abhorrables partout. id., M. de Noue (VII 236)

Abhorrant, Abhorrent. Éloigné. — La chose est… tant abhorrente de sens commun, que à peine peut elle estre par humain entendement conceue. Rabelais, I, 31. — C’estoit le pourtraict de justice Grippe-minaudiere, bien abhorrente de l’institution des antiques Thebains, id., V, 11. — Heraclitus tant abhorrant du propre humain, qui est, rire. id., V, 24. — Cela n’est-il oculairement abhorrent de toute marque de verité ? E. Pasquier, Monophile, L. I (II, 747). — Posé qu’aucuns leur tournassent à impropere les sacrifices dont ils usoient, comme peut-estre trop cruels et abhorrens d’une commune humanité. id., Recherches, I, 1. — Contre… la substance de la religion Chrestienne, l’on objecte l’estrangeté extreme et du tout incroyable, abhorrente de tout sens commun. Charron, les Trois Veritez, II, 12. — C’est une opinion… excogitee par esprit privé, differente et abhorrante de la commune et universelle. id., ib., III, 8. — Une hirondelle ne fait le Printemps, et le naturel d’un seul individu abhorrant des autres, n’est le juge certain de la nature generale. Le Loyer, Hist. des Spectres, I, 6. — Institution impie, abhominable, et ahhorrente de nostre Religion Chrestienne, E. Pasquier, Recherches, VIII, 20. — Plusieurs choses que le peuple dit ordinairement, sans sçavoir ny quoy ny comment, lesquelles toutesfois ne prindrent jamais leur origine, que de personnes abhorrens du tout de nostre Christianisme. id., ib., VIII, 33.

(Sans déterminant.) Déraisonnable, absurde, inconvenant. — Lisans ces motz, vous mocquez du vieil beuveur, et reputez l’exposition des couleurs par trop indague et ahhorrente. Rabelais, I, 9. — Il estima la promesse tant abhorrente et impossible, qu’oncques l’aureille praester ne luy voulut, ne donner audience. id., III, 16. — Je vous menerois à logicalement inferer une proposition bien abhorrente et paradoxe. id., III, 19. — Combien que pour lors nous semblassent ces propheties aulcunement abhorrentes et estranges. id., III. — Affin de remettre leurs sens… effarouchez par affections abhorrentes, en bonne et philosophicque discipline. id., III, 45. — Au Roy sembloit indecent que en sa cuisine le Poete faisoit telle fricasses. Le Poete luy remonstroit, que chose trop plus abhorrente estoit rencontrer le Roy en cuisine. id., IV, 11. — Chose griefve, abhorrente, et desnaturee est perir en mer. id., IV, 22.

Abhorrer. Abhorrer de. Ne pas s’accorder avec. — L’usage, qui est religieusement gardé par toute la chrestienté, à nommer les jours de la semaine par le nom des planetes, monstre tres evidemment que l’influence celeste n’abhorre de la pieté chrestienne. Cholières, 8e Ap. disnée (p. 316).

Abhorrer une opinion. La repousser. — Afin que desormais n’abhorrez l’opinion de Platon, Anaxagoras, et Democritus (Furent-ils petis philosophes ?). Rabelais, 9.

Abhorrir. Abhorrer, avoir en horreur. — Plusieurs… ont abhorry le nom de servitude, quilz reputent deshonneste, et ont mieulx aymé endurer le nom destro veincuz. Seyssel, trad. de Thucidide, V, 12 (181). — Le jeune Antiochus… congnoissant et abhorrissant la temerité de ses folles amours, ne sen osait descouvrir à personne. id., trad. d’Appien, Guerre Syriaque, ch. 7. — Les anciens Rommains… abhorrissoient les usures, ainsi que faisoient les Grecz. id., trad. d’Appien, Guerres civiles, I, 7. — Iceulx fuyez, abhorrissez, et haïssez autant que je foys. Rabelais, II, 34. — [Les moines] de tous sont huez et abhorrys. id., I, 40. — Prendre ce que les autres saiges abhourrissent. Maurice Scève, la Deplourable Fin de Flamete, 8. — Amour… les plus meschans recoit, et les desirez abhorrist et dechasse. id., ib., 16. — Quant tu seras a ta bonne congnoissance retournee, tu loueras ce que a ceste heure tu abhorris et desprises. id., ib., 19. — Meilleur, ô Cœur, m’est d’avoir chaste esté En si pudique, et hault contentement : Et abhorrir pour vil contemnernent Le bien, qu’Amour (Amour lassif) conseille. id., Delie, 28. — Elle ha en soy linfluence de Jupiter, du Soleil et des Planettes, desquelles les diables abhorrissent linfluence. Ant. du Moulin, trad. de la Vertu de la Quinte Essence, 127-128. — ilz abhorrissent de frequenter la compagnie des hommes : et ayment les lieux secretz et ombrageux. id., trad. des Complexions des hommes, 281. — Exaltant la virginité jusques au ciel… abhorrissant et refuyant au contraire tout amour, toute feste, et tout plaisir nuptial. Amyot, Hist. Æthiop., L. II, 30 vº. — Toute chose qui délecte noz sentirnens materielz, tombee à l’accomplissement de celuy qui la desiroit, est naturellement plustost, abhorrie qu’aymee. Pontus de Thyard, trad. de l’Amour de Leon Hebrieu, Dial. 1 (p. 4). — Les autres vivent chichement et durement, abhorrissants les sumptueuses et lascives voluptez. Le Caron, Dialogues, I, 2 (72 vº). — Ceulx qui souffroyent de faict tout ce que font les Roys à leurs subjets, detestoyent et abhorrissoyent encore neantmoins ce nom de Roy. Amyot, Antoine, 12. — Il y en a qu’ils refuient, et abhorrissent, et quelques uns mesmes qu’ils ne daignent pas saluer. id., Comm. Concept. contre les Stoïques, 10. — De celle qu’au paravant on aborrissoit, on en cherche si curieusement la figure si que l’on la trouve par tout. St François de Sales, Defense de la Croix, II, 7. C’est cela mesme qu’ilz rejettent et abhorrissent le plus. id., ib., IV, 15.

Abhorrissement. Horreur, action d’abhorrer. Dont je croy qu’il te viendra une si grande repentence et abhorrissement, que je crains fort que de tes propres mains tu ne te tue, Maurice Scève, la Deplourable Fin de Flamete, 20. — Ne vueillez vous delecter longuement en ung vice, speciallement a cestuy cy, dont la grand continuation faict abhorrissement. id., ib., 26. — On ne se peut contenir quelquefois en des accidens si dignes d’abhorrissement. St François de Sales, Lettres, 496.

Abhourrir, v. Abhorrir.

Abigoti. Devenu bigot. — Ce moine [Jacques Clément] ayant donc esté receu du roi, comme estoyent les moines de cet esprit abigoti. Aubigné, Hist. Univ., XII, 22.

Abiller, v. Habiller.

Abîme, v. Abisme.

Abis. Abîme. — Les yeulx pouvans enclumes amollir, Et les abys de lumieres remplir. Vasquin Filieul, trad. de Pétrarque, L. I, S. 128. — Metz moy au ciel, aux abys, ou en terre, En haut coustaut, en vallée ou maretz. id., ib., L. I, S. 142. —— Et s’il est vray que si grand ton credit Soit es abis et aux cieux comme on dit… Reprens à Mort ce que Mort nous a pris. id., ib., L. II, chant 4.

Abismal. De la nature de l’abîme. — L’Ouest bruyant aux Gouffres abismaulx, Faisant aux Nefz inestimables maulx, Vint campeger devers la Picardie. Apologue du Debat d’Eole et Neptune. Car c’est un creuz abismal de grand mise, Le Fons duquel au certain on n’advise. J. Bouchet, Epistres morales du Traverseur, II, vi, 6.

Abisme. Entre l’abiene des yeux. Être l’objet de la contemplation. — Tu es à son gré la personne De la Cour qui danse le mieux, Tu es l’abîme de ses yeux, Tant tu vas propre et bien en poinct. Melin de Sainct-Gelays, Chansons, 9 (II, 230).

Abisme est souvent féminin. Cestoit une abyme de doleance, un gouffre de pitié. Lemaire de Belges, Couronne Margaritique IV, 40). — Il entendoit combien estoit grande l’abystne de noz pechez. Calvin, Instit., V, p. 321. — En attendant qu’il te plaise choisir Mon cœur au fonds de ceste abysme noire, Et luy donner de ton eau vive à boire. Marg. de Nav., les Marguerites, Oraison de l’aine fidele (I, 106). — Les haults rochers des monstrueuses undes Se sont cachez es abismes profondes. Apologue du Debat d’Eole et Neptune. — On l’eust jugé a l’ouyr et le veoir Une profunde abisme de scavoir. J. Bouchet, Epistres familieres du Traverseur, 68. — Là de la terre, et là de l’onde Sont les racines jusqu’au fond De l’abysme la plus profonde de cest Orque le plus profond. Ronsard, Odes, I, 10 (II, 126). Il sernbloit que les ondes Taschassent de ravir aux abysmes profondes Ceux qui s’estoyent sauvez de la Troyenne cendre. Jodelle, Didon, III (I, 201). — Amour darde ses trains jusqu’au plus creus des ondes, Il balance son vol dessus le vol des nues Et se fait mesme craindre aux abysmes profondes. id., les Amours, Chapitre d’Amour (II, 31). Donques jouis des rayons du Soleil, Et sans descendre en l’abysme profonde Demeure vive hostesse de ce monde. Ronsard, Franciade, III (III, 112). — Il y a de grandes abysmes en ce Bosphore. Thevet, Cosmogr., VIII, 8. — Et les corps engloutis dans l’abysme profonde Furent faits la victime et Le tribut de l’onde. Nuysement, Œuv. poet., 73.

Abismement. Action d’abîmer. — Et voudroyent… avoir perseveré en ce meslange, ou plustost abismement d’eux mesme en Dieu. St François de Sales, Amour de Dieu, L. VI, 1re rédact. (V, 412).

Abismer. Faire disparaître, anéantir, effacer. — Je congnoy bien la tienne affection, Qui est d’Amour la Foy en ton desir, Pour abismer l’ennuyeulx desplaisir Qui te detient pour ung tien amy mort. P. du Val, Dial. du Contemnement de la Mort (Théâtre Mystique, p. 133). — Je ne pouroys sans Grace aulcun bien faire En tant que Grace abisme les forfaictz Des vrays croyans, en vray amour refaictz. id., Morallité à six personnages (Ib., p. 137). — En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux, et donner festins publiques, il abysma, par maniere de dire, la magnificence de tous ceulx qui s’estoyent efforcez d’en faire auparavant. Amyot, César, 5.

(Intransitif.) S’abimer, s’engloutir. — Si que les nefz sans crainte d’abismer Nageoient en mer à vailles avollées. Marot, Ballades, 7. — Mais si d’un œil foudroyant elle tire Dessus mon chef quelque traict de son ire, J’abisme au fond de l’eternelle nuit. Du Bellay, l’Olive, 81. — Et quelqu’autre bien loing, en danger d’abysmer. id., Regrets, 34. — Voyant mon cher Seigneur au danger d’abysmer, me p]aist de courir une mesme fortune. id., ib., 49.

Abismeux. De la nature de l’âbime. — Lieux abismeux, en cavernes retretz. Anc. Poés. franç, XI, 210. — Averne. Profond, obscur… abysmeux, ou abysmant. M. de la Porte, Epithetes. — Leur nef or par les flots jusques aus cieux touchoit, Et or jusqu’aus enfers abismeus se cachoit. P. de Brach, Imitations, Olimpe. — De l’abismeux enfer la part plus reculée. id., Hierusalem, XVI, 15 vº.

Abject. Qui est de basse condition, qui est dans un état d’abaissement. — O toy… non de trop haulte condition, ou appelé au reine publiq’, non aussi abject et pauvre. Du Bellay, Deffence, II, 5. — Mon Roy ne doit nourrir ny picques ni discordes, Rancueur ny deffiance entre ses vrais subjects, De peur de l’estranger, ny les tenir abjects. Jean de la Taille, le Prince Nécessaire, II. — Les Apostros, simples et abjects, confondirent la sapience de ceux qui estoient reputez sages et prudens. Larivey, trad. des Facetieuses Nuits de Straparole, IX, 5. — Il ne me semble point, que les plus abjects serviteurs facent volontiers pour leurs maistres, ce que les Princes s’honorent de faire pour ces bestes [les oiseaux, les chevaux et les chiens]. Montaigne, II, 12 (II, 180).

Humble, modeste. — Il se rendoit si treshumble et abject. Qu’il ne sembloit estre Abbé, mais subject. J. Bouchet, Epistres famil. du Traverseur, 57. — Avez le cueur tant bening et humain Qu’estes tousjours la premiere au service, Abjecte et humble autant qu’une Novice. id., ib., 115. — Elle [l’Ecriture Sainte] requiert un cueur humble et abject, A vanitez et abus non subject. Fr Habert, Deplor. de Du Prat, Epistre. — Certainement si Dieu n’est point, mocqueur, Il prend en gré l’abject et humble tueur. id., Exposit. morale.

(Prononciation.) — Comme personne abjecte, En t’adorant me jette En terre soubs ton pié. Marg. de Nav., Les Marguerites, Com. de l’ador. des trois Roys (II, 123). — Qui de rateaux rompt les motes abgettes, Et va trayant les clayes de vergettes. Pelletier du Mans, trad. du 1er livre des Georgiques.

Abjecter (s’). S’abaisser. — Or en Jesus nul au vray ne se fie, Sinon celuy qui sous son bras puissant En tous endroits s’abjette et humilie. Marot, le Riche en Povreté. — Que dictes vous, Madame ? est-ce une chose honneste vous objecter aux façons d’une becte ? R. Garnier, Hippolyte, 536.

Abjection. Action d’abaisser, de mépriser. — Sainte Elizabeth, toute grande princesse qu’elle estait, aymoit sur tout l’abjection de soy mesme. St François de Sales, Introd. à la vie devote, III, 1.

Humilité. — La vraye vefve est en l’Eglise une petite violette de mars, qui respand une suavité nompareille par l’odeur de sa devotion, et se tient presque tous-jours cachee sous les larges feuilles de son abjection. id., ib., III, 40.

Abjurer qqn. Rejeter par serment son autorité — Les Flamands… déclarèrent le roi d’Espagne descheu de sa seigneurie et principauté des Pays-Bas… A cela fut adjoustée une forme de serment pour abjurer le roi d’Espagne. Aubigné, Hist. Univ., X, 22.

Ablatif. — Or, de ses sirophs laxatifz, Ne dyarondon ablatifz, Ne d’herbes, ne d’electuaires, De telz fatras n’ayez que faire. Anc. Poés. franç., II, 115.

Ablativo. Ablativo tout à un tas. Péle-méle. — Ce maistre Tasteur ne laisse pas de les mettre ablativo tout à un tas : en cependant telle en patira quy n’en pourra mais. Var. hist. et litt., II, 40.

Able. — L’Olme, le Chesne, l’Able en ce lieu escarté Pourront seuls tesmoigner la misere infinie. Mmes des Roches, Poesies, à Charite.

Ablottir (s’). Se blottir. — Là tout caché, de brossailles couvert, Ou ablotti derriere un gazon vert, Coy j’attendray l’heure de sa venue. P. de Brach, Imitations, Aminte, II, 1. — En fin lasse et debile à bas s’ablotissant, Ces propos elle dict d’un parler gemissant id., ib., Olimpe, p. 83.

Abluer. Laver. — O Roy des Cieus… J’ay ferme foy Qu’il est en toy D’abluer nos vices par don, Ph. de Brugnyon, Chant panegyrique.

Abnegation. Action de rejeter, de nier, de renier. — Ainsi… mettons nous neutre on Medicine, et moyen en philosophie par participation de l’une et l’aultre extremité par abrogation de l’une et l’aultree extremité Rabelais, III, 35. — S. Pierre… aiant par trois fois renoncé Jesus Christ… aurait esté… descheu de la prerogative, à laquelle le Seigneur avait appellé ses Apostres… Il falloit que, pour le restablir en sa premiere dignité, il effaceast la tare de ceste triple abnegation, Ph. de Marnix. Differ. de la Relig., I, ii, 3.

Aboi, v. Abai.

Aboissonner. Abreuver. — Cruels ils m’ont offert du fiel pour nourriture : De vinaigre en ma soif (si douce est leur nature) Ils m’ont aboissonné. Desportes, Ps. de David, 68.

S’aboissonner. Être arrosé, imbibé. — Jadis de Joricho la terre salpetreuse, Pour ne s’aboissonner que d’une humeur nitreuse, Avortoit de ses fruicts, et ses mal saines eaux Vuidoient d’hommes la ville, et les champs de troupeaux- Du BARTAS, 2e Semaine, 4e Jour., k Schisme- Abolir, Détruire„ anéantir, effacer. — Ce sont les propres pierres, m.oyenan.s les q_u.elles Deuca.- lion et Pyrrha restitueront le genre humain aboly par le deluge Poetique. RABELAIS, rii, S. Ceste unique faute doiht estre abolie, extaincte, et absarbee en la nier immense de tant d’equi- table_bs sentences qu’il a donné par le passé. ID., III, 42. Abolissetnemit. Destruction, anéantissement, abolition. — Nul ne peut nyer qu’un tel abolys- sement de 1a chair, ne soit mort. CA_Lvrri, 1 nstit.., 26•. — Si pour rabolissement du ciel et de la terre les fideles ne laissent point d’estre establiz devant Dieu il s’ensuyt que leur salut est Donjoinct avec son eternité. ID., ib., Tot, p. 446. — Job… ne prend la mort que comme u.n abolissement de toute sa vie, ne regardant point à ce qui s’ensuit apres. hiStriiei. contre ICS Anabaptistes (V11,139). — Ils sentiront leurs concupiscences se diminuer aucunement de jour en jour, jusqu’à ce qu’ils seront parvenuz où ils tendent : c’est assavoir au dernier abolissement de leur chair, qui sera parfait en la fin de ceste vie mortelle. ID., litait., IV, — Aussi leur advient aux cuisses un refroidissement et abolis- se.ment de sentir et mouvoir. AMBH. PARÉ, 15. • Jusques à l’entier abolissement des noms, et ancienne cognoissance des Ueux, s’est estendue la desolatiou de cette conqueste. MoNTA.Pc : NE, 18.111,67). — Calvin… ne vise qu’à l’abolisse- ruent de l’observation des conseilz evangeliques, st Femeçois DE SALES, Controverses, I, HI, 11. — Mercure Trisrnegiste n’est il pas lamentable, do lamenter et plaindre si laschement l’abolisse- rftent de l’ido-latrie… ? ID., Amour d-e Dieu, I, 17. Abominer (subst), — Ces prestres abominoient le poisson, de sorte que quand ils vouloient es- crire le hayr, et l’abominer, ils peignoyent un poisson. (WILL. BoLICHET, 318 Seree (TV, 297). Abondant. &Ire abondant de. Abonder en. — Touchant conseil et science, il est assez divulgué par les histoires de Troye communes, que Hele- nus en estoil abondant plus que nul autre des en-fans de Priam. LEMAIRE DE BELGES, III, 1. Diabcnda.n.t.. En outre, par surcroît. — Quand doriques le bon Patriarche Noë eut ainsi envoyé ses gens peupler le monde, et que d’abondant il Leur eut promis de leur mener par luy inesines des gens de renfort… il divisa ce qui luy restait de peuple en deux parties. LEMAIRE DE. BELGES, Illustr., I, 4, — Il {Chiron] institua le noble en- fant Achilles, en icelle art de medecine. Et d’abon- dant luy aprint à toucher de la harpe. ID., ib., I, 26. — une mesme heure avons retrouvé rostre Inilz (si longuement perdu) et avec luy dabonclant une belle fille. ID., ib., I„ 44. — Son seul disciple me a contenté et m’en a plus dici que n’en de- mandas, d’abundant m’a ouvert et ensemble solu eraultres doubtes inestimables. RABELAis, If, 20. —Il luy donnait sept cens mille et troys Philip- pus… et d’abondant luy donnait la inestayrie de la Pomardiere. In. l, 32. — Là se sont trouvez vingt cen et deux s mille chameaulx, et seize cens El’- phares… et d’abcfndant eustes toute la 0-a_rava_ne de la Meeha. ID., 1,32, — Je… vous rends francs et liheres comme par avant. D’abanda_nt serez à l’yssue des portes payez chascun pour troys moys. ID., I, 50. _ Ce ne fut pas encorE.1. assez au juge- ment de la mère, si, après l’arbre inanimé et la chienne morte, elle Woliençoit d’abondant son nia.ry en quelques personnes des plus cheries de luy, DES PERIERS, _MÉRU). Rett..1 127. — Par ta bonté eternelle ilz sont tiens, Et d’abondant par achapt ils sont miens. MArtc. Ù E Nklar." ks Mar- guerites, Triomphe de rAgneau (III, 59). — Pa- nurge respundi que son anly Xenomanes leurs su croit. et d’abondant deliberoit… prendre quelque docte et utile Lanterne. 1-ZABELAis, 47. — Hz ne se contentent de santé d’abondant ilz soubbaytent guaing. 1V, Prol. — Pyrrhon estant en pareil dangier que nous sommes, et \rayant un pourceau pros l rivaige qui mangeoit de l’orge espandu, le declaira. bien heureux en deux qualitez, savoir est qu’il a.voit orge à foi- son, et d’abondant estait en terre, ID., 1V, 18. — Je vouldrois estre la dorure, Que sir vostre chef vous portez… Je vouldrois estre d’abondant, La perle que je voy pendant Au bout de vostre belle oreille, MAGNY, Odes, de ses Deeirs (Hl 162). — Bref. tout cela qu’enseigne l’Aretin, Je le sçavoy : et sçavoy mettre en œuvre Tous les secrets que son livre descœuvre Et d’abondant mille tours inc-agneus. Du BELLAY, Jeux Rustiques, la Vieille Courtisarene. — Les principaux du Senat luy en- vieront ceste gloire, estais marris qu’il ne se con- ten toit pas deta.nt d’honneurs qu’il avoit niaisque d’abondant il voulust encore avoir l’honneur de ceste dedicatiori. Amvor, Publicola, 14, — Nos Jesuites… font les trois vœux ordi naires, et un quatriesme d’abondant qui est superlatif. E. PASQ U1ERy Recherches,.111,44. — Je protesteray ne vouloir m’aider de oo mien traitté, sinon ainsi que d’une piece que je pro- duirais (comme d’abondant) apres toutes les autres. ESTIENNEe 1}FeCe1kneep 34— 5e Abonder (transitif). Rendre abondant en — Les brebis alaictanies seront mieux Irai- tees que les autres.., polir les abonder en laid. 0, DE SERRES, Theatre treAgrie" Difb Aboulai (81, Devenir bon. —Vin s’abonist en fraisehe cave, BAÏF, A I bnes, L. 1I (V, 70). — Vous faie tes, en ce faisant, profiter les troupeaux, a.c- croistre les fumiers des laboureurs, qui s’a.bo- nissent par la fiante de ces animauls. Var. hist. et lat., III, 315. Abord. Lieu où l’on aborde. aucrate es- toit anciennement le seul abord d*Egypte, ou se faisait et menoit le trafic. SALTA ; trad. dIFIÉRO- DOTE., .179. — Plusieurs ports et abords de mer, ou se fait grand trafic, lD.7 ib., 111,5 — Athenes, qui estait un port de mer et abord do marchands forains qui y venoient de toutes parts. LE LOYERe Hist. d-es Speares„ V11.I. 3. — Le Roy… le comble [Phermitage onneurj de toutes les singularitez dont il se peut aviser, l’ayant fait un abord do toutes sortes de gens d’honneur. BEROALDE DE VERVILLE, Voyage des Princes fortune.z, s22. Abordade. Action d’aborder. D’abordade, prerniere abordade, de prime abordade. Au premier abord, du premier coup, dès le commencement. — Il donne donc si vaillamment dedans les enne- mis, que d’abordade il tue de ses mains ro alles don Hernando Castriota. BRANTômE, Cap, franç., le grand roy François (111,1, 41.). — D’abordade, et siavança.nt des plus avantz, il receut une grandi harq-uebuzade au corps. 1D., Rodomontades espai- gnalles (VII, 90-91 # — Et d’abordade allèrent assiéger NI a rseille. I „ Betra icteg de guerre (V117 269). — Les Gascons et Provençaux eurent pour département les fauxbourgs de Sainct-Jean et de Bourgneuf, qu’ils emportèrent d’abordade, quoi que bien retranchez. Aunicrd, Hi, t. Unie., IV, 14. — Toutefois les Troyens d’abordade premier° Les Gregeois aux yeux noirs chasseront en arriere. AMADJS JAmy ry, trad. de lit acte, XVII. — Ces braves et déterminez soldats donriareut la teste baisses dans les retrenchements, en criant : San- tiago ! Santiago ! Hespaiial ll’espafiai et de prime abordade clonnarent a celtty que tnnoient quelques six cens François. BRANTÔME Cap. estr., don Sanche Avilla (II, 185). Abordee. Abord. — Le port de ceste Isle s’ap- pelle Asedegan, où. la ville est bonne et mar— chande, et de facile abordee. CIVET, COSinagr., XI ! 20. —— Ce Gap de Four est de difficile abordee. ID., ib., XV, 12. — Vers le Sudoue.st voyez deux roches haultes et larges, lesquelles sont d’abordee tresdangereuse. 11).1 ib., XX1, 2. D’abordee, de preiniere abordee, de prime abùr- (ire. D’abord, au premier abord, dès le commen- cement., du premier coup. — Les Barbares se ruerent sur eulx, et d’abordee en tueront un bon nombro. A m-yorr, Sertorius,. JCe promu r` Ange s’obstina. d’abordee en sa videuse volonté_ MONTAIGNE ! trad. de RAYMOND EBON, cha.p. 243. maistres… se jettent d’abordee dans la fran- chise de la coustume Fa ils s’enflent, et triomphent à bon compte. ID Ess., I, 22 0, 135). — C. Popilius arriva à luy de la part du Sena, t et. d’abordee, refusa de luy toucher à la main, qu’il n’eust premierement. leu les lettres qu’il luy ap- portoit. lu., II, 24 (In, 94). • Un de ces jours… se vint, de fortune, adresser à moy par la rue un grand vieil homme fort maigre et pasle… qui me demanda d’abordée si i’esioit pas moy qui avoit imprimé le Catholicon.. Sat. Mén., 2e advis de — Je partis à l’heure rnesme et arrivay le lendemain à Paris, mais je rnladvisay de n’estaller d’abordée ma m.archandise et me con tenta de recongnoistre le cours du marché. Lettre de VILI.EROY àDu Vair, dans Tricote !, éAil, de la Sali énf, 1I, 157. — Juppin doncq co- pnoissant qu’il avoit deruandee Une telle faveur, s’en mocqua d’abordee, L’Ixion hes pa gnol, dans Tricote’, II, 245. — Je marchera y pre.mierement contrieux, et m’addiressera3.’d’abordée aux Atheistes. LE LOYER, Hist. des Spectres, 1, 2. — il avoit des le commencement laissé perdre la vigueur de son armee, à faulte d’avoir vivement ale premiere abordee couru sus aux ennemis. AmyoT, 21. — S’il se met quasi de pre- miere abordee luy manifester son amour. FRAN ÇOIS D’AMBOISEe Dia. !. des Damoiselles, I, 88 vo. — Si de pren-tkore abordee il veut monstrer… la qua- lité et grandeur de son affection. IDd7 ib., I, 127 vo,. — L’une partie ira, ruer sur ce Grandgousier… Par icene sera de prime abordee facilement des- confi. RABELAIS Ir 33.. Abordement. Action d’aborder. — Jusques au merveilleux na, uffrage et abordement en Engleterre du feu ro y Philippes. LE MAIRE DE BELGES, Chronique annale. — Nous estaus sus le moule, et de ]oing 1.-oyans les mariniers et voya- giers dedans leurs naufz en haulte mer… bien prions pour leur prospere abourdement. RARE- i. ms, III, 2L Si dés l’abourdernentqu’en ces rives Troïques Se jetterent dehors ces troupes Ar- goliques. Jori ELLE r les Discours de Jules Cesar, 257. Attaque. — La guerre est une mer commune Pour s’enrichir en un moment : Il ne faut qu’un abordement, Un sac, un dé, une ruine. BELLEAU ia Reconnue, V, I. Aborder. Arriver, venir. — Fu ceste vostre maison journellement abourdent gens de toutes pars. RABF.r…us, W, 12, — Wautant que la daine estoit fort maladive et su.bgette aux médecins et apoticaires, il en y abordoit ordinairement Ians. BRANTÔME, des Dames, II (IX, 566). S’aborder. Aborder. — Mais quand ma nef de s’aborder est preste, Tousjours plus loin quelque horrible tempeste La single en mer, tant je suis Ar malheureux. ReNsAnn, A. de Cassa.redre (I, 59), S’aborder Él qqn. Aborder qqn. — Le Roy scella appuyer sur une fenestre… et in Mayne avec’nye Chacun aussi des Princes print sa chacune : et chacun des gentilzhommes saborda à quelque dame ou damoiselle. LEMAIRE DE BEL G E St I, 44. — II faudra que la damoiselle à qui se seront abordez tels mignons, serve de conte à un chacun. FRANÇOIS D’AMBOISEe Dial. des Dan2oiselles, I, 126 ro. Aborder (subst,), — Paris à ! aborder… meit à mort et navra tant de ces grosses gens rustiques et barbares. LE TAIRE DE BELGES 1-11148ihi I ! 23. Les camps s’entreheurterent A l’aborder de divers lieux. IloNsAHD, Odes, I, 10 (II, 129)1, — A l’instant mesme du peril arriva en la ville Gon- gylus qui venoit de Corinthe avec une gaiere, l’aborder duquel estant incontinent tout le peu- ple… accouru à l’entour de luy, il Leur declara que Gylippus arriveroit bien tort. AMYCIT1 ieia, s, 19, — Ayant dés l’aborder ! la pieç.a mis au poing leurs tren.chantes espees. Jonams, Discours de Jules Cesar (II, 264). TfuEnTREA(.5 cite aborder comme un mot à la mode. ler » i d. du Der rite, p+ 34. Abornement. Convention pour le paiement d’une redevance. Aprts que le-s parties eurent escrit d’une pari et d’autre, et les deffendeurs ve- ri fié leur aborne ment contre la pretention des six et deux deniers par an, areguée par le Pro-cureur du Roy, les defendeurs gagnerent leur cause, et furent condamnez pour une fois payer le, s dix sels, quoy leurs predecesseurs avoient esté abornez. E. PAsQuiER, Recherches, IV, 7. Aborner. Fixer. — Nous sommes mariez, part pour avoir lignée, Part pour entre en nous deux nostre foy abornée. E. PASQL/lER Jeux Pst., 30 part., Eleg. à sa femme. Enns aborné à faire qqch. En avoir une habitude invincible. — Accoustumance telz gens a subor- nez, Voulans dire qu’ilz sont tous abornez A re. nier et blasphémer la loy.el- , RING0.RE ! les Folles Entreprise$ (I, 130). Aborner, s’abonner. Faire une convention au sujet du paiement d’une redevance. — Borne ou Bonne… De ce mot nous avons le verbe Aborner MI Abonner, L composer avec le fermier. M. DE LA PORTEe pi S. Ciestoit un. draie que plusieurs Evespies et Abbez devoient à nos Roys, quand ils passoient sur leurs Eveschet ouAb- bayes, qu’ils appelloient… droiets de Ciste.,. Et quelquesfois les Eglises s’abornoient à une fois payer ce droict, soit que les vinssent visiter ou non. E. PASQUIER, Recherches, III, 35. — Les Abonnez (que je pense devoir entre dictz Abornez} sont ceux qui par une longue prescription et laps de temps, ou par des contra.cts se sont abornez avecques les Seigneurs à certaines tailles an- nuelles. ID., ib.> 1V1 5.— Nous disons s’abonner avec un Seigneur de Fief, pour les droits et de- voirs Seigneuriaux, ou avec un fermier du huic- tiesme pour le vin qu’un Bourgeois vend eu de- tai], pour s’aborner, c’est à dire se borner par con- vention, soit avec le Seigneur ou fermier, de ce que l’on leur doit payer. ID., ib., VIII, 62. — V. Abrenement. Abornement. Action d’abhorrer. — Et qui, honte du Ciel, des Dieux, et d’Amour mesme, Devroit d’aborrernent et contre-cœur extreme NOUS faire oster le feu qui de l’Amour nous vient. JoDELLs, la Riere-Venus (II, 95). Aborreur. Action d’abhorrer. — De nos faits la refile certéne, C’est aler droit où pousse et méne, Ou l’aborreur ou le desir— BAÏF, efierneS, L. VIII (II, — Je maintien que la vie hu- maine Tout-par-tout de travail est pleine, Qui s’entremesie de plaisir : u i n’est pas un seul, mais se change Selon que chacun se meslange lie Paborreur et du desir. ID., Passetems, L. IV 378). Aborrir, v, bhorrir. Aborrition. Action d’abhorrer. — Le vray contraire de desirer, c’est avoir en horreur, et il est tout. evident que icelle _.iborrition est une mesme chose que la haine. PONTUS DE TYA_RD, trad. de l’Amour de LEorq HE.B.RiEu, Rial, (p. 74) Abortif. Qui meurt en naissant. — Ses vers naistront inutis, Ainsi qu’enfuis abortis Qui ont forcé leur naissance. HoNsAno, Odes, 1, 10 (II, 136). — Le rossignol ne contraint son ramage ; Mes vers aussi rie sont point abortifz. rrAHUREAU, Poesies, sonnet 75. — Je ne veux toutesfois qu’un bon esprit se fiche A faire un Anagramme, à faire une Acerostiche D’un travail obstiné ce sont fruioth abortifs Dont la semence vient des povres apprentifs. VAUQUELIN DE LA FHESNAYE, Art Otique, I, v. 381. Abortivement. — Si par fortune en ses tra- verses lourdes Ne Fast ma joye abortivement née. MAunicE ScÈsE, Delie, 13’2. Abosme. Abomination, horreur. — A Dieu en vint si gant abosme Que pour ce G-omorre et So- dome I t fist toutes ardoir en cendre, J. BoUCUET, les Regnars travers. (G.), Aboth. Officier de Quinte-Essence. — Ses Abs- tracteurs… Sotrins, Alma… et autres siens offi- ciers. RAIBELAIS, V ? 19. Abouchement. Conversation, entrevue, ren- contre. — Les autheurs susdictz ont au meclitin l aile advertissement, particulier des parolles, propolis, abouchemens, et confabulations, qu’il doibt tenir a.vecques les malades. RABELAIS ? IV, à Odet de Chastillon. — C’est… une cerimonie ordinaire aux abouchemens de tels Princes, que le plus grand soit avant les autres au lieu assigné. MOHTAICNE, I ? 13 {I, 63). — IL introduisit Pa- nurge, parler sept ou huit langages divers au pre- n-lier abouchement de lui avec Pantagruel. E. PASQUIER ? ReeiterChe$, VII’, 59, Aboucher. S’aboucher. Se pencher en avant, abaisser le visage, approcher la bouche. — Des- sus le lict je me baisse et nea.bouche : Puis de nies pleurs estant pleine la couche, Lui vais criant. CIL FONTAINE ? trad. des Epieres d’OvinEr 10. — Des cerfs.., longuement pourchassés et malme- nés… s’abouchais a une claire et fraische fon- taine tirent a eux la fraise-heur de ses belles eaux. SI FRANÇOIS DE SALES ? Amotr de Dieu, V, 1. Abouché. Penché en avant, abaissant ! e visage, approchant la bouche. — Lon voyoit clu.n costé Antoine tout sanglant et à demy mort entre tiré tontremont par une corde, tendait les mains contre la Reyne… Et de l’autre costé icelle Hoyne abouchee sur la fenestre qui sefforçoit de tirer la corde. SEYSSELe Extraiet de PLUTA RQ [JE, ti — Cesar… monta en un Tribunal qui estoit là et voyant tous les Citoyens a.bbouchez en terre, leur commanda quilz se levassent. ID. ? — Sur son ventre abouché à la fraisehe fontaine Sa soif seiche il tain t,. MAURICE SCÈVE ? Microcosme, L. I. p.19. Aboucher (in trans.). Arriver. — Car je jouys du sainct a.dvenement De ce grand Pape abouchant à Marseille. MAURICE SCÊvE, elie, 28. (Tra.ns.) Aboucher qqn. Adresser la parole à qqn, avoir des pourparlers avec qqn. — Un bon Religieux, nommé Colombain… le vint. aboucher, et lu y reirnonstra rudement quel tort il se raison tant envers Dieu que le monde, par la continue de ses paillardises. E. PAse.E£R, Recherches, V, 8. — Si je vous avois abouché, je ferois voir que fa modestie de vostre Roy remittit dornui Auslriacrie novissimos casus. AURIU rd ? Letires et Mém. d’Es- tat, 5. —•— Vous aurez seu… la volonté du Roy d’y aller… pour aboucher le Duc de Bouillon ; et cela pour la paix. ID., 1’6..5 — Les assiegez ne se firent pas prier deux fois de faire sortir Maninville accompagné de La Vallée : Ces deux abouchèrent troc si et Pui-Gaillard au bord du canal d’Yers. IDee 1Jist.LIPLiP., VIII, 18. Abourdeler, cité comme vieux mol par EST1ENNEr Preceiience, 187. Abourdement, Abourder, y. borde nt, Aborder. Abouter (trans.). Conlio.er à. — Cestui Nep- tune estoit alla grand’erre Jusqu’aux_ lointains Ethiopes. épars Et abouttans les hommes tics deux pars. PELETIER DU MANS, tract. du L. I de l’Odyssée (p. 12). — La posterité… blasmeroit nostre ingrate mescognoissance, de n’avoir par nos plumes testillé le grace que Dieu nous fait de vivre sous la douce subjection « .un tel Monarque, que les nations qui aboutent les frontieres de Scy thie, ont ambitieusement recherché pour mestre. R. GARNIER, Tragédies, au Roy de France et. de Polongne. Aboutant. — Voye OU Voie. Frayee, spa.- tieuse… aboutante ou aboutissante.. M. DE LA PORTE, Epithetes. Aboutir (trans.). Confiner à, — Aux mon- taignes voisines, et qui aboutissent ce Lac. E- VET, Coemogr., VI, g, — Les.A, Ifemagnes bornent. et aboutissent les terres du grand seigneur vers l’Orient. AuDiGNÉ, Hi st. Unw. AboFair qqch. ER former le bout. — Sçauroient ils avoir… Rubis si precieux que ceux qui abou- tissent Tes totons qui poupins en leurs rab., s’es jouyssent… ? GUY DE TOURS ? Souspirs amoureux, L. I (I} et). Abouti de, abouti en. Terminé par. — il [l’Amour] cache son carquois sous l’enfleure ju- meile De ce marbre abouty d’une fraize nouvelle.. BELLEAU ? Bergerie, Ire (I, 256). — On le ceint par k corps d’un tissu de maille, qui est abouti dune chaîne. BEROALDE 13E VEE.VeLLI.E1, Voyage des Princes Fortunez, p. 762. — On voit… deux Tritons eslevez par dessus les autres, qui embouchent leurs conqu.es, tortillees et. abouties en pointes. BELLEAU, Bergerie, lre Alun. (1, 278)- — Ceste terre… est terminee de delicieuses monta- nettes abouties d’innumerables petites collines. BEROALDE nEVERVILLE, Voyage des Princes For- tunez, p. S’aboutir de. Se terminer par. — Ses mains sont aussi délicates Que du satin et ses dix doigts, Dignes du seriprrd. de nos rois, S’aboutissent de dix agathes, Gu.  » F. Tin uRs, Souspirs aintkureul, 55). Aboutter, Y. Abouter. AbDy, Aboyer, V. A bai, Aboyer. .bradent {de abradere, râcle0. — Melandeolie iibradente, — Tout qe. la melancholie ne se peut tirer du corps qu’ilbien grande. difficulté : aussi les pa.ssions de rame qui sont causees par la melancholie abradente ne sont pas faciles’appai- ser. J. BODIN, RepUbliqiCet V, 1. • Ge qui leur advient à cause de la nie me melancholie spu- meuse, et abradente. ID., i.b. — Les Meridionaux sont paillards, à cause de la inela.ncholie spu- meuse, abradente, et salace, comme il se.-voicl aux lievres, et cruels, parce que cette melancholie abradente presse violemment les passions et la vengeance. CHARRON, StEgC33d5 I, 4`2.. Abraham (prononcé Abram.). — Je passe Id.fesse, Amide, et Nisible, et Carne, Le Men-heureux sejour de vostre ayeul Abram. Du 13AltTA.S, Judith, V. — Noé, Moyse, Abram, qui pas- seren t és champs, Laboureurs, ou Bergers, la plus part de leurs ans. ID., ite Semaine, 3e Jour, — Sur toy monta.ignette sainte, Le bon Abram list sa plainte. H. GA_IINI.E11.5 leg Juifves, S 2. —— Qu’au sein d’Abram par vous elle soit transportée.. MoNTGlin.EsTIEN, la. Reine d’Escosse, IV (p. 101), • (Prononciation de —anz.. — Me sembla voir le

second Abraam, Qui vray David eestoit monstré

l’autre an.Midair… uc ÎAV..les Marguerites, Epistre au Roy PU, 203). — Quo y que Pua fast hideux, enluminé pour cstre Seiche’de feu, de soif, de peines et d’ahan, Et l’autre rajeuni dans le sein d’Abraham. AUBIGNg„ Tragiques, VII {IV, 306). Cf. alinéa. précédent. Abramien. La race Abrandenne. La race d’Abraham. — Afin qu’à l’avenir la terre Egip- tienne Nourrice. eecueillist la race Abramienne. Du BAirrAs, lre Semaine, le Jour. Abre, y. Arbre. reger. Accourcir. — Le bran de Dieu est il donc abrogé Par qui estait le martir soulagé ? MARG. DE NAv., Dern. Pros.., les Prisons de la Reine de Nae.b, , p, 255. eabreger. Se-hAter. Printes vous pointjour de conseil ? Resistés vous si de ]épier ? Vous semble il, en cas pareil, Que ont se doive. tant. habregier ? ne. Poés. X, 157. — En bas, Seigneur du Pont, Alletz, Abrege toy tost, et te haste. GRINGORE* Prince des Sotz, Sotie (I, 208). — Sire, c’e.st raison que je face Vostre plaisir. — Abregez-vous faictes tant que devers nous Noz bons Prelatz soient ramenez. ID.., Sainte Loysi Li, III (I I, 93). .10 lu y voys tresîbereer le tueur Sans espera.nce de confort. — Ahrege toy. Le vella mort. ID., L. V (II, 169). —’Bourreau, il te lima delivrer, Abrège toy, fais la justice. ID., ib., L. VI fII, 213. Abrenuntiation. Renonciation, — Il a fanii qu’eux mesmes agent fait confession de leur foy, abrenuntiation de leur ordre, protestation, et agent esté Traietés, comme purs lais. CHA.R.RoN MN Trois T’eritez1 ILI, 13, Adv. Abreuver qqn. Le pénétrer profondément [grume croyance, d’une opinion, (Fun goût, dlun sentiment, d’un usage]. — Quand il s’encline de- Vante pour luy faire honneur, desja il est abbreuvé de quelque superstition. CAuvrei, Instit., III, p. 132. — Ce ont esté les Theologiens Sorboniques qui ont abreuvé le inonde de ceste faulse opinion, qu’on tient communement. ID., ib, , V, p. 356. Pense donques, je te prie, Lecteur, quel prix doiikTent, avoir, en l’endroit de celle tant docte et ingenieuse nation italienne, les ecriz d’ung petit ina.gister, d’un conard, d’un badauit, et. autres inignons de telle farine, dont les oreilles de nostre peuple sont si ahbreuvées, qu’elles ne veillera au- jourd’Iluy recevoir aultre chose. Du f3ELLAY 2.0 Préf. de — En_ tout cc] pais on est abreuvé de ceste endiablec ceremonie, que d’im- moler les hommes à Sellai’. THEvET, Cosinogr›, XXII, 15. — Plusieurs sont abrevez d’une opi- nion fausse, disant que les coquilles réduites en pierres ont esta apportées au temps du deluge… jusques au sommet des montagnes. PALissy, Cop- pie des— escriis (p. 361). — Tel qui rapporte de sa maison la douleur de la goutte, la jalousie, ou le larrecin de son valet, ayant toute rame teinte et abbreuvee de colore} il ne faut pas doubter que son jugement ne s’en ancre. MoNTAIGNE, II, 12 (H, 326). Abreuver qqn de qqch. L’en informer, hd en parler. — Vous ne trouverez quo tous ces bons vieux Peres qui ont traité de nostre Histoire Françoise !, en agent jamais parlé.„ Gaguin, pres- que nostre contemporain, est le premierui nous en a abreuvé. E. PAS-Q.151ER, ReeherdieS, III, 7. — Ce qui, n’estant pas approuvé par Havart, fut nuisible au comte ; car l’amiral en abreuva le con- seil d’Angleterre. AuBtirm g., Hist. Unip., X IV, 27. demandoit à Monglar quelqui-s ad- verlissemens : Vert sçay un (dit Mongrar)qui vaut cent millions d’or, c’est une confiscation de la- quelle l’arrest a esté donné trois ou quattre fois ; l’Italien ayant abrevé de cela. le Ma.resclial d’An- cre, On pressa lielonglar de s’expliquer. ID..e Traiité eur les guerres cieites, 4. Abreuver qqn que. Faire savoir à qqn que. —Je cognois un gentilhomme., lequel, voulant abre- ver le monde qu’il estoit veau amoureux dune belle et honueste darne que je sçay, fit un jour tenir son petit mulet avec deux de ses laquais et pages au devant sa porte. BRANTÔDIEe des Dames, II (IX, 122-124L &Ire abreuvé de qqch. En avoir connaissance. Les gentilz hommes… montèrent tous ou pres- que tous à cheval pour luy aller au devant, tant grand désir avoient de le veoir, car chascun estoit desjà abreuvé de ses vertus. LOYAL SERVITEUR, Hist. de Bayari, 9. — Jà estuit. l’armée des Fran- çois.à. dix ou douze milles de Milan., qui e-stoît toute abreuvé, e de ceque le bon chevalier estait pris. ib., 15. — Voila qui viendrait bien à point et aussi que le monde n’en fut point abreu- vé, ii vaudroit mieux que cela se fit elle= vous, à tout le moins personne n’en sana jR rien. Nico- LAS DE TROYES, Grand Parangon, 35. — Quand je nie trouve seulet et que je voy que personne ne me peut ou2Frr, je me prens à dire à. part moy tout. ce que j’ay sur le crieur, et vu de ainsi mon flux de ventre, je vous dy de langue, sans que le monde en soit abreuvé. DF : s PuRIERS, Cymbalum, Dia !, fi. — Elle leur conta de bout en bout tout ce beau conte. Ces femmes le dirent à leurs maris, et à d’autres femmes, et ceux-là à plusieurs autres : et ainsi en moins de deux jours Venise en fut toute abreuvée. LE MA_ÇON trad. de Bo ccAcy.., Décaméron, IV, 2. — Je ne vous escri, Siret que le bruit commun, mais dont trop de gens sont ab- brevez. CALVIN, Lettres, — S. Luc adjoins Le que chacun a esté abbruvé d’un tel bruit. ID., Serin. sur I’llarinun. Evangei., 2.5 (XLVI, 307). Si qu.elque preude femme leur a fait cet honneur que de les recevoir en sa compagnie, il n’y aura celuy qui n’en soit abreuvé, les petis enfaiis en iront incontinent à la moutarde. TAnuRsAu, ier Rial. du. Democritie (p. — Le bruit de ce qui a esté fait perse toute la Grece, et n’en est aucun qui n’en soit abreuvé. J. Dy. LA LANDE, trad. de DICTIS D E CRETE, L. I, 9 vo. JNostre France est trop abbruvée De vostre feinte con trouvée. GREFIN les ESbahiS, V5 4. — Pour cestP en treprinse le Roy avoiet dressé une des plus belles armées que raye jamais veu… Mais l’Espaignri es toit toute abreuvée de son entreprinse. I o riî L U c, Commentaires, L. I (I, 138), — Je demanderais volontiers à_ ces gens là s’ilz pensent que ces cliozes tramées par le commandement de l’Empereur et Roy des Romains, puis dix ans en çà, avec le Grand Seigneur, soinct si secrettes que la plus grande partie de la Chresllenté n’en sojot a_bhreu vée. lu., ib., L. I (I, 144). — Il ne me sera hors de propos… de m’enquerir qui est ceste nation Turquesque… et d’où elle est venue car de par ier de sa force, grandeur et richesse, ce sema dire ce dont tout le monde est alibreuvé. TlIEFET1 Cosmogr., XI, 1.. — Je suis bien deliherée de ma rier ma fille… avant que le monde soit a.bruvé de reste histoire. TouRNEBu, les Con.iens, V, 2. — Quand vous devriez attacher au pied des mouches quelques billets où vous escririez les confessions les unes des autres, le pays seroit abbreuvé de vos vies et deportemens. Criouhus, 5e Ap. Dis née (p. 210).

Abreuver. Persuader faussement. — Je veux que nous simulions une dispute vous et moy, et quit nous sortions les portes pour nous battre affin que tout le monde, et entre autres Gin the en soit abreuvée. N. DE MONTREUX, fer Livre des Bergeries. de Juliette, fourn. 1, 44 va. — Il [César] respondit qu’il oe vouloit pas que seulement son lict fust taché de ce crime, mais exempt de toute suspicion. Cela estoit bon pour en abbreuver ainsi le monde ; mais dans son aine il sçavoit bien que vou]oit dire Cela. BRANTÔME, dee Dames, II (IX, 27). — II falut faire une confession de foi des églises françoises, pour ce qu’on avoit abreuvé. les Aliemans d’une autre confession contrefaicte. AuniwiÉ. Hist. Unie., III, 10. — Toute l’arrnép fut abruvée qu’à la mort de ce pape estoit arrivé presque chose pareille que l’on conte d’Alexandre sixième et autres, qui avoyent rait marché avec le diable pour la durée de leur règne. ID., ib., XIII, 8. — Perez… déclaré innocent pa.r ce sénat, est attacquo d’une autre sorte, accusé d’hérésie et demandé par l’Inquisition ; estant le peuple abru vé qu’il estoit magicien. ID., ib., XIII, 29.

Estre abreuvé de qqn. Se laisser tromper par qqn. — Il n’est pas possible que sa Majesté ne pippee et.abreuvée de quelques gens qu’elle a.voit auprès delle. Mornuc, Com.rnen taires, VI (III, 93).

Se laisser abreuver de. Se laisser amener à. On a murmuré ces jours de quelque appoincte ment. Il fauldroit de merveilleux massons pour le bastir. Mais je crains que les, rostres… ne se laissent a.bbreuver dentrer en propos. GALii, liN, Lettres, 861. Abreuvoir. A breuooir à mouches. Plaie, où les mouches peuvent s’abreuver, — Vous le reco gnoistrez à. ses grandes moustaches noires, re troussées en dents de sanglier, et à un grand abreuvoir à mouches qu’il a sur la joue gauche. ToultNED LF les Contens, III, 1. — Certain baste leur., jouant Ajax le furieux devint au milieu de la Tragedie si esgaré de ses sens, qu’il ne feignoit plus le furieux, aires l’estait sans feinte. A ses compagnons bas ieleurs il rompait la robe… à


Urysses il alloit faire un abbreuvoir à mousches sur la teste, si le chapeau dont il estoit affublé n’eust porté le coup. LE LOY ER, Hist. des Spectres ! II, 5. Abreviateur. Celui qui abrège. — Pleust Dieu… fust premier President de Paris. Vertu goy, mon arny, quel expéditeur de causes, quel abreviateur de proces, quel vuydeur de de bats… quel minuteur d’escritures ce seroit. RABELAIS, VI 27. Celui qui écrit les brefs apostoliques. — Gens soubzmis… à Jupiter} comme Cagotz. Caffars, Bo tineurs, Porteurs de rogatons, Abbreviateurs, Scripteurs, Copistes, Bulistes, Dataires, Chiqua rieurs, Caputon.s„ Moines, Dermites. RA.BELAIS1 Paniagriieline Prognost., 5. — Bollistes, copistes, scripteurs, abbreviateurs, referend aires et da taires, In., II, 9. Ahreviature. Abréviation. — Q, est bien mis aucunesfais tout. seul en abreviature, quant il signifie Quintus, Toav, Champ fleury, Il, 12 vg. — A l’imitation des Grecs et des Latins nous usons aussi Dabreviatures par seulles lettres en Noms propres, et ce en no signa manuelz. ID., ib., III, 50 v°. P. en abreviature Latine, signifie autant que Publius. ID.i ib, , III, 53 r°. — Les Modernes esc.rivains… escrivent encores en lettre courant c, et t, en une lettre quon dit Abrevia jure. 1.1)., i, , III, 59 ro. Abrevier. Accourcir, abréger {dans la dimen sion ou dans la durée). — De bled en herbe vous fait te belle sauf ce verde.,. Laquelle… dilate les vases sperrnaticques, abbrevie les cremasteres. 2, — Les goutes froydes, les goules chauldes qui abrevient et retirent les nerfz sensitifs et narcolitz, fine, Pois. franç., IV, 274. Il ahriève que en 9. TABOUROT DES ACCORDS1 Bigarrures, 1, — Tous les filtres du droict s’abréiiient de ceste façon ; connue Si ter. pet-, si cerium. pampa.. ID., ib., I, 21. —Puis que Digestis est un nain pluriel, il fauldroit, à la maniere an tique d’abbrevier, deux DD. trenchez ou non. DES AUTELS, Mitistoire Harragouyne, 15, Dictes ce que vouldrez et abreviez, sans rien t011 testoys laisser de ce que servira au propo.s. RABE LAIS, H, 11. — Afin d’abbrevier, ce que nous en avons dia cy dessus peut suffire pour solution de leur —][r.gu.ment. CALVIN, Instruct. contre les Ana baptis-tes (VII, 132). —Que si ces longs parleurs se faschoient autant de parler, que les auditeurs s’eunuyent d’escouter, ils ne foraient leurs orai sons si longues, et abbrevieroient. leur QuangE.É.a.rin., OLTILL. BOUCEIET 12e Seree (il, 267). — Plustost pour leur abbrevier la vie que pour l’augmenter. lifkunicE SCÈVE, Deplourable Fin de Flamete, 21. Les jeunes femmes ahrevient plu tiostla vie aux jeunes et vieux, que les vieilles. Girn., L. Boa cHET, 5e Seree (I, 229). — Il n’y en a pHs ung d’entre eu lx [les procureurs] qui reàyrne nrieulx avoir beaucoup de procez que peu, qui ne desire plustasi de prolonger que d’abrevier, et encore moins de terminer ung ; affaire. L’HOSPITAL, fie format. de la. Ju-st., IVe part, (IV, 257). — En inten-. tien… de couper la racine des procez et pour abrevLer, pensait on, la justice. In., ib. (IV, 258). — Au lieu d’abbrevier les procez… il les a fa ict multiplier par milliers. ID., ib., Ve part. (V, 20). ikbrezer. eahrezer. S’embraser. — Le feu qui s’abreze en son centre Par orage, ni ventz, ne [a eut mettre en cendre. L. PAPONi Pastorelle, A brez…é. Excité. — De la plage Maltoyse ou ses chiens abrezés, Ayans honteusement levé siege inutile, Bruyoint de revenir pour invahir cet ysle. Id., ib., V, 1.

Abric, Abril, Abrit. Abri. — Je m'en allayt eulx rendre à. l'abri t. RABELAIS5 1Ii 32. — Ce pe.sseau ou eschallat doibt estre tellement mis qu'il serve d'abril et appuy contre le froid et. la bise. COTETIF.A11, trad. de CottuaY,LLE, IV, 16- — De son fruict se repaissent les ouailles du Sei- gneur, et a rabril de ses feuilles., elles sant gar- dees et du chaud et du froid. St FRAI...10LS DE SALES, Sermons autographes, 3 (VII, 631. —lia reyne qui u l'honneur de porter vostre nom soit tousjours à l'abrit de vos saintes faveurs. ID., ib., 61 (VII, 462). — Geneve s'en va un bon ahrie. AUBIGNÉ, Lettres irait. personu., 8. A_bricotier (adjectif). D'abricot. — Dur, pruneux, olivier, abricotier, peschifir, ger- meux, serisier, a.rnandeu.x ou amandier, dactier. M. DE LA PO rlT E, Epithetes. Abrier 1. Abriter, couvrir. —FI les pendoit [des tableaux d'ardoise] ans arbres de son Bôquet, si bien les abriants, que les tempêtes et grélies ne les eussent peu effacer. VAtiQt1 DE LA. FRESNAYE, FOreSterieS„ II, 9. — A ceste heure qu'enimeine La poulie mere au bic accoustumé De ses possins le trou.ppeau bien aimé, Les abriant de son aisle trenihiarde. J. BÉREA_U„ Rayisseneent d'H (p, .140). — Et n'oubliasi de rejetter ma robLe sur son net, en maniere qu'elle les abria_st tous deux, MONTAIGNE, Il 20 (I, 110). — Les acconstremens 110US esf..,haufierd non de leur cha- leur, niais de la ncstro, laquelle ils son l, propres à couver et nourrir : qui en abrieroit un corps froid, il en tireroit mesme service pour la froi- deur ainsi se conserve la neige et la glace. ID., I, (T, 349). — A ceux qui chantent tes louanges Ton visage est leur ciel, leur chevet ton giron, Abriez de tes mains, les rideaux d'environ Sont le camp de tes Anges. AlLfB1GNÉ„ Poesies reli- gieuses (iii, 'OO). Gaesar volant, semant sa poictrine blessee.... Par honneur, abbria de sa robbe percee Et son coeur céffencé et sa grue offensee. ID., Tragiques,. IV (IV, 157), — Que -voy-je? L'Ocean à la face inconnue, Qui en con- trefaisant la nourrir iere nue, D'où le desert blan- chit par les celestes dons Veut blanchir le rivage abrié de sourdons, In., ib." V (IV, 230). — Sept casemates... abriées de ruine ou aveuglées. 1»., ist. Unie.? ., VI, 10., — Les assiégez... atérière.n I.. le rouage de fascines gouldronnées, et, entretenans une escoupeterie, y mirent le feu. In., ib., XII, 2t. — Ce pont devoit, sur la fin, estre abrié de terre. ID., ib., 1:3. S'abrier. S'abriter, se couvrir, — Je leur donne loy [aux medecins] de me commandt.I.T de m'ahrier chauldement. -11rIONTAICTifE, Il, 37 (III, 230). — Un maneuvre des miens, avec ses mains, o! ses pieds, attira sur soy la terre en mourant. I.:.-Atoit ce pas s'ab•ier pour s'endormir plus à son aise? 1»., 111,12 (IV, 185). E. Pasquier reproche à Montaigne l'emploi du mot alirier Tout de ceste niesme façon s'est-il dispensé plusieurs fois d'user de mots inaceoustu- mez, ausquels, si je ne m'abuse, malaisément bail- lera-Vil -vogue ; gendarmer, pour braver ; ..Abrier Pour mettre â liabry ; Silence rarlier ; reduit en En- fantilla.ge, PMU' Ce que nous disons> au rang d'en- fance ; Asture, pour J cette heure, et autres de mesrne trempe : pour le moins rie voy-je point., que jusques a In y, ils soient tombez en commun usage. Leures, XVIII, L Abrier 2,, V. Arbrier.


Abrieux, Exposé au soleil. — Faune qui cours fuiantes Les Nymphes, amoureu.x, Marche cloulx par mes sentes, A mes champs ahrieirx. LUC DE LA PORTE, trad. d'IIonAcr,, Odes, 111,18 (champs abrieux traduit aprica ru.ra.). Abril, v+ if bric. Abrissean, Arbrisseau. — Une pierre en ma- niere de caverne faicte d'herbes, de mousse, de eueilies et de petits abrisseaux. LouvEml, trad. II, 1, Abrit, y. Abrie. Abrogation. Ion-vt.r:-,:vIllen ti — Pisander+.. faisoit -voluntiers tout 1... qu'il entendoit servir à lextinction et abrogation de lestat populaire. SEYSSEL„ tra..d. de THUCYDIDE, VIII, 10 (p. 267). Abroguer. Abroger, abolir. — Combien que le Sabbath soit abrogué+ Cm.v1N, instit., ch. III, p. VO. •- Elles 1[1e2. ceremonies] devolent avoir lin, et estre 11"... ib., eh. VII, p. 4Z8. — Ce n'est pas sans cause que nostre Sei,gneu_r winiit ordonné telle forme pour un temps, a fin qu'elle min!. fin et. feust abroguée quelque fois. ID" Sainete Cone (V, 455). — 12Apostre parlant du serment... ne dit pas que l'usage en soit a.bro- gué mais le nomme fin et. decision des contro- versies humaines. lu., Instruct. contre les ibia- lioplisles 0:1 I, PA). — 11 [César]. kit publique- nient d ecern tir la guerre contre Cleopatra, et. ubro- guer la puissance et L'empire.. d'Antonius. AanyoT, •.ntoine, 60. Abrouti. [Taillis] dont les polisses ont été broutées. — Soit menagoant en nos Forest Nor- mandes, Soit en fieffant de nos bois abroutk, De niers d'entree à prendre entants subtils. Vx Qui> LM DE LA FRESNA.YE, Sot. franç., à M. de 'ilron. Ici tu ne verras que des plaines desertes, Que des bois ahroutis sans fleurs ni feuilles vertes. ID., Divers sonnets, ruver, V. Abreuver. Absenter, y.Absenter. Retranchement.— Fon faisant inci- sions, et, abscisions de membres. BUDÉ, Insiit. du Prince {édit. J. Foucher), ch. 44. Chose retranchée,por — Zonon,.. dit que la semence humaine pleine d'humeur et d'esprits faitpa.rtie de l'Aine, et est un meslange confus, et cornme une abscision de la semence de nos pores, voire aveux et majeurs. LE LOYER, Hie. des Spectres, V, 2.

Absconcer, v. beconser.

Abscondre. Cacher. — A &scons. Caché, secret, mystérieux. — 11 est bien mestier de ramener' Iilmiere toute ces le belle antiquité, laquelle ha osté absconse et celee jusques present à la plus-part des hommes.. LEMAIRE DE BELGEs, É, 1, — La nudité de ses beaux bras... faisoit foy du resté- de sa 1,eenuste corpulence. Laquelle neS- toit absconce du regard de Paris, sinon par Enter- pos dune houpelande tenue e L dellee, telle que les Nymphes et Fees ont accoustumé de porter. ID., I, 24. — As tu le tueur plus endurcy quo pierre De me laisser en cestuy boys absconse? Epistres, 1+ — Le chant du coq la !miel point ne prononce, Ains le retour de la lumiere absconse. ID., .Epig..r., 35. — Ily avoit six ans en- -Gemment Que sceu navoys rien de son porteinent Et sa santé pour lors hies toit absconce. M'eu EL D'AMBOISE:5 iteS Cent Epigrahrumes„ 9 Yo. — En icelle bien aultre goust trouverez, et doctrine pins absconce, laquelle vous revelera do treshaultz sacremens et mysteres horrificques, RABELAIS, I, Prologue. L’homme ancien doit estes liheral Sans rien monstrer de son naturel mai, 17.’it vice abscond, qui est comme on devise Crainte de perdre, et sotte convoitise, J. BCFCCHET, Epi5.tres morilles du Travers., 1, 14-— Pour sçavoir sur ce quel est son plaisir, ne fault entrer en descspoir, comme de chose absconse, et pour laquelle en- tendre, fauldroit consulter son conseil priivé. RA- BELAIS, Hl, 30. — Les nations que Nature sem- bloit tenir absconses, impermeables, et incon- gneues. In., III, 1, — Est ce… quelque vertu latente et proprieté specificque abseorice dedans les. marmites et contrehastiers… ? Is), IV, 11. Aussi (hry respondirent ses compa.ignons, tu as une jambe de Dieu. Comme si quelque divinité feust absconse en une jambe toute spbacelee et pourryi.. ID, IV, 50. • Les gens saiges et stu- dieLIX 110 se doibvent adonner à la Musique tri- viale et vulgaire, mais à la celer te, divine, ange- ligue, plus absconse et de plus loin g apportee. In., IV 62. — Dieu souverain, lequel jadis les Egip- tiens nommoient en leur langue l’abscond, le rnussé, le caché. ID., V, 47. — Les archers, tous dressent leur Ilesehes en un blanc, non tant à cause de ce blanc, qui de soy est bien peu de chose, que pour autTe. plus grand respect, qui est (’honneur lequel ils tiennent abscons dans leurs P. PASQuIER, le Monophile, L. I (II, 729). Allez, mes vers, allez, n’y faillez pas, Droict agi rocher, qui mon thresor aiiscond. VAsouIN WEILL, trad. de PÈTRAKQuE, L. Il, S. 65. — [Nep- tune] Qui au festin cependant Entre dans la sale asconse, Dessous Ponde s’épandant Sur une vous te de ponce. 8 ï r. Poemes, L. (11, 138). Dans l’enclos de Bethieem on voit plusieurs grot- Lesques… Or y en a il une entre Welles, en la- quelle… se tint absconse et eaehee la vierge Marie avec son enfant. TnEvET, Cosmogr, „ VI, 10. Des rochers qui sont abscons dans les vagues es- cumeuses de la mer. ID., ib., X, 4. S’Erbstiondre, Se cacher. — Lors Melibee a la doute facunde Vernon plus quautr’e en son parc bourbonnoys Affin que riens d son œil ne s’abs ’bonde. LEPLAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Vertus. Voix absconse. Voix profonde, caverneuse.. La propriété et nature de linterjection est. (rostre pronuncee dune voix absconse et stomaqueuse. G. Ton+, Champ fleur. L. III, 32 r°.

Absconser. Cacher. — I1 ha fallu_ pour ceste crainte que je me soye obligee par promesse et serment inhumain, de te deffaire et absconser en tenebres mortelles. LEMAIRE DE BELGES, Illustr., Il 20., — Icelle sublime Trinité, en laquelle sont abseonsez tous tresors de beatitude. P. DE CHAN- Gy, De l’Office da Mary, ch. 14. — Car les ]taux faictz du temps, et des gtans princes Sont abs cousez aux gens simples et minces. Jr. BoucnET, Epistree familieres du. Traverseu•, 42. — Et aultres cas ilz font pour absconser Vices latens. ID., Epistres moraies du Traverseur, II, x, 10. — Ainsi que ces choses se disoient, et se faisoient, le Su- la absconsé entierement en son giste fyrdinaire, fist celuy entremoyen du jour et de la nuict, que nous appelions entre Chien et Loup. AcrivoT, ist. "Ethinp, , L. V, 60 ro. —— Elle est absconsee des yeux de tous les vivans, et aussi est celee aux oiseaux du ciel. CALVIN, Serin. sur le livre de Job, 102 (XXXIV, 507). — Lors que les yens qui du Pon.ent enfonsent Parmi Piver les étoiles absconsent, Dis MASURES1 Eneide,. V, pi 214. Le vulgaire,.. distingue le jour et la nuict par le sentiment de la voue et des yeulx, prenans pour le commancement du jour, quand le Soleil com-


mance à se lever, et pour le comrnancement de la nuict, quand il est de tout poinct absconsé. AMYOT, Demandes dee choses romaines, 84. — Tout ror et l’argent, que les avares a, voient. absconse sou.z terre. THEVET, COSin-Ogr., fi, Absconse si tu veux, grand Dieu porte-lumiere, L’infatigable Eton dans l’onde. mariniere. Du MAs, ŒuQres aras es, 2.25. Enfoncer entièrement. — A travers le corps Lao rude glaive Ence lui enforise Et tout entier au dedans il l’absconse. DES MASIJP.E.S Eneide, X, p— 545, — Les Gentilshommes… ont dagues presque toutes absconcees dans leurs fourreaux. THESET, Cosmogr., XIX, 12. — (Cf. le premier et lo dernier exemple de l’alinéa précédent). S’absconser. Se cacher. — J’attens nia paix du repos de la nuict, Muid, refrigere a toute aspre tristesse:i lais s’absconsant le Soleil, qui me riuyj, Nec avec soy ce peu de ma liesse. MAU- RICE SCEVE, D 1 e, 106, — Le chariot du Pole Arctique s’absconsoit, tant Hz estoient Ares de FONTA IN P., IVO.r..Welles et Art- ligue Merveilles. — Le soleil disparant de, son lieu s’absconsa. SALTA.T, trad. d’ElÉe.opoTE„ VIL 37. Avant. qu’obscur en l’Ocea.n se bagne, Et sur la nuict s’absconse le soleil. DES ! l’USURES, Dapid triomphant, 1548. — Quand Orion rude et cruel enfonse, Et. parmi l’onde hybernale s’a_bsconse. DES MASURES, Eneicle, VII, p. 376. — Tout le haut ciel s’absconsa en tenebres. In., ib., XI, p. 564. — Les Mathernaticiens tous d’un accord disent, que ce que tous les mois elle {la Lune] &absconse est par ce qu’elle se vient joindre au Soleil, de la ]iuniere duquel elle est toute olTus- quee. ArsiyoT, Opinions des Philosophes›.II, 29. Il fault qu’ils passent par le pais mesure} où ces subtils rechercheurs des secrets de Nature veulent que le Nil se perde et s’absconse, THEFEr, Cos- onogr., II, 7. S’enfoncer entièrement.. — Amour si fort son arc roide enfonsa Pour esprouver dessus moy sa puissance, Que quand le traict delasché s’abs- corisa. Au fond du cœur d’eutiere congnoissance, a poincte entra au dur de rosistance. MAURICE SCEVE, Delle, 145. .Absccnser (substant.). — De l’Orion l’abscon… sein et la sourse Des sept Trions que ne baigne Tethys. DES MA.SURI1S, CEuv. poet.„ p.. 11. Absconsion. Le fait d’être caché. — Ils nom- ment son abSCOnSien e t cacherneat [de la Lune] les Calendes. AMYOT, Demandes des chose » ro-; II utines, 24. Abseynee, y. Absinthe. Absent. E’iloigné, séparé. — Absent de qqn, de qqch. — Par le moyen de la nos tre arnytié Qui veldt aussi que la moytié je sente Du deuil quia, u+ rez crestre de moy absente, MAROT, Elepies, 3, Ce que je sen’, la langue ne refuse Vous decouvrir, quand suis de vous absent. Du BELLAx, 28. — Quand je suis absent de toy, Mon Dieu, r11011. Dieu., quel esmoyi TA II 1J Pi F.. A LI Po es, , Ode 7. Quand du long de tes bords l’herbe verte elle presse, Seulete rechantant les vers de son amant, Qui comme moy se plaint absent de sa tresse. B.OF, Amour de Francine, L. I I (I, 187, Je veux chanter en ces vers ma tristesse Car sans pleurer chanter je ne pourrois, Veu que je suis absent de ma maistresse. RONSARD,. Amours de Marie, Chanson (I, 137), — Mais moy absent d’une Bene maistresse je ne vis, las, qu’en pleurs et qu’en. destresse. JEAN DE LA TAILLE, Elegies, 6.. — Or’que je suis absent du bel œil qui me tue, Cet heureux souvenir le presente à ma veue, Desportes, Elegies, I, 3. — Phylis, comment veux tu qu’absent de toy je vive… ? Regnier, Cloris et Phylis.

Absentement. Abse.nce, éloignement. — A tout le moins vostre consentement Soit de sentir nia peine aussi presente Comme fasch.eux m’est vostre obsentern.ent. N’ULM’DE SAINCT-ŒLAYS ? Œuy, poet., II, 125, var. — Le propos que j’ay autrefois ouy toucha.ut ceste fuyte et cest absentement est tort merveilleux et estrange. Ara YOT, lies Oracles qui on.1 cessé, 15. Absenter. Éiioigner, séparer. — L’on envoye ees nouveaulx mariez veau leur oncle po-u.r les absenter de leurs femmes, RABELAIS ? III, 6, — Je cogneu lors combien m’estoit nuysante La Volupté., qui de son doulx venin, Avec un bien tost passé’, DCWS absente D’un eternel, inflny et MICHEL D’AMBOISE, trad. du Pleur d’He- racIite, ch. 12. — Puis que mon fier destin d’avec- que vous m’absante. BAÏF, AMOUr de Frannine, Li, II (1, 190). — Ah chetifsi ne sentés-vous pa.s La. pale mort triste-riante Qtli vous talonne pas à pa.s, Et de tous vos biens vous absente ? ID., Poemes, L. III (II, 162). — Quand le Soleil ardent. veut un chemin choisir Qui l’absente de nous. Am. JAm y N Focs., L. IV, 107 ro. — M’absentant loin de toi, affin que ton absence Absentast ta beauté loin de ma souvenance. P. DE BRACH ? Amours d’A yrnée, Li. 1 Eleg. 3. — Afin d’aller veoir mon. espoux, que tu as desja absenté de mes yeux. N. bE \Iii\-TnEux, ler Livre des Bergeries de Ju- liette, ourn, J, 50 ro. —— La mort ta ravy au plus beau de ton aage, et ta cruellement absenté de mes yeux. 1D. ? ib., fourn. H, 100 re. —Sentant la ilere rnort pour jamais m’absenter De toy. BER-TAUT ? Sur la Mort de Caleryine (p. 185). — Quel sujet t’a de nous si long temps absenté ? De quel lieu reviens-tu tant de moi.s „souhaité ? ID., tra, d. du Liv. II de I’Eneide. A bsenté. Éloigriés séparé. — Tout me desplaist, -mais rien ne. m’est si grief Qu’estre absenté des beaux yeux de rna Dame, RONSARD, Amours de Cassandre (I, — Plaintes d’amy absenté de sa darne. VASQUEN PHILIE tra.d. de Pi’JTRAR- QUE, L. I, chant 14, Argument. — Et si de. vous après je me trouve absenté, Uri de.sir importun dans moy Ia peine augmente. BAÏF ?..-lni.our de Francine, L. I I (I, 152).. — Comme qui est dor- mant du songe espov ; _titté Se reveille en sursaut joyeux d’estre absenté Du peril entinent, où perdu cuidoit estre. MAURICE SCÈVE, MitrOCCieriie ? L. I, p. 18. Absenter qqn ou qqch. S’en éloigner. —Ou rnen- voyez voz membres alligeres Pour absenter ces puantes Tnegeres. MICHEL 10AreinülSE ? Babilon, 23 — Mais sil te plaist tant de grace me faitz Que briefvement ceste prison Pimente. ID.., ib., 85 v°. — Si tu m’absentes, 11113 laisseras en di- verses et variables pensées et solicitude_s. A. SE-trad, de BoccAckl, le Philocope, 5 vn, — Superbe cloitirt j’absenteray, aussi Ses grands bom- bons, et son ambition. Miai[M, DiAPili3OYSE5 tralt du Pleur de lieraclite, ch. — Depuis le temps que nous a.s absentez, Ne. sommes poirit des Eques demontez. Epistre du Lenosin, dans RA_BELAIS, jii, 277. — N’ayant tant de regret de me voir desseicher Mourant, que d’absenter cest œil qui m’est si cher. BELLEAU ? la Éergerie, 2e Journée (Ji, 50). — Trois fois, pour absenter ceste ingrate lu- rniere, Je me voulu plonger dans Ponde mari- niere. R. GARNIER, Cornelie, 411. — or lueurs donc, Cleopatre, et plus long temps n’absentes Antoine, qui t’attend aux rives palis8antes. Marc Antoine, 1904. — Son père et luy avoyent de Iong-temps absenté le pays.. RE ritietER DE LA, PLANCItE Hist. PEstat de France, I, 342. — Le mal que je souffre en moura.nt FA’si le reg„ret que ray, que mon œil vous absente. N. DE. MONTREUX, ler Liv. d-es Bergeries de Juliette, Journ. I V, 197 vp. — Mais je sçay plus que la grand’fermeté Qui dedans vous tient la meilleure place, Vous fait aimer, servir, suivre à la trace, sans absenter d’un pa.s vostre bonté. BRANTÔME, Poes. .(X, 434). — Consitifirez. mon cœur, vous le verrez dissoudre, S’escoulant de regret d’absenter vos beautez. BERom., DE DE VERVILLE ? Voyage des Princes falunez, 379. .S’absenter. S’éloigner, se tenir éloigné. — Il esioit au conseil venu, qui tant d’années au para vant s’estuit absenté de toutes compagnies. RA- BELAIS, IV, Anc. Prol. — Et pourtant se donne bien garde. cest amant, qui par un long trait de temps se sera absenté de sa Dante, de la raccoster puis aprés que bien peu. E. PASQLF1ER, le. Mono- L, II (.1 1, 4781). — Ainsi quand par fortune, ou quand par maladie Je m’absente de vous, ma. Muse est refroidie. noriis.iiitu, Elegies, 1. — t’absente, hastif, des faveurs de. ton P..oy. BEL-L E U Discours de M Vanité, S. S’absenter. S’écouler. — Sept ans peurent s’ab- senter Ains qu’elle Fust accouciree Du Élls, dont je vais chanter La. louange non touchee. RoNsAnn, Odes, 111, 3. Absenter (intrans.). S’absenter. — Je seray bien a.yRi-L vostre curé absente, car il est de ceux la desquelz la residence est plus nuysible aux brebis que l’absence. S1 FHANçots SAL4s, Lettres, 986. Absinthe. On trouve aussi d’autres formes Absince ou Absynlhe, DE LA Po R T Ep thetes. L’absint de ces mesla.nges. L. PAPONe Ilyenne Marguerite. Cf, alinéa, s suivants. Absinthe s’empli : pie comme symbole d’amer- tume, — Faisant deluger mes deux yeuix, Je masche Abstynce en mon piteux affaire. MAU-RICE SCÈVE, Delie, 50. — Si tu dis Miel, ton pen-ser est Absynse. FORCADEL, CEItv. pŒg. ? 1.69. — Il suerolt son absynthe, et sous un doux visage Ilecelloit la rigueur de sort mauvais courage. DES- POR.TÊS„ Elegies, 1, 8. — La Joneou.r d’une a.b- sen.ce est. bien pleine dia.bsinthe. BERTAUT e Com- plainte sur une absence (p. ai9). — Ma.riage sacré, source du genre humain, Qui rends doux les tra- vaux du cœur et de la main, Qui detrempes l’ab- sinthe au miel de tes delices. MoreTcHBF…sTTF, N, David, 1I (p. 213). Absinthe (masculin). — Boire je veulx le calipce et la. couppe Que m’a. donné le pere, et dans l’ab- sine° Très fort amer je trarnperay ma souppe. MARG. D E NAV., Dern. Pois., le NaPire, p. 406. — Voilà l’autel tout prest de gazons façonné ; D’al- pie et (l’absinthe blanc il est environné. D’Es-poRT Elegies, L. II, lct Pyrontance.

Absoet. Ce mot semble correspondre au latin absit, soit absent. — Moes absoet tel vein lôs, car nul obscur eface Ce qe si cléremant se manifeste aus Cieus. TAILLEMONT, la Tricarite, p. 62.

Absolu. Achevé, accompli, parfait. — J'ay le desir content, et mon temps absolu, Dist le vie] Symeon de poil chanu velu. B. ANEAU, Chant natal — Comme si je n’eusse aultre thesor en ce monde, que de te veoir… absolu et parfaict, tant en vertu, honesteté et preudhommie, comme en tout sçavoir liberal et honeste. RABELAIS, 11, 8. — Pourtant reste à ces vaticinations somniales interprete, qui soit dextre, saige, industrieux, expert, rational, et absolu Onirocriles et Oniro- pole. ID., III, 13.

On trouve souvent. absolut, absolute, absolit. — Ceste absolute maniere. FABRI, Art de lehetor., 1, 84. — Ung mot signifiant puissance absolu te. PB. DE MARN1X, Ecrits polit. et histor., p. 196. — Elle a plaine et alsoIute authorité, Io., Diger. de la &lig., 1, Iv, Préface. — Pour en faire la reigle absolute de nostre Foy. 1D, , Lb., I, iv, 20. Jeudi abeolet. Jeudi saint.— Un Cordelier.,. un jour de jeudi absolut preschant de l’agneau pas chat. H. ESTIENNE Appl. pour er., ch. 36 {II, 265). — Et oignent l’enfa_nt de saint Chresme, consacré le jour du Jeudy absolu t. TilEvÉT, Cos- ’mgr., XIX, 19. — Le jour qu’on soiernnisoit la benediction du Chresme, qui estoit 1 Jeudy absolu. LE LOYER1 (JIU Spectres, VI I I, 3,.Le Jeudi absolu on fait le creseté, BEROILDE nr VERNILLEI Moyen de parvenir, Ordonnance (H, 251), — Nous faisons la communion le jour de Pasque, et, non du Jeudy absolu. E. PASQUIERe Lou a, IX, 9. — Estant allée le jeudi, qu’on ap- pelle absolu, pour accomplir les cérémonies de ceste journée.. AUBIC ri, Hist. Uniei., XV, 3, _ Aleolutement. D’une manière absolue. — Lequel se conferme en deux manieres absolute- ment et assumptiveme.nt. FAEUU, Art de Rhea., I, 83. — Nous respondismes, absolutement et reso- lutemen L. PH. u E MARN E X. ECrieS piqiC et hIstar., p.2171 — Si l’Elglise peut absolutement defaillir et apostater de son chef Jesus Christ. ID., if fer. de la Relig., I, iii, 3. — Si la doctrine et foy de sahicte refera Egiise Catholique Romaine se peut absolut(menl, trouver es livres des anciens Peres et. Docteurs de l’Eglise. ID, , ib., I., vt 1 aitre). — Le souverain Pontife est a.bsoluternent par dessus les Conciles, ID., ib., 1, y 2. Absolutoire. Qui porte absolution. Ice- lus_ eut bien ]audace de prononcer la sentence absolutoire en faveur des dessusdictz. SEYSSELI [rad, d’APPlEypi, Guerres civiles, IV, fi. — Des ta- blettes diversifiees de couleurs, et de lettres abso- lutoires, ou condamnatoires. J. BORIN, Terint- Nique, IV, 6. Absoudre. Détacher, libérer, Car ce, qui deust le rond lyer, le soult Ce, qui devroit bien fort contraindre, absoult, Rymes de PERNETTE Dur GUILLETe r)4. Dégager, délier [deuil serment, d’une promesse]. Et tous ceulx, qui sont joinctz a luy Par foy serraient a.ujourduy, Vabsouz de tour foy et que plus Ilz nobeissent an surplus A ieel]ui comme Empereur, OrmuoRP., Sainct Loys, L. III {II, 103). • il leur remonstra que ce avoit esté de gratis, et de sa liberalité, par laquelle ilz D’es- toient mie absoubz de leurs promesses. RABE- LAIS, I, 20. — Lycurgus… resolut de mourir, à Jin que ses citoyens ne peussent jamais estre absoulz du serment, qu’ils a.voyent fait entre ses mains. Am-yoT, Lycurpe, 29.. — Le presbtre Augure estant lié et obligé de tresgrands sermens, quil rie re..vellera jamaisles secrets des sacrifices, ils ne le veulfm tpas absoudre et dispenser de ces sermens la, en le de radant de presbtriso et le rendant homme privé. ID.., Dern.a.ndes des choses romaines, 99. — S’il advenait… que je faussasse mon serment, je vous absous tous de la foy que me devez. J. ion Iv, Republique, I, 8, L’air promené des vents, la marine orageuse, Le ciel tristement sombre et la terre espineuse, Comme absous du serment de leur fidélité, Ven- gent sur luy l’honneur de la Divinité. Du BAR- TAS1 2e Semaine, fer Jour, les Furies.. Pape… acquitta et. absent les Arra.gonois du ser- ment de tridenté. E. P.AsQuiER, Recherches, 111, 15. — Si tant est que nostredit decret ne les a peu ab- soudre du serment de fidelité et obeissance na_tu- relie quo les subjects doivent à leur Prince. Sat. Men, liar. et. Recteur Rose (p.1, 14). Libérer [d’une force, d’une puissance, d’une au- torité]. — Sainct Paul, apres..+ avoir d’et que nous sornines quittes et absoulz de la subjection de la Io y, nous ramene neantmoins puis apres à la doctrine d’icelle. CALVIN, Contre les Libertins, 19 .(V11, 207). — Par la prochaine session duquel estoit de l’obeissance qu’il a naturellement à l’Aimant absout et dispensé. RABELMS, y, 36. — Entrons en cette dignité [de Patrice), par le teneur de leur privilege, ils estoient absous et affranchis de la puissance de leurs peres., E. P.A.SQUIE R, Recherches,. II ! 9. — Ce fut luy [Bo- leslas] le premier, qui entre Ies Princes PoIacques porta le nom et Couronne Royale, à. luy octroyé par Othon troisieme, Empereur… tellement que Boleslas fut absout de l’hommage qu’il faisoit à l’Empire. T HF..VET„ Cosinogr., _XX, 3. Dispenser. — Les gensdarmes… se mutinerent, demandais estre absoulz de ! a gendarmerie. SEys- sEL, trad. d’APPIEN, Guerres civiles, V, 13. — Je vous absoulz de pain et de so-uppe, et vous dis- pense de ne valoir jamais rien. RABELAIS,.1..0 O. Jesus Christ ne leur est qu’un idole, pour les transporter, à lin qu’Ai se facent à. croire qu’ilz sont quittes envers Dieu et. le monde, et absoulz de faire aucun bien. CALVIN, Contre les Libertins, 17 (VII, 19S). — En Lacedemone, il Y avoit une loy, laquelle declaroit. les enfa, ns absouls d’aider à leurs peres en vieillesse, quand ils avoyent este nonchala.ns de les faire instruire en jeunesse. LA Nou EI Dise. pot. et mit., Vpf 138). Libérer [d’une dette], dispenser de la payer, Cculx qui luy demander nt des are absoulz de leurs debtes, quilz avoient faictes pour cause de la guerre et des séditions. SEYSSELI trad. d’AP- NEN, Guerres civiles, II, — A quoy s’accorde l’exhortation contenue au Pseaume 82, de faire droict au povre et. indigent, d’absoudre les povres et diseteux, et retirer les débiles et les povres de la main de l’oppresseur. C.ALviri, Instit., IV, xx, 9. Les articles principaux estoyent, Que ceulx qui devoyent fussent entierement absouls de leurs debtes. AMYCIIT, Agis, Dispenser de subir une condamnation. — A la requeste de tous il fut mis en liberté, et absous de cette condamnation. MONTAIGNEe II, 12 (II, 204). (Prononciation.) — El trouvera moyens Vous desiver de tous lyens, Et vous a.ssouldra par par- dons. ixiNooRE, le Prince des Sotz, Sottie (1, 234). Il fait., deffait, excommunie, assoult. ID., l’Es- poir de Paix (I, 176). — Ne croyez ja ce qui l’a contrainte de venir, que ce soit pour se faire souda de quelques homicides. JEAN DELA TAILLE, Ncgromant} Prologue. (Formes.) Indicatif présent. — Je vous abso- luz, et. delivre, et vous rends francs et liberes comme par avant. RABELAts, I, 50 (Il faut pro- bablement lire abenaz, comme dans ildition (le 1535 et l’édition sans lieu de 1537. L’édition anté- rieure à. 1535 donne absoubz). — La conscience testille avec les hommes, quand leurs pensées les accusent ou almoudent au jugement de Dieu. CALVIN, Instith, III, mx, 15, — La conscience atteste aussi avec les hommes quand leurs pen- sées les condamnent ou absoudent devant Dieu. ID., ib., IV, x, 3, Imparfait. — L’un les adrnonestoil de leur salut, les conressoit, et absouloit. RABELAIS, Scio- machie (111, 408). — Les voix des juges qui le condarnnoyent, estoyent une de plus que celles qui l’absouloyen t. Am Y OT, Caton d’thique, 16. — On trouvaqu’il avoit plus grand nombre de ceulx qui le absouloyent [Clodius] que d’autres. Cbcérnn, 29. — Caesar… declara publique- ment qu’il absouloi L. le peuple, et leur pardon noi l’offense et ]a felonnie qu’il z avoyent commise f : kil ceste guerre. ID., Antoirer, BO. Passé défini, — Balbinus rneu de pitié absolvit la femme ris Ia plrigerie_ SESSSEL, trad. d’Ar- FiEri, Guerres civiles, IV. 6. — Si firent tous deux grosse en queste de celluy traieté… Mais estant in- formez quil ny avoit eu aulcune chose mauvaise, ains que cela avoit esté controuvé.’pour le bien de la cité, absolurent tous celui \…PI sen retournerent. ID., trad. de TruuCYD1DE7 (256 vo).— Non seulement il absolut les A thenins de tout ains leur conseilla et les admonesta davantage qu’ilz eussent l’œil aux alTaires. M’on o.r, Alexan- dre, 13. — Le peuple non seulement l’absolut de toutes les charges el imputations que lonproposa contre lu y, ains conhinua davantage à l’honorer tousjours comme devant.. Ti, ,. Dérnmsthène, 21. [Les juges] n’abandonnerent point Demosthenes à ses ennemis… ains l’absoIurent. ID., ib., 24. Le peuple Thebain… ayant mis en Justice d’ac- cusation capitale ses Capi bines, pour avoir conti- nua leur charge outre le. temps qui leur avoit esté prescript et. preordonné, absolut à toute peine Pe- lopidas.MoriTAIGNE, I, 1 (I, Subjonctif présent. — Feu.,. monseigneur le conte de Ligny vostre dict cousin (que Dieu par sa grace absoille). LEMAIRE DE BELGES, le Temple ’Honneur et de Vertus (IV, 185), — A fin de ra, - mentevoir la memorable integrité du tresnoble Roy Charle.s. buitieme, que Dieu par sa grace ab- soulle. I n Legende des Venifiens, 2. — Il occit uostre ayeul de bonne memoire le Roy Laorne- don, que les Dieux absoullent, ID., If, 5 Les Epitaphes des feuz. boys Loys, unziesme de ce nom et de Charles son filz, VII I de ce nom, que Dieu absoille. Arc. Poés. franç., VIII, 91. Ne pensons point que Dieu nous alsoue, quand nous aurons encores un tel regret en nous, et que nous garderons l’offense qui nous aura esté faite. CA LVI N Serm, „sur le Douter., 122 (XXVII, 669). Imparfait du subfoncid. — Elle requist agi Sainct Père qu’il la Guye en confession et, l’abso— t de ses péchez. BRANTÔME, Des Dames, part, I", Jehanne Reynie de Naples (V1II, 166). — N’est ce pas plus d’avoir laissé la puyssance d’absouvre en l’Église, que de n’en avoir point laissé ? St FRANÇOIS DE SALES, Conleoverses., 11, vnt, 4. Absourde, v. Absurde. Absoute_ Absolution. — Puisses-tu forcené courant de terre en terre Durant ta vie errer pour ton absoute qu.erre. Poemes, L. III (II, 122). Abstenence, y. Abstinence. Abstenir (tram.). Tenir éloigné_ Mais plain- dre ce beau poil qu’au lieu de le retordre, Elle laisse empestrer sans ornement, sans ordre, sans presque en abstenir les sacrileges mains. JiaDELLEI Didon, IV (I, 206, Retenir, empêcher. — [Mon pere] A peine sceut abstenir son courage Que de ses mains ne fisc sur lm outrage. 0.. DE St GELA S et CII. FO NTA1 trad. des Heroides d’OVIDE, it (Intrans.) S’abstenir. — Vous perdrez temps, et la chandelle, Mieux vous vaudroit d’en abste- 9.2 114% DES AMIELS,.Pues. (1550) Autre dialogue MO- rai, p. ta6. (Prononciationi) — Ains Venjoincts pour ta pe- ’liter « que par trois vendredis consecutifs, si tu n’as de la chair, tu Vastienne d’en manger_ LA il I- E Y, trad. des Facetieuses Phi iCtS de S Ti ft A P B. 0 E XIII, 1.. (Formes.) Passé défini. — Les dames s’abstin- &en t de rire le mieux qu’il leur fut possible. ID., ib., XII, 2. Participe passé. — La recordation de la charité et bienveillance de ceulx à qui tu as hien faict Va_porte plus de plaisir, que la volupté que tu eusse prince en ton corps de laquelle tu te es abstins. J. Le BLONDI trait de Tu. Montrs„ l’Isle d’Utopie, L. II, 60 ro. Absterser. Nettoyer. — La sainte huile do- rée, laquelle comme un excellent. savon et pre- deux baume, est de si grande vertu et efficace, qu’il n’y a peché ny meschanceté si grande qui n’en soit obstersée et honnestement buandee. PH. DE l’IrlAnNIX] Dijjer. de la I I, iv, 22. Abstinence. Abstention, a.ction de s’interdire un acte. — La reste et solennité d’Apollo Tym- bree approcha. Et furent donnees treves et absti- nence de guerre dun costé et clautre, pour vaquer à icelle. LEMAIRE DE BELGES, J fa r., IL 20. Homme de grand intégrité et non hay des Fla- rnengz à cause de sa preud’hommie et abstenence de pillaige. ID-1 Chronique annale (IV, 49’0. Estans adoric rapportees ces choses à Antoine… commanda à ses gens quilz feissent abstinence de guerre. SEyssEL, tra.d. d’APPIE Ni Guerre Par- thique, ch. i. — Les armees dun costé et.autre es- toient en silence et. abstinence de guerre, atten- dons la respon.se. ib., Gu-erres civiles, Ti 11 Après toutes ces choses passées, y eut quelque abstinence de guerre entre France et Espaigne. LOYAL SERVITEU Re Hist. de Bayart, 26.— Ils sont esehappez outre ceste borne, quand ils ont ordon- né l’abstinence de mariage à leurs prestres. CAL- VIN, inStit. au Roy de France. — L’abstinence de faire est souvent aussi genereuse que le faire. MONTAIGNE III, 10 (IV, 15 ! } Désintéressement. — Le plus grand los que km donne aux Gracques, d’abstinence, de ne point prendre argent, est qu’en tous leurs magistrats et en toutes leurs entremises des affaires publiques, iiz eurent tousjours les mains nettes. AMYOT, Compar. de Tibérius et Cajus Gracchus avec Agis et Cléomène, i. Abst ! ner (s"), S’abstenir. Semblablement s’abstiner de manger Frians morceaulx. J. Bou-CH ET’Epiare5 morales du Traverseur, I, 6. — Ce- luy qui s’enyvre Par ehaseun jour et lu y mr.àsme se livre A s’enyvrer, sans vouloir s’abstiner, Ne de ce cas tant vilain decliner. Plus on se destine A mai qu’a bien, nul est qui s’en abstine. ID., ib., I, 14. — Un des grands biens qui en un Prince soit… C’est quand des biens de ses subjectz s’abstine Prendre sans cause. hi., ib., II, 11. — S’il fault deux jours de quaresme jeuner, Ou de manger de la chair s’abstiner. lui., ib., II, vin, — Ne controuvez vestemens dissolutz… Abstinez vous, et sur ce faictes pause. ID-, ib-, Abstract. Tiré hors, séparé. — Que toute am e ne survit, ains l’intellect, et que les intellectz abs- tra.ctz sont coëternelz avec Dieu. Lotus LE Roy, tra.d. des Politiques d’AntsloTE, I, 3. Commen- taire. — Dieu… ne peut en aucune façon estes co- gneu ny apprehendé sinon dune une abstracte, et retirée de. la contemplation de toutes choses terriennes. Pu. DE MAftNIX, Differ. dela Religbili, 1, 2. Abstracteur. Abetractear de quinte essence. Celui qui e-xtrail la_ partie la plus subtile d’une substance. — Pa_ntagruel, Roy des Dipsodos, res- titué à. son naturel, avec ses faictz et prouuses es- poven ta_bles composez par feu M. ideofribas abs- tracteur de quinte essence. RA PI ELA IS, L. Il, titre. — La vie treshorrificque du grand Gargantua… jadis cornposee par M. fiLlcofribas a.bstracteur de quirite essence. 1D, , L. I, titre. — Se, s Abstrae- teurs, Spodizateurs, Massiteres, Pre.gustes… et autres siens officiers [de Quinte Essence]. In., V, 19. — Je vous retic : ns presentement en estat office de mes abstracteurs. ID., V, 21. (Pa.r analogie.) Ceux qui enlèvent. de la subs- tance les accidents. — Oyez doncques que c’est de certains, purs, vrais, s ;…iinctz et justes elemens que je veux dire, lesquels les ahstracteurs, faid ficat.eurs, brouillons et hypocrites ont gasté… En-faUt— il VOUS a.dvertir touchant. les abstra.c- teurs, d’auta_nt qu’il y en a une sorte : on m’a dit que les plus subtils sont à. la Rochelle, pource que c’est une ville ti me, et que là sont les abs trac- teurs cerimonies qui se parent bravement de leur subject, comme entendus Philosophes, qui levent les aceidens de leur sustanee. BEROALDE VERVEL de par’Jen.ir, Notice (I, 160). Abstractil. — Je ne quiers pas par €…spesse d’envie… Surpa.sser tous en science abs- tractive. LErmAARE. DF, BEI.cE.s„ Oraiion (IV ! 326). — Par laquelle il differe des substances intellec- tuelles et abstractives, qui sont formées sans raa- tiere. Burd, instit. du Prince, 20. Abstraction. Enlèvement. — Achilles tenant à grand injure lahstraction de sa concubine Bri sets„. en conceut en son courage une terrible indi- gnation contre les Grecz. LE.MAIRE E BELi ; ES> 11, 15. Abstractiveiment. Abstraitement. — La, Prin- cesse Marguerite nest pas seulement moderee con- cretivemen t., à fin que je use de term.es de. logique, mais est mesmes icelle propre moderation abs-tractivement. LEMAIRE DE BELGES, Couronne Margaritique (IV, 67). A.bstraindre. Abstrainet. Resserré, réduit. a.0 dénuement. — Le rov mon oncle me presse tous les jours de. donner 1.aL’bataille, et eroy qu’il m’en presseroit eneores plus s’il sçayoit comment no-us sommes a.bstrainetz de —vivres. Loy AL SE RFTTE FI Hist. de Beyart, 54. S’aMtraindre. Se retenir. — Je— me, suis abs- trainct le plus que ray peu de rien luy respondre à toutes ses menteries. FABRE, Art Rhet., L, I, p. 262. Abstraire.. Enliwer. — La noble pucelle Cas- sandra se veit abstraire par force et violence, hors du temple de Minerve, où elle estoit courue à re- fu.ge. LEM A IP E DE BELGES, Ill ! IStr., I I 23. — Es- prit abstraict, ravy, et ecstatic, Qui frequentant les eieulx, ton origine, As delaissé ton haste et. do- Triestic, Ton corps conconds. RA RELAIS, L. III, à l’esprig de la renync de Na9arre. — En tel person- ’laie studieux vous voirez su.spendues toutes les facu.ILez naturelles… vous le jugerez.., estre hors soy abstraiet par ecstase. In, , III, 3.1. Extraire. — Un sommaire, qui est comme un elixir et quinte-essence, tirée et abstraiete, non seulement des harangues, mais aussi des inten- tions et pretentions des prineipa_ux personnages qui jouerent sur cest eschaffa.ut. Satyre Menippee, la Vertu du Caiholieon, Absumer. Absorber, consumer.— En roborant ilz [les cauteres actuels] absument et desseichent les superfluitez imbibées en la substance de l’os. MUR. PARÉ, XVI > 33, var. — Fa.ult eviter la te- meraire application des medicamentz cha.uidz et acres, apres que nature aura exfolié et jecté l’os carieux, de paour qu’ilz nlabsument la chair re- generee pour la munition de l’os et instauration de la perdue. ID., XVI, 34, var. Absumption. Absorption. — Par tel moyen evacuation et absurap Lion d’icelle [sa- nie] se fera beaucoup mieux. Am DRe PARÉ, IX, 6, Absurde. On trouve aussi absurd et a/moud-61e. Dnndelot avait tenu quelques propos ab-surclz di— la messe. BRANTÔME> Couronnas fran- çois CO, 26).. — Et pour epistre inelegante et lourde OU nulles sont. museynes mesures, Nulles doulceurs mais toute chose absourde. GER COLIN Bunit ft à. J. Bouchet, dans les Epi.56(res the. Traverseur, 66.. (Subst.) Chose absurde. — Il n’est aucun ab. surde, selon nous, plus extreme, que de maintenir que le feu n’eschaulte point, que la. lumie-re n’es, claire point,. MONTAIGNE, II, 12 360), Absynse, Absynthe> v, A bsinlhe. Absynthien. De l’absinthe. — Aneeptume. Sa, lee, acre, mal-plaisante… absynthienne. M, DE LA. E Ep ithetes. Abundance. D’abundance, En outre.— Notez uncores d.abundance que la lettre 0 est lettre La- tine. 0-, Tony, Chu.inp fleury, III, 54 vo.. Abundant, v. Abondant. Abundantement. Abondamn-tent. — Comme jay— dict et tosrnoigné tresabundanternent en plu- sieurs lieux de tout nostre Œuvre. O. Tom, Champ fleurg, 79 vo. Abus. Erreur ilans une croyance, dans une opi- nion, — umbroth, filz de Cam, regna_ Be- lus son qui fu.t surnommé Jupiter et deïfié par son filz, dant tout l’a.bus des ldolatres print ori- gine. LEMAILIE DEB EL G ES I I I „ — Ne me parragonnez poinci icy la Salamandre, c’est abus, Je confesse bien que petit feu de paille la vegele et resjouist. Mais je vous asceure que en grande fournaise elle ost comme tout auitre suffocquée, et consumée. RADUAIS, 111, 52. — Quand l’imaginant je m’oublie Cet abus con- forte ma —vue : Et ! ors l’aperçoy si belle en tan t. do lieux, Que si l’erreur duroit, je ne voudroy pa.s mieux, BAïlz, Amour de Francine, L. IV (I, 2.1")2). — C’est abus de pen.ser qu’une immortelle peur Allie tousjours frappant d’un riche homme le cœur. RoNsAEo, Hymne de l’Or {IV 1350). — Si nous cuidons estre eschappez quand nous aurons surmonté un mal, c’est un abus : car Dieu en aura incontinent une centaine. CALVIN5 Seren. S’Ut le Denier., 156 (XXVIII, 38kil. — Si par nostre or- gueil et n.os despitemens nous cuidons fouller Je- sus Christ au pied, et le tenir sous terre, c’est un abus. ID., Sertie. sur ia prophét. du Christ, 2 (XX IV, 614). — C’est merveille comment un abus si lourd a peu tomber en la teste des anciens Doc- teurs, veu que.ç’ont esté gens de. bon jugement, et qu’il y avoil beaucoup de raisons au contraire à ce qu’ilz ne s’abusassent point ainsi. CALVIN, inS- tit, , Per, XII, 20.— Or est ce bien un grand abus, s’on cuide Que d’inventer la fontaine soit vuide. LA Bo ETIE, Vers franç., à Marguerite de Carle. — Voyla.mon naturel, et si trompé. je suis, La faute vient d’Amour, non de rnoy qui ne puis M’eslon- gner de l’arcieur de te revoir presente : Si je suis abusé, mon abus me contente. RoNsARD, Elegies, Disc. 2 42). — C’est un ex treme abus, une ex- treme folie De croire que la Mort soit cause de la vie. ID., Elegies, II, texte de 1623 (VI, 311). — Ce seroit abus de penser que Charlemagne eust voulu avoir pour Pairs ou semblables à soy, ceux qui totalement despencloient de son a_uthorité et puissance. E. PAsQuiEn, Recherches, IL 9. — La folle au bruit qui de joye s’espasme Guide premier que ce soit son Pyrame : Mais son abus elle co gneut apres Que ! e Lyon elle apperceut de pues. BAÏF, Poses, L. IV (il, 174). — L’un pense avoir la raison, et.. s’abuse : Ment. et ne sait que l’inno- cent accuse : Le mesme abus qui jetta dans la mer Son frere a rn cestui-cy fait armer. ID. ! lb., L, V (II, 255). — C’est ung abus de penser qu’ung monarque se puisse. garantir et saulver son estai par la force. L’HOSPITAL, Reform.. de la..1 us- tirP., 2e part, (IV, 83). — L’ireur du paganisme-. laissa tomber cette grand. ame [Platon]..e en cet autre voisin abus, que les en fans e i. les virillars se trouvent plus susceptibles (le religion, comme si lao naissoit et tiroit son crédit de nostre imbecil- lité. l’iloYrAiGNE, II., 12 (IL 150). — Quels abus, quels mescontes nous trouverions en rostre pau- vre science I ID., ib. iil, 286), — C’est un abus de penser que ia force seule face les grands effects, LA NOUE, Disc. pûl. et mil., IX (p_ 226). — Il le fut [religieux], et fort bon catholique, encore qu’aucuns ont eu opinion contraire, mais c’es- toient abus. BRA NTÔNI El, Cap. frane., le prince de /a Roche sur Von (V 26), — Aucuns crurent que c’estoit un diable ainsi transformé, c’est un abus_ In., Disc. s’if les Duels (VI, 459). Erreur en ce que l’on dit.. — 0 beau Paris, je ne croy pas qu’llelaine… Fust de beauté autant. que ma_ maistresse ; Si on le dicl, certes ce sont abus. MAPOT, Epistres, 1. — C’est chose superstitieuse : et n’est que abus ce qu’en script Serapion Ascalo- nites. RABELAISt III, 13. — C’est abus dire que ayons languaigre naturel, In., III, 19+ — C’est abusque Pluton ait ainité. Proserpine, Si doux coing n’entre point en si dure poitrine : Amour regrée en la terre et non point en enfer. RorisAHD, Amours de Marie (I, 173), — Des vains destins de Francus je n’a,.y cure : Tels sots abus ne me vien- nent piper, ID., Franciade, 11 (III, — Il fut filz naturel du grand empereur Charles, et d’une grand dame… et non point d’une boullengère de Bruxelles ou lavandière (comme la pluspart du commun l’a. dict ce sont abus. BRANTÔME, Ga- estrang., Dom Juan d’Autriche (II, 139). — Aucuns en ay-je voit en Piedmont qui ont. creu et affermé que le diable le vint presser de ! a mort et remporta, Mais ce sont abuse ID., Capit, franç., M. de Sagvoyson (nr, 97). Erreur en ce qu’on fait, — Si les vers ont esté Palme de ma jeunesse, Les vers seront aussi l’op- puy de ma vieillesse. Du BELLAY, Regrets, 13, — ’as tu rien fait entendre à Fleurdelis de ma part ? — Nenny certes, Filadelfe car je sçay bien que, si je lui vouloir parler de vostre amitié, ce serait abus, elle ne s’y arresteroit jamais. JEAN DE LÀ TAILLE, les Corrieaus. I, 3. — Ha Sarmates ra- sez… Que] abus vous poussa pour venir de si’oing Priser ce mesprisé— ? g, Tragiques, II (IV, 92). Tromperie. — Fille, soyez en. habit cointe, Et vous parez de grands vertus Sans (aulx semblant, ne ris, n’abus Faire à eeuix dont estes acointe. A nt. Poés. franç., II, 19. — Cy n’entrez pas, Hy- pocrites, bigotz… Tirez ailleurs pour vendre VOL.Z. abus. RABELMS, I, 54. — Je ne l’eussepas creu : et me I’eust dit Phcebus, J’eusse dit son trepied et lui n’estre qu’abus. RONSARD, POditieS„ L. Il, Disc+ au car d. de Chastilion, Abusat. Abusé. — Il y en aura bien d’ahusats. PH. DE MARNIX, Differ. de la Relie., Additions. Abusement. Ce qui trompe. — Mon enfant, n’abuse jamais Ton cueur en ces orduremens Mon- dains, qui sont abusemens. Anc. Poe. franç., II, 240. — Leurs gestz ne sont qu’a, busemens Dont troublent voz entendemens. lb., V, 183. — Com bien d’a.busemens Font aujourduy plusieurs sup. postz d’eglise. J. BoicnET„ Epistees nun-aks.da l’raperseiir, III V„ 22. Abuseux. Trompeur. V. A busil. Abusif. Trompeur. — Les Lacedernoniens… porterent avec eu x grande quantité de menottes de fer, se confians en l’oracle abusif, qu’ilz prendroient les Tegeates prisonniers. SALIATI trad. d’HÉRODOTE, I, 66. — Enchanteur. Abusif ou abuseuxi M. DE LA_ PORTE, Ep iikete9. — Ce sont fables abusives, Mme ? DES ROCHES, Secondes Œuvres,. Rial, de Placide el Sei.5ere. Abusif de. Qui abuse de, ou qui trompe au moyen de. — Antigonus congnoissant le person- nage, ou la maniere de ces philosophes simulés, et abusif de l’habit et profession. Buné, ! neje, du Prince, édit. J. _Foucher, ch. 36, Abusion. Abus, usage impropre [d’un mot]. — Quelquefois on donne le nom de beau aux testes, aux fleurs, aux pierres, aux metaux et autres sem- blables : mais trop improprement et. par abusion. LE CARON, Diaiogues, 1, 5 (152 va). — Lorsque nous leur attribuons ta.ux éléphants] religion, nous ne la prenons pas en. sa propre signification, mais par une maniere de dire, et par abusion de lan- gage, et. par comparaison. AMER. PARÉ, Livre des Anifraanx, 45 (III, 768). Erreur, illusion, folie. — En reprenant rostre conclusion, Ou avez dit que œil faict plus qu’ouye, Touchant cela c’est tout abusion. Guitt. CRET1N, Debat sur te passetemps des chiens et oyseaux. — La première voye, Qui tent venir par sotte abusion A heresie, est la presumption Du propre sens de l’homme, qui pense estre Trop sain et cler de soy mesme et congnoistre Plus qu’il ne doit. GRINGIRE, Blazon des Heretiques (I, 297). — Ne faire pas comme plusieurs, lesquelz ayant quelque bon moyen deulx sauver quant ilz se voient hors desperance apparente, se retournent a aultres in- certaines abusions, comme sont veuz, divinemens, oracle. SEYSSEL, trad. de THUCYDIDE, V, 12 (18O r°). — Parquoy concludz que c’est abusion D’estre amoureux. MAROT, Rondeaux ; 10. — Jusques à quand emprises vaines Sans fruict, et d’abusion pleines Aymerez vous et chercherez ? ID., Ps. de David., 5. — Et de ces troys seigneurs ont faict yfiole, Estimant sens leur sotte abusion. MARC. DE NA17„ Dern. Poés., les Prisons de la Reine de Nav. iCp. 171). — Le vice est plus loué que la vertu, Tarit des humains le faux jugement em, ,. Jusques à quand, bon Dieu, souffriras tu Demeurer telle abusion sus terre ? Dis AUTELS, Repos de plus grand frayait, 5— 6-— Vierge com- bien de larmes Ay je faict pour aliarmes Pleine d’abusion I AsQurN PH[LEETL1L, trad, de PÉ- TRA11.QUE„ L. IL chant 9. — Ils entretiendront le povre inonde en telles abusions. CAT….viN> Serm.. sur le Deiftpr., 8I (XXVII, 161). — Plusieurs Maho- metans, qui eussent bien desiré entre en la liberté que j’estois pour se chrest.ieriner, et qui dotes, taxent du tout l’abusion de la reigle Alcoraniste- TnE-vvr, Cosmogre, III, 9. — Les Prestres, qui Ies tenoient en ceste abusion, estoient toue enchanteurs. ID., ib., XIX, 10. Tromperie, mensonge. — se dit aller raire le partage dune grand succession en Crete, Je croy que toutes ces choses sont paraboles et abusions. LEMAIRE DE BELGES, III, 7. — Il les tien- dra [les faux monnoyeurs] en telle subjection Qu’ilz n’a_uront ca_use de faire abusion. /Inc. Pciési franç., IV, 72. — Qui vouldra donc des nouvelles sçavoir, Qui ne sçaura des follies cent mille, Qui ne sçaura mainte abusion vile, Sans trop picquer l’en ferons souvenir. MAROT, BaltadeCI 2. — Apres que Mehemet eut ga.sté le monde avec ses a.bu- skons. THEVETI, COSffiCegr. VI, 2. — Un homme… qui n’estoit pas peu rusé à. telles abusions. F. BRE-TIN, trad. de LUCIEN, les Fugitifs, 1. Abusoire. Tromperie. — Suivant comme les autres les belles abusoires de ju.risdiction, et pos- session. ReCitliSe. BEROALDE DE VEE.VILLE5, Moyen de parvenir, Notice (1, 161). Abuter. Diriger vers un but. — 11 n’en fanon esperer que rentier rabaissement de la France, laquelle., estant de naturel martial et rernua.nt, aya.nt perdu ceste belle escolle martialle ou pepi- niere de guerre, ne se contiendroil jamais en paix si elle n’avoit quelque visee ou a.butter sa valeur et sa vertu. Du VILLARS, YfeYneireSi X (C1.)i Siabuter. Se diriger vers un but. — Il semble que rame esbranlee et esmeue se perde en soy- rnesme, si on ne luy donne prinse : fa.ut tous- jours lu y fournir d’object où elle s’abutte et agisse, MONTA IGN E7 I e 4 (I, 25). — Qui fest polir les ma.ux des mizeres humaines, Ne se doit abuter aux prosperes effetz. PAPONe 1a Constance. Abuter. Prendre pour but. — Avisez quelle cel- lule vous desirez abuter, car on n’en ouvre qu’une à la fois. BEPoALDF. oE VERVILLIii Voyage de$ Princes fortunez, 505. Fixer d’ava.nce tune date]. — Un Luncly matin qui estoit le jour abutté, nos estions tous à regar-der. BEROALDE DE VERVELLE,.4loyen de parereniej Enseignernent (I, 100). Assembler, réunir. — Quand iceux os sont tel- lement a.buttés et alliés, qu’entre iceux se voit quelque chose de diverse nature. AmBrL PAttÉ, L, IV, Table des arlieulations. — Ces lettres lettes et clese..hirees par Aubain, les pieces furent recueil- lies par un Gentil-homme amy de Garnier, qui les abute avec de la cire, et y ayant, trouvé la mort conjurée contre Iuy, tout aussi-tost Ies luy ap-porte. E. P.AsQurEn, Recherches, V, 8, Ad.clitionner. — Recueillez, par parcelles, tou- tes les sommes mentionnées pa.r cest article, o I les abutezi avertmes les dix ans vous trouverez les quatre mille ma.res. E. PASQUIER, Recherches, IX, S6. (1ntra_ns.) — Le Roy de ce pays-là. a tellement accommodé les passages, qu’il faut que tous voya-geurs viennent abuter à 1111 palaiSi qu’il a fait bas-. tir aupres des chemins.. BERICIA.LBE DE VERVILLF.1 Voyage dee Princes fortunez, 317. Abyame, v. Al.èie, A bisme, Acabrer (si). Se cabrer. — Un meschant che- val malheureux, un jour en s’acabrant villaine-ment, se renversa. sur moy. BRA A NIMPiEl Cap. franç., le mareschai Bellegkarde (V, 211), Acacia, Aeaele. — Suc de acacie.. m isn. R VIII, 25. Acacia (féminin). — L’Aca.cia blanche se pou.r-ri t. en l’eau. Du PIN F.-T trad. de PIAN E.p XIII, 9. (G.) Acadcralé. — Tournant ainsi à toutes legeretez et conseilz, on demeureroit assez perptex, confus, et academié pour ne rien entreprendre. DU FAIL„ Contes diEutrapel., 27. — Cou.rbet traduit p4 : u. assoié. M. Philipot —voit dans acadeinié : un em- prunt à l’argot du jeu : confus, déconfit comme quelqu’un qui vient de se faire décaver dans une aca.demie de joueurs. » Di ; e pourrait-on pas. plutôt voir dans ce passage un souvenir de la 2e Acadé- mie, celle d’Arcésflas, et de la. 36 Académir, celle de Carnéa.de, puisque l’un et l’autro professaient le scepticisme et niaient la possibilité d9 la eer- titu.de ? Aeadernien, Disciple de Platon. — C’est Ia. vra.ye Psycogonie de Platon, tant. celebre< ! par les Aeademiens. RABELAIS’V, 35. Academique (subs0. Philosophe. — Mais si cela seulement pique Quelque petit Academique, Laissés aller les corramtans. PASSERAT, PeeSieS% 166. — (Dans cet exemple comme dans les deux suivants, académique, académiquement me sem- blent employés da.ns un sens. élargi.) A l’académique. A la manière des discussions philosophiques. — Il nous faut en eecy proceder l’Academique, je veux dire monstrer par bio.nnes lAables raisons ce qui n’est pas, et timidement asseurer qui peut estre. P4sQuiER, Re- cherch-es, Acaderniquement. la ma_nière des discus- sions philosophiques. — Ce qui n’est que proposé, secoué, et disputé problematiquement et acade-miquement. CEA ri HoNe Sage : 5Se7 Préface. Académiste. Chien acaclémi.gte. Chien. savant. 31.1.nge-loup, chien a.cadémiste, Chien assez sa-vant alchimiste. Var. hist. et IV, 265, Acagnarder. Accoutumer à la paresse, à rina.ction, — Il n’y a rien au niroiric… qui acan- gnarde plus les gens que les jeux, voire jusques à tenir leurs sens captifz, comme une espece de sor-cellerie. CA.L’ItiN 5 Lettres, 3i51/— Jusques à quand, fils d’Hector, sans rien faire Nous tiendras-tu sur ce bord solita.ire, Acagnardez en paresseux sejour, A boire, à rire, demener l’amour’? HoNsA, RD, Francia*, 11.5. S’acagnarder, S’accoutumer à la paresse, à — Voila un homme que s’il se voidoit advancer, est assez sage, mais il est trop non.- cha.la.nt, il ne demande qu’a, s’a.ccaig, narder là sans se mettre a.0 hazard. CALVIN, Serm. sur le de Job, 20 (XXXIII, 253), — En ce-pendant par soins et pa.r labeurs par travaux aiguise nos cœurs Diversement, de peur que nostre vie Ne s’accagnarde en paresse engourdie. RoNsARD, Poemes, L. I, à Jea.n de la Peruse (V, — Tels que. sont quasi les corps des femmes,. qui s’accai-gna.rdent et moisissent sous rombre. F. BBETIN trad. de LAuc.J ENI A nacarsi.5., 25. — Il n’a garde de s, 5acaigno.rder en oysivetté, ny aux plaisirs do sa court. B RA NT13111 E, CaP. este., Charles-Quine (I, 29). Aeagnardir (s’)i S’accoutumer à la paresse, à l’inaction. — Avez vous eu Ta_ moindre raison de VOUS estre plustost acagnardis ouir le bailetrient de, vos troupeaux, qu’il_ vous jetter en guerre avec nous.,. ? Tu. DE BkZ.E7 Canti9ue de Debora, Para- phrase. — Ces Gaulois siestoicnt tant acanihardis après les femmes et les richesses qu’ilz avoient gaignées, qu’ilz entrarent en peur n’ausofen sortir de la ville. I’Vfoinuc, Comment., L. VI (III, Aeaignarder, Acagnarder, Acancer (7), — Mance ma. Carite a son pied de Pegaze L’escarpe blanc-tiré, qui en-ayie sa baze. L. PAPoN, Disc, à’line Painphiie 31)). — (Peut-être faut-il lire ajance.)

Acangnarder, A.cagnarder.

Acanihardir (s'), v. Acagnardir (s').

Acantonner (s'). S'établir. — Si le roy leur hailloi L [aux huguenots I à choisir pour s'acanton- ner au. royaume clo France, ilz n'en pussent sceu choisir Ling plus à leur commodité et adva.nlaige qu'estilyià [le port. La Hi.-}chelle]. I'vloNLuc, Comment., L. VI 011, 166). — Que si ledit I sei- gneur de Guyse n'eu.st. faict ce qu.'il list [en défen- dant Metz], l'empereur se feust aquantond dans lo coeur de la Fra.nce. ID ., ib., L. VII (III, 467). Acappaye. (Commandement nautique.) — Han amure, amure bas. 1-1 au Uretacque, Cap e.n houlle. Desmanche le heai,iline. Accapaye. flA.1312,- LAIS, IV, ap. Accapaye, hall , s'escria Jamel maistre pilot, accapaye. 1D., ib. — dans son Co66aire Nautique, décla.re n'avoir ja.- mais vu ce mot que chez Rabelais : « H est difficilP de préciser le sons que. l'auteur de Panteign.rel vou- lut donner à ce terme ; tenir la cape, ou poui'.;ser le cap en. ko lie. -à-dire piquer au vent et affronter la lame? Probablement. c'est 'apayer qu'a. voulu dire le curé de Meudon. II Acaration, Confron La Lion. — Confrontations, nenni:ions, 1 ih Ill s, aluns iules, letres royauls, com pulsoires, declinatuires, RABF.LAI, 111, 39. Acarer. Confronter. Acariastre, aucuns le (let-luisent de ze4-1, c'est à ffire. test( eomme aussi ce qui se dit en quelques lieux, tarer des te,s.-moins, semble venir de la. I-I.. EsTIE NENE, Con.- tormité> 'Vols jranfois pris du grec. — envoya prier ln rune de ne raire mourir ce malheureux qu'il ne Pu st premieremen L acaré à luy et affronté, pour le faire desdire des menteries qu'il di. oit de luy. BRANTÔME" Cap. franç.., Al. de Guyse (IV, 25a). Acearer à qqn une arquebuse. Lui tirer un coup d'arquebuse en face. — Buzarto le tua c•uelle- ment, luy a.ccarant une grosse arquehus de qua• libre dans sa cuirasse. BRANTffirt F..5 Cap. frane... Al. de la Pallice (II, 3'79). Acariastre. Fout privé de raison. — Gens soullzmis... à la Lune, comme... Foiz L'cervelez, Acariastres, Esve.ntcz. R4ÉkBELA15" Pantagr. Pro- gnost., 5. — De telle maniere de gens sont venuz cn avant je ne sexy quelz accariastres, lesqueIz pro tendent orguilleusement la doctrine de l'Es- prit, inesprisan quant à eulz toute lecture. CA I.- VINi InStit. p. 24. — JE rie ver lx point.. pour- suyvre tous les Lesmoignages que 1-os accaria.stres Sorboniques prennent inconsideri.ment ç et là 11e l'EscriilIFICI POUF batailler contre nous. ID. VI, p. IA304 — Mais ces accariastres [vertigi- nosi] imaginent bien une tkuLre chose, que n'a pas (lire sa.inct. Luc. li),, Contre tes Libertins, 21 1217). — Quand on a dict que S. Acaire gua- rissoit les a.ca.riastres, je ne doute point qu'on n'ait regardé à l'origine de son nom. IL ESTI E N N Apoi. pour Her., 28 (Il, 312). — n'a trouvé ne veu vine ny village en ces païs !à, oit il n'y ait belle troupe. de ceste parenté, marquez pour estre cogliPuz tds qu'ils sont, à sçavoir fois et LI.Ce- riastres, d'un Turban verd. TitKvET, Cosmogr., \T I, 5. — Noll pas que je suis si accariastre de soickriir cc! qu allegue Gesnerus, savoir qu'en ces luik •-L des Indes lesdits moutons, brebis et chevrys, xcedenl, on grandeur le.-s asnes d' Egyp te, ib„ XI, 20.— En nostre apprenons un se- cret, C'est quo celuy qui se croie. plus discret Que la commune, est. un acariastre.11.„ PfiksQuIEB, Jeux poetiquAe, II, 10. — Quo veut dire que Bacchus a fait ses guerres et conquestes aussi bien avec des femmes qu'avec des hommes? et que ses restes Orgiennes estoient celebrees de trois ans en trois ans, par des femmes folles et a.cariastres, avec des hommes? OUILL. BoucnET„ lre Seree 1'7), — Les choses es tans telles que dessus, je trouve- rois trés-estrange, que k commun peuple n}eust esti provenu de ceste malheureuse opinion mais encore le trouverois-je plus estrange, après m'avoir tout au long ouy, y per-sistoit, et esti- me.rois celuy qui serait frappé à ce coing, non seu- lement opi niastre, ains acariastre, E. PAser Lettres, XI C, I . — Ils nous aideront hien et einpes- cheront bien que ces meschants Huguenots aca- riastres n'entrent aux Estes- Men., Har. M. le Lieutenani (p. 881; — Lesquels miracles no peuvent estre mis on doute, sans faire. l'aca- riastre, et dementir les livres, les histoires, 1a foy et creance de tout le monde. CliARRON, le.5' Trois Veritez, I, S. — Il s'a.git d'un nostre ['rue qui ne soit ni paye.n ni publicain, mais sous la, discipline et correction de I'Eglise, et neantmoins n'est pas inconvenient quil soit reprouvé, acariastre ef obstiné. SI. Fru Nçors DE SALES. Controverses, 1, 11, 2, ileasaner (e). S'établir, s'habituer à rester chez soi, dans l'inaction_ — Les Normands, qui encor portent le nom de leur païs, s'estans accasa- nez en France, se sont aussi arrestc . en un lieu. froid, el. bon pour les pasturages. TITEVET Cos- mogri, IX, 2, — Faut-il quo PI thaquois, après tarit de vacarmes, D'escarmouches, d'assauts, de combats et d'alarmes, Soit désormais domt par un sommeil flateux? Faut-il que la vertu d un prince belliqueux S'acasane si tost...? J. B E ilijiANP-RE'P(15, Ulysse, I (p.1.6. ne permet que leurs. esprits s'abastarclissent ou accasanent en veduptez et exercices de nonprix. E. PASQUIER1 Pour-parler du Prince (I, 1031). oasaaé. Habitué à ne pas sortir de chez soi, à rester dans l'inaction. .' A present et l'un et l'a.utre peuple sont accasa_ne.z, et ne se soucient que bien peu de la marine. THEVET, Cosenogr., I, 12, — Quelques ignorans, accasa nez en France, qui ne voyageront jamais. ib.., IX, 8. — Quel honneur peut avoir cil qui accasané N'a jamais rait essa.y du sort ou il est na y.„? NuysE- Œuvr. poet., 13 -vo. Acaser (BI). S.Y„itablir, s'installer_ — 0 pie ces 1.Fauvres Anglois, qui s'estoinct a.c.casés (lespuis trois cens ans dans la ville de Calais, dolveril, maudire la lascheté et poltronnerie de celuy qui si laschenient laissa perdre une si bonne place ! MoN- Luc, Comment., L. III {H, 113). — [Le Loth] S'acase aptes en Gaule r et chassé de Oascorigno, S'arreste en Portugal, Castille et. Catalongne.Du I3,é1/4,wrASI 2e' Semaine, 2,e Jour, les Colonies. —Tout ainsi !es ma,çons de la superbe Tour S'en vont es- parpillez, acazer à l'entour de Mesopotamie. ID., ih. — La prodigue moisson et l'onde qui ruisselle Par cent mille canaux au long d'un si beau lieu Qu'il seinhle estre moulé sur le jardin de Dieu, Troublent ton jugement, et Le font miserable, Acaser au milieu d'un peuple abborninable. 3e1Jour, la Vocation.— On n'oust jamais pensé qu'il (Birague] deust abandonner Thurin, d'où il estoit premier président, où de longue main il S'eSt accasé et habitué. B aA N Tô isl Ei Iran t71- le ,ie.a.resehal de Bourdillon (V, 178. — Le roy René de Scicifie, duc de Lorraine et d'Anjou, airnoit fort les Gascons... et s'en servit fort, si bien qu'il y en eut quel quel u.ns qui s'y accazèrent. In., Dise. sur les Duels (Vl, 235. — Jehan de Bourdeiile_ s'en alla après aux guerres de Naples d'alors sous Charles, duc d’Anjou, et s’y acaza. In., Or. Pin. rie R4 Bourdeille (X, 66). Acaeé. — Vous ne treuvez pas que les nymphes fussent. accasées entre l’onceine I des mu- railles d’une ville.. leur séjour n’estoit qu’aux fo- rk-sts, aux fontaines, aux monta.gries. CnoLIÈRss, Re Matinée, p. 276. Estant à’Purin, je passay par devant. la boutique d’un courdonnier… lequel s’e9pelloit maistre Blaize, de la Réole, mais acasé a Turin. BRANTÔNIE, Couronnele fronçons (VI, 156). S’aca-ser. so fixer [près de qqn]. — Un Gentil homme de nos parents… lequel depuis quelque temps s’est aceazé et servilement attaché à une Damoiselle de beaucoup moindre, condition qui) luy. AuFnuiÉ, Lettres de poiriers de seiridre, ri37), Acaste. Agate, — sarde, crisolicte Louable, .Amatiste, jaspe ou acaste, Et ligure t’est convenable.., inc. Foies. franç., X I I, 281. Acatalepsie. — Qui a esté. cause… aux Pyrro- niens de mettre ces opposez entre les arguments de leur* acatalepsie, c’est à dire inco.mprehensibi- lité. LA RAMÉS, DiCtiediépe, 1, 44. Accablement. Éc.rasement, — Ayant veu à Six_ l’espouventable et irreparable accablement survenu il y a quelques années par la (-Meute d’une piece de montagne. St FRANÇOIS DE, SALES ; Lettres, 714… Accabler. Écrmer. — Il ne dura en son regne non plus haut de huiet mois, estant subitement anc..ablé en la ville de Viterbe de la ni— d’une chambre qu’il y faisoit..bastir. Pn. DE MARNIX, if fer, de la Religi, I I, 17, 3. Précipiter. — 0 champs plaisans et doux ! ô vie heureuse et sainte ! Où, francs de tout soucy, nous n’avons point de crainte D’estre accablez en bas, quand phis ambitieux Et d’honneurs et de biens, nous voisinons les cieux !.D E SI’0 RIES, Bergeries. D iscours (Intrans.) Succomber. — J’accable saufs ceci fk grand faveur que vous me faites… je suis si débile, que je ne puis soustenir le grand faix de Pesperance que me donnez. LARIVEY, les Tromperies, V, 3. Accagnarder, Accaignarder, v. Acagnarder. Accaler+ Sorte de bateau. — 2-’iLvecques ria5- selles, barques, gondoles… accalers, piragues, ca.- rabes, canoues, Li LOYER, Hist. des Spectres, IV, 1’7, Accapi. — Quand donc un homme se sentira en tel trouble, qu’il ne pourra point arracher un seul mot en priant Dieu, qu’il sera là accapi„ et. qu’il ne sçaura par quel bout comnencer, 5. ; 1 faut-il enc.orP1.--. prier quoy en soit. CALVIN, Serin. sur k Can.- tique d’Ezeeleias, 2 (XXXV, 545). Accarer, v.. Acarer. Ac ruer(sl. S’acharner. Ni °ru :. aux Loupz ceste coustume Ne fut, ni aux Lions, Que sur leur dispareille plume De s’accarner Pelons. Luc DE LA PORTE, tract d’HortA_cE, Epodes, 7. Accasaner, Accaser, v. Acasaner, A raser. Accatz. Afeure aceatz. Rendre confus. — Ce qu’il y a n’est qu’un trop petit cas, Pour en parler entre les rhetoriques, Entre sçavans, procureur± :… advocatz, Et. gens lettrez : test seroys mis acca.tz De, rio vanter devant les theoricques Et gens parfaietz, en carmes heroïques. Bounn G N Pierre Faiteu, Enpow en maniere de ballade. Acceint. Enceinte. — C’est chose estrange, que Dieu ait esté courroucé jusques-là, que d’avoir… ACCEPTATEUR abandonné aux mains impures et pollues des peuples infideles son sainct Temple… avoir logé ceste impure nation dans ce brave, rnag, ni fiqu c., et religieux acceint, r(Imme dans les tentes d’un camp. Du VAin,..11.-dit. sur les lanient. Éle Jere- mie, 2. _Accenser 1. — L’aulx° par trop les oreilles m’offc…noe Quand pour allu me a voulu dire nreense. Cir. FONT.AINV” dais MA ROT ! Upstres, 52. Aceenser 2, Assenser. enser, donner à ferme. — Tov qui ton hien a : -.7.ense et. terre, A quelcun qu’est rnaulvais payi ! _1r, A luy te fauldra, avoir guerre. Ane. Pois. franç., Il, 74. — M. de Sainct Paul nie dit que M. l’Abbé. avoit laissé d’ae censer l’abbaye, selon qu’il rn’avoil. donné pa- roule, pour quelques pa.rolles laschees de voire Bart, qui estonnerent les fermiers qui sioffroyent. FraNçois DE SALES, Lettres, 202. Acceptable. — Qui rne sera un plai- sir acr..eptable rra voir 11.amo-nr d’ung tel soigne : lu notable. Ft COLLERYE Epistres, 20. — Cies- toit un Refuge amyable, C’estoiL un Refuge parfaict, C’estoit ung Refuge acceptable.. CfmtpiaineteS, 1. — En ce faisant, il z obe.yssen I a son commandement et volurité : et font chose ag- greable devant luy : d’autant qu’il denonGe qu’il n’a. chose plus acceptable que obeYSSanee. CAL- VIN’InSat. 5 X, p.. 528. — Nous sommes… con- damnez et convaineuz dovani Dieu, auquel rien n’est acceptable sinon jusLice, innoe.cnce et pu- reté.. ID., ib., XI, p. 588. — Ils allumerent sur les autelz de Marmorine devotz et. a.cceptabIes sa- crifices au souverain Juppiter. A. SzviN, trad. de BoccAcE, h Philocope, L. IV, 92, — 11 n’y a riens plus precieux ny plus acceptable à Dieu que distribuer aux po-vres de la labeur de. ses mains.. P. DE CHANGY1 Instit. de la femme chrestienne, I, 8. Aulcun chien blandissoit A son seigneur, et lu v applaudissoi t., Quand le voyait notamment en Pi table, Dont en effeet estoit fort acceptable son seigneur, ainsi comme a eeluy A qui don- noit passe temps non ennuy. EldkluDENT, Apo- topées d’Esope, I, 121E. — ensemble appeliez Mon peu….1iinchise, en priere acceptable. D e i..\- -u-REs, trad. de l’Eneidie, VII, p. 336. — L’amour 1..st souhaitable et acceptable de soy sans lis autres ehoses, et nulle autre chose n’est n3.— plai- sante ny aggreablt.i ! sans l’amour. MoNTA[Griz, -trad. de RAYMOND SudioN, ch. 111). — Les arbres ne nous donnent pas seulement les fruicts, niais.. ils nous ]es donnent meurs, plaisons et accep- tables. 1D., ib, , ch. 11/d. — Et ne m’est jamais tombé en fantasie… que ]es services d’un homme qui a dix mille livres de rente, ou qui a pris Casai, ou derendu Sicne, luy soyent commodes et plus acceptables, que d’un bon valet et bien expe- rimen té. In., Ess., I, 42 {I, 364). — 0 que mon allie est satisfaitte de l’exercice de penitence que nous avons fait ces jours passés, jours heureux, et ac- ceptzd)les, et enemorables1 St ii’RANçois DE SALES, Let ires, 288. — Ceste excellence qui les rendoit acceptables, multiplioit en elle le desir de leur donner rentree plus. familiere qu’aux autres. BE- RoALDE DE VERVILLE.5 1.70ya5e CIÉS PrifteeS nez, p. 232. .acceptateur„Acreptateur cfc persemizes. Celui qui lient compte clesconsidérations depersonnes, qui fait acception de personne. — Dieu n’est point acc.eptateiir des personnes : niais en toute nation ceIlly qui fait justice luy est plaisant. CAL- VIN, Instit., I, p, — Dieu n’est point ac- ceptateur de personnes, pource qu’il ne discerne point entre le Grec et le Juif, pour en avoir l’un aggreabie et rejetter l’autre, seulement à cause de la nation.. ID., ib., VIII, p. 484. Acc eptation. ccep lion, action de tenir compte des considérations de personnes. — Sans accepta- tion de personnes quiconque est Advocat ou Procu- reur au Parlement, il jouit de c.e bene lice. E. PAs- Qu’ER, Recherches, II, 3. — Il condamna par con- tumace tous les coupables, sans port, fabveur ni acceptation d’aucuns. L’II osrrrAL Reforne.. de la Justice, 2e partie (IV, 149). — Rendre la justice au peuple, autant aux petits qu’aux grands, sans acceptation de personne. ID., ib., rie partie (IV, 369). — Fais et garde justice, sur toutes choses, aux pauvres comme aux riches, aux estrangers comme ait x privez, sans avoir acceptation d per- sonne. AUBIGNÉ, Hist. Unie., V III, 1. Accepter. Faire acception de, tenir compte des considérations de personnes. — I] (M’oit à un chascun faire drain, sans varier ny accepter personne. RABELAIS, II, 13. — Compte rendront. devant Dieu de leur faict, Et. ce, stuy la lequel aura m.ieulx faict, Noble ou Justin sans accepter per. sonne Sera sautvé. J. Boucius, Epistres’morales du. Traverseur, II, in, 6. — Il est dit, Qu’il n’ac- cepte point la personne des rans mais que sans considerer les riches ne tes povres il met la main sur tous. CALVIN, Ser. sur je liv. de Job, 131 {X XXV, •63-1611). — Nous demandons Veu que Dieu n’accepte point les personnes, pourquoy pardonne-il plustost à. l’un qu’à l’autre ? ID., ib.., 134 (X X XV, 105). — Sire, le Seigneur vit, qui n’accepte personn.e. Et n’estime les traits dont ! e corps se façonne. DES MASURES, David combat- if-mg, 1340. — Dieu, qui n’accepte l’apparence des personnes, a ses esleus par toutes les nations du inonde. E _ ? IViA n NI X Corresp, etMelange$„ p. 405. — Dieu est juste, et n’accepte point l’ap- parente des personnes, ni des tiltres, mitres, digni- tés, eathedres ou siegcs+ 1n., Dinar. de la Relig„ I, nt,’7. (Proncincia.tion,) — CELTOPH. Or a, puis qu’on Affettio.re pour A ffeerion, aussi dit on Accater, pour AecEpter el. pareillement Acceualion. pour Acceptation ? — PunAus. Vous 11’011 devez point douter : car nous suivons la prononciation Ita- lienne aussi bien en l’un qu’en l’autre. ff. Es- TLENSE, 2.0 Dial. du, long. franç. ilatian. (II, 250, -Vauquelin de la Fresnaye fait rimer accepte avec houlete, dans les Foresteries, 1, 6., et avec einplaite, dans les Sa. franç., L. III, à J.-A. de. Baïf. Accepter (subst.). — Comme le donner est qua- lité ambitieuse, et de prerogative, aussi est. l’ac- cepter qualité de soumission. MoyrAiGNEI HI, (IV, 75). — Le determiner et le distribuer appar- tient à la maistrise„ et à la rege.nce r comme it la subjection et apprentissage, l’accepter. In., III, 11 (IV, 155). Accepteur. Accepteur de personnes. Celui qui tient compto des considérations de personnes, qui tait a_cception de personne. — Paris… n’est point accepteur de personnes, rie sousteneur de querelles iniques. LE MAIRE DÉ BELGT.1 1, 30. —e Les graves do Dieu ne se donnent poinc.t.. aux ilomin.es pour leurs noblesses et richesses, mals selon qu’il plaint à sa bonté, qui n’est poinct accepteur de personne, lequel eslit ce qu’il veult. MARG. DE NAV" HepiCtin., — Dieu en vou.i- droict, saulver Et l’autre aux tourmens re server, Sans quelque esgard aux œuvres bonnes Ou bien mauvaises qu’il prevoyt En nous, pe- cheurs ? Dire il fauldroyct Qu’il hi st accepteur d c. personnes, —11brai à cinq personnages, dans P. Du VAL, Théâtre mystiqu£, p.11, 7, — Dieu, qui de tout. ordonno Selon sa saincte volonté, En justice, graco et bonté, N’est poinet accepteur de per- sonne. Ib., p. 182. — S’il eslit ceux que bon lui semble, il est, a.ccepteur de personnes. Pourquoi pIustost l’un que l’autre ? CALV[N, Serm, sur le liv. de Job, 49 (XXXII !, 616). — Si on dit, Et il sernbleroit donc qu’il fust accepteur des per- sonnes. Non est, car il n’cslit point les riches pour laisser les povres,.. On ne dira donc pas qu’il y ait acception de personnes en Dieu. Jr,. Serm. sur l’Ep. aux Ephesiens, 2 (LI, 266). — Dieu n’est pas accepteur de l’apparence des persones, mais en toute gent celuy qui le craint et fait justice, il luy est aggreable. ID., Bible franç., Actes des Apostres, 10 (LVII, 322). Acception. Action de recevoir, acceptation. Dorme faveur et ]e support à filtre D’acception à ceste mienne Epistre. CuETIN, Poes., au Nom de le _Royne Marie. — Les tresors mobiles, portatitz et transitoires des Empereurs Phelippes, et ! ac- ception diceux par le Pape Fabian, causerent le premier SCII/SMC. LEMAIRE DE BELGES, SehiSirteS Conciles, ro part. 111.1, 252). — le receoit et embrasse comme nouvelle creature, avec les dons de son Esprit. Ceste est l’acception de la- quelle parle Sainet Pierre. CALvIbt, p. 4O7. — Nostre justice devant Dieu est une ac- ception, par laquelle nous recevant en sa grace, il nous tient pour justes. ID., ib., III, xi, 2. — Les fil:tees sont justes devant Dieu, non point par leurs œuvres, mais par acception gratuite. ID., xi, 22. — Les saisons n’y font quières rien ; ny leur acception ny election n’y a pas grand lieu. BRANTÔt1rEE, Dee Dames, part I (IX, 227). De grand’aeception, De. grand prix, — Je ne te scat’(monsii-mr) ny gré nt’grave D’avoir obtins a la presente place. C’est ascavoir ta benediction Vau quel’ne m’est de grand’acception Pourtant que sI elle oust vallu de sot’Un seul dernier’, ne l’eusse eue de. toy. HAUDENT, Apologues d’Esopc, Il, 103. Pretendre acception. Faire accepter. — Puis, c..ela fait, luy pria par amour Se transporter, sil avilit_ le ioysir, Chez un brodeur avec. luy, pour choisir Aucun chasuble, en donnant à. entendre A ce monsieur, auquel voulut prétendre Acception, que les parroissiens Et thresoriers jeunes et an- ciens D’un certain lieu luy avoien t donné charge D’acheter un chasuble beau et large Pour leur curé. Aile. Pus. franç., VI I, 184. Avoir acception.. Faire acception, tenir compte. — Maisqu’ils soient gens de bien, je n’a y accep- tion De leurs estats, cela List en leur option. E. PASQUiEft, Jer.12. peet, , III, Elegie. Accès. Assistance. Si sa menterie Faiet perdre a l’un des plaidons son proces, Sera dam- né, sans y trouver acces. 3. BOUCHET, Epistres mordes— du Traverseur, II, v, Ft. — Compte en rendront devant Dieu, sans acces. In., ib, II, IT, 16. Accessenr, v. Assesseur. Accession. Augmentation, addition. —La sa- gesse divine, et l’humaine sagesse n’ont autre dis- tinction, sinon que celle-la est éternelle. Or la du- rée n’est aucune accession à la sagesse. Parquoy nous vola compagnons, I’dorarrAiGNÉ.1 I I, 12 1(II, 218). — Laquelle louange, puis que nous ne la pouvons incorporer en luy [Dieu], d’autant qu’il n’y peut avoir accession de bien, nous l’attribuons à son nom. ID., II, 16 (III, 1). — Nulle sagesse ne va si avant, de concevoir la cause d’une tristesse, si vive et entiere, par jugement, qu’elle ne souffre accession par la presence, quand les yeux et les oreilles y mit leur part. III, 4 (III, 309-310). Addition, chose ajoutée. — Si penda.nt que l’œuvre s’imprime, it m’en survient quelqu’un des oubliez, ou que l’on m’advertis.se d’a.ucun nouvel ouvrage, nous ferons imprimer à la fin du livre une accession, ou il sera mis. Du VERDIEfil Bi- Prét. (G.), Attaque d’un mal, accès. — De la il alla tout- jours do pis eu pis, niant toutz les jours quatre accessions aveques paroxisrnes subintrants, qui commençoit par rigueur et finissoit par sueur. Texte de 1562 dans G. — Quand le fehricitant a esté purgé par le conseil du Medecin, tous les fris- sonnemens, alteraticFns, degoustemens, lassitudes de membres, et autres telles accessions s}en vont au moyen d’icelle medecine„ Du FMI), Contes trEutrapel, I. Accessoire. Situation difficile, fâcheuse ; em- barras, malheur ! danger, — Lin chascun d’eulx (comme la coustume est en tel accessoire) estait diligent pour soymesrnes, sans prester l’aureille aux ailmonitions dés capitaines. Trad. des cinq premiers livres des Annales de TACITE, I, p. 9. — [Les Syracusains] sa_ultoient à la foule dedans lps- vaisseaux des ennemys, et environnans les Bar• bares, estonnez et esperduz de se venir en telle accessoire, les mettaient salis mercy à l’espée. AislyoT, trad. de DunDom, XIV, 18. — Apperce- vant que ceux qui estoient d’autre faction que mn y en la Republique, me dressoient des em buselies… je trouvay ceste seule eschappatoire et seureté e n tels accessoires. F.. BRET1N, trad. de Luci.EN, Phalaris, I,. 2. — Combien qu’au Roy et au Parlement demeurant la victoire, comme il eS- toit raisonnable, toutesfois ne desirant plus reve- nir en cet accessoire… jamais on ne parla depuis delta reforrnation des entreprises que l’on faisoit à Rome sur les Ordinaires. E. PAsQuini., Re- cherches-, 111, 28. — C’est un mal commun à tous boys, de ne recognoistre jamais leurs fautes, que quand ils sont visitez de Dieu, et tou- tesfois en tels accessoires., quand ils commencent d’avoir recours à luy, par une contrition de cœur, ils sont ses mieux aimez. In., Lettres, X1.1, 7. — Et doit le sage en tels accessoires esquiver le plus qu’il peut, tout ainsi que le Nautonnier cale le voile à la tempeste. ID., Recherches, VI, t 1, – Nous Nrisincs.„., la Picardie pillée et ravagée par l’Anglois, le Languedoc et la Provence par les Im- periaux, secondez par les Adventuriers François. Car en tels accessoires, le soldat qui delîend ne fait pas moins de clegast que l’assaillant. ID.,. ib., VI, 12. — Le D u.ché de Milan serviroit deplanche et passage, et en tel accessoire y avoit danger qu’en passant, le Roy de France ne s’en voulust faire croire. ID., ib., VI, 28. Emre, , Fe irŒiWr, tomber cri accessoire. — Ji.- pense bien que ledict M. de Bressuire fut en gra.nd accessoire, après ceste lettre receue, pour attrappr ledict M. de Sainct-Lou ; car s’il y manqua, ne fautpoint doubter qu’il [Louis XI] n’entrast en mediance de luy. BRANTÔNic, Cap. franç., le roy Louys Xi (II, 342). — L’homme se trouvant en telles accessoires de visions, si pour se resoudre i] n’a du conseil, il est en douer de souffrir naufrage et perte de son âme. Lit Loir E D.5 Hist. des Spectres, VIII, 12. — Quand Us rencontrent quelque païs estrange, ils sont à deviner, et tombent bien sou- vent. en tel accessoire, que de douze ou quinze Navires, • qu’ils tireront de leurs ha.vres, s’ils voyagent longuement, il n’en reviendra pas six bon port. TFIEvRT, Cos, nogr, , XI 5’14 : — Com- ment. estois-tu si sot, puis que comme homme de cerveau tu ponvois discerner aisément que Pori- gine de ton mal-heur provenoit de tes richesses, que tu ne les abandonnois, premier que de tomber en tel accessoire ? E. PASQUIER, Pour-parle• de la Loy (I, 1051). — Les Italiens craignans de tomber au mes me accessoire qu >a u p aravan t, si on élisoi t un François, jettoient toutes leurs opinions sur cri qui Fust de leur Nation. ID., Recherches, III, 26. — -N’attendons doncques point cille nous tombions en tels accessoires. ID., Lb., HI, — ceste mesme facilité le fit tomber en un accessoire de plus dangereuse consequence. In., LettreS, VII, i0. Uii M. Bûver, Advocat, mien voisin, es- tant._ tombé en pareil accessoire de maladie, où les Medecins sernbloient avoir perdu leur latin, luy convié de son instinct, avoit par la malvoisie, retrouvé sa santé, ID.„ ib., XI Xe 16. Meilre, réduire en accessoire. — Adva.nturiers, que la picque on manye Pour les choquer et mettre en accessoire. MAROT, Ballades, 9. — Cette sienne proposition, pour avoir esté un peu trop largement et iniquement intorpretee, le mit au- trefois et tint long temps en grand accessoire à l’inquisition à Rome. MON TAIGN E, I, 25 (I, 183), — Ce pli nous acquierera force lions amis Catho- liques,.. qui l’ern.pescheront bien de leur ccFsté [l’hérétique] et le mettront en grand accessoire. i : SnÉLÉ. Men., I ! ar de Al. le Lieutenant (p. 86). Encore ne seeust.es-vous les empescher [les Reis- tres] de passer, et, s’il n’y eust eu que vous et les vostres qui vous en fussiez rueslez… ils fussent venez boire nostre via jusques à nos portes et vous eussent mis en merveilleux accessoire, Ib., Har. de Al. d’Aubray (p. 206). — Si fut la ad verty que Craterus estait bleeé à_ mort, et s’en alla en diligence la part où il gisolt… et en plorant chauldes larmes, luy prit la nain droitte, detes- tant et mauldissant Neoptolemus, par lequel il avoit esté reduit à_ si piteux accessoire. AmYoT, Er.unène, 7. — Croyez que me reduisez en un es- trange accessoire ; car de vous desobeïr, ce m’est conscience, et en vous abeïssant, je crains tout. E. PAsguiER, Lettres, XII, 10. A.ccessoire. Faute. — Ceux qui ont icy escrit, ne tomberont jamais en l’accessoire du Cordonnier, lequel aprés avoir controllé ses souliers represen- tez dans un tableau d’Apelle, voulant outrepasser ce qui estoit de son art, fut arresté5 tout court, par ce grand Peintre. E. PASQUIER, Lettres, VIII, IO. — Charles… respondit… que c’estoit contre tout l’ordre ancien de Rome, et de la France, que le Roy ordonné de Dieu pour reformer toutes les fautes de ses sujets, permist que eeluy eust re- cours à Rome, qui avoit esté condamné par un Synode Provincial en presence de son Metropoli- tain, et que jamais ses predecesseurs Roys de France, n’estaient tombez en cet accessoire. ID., Recherches, III, 12. — Les Chirurgiens furent citez pardeva.nt la Faculté de Medecine, à certain jour, sur ce qu’ils ordonnoient des clysteres, apo- sumes et Mederines, tout ainsi que les Medeeins… et sur les remous trames à eux foictes, promirent._ qu’à l’avenir ils ne tomberoient plus en cet accessoire. ID., ib, , IX, âl. Accherement. Mine. — Visage, et acchere- ment asseuré, plein de mansuetude, et auctorité. BUDÉ, ÉM. Prince, édit. J. Foucher, ch. 8. Accident, Aventure, événem.ent. Ilarius… ordonna par escript en langue Grecque les acci- dens du jeune roy Fleury et de la rogne Blanche- fleur. A. SEviri, trad. de BoccAcE, le Milocope, L. VIE, 174 ro. — Le jugement qu’elle fit des pre- miers Essays… et la vehemence farneuse dont elle m’ayma… sur la seule estime qu’elle en print de moy… c’est un accident de tres-digne conside- ration. MoriirrA.PGINTE, 1I, 17 (III, — J’advoue- ray n’avoir jamais esté. proche dr. : quelques signa- . lez accidens, ou sinistres ou houreuN, que je Ifell a.ye. e.0 quelque advertissement, ou en songe ou autrement. MARC. DE VALOIS, ildinOireS, p. 43. Malheur. Il {Sénèque condamne. à mort] se (lestourne sa femme, et l’embra.ssant estroitte- men t„ comme par la pesanteur de la douleur elle diUtilloit de cœur et de forces, la pria de porter un pli plus patiemment cet acciderit. MON TAIGIbi E5 Il, (II1, 183).— On le condamna à estre pendu et estranglé publiquement… Accident horrible et inouy. In., III, 6 (111, 412). Accidentaire. Qui n’est pas essentiel.. — La e.xprirne la sustance de la chose défi- nie, et le naturel fond d’elle. Et la. description peint. et colore seulement la chose descrite par ses propriétés et qualité ?. occidentaires. SEBILLFTI, Art poétique, 10. — Pour oster de J’impression des gens, que (i.k.stk.. appeience charnelle n’estoit la cause dont nous a.ymons, avi. : 4 voulu mairitenir •, estre unecallse accidentairu, PASQUIEFII Mond- , p hi L. 1 732). — Les autre.s differenees sont casuelles, et accidentaires. J. publi que, I, 6. — cathedre Ifentre pas en la definition de l’Eglise., n’estant qu’une simple circonsionr.e RI-Titien-taire. Pu. DE MARNIX ! Dif fer. de la 1, 1, 8. — On peut bien suppléer ce qui est acciden- : taire en lino chose. Du lierm.F1— A rrests pron. en. robe rouge, 6. — Le moi equivoque se prrind tousjours en sa_ principale significa.tion quand il est mis seul et sans limitation, et. non jamais pour les ca.tions accidentaires et moins principales. St FRANçois DE SALES1 Def. de ta Croix, 1V - . Dieu a princireale.raent establi le Mariage pour la production et honne.ste nourriture des ennuis, et c’est sa premiere fin. La seciionde est accidentaire. ID., Vie devote, II I, 38. Qui arrive fortuitement, qui n’a qu’une exis- . tence temporaire. — Car si le ciel csmeut pa_r son cours circulaire La Flamme, l’Air et Mau, c’est chose accidentaire. J. nu CHESNE, Grand Miroir du Monde, L. V, p. 160. — Car la Fia.mme n’est rien qu’accidentaire feu Qui su.bsiste en Uri corps. ID., ib.., L. V, p. 168. — Endurans avecques pa- tience et longo.nimité le mal venant à cause de leurs peehez qui ne peut estre pour tousjours, n’estant qu’ateidentaire et. diabolique. LE LOYEll* des Spectres, VIII, (En médecine.) — Lo. resolution d’une partie CRUSO CüilVtliSiOrt neeidentaire à l’autre. Amurt, PA ne., VIII, 11. — Reste à parler hriefvemeni de fuivre accidentaire. ID., XX, 1, 25, var. — Icelles evacuations ne sont pas tousjours cri- tiques, mais symptomatiques ou acciclentaires. In., XXIV, 40. Aecidental. Qui n’est pas essentiel. — 11 est uxpeclient (le monstrer icy, non seullement quelles sont Ies indulgences, comma ils en usent : mais du tout que c’est à les prendre en leu.r propre et meil- leure. nature, sans quelque qualité du vice occi- dental. C’ALvui, V, p. 33-1. — Si 1a mort ayant son origine. de la clieute Photrime est oc- cidentale, la restauration acquise par Jesus Christ appartient. aux rnesmes corps, qui sont devenus mortels par le pc.., chÈ.i. ID., ib., 111, xxv, 7.— Le donner a.ctuel est. plus grand que le pu t-ntiei, J’in- terieur que l’exterieur, le substantid que l’acci- dental. MONTAIGNF..„ trac], de R..’,..ym.0, : “." SEB0N1 — Cette cy [la spirituelle beauté] estoit icy principale : la corporelle, accidentaie et se-conde. ID., Ess., 1, 27 (1, 233). — L’esprit a_ ses maladies, ses defauts… les uns sont accidentaux, et qui luy arrivent d’ailleurs.. CnARRoN, Sagesse, Qui n’est pas habituel, qui se. produit fortuite- ment, par accident.— En ces tenebres parfondes, et en maintes autres bru’i'nes occidentales, le Ires- resplendissant Escarboucle de SOn experieni., L.„ ha surmonté lespesseur des noires ombres de toutes ses adversitez. LEDITAIRE DE. BELGEs, Cou.- roilne Margaritique (IV, 151). — La disposition occidentale qui luy estoit o.dvenue par trop hu-. mer de puree Sep tenibraie. RAI% F A.LS II 7, — Si l’empeschernent de la langue ne vient. point d’un vice naturel ou occidental, mais d’une obstina- tion de ne vouloir respondre, je m’efforceroy par tous les moyens (le ce monde qu’il parle. Lo uv EAU. trad. des Facetieuses Nuits de ST RA.ÉFA ROLE, IV, 1. — Une mort non occidentale ou fortuite, mais premeditee, pourpensee et deliberee. MoriTAEGNE, trait de RAY mem) SI : BON, ch. 259. — ri se faut servir de ces commodite.z accidentales et hors de ni e n e : n tant qu’elles nous sont plaisantes, • mais saiLs en foire nostre principal fondement. ID., Essais, I, 38 (I, aos). — [Le.s Stoïciens] res- pondent, que ce mouvement de Pame est extra.or- dinaire et de.sregié, venant en nous d’une impul- sion estrangere, occidentale et fortuite. ID" II, 14 (Il, 393). — Pour éviter les autres incommoditez accidentales, que le mespris des hommes luy pour- roit a.pporter. ID., II, 16 (III, 3). — Je corrigerois bien une erreur occidentale, de quoy je suis plein, ainsi que je cours inadverternment mais les im- perfections qui sont. moy ordinaires. et cons- tantes, ce seroill, trahison de les osier. In., III, 5 (111, — Soit sur les ordinaires necessités, soit sur les aocidentales. O. DE SERRES, Theatre d…4- Vl 14. Accidentalemelit, Pa.r l’effet des événements extérieurs, et non par l’effet de la nature. — Bien que Ie.s hommes soient uns et pareils., quant à leur nature, si reçoivent-ils occidentalement. de rine- qualité en —valeur et en. pris. Mo NTA [Ut’E, trad. de ftiii.Thickxn SE, e0N, ch. 61. — Ce n’est donc pas proprement, mais accidentalement, qu’elle nous cause ce vertueux desir de profiter en vertu. FRA ri-çois D’AmBoisE, Dial. et Devis des Damoiselles, 11, 262 ro,. Relativement à te qui n’est pas essentiel. — Considerez accidentalement ils se peuvent appel- ler drogues Rui guerissent les estourdissemens de l’ame. LA NOUE,. Diec. peA. et mil., XVIII, {P. 397. _Fortuitement.— Depuis, Henry prospera telle- ment, Qu’o.ut Acquitaine accidentallement. BoucnET, Epietres familierce Traverseur, 1. — Et si perdray tout net l’usag„e des vrayes utili- tez, qui accidentalement la suyvent par fol& ? lef r>rir — T II, 16 (HI, 13). pluspart desquilles maladies [des vignes] viennent acLidentaluinent, ou du temps, ou d’imprudence. O. DE SE" ELRZSI Theatre d’Agric., 5. Aceidieux. Insouciant. — [La Mort] Adverse, ague, ardante, agonieuse, Accidieuse, avare, am- bicieuse. Anc. poe. franç, , XIII, a92. Accipe. Maistre Accipe (nom donné par plai- santerie à celui qui veut prescrire comme un mé- decin). — Dictes-vous vray, maistre Accipe ? — Pour mieulx &mener bonne vie Vous serez gail- lard assouvye prenant ce bon recipe. DE CoLLEmY rd, Dia1. de deue eniaris (p. 104). Accipier. Recevoir (mot forgé pour-railler les latiniseurs). — Les unes, pour tes divices, pre- tendent raccipier pour cenjuge. Epistre du Ly-mosin, dans RABELAIS, III, 275.

Accognoistre, Faire accognoistre. Faire con- naître, faire savoir. — En quel lieu peult e.I encore estre? — Je vous le Leray acongnoistre Devant que de moy separer. Sotties, II, U3. — Et de sa part, ll me fart accognoistre a ii..-oluntÉ, son pays, et son estre. F. HABEB.T, Voyage de oinine riche. — l Iês puis d'un puis dia.utre fera Jupitêr, ohé vrenourri, Peurs' oz uméins mortéls ne se têt ako- noêtre sa pa.nse. BA.ir, fié Bezognes d'Eziode (V, 342)+ Accointahl ee Accueillant, aimable, gracieux.— J e me sça.urois bien rendre à. chascun accointable, Et fa.çonner mes n-kœurs aux mœurs du temps qui court. Du BELLAY, Regrets, — commencea à devenir presumptueux, et à tenir plus de gravité qu'il ne souloit auparavant, sortant. des termes de Prince' courtois et accola la_bie à tout le monde, AblyoT, Romulus, 6. — [Aristides] se monstroit le phis familier et le plus gracieux qu'il pouvoit envers e-ulx, rendant semblablement son com- pagnon accointable à tout le monde, ID„ A ris- tide, 23. — Si estoye-nt les Capitaines d'Othon plus accointables et plus gracieux à, traitter et parler aux villes et aux hommes privez et particu- liers, que n>estoyen I. pas ceulx de Vitellius. ID., OthOne 6. — Il n'y aura point un despit pour nous estranger de nos prochains : mais... nous serons faciles et accointables, (.ALVIN., Sem. sue rEpisÉre aux Galafes, 317 (LI, 48). Cretee, ami aux Muses accointables, Tousjours aimant les carmes de]ec- tabics+ Dis MASUnE5-1, Eneide, p. 487. — Or n'oust il de rien qu'il eust ainsi esté gra- cieux, accointable et humain, s'il eust eu aupres de luy un chien qui eust effroyé et chassé ceuIx qui eussent voulu recourir en franchise à luy., Agi ici, Demandes des choses romaines, – Estre sobre en habits, estre Prince accointa.ble, Et n'ouïr ny fia-Leurs ny menteurs à la table. RorisAnn, Bocage royal (III, 202). — Un coeur femiriin, Qui doit estre tout benin, Humain, cour- tois, accointable. P. DE BRACII, Foui es s_Med., L. I, Ode. — Accointables nymphettes Et en toutes beautez uniquement parfaites. Guy OE TOURS, Paradis d'Amour (II, 20). (En paillant des manières, de la mine.) — L'unie luy mimes'. une bea_ulté notable, Ung clair esprit, une grace acointable. AILe. Poe.. franç,, I, 231. — Te voyant ]'autre jour chez mon pore à la table, Sans barbe et chevelu,. de visage accointabIe„ Jeune, doux et courtois, tu me guignas le coeur. RoNsmili, Hymne de l'Esté (IV, 306). — Ou bien soit vostre, maintien Difficile, ou accointable, Tonsjours, Dame, je vous tien Beaucoup craintes et. plus amiable. PONTUS DE T À Rli, Nota). ŒL(1), Chançun_ (p, 173), — Tant me plaisoit, son acueil accointable, Tant la douceur de sa grace traitable. BAÏF, Poeme$, L. IX (II, 423). — Elle a sa race amiable. Sa façon est accointable, P. DE BRACH, POelneS, 1J+ He Ode de la Paix. Mal aecointable. Dépourvu de bonne grâce; — Sa cholere qui estoit impatient», et sou obstination inflexible de ne vouloir jamais ceder à personne, le rendoyent mal accointable, et mal propre pour vivre et converser entre les hommes. Am Y OT, COTiOtall.1 t.— Quant à Nicias ses richesses le rendoyent envié, et trouvoit on sa maniere de vivre trop estraq,re, d'estre ainsi mal accointable, et si peu populaire comme{il estoit. ID-1 Nking, t t. — Combien qu'il fus!. fort doulx mai et fort hun de sa nature, st est-ce qu'à le voir au visage, il monstroit estre austere et mal accoin- table. ID., Phocion., 5. — II n'y a rien si contraire à l'amitié!, rie si mal accointable, que liestre fas- choux, chagrin, tousjours reprenant, et Lousjours se plaignant, ID.} Comment discerner le flatteur d'avec l'amy, , 2. — I IS prennent... un visage refron- né qui ne rit jamais, austere, mal-gracieux et mal-accointable. In+, De l'Avarice et conorg'ie ise d'avoir, 7 . Accointance. Connaissance, Kquentation, -- Ceste Thargelia e,stant belle de visage, et ayant borine grace, ONee Un esprit vie, et. doux langage, eut, l'accointance de plusieurs grands per- sonnages de la Grece. Amy eT Péri sr24. - Mon pore..+ rechercha. avec grand soin et despence Fac- .cointance des hommes doctes. MONTA1GN E I 1,12 (11, 14'2). — Nous voyons les cheva_ux prendre. certaine accointance des uns aux autres, jusques nous mettre en peine pour les faire vivre ou voyager separernent. ID.. ib. 01, 104). — Le grand sultan Soliman... J'envoya recherchez. d'ami- tié et a.c.cointance. linANTôm.F..., Cap. franç., l'ad- mirai de Chastillon (1-V, 207). Accointe. Amie, amante. —lF Ille, soyez on habit courte, Et vous parez de grands vertus Sans faulx semblant, ne ris, n'abus Faire à ceulx dont estes aceinte. Ane. Poés. franç., 11, 19. — Dame Venus ton accointe lita rait faire. ceste, nuict un beau chef d' oeuvre. LEMAIRE DE BELGES, ililter.7 8+ — Elle [Venus] est trop amoureuse et ac- cointe de Mars, le grand Dieu des batailles. ID., Concorde des deux Langages, Prolôgue. (Adj.) — Union. Concorde, simple..+ frater- nelle, conjointe ou accointe. M, DE LA Po Epi- Accointé (subst.). Ami. — Ce petit amas de rymes... lequel, en le lisant> sera suffisant,., de la faire regretter non seulement a ses accointées, relais aussi à toute personne de. vertu+ l'ou•oiNE n u Mo u rr1N# au.A! Dames Lyonewises, Préface des mes de Pernett.e du. Guillet. Amant. — Apollo envieux de lhonneur de Ve- nus, et pour causer despit et stomachation à elle et à Mars son accointé... refit signe de la main pour obtenir silence. LIEllpfAIRE DE BELGES, Iiiusfr., I, 34. Aceointement. Liaison. — Le venir} l'ouyr, Je parler, le touche.r Finoient le but de mon conten- tement, Tant que le bien qu'Amantz ont sur tout cher N'eust moques liou en nostre accointement. -1‘1_ AuRICE SIC:EFE7 Deir, Accointer (trans.).. Aborder, fréquenter. — Dante Prudence print la ires sale duchesse parta main, et dame Espe.rance acointa sa tres cluiere Mlle} e L toutes les aultres vertus les suivirent deux a deux. LEMAIRE DE BELGES, le Temple d> Honneur et de Vertus (IV, 235). — Ses meurs aiii,Yoyent de nature une certaine haultaineté et austerité ma- laisetr à abborder e t malgracieuse à accointer. AMYOT} Dion, 8. — Je peregrin.e... non pour cher- cher des Gra.scons... je cherche des Grecs piustost, et des Persans : j'accointe ceux la, je les considere. MoNTA.icru.., III, 9 (IV, 99). — n les fuyoit comme personnes excommuniees.„ personne ne les saluoil ni accointoit. ID., HI, 12 (IV, 193). — je ha y ceux qui su.ivent. le vice, Et leur deffe.ns de m'accointer. DE.srioaTEs, P.F. de David, 100. Se lier avec. — Ledict Seigneur de Bonnivet accointa peu à peu ce Gentil homme par telle doulceur et finesse qu'il ne s'apperceut de liocca.- s'on, mais l'aima si pa.rfaictement qu'après sa Dame c'estoit la créature du monde qu'il aimoit le plus. M4RG. DE NAV" Heptane" 14. — En sa jeunesse accointa le Capitaine Chabrias, et le suyvit., apprenant de iuy beaucoup de choses appartenantes au faiet de la guerre, et reciproquement aussi le corrigeant de quelques imperfections qu’il avoit de nature. Am vo.r, Phocion, 6.

— Amy, qu’en la prime jeunesse Vacointay chez le bon l’usait. Poemes, Li. IV (II., 202). Se familiariser avec. — Il appartient : à un seul ocrates, d’accointer la mort d’un visage ordi- naire, s’en apprivoiser et s’en jouer. MoNTA1GNE, III, 4 (III, 303). — Peu y a qui considerent les .maux en eux mesmes, qui les gour Lent et accointent, comme fit Socrates la mort. CHARBON, Sa- gesse., III, 29. (Dans ta phrase de Montaigne, accointe, — peut aussi bien signifier aborder, mais Charron, qui imite Montaigne, donne au mot le sens de se familiariser avec.) Avoir des relations d’amour avec qqn. — En tel païs portent pour marque d’honneur autant de belles hou pes frange.s au bord de leurs robes, qu’elles ont accointé de masles. MorvrArcm., 1, 22 (I, 131).. Disposer. — Si faut il, troupe eshaudie, Que je die Noir m3.-steres esba.udiz, Les celebrant sur ]a • harpe Weil écharpe Phebus m.’acointa jadis. O. Dr. MAe : NY, Gayete2., les Martinales. S’accointer de. S’approcher de, s’unir à.— Et la Veau se joint à un Amant Comme le fer s’ac- cointe de l’Aimant.. J. PAssERAT, Œtw. poet., I, 3-1. Aborder, entrer en relations avec, fréquenter. Cestuy marchant print dévocion de faire dire une messe toutes les !.iepmaines, et s’accointa d’ung prestre, appellé Jehan, qui luy di- soit sa messe tous 1*. ; samedis. Nrcoi..A.s TROYÉS, Grand Parangon, 30. — Et tu eusses suie y peut entre Non une fois, mais raille fois, Les Cours des Papes et des Rois, Sans t’accointer d’un si bon maistre. RoNsA.Rni Odes, V,. 24, — En disant. que Job s’a.cointe de Dieu, il entend qu’au paravant il s’es estoit retiré. CA.Lvms, Serin. sur le liv. de Job, 86 XXX IV, 315). — Depuis qu’il eut esté esteu capitaine, jamais il ne se trouva au conseil avec ses autres compagnons, ny jamais rte s’approcha ny ne s’accointa d’eulx. MelYoT, trad. de Di000ftE., XIII, 29. — Caton… s’accointa de Antipater Tyrien„ philosophe Stoïque… embra- sant l’exercice de toute vertu, avec une si grande, affection, qu’il sembloit proprement qu’il y Fust poulsé par quelque divine inspiration. ID., Caton d’Utique, Ii. — D’ernbas la troupe saincte autre- fois an-to-ureuse, Nous honorant sur tous, Viendra nous saluer, s’estimant bien-heureuse De s’ac- cointer de, nous. Ro Ns rup _Amozirs diverses, Chan- . son’à (I, 3fi5), — Hante les bons, des meschans ne Vacointe. PIBIIAC Quatrains, 35. — Une femme… s’estant à son lever accointée de ses voisines comme de coustume, leur laissa couler quelque mot de recommendation de ses affaires, TA rGNE, II, 29 (III, 122). — Et des trompeurs qui masquent leur courage, Je n’a voulu tant soit Peu m’accointer. DEsPort.TEs, Ps. de David, 25. — Fig.. : [Euripidesi conseille et commande aux gou- verneurs de fouir l’ambition comme une trespes- tilente et mortelle furie à cent’qui s’accointent d’elle. A m YOT, Sylla, 4, l’1"14-1CCUinter de. Avoir des reia.tions d’amour avec. — La 1)te.sse Venus daigna bien sacoirder de Iuy, tant quil engendra en elle le tort Eneas. LEMAIRE DE BELGE, 5, Ji/ 11, st r I, 22. — Celui pre- "nier qui de moy s’acointa., Avec.’sa mort mes amours emporta. Du BELLAY, Eneide, IV 342). — Ii s’accointa de ceste Laurentia, et l’aima tel- . lement, que depuis venant à mourir, il la laissa son heritiere de plusieurs grands biéns. AmyoT, Roneuly_s, 5, — Ln premiere Dame de qui Alexan- dre s’accointa en _Asie, fut Barsine, fille d’Artaba- zus, de laquelle il eut un fliz qui fut nommé Her- cules. ID., Eumène, 1. S’accointer à. Se familiariser avec. J’a y au moins ce profit de la cholique, que ce que je n’avoy encore peu sur moy, pour me concilier du tout, et m’accointer à la mort, elle le parfera. MoNrAiGNE, II, 37 (Hi, 201). Accoisement Apaisement, calme. — Fo cœurs, par les promesses sacrees que la divine Bonté nous a faites, demeurent tout à fait a.ccoi- sés. Et cet accoiseinent est la racine de ta tres- saincte vertu que nous appelions esperance. st FRANÇOIS DE SALES, Amtir de Dieu, II, 16. — Par un certain accoisement et repos que leur es- prit prend en elle [la présence de la personne ai- niée]. In., ib., VI, 8. — Toutes Ies puissances de nos aines entrent en un aggreabl.e repos, avec un accoysernent si parfait, qu’il n’y a plus aucun sen* tinrent que celu y de la volonté. ID., ib., VI, 9. — c sacrifice a esté appellé le sacrifice d’accoise- ment et de pacification. ID., Sermons recueillis, 30 {IX 28n Ac viser. Apaiser, calmer [au sens matériel’. — A ces chansons les chesnes °Teillez Abaisseront leurs chefs esinerveillez.„ Et par les prez les es ton- nez ruisseaux Pour t’imiter avcoiseront leurs. eaux. R.oNsAan, Pocme8, L. II (V, 262). — Le Beril que je chante, est une pierre fine, Imitant le verni— gay des eaux de la marine, Quand les fiers Aquilons mollement accoisez Ont fait place aux Zephyrs sur les flots reposez. BELLE AU AMOUrS des Pierres pretieuses, le Ber i1. — Calmez la mer, accoisez la tempeste„ Et ma navire avoyez d’un bras fort. _BAÏF, Poeines, L. II (II, 85). — Et toy, Perec Eternel, qui d’un mot seulement Accoises la fureur de liondeux Eiement. Du BARTAS, ire Se- "naine, 5e Jou’, — Visitez ceste mer par mes chants acoisee. ID., ib. — I uL pren pour m’asservir cet arc tant. redouté, Qui de Jupiter mesme accoise la tempeste. DESPORTES, Amours dllippoiyie, la. — (Au sens moral.) Tou Sour et tous ours j’aper- çoy Une grande tourbe apres toy Tachant d’apai- ser ses querelles. 0.. DE, MAGNY, OdfM I, 87. — Encores vous faut.-il d’un courage adcloucy Com- ploter quelque fin à ce discord icy Vous devez accoiser ce turbulent orage, Et sauver par pitié le reste du naufrage. H.. GARMER, Forcie, 875. — Accoisant et flattant les Mens felonnes Des Tigres affamez, et des ileres Lyonnes. BELLE AU, itenours des Pierres precieuses, les A MOILFS de — Le priant [Dieu)… D’accoiser en nos cœurs les passions diverses Qui naissent du limon de nos humeurs perverses. DU HANTAS, 1 Se- maine, 4e Jour. — La France en partis divisée Sent enfin sa rage accoisée. DESPORTES., Diane, L. Complainte. — Il nous faut la triste chan- son Dont accoise son marriçon La gente Philo- mele. R. GA a ritEn, Marc Antoine, 328. Mais tout cela ne peut accoiser les regrets Que j’a y de veoir un Juif grimper sur les degrets De ce Palais Royal. P. MArrumu, Aman, 111 (p. 72). — S’il est expe- (lien t. do vous plaindre à quelqu’un, ou pour rente- dier à l’offense, ou polir accoiser vostre esprit, ïl faut que ce soit à des anges tranquilles et qui ayment bien Dieu, St FRANÇots DE SALES, Vie devole, III, à. S’occulter. S’apaiser, se calmer. — Le doux Ze- phyre un doux souspir de.s.serre, Et tous muets s’a.cco.isent les ruisseaux. RONSARD, Arneurs 67— cassandre. _ Pa y donc, fay donc, Amour, qu mes douleurs s’apaisent, Que mon feu eamortise et mes 5011SpirS S58.CeoiSerit. BELLE A Ui BergeriA 2C fourni, Eclogue sur la guarison d’Amour. Le murmure des eaux leurs cours arnmoncelans Par les champs ravagez, ne bruit de telle noise Que ce chaos bouillant q-ui dans rnoy ne si’accoise. Am. JAMYN, Poesies, L. V, 165 vo. — Mon coa.ur s’esgaye et ma bouche n’est close, Voire rua ch.a.ir s’accoise en seureté. DESPORTES, PS— de David, 15. — L’ante recueillie en son Dieu, pou rquoy, vous s’inquieteroit-elle ? n’a. elle pas sujet do s’ac- coiser et demeurer en repos ? St FRANçois DE Sm, Es, Am-our de Diee..e, VI, 9. — La. guerre d’Ita- lie, par les grandes despense.s intérests des princes, s’accoise. AuBLoNÉ, Hist, Univi, I, 13.. Accoit. Acquiescement. — Combien que cha- cun des autres pays y— eust donné liberallernent son accoit, neantmoins les deputez de Flandres… de- mand.erent jour de retrette sur le fait de la re- cel : ilion de raadicte dame. LEMAIRE DE BELGES, Chronique annale (IV, 491). .A.cicoI. Accolade. — Mon col, qui eut Paccol de chevalier, Est aceollé de trop mortel collier. N[A- ROT, Etegies, 22 (C’est Jacques de Semblançay qui parle). Accolement, Accoler, v. Aecollemeul, Ac- Accolerye. Embrassement. — Relever fault son amy quant il elle, De cu.eur entier 4-bn doulce a_ccolerye Raison me rneult. R. LIE C01.1 n Ej Ron-deaux, Accollée. Accolade, embrassement. — Frere Ja.n de pari le diable, l’acollee, mon arny. A mu y la brassee… que je te esrene d+, — force de Vacoiler. Ii.AnELAis, I., 39.— Mille bons jours viendront de tous coste7….. Lors que de chere et grandes &cep- lees. MA Poo-r, Epistres, 43. — celle fin que… Ca- nope je puisse estre accollant, Qui en ta lettre est. pa.r toy recollée, Et que par toy j’aye son accollée. Jr Bo irCHET, Epistres lame. du Traverseter, 65. —- Par trois fois ressayay d’arrester vollee, Luy donnant de mes bra.s une estroite accollee. BER-T A UT tra_d. du 2e livre de 1’Eneide (p. 280). (Spécialement.) L’accolade die la chevalerie. — Ce Prince Sarrazin desira d’avoir Paccollee, par la main de ce vaillant chev.dier Chrestien. FAU-CH F.Ti Origines des chevaiiers, 1, 1. Acconement. Embrassement. — Venez, venez plustost donner contentement Par un plus dou- cereux et long accoliernent. GREvIN, l’Olimpe, p. 12. — Tousjours je desire Appaiser ce plaisant martrire, Qu’elle pourroit aucun.ement Contenter par accollernent, L. II de l’Olimpe, p. 263. — Approcha.nt de Monfort, les citoyens venoient, Qui d’un accolement Saluste bien-venoient. P. DE BRACIT Paernes et Mes-1., L. 111, VDyage en Go, 1/47- cogne. — Alors que tu entortilles Mon. col où tu. te pandilles D’un folastre accollement. GUY DE TOLIRS Mignardises amoureuses (11, 37). — Me proposant aller a.ux desirez accollemens, aux chers ernbrassernens de ma très douce amie. LA Fu-VEY le Fidelle, IV, Li. Aecolier> Embrasser en mettant les bras au- tour du. cou ou du corps. — Les meres larincly.rins de joye non esperee, coururent aux colz leurs treschers enfans, pour les baiser et bienveignier et les pucelles accollerent doucement leurs ires- desirez amis. LEMAIRE DR BELGES., I, 23. — Comment te va ? — Pa.r le corps bleu (beau sire) Je ne te le daignerois dire Sans t’accoller. Çà ceste eschine De l’autre bra.s que je Ves.chine De fine force d’accola_des. MA ROT„ Die de deux amou- reux, — Theagenes bouillon d’ardeur, et enra- geoit de combatre, de sorte que Chariclea, et [’Roy, eusrnes bien à faire à le retenir, en l’acconnt. yoT, H ist. 2Ethiop., L. V, 59 1.70. — 11alicorne feta de tous festoyé, salué, et. accollé à double rebras. RABELAIS„ IV, 4. — Ainsi tout mignard l’enfant nice Entre les bras de sa. nourrice La baise et l’a_colle cent fois.. BA : iie, Aïnou, de Francin, e, L. IV (I, 268). — Tousjours il m’accoloit d’une chaude ambrassée. Rom A RD Hyrnne de l’Esté (IV 205). — Si fut un spectacle fort. plaisant aux yeulx de ceulx qui ; y turent prescris de voir… les entre- veues et caresses des a.mis qui s’entrembrassoyent et accoloyent arnia.ble.ment. /es uns les autres. Amïo’r, Antoine, 35. — 0 la_ pitié de voir les meres desolees, De leurs piteux enfans tendre- ment acoIee.s, S’en aler d’huis en huis leur vie que- [’m'Ader. BAÏF, Poemeg, L. V {II, 226). — Ceste Andromache, à. qui l’estomac fend D’aise et de crainte, accolloit son enfant A plis serrez comme fait le lierre Qui bras sur bras les murailles en- serre. RoNsAlt.n, Franciade, L. I (III, 33). — A quoy cet euil qui luit S’il ne eaproche ? à quoy ces bras s>ilz ne m’accolon I ? A I_FBi(.. ; rd, Prirntems, 40 (III, — ào me dresse la teste, et mes deux bras je rue Pour cuider rembra.sser, niais l’ombre disparue Me frauda. tromperesse, et l’accolant souvent Je me trouvay tousjours n’accoler que du vent. H. GARNIER Cornelie, 706, — Je vouloyluy respondre alors qu’il s’envola, Et mon embrasse- ment rien que vent n’accola. 1)E…s’ion-Es, Elegie.s., L. II, Cleophon, — Thcoxena… aceolIa_nt cl-ea.u- de.ment son mary Suyvons ces garçons, mon ainy, et jouyssons momie sepulture avec eux. Et se tenants, ainsin embra.ssez, se precipiterent. MoNTAIGNE., II, 27 (III, 113’. — La comtes.se… remercia le roy, et puis vint. devant. tout le mande baiser et accoler de bon cœ.ur sort filleul. BRAN- riiÔfin Fi, Dise. sur les Duels (VI, 248). — Quiconque, viendra à ma porte m’annoncer la guérison du roy mon frère, tel courrier, fût-il Ias, arassé, fangeux et malpropre, je Pyray baiser et accoller, comrae le plus propre prince et gentilhomme de France. I)es Dames, part. I, Marg, , reine de Nay. (V111, 119). — Lors se tournant vers mov, Wang : plie à tour de bras, et tout petillant. Doux comme une espousee, à la joue il me baise. REGNIE.B., Sat. 8. — Les _bras qui son col plus n’ai.— coIent„ Tragiques., 1 rIV 45). (Au figur6..) — Aussi affin qu’encor un coup raccolie La court du Roy, ma maistresse d’es- colle. MAROT ! Epistres, 43. — Je ne te prie pa.s de me faire enroller Au rang de ces messieurs que la faveur accolle. BELLAY, Regreis, 96. — Si tu n’accroies la mort, au moins tu luy touches en pa.urne une fois le mois. MONTAIGNE, 13 (IV, 2FÉ7). — Jà la vigne amoure.use ;..lccole en mainte sorte D’un bras entortillé son mary qui la porte. Du BAHTA$., ire Semaine, 3e Jour. — [Le herre I corrompt et ruyne la paroy qu’il accole. MON- TAIGNE, I ri 10 (IV, 1-26). Accoler qqn de qqch. Lui en entourer le cou. — C’est le sainct nom du pape, qui accolle Les chiens d’Enfer (s’il luy plaist) d’une estolle. MARCFT, l’Enfer. Porter sur le cou. — S’il me faloit acoller un joug si rude, quo d’estre tousjours occupé apres toy en ces spiritualit.ez, je ne le porterois gueres loin sans le. secouer, et gagner les champs. Trad. de GSLLL„ Disc. fantast. de /cadi ?. Tonnelier, Disc. 10 (p. 335). Acconetter. Prendre par Ie conet.— Ung des miens accolletta celuy qui portoict l’enseigne, mais il se deffict bravement de lu : ±, r, et sauta dans le ChOlnin. MONLUC, CoMenenli, Li II (I, 425).

Accolt, v. Accort.

Accombler. Combler. — Ottroye moy, je te prie, ô Boy Jupiter, que cestuycy qui rra ha accom- blé de tant de maux, soitpuny selon ses d01.1-w- rites. LEta A IRE D F.. BE ToriES, IlietStr., I I, Porter au comble. — Je vous supp.ly, accornblez vos effors A ce coup ey. COLIN BucatEn, Poesies, .107. Acconibié. Rempli+ — Si Mort est Here, et ses faits desreiglez, Si est Amour dangereux et fa- rouche, Et tous ckux sont d'inconstance. accomblez. LE mAIRE. _lit BEt.GEs, let Conte de Cit,pitk et d' Atropos (III, 42). EsÉre accomblé de ses souhaits. Les voir accom- plis. — Or estoit oile [Hélène] alors... toute envi- ronnee de pompe et de delices royales, accomblee de tous les souhaits que femme de prince sauroit demander en ce monde. LEMÂ1PLE DIE BI.ILGSSI ilittStr., II, 4. Accommencer. Commencer.— Je seray forcé e recepvoir la mort ja acommencee, MAuRicE SCÈVE:, let Deplourable Fin de Fia effet eh. 43. — Si les oeuvres sont. esthnées en elfes-rnesmes, elles ne m.enaceront pas moins l'homme de rire de Dieu par leur imperfection, qu'elles luy tesmoignwiont sa benevolence par leur pureté tellement quelle- ment accommencée. CALvIN, VI, p. 290. Les fideles, cependant qu'ilz sont environnez de leur chair mortelle, sont encares pecheurs, et leurs œuvres seulement acommencéese ID-1 ib., \fi, p. 408. — 11 semble aussi qu'il vous ait reservé les aultres moic.ns d'amener à perfection ce qui] luy a pieu d'accommencer. I D lf.ttres, 3950. — J'acommence mon oeuvre par l'exalta- tion d'aucuns grands capitaynes. BRAN7ÔNEI Cap. estr., Charles (pin, Cl, 9, var.). — Il delria et fit signe de la main avec. le gantellet, et de la voix, au capitaine La Mole., d'acconilnencer le combat avant les autres. ID., Cap. estr+, Alislterand Man- druzzo (1, 347-348. — Ainsi ledict prince accorn- mença la guerre. Ire., Cap_ /rami., le mareschal de Vieilleville (V, 52).. — Elle accommençoit ses pro- pos toujours par l'amour de Dieu. ID., des Dames, part. II (IX, 582). iAvers un infinitif complément). — Fiamette... acommença a regarder, MAuRICE SCÈVE r la Deplourable Fin de 'lao te, ch. 17. — Quant. ilz acommencent a aymer. ,, ib., ch. 19_ — Eux se mirent à. luy jettera force 1..au béniste... et accom- mençarent après à faire hiurs exorcismes et orai- sons. BRANTÔ/i1E, Cap. este., le moresekal d'Es- trozze (1I, 256). — Souvent en vers j'aceommençay d'eserire. VAsQuir.; PHILIELTI trad. de PETHARQUE, L. 1, S. 5. (Sans complément.) —I l faut maintenant ve- nir à nos braves François.... Et pour mieux accom- mencer, je viens a nostre brave et gentil Foy Charles VIIIe du nom. 13n.ANTibIE, Cap. cari, le mareschal d'Eserozze (li, 282). eaccornmeneer. Commencer. — Là_ où s'aceorn- mança. un grand combat et si furieux, qu'on oust digit que ce fût esté à bon escient. BBA rirrô M ri, Cap. franç., te grand roy Henry11 (III, 255 Accommodeible. _.4e-columodable à. — Que l'exercice soit un, accommodable à plusieurs et à tous, qui. est le propre office de la gymna.stique. L. LE Roy, trad. des Poliliques d'ArusTorE, IV, L — Le proffiet et Putilité luy est accommodable [à la créature], non pas l'honneur. MONTAIGNE, trad. de RAYMOND SE.noN, ch. 181, — Plutarque a les opinions Platoniques, douces et accornmo- clables à la société civile. ID., Ess›, I I, 10 (11,115). —Chacun i qui mieux mieux, va plastrant et con- fortant cette creance re.ceue, de tout ce que peut sa raison, qui est un mil sou.pple contournable et accommodable . toute figure. In., II.. 12 (II, 290), — [La raison] C'est un instrument de plomb et de cire, a.longeable, pioyabie, et accommodable à. tout biais et à toute mesure. IDi, il?. 01,ue), Accommodateur. — Quant. à ceste accommo- dation d'oreilles, dont vous avez parlé naguore, comment se fait-elle? y a-il maintenant en la cour des accommodateurs d'oreilles?... Ou bien ceste accommodation d'oreilles se fait-elle point par le moyen de quelques pendants qu'on y attache? H. ESTIENNE:, 2e Die du Lang. rai ç. (11, 26•). Accommodation, v. Accommoder. Ac commodément. Dune. façon appropriée, convenable, commode. — Proprement et accom- modérnent parler des choses basses et petites. BuD E, Instii. du Prince, ch. 15. -- Il ne fault pas requerir d'elle Pa science harmoniqu el, qu'elle donne la cognoi7-sa.nce, et qu'elle puisse discerner, si. le poëte a biF.ri pris proprement et accommo- deement pour ex_emple en musique, la mode Hy- podoriene en. son entree. AMYOT, .De la Mzdisipe„ 33. — Nostre vertueux pere-de-fa.mille se main- tiendra gaiment en son mesnage, y vivra accommodérnent. O. DE SERRES5 Théâtre d'Agric., 'III, 17. _-grippa d'Aubigné blâme l'emploi de ce mot Encores voudrois-je, disoit maistre Gervais, que cette Grammaire Fust chastree d'une grande quanti Le d'adverbes, comme... spirituellement, ineffablement, accommodement... cet. accommo- dement est ternie de haute voilerie ou de gibe- ciere, ou style de bourreau pour raccommode- ment de la corde au patient. Faeneste, 11E, 22. Accommoder. Disposer en vue de la commo- dité ou de la beauté, rendre commode, — Pour accommoder ma maison, jé di liberlé dedans huic- laine dernolir iceluy figuier, RATIELÀ15 IV, An- cien prologue. — Je. luy dy... qu'il luy sieroit mieux.„ de laisser à son fils sa maison principale, car il n'avoit que celle-là de bien logée et accom- modée. MoNTLEG.Ne., I1, 8. (II, 84.). — J'accom- rnodois nia grave, agençois mon visage... Je von- lois sembler belle. Ft.r.GNIER, Phylis. Accommoder qqn de qqch. Lui fournir qqch, mettre( midi à sa disposition. — Themistocles... s'enfouyt une 'valet du royaume des Molosses, avec leport et aide du Roy qui le feit accommo- der de toutes choses. Amyot, trad. de DlorioRE, XI, 22. — J'en ay escrit à ceulx de Lectoure... et aultkes villes de mon gouvernement, qui sont sur son chemin, le recevoir et traiter humainement et l'a.ccomm.oder de ce qu'il auroit besoin. MoNwic., Leures, 140. — Ceulx de Tarbes ont grand ne-. cessité de pouldre.„ Je vous prie, Monsieur, les en ii•oulioyr taire accomoder de quelque quantité, laquelle Hz veuillent bien payer. iD„ ib., 239. — L'Empereur Claude... List Faire le canal Fncia, pour accommoder la ville de bonnes eaux. J. Bo- n [Ne RepUbliqUej VI, 2. — Voulons nous entre ay- rnez de DOS enfans?... accommodons leur vie rai- sonnablement, de ce qui est en nostre puissance. MONTAMNE, II, 8 (II, SI). — Il... pria ce jetu garçon de l'accommoder de papier, plume, ancre, cire et, cachet, pour faire une couple missives à quelques-uns de ses amis. Var. hiet. e tin., II.7g• Quant au Basteleur, i1 fut prouvou d'un estai plus honorable et fut accommodé de biens. BE- ROALDE rr EVtnvitts, Voyage des Princes tortu- nez, 52.

Accommoder qqn de qqch. Le lui prêter. — Ceux qui accommodent autruy de leurs biens, en de- n'eurent tousjours seigneurs, et possesseurs. {{sc| J. Bodin, Republique, I, 9. — Va-t’en chez mon cousin René, et luy dis que je, le prie bien fort qu’il m’accommode pour une heure ou deux de son pourpoint et chaus, - ; iLs de. satin incarnat. et de son manteau de tafias, il qu’il te les baille tout à ceste heure. Tou R.Nu.si.ti, les Contens> II, 6. — J’ay envoyé pa.r toute la. Sicile chercher argent d’em- prunt aucuns desquels nous en ont liberaleniient accommodé. F.. BRET1N, trad. de Lucurq, Epistres de Phalaris, 62. — Il s’advisa. d’escrire à M. Lain- pas, son cousin… et le pricit bien fort de l’accom- moder de son coche pour deux ou trois jours, T A — DOUROT DES ACCORDS] Apophthegmes die sieur Gaulardi I 1111, 143). — Je vous prie 111 acco 111 — modcr de dix escus, attendant mes coffres qui , sont encore sur le Rhin. Du FAIL, Contes d’Eie-irapel, 18. Accommodé.. Muni, pourvu. — [la No- blesse] en seroit plus aceonirnodee d’argent, et moins endettee. NCI.L1E] Disc. pol. ei IV, p.. 113. — A eur retour ils trouvent leurs maisons -vagues, desertes, ruynè.’, es., où il n’y a phis qup. les murailles, au lieu qu’ils les avoient laissées riche- ment meublées, et accommodées de toutes choses. Sali Men. 2e Ati’..ii.g ; de l’Imprimeur. — L’on s’en sert [de Phydromei.1 en plusieurs endroits iriesme vers les Ardennes et par tout generalernent, où (lentillons les Vigiles, l’on est a_ccommodé. de miel. O. DE Sliline.S, TieMere d’Agric., III, 15. Accommodé (sans déterminant). riche. — Je te mis entre mains tous tes biens, et Vay en fin rendu si accommodé e.t si aysé, que les victorieux sont envieux de la condition du vaincu. MoN- TkiGNE, I, 23 U, 148). S’aceotreinoder.. Se rendre semblable., se confor-mer. — Il n’y auret ordre de. tenir suspectes toutes celles qui. se fardent veu que plusieurs. ne le font que pour s’accommoder aux. a.0 tres. — ne se pourroye.nt elles passer de ceste accommo-dation ? ESTIE N N Dial., du Lang. franç.. ital›, I, 240. —-— C’est tou.chant u.ne chouse qu’il faut sça.voir, si vous voulez VOUS accommoder à la civi- lité qui est maintenant en vogue. — 11 y a trov.-..- jours de l’Accommoder en vos propos. ID., 11, 106. (Par eupliérnisme. S’aceomertoder de inch. Se l’approprier, le voler.. — J’attens qu’on face la lessive, Où, avec une main hastive, Je. grappe ce dont j’ay besoin… Je n’y songe point en malice, Car ce n’est que m’accommoder. Anc. Pués. franç., I, 97. — Chacun siaccomrnode de ces nouvelles gentillesses de langage comme bon Wy semble. — CELTopii. Commen.t entendez vous ce mot de S’accommoder ? — J’ay voulu dire que chacun s’en sert à sa poste. Or sçachez que ce mot s’accommoder, est aujourd’huy accom modé à toutes choses., On dit s aceninmoder de la bourse de queleurd., quand on y met les quatre doits et le pouce pour y pescher à bon escient. On dit, eactommader des habiis de quelcun. : s’accom-moder du cheoal de quelcun. Mesraes on dit s’ae-cominoder de la femme de relcu.n. Il. EsTgENNE, ler du. Lang. jranç. zial., I, 136. — On ne parla que des gens de guerre, veu que du temps de nos seditions civiles… il n’y avoit heure au jour qu’on n’entendist parler de leurs depori…riiens, et si n’y gueres personne. qui n’ait e, J. : Iit_lrimenté leur pillerie, qu.’ils appellent s’accommc•der.Grilm. BoucHET, 2.5e Seree (IV, 97). A ecommoder et. accommodation on t été des m.o ts à la mode. (cf. les deux alinéas précédents), CEL- 70PH. A ce que je voy, il y a beaucoup de nouvelles sortes d’accommoda_tions. — PalLAUS. Encores , y en a il une outre ceste-cl : quand on dit, l’a bien accommodé, e.n parlant crun que quelcun a_ura bien batu. Mesmernent se dira quelquesfois quand il l’aura_ tué. — Voila. une ocrornmodation horrible.. H. ESTIENNE, Die du Lang, franç. I, 137. — Ne vous ay je. pas dict par ci-deviant que ce mot Accoeremoder servet maintenant à tout ? ID., ib., 115 88. — CE LTOPH.’espererois bien me’J'OU- voir façonn.er. Il falet dire, Me pou- voir accommoder. Ne vous souvient il desja plus de ce mot, qui a esté tant de fois repeté ? 11›., 10’..). Accoramuniquer (e) de. Se mettre en rela- tions avec.— „Ainsi que les Litopiens s’accommu- ’liguent de gens de.. bien desquelz usent, aussi s’allient ilz de ma.uvais guarnement de quoy ilz abusent. J. LE BLOND tra.d. 1111 MORUS] l’Isle tri’Utopie, L. Il, 83 vo. Accompagnable. Sociable. — Jay perdu toutes les recreations et plaisirs du monde, en delaissant tous açcompaignables desirs. 11i1A URICE SC É.. F., la Depirmrable Fin de Flamete, ch.. 25. Lieu accompagnable. Lieu fréquenté., où l’on s’assemble. — Le bal, les festins, et les tables, Et sa. propre. maison, Les ris, et les jeux_ delectables, EL les lieux plus accompagna_bles 11 hait comme poison. ButrEr, ler Livre de8 Vers, Ode 22. Mal accompagnable. insociable. — QUE’. Si je per.siste à. entretenir ma sineerité., je suis dict mal plaisant ci, mal accompagnable. F. BRETIN, trad. de Lu ci N I)e ceux qui vif.rent à gages, ao. Accom.pagner. Associer, u.nir. — Il a accom- paigné la Divinité avec rhu.manité à fin de .soubzmettre l’imbecillité de l’une, pour endurer la peine de mort : en la. vertu de l’a.utre batail- ler à l’encontre, jusques à ûbtenir victoyre. CAL- v IN Instit., IV, p. 2e.14. — Toul ainsi que la femme est venue de l’homme… aussi les hommes sont maintenus par les femmes, Dieu les a tellement accompagnez, qu’il faut qu’ils se.nour- rissent en concorde aminble. lo., Serin. sur la pre- miere à Timothee, 18 ? L’II, 217). — Les Pa.yens qui estoyent du tout rejettez et profanes, sont accompagnez avec. les anges de Paradis. ID., ib., 28 (LE( F, 330). — Je pensois estre accompagnée avec une beste, mais vous m’avez donné pour mary le plus beau, le plus sage… et le plus ver- tueux jeune fils qui soit en ce monde, Loi %. trad. des.Facétieuses Nails STRAPARÇ>LE, 11, 1. Ëgaler, — Ils arnenoient de Troye a.vecques eux des feMmes que ies Grecijues n’accompa.gnoient ny en. grate ity en beaute. JEAN DE LA LAND131 tra.d, de DICTliS DE Cfri.-rt, L. VII, 133 ro. Accompagner de. Unir à.. — Je faisois a.ymer les jeunes pucelles, les jeune.s hommes j’accornpa- gnois les plus jolies des plus beaus et plus adroits, LouisE LAI% É 5 Debat de. Folie et d’Amour, Dise. 1. S’accompagner à. Se joindre à. —Celuy fuyant le triste oubly Au lac de Lethe ne se bagne, Mais aux immortels s’accornpa.gne I mrnortellement e.nnobly. BAÏF, Poemes, L. IV (I !, 219-220). S’égaler à. — _A_yant subjugué la plus part il est a croire qu’ilz [les Athéniens] prendroient encores plu..6. ; mal en gré que nous voulsissions reputer egaulx à eulx aux affaires comtnuns, et que nous seulz voulsissions nous accompaigner a eulx la ou tous les aultres leur obeissent. SEYssEL, trad, de TnucyniDE, III, 2, 81 ro. S’accompagner de qqn. Prendre qqn pour com- pagnon, pour compagne. — N’as tu daigné Vac- compaigner de moly, Qui suis ta sieur ? Du. BEL- LAY, trad. du tie Liv. de. l’E.n..eide {I, 372). — Ainsi le Preux s’acompagnant d’Orphee… pressé le rocher Thracien. BAÏF, Poemes, L. (il, F12). — C’est aussi une espece de lascheté, qui a introduit en nos combats singuliers, cet usage, de nous accompaigner de seconds, et tiers, et quartl. ;., Iu N- TAIGN E. II, 27 (III, 105). — Le roi de Navarre… s’estant accompagné… de quelques vingt-cinq gentilshommes, part avant jour du logis. Au in- IGNÉ„, Hist. Unie., XII, 22. S’accompagner dc. S’unir t — Si peut entre il esc-et que portant bien, bon amour à une. fille de basse estofe… je m’accompa.gne delle en mariage., ne dira soudai rli-rmint ce peuple, en ce par moy avoir esté commis un exemple de vraye folie ? PAsQui£R, le M..nophile. L. I (II, 711). S’accompagner avec. qqn, Se joindre à qqn comme compagnon. — Il rencontra quelques gens à cheval… avec. lesquelz, sans y penser, il s’accompaigna en devisant. LE Màço : rii, trad. de BoccAcE, Decameron, II, 2. — Le p, : entilhomnie faisant le guet., aussi test que Messire Rogier sortit de la ville, il s’accompagna. fort dextrement avec lu y. Io., ib., X, 1. — Selon sa grave infinie, il [J. C.] s’accompagne avec nous qui sommes bas et contemptibles, CALviN, II, mn, 2. — Regardez à la vertu invincible de tant de martyrs qui nous ont. esté donnez en exemple, et prenez courage a vous accompagner avec. si belle bande. Leilres, gI. — J’aperceu… deux compa- gnons avec iesquelz je m’a.compagn.ay faisant le troisiestne. LouvE.Au, trad. d’Apui… I. 1, — 11 vint à passer un fort beau jeune fils, monté sur un gentil cheval riehenv..nt equippé —, et ayant raid une grande reverence à Guerrin, te salua gracieu- sement en luy disant : « Certes, gentil chevalier, si c’estoit vost.re plaisir, je n.-Caccompagnerois volon- tiers avec. vous. 1 »., trad., des Facetieu_ses Nuits de STS.AipArtott., V, 1. S’accompagner. S’unir par mariage. — Cin- thien espousa en secret Liaikrinie, et en secret s’acca.mpagnerent. JEAN DE LÀ TAILLE,. le Negro- rnant, I, 2. — cognoistras urr jour que c’est se marier sans entre aymé… cherche t’accompagner avec qui L’ailne.-LATUVEY, la Vefre, I, 5. — Je serois hier aise que… allassiez pensant de vous accompagner avec une belle et bonne femme, pour vivre avee icelle et les enfans qu’il plaira à Dieu par sa grave vous donner. luk., la (’onsiance, III, 6. Accompagner intrans.). S’unir. —’Foy mosme, Jupiter…ayant accompagné. avec. los lilles et. femmes di ! inurtelle È,…ondition. F. BRETINe trad. de. Lucurq, Assem-biée des Dieux, 7. Accomparable. Comparable, —— 1l n’est Dieu à toy semblable Ny R loy accomparab.k. MAROT, Ps. de David, 35, — [Pandare et Hicias] en grau- Jour àdrnirables, Aux paternels sapins a.ecompa- raNes. Dis MAsuriEs, Eneide, IX 4.). 480). —-- L’homme qui est en honneur favorable, S’ii ne l’entend, il est accornparable A la jument qui meurt pour tout jamais. ILL, Ps. de David, 49. — Sa semence à tousjours liendray seure et durable : Et du ciel aux longs jours Son throno accompa- ih., 89.. — C’est mon Neoptoleme ae- comparable au x Dieux. A. JANly Iliade, XIX, Vi7 — Puis en ses riions vains Le soir est au matin en force accomparable. BUTTETI Tombeau de Marguerite. — Beautez à i na beauté en rien accomparabies, Fuyez, vaines douceurs, d’auprez rlrk ma. douceur. Auste ; NÉ, Printems, L. II, Qua- drains, — [La racine de buis] est bouillie dans l’ea.0 claire en grand chauderon.,. preparation accomparable au rouir ou naiser des 12.hanvres et fins., O., DE SERPLES„ Thé ore d’Agric., Vil. 10. Accomparager. Comparer, égaler. — Nul ne peut (, siire aceomparaigé au Roy Louys. rognant. SEYSSELe Louys XII, p. — Le Roy Pepin scat, t Cha.ries son fils._ sont dignes d’estre mis au rang, et aceouipa.raigez au Roy Lonys à prescrit rognant. In., ib, , p. 31. — Jupiter Ro boit point de nectar meilleur. — Ce vin est bon ; mais il ne fault pas aeomparager le vin de ce inonde au nectar de Jupiter. DES PERIERS, CymbaluM, Dial. t. — On Taie trop d’honneur à noz forces, les aceoraparageant à un roseau. CALli1N H. p. — Sainct. Augustin aeomparage en quelque lieu la vol un de l’hoinme à un cheval.., accomparage dlauitre part 1)ie.0 et. le Diable. à des chevaucheurs. ID., ib., II, p. 85. — C’est deshonorer la majesté. de Dieu… si on accompa- rage son essence infinie à une petite pieee de boys, de pierre, or ou d’or nt. Tin., ib., III, p. 129. — La parabole est vraye : où il l’aeomparage [l’Église] el un retz, lequel attire toute maniere de poissons. In., ib., IV, p. 274. — Sainct Augus- tin parle tres pro liribinent, quand il accornparage la vie de tenes gens ù une coursF3 esgaree. Io., i(i1 VI, p, 376. — I l n’est pas digne d’estre accom- paragé à un poulx, à un ver, ou quelque autre vermine… ID., ii.1 : ervn. $rir.r le liv. (le Daniel, I 395). — Mais plustost est. de leur rage Très-douce l’occasion Si quelqu’un racornparage A ma triste passion. RivAuDEAu, (Er19r. L. I, Corn- plaincte 4.. — Telles gens… sont bienhureux, car il z sont ancomparagés à Jésus Christi Mo 1, 11 Ce COMM.-Cni, e Préamb. — Quant. aux metaux, il n’y a nunc raison de les accomparager aux Fruits d’autant que leur corps et leur eft’i..et est insen- sible. PAussY, Di.wour$ admirableb.., Melau.z. et Alchimie, p. 902, — Quelqu’un accompara.gca les babillards et grands parleurs… aux flustes : que si vous en estez la langue, tout le reste sera inutile. GU1LL. BOUCHET ? 12e Seree (I I 258). — On ac- comparage le soleil avec le cœur humain. CHO’AÈRES, ire Illatin..ée (p. 51), S’accomparager. Se comparer, s’égaler, être comparé. — Qui est aujourd’huy ]e Prince., qui soy presurne acconaparaiger i lu y, soit de puis- sance, de gloire, ou de prosperité ? SEYSSEL, Louys XII, p. 148. — Nul des bien heureux, ny fortunez d’amours, ne se pela acompa.rager à vous. MA US10E SCÈVE, la Deplourable Fin de _Ma- inate, ch. 15. — Menecrate… s’accomparag, eoit au Roy Philippes, et disoit… que Philippes estoit ltoy de Macedoine, mais ln y qu’il estoit Iloy de la Medueine. GuiLL. Bouclier, 10e Seree (II, 206). — ’J’oiseau se peut aceomparager au cheval en bea.u- coup de sortes. SALUT, trad.. d’HÉRopoTR, 1V, 132. Acecunparee. Comparer, égaler. — Aucun ne doit en riens Accomparer ses faietz (l’armes aux miens. MAitot, ii.egemeni de Minos. — Trop gran- dement erre Qui Vaccompare aux femmes de la terre, Yeu que tu es, à bien te visiter, Toute sem- blable aux filles Juppiter. ln., Leander et _Hers, —- Quand seroit question de accomparer telles compagnies aux synagogues des Juiz, je Grain- drois fc…re injure à costes ey en ne les pre- ferant aux autres : ou pour le moins. en les postposant. CALviNi Leiires, 90 (I,’1, 1, 39). —Ides bonnes œuvres sont accomparirjes’à richesses : ü8- quels il est digit que nous jouyrons en la betati- tuile future. In., Instit., V1, p. 425. — A grand peine en trouveroit on un en l’Eglise Chrestienne, qui soit digne d’estre accomparé à Abraham en fermeté de Foy. In., ib, , VI, p. 459, — Qui est-ce qui souffriroit que telles manieres de gens feussei r t nommez Apostres’et feussent accomparez aux _A postres de Christ ? In., ib., XII I, p. 702. — En l’un de ses sermons il accompara les femmes aux Diables, disant que ee sont les deux plus grands ennemis de Phomm.e. MAm.G.. DE NAV., Heptam.., 46. — Veufve maison des beaux yeux de ma. Dame… Je Vaccompare à quelque pré sans fleur, A. quelque corps orfelin de. son ame. RONSARD Â UrS de Cassandre (I, 89). — [Le poêle Theo- pornpus] accomparoit les Lacedaemoniens aux taverniers, clisa.nt qu’ilz a.voyent donné à taster akIX Grecs du doulx breuva.ge de la liberté, et puis y avoyent meslé du vinaigre. Amyor, Lysandre, — Moneses… eut recours à Antonius, qui le recueillit et accompara sa fortune à. celle de The- mistocles, et l’opulence et magnificence sierie à celle des Roys de Perse. Io., _Aneoine, 37. — Les anciens ont aimé la beauté, haulteur et droic.ture de cest arbre, mesrnement Homere, qui accom- pare la beauté de Na_usicaa a.0 tronc et tige d’un beau palmier. ID. ? Propos de Table, VIII, Li. — „Paccompare daine au iqerpent, furieux, Que le divin Thebain surmonta par la Étame. DEs onTEs, Diane, I, 67, — Pauvre et chelive Jerusalem… à quoy accomparera.y-je la gra.ndeur de ton afflic- tion ? Du VAIR,.41e.rdii. sur les lainent. de „I ereinie 2. —On se met à compter des folies et bouffonneries des rustiques et ruraux, qu’on estime lourdaux accompa.rez à. ceux des villes.. GUILL. BO Cli ET, 34e Seree (V, 66-67). — Innocent III,.. dit que, cotrime Dieu a foie d.eux grands luminaires a.0 ciel.,. a.insy en a-t-il faict deux en l’Eglise, l’un pour les aines, qui est le Pape, qu’il accompare soleil, et l’autre pour le corps, qui est le Roy. Sa& Men, Har. de M. d’Aubray (271-272. — Voylà quelle fut la court de ce grand rov, et son regne, qu’on. pouvoit ae.omparer l’em.’pire de Caesar A NTÔM E Cap. franç., te grand Roy Henry 11 (III, 280). Accomparé de. Comparé à. — Nui ne se.L. pense malheureux Qu’accomparé d’un bien-heure-ux.. R.. GA FI N I E Rt la Troade, 2002. Slai : comparere, Se comparer, s’égaler ; être com- paré, être égalé. —— Voila flanc Job qui se pouvoit bien accomparer’à un blanc. a.uquel on tire. CA T.- VIN, Sem. sur le liv, de Job, 63 (XXXIV, 16). —• • Le mortel ne se doit accomparer aux Dieux. Ro N- sAnns Rummel…on ei Ca1iiree (is 233). — De là est venu le chastiment de tant de planeurs., qui vou- laient raire les galants et s’accomparer aux prin- ces, Sat. Men., 1-far. (le 51. ie Lieutenant (p. 73).. — rne sembloit rhose bien sotte qu’on deust croire que celle liberalité se. peust accomparer à ceste ! cy, LE MAçori, trad. de BoccAc.E.., Decame- ron, X, 5. — [tien icy bas ne s’accompare A l’equi té dont se repare Un Roy de prudence vestu. ll., oNsiinD, Odes, I, I. — Aussi n.ul chant ne s’ac- compare Au chant courageux de Pindare.. ib„ V} 2. — temperance et netteté de mains pour ne se laisser point corrompre pour argent, il se peut accomparer aux plus vertueux, plus nets et plus entiers des Grecs, A NI Y 0 T Alcibiade et Corio- lan, Comparaison, 5. Aceompliment, Action de mettre à exécu- tion, d’accomplir. — Proceder à Paccornpliment de ma promesse.. MAunicE SCÈVE Deptourable Fin de Flainetc, ch.. 33. — Puisque de ta promesse L’entier accomplyment Ociroye à ma. vieillesse Parfait contentement. DES PER1E11.51 Cantique dc Simenn. — Or à present sera L’acompliement Quu Grestienté recouvre son office.. Ane. Poés. franç, , I, 201. — Lu. promesse demande l’accompliment, et l’accompliment presuppose la promesse. MO N- TA LIGNE, trad. de Ilis_ymoND SEporir, ch. 270. Action de rendre complet, parfait. — Il faut que ceste retribution finale, qui doit estre l’ac- compliment. de toutes choses, se ra_pporte conve- nablement et à Dieu, qui la doit faire., et à nomme pour qui elle sera faicte. MoNTAicrie, trad. de R.AY MOND sSEBON ch. 322. État de ce qui est complet, parfait. — [La créa- f ore] N’ayant pas attaint à sa perfection, bonté interieure et propre accompliment, pourneant met elle en que.ste d’un bien exterieur. ID.., ib., ch. 189. Ce qui sert à rendre. complet., parfait. — Toute chose qui se donne ou acquiert, est… le bien inté- rieur de celuy à qui elle est attribuee, et… elle est paiconsequent son secours, son « compliment et sa perfection. ID., ib., ch. 189, — L’am.our et la charité c’est l’accompliment de la bonté. 1D., ib., ch. 288. — Le sacerdotat ou Ia prestrise c’est le dernier but et fin des ordres, mais on leur sur- adjouste par maniere d’embelissement et crac- compliment l’opiscopat, l’archiepiscopat, le pa- triarchat, le cardinalat et le papat. ID., ib., ch. 312. — Tous les jours viennent a 11 dernier comme à leur fin, perfection et aceomplirnent. 1D., ib., ch. 328.. Accomplir. Pourvoir, munir complètement. — Furent les galeres a.ccomplies du nombre d.e gens propices à la rame. Si ne restait que les capitaines et gens de guerre !, lesquelz arriverent à chef de piece, LE M A IRE D E B EL G ES, MUSir..„ 11„ — 11… rit un soir.„ un beau festin, a_ccomply de plusieurs choses plaisant-es. LE M A ÇO N, trad. de BoccAcE, Derameron, I I, 7. — 11 n’y a ny statues… ny cou- lorunes… qui puissent combattre la duree d’une Histoire eloquente, accomplie des qualitez qu’elle doit a_voir. _Amy orr, Hommes illustres> a_ux Lec- teurs. Compléter. — Ne cognoissez-vous doncque quelle perturbation introduisez par vostre raison, accomplissa_nt vos larcins d’un homi- cide… ? E’. P.A_SQ U JE Monophile, L. — En quoy m’efforceray de faire mon devoir… priant toutesfois le.s Ie.cteurs de m’excuser si quant aux noms des saincts et sainctes je n’accompli le role de la Kyrielle. II. ES TIENNE, 41 ; b0i. p0 tir Her., ch. 38 (II, 306-307). — Quand sera… cette heu- reuse journee„, que le ciel accomplira tant de graces desquelles il vous a comblé, par celle sans laquelle toutes les autres sont ruineuses, à sçavoir par vostre reconciliation à l’Eglise catholique,.. ? Aumiud, Leure rie piété ou de théol., 7. Accomplissement. Qualité de ce qui est ac- compli, parfait. — La. duchesse… l’admira fort, tant pour sa beauté que pour sa belle fa_çon, qui monstroit à plain Ia vaillance qui estoit en luy, qu’elle €….stimoit bien autant crue les a.utres vertus e.t accomplissernens et perfections.BRA_N T lE Des Dames, part. II (IX, 38q.. Accompiissear. Celui qui accomplit.. — 0 Par- menon que j’aime tant, De tout mon aise et mon bon heur Entrepreneur et moyenneur, Accom- plisseur de mes desirs. BAÏF, l’Eunuque, V, 9. — Monsieur le Pape… estant le souverain et univer- sel pa_steur, prince, pontife, chef, espoux et pere, illuminateur, et parfaict accomplisseur, PH. D E MA RN IX, Dif fer. de la Relig., I, 8. — 11 est juste envers Dieu, et legers impletor, c’est à. dire, accorn- plisseur de la. loy. ID., ib., II, iv, 11, Accomposter une terre. La travailler.— QUiDy me seront ces novanes ostees Qu’en leurs saisons j’ay tant accompostées ? VA U QU EL IN DE LA FRE S-N A T E idinies et Pastorales, I, 80. Accompter. Compter, faire entrer en ligne de compte— — Pour ne perdre telle graisse (accom.p- tee pour notable article de profit en ceste nourriture. O. de Serres, Théâtre d’Agric., IV, 13. — Le grand estai que les Antiques taisoient de la bouqueterie, des chapeaux— de fleurs… montre accomptoienl pour article notable, ces ex- cellentes rnatieres. ib.., VI, 10. — [La saffra- nière] est fauchée à la fin de mai, et aceompté le foin qu’on en tire, en augmentation de revenu. ID., ib., VI, 28. Attribuer. —Il reçoit. la Predestination, sans rien Recompter à la foy, ou TE EV ET Cosenogr., VI, 5 Aecoirepter à. Considérer comme. — Ils n’en esperent que la mort, laquelle ils acompte-nt a grand honneur et gloire., l’ayanS recolle pour cestAL querelle. THEVET„ Comogr., XII, 15. — A tres- bon marché les nourrit-on [los a_beilles]… estant si peu de chose ce que parfois on leur donne, que cela est plus à accompter à rnedecine ou à plaisir, qu’à necr…ssité de nourriture. O. DE. SE mars, héâtre. d’A grie., V, 1 fi. Accomple• entre. Compter parmi. — Par son facile accroist, cent. Arbre-ci {le Prunier] est ac- e.ompté entre les plus communs. 0. DE’SERRESs Théâtre d’Agric., VI, 26. IS’accompier à, pour. Être considéré comme. — Pour tres-grand ornement desquels s’a.ccompte le bon voisin, à cause des infinies commodités qu’on reçoit de sa douce et vcrtuouse conversation. 0+ DE SERRES, Thatre ri Agric, , 1, 2. — Aussi s’accorni à commodité, de ce que les bleds et pailles ne !.— :.ont en danger d’entre m.ouillez en cam- pagne par les pluges, dont le mesnager est des- chargé de grand pansement. ID., ib., I I, 6. Acconeevoir. Atteindre [ce qu’on poursuit]. — Cestuy, quant l’eut ne..oneeu, lei getta a terre et. le tua. FADnr, A ri de Rhet., L. 1, p. 92. —— A icelle [perche] se pendoit par les mains, et d’icelle alloit et venoil sans des pieds à. rien toucher, que à grande course on no l’eus peu aconcepvoir. RA- riELAis, I, 23. — Les autres bergiers… les suy- virent a grands coups de pierres… Finablement les aconceurent, ID., I, 25. — Joseph dit à celuy qui estoit cons bitué sur sa maison, Leve-toy, lesces personnages… Et le maistre d’hostel ies a, cconeeut. G L V I Bibfe franç.., Genese, 4. (L I, 70). — En tesmoig.nage, sont les champs en l’Isle de Samos dits Panerna, c’est à dire tout san- glant, auquel Bacchus les Amazones a_cconceut, fuyantes de la contree dr~s Ephesiens. RABELAIS, V, 38, — n est poursuivi par quelques gens de cheval, qui l’accoaceurent aux campagnes de Je- ric.ho. R, GArtNiErt.„ ire Juilees, Argument. Acconehe. Élégant, bien vèLu. — Pour te mot I calierAeconcio, les uns disent IL esi en bon conche, ou en bon.ne « aiche : les autres, Il esi bien de conche les autres, Il est bien en *mec d. aucuns aussi, H est bien inconche : et quelques uns, le fai sans phis court que tous les autres, Il est bien conelee, — Et vous comment. ? Je croy que vous dites, E est bien acconche. Ou y. EST1FNNE, Dia. du Lang+ franç. ital., 1, 69. — Plus Iuy plaist l’or pour sa seule valeur. Et si Vill-an liriiteux en est teint, Il est acnnclie, il vole droit ut coint. FORCA D EL e C`sic. pool., p, 135, Mal aconche. Mal vè Lu, de mauvaise apparence. L’ho.stesse le voyant [Philopérneni si laid et mal aconche, presurna que ce fut queleiin des gens du capitaine, qui oust esté là, envoyé devant. CHOLIÈ R ES, 5e Matinée (p..189). Tahureau cite accouche parmi les mots à hi. mode : rx A celle fin d’estre estimé mieux parlant, il ne c.h.erhera autre chose qu’à trouver le moyen de faire venir n, propos aucun de ces mots, comme folâtre, fai, acoster, il n’y manque rien, escorte, en. durer une bravade, aconche, galante. I.> Dial. du Dernocritic, p. 34. Accouché. Paré, bien vêtu. — Je veux plus- tost arner une, belle naturellement, non adjen- cee, qu’une curieusement acconciee, non belle. Pobnrus Nr TY A RD, tra.cl. der~ P.inetriue de LEAN HERMErit Dial. III, 412-413. — Ce scret une dis. cortesie de passer par la con tracte où est Ia case des dames que savez, sans y faire une petite stance, et. toutesfois, je ne suis pas maintenant bien acconché +pour comparoir devant elles. EsTirpirNE, Dzat _die Lang. franç. 1, 51. Qui a l’esprit vif. — Octavius entendant.qu’il lui ressembloit en tout et par tout, le fit appeller, lir, v demandant si autrefois sa more estoit venue à Rome Pespondit que non fort accoriement, il estoit gaillard et aconché, trop bien son pore y entre diverses fois venu. Du FA ni, C’ondes d’Eutrapel, 33. Dans le mrme conte, Du Fe signale acconch comme un mot d’emprunt : « Vous avez parléi de je rte say quels a.cortement et a.conché, mots quo -veritablement je n’entens point… et n’a y encore aprins si cela est bien fait, changer et invertir les noms de nostre pa.ys, pour en aller emprunter Jù Acconduire. Conduire, amener. — Vous pour.- rez tout. en ceilly qui vilus fortifie. Quant il vous auroit aconduyt jusquos icy, vous verrez l’ad- dresse quit vous donn•ra. CALVIN ! Lettres, 1084. — C e n’est pas pour exclure la rnisericorde de Dieu, mais plustost c’est pour nous amener et Re- conduire. In., Sem. sur la prophetie de Christ, 6 X XV, 667). — Stil y en a gtiChqlles autres [reli- gions] meilleures, et que Dieu approuve plus, il prie que sa bonté face, quil en ayt la cognoissance, et. quit est. prest et appareillé de stiivir… de(1110- que costé que ce soit ou il se praist aconduire et diriger. J. LE Moro, trad. de TH. Morus, d’Utopie, L. I I (100 vo). — Lequel propos se ti- rant file à file plus loin g, les acconduisit finale- ment en la question de Platon, quand il dist que les Republiques seroient, bien heureuses, esquelies Roysphilosopheroient, ou bien les Philosophes trouveraient lieu de régner. E. PASQU1EFie Pourparler du Prince (I, 11)18). — ou s preniieres [les Lettres], le monde estant. encore brusq’, pontes nos esprits, premieres nous acconduites a vertu, induites à conversation mutuelle les hommes es- pars çà et.. là. In., ib. (I, 1020). — Et ne sera ton opinion moins d’efficace pour acconduire le vi- cieux à son vice, comme le vertueux à la vertu. ID., ib. (1, 103M, — Puis apres fut sa Majesté lever par PArchevesque de Griesne, Primat de Polongne, et ledict Evesque Prie Cracoviej, qui Pacconduirent pres de l’Autel. TIIESET, Cosmogr., X X, — Il se reprit et retourna. à la Fée, qui l’avoit acconduit jusques à dix pas de là. BE rioALDE DE VER : VILLE, Voyage des Princes tortu- nez, 734. S’acconduire à, en. S’engager en. — Guischardi sous ombre de porter faveur à nostre Chrestien té, s’aceonduit à cette entreprise, avec un vent si propice, que au grand plaisir de tout le monde, il recourutide la rnaia des Sarrazins toute la Pouille e t Sicile. E. PA s ut s R ReCherChes I, 12. — Com- bien que… je me deusse plustost coniniender un silence, que par presomption trop hardie eac- conduire d-ri longue estendue de propos. 1D., Pourparler du Prince (1, 1019). iteconsuiere. Poursuivre. — Encoe que le chasseur et la becte courent, si le chasseur atrape la beste c’est autant quo si l’un et l’autre nleust bougé : pource que la vitesse du cheval aconsui- vant la beste, fait sembler les choses arrestées. J, DE ViNTEmirtLE, trad. de la Cyropedie, IV, 8. Atteindre, — Ilz se sauverent ergGa.scongne, ne les peust Charles Martel aconsuivre.. LE MAIRE E BELGES, IlittStr., III, 3. — le poursuyvit le chemin de sept journees, et Pacconsuyt en la mon- tagne de Galaad. CA LV il’lb Bible franç., Genese, 31 (L I, PIS). — C’est le cheval guerrier qui sous un Roy vaillant. Acconsuivit ta teste en ses mem- bres tremblante, BAÏF, Pocres, L. I I (11, 96). — Il fut bien aisément apres acconsuivy par ceux qui le poursuivoyent. MoNTAIGNE, I, i8 (1, 403).. — Les derniers levriers ardents à son dommage L’acconsuivent enfin et d’un brave courage L’arrestent tout à coup. GAucHEY, Plaisir dee champs, Chasse du Loup, p. 323. Cours ardemment et visternent, car, dequoy vous servira de le suivre, si vous n’estes si heureux que de l’aconsuivre ? t FB.ANÇOIS DE SALES, AMUI’de Dieu, III, 1. Égaler. — Divin Ronsard, de France le bon- heur… Je ne pretens d’a.consuivre tes graces, Mns pas à pas sans plus suivre tes traces. E. PASQ1i [ER ! Jeux poéliques, II, 6 — Quoyque te Traitté… suive de bien loin tous ces exceliens livres, saris espoir de les.pouvoir aconsuivre. St FRA. : NçO15 DE SA LES, moeir de niee, Préface- 1.7Jxprimer, représenter clignement. — Ainsi que le Timanthe, aussi tout. le plus beau De toy nous le tenons caché sous le rideau, Ne le pouvant au vif de la plume. aconsuivre„ E. P. sQur lit Epi- taphes d I, 931). — Amy, je ne sçauroy aconsuivre en parlant. La merveille et beauté de test, ouvrage grand. RivAuDE.Au, Aman, III Cp. 1.08). Obtenir par ses efforts. — Il demeure court en la course, et D’ors qu’il est sur le pojnt d’acon- suivre et gainer le prix de la gloire par le mar- tyre, il sabbat malheureusement, St FR A NÇOU u } : SALES* A mour de Dieu., X, S. Arriver à comprendre. — Le peuple ne sçau- reit distinguer ou entendre la n’oindre sillabe dF, ce qu’ils disent., tant— s’en faut qu’ils puissent ac- consuivre le sens des paroles qui y sont recitées. D E MARNIX ! Der. de la Relie., II, 3. Atteindre en frappant. — avoit… lespieu trenchant sur lespaule, et les dards affilez en la dextre, pour aconsuivre, retenir et enferrer toutes les bectes rousses et noires, LE MAIRE DE BELGES" _MUS& r I, 23. Le mot pourrait signifier aussi pour- suivre, ou atteindre à la course.) Suivre [dans le temps]. — Le. malheur accort- suit souvent nos bonnes fortunes. E. PASQUIERs Lettr, esy I I, 10. (Autre forme de l’infinitif.) — Ganirnedes ceci nous fait apprendre Qui, par trop fort se meiraire ou mesprendre, Voulut Phebus par force aconsuyvir. Anc. Pués. franç., II, 260. Aecoquiner. Habituer à rne.ndier. — On ne fera point mesmes le profit de ceux à qui on don- nera : car on les accoquine, ils s’accagna.rdent… et en la fin ils se plaisent en leur mendicité. CA.I.V1N, Serre. sur le Deuter., 95 (X XVI I, 341). S’aecoquiner. S’habituer` à mendier. — Beau- coup s’accoquinent,.. et les plus grands criars em- porteront ce dont les povres devroyent astre nourris et substantez. tavi x, Sem. sur te Deuier, , 95 (XXVII, 340). Accord. Habile, sage., , Accort. Accordable., Disposé à accorder. — Deux hommes imbuez de vice… A Juppiter ont faict priere… Le ciel ont rendu accordable. HAuDENT, Apologues d &ope, 1, 195. Accordance. Accord [entre les personnes], — Les deputet des pays, disans nen avoir charge sy non donyr et de rapporter, ne firent lors nulle accordance, ains prindrent terme à respondre. LEMA[RE DE BELGES, Chronique annale (IV, 517), — J’en Ry lessé une autre à qui j’a-voe accor- dance pour vous prendre. NicoLAs E TrtoYes, Grand Parangon, 52, — Et parce donc. serchez ceste accordance, Paix, et amour, sans bruyt ne discordance, BQUerrET, Ep astres morales du Traveriwur, I, 9. — Quand une telle accordance règne erutre le chef et les membres, ilz sont invincibles. BRANTôTilE, Cap,. franç., l’admirai de Cha.s/ilion, IV, 325. Accord [entre les choses]. — Jen dirois aucunes differences et accordances. G. ToRY, Champ fieury, I, 5 re.— II faudroit que ce mot d’abomina- tions fust au singulier, autrement il seroit con- jOillet avec le mot de desolation, et il n’y pour- roi’avoir accordance, comme sçavent ceux qui entendent la langue. CALvirle, Serin. sur le de Daniel, 28 (XLI, 626). Accord [en parlant de musique, de poésie., de danse]. — Et inesmement apprendras Paccor- dance Et la façon de me suyvre à la danse. MA.- ROT, le Bdiadin„. — Et puis cha.ntez en commune accordance : Gloire à Dieu seul, paix en terre aux humains. » I i `hants divers, G. Relus, c’estroient des coptes, mais sans danses ; C’estoit un lict, mais lict sans accordances D’hymnes chantez. In., Leander et Hem— — Au temps de ver qung chascun prend plaisance A escouk7Lr la mu- sicque accordance Des o•sillons. l’iefrcum. D’Am- Bois E, Complainde$ de PESC142Ve fortuné, I ro, — Que ce troupeau, trop ententif au bal, Laisse soubdain ceste gaillarde danse, Et de leurs voix en dolente acordance, Plaignent de nous le malheur inegal. O. DE MAGNY" les Amours, S. 83. De pareille accordance Diane moine et duit L’as- semblee et la danse. DES MAsunts, (Eue. pst., p. 38. — Qui ensemble à la danse Le gai Pearl chantent par accordance. ID., Eneide, VI, p 309. — La docte Polymnie acorda la cadance, Polym- nie à tous chaos a j eusta l’acorda.nce. BAÏF, Pas- setems, L. IV (1 V, 395). — Je veu donner aux François un vers de plus libre accordance. ID" Poemes, L. 11 (II, 62). Dune accordante. D’un même accord. — Voir- ray je point la danse Et les sonneurs tous deux d’une accordanse ? MAROT, leBc1iadrrr. — Un branle doux Dont tu refiles la cadance Avec nous d’une a.ccordance, BAÎF, Diverses Amours, L, III (I, 385-386). — Sus, toutes d’une accordance Re- doublons de danse un tour. DES MASCRESI David triomphant, 1602. — Les filles ont. chanté toutes d’une accordance, Que Salai a tué sansplus mille ennemis, Et que David a mort dix milliers en a mis. 1DIh., 1 5Qn • Dans la phrase suiva.nte, accordanee est pris à la fois au sens général et au sens restreint:n les vernit danser tous deux en la grand’salle du bal d’une belle accordance, et de vollonté et de dance. BRANT Des Dames, part. I, Marguerite reine de France et de Navarre (V111, 73). Accordant. Qui est en bon accord, qui s’ac- corde. •— Quelle prodigieuse ronscience se peut donner repos, nourrissant erg mcsrao giste, d’une société si accordante et si paisible, le crime et le juge ? ; MONTAIGNE ! I, 56 (I, 437). — Il faut ordon- ner à’lame, non… de rites priser et abandonner le corps…, nais de s’allier à luy, de l’embrasser… à ce que leurs effectsn e paroissent pas divers et con-

traires, ains accordons et uniformes. In., II, 17 (III, 30). Accordant à. Qui est d’accord avec, — Leur façon n’a pas esté a.ccorclante à la reigle du Sei- gneur. CALVIN, I ksi IV, tr, 8. — Mes conditions corporelles sont en somme tresbien accordantes à de l’aine. MONTAIGNE, II, 17 (III, 34). Accordement. Accord. — Yver, nous ne de- estriver longuement.. Mais ensemble soyons, faisant accordement. Anc. Poés. franç., VI, 195. Accorder (intrans.). S’accorder, être d’accord. — Sainct Jean et les Apostres ont. consenty accordé en une mesrne doci rine. CA L111 •Xl„ p. 585. — Platon et Aristote difterent eu ce que Platon mesle l’oligarchie avec. la democra- tie, Aristote. les separe… mais accordent— aucu- nement. en la meslanqe de ces tonnes. L. LE Roy, trad. des Politiques d’ARIsToTE, 11„ 41 COmmen- taire, Accorder à, avec. Être d’accord avec. — QuP nous n>emouvions point contention contre celuy- qui n’accordera point nostre sentene.e, CALVIN, niait., III, p, 123. — Je n’ay pa_s tousjou, rs Re- cordé à ceulx qui a_sseolent jugernens temeraires. 1D LeurPs, 147, — Pourquoy combatons-nous .contre ! es Papistes, sinon (l’autant qu.e nous n’ac- cordons point à leurs tromperies ? In., Serin. sur ta 2e à Timothée, 2 i(LIV, 24). — Outre ce profit, qtee je tire d’escrire de moy, j’en ay esperé cet autre, que s’il advenoit que mes humours pleus- sent et accordassent à quelque honneste homme, avant mon trespas, recherdleroit de nous joindre, MONTAIGNE, II [, 9 (1V, 92). — Je n’ac- corde point avec ceulx, qui en ce là prennent •Hypostase pour Essence. CALverii, Instit., IV, pi 232. — Et. ne doubte pas, que ceux qui exami- neront la chosc. de pres n’accordent moy. ID., ib., IV, p. — Il ne talait aucuneffiiint doub- ler que n’aciintions tresbien avec Mese, si en tout et par tout. nou.s nous rendons obeissans à_ Dieu, In., ib„ XIV, p. 731. — La plus grande partie des hommes n’af….c.ordera pa.s en cela avec- ques toy. TAIIIIREAti, 2e Mal. dte Demoeritie, p. 167, Concorder avec,. — Le grand dOrinelir M’a donné sens d’eslire En ces livretz tout ceIa qui accorde AUX sainctz escriptz de grace et de con- corde. MARoT, Epistres, 42. — Ceste description convient tresbien et accorde avec celle qu.e nous avons dit apparoistre en la figure universelle du monde. CALviN, Instit., I, p. 28. — Je m’en- quiers seulement à toy, pour voir si ce qu’on dit de luy Accorde à cela qu’aujourd’huy On m’a par missives mandé. J’ouf…1, LE, Eugène, II, 2.. Accorder. Conclure un accord. — Il n’a peu ac- corder avecques le Pape par ce qu’il luy deman doit excessive somme d’argent pour l’investiture de ses terres, RABF.LAIS, Lettres (III, 363). — [Les Grecs] comrnencerent à entrer dedans le pays de le Medie, de laquelle estoit gouverneur Tiribazus, qui Recorda avec eulx, et Ies laissa. passer comme bons arnys. ArgYoT, trad. de DcoDop.E., XIV, 2, Accorder à. Consentir — Or voila le carquois que je mettray pour gage, Si tu restes vainqueur’ ce sera ton partage, Regarde si tu veux accorder à ce poinet, BELLEAU, Bergerie, ire fourn. (1, 296). Accorder à on avec (au sens musical). — De ce lieu trais tant excellent et cher N’insolent pasteu.rs ne bouviers approcher, Mais mainte Muse et Nymphe seulement, Qui (te leurs voix accordoient doulcement Au son de l’eau, MAROT, trad, dos Visions de PÉTRARQUE. — Sur l’arbre sec s’en complainct Philomene ; L’aronde en faict cris pi- teux et trenchans ; La tOurterelte en gemit et en meine Semblable dueil, et j’a_cooride à leurs chants.. In., Complaintes, 4, — Moy j.’accorclray au son De ton flageol ; toy à ma chalemie, BAÏF, Egtogue (111, 59). — Les feuilles lors, d’un doux mur- mure, Au vent matineux accordoient, 1.r.N DF. LA FRESNAYE, Itialie8, II, 55, — LaInlyre à l’impulsion des vents mouvens les chordes accor- doit harmonieusement avezques le chant. RAB E-Lmsi IV, 55, Accorder q ?…te. Convenir par un accord que, — tie Senat mesme cstoit courroucé contre lu.y pour l’accord. qu’il reit avec Hannibal touchant les pri- sonniers de guerre car il accorda que ion eschan- geroit les prisonniers en rendant homme pour homme, ArinroT, Fabius, 7, — Maclian….. et Bou- dic, deux Comtes de Bre.taigne, a, voient entrieux accordé que coluy qui survivrait son pair et com- pagnon, serviroit de pe.re aux enfans du mort. FAUCHE’re Anliquifez, 111, 18. Conclure [Un traité]. — Le Roy François pre- mier… fut conseillé.., de se confederer avec Sultan Soliman… et fut le traitté accordé environ l’an mil cinq cens trentecing„ LA NOUE1 Disc. pol. et rniL, XXI, p, 447, Terminer par un accord. — Archidaenus Roy des Lacedaemoniens feit tout ce qu’il peut pour accorder la plus part de ces differente. Ahn-o-r, Périclès, 29. .Vaccorder à. Donner son assentiMent, son ap- probation. — A tout ce qu’on disoit rioucet m’accordois. REGNIER., Sag. 2. S’accorder de. Cons.entir — Une Maistresse est bien dure et cruelle, Qui ne s’accorde à lu. fin de promottre Le {leu loyer d’un serviteur fidelle, BAÏF,.Diverse..5. Amours, L. 11 (I, 332). Convenir de. — Estans en quelque contraVerZe de science, ils s’accorderent d’entrer tous deux dans le feu, en presence fie tout le peuple, pour la. verification chacun de son party. MONTAIGNE, II, 29 (11i, 126). — Pour Toulouze, fut notamment dit que nul des reformés ne seroit contraint d’y plaidoyer, mais que les parties s’accorderoyent d’un autre parlement. Aunicrid, Hist. Univ., 23. Accorder tes ileutes, les quintes, 1es v. Meute, Quinte, Vielle. Accorné (terme de bla_son). accorné. Animal représenté avec. ses cornes.(La.curnO. — Un Comte cle Foix… print pour blason de ses Ar- moiries, deux va, ches de gueulles en un champ d’or, eampanees,.aceornees, et à ongles d’azur. ET, COMI.ogr., XV, 6. Accort. Avisé, habile, ru.4, qui a respri I. vif. Il estoit si accort et si inventif qu’incontinent qu’il fut à. deux jectz d’arc de la ville, trouva façon d’a_voir une jument d’un povre homme qui s’en retournoit dessus en son village. DES PÉ- RIERS, Nor.ev, Récr., 23. — Le roy Louis onzies- me… aymoit ceux qui estoient accortz et qui res- pondoyent promptement. Iu., ib., 51. — Co- gnoissa.nt qu’il auroit affaire à. homme accort. et de bon entendement, il joua ceste firieSSf. SALUT’, tra.d, d’HF : utorloTE, III, 123. — Encores nous oyons les furies d’Ajax, Et les cris depiteux de l’accort Promethee. BAtie, Passetems, L. V (IV, 444), Itz ne so.nt pas si accortz que je n’aye hien descou.vert leurs menées. Morimic, Lettres, 41. — Si le chef des ennemys est accord et pratic en tels affaires, comme il cognoistra vostre vantaige, il prendra son avantaige. ID., ccrn- ment., L. {HI, 4_72), — [Les insulaires de Chi- tate] sont pour le jourdhuy des plus a.ccorts en matiere de cognoistre les Simples, que ies plus subtils drogueurs seroient bien empe-schez à leur en apprendre quelque chose. THEVET, Cosmogr., , 11. — Que me sert avoir esté prudent et accort tout Te temps de ma vie, si ores que j’avois plus besoin de sagesse j’ay esté moins advisé ? LARI- VEY, le Laquais, V, 1. — Louyse est trop a.ccorte pour faire un contract si peu à l’advantage de sa fille. TouRNEnu, les Conten-s, I, 7. — Le Libertin Courtisan… est si accort, qu’il n’oublie aucun. ar- tifice, pour c..ouvrir ce qu’il sçait. bien que plu-sieurs rePr011Vent. LA NOUE, Disc. pol. et mile, XXIV, p. 609. — Luy, qui estoit accord et fin, Affin de rompre tel dessein, Dessus le champ vous fit entendre Que vous pouviez avoir pour gendre Un lequel avoit bien du bien. JEAN GODARD, les Desgutsez, V, 3. — Aux os et à la mémoire de dom Petro de Navarre, Biscin, rusé’, accort et re-nommé à prendre. villes et places. BRANTÔME, Cap. estr., Done Pedro de Navarre {I, 161). — Comme [Louis XI] estoit Prince accort qui sçavoit aussi dextrement choisir ses advantages pour les mes- nager StIr du parchemin, quo ses predecesseurs par les armes, il estima ne devoir laisser envoler l’occasion qui se presentoit. E. PASQUIERI Re- cherches, V I, 11. — Mais vous devriez, nia fille, en l’âge où je vous voy, Estre riche, contente, avoir fort bie-n dequoy, Et pompeuse en habits, fine, accorte et rusée, Reluire de joyaux ainsi qu’une espousee. REGNIER, Sat. 13. (En parlant des choses.) — Je te conjure, Amour,. par les traits que tu portes, Par le flam- beau doré que tu tiens en ta main, Par le voile sacré qui couvre ton beau sein, Ton visage, tes yeux, et tes ruses accortes. BELLEAU, Bergerie, 2e Journ., Baisers. — Je veux parler d’une sub- tile et accorte invention des dames… je parle de l’invention des ma.sques. H. ESTIENNE, Diai. dli Lang. frareç. ital., I, 219. — Il sera reconnu du vieux Prince Nestor… Et rapporté du double et cauteleux Ulysse Dont on craint moins le bras que l’accorte malice. MONTCHRESTIEN, HeCtOr, (P6 34). ACCOM à. — Mais pour soy nostre Prince a re- tenu la Terre, Terre pleine de biens, de villes et de Forts, Et d’hommes à la guerre et aux Mitses ac- corts. RoNSARD, Hymne de Henry II , 194). — N’estant donc igndrant soy mespne, ains accort AUX affaires d’Estat. JEAN DE LA TAILLE, le Prinee Nécessaire, II. — C’est bien le plus grand mal qu’un homme puisse avoir Que servir une femme accorte à. decevoir. ROPITSIRD, Amours de Marie, Elegie à son livre. — Vous diriez à le voir [le chien couchant} et qu’il est, raisonnable, Et qu’il a jugement tant il est admirable En son mes- lier appris, et accort à. fleurer Les perdris, et les faire en crainte den-teurer. ID.,.Poernes, L. I, ta Chasse (V, 41). — Il faut, que les Pilotes bien ex- perimentez soient accorts à recognoistre ces Pro- montoires, riviercs, et lieux dangereux. TilEvET, Cosenogr., XXIII, 1. Accort de.’labile à. — Ilz sont tous accorts de faire leur profit de tout. DEs PÉRIERS, Nouy. Récris, 79. Md accort, Malavisé, inhabile. — Tout ainsi moy, qu’Amour blessa d’un beau visage —(Dont rosay, mal acort, dans mon cœur recevoir Le por- trait mon meurdrier), je ne puis me mouvoir, Que n’avise par tout ce qui fait que j’enrage. BAÏP, Amour de Francine, L. 1 (I, 114). — Luy estant expert aux choses mechaniques, n’estoit point, ignorant des dlimensions Geometriques : et n’a point esté mal accort aux harmonies musicales. F. BRETIN, trad. de LUCIEN,. Hippia$, 3. Accort est plusieurs fois cité comme un mot à la mode, emprunté à l’italien. — A celle fin d’estre estimé mieus parlant, il ne cherchera autre chose qu’à trouver le moyen de faire venir à propos aucun de ces mots, comme folâtre, fat… l’escarpe, acort. TAHUREAU, ler Dial. du Deinoeri- tic, p. 34. — J’ay usé de propos deliberé en c…e lieu de ce mot Accort, qui est emprunté de l’Italien aussi bien que Reussir, mais le temps nous les a naturalisez. E. PAsQuiEn., Lettres, II, 12. — Nous avons depuis trente ou quarante ans emprunté plusieurs mots d’Italie, con-ime Contraste pour Contention, Concert pour Conference, Accort pour Advisé. ID., Recherches, VIII, 3. (Déformation du mot.) — Parcidevant je vous ay parlé de ceux qui pour Accort disent Excort, Escort : mais je ne vous ay point. Faict mention de ceux qui disant Accolt, tout ainsi qu’aucuns Galbe pour Garbe. H. ESTIENNE, Mal, du Lang. franç. ital., I, 165. Accortement. D’une. manière avisée, habile,. avec esprit, avec ruse. — Car j’ay accortement acquise la richesse Par nion subtil esprit. Anc. Poés. franç., II I, 324. — Il [Mahomet] se porta si accortement (car c’estoit un des plus rusez hom- mes de l’I_Tnivers) que son maistre estant clececié, il espousa la verve. THEVET, COSMOgr., VI, 3. — Entre tous les seigneurs qui descouvrirent plus ac- cortement ces menées et. entreprinses, l’admirai fut des premiers. REGNIER DE LA PLANCHE, HiSt. de l’Estai de France, , 1 a6. L’escu ver repour- prant un peu sa face blesrne, R’asseeure accor- teillent et sa beste et soy-mesme : La meine ores au pas, du pas au trot, du trot Au galop furieux. D u_r BARTAS,. 2e Semaine, 2e Jour, les Artiftees. — II[Salomoni sçait accortement tirer rame des loix, En affaire douteux, prudent, il subtilize, Et des plaideurs rusez les cœurs anatomize. ID., ib., ’rie.10UP, ta Magnificence. — Octavius entendant qu’il lui ressembloit en tout et par tout, le fit ap- peller, luy demandant si autrefois sa mere estoit ve- nue Rome : Respondit que non fort accortement, trop bien son pere y estre diverses fois venu.. Du Ktn„ Contes d>Eutrapel, 33. — Les La.e, edemo niens perniettoient de desrober, à charge que ce fut a.ccortement et finement. CIIOLIRES, 6e Ap. Disreee (p. 256). Aceortement est signalé’comme mot d’em- prunt par Noël du Fail, Contes d’Eutrapel, 33. Accortesse et Aecortise. Qualité de celui qui est a.ccort. — Si est-ce que vivre ainsi, Ce leur semble, c’est d’ici tà la cour] La vertu seule, l’hon- neur, L’accortesse, et le bonheur. JODELLE, les Amours, Chanson (II, 78). — Je sça_y aussi Fort mauvais gré à ceux qui ne se contentent d’user de quelques mots italiens, qui en la lin ont été ren- dus familiers au langage _François : mais de ceux- la font venir d’autres, qui luy sont a.ussi estran- ges, comme ceux-la luy sont familiers. Pour exemple, ceux qui ne se contentent pas de dire Ac- cort, et Accortemene, mais disent aussi Accoroise, et Accortesse. Et un certain personnage a passé en- core plus outre. Car ne se contentant pas de ces termes, y a adjousté Accortiser, pour dire faire devenir accort. H. ESTIENNE, Die. du La..rig. -franç. ital., 1, 129, Accortisere v. Accoete.5se. Accostable. Accueillant, bienveillant, affable. — Approchons, 011 Bellini les dieux sont a.ccos- tables. BELLEAU, Bergerie, ire Joiern.  ? 56). — Il veit la majesté de son port venerabie, Ses graces, son parler, sa façon accostable. 1D„ ib., 2e Journ. (Il, 20). — Allons tous, dru et espais, POUP luy demander la paix : Nous irons jusqu’à sa table, Tant il est Prince accostable. Sat. Men., Har. de M. d’Aubray (p. 284). — Elle estoit fort aceostable, et qui gagnait bien le cœur des per- sonnes pour les belles partyes qu’elle avoit en elle. BRANTômE, de.5.Daile-es, part. I, Marguerite reine de Navarre (Vin, 122). Mai accostabir_ — Et fut si bien chas- tià ce peuple feian et mal accostahle, que sur le champ de bataille y demeurcrent plus de cent cinquante mille des ennemis. Cosmogr, 11, 1, Accoster, Être à coté de, — Il ny aura aucun qui teme.raire.ment attaque ce riche en debat q’uand il apperce\rra cestuy cy qui l’accoste.. BR I i 2 r,.rad. de LuelE ri, du Cercheur de repue franche, 59. Être accosté dr. Avoir près de soi. — Aptes es- toient ordonnez Trezeniens, acostez de deux cens Lepreates, que quatre cens Myceneens et Tirynthiens adossaient. SALUT, trad. di HÉ Ro- DoTE, IX, 28.

Accoster qqn de.. Lui donner pour compagnon. — Pour me guider en ces lieux inconnus II m’accosta d’un homme de Lycie Qui me servoit de seure compagnie. Am. JAMY N Poesies, L. V, 57 Te.

isi’accoeter de.. S’approcher de, aborder. — Ayant rencontré par le chemin un. gentilhomme Fia- mend allant en Angleterre, et s’en estant accosté, en se disant. entre der mesme pays, picqua avec luy jusques au lieu où il fallait passer la Liner. FI. Es. TrENNE5 Apol. pour lier., ch. 15 (I, 235). — En nous en retournant ce gentilhomme s’accosta do moy, et nie dict : « Jésus ! cappitaine Monluc, en quel pull a esté ceste bataille d’estre perdue ! 1) Momiue, Comment., L. Il (I, 282). —Junia, verve de Scribonianus, s’est.ant accostée d’elle famille- renient, pour la societé de leurs fortunes, elle la repoussa rudement avec. ces parolles. 1VioNTAlc. "MT H, 35 (III, 180). — D’une ville qui peut jetter trois mille soldats en une sortie, Ion ne s’en peut accoster pres qu’avec peril. LA N E r Disc. Foi. et mil., XXVI 1 (p. 692). Nostre nouveau venu s’accoste d’un vieillard, Et pour en prendre langue il. le tire à I’escarl. AuBTGNÉ, Tragiques, (IV, 105). — [Bradamante I tira son es- pée pour se tuer ; mais un meilleur esprIt s’ac- costa soudain d’elle, et. la fist recoudre de s’en aller au camp. Bp„fracrômE, Cap. franç., le roy Charles (V, 264).

Entrer en relations avec., se lier avec. — Si tu veulx vivre en Court (Dilliers) souvienne toy De t’accoster tousjours des mignons de ton maistre. Lira BELLAY1 Regrets, 13.9 — Depuis estant venu à Paris s’a.ccosta d’un prestre nommé messire Hector" ESTIENNE, AFol. pour Her., II, 61. — Je m’accosto.y des principaux du peuple et leur monstray co qu’il failloict fere. Moriurc, Com-- L. IV (il, 170). — M’ayant deiaissee, il s’acosta de Tais, l’amie de Larnprias. F. BRETirq, trad. de Lova EN, Devis amoureux, 3. Commencer à con.naitre. — A peine encor, du vulgaire écarté, Je m’acostoy de Virgile et d’Ho- race, Quand la beaulté d’une quatriesme Grade Emprisonna ma franche liberte. N Y,’ous- Fies, S. 126.

S"aceoster à Accoster, aborder> — J’avois grand desir ce matin de m’accoster vous, pour entre participant de vos devis. L CARON, Dtalopee..5, 2 (44 ra).

S’accoster avec. Entrer en relations avec. — Ayant eu l’interpretation des Grecs insulaires, avec lesquels je m’accostais tousjours, pour avoir l’intelligence des mots. THEFET, Cosme XV III, Accoster est un mut à la mode. — A celle fin d’estre estimé mieux parlant, il ne cherchera autre chose qu’à trouver le moyen de faire venir à. propos aucun de ces mots, comme foleitre, accoster, aborder. TAHUREAU, ler Dial. du Demcritic, p. 34.

Accostoyer. Placer à côté. — Cestuy qui pendent sa faveur avoit pris la hardiesse d’accostoyer sa statue de celle d’un Roy de France, au Palais Royal de Paris. E. Pasquier, Recherches, VI, 43.

Accoter. Soutenir. — Ce fut le propre jour que le Retail nerveux Accota de son bras tout un mur ruinoux, Comme on voit accoter à Paccotte puis. sa_nte D’une vieille maison la muraille pendante.. Ane. Poés. franç., VI, 31 4.

S’accoter. S’appuyer. — Car heurtant une porte en pensant m’accoter, Ainsi qu’elle obeit je viens à culbuter. REG-NIER, Sag. 10.

Accotte, v. Accoter.

Accouarder. Rendre couard. — Et. du front m’a.s ost6 L’honneur, la honte et Pa.u.dace pre miere, Acou.hardant mon ame prisonniere, Serve à ta volonté. RONSARD} Amours de Marie (1, 191). S’accouarder. Devenir couard. — me fe- roi L. beau voir ores rn’accoua_rder, Et contre Go- liat ne m’oser bazarder. P. DE BRACirl, Poe mes et Meslanges, L. 1, Mononuichie de David et de Go- nfla. — C’est la gayeté et ale vesse qu’eut Saül, allant combatre contre Iiennemy, d’avoir moins de courage qu’une femme… de donner place en son cœur au desespoir pour faire clesesperer et acon. harder les siens. LE LovEn, Hist. des Spectres, VII, 13.

Accouardir. Rendre couard. — Vrayment la Françoise noblesse Fait tort à la belle jeunesse Dialorrer des Muses le fruit:Croyant à sa honte et dornage, Qu’elles abatent le courage, Acouhar- dissant qui les Suit. BAÏF, Fasseterres, L. V (IV, 44 2). S’accouardir. Devenir couard. — A fin— que par tel moyen ils s’acouardissent et desesperassent de leur victoire. TIIEVET, Cosmogr., XIX, 8. Accouardi. Devenu couard. — Les Troyens ac- couardiz pour l’inutilité de ceux qui les condui- saient, rompirent leurs ordres… et tournerent le dos. LEMAIRE DE BELGES, LitliStP., 11, 19. — Pe- Mort, Enfer, jadis Feurent hardis De nous assaillir et. prendre; Or sont ilz aceuardis. MARG. DE NAlLt les Ilikieguerites, Chansons spiritueiies (III, 146).. — Car ce n’est moins entre les pots D’enhardir par vineux propos Un homme pares- seux à boire, Que pour gaigner une victoire, Rendre à la bataille hardi Un’Capitaine acou- hardi> ItorisA RD, Odes, V, 15. — Vost.re vertu à nulle autre seconde, Jadis l’effroi et de Home, et du monde, Vous lairra elle ainsi accouardis ? BuT- TE’T's l’Amaltkide, 154.— 0 peuple dIsrael ! ô gent accouardiel Est-il nu] entre vus d’emprise si hardie, Qui m’ose regarder ? DES MALSURE2r David combattant, 285, — Alors des Lyciens mesme les plus hardis Ne tindrent plus, ainçois fuyoient acouardis. Am. JANY :’q", Iliade XVI (92). Rendre acouardi. — Ou bien si le desir genereux et hardy, En tieschaufrant le sang, ne rend acouar- dy Ton cœur à mespriser les perils de ! a terre, Pren les armes au poing, et va suivre ! a guerre. RON- SARD, Poerne L. Il (V, 176). — FIeureuse aussi la voix qui rend accouardis Les propos plus hautains bis parleurs plus hardis. VAUQUELIN DE LA ARES* NATE 5 Divers Sonnets, 49.

Accoubler, v. Accoupler. Accouchée. Mettre.aux nouvelles des accou- chées. — Je ne voudrois estre compris au kalen- drier des bestes humanisees, pour voir cependant quelque autre en possession de mon cerveau, avec le sien, lequel me teint tous ours sur les rangs, et me mit aux nouvelles des accouchees, Trad. de G E irL f, Di sr. lantast. de Justin Tonnelier, Disc, IV, p.101. (Cette expression est peut-être une allu- sion aux nouvelles qui se disalent dans les visites aux accouchées.) Accoucher (in bans.). Se coucher, s’abattre. — Ou Paguilion de dure et fiere touche, Les tueurs navrez si tresfort picque et touche. Que le plus sain par tristesse en acouche. CRETIN. Complainte sur la mort de Guill. de Bissipat. S’accoucher. S’abattre. — La mer par fois souffle si fort. et boult Qu’il n’y a sens qui tont ne s’en farousche Ne si bon cueur qui de peur ne s’acouche. GERMAINCOLIN à Jean Bouchet, dans les Epistres Familieres du. Traverseber, Accoucher. —— [Des pays] oie les femmes s’accouchent sans pleincte et sans effroy. N TA I G NE, I, 22 (I, — s’accolée/ter — Elle s’accoucha en la prison d’un beau. fils. Amyivr, Dion., 57. — Hercules… emmena quand et luy (lalicia dedans ses vaisseaux, laquelle s’accoucha d’un beau —fils. In., Demendes des choses grecques, id. Accoucher (subst,). — Et laissez la vieille pins- cher Ailleurs, plustost qu’à l’accoucher De cette pauvre jeune femme. Du PÉMERS, trad. de rl’Ë- RE ricE, 1’And•ir, I. ri, Accoudière. Parapet. — 11 Rassoit à cheval sus les ponts de Sey près d’Angiers… II dorme de l’esperon à son cheval et le fait sauner par dessus les aceoudiires dedans Loyre. DES PÉRlEB.S, NO W). Réer., 55. Accoudoner. Parapet.. — Puis me conta qu’ayant achepté une carpe toute vive, et que voulant remettre le retour de son argent en sa bourse, ii avoit mis sa carpe sur les accoudouers du’pont, et qu’elle avait pas si tost esté, que faisant le sala de la carpe, elle n’eust saint é en la riviere. GuiLL. Bouctuur, 6e Seree OH, 24), —Ily a cent tours fort hautes, toutes de porphyre, Les fondements sont de bronze… et tout le haut qui est en accouldoir, de pur or, au dessus duquel on voit continuellement voleter des enseignes, es- quelles sont brodées des Aigles griffonnées. Trad. Foi.p.Noo, Merlin Cocca.E.t-…, L. XV (II, 3.1). Appui (au figuré.) — L’acodouoir de vieillesse. RABELAus, II, 7. Accoudoyor (e). S’accouder. —I le s’age- nouille, s’aceoudoyant sur un billot, estimant de- voir estre executée avecques une espée à lai Fran- çoise, mais le Bourreau._ lu, y fit mettre la teste sur ce billot, et la luy couppa a.-vecques une doloire. E. PASQUIER, Êecherdzes VI, 15. Accouer [des chevaux]. Lier la queue de celui qui précède au cou de celui qui suit. (H. D. T.). — Fi g.) Arcoités. Liés étroitement" — Nous n’avons pas faict marché, en nous mariant, de nous tenir continuellement accouez l’un à l’autre. MONTAIC rE, HI, 9 {IV, 85). Accouler. Affluer. — Et si d’aventure i/ y ac- coule force humeur, vous laveres le lieu commode- ment de —Yin blanc fort cler. rrA.:AuLT, dans G. Et espuisois avec certains grands esquifs et l’or et l’argent, qui perpetuellement recroissoit, et amplement accoulloit. F. BRETTri, trad. de LUCIEN, k Songe ou le Coq, 12. Accoulper. Accuser. — Si nous voyons qu’ils ayent cheminé en bonne conscience, et qu’on tes a.ccoulpe, et qu’on les tourmente, voire pour avoir servi à Dieu, que tout cela soit pour effacer les opprobres du monde. CALVIN, Serin. sur la 2 a Timothée, 4 (LIV, 43.). — Si tes couraux leurs em- bamés Zephyrs Par tes baisers dans nia poitrine versent, Ne faccoulpant des maux qui me ran- versent, Je me dedi de tous mes repentirs. Bulr- TE, L’Amok/Wei 8. — Pourtant a ajousté trois feuilles tant. pour les raisons susdictes quia.ussi pour respondre à quelques objections légères, ce qu’il a esperé vous devoir estre fort arable, d’autant que ne voudriez aucunement qu’il fust a.ccoulpé des fautes que pourrez voir audit exern- plaire qu’il vous présente. H. EsTiENNE, Apol. pour er., Supplication (I, p. XX HO. — Je ne dis pas tee y pour les accoulper, car je sçay tresbicri que les expions de guerre ne se jecteut pas en moule. PK. DE MA a ri [ x errrituolitique$ ei hit ; Ear„ p. 280. • Vous m’acoulpez de m’apprivoiser avec ma mmer. Cmor..U.REs, 5 Ap. Dienee 21M. Accouplable. Qui peut s’accoupler, s’unir. — Ces deux fruits; dont la provision est aggreable pour leur utile nouveauté, contentement accou- plable avec la plaisante odeur des belles plantes du Jardin. 0, DE SERRES, Théàire d’Agric., V1, 1 D. Accoupiage. Accouplement. — Les courages s’; _u_molissent et divertissent par Faccouplage des femmes. A1ONTAIGNEt II, 8 (II, 82}. —Hrt croi- rons nous cestuy-la Quehr.urtz igitur causa quis diaerit effecturn esse enundurn ? Eortan scilicei ani mantium, que ratinew ittuntur. Hi scat dii et hoiries, quili us pro cet& n l’ha est meurs. Nous n’au- rons jamais assez bafoué l’impudence de cet ac- couplage. ID., II, 12(I I, 164). — Tout le mouve- ment du monde se resoult et rend à cet accou- plage. ID., III5 5 (III, 337). — Je hay ce sot ac- couplage, d’une Deesse si saine et si alegre, avec ce petit Dieu indigest et roteur. ID., III, 13 UV, 261i). — Tout le mouvement du mande se resoult et se rend à cet accouplage de ruade et de fe- melle.. CHA.RRON, Sagesse, 1, 22. — Nos hommes vont à l’estourdie it cet accouplage, poussez par la seule volupté. ID., ib. Accouple. Accouplement. — Ayant inedeciné nos corps, vous ordonnez Vos saincts status no- tiers. les reigles vous donnez Quand, comment, avec qui, Pac.couple conjugale Se fait, et ne se fait. Bonnet du Seigneur de 1410NTEssuY, dans Cholires, Maginées (p. 11). — Par l’accouple du niasle la femelle reçoit un naturel accomplisse- ment.. CHOL1ÈRES, 2e A ite.. Disnée (p, 79). — Non point qu’ils eussent à mespris une si saincte et le- i lime accouple qu’est la maritale. I o ib (p. 109). — Les bestes brutes, dés qu’elles sont empreintes, sont exemptes de ces accouples. ID., 5C Ap. dis-née (p. 223). Accoupler. Atteler d’un couple. — Pline es-. crit que Neron accoupla., son coche de juments qui estaient Hermaphrodites. Gym,. BOUCHET, 20e Seree (fil, 261). S’accoupler de. S’unir à. — L’homme s’accou- plera de femme, qui ne soit de vile, vilaine et lasche condition. CHARRoN, Sagesse, (Prononciation.) Accoubler. — Puys les acoubla [les mains] de mode que le pouf e. dextre 1.01J- choyt le ga.usche. liABELms, I I, 19. • Excepté le pculte et it doigt indice, des. il acoubla mol- lement les deux ongles ensemble. ID., I 1.11 20.. — Avec.ques lin style feist hastivement certain nom- bre de poinctz divers, les accoubla. par Geoman- ID-I Ill, 25.— Le maistre des cerirnonies… les accoubla tous deux, M. de Montluc et do Vassé, pour aller et marcher ensemble aux cérimonies. BetAr TliME, Cap. franç., M. de lassé (IV, 94). Accoura.ger, Encourager, exciter, — Par ces romonstrances et exhortations furent les soul- dars… enhardiz et accouraigez. SETssEL, Succes- seurs d’Alexandre, IV, 10. — Tout ce qui pout servir à nous accota rager quand il est question de prier Mou, nous est enseigné en ce ; ivre. CAL- VIN, ComineFee, sur le livre des Pseaumes, Préface (XXXI., 18). — Encore espoir un bien. peu m’ac- > courage. VASQUiN Birrr..iEULI trad. de PËer.R.A.RQu Ei L. I, S. 193> — Il monstre quelques e.xemples com- bien il est. liberaI à pardonner, afin que les ficleIes soyent tant mieux accouragez à corriger leurs fautes, ,.ALVIN, Instit., III, Hi, 25. — Le Rhin en est tesmoin, qui en Pa_spre furie De Mars, accou- rageant ta grand gendarmerie, Te vit, et te con- nut au front de tes aieux. BUTTE’rt ter Livre des Vers, Ode I. — Ainsi tous jours ta faveur In’ac- courage., Tousjours sois tu le confort de mes maux ID., rizehée, 242. — Et sa compagne aupres, qui au travail l’incite, S’essaye ensemblément sa peine soulager, Et par propres raisons à mieux racourager. MA.unicE SckvF., Micreereeme, L. p. 19, — La gloire du labeur les va acourageant. In., ith., L. II, p. 45. — Craignant qu’entre les -mauvais hommes,. A mal faire on les a.ccourage. DEs Moisna.gs, David combattant, 1093i — Ce loyer conviendroit Justement et de droit Aulx hommes dont la rage Anime et accourage Le Roy encontre lui. David fugitif, 702. — La su- . perbe et. la rage L’un et l’autre soldat tellement accourage Qu’à peine peuvent-us attendre que le cor, lie fifre, la cimbale, et la trompette encor Denoncent la bataille. Du BARTAS, J udith, , V, Les gallères ennemies._ vinclrent à une porte d’arquebusade de nous pour nous envestir ; et lors le chevalier, allant depoupe en proue, accou- ragea tout le monde. lieloriLuc, Coriernentaires, Li. III (III 129). — A la. fin je donitay couraige à noz gens, et les faisois remonter les eschelles, ac- couraigeant les uns et menassant les autres. ID., ib., L. {If, — Combien pensés-vous que cela accouraigera Ie peuple, quand il verra ceulx qui ont puissance.sur leur bien et sur leur vie, prendre les armes pour leur deftense ? ID.’ib., L. VI (III, — Vous entendriez crier et hurler ces paillards Sodomites d’une grande demie lieue, a.ccourageans les soldats pour les faire Yirvainc•e. TuEVET, Cosmogr., XI, 7. — J’ay bien. voulu dire cecy en passant, à celle fin d’accoura_ger noz Rays, et Princes de leur sang, à l’advenir laisser apres leur mort quelques tesmoignages de leurs prouesses et vertus. ID., ib., XIV, 17. — Car Jamais un coup tu ne donne Que la trompette avant ne sonne, Qui sert. et de t’accourager.., Et d’aussi fanfarer ta gloire. P. u s BRACS, ter L. des Amines, 11 Airnee. — Bref les attraits de ta mi- gnarde grace… Par leurs apasts accouragent mon cœur. P. IIFF. Caariu, CEuv. poet., p. 25. — Mais rien ne m’esjouit, et rien ne m’accourage. ID., ib., p. 26. — Mies se mettent à travailler dés leur arrivee dans la Rusehe, et ce par le plus haut en- droit (1 icelle, lequel se rencontrant pointu, est • par consequent rempli dans peu de temps ; dont • les Abeilles accours regs s’a_rrestent volontiers en tel lieu. O. DE SErirtts, Théâtre d’Agrée, V, S’accourager, S’encourager, s’exciter. — Les affligez prenans exemple en rnoy s’aecouragerorit pour dresser leurs yeux vers luy, TH. DE BÈZE ? P. de David, 34, Paraphrase. — il faut, cruels, au sang s’accourager, Quand nous voudrons com- battre l’estranger. P. Dt BRACH,. Mesian.ges, na va, Accoureement. Accourcissement — Car h mort est fin et accourcement De tout ennuy, mi• sere, mal et peine. HAUD NT, Apologues d’Esope 11, 74. Accourcissear. Aceoureisseur da pendule. Coupeur de bourses. — Atez Larrons Vous, a.c, courcisseurs de pendans, Qui estes as pros à Io pince… Le beau licol qui colite un mince Vous servira de contrepoix, Ane. Pdés. frapr„ VII, 83, Accourir, Accourre. (Formes.) — Tou tep deux à moy accourirent… Mais, aussi lost me veircint, Elles (burent clesconfortées„ Anc, Pué :  ?, f ranç., 1. X, 144. Voicy des filles la brigad( Aux crins nouez, en simple verdugade… Et te pi, gna.nt accourre tu les vois. BAie, Poemes, L. I (II, 423). S’accourir. Accourir. — Les hyvers en font courir plusieurs aux grandes source ! d’honneurs et de biens… C’est à ce jeu que nous avons pris Morla.s, qui ne pouvant mettre d’ac, cord la b ; P.isesse de sa naissance et l’elevation d( son esprit., s’accourut aux sources alleguees. Au, cncrid, Sancy, I, 9. Accours, Affluence. — L’on ne sçauroit cou• cher en carmes, Papiers et encre seroient couru Qui vouldroil mettre tout l’acours u : ricin peuple et toutes gens. AiriC. Poés. /rafle., I, 145 — I l commença… a blasmer les empeschement5 qu’on avoit en la ville, les ; accours du peuple, et la multitude de c..eulx qui de toutes part.z aborcloienl le Prince_ Trad. des cinq premiers livres des An• nales de TACITE, L. IV„ p…154. Ac courser, Accourcir. — D ionysi us… (piani il estait constreinct accourser ses cheveulx lei bruloit a lentour avec du feu. SEY55EL, trad. (h DioDonE, III, 23. Accoursier, v. Acoursier. Accousiner qqn. Le. traiter de oousin, se lie’ familièrement avec lui. — En un festin de ce paye. où il avoit appellé trois Ducs ses cousins, un nia, çon… le tira par les chausses au sortir du disné, et lui dit u Mon cousin, j’aurois lien à cetti heure affaire des huiet livres que vous touchas tee pour moi, quand nous travaillions à Brissac. » Lee. Dues qu’il avoit accousinez n’empescherent poinl IF : is premiers coups de poing du cousinage nou- veau. AuBiGra Filent : me, III, 18. — Dès —là nom estions fart renduz privez et acousinez. BRAT1— TÔME, Cauronnels franeaig, , 392. S’accou_siri, er de qqn. Le traiter de cousin. — Cyrus voiant d’avanture present un gentilhomme Merle, qui autre fois s’estait acousiné de luy. J. DE VÉNTEMILLE trad. de la Cyropedie, 3, — Apres lu y Artabaze, qui s’estoit jadis acousiné de Cyrus. In., ib., VI, t. Accoustre (mot d’argot). Préparer [à manger]. Var. hist. et liit., VI11, 170. Accoustrement. Vêtement, costume_ — Tout son a.ccoustrement estoit riche et pompeux oultre mesure, pour denoter quelle [Junol est Dresse de toute richesse et opulence. LEMAIR E. n E. 13ELG 11-luser., I, 31. — La noble dame Andromacha donna à son neveu’enfant Ascanius>.. plusie.urs nobles acccfustremens tissuz et ouvrez de ses propres mains. ID., ib., 11r, I — Ces vesternens tant propres et accou.stremens tant riches. RABE- Lms, I, 56. — Les Romains estoient discernez des Grecz par diversité d’acoustrernens. CALvinir, Instit., X, p. 573. — Pourquoy il de beaux acoustreniens D’or et d’argent., rubys et dia- rnans ? MARG. DE NAV., les Marguerites, Com. de la Nativ., de J.-C. (II, 4S). — Elle aymoit si très fort los acoutremens falloyt des plus beaulx et riches qui fussent en la Court. E.A.n., ilePtarn.1 59. — [Lysandrel… ayant quelque tyran de Sicile envoyé plusieurs accoustremens precieux, pour servir de lustre et, pa.ra.de à ses filles, les refusa sa- gement, adjoustant… qu’en telles façons de robes gisoit plustost leur deshonneur que l’ornement. PASQUIER, le Monophile, L. (II„ 766). — Voyia einqu.ante eseuz que je vous donne, afin qu’ayez moyen de porter accoustremens propres pour estre remarqué entre les plus braves. Comp- tes du Monde adventureuz, 52. — Ou pour broder au mestier proprement D’un nouveau Roy le riche a.ccous trement. RONSARD, Hynate de la Fectnee (VI, 150). — Au surplus, un accoustre- ment De crespe, mis si proprement, Que du tra- vers de sa vesture Les flots de sa blanche char- nure L’on. entrevoye. BELLEALlt Odes d’Anacreon (I, 25).•— Les alliez emportoyent… force beaux et riches a.ccoustremens de pourpre à. la Persiene. AMYOT, Cimon, 9. — Ilz [les lioina.insi n’ont pas accoustumé de prendre ieurs bea.ux accoustre- mens sur leur harnois quand ilz veulent seulement cheminer par les champs. ID., Lucullus, 27. — 11 : Pompeiusl despouillant à grande haste sa cotte d’armes et son accoustrement de Capitaine, ves- tit une rbbbe convenable à sa fortune. ID., César, 45. avoit accoustu.iné de porter un accoustre.ment riche au combat, et d.e. couleur es- clatante, pour se faire remarquer. MoNTAiGNis, 34 (Ill, 173), — L’empereur… les haut, loua, et fil donner à. ch.ascun un accou.strement. de vel-lours cramoisy. BRA, NTÔMEr Rotioznont. espaign. (VII, 45), — Le Roy… vestu d’un accoustrernent broché d’or, Trad. de FOLENGO, Merlin Coccaie, L. I (I, 23), Accoustrentent de la Mec. Coiffure, — L’acous- trement de la teste estoit selon le, temps, En hy- ver, à la. mode Françoyse. Au prin temps à l’Es- pagnole. En esté à la Tusque, RABELAIS I 56. AccoeiMrement de tegtic. Casque. — Ils [les Par- thes1 avoient des accoustremens do teste si pro- prement a.ssis… qu’il avoit moyen de les asse- ner que par des petits trous ronds, qui respon- doient à leurs yeux. MŒNTAIC (II,. 105). En ce sens, aceoustrement de teRie était une ex- pression à la mode. — D’un heaume luy fut appris un arrnet, une bourguignotte, un acons- trement de teste. Du FAIL, Contes d’Eutrapel, 33. ecoustrer. Bien disposer, arranger, prépa- — Il faudra cultiver les vigiles, il faudra ac.- trer le.s prez. CALvi Nt Serin. S’Ur le Deater., 76 V11, 10.4), — Comme un laboureur, quand semer, il faut qu’il face passer ia. cha.rrue de-

;, il faut que la terre soit accoustree,

sur le liv. de Job, 15 (XXXIII, 191). — amis… a. commandé qu’on leur accoustrast Dgis icy au plus pres. isiniyoT, Hist../Ethiop., 11, 77 vo. — Il feit aussi accoustrer et fortifier et de Piraee, ayant consideré la. commodité [eu, pour du tout appliquer la ville. à la ma, — Thémisiocle, 19. — L’argent que lori luy it contribuer à. force pour les affaires de la re coutre les Barbares, nous l’employons à dorer, einbellir et accoustrer nostre ville, ne ne moins qu’une femme glorieuse. i D " rë- g, — Les Syracusains reprenans cueur s’en urnerent de rechef à Catagne, là où ilz pil- d et gasterent tou.t le pla, t pais, et bruslerent imp que y avoyent accoustré les Atheniens. Nitici-g, 16.. — La charge en laquelle il ein- .a. plus de diligence et de solicitude, fut. à dres- 7.4 accoustrer les grands chemins. In, „ Ccaus Gracchus, 7. — Ilz ordonnerent (111E. le derriere du temple de Minerve, , , luy seroit prcpiaré et &mous- tré pour son logis. ID, , Démétrius, 23. — Mais aussi e.stoit ce une honeste et loua.ble clespense celle qu’il faisoit à recouvrer et faire accoustrer des livres car il en assembla une grando qua.n- tité, et de fort bien escripts. ID„ Lueidiets, 42. Prépa.rer [un aliment, une drogue]. — Le tout n’estoit que chair de porc., laquelle estoit ainsi di- versifiee de plusieurs sauce.s et differentes ina.- nieres de raCCOUStFer. AMYOT, Flaminius, 17. — Lon servoit tousjours de toutes sortes de viandes exquisernent accoustrees, Lucullus, 40. — 11 faisoit dresser ses tentes et pavillons à l’oree de quelque vert bocca.ge…… lâ ou on luy accoustroit son disner sumptueusement. In., Anteinre, 9. — Atree De ses neveux a la chair accoustree, Pour le disner qu’à son frere appresta. FoRcADEL, Œup. poet., p. 51. — Pour empescher que le pois- son ne face mal… Il le faut faire bouillir et accous- teer a.vec du vin. WALL" Bouciirr, 69 Seree (11„ 12). — Elle a des cuisiniers Qui dans les plats fu- mant accoutrent les gibiers, VA iiQuELIN DE LA. FRESNAYE, Satyres jrançoiscs, L. V, à M. Bertaut.. — On les convioit de se raffraischir et faire la. col- lation, que don Sanche avoit falot très bien ac- coetrer. BRArcrômEl Cap. estr., (loin Sanche d’il- 11, 185. — Aux viandes nouvelles que /eues sçavent très-bien accoustrer. In., De3 DaieleS, part, .(1X, 221). — 11 accoustroit à rnanger pour les Religieux. Trad. de FoLEN Merhn Coecaie, L. X (I, 269). — Le medecin, mary de \rostre Lucresse… m’a donné charge aller aujourd’huy accoustrer ses vins. Or, j’ay pensé vous desguiser tonne-lier, et vous Encrier al, rec- ques moy en la cave. LA.ILIV EY les Escolliers, L — pauvre femme… le contraingnit [i’apo- thicairel d’accoustrer ceste poudre et en print ce qu’il Iuy en faisoit de. mestier. MARC-, DE NAV-5 H ep ta in. _ 68. Hien disposer, proprement, élégamment [la barbe, les cheveux]. — Or avoit il laissé croistre tousjours sa barbe depuis sa desfaitte sans l’ac- coustrer. AmvOTI Antoine, 18. — Et disoit davan- ta.ge Caesar… que ceulx qui leur feroyent la guerre seroyent un Ma.rdion Eunucquei un Photinus, une Iras, femme de chambre de CIeopatra, qui luy accoustroit ses cheveux.. ID., ib., 60. Panser. — Voya.ns ceste jeune pucelle parée de vesture si exquise… qui n’entendoit à autre chose, qu’à curer et acoustrer les blesseures du jeune damoyseau, Amyor, Hist. iEthiop, , L. I, 3 ro. Orner, décorer. — La. littiere fut tantost preste et a.ccoustree de royaux a.ornemens. LEMAIRE D E BE bC ESs 17. — [AEmylius] luy mesme venoit apres, monte dessus son char triumphant, accoustré et orné tresmagnifique- nient. AMYOT,. Paul Emittcf, Vêtir. Accoustré. — Ce faict, estoit ha- billé, peigné, teslionné, ac-coustré, et. parfumé. RABELAIS, It 23, — L’Ange… qui appa.rut aux femmes pries du sepulchre, estoit accoustré d’une robbe blanche.. CALVIN, Instruct. conbie les Ana- baptistes (VII, 116). — Ils trouverent Cleopa.tra roide morte couche° sur un flet d’or, a.ecoustree de ses habits royaux, A.wroT, Antoine, 85. — Les pages d’honneur tif-Ili-nient accoustrez, et bien pi- gilez testonnez. LouvEku, tra, d. Une 1, — Au jour sacré de la Royale entrée, Que la Princesse, en drap d’or a.ccoustrée, Brave appa- roisse. RoNsARD, Poèmes retranchés (VI, 203), ileceitstrer qqn de qqch. Préparer qqch pour qqn. — Les vieux ou vieilles qui excéderont l’aage susdict demeureront aux maisons de leurs maistres, pour les accoustrer de manger et garder la maison. Mornuc, Comment., L, III (II, 50).

S’accousirer.. Se vê., tir. — La Nymphe saccoustra de ses plus riche.s habillemPns. LEMA3RE DE BEL.— CF, , Se Illusir., I, 29. —Comme. une jeune fille, à fm de plaire mieux Aux yeux de son a my, par un soin curieux Siaccoustre et se fait RoNsARD, Hymne du Printeenps (IV, 303). Vests toy de ta force, Sion accoustre toy des vestemens de ta Jerusalem. CALVIN inStite, IV, lie 17. ..1.1"aecoustrer de qqch. S’en servir, s’en accommo- der. — Je sçay que tu scez qu’elle est louchk.J, Mais je te vekix dire comment Elle l’est si horri- blement, Et de ses yeux si rnal s’acoutre, Qu’i) vaudroit mieux, par mon serment, Qu’elle fust a.veugle tout outre. MARoT, Epigri, 204. — L’eclipsement nouveau des dix jours du Pape, m’ont prins si bas, que je ne m’en puis bonnement accoustrer, MONTAICNE„ 10 (IV, 132). Accousturnanee. Action de s’accoutumer, ha- bitude, — Aux bonnes choses conviendroit S’oc- coustumer lors adviendrait Qugon verrait la chose en usance Qui estoit hors d’accoustumance. MAROT trad. de deux Caoques f. D’avantage vostre peuple pour la longue accous- turaance, e…t pour l’accroissement. qu’il a re.ceu des armes, ne demande autre chose que la guerre, AMVOTe Numa, 5. — Il ; y eut un Romain qui prit cognoissance et accousturnance de s’a.pprocher et deviser farnilieremcnt avec un de ceux de la ville.. ID., Camille, 4, — L’accoustumance oste beau- coup de la trayeur et terreur aux choses, qui de leur nature sont verita.blement effroyables. ID., Marius, 16. — Aucuns, ou pour estre collez au vice d’une attache naturelle, ou par longue ac- coustumance, n’en trouvent plus la laideur. Mûri"- TAicreE, III, 2 {ln, 272). — A UTIO miserable con- dition, comme est la nostre, ç’a esté un tresfa.vo- rable present de Nature, que l’accoustumance, qui endort nostre sentiment à. la souffrance de plusieurs maux. ID., III, 9 TiT, 77). — L’accote- tumance est une seconde nature. ID., 111, 10 (.1Ve 131).. Accoustuzué subst.). Ce qu’on a coutume de faire, — Harpagus contre son accoustumé avoit mandé le berger. SA.LIAT trad. dinéRoDoTE, I, 111. — Comme le berger voulust faire son acous- turné, et eust ouvert l’huys pour entrer vers les enfans, ilz turnberent tous lieux à ses piedz. ID., ib., II, 2, Accoestumée (subst.). Ce qui est habituel. — Je vous mandois par ma derniere que Monsieur se trouvoit mal ; vous saurez par ceste-si sa. bonne santé ; par la grasse de Dieu, est remis à son accousturnée. AuBIGNÉ, Lettres de sources diverses, 24L. (Accoustumée pourTait aussi se rapporter à, santé.) A ro.ceoustionée. Selon l’habitude. — 0 Dieu tu es mon Roy, aide à. l’accou.stumee A Jacob ton servant. DESPORTFLS, Ps. de David, 43. — tes pro.- ŒSSiOnS.-— Se rirent et se parachevarent fort dévo- tieusement et quietternent, sans désordre et tu- multe ny insolance aucune, à Paccoustumée. BRANTI5M E, Cap. franç., M. de Ge.dise, — Je. veux respondre, quoy cjue couramment à mon accous- tutnee, aux dermeres lettres que j’ay receu de vous. St FRANçois SALESe Lettres, 704. Accoustumer. S’accoutumer à. — Elle exerça dès sa tendre jeunesse masle tait des armes aux tournoys, Acoustumant la lance et le pavoys. BAÏF, Poentes, L. V (II, 264), — Aprenons à, re soustenir de pied ferme, et le combatre (l’enne- mi qu’est pour l’homme la mort],.. Ostons Iuy restrangeté, pratiquons le, accoustumons le, Mow- TA ro ih.[E, I, 19 (I, 90). — Nous nous durcissons à tout ce que —nous accoustumons, ID, „ III, 9 (IV, 77). — luy raison. accroyre que rea.0 de la, ri- viere de Séne les amaigrissoit ainsi [des chevaux] jusques à. qu’ilz l’eussent accoustumée deux MOi.S. BRANTÔME, Cap. estr., Ie ereareechal d’Es-trozze, 265. aecoeislumé. Avoir l’habitude. — Les An- ciens pour confirmation de leurs appointemens, a.voient aeousturné de tuer une truye. CALVIN, instit., X, p. 567. — — Incontinent qu’il fut arrivé à Athenes, voulut commander et ordon- ner, conime il avoit occoustum.é. ArieYoT,. Thésée, Senat a tousjours accousturné de se por- ter moclereement et gracieusement envers ceulx qui ont à besongner et traitter a-vecluy. ID., Alci- biade, 14. — Ceste forest est celle mesme où… toutes les deïtez forestieres ont accoustumé de faire leur retraitte. BELLEAU, 1-a Bergerie, ire Jour- née (I, 265). Les os et reliques des personnes d’houn.eur, nous avons accousturné de les tenir en respect et reverenee. MOridTAIGNE„ III, 8 (Il, 80). — Je luy dy un jour un peu hardiment, comme ray accoustumé, qu’il luy sieroit mieux de nous. faire place. ID" ib. (II, 84). Ciceron reprend aucuns de ses arnis d’avoir accoutumé de mettre à l’as- trologie, au droit, à la dialectique, et à la geome- trie, plus de temps que ne rneritoyent ces arts. ID., II> 12 (II, 246). — Il [César] avoit accoustumé de dire qu’il air.noit mieux la —victoire qui se conclui- soi t par conseil que par force. ID !, 34 (HI, 169 ecoustumer qqch à qqn, Le lui rendre habituel. - [ies vers à soie] seront cha.udem.ent tenus durant quelques jours, pendant lesquels leur ac. cousturnerés l’aer petit à petit. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., V ! 15. — Comn-ke aussi se plai- sent-ils [les vers à soie.] à la, senteur des pourreaux, des aux, des oignons, si la leur accoustumés dés le.ur jeunesse, In., ib, Aceraser. Écraser, frapper violemment. — Air, où rescrvois-tu des boulets foudroyans’Tant et tant de milliers" quand aux Arnorreans Par les fils de Jacob mis en route et en fuite, Tu fts les a.ccrasant si mortelle poursuite ? J. DU CHESNE „ Grand Miroir du Monde, L. I, p, 16. — Or Dieu, qui ses enfans d’un ceil piteux regarde, En-voye à leur secours. cinq archers de sa. garde, Cinq Che- valiers divins, qui vola : ns par les airs, Dardent sur l’ennemi tant de foudreux esclairs, Qu’ils ont en un moment de leurs aspres tempestes Accrasé des Pa.yens plus de vint mille testes. , , ib., L. p. 64. — Quels foudres, quels esclairs, queile.s aspre.s tempestes, Quels vents tourbillonneux, acrasant plus de testes D’Aphricains ennemis, que tout le bataillon Que leur mit au devant le preux Tym.oleon… ? ln., ib., L. V, p. 196. — [A Cathe- rine de Médicis] Quand l’edi lice haut des superbes Lorrains, Maugré tes estançons, t’accablera les reins, E’t par toy eslevé Vaccrasera la teste. Ar.7- MIMÉ, Tragiques} I (1V 53). — La fortune de Despian tombera sur vos testes et vous occrasera, ID., Letires diverses, 23 ge 515). AccravanterlAggravanter. Écraser. — Une piece de la rnontaigne eslancée par un trem- blement de terre, a.gra-vanta partie des a.ssaillans. FAUCHET, Antiquitez, I, 10. — Ils avoient fait passer des chariots chargez sur d’autres, arrestez avec. des pieux au travers des chemins, afin de miserablement les faire mourir accravantez. ID., ib., III, ft, — Encores que des monts Pyrenees il roulast de grands quartiers de pierre, qui accra- vantoyent les hommes et le bestial. 1D., ib., III, 20. — Durant 1eur sejour en Constantinople, estoit survenu un erousle… par lequel plusieurs edi- fices de ladite ville et d’au. tres Citez furent abatus et les hahitans agra, vantez dessous. 1D.5 ib., III, — Nos gens preparereni… des Mangonneaux (qui estoient des instrumens à jetter grosses pierres de faix) pour agravan ter les taudis et man- telets des Danois. ID., ib., X, 18. — Que la terre s’affaisse tant qu’elle voudra, qu’elle en- gouffre, atterre, accravante et ensevelisse les pauvres pionniers. CuoLIÈRES, 1 re Matinée, p. 52. — Nous la poussons en bas [une tour] : elle adonne qui se suit, Traire apres sa ruine un grant et son- nant bruit, Et de Ra chute esparse en tombant en- sanglante Force rangs ennemis que son faix ac- cravante. BERTAUT, trad. du 2e liv. de 1 Eneide (p. 264). — Le Prestre,.. descend en la fosse, mais il ne fut si tostparvenu où estait le coffret, que la terre ne tornbast sur Iny, et Paccravantast. LE LoyER, Hist. des Spectres, 1V, 12. — La pauvre femme fut de rnesme avec luy occise d’un coup d’espée à travers le corps par un centenier, et sa fille brisée et accravantée contre une muraille, qui ne pou•oit mais de la meschanceté de son pere.BRANTômE, Des Dames, part. Il (IX, 334). — Celuy qui d’un canon foudraiant extermine Le rempart ennemi, sans brasser sa ruine, Ruine ce qu’il hait, mais un mesme danger Accravante le chef de l’aveugle estranger, Grattant parle dedans le vengeur edifice, Qui fait de son meurtrier en mourant sacrifice, AuitiG Ni Tragiques, I (IV, 55). Fouler aux pieds. — Tout ainsi coleré, j’ay pressé furieux Leur col aecravanté du pied vic- torieux. R. GARNIERi Forcie, 1058. — Tout ainsi ray foulé leur teste a.cravantée Sous mes piedz mottez. J. DE CHAMP-REPLFS, Ulysse, I. 11). Abattre. — Ores les esclandres durs De la tem- peste fatale Qui accravante les murs De nostre ville royale, R. GARNIER, la Troade, 1230. — Les Perrieres et Mangoneaux c’estoient. instruments de guerre pour baterie). estoient prests de batre les murailles, et d’agravanter les maisons de la cité. FAUCHET, Antiquite.z, If, 20. Briser en précipitant en bas. — Le Ciel ne de- voit pus Pardonner à si lasche teste, Ains il devon de sa tempeste L’acravanter à bas. RONSARD, Odes, Il, — Ayant pris dedans [la tour de Montbrison] cent ou six vingtz tant soldez qu’autres par composition et sur sa foy, il les fit amprés tous précipiter du haut en bas et acra- vanter. BRANTÔmE, Cap. franç., le baron des Adretz (IV, 32). Étouffer. — Ce fort Thebaini.. Qui dans ses bras Anthee ocrava.nta. RONSARD* Amours de Cassandre, Elegie a Muret (I, 113). — [Antée] qui se travaille D’eschapper hors du pl y de si rude te- naille, Enfle ses nerfs en vain, et tout a.cra-vanté Encor’sur un genouil, mal-, leur se tient planté. ID.1 Foetus, L, I, Harangue du due de Guise (V, 24). Charger lourdement, écraser sous le poids. Las ! voudriez-vous bien voir vos sepuleres cavez, De nostre humide sang incessamment lavez Et vos corps inhumez dans leurs urnes fatales, Ac- cravantez du poix de nos charongnes palles… ? R.. GARNIE Re _POrtie, 256+ — Ores ]es mesmes champs, qui sous leurs corps gemirent, Dessous les corps Romains accravantez soupirent. ID., Cornelie, 1894. — Il ne voit esgorger une foiblette enfance, Et les Rois giesastrez en rniserables serfs Couchez dessus la paille a_ecravanter de fers. In., les Juiftes, 1574. — Les roues et potences ne sont accravantées que du poids de ces charongnes. Var. hist. et Ur, 11. [e 230. Frapper violemment, foudroyer_ — Tous jours Ce Tresorier jaloux Nous acravantera de coups. GREvrN, la Tresoriere, IV, 4. — D’autres fois il survient qu’aussi tost que la nue Par un secret. effort en gouttes d’eau se mue, Que de l’air du mi- lieu l’excfissive froideur Les durcit en boulets, qui tombans de roideur Quelquesfois, ô pitiét saris faucille moissonnent, Vendangent. sans cousteau, les ! miniers esbourgeonnent, Desnichent les oy- seaux, des-honorent nos bois, Acravantent nos bœufs, et fracassent nos toieLs. Du BArtrAs, 1 re Semaine, 2e Jour. — Leur vignoble est meurtri de gresle et de terapeste, Et la pierre de glace acravante la teste Du sauvage figuier de tout point saccagé, DESPGRTE.S] PR.. de DaPid, 77. Icy gist un toreau par l’ora.ge malté, De’à. gist un enfant. du foudre acravanté. Du BARTAS, L. II. — La dextre tonnante De Jupiter qui oc cravante D’un rocher Pindorntable flanc. R. OAft- NIER, Marc Antoine, 13O6. — (Fig.) Je provo y ja mainte tempeste Et maint orage menaçant, Pour nous accravanter la teste, S’aller dessur nous es- lançant. I D-1 Hippole, 1537. Accabler sous la défai te, la fatigue, le malheur. — Cesar, qui a dom té tout cela que le Ciel Enelost sous sa youture, et s’est fait immortel Par la MOlit d’un radie, a_ccravan tant ]’audace De son gendre orgueilleux. GREVIN, Cesar, I (p. 3). — En somme ce Tyran croit que la saincte race Crevant sous ! e fardeau demouroit sur la place, Ou qu’Isac pour le moins accravanté de maux, De veilie.s affoibly, tout cassé de travaux, Avec le cours du_ temps se rendoit inutile Aux baisers amoureux d’une Vpnus fertile. DU BA.RTAS, 2e Semaine, Lay. — Helas ! quelle tempeste Du non couipable [saac accravante la teste ! hi, ib., 4 Jour, (es Trappes. — Que tout le malencontre et le cruel rnechef Qu’un ennemy souhait t te accravante mon chef. R. GAR.NiElil la Troade, 880. Accabler sous la tristesse. — Si ne seront point ces peines Egales au dur ennuy Qui par traces inhumaines Me rentraisne avecques luy, Et qui d’un faix inconstant Me va tout accravantant, TAUD REALI, Poésies, Ode 6.— Soit soit tousjours ton cœur de dueil agravan té. BAÏF, Poenees, L. 115). — Soit égallement D’ennuis agravanté, quiconque ma simplesse D’un ma_chineur engin epoint faussement blesse. ln., ib. (II, 127). Mais d’or vient que la Royne est si tost retournee Quand elle a sceu d’Ilemon la dure destinee, Sans faire aucuns regrets, sans avoir lamenté, Sentant d’un si grand dueil son cœur accravanté ? R. (4 Ail R — N É ES. Antigone, 2603. eaccravanter. S’abattre.—Niais ainsi que la Palme est propre à resister Aux fardeaux onereux, sans point s’acravanter. J. DE CIIAMP-FLEPUS 1yssc, IV (p. 50.). A ggravanté. Malade_ — Soit à ton los man can- tique chanté, Car par toy e.st l’aise doulx enfanté ; -Par toy la vie en corps aggravanté Est restaurce. DIA ROT} Chants divers, 1.0. Acore/alti V. Accroist. Aecresté. Qui a une crête. — Il porto on teste un heaume accresté, et la visiere fermée. Trad. de FoLENGo, Merlin Coccaie, L. XV (11, 28), Dressé comme une crête. — Les aultres en- floyent en longueur par le membre, qu’on nomme le laboureur de nature en sortequ’ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert, et acresté, à la mode antique. R, ABELMS, ILL Hautain, fier. — Il avait une aultre poche pleine de alun de plume, dont itgettoit dedans le doz des femmes qu’il voyon les plus acrestees_ RABELAIS, 16. VraYenlient tu es bien acresté à ce matin tu rnmigeas hersoir trop de mil. ID., 1, 25. Malveillant, méchant, hostile. — Ceux, qui par trop a.cerestés mesdisans, tascheroient à me bles- ser du venin de leurs langues mordantes et pesti- feres. P. D E eEtivr. poet, Advertissement. au Lecteur. —Desübeissance. Itee eue, inofficieuse, mutine… actrestée. M. D E LA Po RTE, Epitheles. Accrester (81). Lever la crête. —— Lest Animal tant furieux [le lion l… craint de voir un coq qui s’accres V et se gendarme :, et plus encores quand il chante.r) , 1T PINETt trad. W PLINE, VI II, 16(04 — Le Coq naturellement fait peur au Lyon, quand il eaccreste et se gendarme, mais plus eucores quand il chante. M, D E LA PORTE, Epitheles, 93 ro. Accreusement. — Esprit parfait, dont en terre tenu Accreusement, pour enter retenu Est, comme on voit, le corps essencieux. Anc. Poés. franç.., XIII, 407-408, Accroc. Ce qui accroche. — Celuy qui veut monter à la montagne, il faut qu’il soit despouillé de toute Vanité et Menterie : car tels haillons trouvent. trop (l’accrocs qui les arrestent. Du VAIR, Meditai. sur sept ps. de la Consol. de David, Ps. 13. — Ceux qui montent par un aspre et e.spi- neux precipice, quand ils viennent à se picquer quelque ronse, ou escorcher contre quelque cail- lou, levent de douleur la main de dessus les cram- pons et accrocs qui leur aident à monter, et in- continent bouleversent en bas. lu., Ps. 52. Accrochage. Action de s’accrocher, — Je lasche mon limier dans l’espesseur du bois, Et moy de pieds et mains, non saris quelque accro- cha.ge, Je nie trahie attravers le plus fort du hos- cage. CL. GAUCHET, Plaisir dee erEmps, Chasse du Cerf (p. 183). Accroche. Ce qui accroche. — Sans les avoir armez et mains et d’accroches, De petits hame- çons, de secrettes approches, Des traits mesme d’Amour, pour attirer à soy Le ter opiniastre et lu y donner la loy. BELLE A. L, Amours des Pierres précieuses, hiPterre d’a mi (II, 180). — Les mariniers ont accoustumé de bien fourbir et ra- cler les parois de la navire, pour en os ter toutes accroches des herbes, d’algue, et de la mousse, qui s’y attachent. AmToT, trad. des Propos de table, il, • (Au figuré :) Juges, où seront lors voz fui ttes, vos accroches, Voz exoinés, delaiz, de chi- cane les tours ? AUB1GNÉ Tragiques, III (IN, 137). Accrocheraient. Action d’accrocher. — Lancre signifioit plustost fermeté que detentian ou ac- crachement. SE Y ssEi„ trad.d’APPIENr Guerre •S’y- riaque, 7. — La plus part de leurs façons de com- battre sont prises ou vrayes ou feintes, accroche- mens et mesuremens de l’un à l’autre. Amvor, trad. des Proios de table, III, 4.— Les saisies, ac- crochernens et prises de ceux qui lu.ictent, ont be- soin de poussiere esparse sur leurs mains pour les rendre plus fermes. In., ib, , IV, Proeme, — (Fig.) La belle Venus ne s’accoupla elle pas avec le bon Irieillard Anchises… et de test. accroche- ment 2Enea n’en fut il pas basty ? CilomènEs, 7e Matinée (I, 255). Voylà derechef un autre au-FI : tellement— PIE. DE MAaNtx, Differ. de la Re- Préface. Acerocheter. Accrocher, arrêter. — Son Al- tèze mit en avant de traiuter sur ce plus amplt-- ment avec les estez, pour ne demeurer icy a.cro- chetez. Pu. D E MARNIX7 EcriÉs polit. et hist., p. 199. — Le lendemain… arriva le sr J oly temps, avec les ratifications de’rostre traicté de par les provinces contractantes, et pouvoir ide faire et recepvoir le serment ce que facilita grandement la fin de nostre traicté, pour ce questions lors accroche- tez proprement sur ce point.. lu., ib., p. 230, Sacocheter. accrocher. — Il y a une i r nfi- nit é— de ces atomes galopans continuellement en Vair et s’acrochetans l’un l’antre. PH. DE l’IrfA Rmx, Differ. de la II, t, 11. Accroire. Prendre à crédit. — De sorte qu’on tend Faire le prest, c’est chose bonne à croyre, Que qui peult bien payer, ne doiht accroire. CRE- TIN, à François Charbonnier. Faire crédit., donner à crédit. —— Sang Meut tu err auras a.utant. ; Vela comment il failli. accroire, — Accroire ? I1 twill payer comptant. Sotties, II, 193. — Plus n’avons pistoletz ni’escus ; Le tavernier digit Rien n’accrois. A 11 C. Poés. /ranç, , VII, 77. Prêter. — Puis il lu y fait à croire Que des libvres il s’estoit fait à croire, Et d’autres cas dont il avait mestier Pour soir servir. BOURDIGNË, Pierre Faifeu, 3. — Il demeure encore gros de- niers quiilz mettent en leur thresor publicque, si d’adventure ilz ne les ayment mien prester et accroire au peule de ce pays. Ln lhoriin, trad. de Tri. Priorats, 1’Isle d’II copie, L. II, 8 ? roi. Estre accreu. Avoir du crédit.. — (Ironiqu.e- men t. Et tous estoient sans denier et sans maille, Et n’eussent sceu trouver qui leur en baille, Tant ilz estoient bien par la ville acreuz. BouRDIGNÉ, Pierre Faifeu, 13. S’en faire accroire. Faire ou faire faire ce que POLI veut, agir à son gré, imposer sa volonté. — es deux jeunes Empereurs défaillans de ga.rends à leurs sujets, la plus grande partie des villes et citez… s’en firent accroire elles-mesmes, et à leurs propres cousis et despens, sous tindrent le deffroy de la guerre, s’affranchissons par ce moyen… de l’ancienne oheissance qu’elles avoient en leurs Empereurs. E. PASQuiErto Recherches, I} 7. Comme M. de Tavanes vo]sist passer, M. de Bar- bezieux ne le vouloict permectre.., mais, quo y qu’il teust, ii s’en fis I accroire ot passa le guichet. 1V1 o N- L Uc : 1 one nt., Lb I 115-116). — A la fin le Roy s’en fit accroire, ayant M, de Guise et M. le mareschal de Sainct André de son cousté. lu., ib„ L. f I i (I, — Bien peu de jours après, m’ar- riva le don que le roy m’avoit laid de la campa- nye de gens d’armes, pour la mort de M. de la cocas ta prou au imy de se pouvoir des- meller des traverses que l’on me donnoit à m.e garder de l’avoir ; touteslois le roy s’en tee ac- croire plus par colère qu’autrement. ID, j ib., L, IVI1, 32, 1). — Depuis cette constitution ainsi faite l’on n’a point veu que les Papes n’ayent eu très-grande puissance temporelle dans Rome, dessus les Empereurs et encores que les aucuns leur voulussent envier cette grandeur, si est-ce que les Papes s’en sont fait accroire, quelque re- s’embu que l’on Leur ait faite. E. PASQUIER, Re- cherches, III, 4. — Geste deffence dura prés de deux ans, et leur lia si bien les mains, qu’ils ne s’osèrent jamais rien demander, car le roy s’en faisait estrangenient hien accroire sur l’observa- tion de ses loyer. BIIANTÔM E, Disc, sur iCS Duels (VI, a » ). — Et aiant la régence de co roya.ume..i s’en fit bien accroire sur le roy de Navarre, qui, comme prince premier du sang, vouloit œstre ré- gent en sa place. ID., Des Dames, part. I, Cathe- rine de Me.dicis (V11, 351-352). — La reyne sa mère In_ vautrait fort marier à Charles d’Autriche, despuis empereur ; et si elle eust vescu. cella se fût faict, car elle s’en raison accroire quelques fois par dessus le roy son mary, ID., Des Dames, part. I, Claude de— France (VIII, 11 : 16).

Accrois (subst.), v. Accroist.

Accroissance. Croissance [des êtres vivants]. - La forent prent sa verde robe neufve, La terre aussi, qui n’aguere etoit veufve, Promet de fruictz une accroissante pleine. Du BELLAY, l’Olive, 88, - Autant puisses-tu avoir De.vertueuse accrois- sauce Que le ciel nous a fait voir De bon heur à ta naissance. ID., Ode sur la naissance du duc de Beaumont. —— Et vous Nymphettes Lorraines, Caressez à qui mieux mieux… Ce Roy vertueux et sage… Qu’heureuse en soit Paccroissance Au doux repos de la France. BELLEAU, la Bergerie, Ire.cura. (I, 287). — Du Lentisque trois fois la fleurp rend sa naissance, Et son fruict trois fois Pan prend nouvelle accroissance. ID., Prognos- tiques et. Presages, 11, 349. — Les arbres et les plantes succent la terre pour leur proufit, et en tirent l’humeur qui sert à leur accroissance, 1 O N- TA.IGN EI trad. de RAY MON D SEBOC’i, ch. 66. — Le Soleil chaut qui toute chose esclaire, Luy donna [à une plante] l’estre, accroissance et vigueur. RorisAan, F•anciade, III (III, 110). — Le jardi- nier curieux de ses fleurs, De jour en jour beant leur accroissance, Ardent les voit, et les espie. Au- BIG NÉ, Printems, 1, 76. — Là prend accroissante et vie La violette, encholie, Marjoleiine, tims, per- silz. ID., ib., 111, Ode 23. — Vierge qui tout fais naistre, et donnes accroissante Par ton humeur divine à ce qui prend naissance. PASSERAI", Poés., Prière à Lusine (I, 115). — Et tout ainsi que le chaud du soleil Donne estre à tout, le feu de son bel œil Me donne force, accroissante et la vie. Ouï DE TOURS, Souspirs ainuureux, L. I (I, 6). Accroissement, élévation, augmentation. — Ceulx je repute dignes D’estre elevez jusques aux courts divines Par bon renom, qui de basse nais- sance Sont. parvenuz à haultaine accroissance. MkuoT, Jugement de Minos : — Croyez que je suis faicte exprès Pour vous porter obéissance Qui tousjours prendra accroissance A mesure que je croistray. In., Epistres, 36. — Mais si ce beau ung fol dezir m’apporte, Vostre vertu, plus que la beauté forte, Le coupe au pié : et veult qu’un plus grand bien Prenne en mon cœur une accroissance pleine. Du BELLAY, l’llonneste Amour, 3. — [L’Amour] Prenant tort accroissance, Acharné dedans nous, il nous deehirera. BAÏF, Amour de Francine, L. IV (I, 24, 3). — Si Dieu pourvoit ima- giner quelque augmentation à son pouvoir ou ac- croissance, il auroit quelque chose de plus grand en son intelligence qu’en sa puissance. MO N- TAIGNE, trad. de RAY MOND SEBON, ch. 42. — Il faut que, rostre ame soit rendue si contente, que son aise ne puisse recevoir aucune accroissance. In., ib., ch. 154. — Nous appelions aggrandir rustre nom, l’estendre et semer en plusieurs bouches : nous voulons qu’il y soit receu en bonne part, et que cette sienne accroissance luy vienne à pro fit. I D., Essais, Il, 16 12). — Quand je pense à croistre, c’est bassement, d’une accrois- salue contrainte et couarde : proprement pour moy : en resolu.tion, en prudence, en santé, en beauté, et en richesse encore. ID., III, 7 (IV, 2). — Le sçavoir, l’artifice avec l’experte usance, Don- nent en quelque temps au rènom accroissance. VAUQU ELIN nE LA FR ESNAY E, Art Poetique fran- çois, IL — C’est en cette accroissance que les pe- tits fiefs de France sont aujourd’hui Baronnies… les Baronnies Comtez… les Comtez ruchez. AuBIGNÉ, Faeneste, IV, 20. Crue. — L’eau du Nil arrousant et rendant fer- tile le païs d’Egypte par son desbord et accrois- sauce. THEYET, COS.M0 Kr., V, 6. Aeeroist. Croissance [des êtres vivants]. — Nature empIoye la nourriture qu’ils prennent, tant en leur nourriture qu’en Faceroist de leurs parties corporelles. CHOLI RES, 7e Ap. Disnee (p. 285). — On bordera ses allees d’arbres, de ceux qui seront de plus facile accroist et de plus grand profit et plaisir. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., — Llivroie prend sa naissance de la seche- resse, et son accroist de l’humidité de l’Hy ver suyvant. ID., ib., II, 2. — Si \rostre climat rouf-. frant l’accroist de la Vigne, est plus froid que chaud, plantez à. l’aspect du Mid, ID., ib., 111, 2. — [Les œillets] veulent estre arrousés, mais mo- derément le peu et le trop d’eau leur estans pre- judiciables, l’un en l’accroie, l’autre en Podorement. ID., ib., VI, 12. Accroissement, augmentation. — [R.ibaudise] Aux haulx tousjours aeste et braist ; En maintz tormens faict son accrest. Sotties, II, 59. — Ainsi le tres clair honneur, par repercussion nwer- berce se redouble, retournant avec accrois de resplendeur à celluy duquel il est procedé. B. ANEAU, 1 nzagination poétique, Dédicace. — Il est parlé de l’accroist de l’ire. de Dieu. CALVIN, Serm+ sur le liv. de Job, 14.0 (XXXV, 278). — Je ne veux pourtant dire que ceste mer soit si pro- fonde comme elle a esté, veu que tousjours il s’y fait accroist et de limon et (Pareille. TH EVET, Cos- mogr., VII1, 12. — L’aceroist de la puissance de lehemet vint des Chrestiens mesi.nes. In., ib., VI, 4. — Je laisse aux anciens Historiens à vous déduire l’accroist et diminution de ceste vite, ID., ib., XVIII, 10. — FerauIez, qui avait passé par les deux fortunes, et trouvé que l’a_ccroist de che- varice n’estoit pas accroist d’appetit. MONTAIGNE, I, 40 (I, 348). Crue. — Ces deux fleuves sont posez soubz mesme radiation perpendiculaire, jaçoit qu’ils sourdent en plages et regions diverses, ayans mesures causes de leur accroist et decroist. TRE- VET, Cosmogr„ II, 10. J’ay parlé de l’accroist et decroist du Nil. ID., ib., X XII, 9. — Comme on voit bien souvent une eau foible et debile, Qui du cœur d’un rocher goutte à goutte distile… Par l’accroist d’un torrent plus ficre et plus hautaine, Emporter les maisons, noyer toute la plaine. DES-PORTES, Amours d’H ippolyte, Stances. (En parlant des phases de la lune.) — La mer s’enfle et se diminue Par Paccroist et decroist de 1’Estoille cornue. Du BA RTAS, Ire Semaine, 4e Jour. — La nier s’enfle et se diminue par l’accroist et decroist de la lune. CliGLIÊ RES, Se Ap. Disnée (p. 294). Profit, gain. — Dieu n’a point defendu tout gain… Mais il a defendu le profit ou l’accroist qu’on rend à celuy qui baille le sien sans son dom- mage, et cependant veut sucrer la substance d’au- truv. CALviN, Ami.. sur le Deuter., 134 (XXVII !, 117). — C’est une sottise trop lourde, quand on voudra dire que l’usure n’est sinon en l’argent car nous voyons que Dieu l’a estendue à toutes espaces de profit que quand nous prenons ac- cruist en bled, ou en vin, tousjours nous sommes usuriers. ln., ib. (XXVIII, 118). Aecroistre (intrans.). S’accrois ire, croistre. — Ton bien acroistra d’adventaige, RABELAIS, III, 28. — Sa gloire en accreut tellement, qu’elle s’es- pandit partout. A m Y oT, Pélopidas, 30. — Si toute. fois cette fauce opinion sert au public à contenir les hommes en leur devoir… qu’elle accroisse har- diment, et qu’on la nourrisse en nous le plus qu’on pourra. MoDurmeNs, II, 16 (Ill, 16). Si vous voyes que neanmoins la tentation persevere ou qu’elle accroisse, coures en esprit embrasser la sainte Croix. St FRANçois D E SALES, Vie devote, IV, 7. — Ainsi devint et accreust jadis. Rome par les ruynes de la ville d’Albe. BRAI’llTiblE, Cap. eer., Caesar Borgia (11, 206). Accroupir, Mettre dans un état de paresse, frina.ction, — Le mariage… apoltronit ou accrou- pit les bons et grands esprits. CHARRON, Sagesse, I, 46.. S’accrûupir. Pare en éla.t. de stagnation.— A fin que. le venin, si aucu.n avoit on n.ous, se puisse evaeuer sa.n.s s’y acc.rou.pir aucunement. _A NIBR. PARÉ :, XXIV, i0. — (Fig.) : Je voudrois sans nous accroupir de paresse… que nous nous exposa.s-sions, pour le bien de nostre pays, volontairement aux dangers. E. PASQUir R, Potir-piirler du Prince (1, 1028). Accrioupi. Qui est dans un état de stagnation, d’immobilité. — Le souverain remede… est de faire des esgouts pour tirer toute l’humidité de-hors, ei toutes les eaux qui y sercFnt accropies. COTEREAU, trad., de COLI_TMELLE, 11, 9.. — Astre luisant, avant qu’aucune chose Du vieil chaôs en-core (list déclose, Qua.nd mer et feu, ciel et terre acroupis D’un noir brouillas languissoyent assou- pis. BA.-iF, Poones, L. II (II, 77), — Si en ce que je vou.s envoye. vous trou-vez clequoy contenter vostre esprit, vous ne me l’imputerez, ains à vous, qui sçavez remuer en moy des humeurs sourdes et accroupies. H. PAsQuiE Ri Lettres, V111, a. — Jusques au temps que soyons deerepitz, Pre_s d’estre mis en terre et acropiz. J. BoucitET, Epis-ires morale.9 du Travereete, 1, 1.1. Accrouppir. Pencher en arrière. — Je lui ap-pris… à. relever sa ceinture à la. fosse de l’estomac, comme le petit Auger, barbier de Paris, à faire accrouppir le chappeau et les perruques. AUBI-GNÉ, Santy, II, 1. Aecueil. Lieu de réunion. — Grece, qui a esté la pepiniere et accueil de toutes gens insignes en toute doctrine et science, Bu-ré,.Prinee, 10. Aspect. — Que,. pleust à Dieu ne t’avoir jamais veue, Ou que ma vie encores fust rourveue De sa franchise, ou que ton propre vueil Fust ressem- 111 : 1 t à tOD Si bel accueil. MAnoTi. Eiegia 2. l’n.sence, — Si c’est à mon cueur advantage lie ce que son noble corsage Gist en-vers loin.g de mon

; Car si j’avois V811 son sercueil, Ma grand’

douleur cleviendroit rage. [D., Chanson 6. Accueillance, Accueil. — Telz mes engins et Meg arts e.n, toy furent, Ores desdains. puis be t’igue accu.eillance. Viksguiri PniLiEuL, trad. de PÉTRARQU L. IV, Trioraphe de..lelort, 2. Accueillir. Cueillir, couper. — Cavaiiree ac- cueillit de ceste herbe. BEROA_LD E DE VERVILLE1 Voyage des Princes Will/nez, p. 122. — AVOC montant que je tiray d’une petite couchillade, elle alla si advant dans le fond de Ia mer, qu’elle proffondit l’enfer 0-ù là j’a_ccueilly et coupé la poincte dt-…4 la naze à Pluton. BI-11.A NTM.1 MAO-mem. espaign, (V1I, 24).. Amasser. — Par ce prit le verveux, et le jecta si à propos, qu’il accueillit grand nombre desdietz poissons et les tira à terre, SALIATI trad. d’flÉno- DOTE) I, — Ces trois ou quatre nourris en la lecture de quelques livres particuliers, ont accoustuiné d’estre distribuez par le General de leur Ordre aux Provinces esquelles l’on veut commencer de planter un College de Jesuites.. Là Ils debitent le peu de sçavoir qu’ils ont accueilly de long-temps. E. PAsQu iErt, Recherc.hes, 111, 44.— Je veux un peu aller vos gras dormeurs, les- quels vous prisez pour la. gra isse qu’ils s’accueillent diDrrnant. RE 52 re Ap. Disnée (p. 26). — Ceux qui sont près de luy [le Royl, tournent toutes leurs pensées à nouveaux Edicts : chose qui aC. — cueille en luy une haine. estrange de son peuple.. E. PAIQUIEli, Lettres, I, 3.— En pe.u. de temps i1 accueillit el le mescontenternent des plus grands, et la haine des moyens et petits. ID., ib., XIV, 2. — Il a.voil. accueilly la haine publique des Fran- çois, pour s’estre rendu imperialiste en scul Du- ché. ID-1 &cherches, V, 3. — L’assassin commis en la personne du Duc d’Orleans estoit abominable devant Dieu et devant les hommes. Toutesfois haine publique que la ville. de Paris avoit accueil- lie contre luy… fut de tel effect, que le Due d() BOUrgongne… fut. grandement loué. Ib., ib, , V 1, 3. — Ceux-Ià., avec leurs superfluitez, a_ccueillent les maladies, dont ma sobrieté me garentit. ID., Lettres, XVIII, 3. Joindre, réunir. — Certes je ne doibs pas Estre accueilly avec toy au. supplice Ny danger, H A.UD EN T Apologues d’ESOF-e, 65. — Si je vois onc avecques blanches rozes Vermeilles estre en coupe d’or encloses… Je cuiday voir trois graces a.ceut.i I I ies En ce beali chef, VAsQuiri tra.d. PÉTRARQUE5 L. I, chant 15. — Et Jes beauttv. accueillies en elle. ID.„ ib., Li II, S. 11. — ’Foutes ces particularitez accueillies ensemble, me semblent assez suffisantes pour faire croire. qu’il y a beaucoup de la fable en cette Jeanne Papesse’. E. PASQUIER, Lettres, XII, — Isra.ël est alliigé par les Balaams.accueillis pour le maudire. par Ies Jasons, pa, r les Alcimes.. ALIBI Él Médit. sup ps. 84 E, 139), Assaillir, — S’il est tout seul et soit aucune- ment De plusieurs chiens acueilhy, sagement En sa meute tournera, querant change _De cerfz, bis ches, qu’essaye subtillement Bailler a.ux chiens. ORiNconp., la Chasse du cerf des cerf (1, 162). — En tra.versant la mer, il Eut accueilly d’une tour- mente, qui luy noya. taus les batteaux plats, AMYOT" trad. de DIODORE, XI, 5. — En chemin ii. fut a.ceueilly d’une tourmente si violente, qu’elle emporta partie de ses vaisseaux. ID., — Ayant proposé d}escrire toute l’histoire Ro- maine__ il rut surpris de plusieurs affaires et acci- dents publiques et privez, qui l’accueillirent oultre son gre. iDei Cicéron, — Laisse ce froid mestier, qui jamais en a.vant. N’a poussé l’artizan, tant fust-il bien sçavant a.vec sa fureur qu’il appelle divine, ldeurt tousjours accueilly d’une palle famine. RONSARD, _Poones, L Disc, à P. L’Escot rifr, 175), — [la France] semble au rria.rchand accueilli de malheur, LeflueI au coing d’un bois rencontre le volle.ur. ID.. r’unginuat. du Dise. dee miseres de ce temps W1 337ji. — Ce beau temps que tu voy nous ne voyons l’ail/7w ; Jamais icy le froid ne nous vient accueillir. CL. GAUCHET, Plaisir des Champs, le Printemps, Songe. — Et dehors et dedaris ma maison, je fus aocueitly d’urie peste, vehemente au prix de toute autre. ! iitoN- rrAIGN5, , II], 12 (IV, 1K3). — Le jus de l’herbe de souci exprimé dans le mortier avec de l’eau chaude, beu demi verre, lors qu’im se. sent ac- cueilli de la Pe.ste, enipeschera que le venin) no -touche au cœur. O. S É HE S, Théâtre d’Agric., VIII, 5.

S’accueillir. S’amasser. — Alors veritablement n’en docroistra mon Arnour, ains s’accueillera tristt-..sse dedans moy, que vivant sur terre, je rnourray de cent et cent mille morts. E. PAs- QUIER te Menophile, L.. I (II, MO. — Ce scroit chose inutile et trop vaine lie labourer le gravier l’araine, Ou tous les jours eau se vient accueil-iir. CH. FONTAINE., trad. de 21 Epistres d’Ovide, 16. — Et ont certaines compositions qu’ils met- tent avec ces vesternen.s, de peur que les vers s’y accueillons ne les gasten.t. T 11 E V ET, COSMO gr. XIX 515.— Les vices se coulent peu t peu, comme les mauvaises humeurs qui s’accueillent inse.nsi- blement au corps humain jusques à ce qu’il soit plain. J. Bo DIN, epublique, IV, 3. Se joindre, s’assembler. — A Aubigné s’ac- cueillent trente gentilshoinmes ou capitaines, des autres qui couroyent parmi la forest, il en arresta et mit ensemble le plus qu’il put. AuBIGNÉ, _Hist., Univ., X, 15. — Les Anges s’accueilioyent à si haute entreprise, Si ton ame oust esté du feu d’honneur esprise. In.„ Discours par slancee, — Les vents s’accueillent et assemblent trestous en ce destroict„ EvET, Cosen.ogr, , IV, 1. Se consacrer. — Vous verrez que je n’a y pas rompu paille avec la biensea.nce en m’a.cuilIant au service de la verit + A u ur i N É# Lettres ele.moires d’Estai, a, — Je reviens à ce siecle où nez tnignons vieillis, A leur dernier mestier vouez et accueillis, Pippent les jeunes gens, gaignent, les cour- tisent. ID., Tragiques, r 1 (IV, 110), (Formes.) — Indicatif préseni. Sy pouvreté ou mal l’amant acqueult, Veu que des biens ou fruictz d’amour ne queult, Eispoir luy dici : « Ne laisse d’y pretendre….1ruArg Co uPPELI d.ans le Théâfre mystique, p. 42. — Quand le yens)es ac- cueilt, il les love aussi facilement, qu’un tourbillon de vent emporte et espand une molle de foin. TnininT, Cosmogr., X, Cl. — Vous serez bien empescliéi. de recevoir les bonnetades d ca- resses de ceux qui vous accueillirent. E. PASQUIERI Lettres, VI I, 5. Acculer. Renverser. De sa lance… rompoit un huys, erkfonçoit un harnoys, aceulloyt un arbre} enclavoyt un.aneau„ RABELAIS, 1, 2.2. Tenir en échec, repousser, annuler. — Un homme de robbe longue seulement, nommé Ta- verny, accon-Lpaigné d’un sien serviteur, a acculé la popula.ce devant sa maison, l’espace de huict ou né.-ilf heures… jusques à ce qu’es tant destitué de tout. aide, il fut Lue. combattant vaillamment. PASQUI.Ektp Lettres,. V„ il.-11 luy conserva [à Henri II] la ville 11.. Mets contre un long et obs- tiné siege de l’Enippn.ur Charles einquiesme, ac- culant toutes ses victoires de telle façon que hon- teux d’avoir failly à une promesse qu’il avoit faicte en une diette. aux Princes d’Allemaigne, de ne lever jamais le siege qu’il n’eust pris la ville, il se despouilla des ornements et joyaux de. l’Iran- pire, choisissant une vie solitaire et privée. 10.7 ib. IV, 20. Éculer. — Tousjours se vaultroit par les a.culoyt ses souliers. RABEL.ALS, 1, 11. Nous n’avrians point eu de bien depuis que les ta- lons des souliers ont esté acculez. BE ROA Lui VE RV1LL E Moyen de parpenir, Tome {I} 231).. S’acculer. S’asseoir. — [Argus] occupe et gaigno Legerement le "Inuit d’une mon taigne Assez lining- laine, où se sied et. acide, Et là séant en toutes parte specule. 11A SOT L. I de la Metamorphose (111, 193). Accu in u ler. Combler, remplir.— Es profondes tenebri…s De cas divers, violents et funebres, Pleins d’infortune, accumulez do deuil, Lardez de pleut.% farcis de larmes d’œil. LEmAuu- ?, DE BELGES, COU- ronfle Margaritiques Prologue, — Si leur fut ot- troyé benignement leur congé par le Roy Priam… Et les accumula de gratis dons, par toute nia.niere deliberalité royale. ID., niustr., 1, 44, — Hippotes gentilhomme Troyen, embarqua_ sa belle fille Egesihe, accurnulee de pleurs et de regretz, en


ACERA1N une petite nasselle, souz la misericorde de mon oncle Neptune. ID.., ib, * AccusabIe. Qui pe ut é Leo accusé. —Du non pou- voir vous serez excusables, Et du rens seriez ae- cimalles. J. Bo ucu ET Epistres morales du Traver- seur, 1, 11. — Lors i bon droit se rendroit-il re- prehensible et, aceusable, comme peu ou du tout nonchallaut de sa maistres… E. PAsQujER, AlOnophibli L. I (H, 720). N’oins, à mon avis, se rendroit la veufve ac, cusable en coist habit im- modeste, que la fille ou ta femme,. ID., ib., (II, 767). _ Et discret, j’ay ouy l’accusable se- cret P. l’ipLii_rniuu, Aman, I. Accusatif. Accusateur {adj. et su.bst.}. De se venger du moyne accusatif, Qui saige n’est, mais fol supeilatif, Danger n’y a, ains doibt estre lardé. R. n 1. COI, LERTE HandeaUXe 78. — Trop Me repens d’avoir esté datif Du leurre fin, qui os- toit riche et bon, Car Faulx-Raport est mon accu- satif. Anc.. Poés. franç., XII, 294. Accusatoire. Qui accuse. L’un et l’autre tenant Dedans sa main. son livre accusatoire, Tous fhNlx font crainte et peur diffamatoire A tous larrons. HABER1-, trad. cl’HoRAT.E, Satires, En la confession ni..sure il y a quelque— chas- Lim ont du peché, à cestk.’lause plus elle est accu- satoire, plus elle est penible et honteu.se, plus elle satisfaict pour la peine et pour la coulpe. MONTAIGNE trad. de RAYMOND SEBoN, ch. 295.. Apre.f. ; sa mort [de Domitien] on trouva en un pe- tit eserin secret de son cabinet le libelle accusa toire dressé par Ca.rus contre Pline son ennerny papi ta) LE LOYER, Hi st_ des Spectres, ivi Accuseront, Accusation. — Catus,., avoit ap- pasté Libo par ses embusches, et depuis par son accusement avoit esté cause de sa ruine. Tract, des cinq premiers liv. des Annales de TACITE, IV, p. 148.— Le riche dessous toy ne craint point que son bien Par taux accusement ne demeure plus ien. Ito N S A 11.I1 Hnillfeiene de Henry 11 (IV, 100). Leur langue à Jupiter accusa Promethee De la flamme du feu qu’il luy avoit estée et adonques ce Dieu. pour les recompuLns De tel accu..sement, ne peut jamais penser Plus grand don que la Mort, et leur en fit largesse. ID" Hymne de ita Mort 11V, 371). .PAecuser_ Accuser qqn que, — L’on m’a voulu accuser que j’ay pille les finances du roy. MoN- Luc, Commentaires, L.V (II, 356), — Or ne m’oc- cuse.z point que je sois temeraire, Presurnant vous aimer. DEspoRTEs, Amours d’Hippolyte., Stances. Les autres… m’ateu.sent, ou que j’a y ignoré, nu que j’a y mesprisé les regles qu.’Aristote et Horace proposent aux Pontes Heroyques. L ra BAR- TAS, ire Semaine, Advertiss. — Qu’un resveur insolent d’ignorance m’accuse, Que je. ne suis pas net, que trop simple est ma Muse, Que j’ai rhu- lueur bizarre, inégal le cerve.an. R NIER, Se, 12. Accuser pour. Désigner comm g.. — Il n’estoit point humain, le geste et ie. port L’accu- soient pour un dieu.. DESPORTESe Epitaphes, Acensement. Établissement d’une redevance pour une terre. — Par cet ace nsement (comme je pense) fin inventée Geometrie. trad. d’HÉRoboTE, 11, 109. A.censif. — Pensant, pensif, perplex, du poux passif, Premeu, poussif, près pris, préecessif, Par acensif pur, povre, precensif. Anc, Poés. franç_, XIII, 388. A ce que, 1, 7, 4. Acerain. D’a.cier. TQuant a certains mots aussi, qui sont adjectifs, servans quelquesfols d’epithetes, ils les ont tellement exprimez, que tout en un coup ils ont monstre’leur hardiesse au langage estranger, et ont bila grand honneur au leur. J’enter’comme quand pour purpureus ils ont dict pourprire pour ixzarnoreus ils ont dit mar- brin, et pa.reillement du mot acier ont faiet ace- pain duquel ils ont usé souvent avee ce mot branc. 1-1. EST1EN ru, Preeeieenee, p. 186. — Cf. Acerin. Acerbe. Qui cause de la douleur. — Par mes acerbes et poignans souhdains Bars J’en fais meur- trir et mourir griefvernent— A rrr. Poés. franç., X, 176. Méchant, — Se garde bien un Roy d’estre su. perbe, Fier, arrogant, et d’avoir cueur acerbe. J, Bo ue il ET, Episires morales du Tra verseur, I1, I, 7, Triste, pénible. — Et qui pis vault, veu avons la demeure Du noble Pan en ceste annee acerbe, Ardoir en feu qui tout MN et deveureb LnitimEtE IP E B (. ; Es, le Temple d’Honneur et de Vertus (1V, 208). &eerber i si). Devenir acerbe, s’irriter. — s’acerba grandement, et avecques paroles d’ai- greur leur enjoignit. grés-expre.., : iinent qu’ils eus- sent à proceder à la verification de ces lettres,. E. PAsQuiE R5 Pour-parler du Prince (I, 1043. Aceré, Assorti. L’acier, garni d’acier, dur, fort comme l’acier. — Adoncques.,. dressent un grand boys, auquel y pendirent une selle d’armes._ des esperons, un hau.bert, un ha.ult appareil assere. RABELAIS5 I I r — Pour tors vivoit entr’eux Un appellé Ereuthalion, preux Et redoubté, ac- coustré des armures D’Arithous, ace rees et dures. SALe.1., trad. de l’Iliade, VIL — Breton estoit gorgiasement armé, rnesrnement de gretves et solleretz asserez. RÀBELArst IV, 11. — Dieu 5çait comment Ouclart y operoit, couvrant de la man- che de son suppellis le gros guantelet asseré, ID, IV, 12. — Il en persoit brancs d’assier, boucliers espoys, plastrons asserez. In., IV, 84. — Dessus uu aceré Pesant et grand bouclier. JODELLE, Discours de Jules (….esar, II, 264. — A coups de lance et masses asserées. Anc. Po à. franç., Vil, 62. — Cela que les soudars aux espaules ferrées, Que ies chevaux flanquez de bardes acerées Ne peut faire par force, Amour le fait seulet. R.oNsARD, Bocage royal (III, 191). — Ils portent quand et soy, et le feu et la mesche, Lance, pistole, escus, et harnois acerez, E. PASQUi i R, Sonnets dieJers 11, 921). — 11 m’en faut faire un aceré et asseuré bouclier. Du VAiR, Medit. sue Sep, P. de la Consol. de David, Ps. 48. —.— Francine, en vain je cherche en toy pi- tié,.. Tu as la poitrine aceree De diamant ton , sœur est rem paré. BAÏF, Amour de Francine, 14. 1I1 (I, 229). — Donne ]’archet d’airain et la Lyre ferrée, D’acivr donne la corde et. la voix ace- rée— RoNsAuD, Hymne de rEternité OV, 160). —- La meditation et le discours est ce qui donne la trempe à l’âme, qui la prépare, l’affermit contre tous assauts, la. rend dure, aceree, et impene trahie à tout ce qui la veut entamer ou fausser. CHAR- RON, Sagesee, 11, I). — Cette vertu [la vaillance] est le rempart imprenable, le harnois complet, l’annure aceree et à respreuve à tous accidens. I D., /9- Socrates par sa sobriété avoit une santé forte et aceree. In., ib, i I l l a ao_ , ocrer, Rendre dur comme l’acier. — Ainsi tu vois que henin est mon cœur, Le tien de fer aceré de rigueur. RorasARD, PŒMest L. 1, Paroles de Calypso (V, 69). — Tcby qui pour guarentir ton Lac de la rage Dupeuple circoncis, auras le cou- rage De la foible Judith d’une macle vigueur. Du BARTAS, Judith, L, L — Et ne voudroic opposer à tous leurs argumens rien autre, que les simples clefs, qui sont d’un t.rempe si forte, el si bien ace- ree, que je m’asseure que noz Fluguenauts n’ont garde de les faulser ou rompre. PH. D E MARriux, Di/fer. de la I, iv, 15. A, eerin (cité comme vieux mot). — 11[Iluon de Merl] appelle en un endroit les espees aeerines, qui est un epithete assez bon. FAuTHET, Langue et Poesie franç., 11, 13.

Acertener qqn. L’informer d’une façon cer- taine ; Acertené, sûrement informé, sachant d’une façon certaine. — Lors Priam acertené de son meschef, fut plus a.ngaisseux que devant. LE- MMIU DE BEL CES nieter., I, 20. — Le tresbea.0 Paris acertené de son origine, à peine se savon contenir de Iiesse+ ln, , ili, , I, 2/4, —Œnone… assez nen pouvoit estre acertenee, si elle mesures ne les- prouvoit par son regard. Et se meit sur un haut tertre pour choisir de plus loin, In., II, 12. — Ausquelles guerres, celle année, en moins de huict mois, il despendit comme je suis acertené, outre la soulde ordinaire, plus de trois millions de livres tournois. SEYSSEL, Hist. de Lorty$ p. 135. — De toutes ces parolles estoit bien ad- verty le bon chevalier, et aussi estoit. acertené comment les bons e.appitaines mares oient pour parachever l’entreprise. LOYAL SERVIT E de Bayart, 5g. — Elle bailla Ce corbillon en garde Entre les mains de trois pucelles nées Du roy Ce- crops, sans ce qu’acertenées Pallas les eut de l’es trange m.erveille Qui enfermée estoit dans la cor- beille. MA Ro T, trad. du Liv. I I de la Metanzorphose, Sainct Paul, les voulant acertener, comme ilz estaient receuz en la COMID1111i0I1 du peup.le d’Israël, leur dit que l’empeschement, qui estoit auparavant pour les diviser, a esté osté1 CALviN, 111, p. 185. — Les reprouvez… ont esté plus clairement acertenez qu’il ne leur pouvait rester aucune esperance, ID., ib., IV, p, 256. — Elle ha promesses tresclaires, par lesquelles Jesus Christ l’a acertenee, que la presence de son Esprit re lu y defaudroit jamais. In., ib., p. 727., — Le seigneur Alexandre Schivanoia… expressement envoyé de la part de sa Majesté, pour acertainer le Pere saint… de ce que dessus. RABELAis, la Sciomachie (111, 394). — J’ay… depesché Mali- corne : à ce que par lu y je soys acertainé de ton portement. ID., IV, 3+ — Si l’oiseau qu’on voit amener En fuyant le temps qui ennuye, Peut de ses cris aceriener Du prognostique de la pluye. Ro N SA e Dl Odes, II, 11. — AcerteJLé Petrarque ce pendant qu’esta, en Italie de la mort de sa Dame, il en faict ses admirables lamentations. VASQLUN PlIlLiEtrirt trad. de PÉTRA RQUEe L. 1 I„ titre du S. — Morfé prenant pitié de ma dou- leur, Wa.certenoit de mon proche malheur. BAïlii Diverses Alreours, L. 1 (I, 290). — Estans desja acertenez du fruict que produict vostre Secte, pa.r les exemples familiers qui se presentent devant vos yeux. E. PAstiumn, Recherches, 111, 44. — lis s’alleren t resenter devant les faux-hourgs de Paris, bru ans tn village et des moulins à vent a la voue de la vine, pour les acertener que tous les Fluguencits n’estoyent pas morts. LA N’ou E Disc. Fol. et mil., XXVI, 2 {p. 742). — Je suis fort asti que vostre fils soit de retour… il y a si long temps qu’on disoit qu’il estoit mort que c’est merveilles, vous-mesmes rreen avez acertené plus de cent fois, LAR1VEYI, les Escaliers, IV,. 2.. Je suis re- solu de persister en la iidelle volonté que je vous proteste afin que par mes comporiemens, vous soyez acertenee que vous estes rr1011 unique flambeau. Beroald de Verville, Voyage des Princes fortunez, p. 463.

Acertener qqch. Le certifier, l’affirmer d’une façon certaine. — II y a plusieurs autres raisons-- par lesquelles la majesté’et dignité de rEscriture non seulement peut estre acertenée aux cœurs des

mais aussi puissamment maintenue

contre la malice des calomniateurs. CALVIN, MS- tii., I, p. 24. — Les seaulx qui sont mis et ap- posez aux lettres et instrurnens publiques, prias par soy ne sont rien… Et neantrnoins pourtant ilz ne laissent point de confirmer, acertener, et rendre plus autentique l’Escriture qui est conte- nue dedens les lettres. ID„ ib., X, p. 566. — S’il nous est licite de promettre, il faudroit •alle- guer raison pourquoy c’est que nous ne pouvons acertener nostre promesse avec serment, quand la necessité le requiert. ID., insirelaion contre les Anabaptisi$ (V l I, — Ces mots finis acene- nard son dire, Trois doux souspirs de son cœur elle tin’. BA-ire Poeerees, L. IV (II, 170). — oilâ jusqu’où s’estend la superbe fureur Des hommils aveuglez d’ignorance et d’erreur, Qui, comme sials avoyent mille fois calcinée Ira matiere d’en- haut, dune langue effrenee Osent acertener, sans preuve et sans raison, De quel bois l’Eternei char- pen ta sa maison. Du BAR TAs, lre Semaine, 28 Jour. — Vous ne m’acertenez pas que cet amour est tant doux. — 11 est ainsi, et te l’acertène par la croix que voilà. LA Riv EY, le Fidel’III. L — Les rnernoires du Da.ulphiné et de Vivarets me contraignent d’apposer ici, à mon long refus et contre ma coustume, deux contes merveilleux, que j’ai esté contraint d’accepter par l’authorité de ceux qui les ont assertenez. AuBIGN É, Hist. Unip., XI, 11. Dans certains cas, quand un pronom peut être aussi bien complément indirect que complément direct, il est impossible de voir si acertener signifie iniormer sûrement, Ou certifier. — Quant au tra. vail, bien je vous acertaine Que incessamment y seray exposé. MArtor, Epigr. 66. Lequel me respondit, que je relourneroy en mon pays.. Toutestois, il ne me voulut point acertener dans quel temps yy pourrois estre. F. BRET1ri, trad. lie LuiciEN, la Fraye histoire, II, 2’2. S’aceriener. S’informer dune façon certaine. Il nous en faut mieux informer. — D’où sien peut on mieux informer que de moy, qui avec mes propres oreilles ay ouy, et veu de mes propres yeux, qu’en reste maison vostre Cinthien a et femmes et enfans ? — Je m’en veux acertener un peu mieux. ITEAN DE LA TAILLE, le Negromant, V, • . A_ certes, y. Cerses Acetable. — Par la traduction et Iesion des veines, et arteres nominées par cy devant cotili- dones, ou acetables. AN BR. PARÉ, Manière d’ex- traire les enfan.s (II, 630). — Iceux orifices ont esté appellés des Grecs (potyledons, et. des Latins Acetables. 1D., XVII1, 6. Acetabulaire.— Par l’ouverture de certaines veines acetabulaires. AMBR+ PABÉ, XVIII, 6. Aceteux. Acide. — Toutes ces choses ace- teuses sont fort louées„, parce qu’elles irritent. Papeétit. AMBR. PARA, XXIV, 22. Sirop aceteux.— Syrop rosat ou violat, aceteux, de limons. Arica. PA et1 : — :, VI, 387. — Le patient… prendra du syrop mat, ou de l’a_ceteux, ou de celui de coins. O. DE SERRES, Thiyitre d’Agrie„ VI II, 5. — On facilitera le vomissement, faisant boire au malade syrop aceteux avec eau tiede. ID., i19. — Quatre onces de syrop aceteux de liib. mons. ID., Aceteuse. Oseille. — L’eau d’aceteuse, autres semblables. AMBR. PARÉ, XX„ CSubst.). de roses, et 11 6. Acetosité. Acidité. — Laquelle [eau d’oseille] garde de putrefaction par son acetosité. AMBR. PA FI X_XIV 8. — Quand on sentira au Bous ter que Pacetosité ou esprit viendra. In., XXVI, 8. Achairer (s*. Se mettre en face. — Venus… ne marche point communement pour soy mons- trer par ettect, si elle n’a en sa su te ses darntry. selles d’honneur, c’est a dire la grave et faveur du monde, pour soy confronter et achairer à tous personnaiges. B u n É, Instit. du Prince i( édit. J ehan Foucher), ch. 46. Achalandé. Etre achalandé à. Fréquenter comme chaland. — Les jeunes de ce temps sont tOUS achalandez Aux boutiques des jeux de cartes et. de dez. VAUQUEUNT DE LA FRESNAYE, fat. franç., L. IV", à Guillaume Vauquelin. Achaptable. Qui peut être acheté. — Par multitude de pectine souvent les ennemis me.smes sont achaptables. J. LE BLOND, trad. de Tu. Ma-RUS, tilde d’Ulopie, L. II, 53 ru. Achapter, Acheter. (La forme ancienne avec a subsiste pendant tout le siècle à cité de la forme moderne). — Les ungs pour vendre leurs mer chandises, les au]tres pour achatter. SEYSSELI trad. de DIODOPLE, 11, 45. — Nous en avions bien a.ultresfoys refusé de bon argent de ceuix de Londres en Cahors… qui les voidoient achapter. RABELAIS, I, 19. — CommentOra.nelgousier pour achapter paix feist rendre les fouaces. ID., te 32 (titre). • Et ne doibt estre estimée une chose de legiere importance:laluelle nous voyons avoir tant cousté â Jesus Christ. C’est à savoir` laquelle il n’a point achaptée par or ne argent mais par son propre sang. CALvirii instit., XIV, p. 718. — Achaptant cher, vendant à bon marché, et man- geant son bled en herbe. RABELAIS, HI, 2. — Rien plus, ô Juppiter, que ma coingnee, ou de- niers pour en achapter une autre. IV, Pro- logue, — Les premiers par qui nous sceusmes rupture du pont, ce feust par des pouvres gens qui allaient aclapter du sel au bout dudit pont. Mornuc, Comment., L. VII (III, 376). —Je n’ou- bliois pas ta prudence Qui est de vendre ta beauté Autant que tu as achaté Le blanc cheuz un apo- ticaire. A TJ GN É., Printems, III, Ode — Vous rtesavez pa.s..f quels deniers j’ay desboursé pour achater ces livres. Cri OLI, RES, Se; Ilatinée.(p. 292). — on achaptnit le turion blanc gravé à bon compte. BRANTÔME, Couronnels françois (VI, 79). — Et par ce moyen falloit-il achapter ia paix. ID., des Dames, part. 1, Marg. de France (VIII, 132). Conditionnel. sans e.— Quand un, qui n’a sil- ion ni terre, Charrue et bœufs qui hait. la guerre, Une armurerie achetroit. BAÏF, Mielleg, L, I (V, 50). (Subst.). — Ce a esté bien tard et fort long temps depuis, que le vendre et rachepter sont entrevenus es elections des magistrats. AmvoT, Coriolan, 14. , A.chapteur. Acheteur. Un homme, il n’y a pas long temps, Qui de sa femme eust sept en- Vendist le plus jeune à la forte… Et jura a son achateur Que des sept c’estoit le plus sage. &m’es, HL 67. — il a chassé du Temple les vendeurs et achateurs. CALV[N, XI/re p. €88. — Et pour tromper l’achapteur ignorant., Feront lu pris de la chose bien grant. J. Bouchet, Epistres Morales du Travei-sear, 1I x x, 111 — 0 le va.Plant achapteur de moutons. RABELAIS, IV, CL

— Le laboureur gardera. ces reigles, commc Cer- taines et notoires a. tous achapteurs de œufs. TEREAtre trad., de COL(MaLLE, VI, 1.

Acharner, Acherner. Remplir de chair, garnir de chair. — Mais aniinon ces bouteilles, ’s corbeilles Achernon de ja.mhons gras, De pa- tez, de pain (l’épices, De saussisses, I)e boudins, de cervelas. RONSARD Voyage d’Hercueii, var. (V, 465). — Deja, deja, mon relieur prend l’essor Loing de toy, Soubs un vent plus tranquille il va planant de reale, Rodant pour fondre au poing d’une dame plus belle, Qui acharne son leurre et le reclame à soy. P. DE BRACiL Amours di Aymée, 1_1, 23. Acharné% Attaché à la chair. — Lta partie irrai- sonnahle 5e ressentant du corps, en estant arrou- see et acharnee, Iuy ramenait la memoire du corps. AMYOT, Pourquoy la Justice divine differe, 22.

Acharner. Exciter au meurtre. — Ceulx des halles, et signa_mrnent les bouchers acharnez et nourris au sa_ng, favorisayent Bourgoigne.. Loys te Ro Y, trad. des Politige.tes d’ArtisToTE, Préf. du L. 1 — On les menoit au supplice sans leur prononcer en public aucune sentence… Le roy et ses jeunes freres comparoyssoyent à ces spec- bachs, comme qui les oust voulu acharner. Regnier de la Planche, Hist. de l’Estat de France, I, 152. — — Donne courage à tes satellites, et a Les bourreaux… arme les, acharne tes. Mn I_N-rAiGNE, II, 2 {II, 22). — [A propos de la Saint-Barthé- lemy]. Il ne faict pas bon d’acharner un peuple, car il est aspre apre,…s plus qu’on ne veut. BRAN- TôME, Cap. franç., k maresehal de Tavannes , 119-20). (Dans un sens plus large). Exciter. — [Les bons Capitaines] les sceu rent bien en temps et lieu mettre devant leurs ennemis, comme d bons le- vriers laschez a propos, in t puis les retirer seure- ment a_pres les avoir acharnez en leur faisant un peu us ter : ~ l’aise et le fruict de la victoire. Am Y o4r, Pélopidas, 15, — [Les Iliz de Pyrrhus] en- core que de race et d’inclination de nature ilz fussent, Martiaux, furent encores par luy nourriz aux armes, et des leur riais, sance agni nez et achar- nez à cela. ID., Perhu-s, 9. — Qui nous pourrait joindre à cette heure, et acharner aune efitreprise commune tout rostre peupler nous ferions refleu- rir nostre ancien renom militaire..140 ? 6, 1TAIGNE II, 7 (II, 71). — On les leurre en somme, et acharne (les femmes], par bous les moyens. Nous eschauf- lions 01 incitons leur imagination sans cesse. ID., III, 5 011, 3U). (Prononciation), Acherner. — C’est le comble de toute impiété, quand les hommes s’achernent ainsi contre les Propholes. CALviN, Serm. sur Vilar-mon. Evangel., 52 (XLV1., 646). — Cf. le ler exemple. Acharni. Acharné. — Les autres estoient si os-chauffez et. acharniz au combat, qu’ilz ne sen- toien t point leurs bleceures. vOT, trad. de Duo- Dorin, : III, 2.6.


Ache, v. Hache.

Achée. Ver de terre.. — Lombriz de terre aultrement ditz achee. J. CŒunoT, dans Del- boulle, Notes texico1. — LA l’Alouette.] Puis d’enhaut tu te laisses fondre Sur un sillon verdi soit pour pondre, Soit, pour esclorre, ou pour cou- ver, Soit pour apporter la bechée A tes petits ou d’une achée, Ou d’une chenille ou d’un ver. fteN SARI-15 Odes, IV, 27. — Mais tu vis par les sillons


verds De petits fourmis et de vers : u d’une mousehe, ou d’une aehee Tu portes aux tiens la bechec. t i. Gayetez, l’Alouette. Ache ?. Action d’achever. — Et puis quelque lourdault, pour achef de dommage, Vient à rom- pre un beau plat. TIAREnT, trad, II, (Paraphrase).

Acheminé (bien), — I1 estoit riche, bien ache- miné et expert en plusieurs choses.. LE MAÇON, trad. de BoccAcr, Décaméron, IV, Préambule.

Achenal Chenal. — Ceste langue de terre… environTP’o. par tout de la mer et des achenaux, istoit iqiisjours preste pour un puissant ennemi I torii lier en deux mois. Atari] I. ;. : % ; É, Hist, VIII, 16+ — Un capitaine… s’estant tait passer l’achenal, par intelligence qu’il avoit au pays, ar- riva dans SaugeorL ID.., ib., VIII, 17. — La ’Treille rie passoit à. nage que le bras de mer de Charante, les aehenaux des marais et le havre de Brouage." ID., i&, —VI I Pour rendre compte de cequi pouvoit venir en la ville par les ache- naux et marais de ce costé-là jusques à la mer. ID., ib1. X, 1.

Achept, v. Achei.

Acherner, v. Acharner.

Achesme. Parure.— Tant suis le chef des peu heureuses fem mes, Sombre (.4 piteux en doulou- reux achesmes Sans or, sans pourpre et pre- vieuses gemmes. LEMAIRE DE BELGES, Reg•etz de la Dame infortunee 011, 188). — Si vostie diffe- rent gisoit sans plus en’estimation de la res- plendeur des bagues et joyaux dont vous vous parez, ou en la lauenge des façons de voz riches habits, et aches mes, ar.mes, joyaux et autres acoustremens, je diroye que ne prinssiez pas la peine de mettre jus voz nobles vestemens. In., IllusÉr., 1, 2à.

Achesmé. Paré. • Fin son chef achesrné dun tresriche atour de-ifigue, elle [Junon] avoit sa couronne de si grand excellence, qu’il est impossible de la specifier. LEMA[RE DEI BELGES, I, 31.

Achet. Achat. — Ainsi que don s’extime mieulx que achept, La main gni signe excede le cachet. Cr. urire, Epistre à. M. r Adeniral. — Dieu monstre que les Juifs n’ont point eu ceste terre, comme l’ayant ccFnque-stee par leur force et vertu, qu’ils ne Pont point eu d’heritage, qu’ils ne l’ont point eu par archet, ni par donation humaine. CALVIN, Serin. sur 1-e Deuter, 145 (XXVIII, 2414+ I1 y en a assez de semblables, qui souvent trompez d’une vaine espérance courent ou font Coicourre, ]a postepour acheter un parchemin si cher d’un tel achet trop tard viendra le repentir. Comptes du Monde advenleirelez, 9, — Ils voyoyent marchandise entre faite du salut de leurs onces : que Pachet de Paradis estoit taxé à certains de- niers+ CM VIN, Instit., 111, v, 1. — Avez vous point fait quelque bon a.cliel ? — ! n’y acheté ce mulet que vous voyez. LouvEATLI, trad. des Facé- tieuses Nuits de STRAPABOLE„ I, 3. — Quand je vous di leurs cheveux, j’en ton les cheveux qu’elles ont, soit do nature, soit par achet… Car ce qu’on a bien payé on le peut dire entre sien. H. ESTI E N NE, Mal. dr4lang, franç. ital., 1, 126. — Acheter une lamproye trente uu quaran Le estas, encore ne seret. ce rien au pris diz lar despence qu’ont. faict aucuns lion-mains, et. Apicius entre autres, en l’achet de quelques poissons. ib., II, 33. — Il n’est rien la femme "Ne surpasse en misere luy faut grands biens mettre En rachept, d’un mary, qui soit de son corps maistre. Guil. Bouchet, 5e Seree (I, 234 Celuy qui peut, par Io bionfait des Rois, Un bel office attra_per quelque-fois, Ou par achet..V.A.ugtrEure 111E LA FRESNAYE, Gal. L. I I, à. C. d’Auberville. — Les bonnes œuvres qu’ils auront raidies, et celles dont Ils a_u- ront esté pa.rticipans, soit en tiltre d’achet, ou de don, ou autre. PH. DE l’elARN1X„ Differ. de la Relig., I1, ni, 17. Faire un fol ache — II me souvient, de la locu- tion de laquelle on use quand on parle de quelque chose qui ne va pas ainsi qu’on voudrolt : comme, Ne m’en parlez point, vous avez faict un fol achept. FI. EsnaNNE, Conformité, Il, 2. Achever (intrans.). S’achever, se terminer. — A ceste. année a.ussi achevent les Chroniques que Theopompus natif de Piste de Chio a escriptes des faits el gestes des Cr’recs. AtiriYo-r, trad. de Dm- DoRE., XIV, 22. — Ce naistre n’acheve jamais, Pt jamais n’arreste., comme e.stant à bout. Mo N-- TA.Teri F..e If, 12 (IL, 380). — NOUS commericeron.s. te cours d— i.cste vie immortelle., qui n’achevera jamais. 1)11 VAIR, la Sainte Philosophie, p. 28, Acheper peindre, v. Peindre., (Forme). Conditionnel sans e. — Et que puis qu’il avoit tant poursuivy le compte, qu’il le achevrolt. Du F.ATL, Propos nustiquess 6. Acheveur. Celui qui achève.— Luy, qui estoil. homme colère, en pensant à l’achevement ceste oreille, donna par fantaisie plu.s de cent coups de dagues à l’aeheveur.. DEs PÉRIERs, Now,. Récr., 9. fikehevissance. J.iiiceomplissernent.— Conduite louable, Deduction prospere, et Glorieuse ache-vis,.sance, LEMAIRE DE BELGES, Ilite3tr., 1, al. .Argurnelit invincible, auquel on ne peut. rien op posor. — Si vostre s’en trouve hien, aussi faict uostre faculté, quae comparata est jun-te.ntis insiipientibus, et similis racla est eis, psalmo nescio quo, si l’avoys je bien quollé en mon paperat, et est unum bonum Actinies. ItliBE- LA is, Is 19, — Depuis cette prédication il fut ad- verly que les femmes faisoient leur Achilles de ce qu’il avoit filet et que Jes maris ne pouvoient plus chevir d’elles. M A C D E A V Hepta.m., 46. — Pour authoriser vostre dire, sans chercher exemples forains, vous deviez seulement vous mettre en champ et pour exemple, afin de con- fondre l’opinion de ceux qui si tem.erairement vilipe.ndent vostre sexe. Car en ce eussiez servy d’un. bon Acbilles pour toutes les autres. E. PAS- QUIER1 Monophile, L. I (II, 740). — Si les témoi- gnages que. vous a_vez jusqu’ici allégu.és, desquels vous en faites vos Achilles, sont plustost contre vous que. pour vous, que peut-on espérer des autres ? BERNARDIN °cuire, Dile touchant le Pur- gatoire, p. A.S. — Pour m’arres ter aux exemples de qu.elques sottes ou malicieuses allegations… je parleray de certaines qui sont rnesmernent auto- rimées par un con.eile, auquel les prélats falsoyent d’icelles leur achilIes pour soustenir les grands coups qu’on vouclroit ruer contre /es images, EsTir.Nrig, Apol. pour iler., eh. 32 (II, 168}. — Au lieu qu’ils adjoustoient foy aux livres de naly, lesdits livres el. sa doctrine furent du tout renversez… Tellement que l’Empereur esta.nt adverti des blasphemes injures que ion faisoit alendroit dudit. Haly, souve-rain Achilles du peu- ple Persien„ il commanda de prendre et se saisir desdits Ministres. TIR EVET, COSMOgr., V„ — Tant s’en fa.ut que telles façons de parler aillent jusques à la. cour, qu’aucunes d’icelles ne passent pas l’université de Paris : non plus que Faire argument in barocho Item _11 est ineschant per Œrnnes casus item, Il en fait sen Achillese H. ES* TIENNE, Dial. dEJI.1-ang. franç. ital., II, a07. — Ve. nons maintenant aux raisons par lesquelles il pense destruire ma principale dernonstration,. laquelle par moquerie il appelle mon Achilles. Am 13 PARK, Itépl. pour le Dise, de la Licorne CUI, 5147). — Voila leur dire bien au long : voila beur grand Achilles, et dequoy ils font. bouclier à tous propos. CHARRON, les Trois Veriiez, III, 9, — En. voyla asses pour mon dessein, mais semble qu’une solemnelle objection demeure encor sus pied, qui peut arrester te cours de la creance Catholique. C’est l’Achilles des novateurs, il la. faut f long faire pour par apres la desfaire. FRANçois DE SALES, Défense de la Croix, L. IV (II, 379, var.). — Magister noster Joannes Eddie en fait [d’un argurne.nt] son Aehilles pour les Cathone- ques Romains. Pn, PlefA RNix, Dif fér. de le. Re- lig., I, iv, 11. — Un des plus notables parens eut ilarge de l’aller inviter, lequel le fit, et le Moine lui promit., moyennant la comroodité de monsieur son fourneau, qu’ils nomment athanor, dont les fouis alquemistes font un grand Achille.z, ayans trouvé en. Neemie ce mot Atanoruin. i. des four ne.aux. BP.ROA.LDEVRVERVILI.F.„ Moyen_ de parve-nir, Mappe-inonde (r, 77). Acb.oison. Occasion. —Simpbe vergongne hon- neste D’en dire plus en rien ne m’admonneste. Par quoy toy en laisse Fachoison, Qui sçais où sont les termes de raison. DÉIAROTI Jugement de — Cetuy par fer, par cordeau ou poyson C.herche de mort volun taire a_choyson. Du BELLAY, Vers lyriques, 12. — say com- ment ni à quelle achoison Tu te. blessa.s un pie.d. FoNTA.1NE, trad. de 21 Epistres d’OvIDE, 13, p. 249. — Et cha.que accroisse- ment [du. fruit du lentisque, qui mûrit trois foisl nous monstre la saison De prendre la charrue, et cn quelie 0.choison. Car il fa.u.it trois labeurs, et trois. façons entieres. BELLEAU, PrOg1103tiqUeS Preagee (1I„ Sei9) — Q111 est celuy qui venoit dans Paris,. S’il ha renom d’honorer le Parnasse, Que tout soudain cf" Brinon ne. l’embrasse, Ne le caresse, et trou-ve achoison De le traicter dans sa douce maison ? BAFi Poemesi, L. Il 89)1. — [Saint Jerome] escrivant à. la vierge Demetriade Padvertissoit que sou-vent elle arma, st son front du signe de la. croix ; afin, dit-il, que le Diable ex- terminateur des premierz nez d’Egypte ne trou- vast achoison de luy nuire. LE Loi( Eu„ Hist. des Spectres, V111., Caue, motif, raison, — Car point n’est mort d’achoison violente, Ains est seiehé par langueur longue et lente, Qui ha matté ses beaux membres massifz L’an de son aage environ trentesix. LF, rin A "IR DE BELGES* Pkinte du Desiré (Ill, 166).— J e ne sçay pour quelle a.choison A grumeller on conseil/e. GRINGORE, Prince des Rob., Sottie (1, , — Vous, seulle estiez toute mon esperance…. Parquoy je dis que n’avez l’acboison’De me ban- nir et mectre en oubliance. COLLERYE, _Rondeaux, 17. — La. volunté, c’est un leger mouvement qui a.dvient au coura.ge et au corps par aucune achoison, si comme ieesse, convoitise, paour, cou- rouit. FABitt, Art de Rhetorique, L. I, p. 90. — Si aue.un est venusie, Prudent et beau, gorgias et robuste. Plus que nul autre, est ce pas bien raison Qu’il en soit fier, puis qu’il a. l’a, choison ? MARoT, Oraisone, 1. — Quand je regarde à ma rusticité, Passer ne puis la première cloison, Disant, en moy qu’ay meilleure achoison Me déporter qu’il n’en soit plus nouvelle. DES PÉRIERS, Etriltade à la Roy. « de Navarre (I, 139). — Vars de phis fort sans novelle achoison. Delie, 115. — Ovide composa ung livre de l’Art d’A mours, dont à juste achoison il fut mis en exil par les Senateurs de Romme, P. DE CHANGYe Inst de la lemme chresdenne, I, 5. — L’essence est immortulle et trespure Dont procede, et pour ceste achoison, Ce sainct Amour eternene- ment dure. MICHEL D’AMBOYSE, trad. du Hi5 de Democrite, ch. 9. — Dieu sourdre fait. de la guerre achoison Quand ruiner il veut une maison. AMYOT, CornmenÉ il faut lire les poetes, 2. — Je m’en des- tourne choses récentes], content de repre- sen.ter cell1.- ; de nos vaillans et loyaux predeces- seurs, franc de toute passion de faveur ou de haine, dont je n’ay aucune achoison. FAIrcimT, Aniiquire :, Avant-propos. — A fin d’oster toute achoison cle querelle et niatiere de guerre. 11).e ib., V, 15. — 11 ne faut pas que les Rois pour petite achoison, laissfflit passer les bonnes olive : dures et moyens de paci Iiiir leurs querelles. ID., ib., IX, 9, — En mesure Umps, s’esmeut une grosse que- relle.. et ce pour bien petite achoison. ID., XI, 5.. — Quelle ac.hoison a peu avoir le Diable de tenter le fils de Dieu ? LE LovÉrt, des Sper ires, VII, 16. Situation, état. — Si bien depuis il Nasale Pin- constance Du sort auteur de tant aspre a.choison, Rien ne lui vault de ses cris la. foison Pour repa- rer ceste aigre violence. MA.GNy, les Amou rs, 14. — Aveugle Amour, si tout aygre poiyson Le pins souvent tu changes en douceur, Et du plus doux te monstres effaceur, Le relu, rsant en amere achoyson. In., ib., S. 29. — Chasqu.e membre a son office, Les mains, l a bouche, les dents, Pour voyeuses du dedans, N’apportent rien davantage Que requiert mon achoison. E. PASQUAER„ Jeux Poedques, III (Il, 878). On peut encore trouver le sens de situation, d’état, dans les exemples suivants, où le mot achoison désigne, [Lou pas une action., mais l’état qui en résulte. — Et en ce corps ha rit et droiti composé Le ciel transmit un esprit bien posé ; Puis le reprint quand par grefve. achoison Ferraroys lui donna la poison. MA ROT, Cimetiere, 22. •— Cela devoit surlir à ta cruelle rage, Rome, sans me livrer par mortelle achoison, Spubs le miel d’une.fabie une arnere poison. PIBRAC ! Poé- sies, Dido (p.107), • Pour chanter dignement les gTandes escarmouches D’un long siege de Troye, et la dure achoison Dont se plaignoit Medee en- contre de Jason. AUQUEL IN DE LA FRESNAYEe Sat. franç., L. V, à Ponthus de Thiard. Dans l’exemple. suivant, achoison indique l’el.Tet d’un poison, c’est-à-dire encore l’état qui en ré- sulte, — Quelqu’un de ton parentage, Brinon, dés le premier âge Que le Ilous fut transformé, En prit. un sien ramé, Et le planta tout sus l’heure Au jardin de la demeure., Pour divertir rachoison De toute estrange poison Qu’un ver ou qu’une arai- gnée Y povirroit avoir trairïée. RONSARD, P Me. L. II, le.hrou…x. De grand-e « cloison. — Tous les peuples qui de- Puis en ce grand débord se liguerent contre les Romains, le firent par une necessité d’eschanger leurs terres pierreuses et sans fruit, en lieux de plus grande achoison, , E. pAsQuiEsi &Merdes, I, L Achommer (s’). Rester inactif.— Le paillard.++ se retira, disant ne se pouvoir achoinmer davan- tage. Du FAIL, Contes d’Eu.trapei, 33. Action. — En Auvergne, Bourhonnois, et Fo- rest, une coignée s’appelle Action. FAucllEii, An— Liquirez, HI, 8. Achopper (intrans.). Se heurter à un obstacle qui arrête ou qui fait tomber. — Rostre raison et intelligence… achoppe à tant d’empeschemens„+ qu’elle est bien Ioing de nous diriger certainement. CALVIN, Insgit., ch. II, p. 64. — C’est mer- veilles quand tant de personnages qui n’estoyent point autrement mauvais ont achoppé à ce festu. ID., ib. 1.1.56CF), Il, ni, 12. (Trans.). Heurter, arrêter. — Que celluy qui voudra entre enseigné au present livre se rende docile, excusant ce qui le pourroit achopper, i passer tousjours plus outre, pour estre conduict droyt à la pure venté de Dieu. CALVIN, Préf. de la Somme de Melanchthon (IX, 850). S’achopper (mime sens qu’achoppe• intrans.). Estans sortis des limites de l’Escriture, nous cheminerons hors du chemin et en tenebres : et pourtant ne pourrons sinon errer, treb-uscher, et nous achopper ù rhascun pas. CALviN, Ir tiL. VII I, p.. — Nous sommes cause par nostre ii ! merité qu’un homme infirme s’achoppe pour irehuscher en ruine, ID.e Que doit faire 7..in homme fiele entre les papistes (VI, 563). — Nous voyons que les poivres Papistes sont esgarez, chu’ils courent à travers champs, et cependant ne tien- nent nul chemin, ils clochent, ils tombent, ils s’achoppent, et le tout à. leurruine, 1D, Serin— sur le Deuter„ 52 1XXV1, 514). — Nous devons adresser les aveugles, de peur qu’ils ne s’aehop- perd, ou qu’ils ne s’esgarent en leur Chenlin. ID., „ 151 (XXVIII, 324), — Dieu ne permettra point que ses lideles s’achoppent, qu’ils tombent en sorte qu’ils ne puissent se relever. ID., Serin. se., er le Ps, CXIX, 21 (XXXII, 734). — Il nous faut garder du scandale, auquel ils [nos prochains] se pourroyent achopper, ID., Sernt, sur l’Epistre aucc Corinthiens, 9 (XLIX, 688). Achotter (si). nchouer. — Le gra.nd flot, qui estoit le principal a.ppuy et fondement de son desseing, s’est achoué en terre, si bien que de long temps on ne sein pourra servir. Dans Pu. nE MA RN] Xt Ecrits polit_ et hist., p. 309. Achoyson, v. Aelboison. Achrimafie. Manque d’argent. — Nous [quel- ques courtisans lettrés] avons tiré [du grec] ce. rtains mots, qui nous servent comme d’un jer- gon entre nous, pour n’estre point entendus,. Je commencera y par le mot. d’A chrirnatie. Car quand nous voulons parler de queleun l’argent duquel est cape, nous disons, Il est malade d’achrimatie. EsTiEriNE, Dia/. du 1-an.g. franç. a1.t II, 209. Acier. Casseur d’acier, Ni.. Casseur. Acircdogia (&)ttple, lourd, gauche, sot). — Il est une malle appropriation de termes.. qui s’ap- pelle acirologia, comme : t J’ay ma] a dent, des- quelles j’espoire avoir grain douleur, » fespoire pour je craings. FARM,. Art d.e Ehet., , II, 118. Aellner (s1). S’adonner. — Si vault. mieux que je m.’a.clin Aux viandes et au bon vin. Anc. Pués. franç., III, 88, AcIoure. Fermer. — Faisons acloure la bar- riere Du paliz.’Rouies, II, 90. Acmastique (daptsvrrtx, qui est dans toute sa force). — Que si elle [la fiè-vre] garde un mesme degré de chaleur et de vehemente depuis le com- mencement jusques à la fin, elle est appellée brommone et Acrizasiique. AMBR, PA.Ftg, XX, I, 8. Acodouoir, v. Accoudir. ooinetant. Disposant. à ]’amour. — Tout le parfum contemneras, Car il est par trop acoinc- tant, El, neantmoins sentir pourras Lavande et souchet, dont est tant.. Aitir. Poe. franç., VIII, 294, Acointable, Acointer, Acoiser, Acollee, Acoller, v. les mêmes mots écrits avec ace.

Acointhe. — Messieurs les Papes, avec la suitte innombrable.. de leur saincte Cour. Entre lesquels il y a Mansionaires, Acoluthes, Regionaires. PH. DE MA B.ri x Deller. de la Reliff., r, 5. — 11 devint Acoluthe, c’est-à-dire Page, ou Portecierge. ID-1 ib., I I, i i, 2.

Acombler, Acommencer, Acompagner, Acomparager, Acomparer, Aeompter, Aconcevoir, Aconche, Aconché, Aconduire, Acongnoistre, v. les mêmes mots écrits avec ace.

Aconite. Aconit. — Un certain usaige, lequel plus est. abhorré et hay des larrons plus leurs est contraire et ennemy, que ne est,.. le Aconite aux Pards et. Loups. A B N, afA iS, 51. — Et la _ma- ratre injustement. cruelle A son beau fils l’aconi le ne melle, Mortel bruvage. Poemes> les bles Fertunees„ var. (V, 458). — La terre par le ciel encor’oies toitmaudite : Son sein ne produi- soit encores l’Aconite. ID., Eglogue I (III, 3711). — Itilarastres qui couvrez l’aconite de miel. Au BIC N É, Prinitern$1 I 4. III, Quadrains (III, 116). — Ceste eau diversement conduite, Fait croistre icy let, là le froid, aconite. Du 13ARTAS, « Sena ne, 6e Jour. • Le Mercure broyé, et la froide Cicue, Et l’Aconite noir, qui plus promptement tue. Pi- BnAc, Plaisirs de ta ruseieille, p. 122. — Ces vais eau venimeux, de ces liqueurs si bacs Font l’aconite noir et les poisons mortelles, AuEtwNÉ1 Tragiques, ti (IV1 74). Aconite est masculin ou féminin. — Mais au de- dans secrettement habite L’amer venin de la froide a.coni te. Am. JAM N Poesies> L. V, 263 vo. Aconsuivre, Acordanee, v. ACCOMSUifrere Ac- cordance. Acorus, — La racine… de la. cul de rivieres, dit accrus. ÀNT. otr Mouliaril, trad. de le Vertu de la QUinte Essence, p, Acoste-noua~ — En la cuysine a point bien ordonnée Est de besoin g avoir la cheminée Pleine (le feu et garnie de chenetz, D’acoste-potz et de grilz assez uetz. Ane. Poés. franç, , VI, 238. Acoster, y. Accoster. Acotte. Appui. — V. Accoter, Acouardir, Acoubler, Aconha.rder, Acouiper, v. Accouardir, Accoupler, Accouaraifir, Accoulper. Acoup, V. Coup. Acourager, vi Accoura.ger. Aeourbé Aeourbi. Courbé. — Leurs yeux soyent obscurci afin qu’ilz ne voyent point, et acourbé (var, acourby tousjours leur dos, CA L — I IN franç., Epi isl{e aux Romains, 11 i LV I I, 402)., Acoursie, v.Coursie, Acoure, v. Accours. Acourserie. Clientèle. — Les vieillars… Ont tousjours apres les serviteurs Et de paier font presspr les club Leurs, , Scavent garder les grands acourseries. J. 130tIGHET5 Epistres M’orales du Trewerseur, I, lit. — Par ce les bons perdroient„ Et les mesehans auroient l’acourserie. Io, , ib., 11, lx, 1. Aeoursier, Client [d’un haut personnage]. — Cestuy eistoit un des accoursiers et favorite de Perides. Arinorr, Instruet. pour’ceux qui manient affaires d’Estai, 15. Client [d’un marclu sud ]. Ilz [les rnarcha.nds avides] scavent bien par doulx parler a_ttraire Leurs acoursiers, et d’eulx leur argent traire. J. BOUCHET, Epistres morales du. Traverseur, I I, lx, i. .A.eousiner, v. A ccousiner. Acouater, Acouter, Acousteur. Écouteur. — La cité… se met en dangier, dont vous aultres estes cause, qui avez maulvaisernent introduyt ces disputations, et avez accoutumé d’estre regardeurs de pa.rolles et acousteurs de faictz, vous persuadant que les choses doibvent advenir ainsi que vous persuade celluy qui parle le mieulx. EY SSELI trad. de THU- CYDIDE, lïl, 6.(89 ro). Acoustre_ment, Accustrer, Acoustunié. Aeoustumer, v. les rui.’mes rues écrits avec arc. &Douter. Écouter. — Sil estoit dit que celuy qui a.couste et se laisse persuader, fast aussi bien puny que celuy qui parle et parsuade, certaine- ment vous jugeriez plus modestement et plus rai- sonnablement. SETssEL, trad. de TnucyDiDE, III, 7.(91. vo). Acouter, de 4 ; 40.5E.tv„ si on ne l’aime mieux deduire de auscultare. Plusieurs usent plustost de eseouter. H. ESTIENNE, Confor- mité, Mots trançois pris du grec. — Acoutet, mes- sieurs, accoutez un peu, je vous dira y un conte pour vous apaiser.. BtrioALtlt DE VERVILLEi Moyen de parvenir, Reprise (II, 243). Aeoustrenient„ v. Accoustrement. Aeouver. — Une ouaye fut, en ceste année._ Tout auprès de Nogent-le-Roy, Pour sa beaulté fut a.cioluvée..4.rkee Poés. franç., X, 161. Acquenee, v. Haerpienee. Aequereur, Conquérant. — Ta conscience en la fidélité Du Roy ton frere, et son humanité T’ont faict en France acquerir en un moys, De- dans trois jours, sans souldars n i harnoys, Plus due Gesar, des Ga.ulles acquereur, le premier es Romains empereur N’avoit acquis en huict eu neuf années Accompaigné de legions armées. MA ROT} Chants dioers 5 17. Acquerir, Acquerre (Formes). — Préseni de l’indicatif el du subjonctif. — En.cores qu’il re- coure à nostre puy et qu’il acquérisse une grand renommée et réputation à jamais. Mo ri LUC Lettres, 122. — De suivre les cappitaines ver- tueux et vaillans, vous apprennés et aquérissés tout honneur et réputation. ID., Cfmtment.., L. I (I, 30). Pais é défini. — Tous ces 9uatre seigneurs qui Oint gouverné deux Poys n acquérirent jamais tous ensemble dix mil livres de rente. MoNLivc, Comment., Préamb. (I, 11-12). Maur. — En cecy… consiste la renommée et réputation qu’il acquérera par tous pays. Mari- Luc, Lettres, — Ce qui nous acquierera forte bons amis Catholiques, Apostoliques et Romains. Sat+ Méo., Har. de M. le Lieutenani (p. 861. — Ce ne sera pas petite loange à vous… et acquérirez pour vostre particulier l’amytié et obligation de dix mil gentilshommes. MONLUC, Lettres, 63. — Mais toutesfoys il m’est prins voul- lenté De visiter encor la saincte terre. — Vous y povez honneur et bruit arluerre. GRINGORE, Vie aie Sainct lys, L VIII (II, 257). — Je ne t’escry ne d’armes ne de guerre : Tn voys qui peuh bien ou mal y a.cquerre. 1 I A R O T, Epistres, 11. — (Pay fait grand cas des biens de ceste terre, J’ay désiré honneur et gloire acquerre. MARC. DE NAY" les Marguerites, l’A doragion des trois Roys {11, 74), — Et meilleur est a soy franchise acquerre Que /a. tollir a. aultruy, ou sa. terre. J. BoucHET„ Epistres morales du Traper$eu.r, II, I, 1. — Revien en grau a_vec, ton chef de guerre, Qui desirant ta bonne grace acquerra Te faite’, par nous offrir et presen- ter Tous les beaux dons que je le vois conipter. SALEL, trad. de J’Iliade, 1X. — Mais, las ! il faut que chacun pense Que tou.sjours telle recompense Suit chacun des forfaits, qui traine Pour s’ac- guerre sa propre peine. JODELLE, Eugène. 3.

— Par mes vers je ne veux autre couronne aquerre. Amour de Francine, L. I (I, 102). — Le vieil cheval se void à la fin deslier Pour rie perdre l’haleine ! ou qu.elque honte acquerre. Du BELLAY ? RegfrtS, — L’homme en vain s’ef- force d’acquerro Mille vains honneurs sur la terre. GrirY Odes, 1, 108. — Je pensois, bon Gênie, QT..te Ia mort eut seigneurie Sur ceux qui vont seu- lement Par la. mer avarement, Et sur ceux qui pour acquerre De l’honneur vont à la guerre. RONSARD’EpiiCipheS (VI, — Co-urant terre en terre Par les citez pour le sçavoir ac-guerre. BAÏF, Poètrees, L. (II, Si). — Vous y pourrez, sans crime, acquerre 1111 diadème. PL. GARNIER., Antigone, 886. — Roy, non. un graveur, cest honneur doit a, cquerre. PASSEE.AT ? Paesies, II, 77. — Il ieur falloit combattre contre les Gaulois, non pour acquerre gloire et honneur, ains pour sauver leurs vies, FAUCH ET, Antiquitez, I, 12. — Il vaut, mieux conserver ce qui est sien, que pensa.nt acquerre I’autruy, le tout haza.rder. ln., ib., III, S. Acquest. Acquisition ; ce qu’on acquiert.. — Car des Françoys, assubjectiz par force En leur pays, ne conquist que l’escorce ; tu as eu par un don liberal De leurs francz cueurs un acquest general. Chants divers, 17, — La seule liberté, les hommes ne la &sirent point, non pour autre raison, ce semble, sinon que s’ils la desi-roient, ils l’auroienl. comme s’ils refusoient de faire ce bel acquesi, seulement par ce qu’il est trop aisé. LA Bo ÉT1E Sen’Ede volontaire, p. 12. - Je me suis consumé d’une vaine despense, Et n’ay fait autre acquest que. de mal et. d’ennuy. Du BELLAY, Regrets, 4.5. — Les afflictions, les dou- leurs, leur viennent à profit, employées à racquest d’une santé et resjouyssance etornello. MON- TA1.1.— : NE, I, 38 CI, 311). — y a. tant de sortes de deffa.uts en la vieillesse… qu.13 le meilleur acquest qu’elle puisse faire> c’est l’a.ffection el amour des siens. li)., I, 8 (II, 86). — Nostre foy ce n’est pas Hostre acquest, c’est un pur present de la Iibera- d’autruy. ID., II, 12 (II, 235). — Cette his- toire d’un fameux et grand philosophe nous re- presen tem cette passion studieuse, qui nous a.muse à la poursuyte des choses do l’acquest des- que.nes nous sommes desesperez. ID, ib. (II, 250). Profit. — Qu.e fait une fenime avec toy, De qui la. force et la puissance Prend de jour en jour d_e- croissance. ? \Trayaient, il y a_ de racquest. GRE- VIN, ks Esbahis, V, — Pendant ceste trefve , re-ssayay, mais en vain, d’estre courtisan ; feuz toute rna vie mal propre pour ce inestier : suis trop franc et trop libre, aussi y trouva.y-je fort peu d’a(xplest, MONLUC ? Comment, , L. (I, 131). - La confusion de l’ordre et mesure dis pechez est dangereuse. Les meurtriers, les traistres, les tyrans y ont trop d’acquest. ? vioNTAiGN Es 2 (II, 12). —— Tout l’acquest qu’il a retiré d’une si longue poursuite, c’est d’avoir appris à recognois, tre sa foiblesse, ID, II, 12 (II, 235). — y— a peu d’ac- quest desrober la matiere de ses inventions [de Cicéron]. IB., ib. (II, 296). Acquester. Acquérir. — Si on me mettait au choix, fauroye plus cher acquester u.n bon arny que tout l’or du roy Darius. DES PÉRIERS, trad, du Lysis do PLATON (I, 22). — Doilbvez vous tous- jours à. quelqu’un ?… tousjours nouveaulx eredi- teurs vous acquestera… RABELAIS, 111, 3. — Celuy qui est riche n’estimera pas que le, bien luy Fion venu du ciel, ne que I)ieu y ait mis la main : niais il dira. que le tout’t’y est venu d’herit.a.ge et df.’succession, ou qu’il l’a acquesté par Sen CALvtbr, Serin. SU"’le DeCaer., 61 (X XVI, 626). Sapphon la docte (.1-reeque, à qui Phaon vint. plaire, Chantant ses fous, de Muse acquesta. le surnom. JOD ELLE, les Atm-Hers, S. fil. —11 y a bien peu de Conseillers et Présidens sui ne pos- sèdent quelque morceau de bénéfice qui aide à en- tretenir les dorures et accoustrernens, banquets et menus plaisirs. de la maison, voire pour acquester avec le temps quelque place noble ou office de plus grand honneur et authorité, PALIss-y, Re-cepte verirable, p. 98. — Mais qu’avons au monde acquesté, Qui témoigne qu’ayez esté. ? BAÏF, Poemes, L. HI (TI, 162). — L’un veillant des biens à la queste, Sans borne tous les jours ac- qui-_— !.ste. ID., ib., VIII (II, 885). — Il s’acquesta. ceste p.auvre maison, JEAN DE LA TAILLE, le Pie- gromant, I, 2. Tu eusses plus heureuse, et plus digne du nom De —tes braves a.yeux, acquesté le renom De. femme magnanime. IL GARNIEne Cor- nelie, 258. — Peu sert le hien que pa_r force On ac- queste. RONSARD, Sonnets et ileradrigals pour As- free (I, 252). — L’orgueilleux Phaâton… Far, — questa le surnom d’arrogant et iqnare. NOYSE- E NT ? CabiJr. pŒt. ? 80. — Et ri a voulu faire comme… autres favorys roys, qui se sont plus délectez à avoir et acquester belles places. BRANTÔME ? Couronnels françois .10( ». Acquesté (subst.). Ce que l’on a acquis. — Gar- der bien l’aequesté n’est une vertu moindre Quiacquerir tous les jours, et le nouveau ad-joindre.. AUBIGNÉ’, Tragiques> Il (IV, 90).. Acquesteur. Celui qui acquiert. — De ce bon bruyt a.cquesteur te sera lipion long sejour, liwircHEL Dl’AMBOISE, _Epistres vieneriennes, 17. Aequieecer. Se reposer, a.voir l’esprit tran- quille, — La n’ot On rien, que plaisance et liesse… T’out à soulas dednit a.cquiesce. LEMAIRE DiE BEIdG’ES, Concorde des deu-lt lo..ngages, I (111, 112). -Il se moque des fol ; d’autant qu’ib. 5ie reposent et acquiescent en leurs plaisirs mondains, qui sont transitoire.s. Cm.vire, Instit„ ch. V1I, p. — Il aura un soulagement, où pourra mieux acquies- cer, que en toutes les richesses et honneuni du inonde… C’est qu’il reputera toutes choses esti.° ordonnées de Dieu., comme il e, st expetlient, pour son salut. ID., ib., ch. XVII, p.798.— En cela aP- paroist sa joye et lyesse, si estant na.vré de tris- tesse et douleur, acquiesce neantmcdns en Ia con- solation spirituelle de Dieu. ID., ib., p. 807. — A fin qu’llz n’a-spirent point d’une trop grando cupi- dité aux richesses caduques, ou acquiescent en celles qu’ilz possedent., il les redige en indigence- ID., ib., p. 811. — J’ay„, hors de ma maison chasse..i un tas cle villaines, immondes, et pesti- lentes besles„, les quelles… nie evocquoient du doulx pensement on quel je acquiescois contP.m.- pl an t, et voya.nt et j a touchant et goustant le bien felicité, que le bon Dieu a praeparé à, ses ildeles et esleuz. RÂBELAIS, III., 21. — Et fa.cilement ac- quiesçoys en la doulce recordation de vostre au- guste majesté. ID., IV, Acquiescer de. Consentir — Ilz ayment si sou- verainement cette souveraine volonté, que son vouloir arreste le leur et le contentement divin les contente, acquiesçons d’estre bornés en leur amour par la volonté mesrrie de. raquAle la bonté est. Pobject de leur amour. Se FRANÇOIS DE SALES, Ainolif de Dieu., VI, 13. Acquisitif, Qu’on acquiert. — Veniie, car tous noz amys, Plus les parens que acquisitifz, Nous delaissent sans ayde aucune. Ane. Pod.. franç., XI, 256. (Subst.) — Ce fut… une princesse d’un très- grand esprit et fart habille, tarit (Ie son naturel que de son acquisilif. BRANTÔME., des Dames, pa t. Marg, reine de Nay. (VIII, 15)+ A.cqulsitive (subst.). — Oul Ire les trois parties de l’wcortornie predittes, est, adjoustee une qua- trieme di tte a.cquisitive, c’est à dire la faculté d’aequerir biens servans a rentretenement de la maison et de la Cité. LOYS LE "Rov, trait des Poh- tiques d’ALRISTOTP, I, 3, Comment. — L’acquisi- tive mi art d’acqucrir biens dilTere de ces deux facilitez. I D., il, , , — Lon pourroit demander pourquoy l’acquisitive est partie de l’œconornie, /a medeeine non. ib., I, 7. Acquit. Action de s’acquitter d’une obligation, d’une dette. — Puisque si avant me solicitez orî ra.cquit. de ma promesse, je cornmenceray mon propos. E. PASQUIERr Monophile, L. I. J-leur semble…qu’on les doit bien louer, quand ilsIl n’ont pas refusé audience si quelcun estant grevé est venu faire sa plainte„ s’ils Font oie, et qu’ils agent rai t. sembtan t de luy a.yder, fileur semble que voila un acquit. CALVI Sur Deuter., 120 (XXV ri, 642). — Combien que nous facions sem- blant d’a.voir grant zele de cercher la vie ceIeste, nous monstrons par cela que nous n’en tenons conte et que ce n’est quia.cquit et corvee de tout ce que nous en faisons. ID., Serm+ sr..irr. rEpitre au.x Epitesiens, 35 (LI, 692). — Me voici prest, grand Roy, D’employer cette main a l’acquit de nia foy. N MOTC:Il 11. E S T N leg Lacérer, r),.165). — Si Fon a à contester avec son naturel, et le forcer pour le service et acquit de la fonc.tion et charge que l’on prend. CiiArinoti,’Sagesse, II, — Vostre com- mandement… me fait esperer une chose dont je nie suis vanté à tous mes amis… c’est de donner, avant mourir, une bonne journee à l’acquit de ce que je doibz à feu M. de la Trimouille, Aunie.rii É, Lettres de sources diverses, 11 (I, 563). — Je n’ay cessé de méditer comment je pourra.y donner mes veilles, mes labeurs, et enfin ma vie à l’acquit de vos bienfaicts. ID., 27 (I, 583). Ordre de paiement donné par mi trésorier, — Je vous supply (très noble Pré seelez Le mien acquit pourquoy n’est il sellé ?… Mais si je touche argent par la seelleure, Je beniray des foys plus de sept l’heure Le chancelier, le seau et le seelleur Qui de. ce bien m’auront pourchassé l’heur. MAROT, Epistres, 25. — Brie f, Monsei- gneur, je pense que c’est là Qu’il failli sceller, si jamais on seella; Car vous savez que tout ae- quiet sans seel Sert beaucoup moins qu’un potage sans sel. ID., ib. — Plusieurs auparavant appor- toyeat au bureau des Questeurs, des lettres,.t acquits RU trelllent faicte qu’ilz ne devoTent., A), 0T, raton d’Utique>.17. Lever lee acquii, s. — Les grans trésors n’ay en ce monde acquis.. Par quo trie ratât entre chiche et testant Et non contrainct d’en lever les acquis. R. DE COLLERYE, Renutea titx, t5. Jouer d. l’acquit. Jouer à. qui paiera tout. —


ACROMION En acquit. En don gratuit.. — Voy3a dont vient ’Imputation de justice sans œuvres, dont il est. si so.uvent parlé:c’est que Dieu nous alloue en ac- quit la justice qui se trouve en n’astre Seigneur’JCSIIS. CALVIN, XVIII, 5. D’acquit, par Négligemment. Uainoureux langage Que nous soulion.s tenir en nos devis premiers, Se tournoit en propos com- muns et familiers, Tels qu’on tient aux amis qua.nd d’acquit on devise, Et que. le feu d’amour les courages n’attise. Ro N.Si►RD, Etegie (IV, 56). Large-Marie, à la nouvelle des forces du roi qui approchoyent, se jetta dans Langon, g…i.rdé par racquist comme i la première fois, démantela la ville et se retira dans Aillas. AUE ÏGNÉ1 if.). Xlx. Acquiteur. Celui qui perçoit les droits d’en- trée. — lis veolent… que le pain et le peu de bien qu’Us ont pour vivre ne vient pas {_le vostre bien- f-aici, ni de vostre vaillance, mais d la liberalitédu Biarnois e t, de son bon naturel, ou do l’avuice des a.c, quiteurs qui en tirent tout le profit. i44 ; •-ii. Men, Harangue du reelf.u ? naze (p. 153). Acquitter. Dégager. — Le Pape… acquitta el, absolut les Arragonois du serment. de Mente.. Ellà PASQULER, ReehereheNj 15. S’acquitter de qqn, S’acquitter de son devoir en- vers qqn, — Le Pasteur doit son parc revisiter, } Ou aultrement ne se peult acquitter De son Ire-peau. C; 11R I ri GO FE, ieS Folles Entreprises (I, 70). Aer, a-vanter, v. A ceravanter. Acrldophage. Mangeur de sauterelles. — Con- sidérons donc sans passion que nous dirions si Hérodote ou quelque alltre historien ancien nous racontoit qu’en quelquF’pays les hommes seroient théophages (c’est à (lin. ma.n.gedieux), aussi bien qu’ils racontent de quelques anthropophages, élé- phantophages, acridophages, plithirophages, et autres. Il. Es..ri EN NE, Apol. pour hrer., Au Lec- teur (I, 14). Acrimonie. Acreté. — Acrimonie s’enlend des choses mordicatives, qui piquent la langue : comme aucunes especes de sels, comme la coupe- rose, eFu vitriol. PALISSY, Disc. ternir., Explica- tion des mots plus difficiles. — Les viandes sur lesquelles on mettroit du sel à. grosses Poignées seroyent deagreables à cause de leur acrimonie. st FnAnois DE SALES $ Entretiens spirituels, IV (VI, 9). , A.crimonieux. Acre. —C’est un vinaigre proce- dan t d’un bon vin, un sang acrimonieux d’un sang chaud. LE tiO vEa a Hist. des’, Spectres, 11, 2. Acritude, Acreté. — Aucuns [fruits] ont le suc froyt., l’autre aygre ou de chair rude, Aucuns semblent bien beaux, ruas plains frilrIC acritude. Creation, (Ill, S5’..1). Acroamatique (à.xpnevenzz.i ensei- gnement donné à des auditeurs). Diogene Laërem raconte jusques à CCC. volumes par iny composez en toutes sciences : dont les uns es- toyent appelle..z Acroamatiques, les. autres Exoteriques. Lots LE Roy, trad. des Politiques d’AlirsToTE, el de ses (clercs. &crocheter., V. Aecrocheter. Acrochordon. Acrochordon est une verrue pendante. AMBR. PARI, VI 21. &croire, Acroissance„ Acroistre, v. Accroire, Accroissance, cent ire. Acromion. — Le moyne avec son baston de mion. RA.BELA15.5 lia. Entre la partie superieure et laterale l’os Sternon et l’Acromion do l’Omoplate. Ambr. Paré, II, 5. — Or a Nature machiné deux productions d’os, j’entens l’Acromion… et le Corae.dide. id., ib., IV, 19.

Acropi, v. Accroupi.

Acrostiche (féminin). — Je ne veux toutesfois qu’un bon esprit se fiche A faire un Anagramme, à faire une Acrostiche D’un travail obstiné. Vauquelin de la Frenaye, Art poet., L

Acrostiché. — la croix acrostichée, qui commence à la 18e lettre. TAtotleoli rets Ac-tom », Bigarrures, I, 15.

Acroué. Accroupi. — [Aeditue] nous dist Papegaut estre pour reste heure visible : nous mena… droit en la trage en laquelle il estnit acroué. RABELAIS, V„ — Apperteusmes un vieil Evesgaux à teste ve-rde, lequel estait ii-teroué accompagné di— trois Onocrotales oiF., eaux joyeux et ron-floient SOUS. une fueillade. id., ib.

Acroupi, v. Accroupi.

Acte. Discussion universitaire faite en public. — A La.nt je. redigeray par escript. ce que avons dict et resolu,.. et bien humblement vous remercie de l’honneur que nous avez faict à cest a.cte. RABELAIS, II, 20. — Le tousseux, glorieusement, en plein ar..te tenu chez les Mathurins, requist ses chausses et saulsices. id., I, 20.

Autodafé. — rit faire un amas de tous les prisonniers, en divers endroicts de l’Espagne, pour le faict de la religion, les fit assembler en deux actes (comme ils appellent), le premier desquels fut exploité à Valladolid. Au Eue Hi$1. II, 30. — L’acte de Séville… eut pour spectateur le Roi mesme… marchèrent, après les enfaris du collège, plusieurs prestres vestus de surpelis, Après eux les pénitenciers et moins criminels, qui s’estoyent desdits de peur du feu. id., ib. — A ce second acte furent bruslés Jean Ponce, de Léon, fils de Roderic, comte de Baylen, Jean Gonzalve, théologien de Séville, ses deux sœurs brusIées avec lui. id., ib.

(Féminin). — Lesquels furent presents et complices à la destrousse de Laceclemone, quand Heleine fut ravie, et à toutes les autres bonnes actes que Paris feit CIL SOT" premier voya.ge. Lemaire de Belges, fileter., HL 1.— Vous estes de cautelles plainctz, Et voulés ravir ses deulx Par vos actes ordes villes.. Sotties, IlI, 94. — Afin d’aller, acte perilleuser Au roy Henry faire d’estranges tours A Sainct Quentin. Anc. Poés. franc., IV, 317. — Quant et quant ladicte acte. Pei. DE 1VIARNIX, Écrits. polit. et hist., p. 231. — J’ay quis par mes actes printannieres beaucoup de gioire et de reputation. DE MONTREUX, ler Liv. des Bergeries de Juliette, Joitrn. 2 (92 el).

Acteur. Auteur (au sens général). — Icy resplent hors d’obscure souffrance Le chief dhonneur : les delices de France, Lacteur de paix : le pere du pays. Lemaire de Belges, le Temple d’Honneur et de Vertus (IV, 2U). — Le noble Duc, fremissant du coup dont il ne voyoit point lacteur, jetta un grand souspir. id., Couronne Margaritique (IV, 27). — Devocion soy voyant ravaller, Print couraige, commença à parler A ces bigotz et ces reformateurs, En soustenant qu’ilz sont de maulx acteurs. Gringore, les Folles Entreprises (I, 101). — Que sauroit le sens de l’homme produire sinon choses charnelles et folles, et qui vrayement monstrent de quel acteur elles sont venues ? Calvin, Instit., ch. XV (p. 747).

Auteur [d’un livre], écrivain. — Car sans mentir le tien escript dist stile De si friande et gorgiase touche, Que acteur ne sçay qui plus gentement touche Le maternel, soit en prose ou en mettre. Cretin, à maistre Massé de Villebresne (p. 209). — Le surnom de l’Acteur sera trouvé par les premieres lettres de ce couplet. Gringore, les Folles Entreprises (I, 144). — Lacteur dessus-nommé… pretend a layde de Dieu faire demonstration certaine de la signification du tiltre de ce volume. Lemaire de Belges, Illustr., I, 1. — Silz veulent avoir consideration à trois poinctz principaux, Iesquelz ont esté motifs de mettre la main à ce labeur, liz auront semblable affection à le parlire, comme Lacteur ha eu à lentreprendre. id., ib. — Voyons donques que nous dira lhistoire de Berosus de Chaldee, acteur tresancien et tresrenommé, lequel flourissoit avant le temps d’Alexandre le grand. id., ib., I, 2. — Un acteur nommé Iginius, en son livre d’Astronomie, met ledit Hercules entre les Images du ciel. id., ib., I, 11. — De luy [Belgiusl est denommee la grande et noble et populeuse province de Gaule Belgique, dont lacteur de ce livre est natif. id., ib., I, 13. — Je nay veu acteur quelconque qui en escrive aucune chose plus avant, sinon Ovide au quatrieme de sa Metamorphose. id., ib., I, 27. — Or treuve je peu d’acteurs qui ayent escrit des gestes et aventures de ladite Heleine et de son mary Menelaus, apres les faits de Troye. id., ib., II, 23. — Cessez, acteurs, d’escrire en eloquence D’armes, d’amours, de fables et sornettes. Marot, Ballades, 12. — S’il y a rien mal ordonné Au traicté dont est question, Qu’il soit à l’acteur pardonné. Anc. Poés. franç., XII, 166. — Et s’il advient et que bon luy semble Que le propos et l’escriture ensemble Devant le Roy puisse estre descouvert, Seure je suis qu’ayant le livre ouvert, Regardera les poincts où le lecteur Se doit monstrer advocat de l’Acteur. Marg. de Nav., les Marguerites, la Coche (IV, 255). — Mais le reprenois sur toute chose, de ce qu’il estoit mort avant qu’avoir esgorgé premier que soy l’escrivain et acteur de telle fable. F. Bretin, trad. de Lucien, Comment il faut escrire une histoire, 26.

Auteur, écrivain (considéré d’après la valeur de son témoignage), autorité. — Desquelles choses je prens à tesmoings trois bons acteurs, cestasavoir Xenophon en ses equivoques, Isidore en ses etymologies, et saint Hierome, sur les interpretations des noms Hebraïques, Lemaire de Belges, Illustr., I, 2. — Cicero, acteur tressuffisant, en son livre de Devination, recite que la Royne Hecuba… veit un songe en son repos, par lequel il luy sembla quelle enfantoit une torche alumee. id., ib., I, 20. — Je ne vueil ensuivre sinon la pure verité antique, et lordre historial de Dictys de Crete, et de plusieurs autres acteurs tressuffisans. id., ib., II, 5. — Je marreste plustost ausdits deux acteurs tressuffisans Dictys et Virgile, lesquelz joints ensemble sont à preferer à un tout seul. id., ib., II, 22. — Et pour ce prouver mettoit en avant plusieurs acteurs renommez et autorisez, si comme Dante, Petrarque, et Bocace. id., Concorde des deux Langages, Prologue. — Par très-grant peine et grant labeur On vient au dessus d’ung affaire. Virgille le dict ; c’est ung bon acteur, Et pour ce nous le fault tous croyre. Anc. Poés. franç., XI, 130.

Demandeur [en justice]. — Que lacteur par soy ou par son procureur face promptement et sur le champ sa demande a la premiere assignation moiennant que ma partie adverse se trouve la pour respondre. Calvin, Ordonnances (X, 1re part., 135). Actif. Dettes actives. Celles pour lesquelles on est créancier. — [Le roi] leur code encores les biens meubles et dettes actives du defunct. EL PASO.] r E R, Lettres, III, 9. — Le Senat craignoit les registres et enseignemens publiques, qui decouvroient les biens d’un chacun, et les debtes actives et passives. J. Bo D Republique, VI, L

Lettre missive active.— Tout se peult reduire en deux manieres de lettres missives : les unes mis- sives actives, les autres miss.ives responsives. FABRI, An de Rhetorique, 1, 197.

Chants actifs. — Les chants sont ou moraux, ou actifz, ou raviss ans. Moraux, qui imitent les meurs et affections, et appartiennent à la disci- pline. Actifz, au repos et plaisir à. fin de recreer Pesprit, et reposer le corps pour retourner plus vigoureux au travail. Lors LE Ro Ti trad. des Po- litiques d’AlusToTe, VIII, 7, Commentaire.

Action. Droit que Von peut faire valoir. — Les Venitiens firent venir le Due René de LOT- naine.., avec grands promesses cestasavoir de le mettre en possession. du Royaume de Naples, au- quel il discit avoir action, à cause de la maison d’Anjou, LEMAIRE IDE BELGES, Legende des Veng- tiens, 3 (III, 3S’).

Droit de faire condamner pour un crime. — Plusieurs tiennent que._ les loix nous redeman- dent compte de nous, pour leur interest, et ont action d’homicide contre nous. MONTAIGNE> II, 3 (II, 27).

Plaidoyer, discours — Si quelqu’un a une cause à deduire, il s’en ira demander qu’on luy forrne son action, Tfon luy donne couleur, afin de declarer tant mieux son droict. CALVINe Serin. Sur l’Epistre à Tite (LIV, 539). — Comme je vins au Palais, le plus estimé esteit feu M. de Pibrac lors advocat du Roy.„ Toutesfois les deux actions in-iprimees que nous avons de me diminuroient de l’opinion que j’ay de son merite. Du VAIR, Eloquenee française, p. lm. — Qui pourvoit supporter en de grandes et celebres actions des esprits si dissoluz et incurieux, qui, pendant qu’il s’agist des biens, de l’honneur et de la vie des hommes, s’amusassent à esplucher des parolles… ? ID., ib., p. 166. — Ceste singulière pieté, qui vous a asserablez à ce service etpompe funebre, me donne esperance de vous avoir aussi doux et tavora_bles auditeurs de ceste mienne ac- tion que vous estes affectionnez et charitables à la memoire de celle que nous devons presenteinent louer. ID., Or. fun. delaa Rogne Escosse (Ac- dore et Traictez oratoires, p. 2). — Quel chant de triomphe est plus glorieux que ce doux murmure qu’on oit se le-ver en ce barreau en l’applaudisse- rnent dune grande et genereuse action ? ID., Ouvert. du Pari. de la St Remy, 1602. — Si Dieu me donnoit autant d’esprit pour discourir et force a bien dire que j’en desirerois maintenant, pour le service de ceste action publique que nous celebrons pour honnorer la rnemoire du grand Phi- lippe Emmanuel de Lorraine duc de Mercœur… je ne pourroispas pourtant ni ne devr j ois vous repre- senter… la justice du regret que nous avons pour son trespas. St FRANÇOIS DE ALES, Serin. auto gr., 59 (VII, 400). — (Dans cette phrase, le mot a cer- tainement un sens plus large, et désigne non seu- lement l’action oratoire, l’oraison funèbre, inai aussi l’ensemble de la cérémonie.)

Meure en anion. Attaquer en justice, mettre en accusation. — L’Evesque… demanda qu’en con-P sideration du bon jour prochain, il fe lais.sast aller : et que la restépassée, s’il le mettoit en. ac- tion, il luy respondroit. FAUCHET, Antiquitez, IV.

Action. Attitude, contenance, gestes. — Ceux qui les peignent [des prisonniers.] mourans, et qui repre1entent cette action quand on les as- somme, ils peignent le prisonnier, crachant au visage de ceux qui le tuent, et leur faisant la moue. MoNTA[GNE„ I„ 30 (I, 268). — Quand on monte en un theatre, il faut ssestu.dier d’avoir bon pie voix, bonne action… et bien jouer son person- nage. FRANçors D’Am BOISE Di al. et Devis des Da : moiselles., I (21-22). — Enfin J’un deux, qui ven son action Trop desplorable, en eut compassion, Prend son pourpoint, dessus le dos luy jette. Var. hist. et Mi., VIII, 89. — Sa face pleine de Ma- jesté, son port et son action le feroient assez re- connoistre peur Roy, en’quelque solitude qu’on le trouvast. Du VAIR, Harangue au Pari. de Bor- deaux en 1n2o,

Actional. Agissa.nt. — Puis que tu dis que la chaleur de la marne, des fumiers et de la chaux n’est pas la cause actionale des vegeta Lions serni- nales, donne-Trio y donc à entendre par quelle vertu la marne pourroit actionner ces terres infer- tilles. PALISSY, Disc. admir., de la marne (p. 332).

Activité. Activité. —— Au visage de De.mos- Eir..nes ou lisoit tousjours une activeté, un cha- grin resveur et pensif qui ne le laissoit jamais. AMYOT, Compar, de Cicéron avec Démosthène, — 11 avoit une activeté tris vehemente, un coing pressant et diligence continuelle aux affaires. Io., Démétrius, 2. — L’activeté du Roy de Navarre Pestonne. MorirAiGNE, III, 10 (IV, 135q. — Il n’est rien qu’on doive tant recommander à la jeunesse, que l’activeté et la vigilance. ID., I II, i a 17252).. — Son activité et puissance à plaire ou deplaire, contenter ou mescontcnter. CF1A R R 0 r, Discours chretiens, II, X1V„ 10. — Je me prometz que vous m’aymeres au travers de toutes les dis- tances du monde, lequel n.’est pas assez grand pour borner Pactiveté de rostre amitié. St FRAN- çois DE SALESe Lettres, 161. — Leur amo, pour appliquer sa vertu et activeté plus entierenient et attentivement a. ce divin object, la retire et ra- masse de toutés ses autres facultés, pour la con- tourner de ce costé la. In., Amour de Dieu, I, 10. — N’est ce pas une forcenee impieté de penser q-u.e, tu ayes donné la sainte, efficace et vive acti- veté à l’inspiration divine, parce que tu ne la luy as pas ostee par ta resistence ? ID.§ ib., 1V> 6,.

Actuel. Effectif, réel. — Mais pra_ndre Amour, qui est spirituel, Pour ung travail visible et actuel, Que contenter lori peuh d’argent ou d’or, Il ne se doibt. IIAaui. DE NAV., Gera. Pois.} Distinction du teray AMOUr (p. 304). — C’est bien raison qu’un cliacu.n de nous soit prest, non seulement à vendre mais à perdre ce qu’il a, pour l’honneur de Dieu… Mais nous voyons bien que la vendition actuelle n’est pas requise de tous ceux que rostre Seigneur instruit à perfection chrestienne. CALVIN, Contre les Libertins, 21 (VII, 217). — C’est que nous vivions aujourd’huy en toute humanité avec nos prochains, ayans tous meurtres et tous outrages en horreur et non seulement les meurtres ac- tuels, mais aussi la haine qui condamne pour meurtre devant Dieu.. ID, , Sem. sur le Deuter., 19 (XXVII, 289), — Il advint du temps de sainet Gregoire, que les gouverneurs des biens Eccle- siastiques se mirent par force en possession ac- tuelle de quelques biens qui appartenoyent à l’Eglise, mettant l’armoirie en signe de vendica- tion, à la coustume des Princes. ID., Ltistit., IV, x1, 111. — La divine nature… est doncq necessaire- ment actu_ellement infinie ; car il n’y a rien entre la puissance et Ileftect : ny entre l’infinité par puissance et l’infinité actuelle. MoNTADGNE, trad. de HAYmoND SEBoN, ch. 6. — Ce que j’en parle n’est pas contre les Philosophes actuels et dignes de ce nom. Mais je parle contre ceux qui meriteat plus d’entre appeliez antiphilosophes que Philo- sophes. PALISSY Dise. admir., d-es Metaux (p. 209).

Actif, efficace. — De prier Dieu me fa_ult es tre actuel, Et. vous aussi, faisant le continu, à celle fin que mon corps soustenu Soit d’ung tel bien qui est spirituel. Rh DE. COLLE RY El Rondeaux, 57. — Non seulement il voit., mais aussi ordonne ce qu’il veut astre fait… La providence de Dieu est actuelle, comme l’on dU.CALvira, Tr.stit., 1, xvi, 4. • — Sa blanche charitable et delicate main Me par- fuma le chef et la. barbe de pouldre, Pouldre, l’honneur de Cypre. actuelle à resouldre L’ulcere qui s’encharne air plus creux de mon sein. Depuis telle fa-veur j’ay sen mon cœur sain, Ma playe se reprendre, et mon mal se dissouldre. RONSA RD, Sonnets pour Helene, I, J’IL Cauiere actuel. Cautère qui agit immédiatement — A telle n’y fa.ut ancunement toucher par ins- trument., ny par cautere actuel, ny potentiel. AMBR. PAR11 Vil 7. — 11 n’applique le fer, ou le cau-tere actuel ou potentiel à la gare renie de son Arne.. LE LOYER, IliSt. d-CS SpeareS„ \FIT, 1. — Ce moien est 1.In cautere actuel qu’il vous saut ap- pliquer an muscle respandant à cent endroit… et aussi test vostre douleur cessera.. BEROALDE VERVILLE Foyage des Princes foriunez, p. 166.

Actuellement. Effectivemiunt, réellement. — Si on vouloit dire à. un rnaistre es arts Je jour de ses determinances, qu’il eut des oreilles d’asiie actuellement et qu’il n’eut pas la sagesse de Salo- mon potentialement, Pr AH U REAU, 2e Dile. du Deinocritic, p. 160-161. — Et ne faut pas que ce- luy qui se contient de paillarde]. actuellement sc’ Datte comme s’il n’estoil poini coulpable d’im- pudicité, si son cœur hrusle de mauvaise concu- piscence. CALVIN, Insiit„ I I, viii, 43. — Sairrct Angustin„. note pruclornment que quand la pa- tience est conjointe aveu sa puissance et vertu, que non seulement il permet, mais qu’il gouverne ac- luellement. Io., ib., III, xxiii, 1. Comme le Ma- gistrat, en puniseafit les mauvais zi(.1 i".]’fluent, doit. p— urger l’Eglise des scandales, ainsi lu ministre de la Parolle doit de son ceste aider au Niagistrat„ à ce qu’il n’y ait pas tant de malfaiteurs. ID., ib., IV, 3. — I1 suffit. bien que Uri Roy employe quelquefois son loisir à ou ir cha.nter les chantres.,. Mais qui actuellement exerce quelque art basse et vile, il produit en tesmoigna.ge contre soymesme le labeur qu’il a employé en choses Inutiles. .\ YOT, Périelée, 1-2. — C’est bien plus d’estre par uffect et actuellement infiny, que par cogita- tion seulement— IVIorirridau ir, trad. de RAYMOND SELON, Chi 64. — ri Lote dit, que potentielle- ment ils [les corps] se divisent cri infiny, mais ac- tuellement, nen. Anlyorr, Opinions des Philoso- ph-es, 1, 16. — En iceluy a… infinis pourtraits de consultations et imaginations, que celuy qui jour et. an entier n’y a esté actuellement et de fait n’y peut rien comprendre,. Diu FArt, Contes (Mettra ()el, 30. — Il depesche vers le Pape Zacharie un Ambassadeur pour luy bailler sou advis, auquel des deux devon appartenir la Couronne, ou à celuy qui n’estoit Roy que par contenance, ou l’autre qui sans porter le nom l’estoit actuelle- ment. PAsQuiER„ Rechcrehee, III, 10. — Si Dieu n’eust point creé l’homme, il eust esté vraye- ruent tont bon, mais il n’eust point. esté actuelle- ment misericordieux, d’autant que la misericorde ne s’exerce qu’envers les miserables. St FaAxçois DE SALES, Entretiens spirituels, 2 (VI, 20). — Pour s’y mettre [en la présence de Dieu], il faut revo- quer son arise de tout autre objet et la rendre at- tentive t cette presence actuellement. I } Leures, 938.

Actus, — Le poing armé je sou tiens mon rnoyen Et mon actus afable a I’Afligé. Moral troys personnagee, dans le Théâtre mystique, p. 228..

Acueil, Acueillirl Acuillir, v. Accueil, Ac-

Aculer, v. Acerdere

Aculler. Aiguillonner. — Au point perfis que spondille et museulle, Sens vernacule„ cartilage, auricule D’Isis nulle Dyana creptiscule. A ne. Poés. /pane, XIII, 387.

Acut. Aigu. — A c.ha.cun angle estait crie un tourrion à quatre angles acutz. RABELAis, Seiomachie (III, 397). — En… figure… telle qu’est un angle acut. ID., Pantagr, IV, 33. — L’harmonie se fait de tons et. accons bien differens, grave, acut, haut, gresle„ LE Lo ï E RI Hie. es Spectres, — Faisoll bon ouïr le chant des femmes meslé à celuy des hommes, faisant une Symphonie har- monieuse du grave avec Pacut. ID., ib, VIII., 3. — L’Aine composee du grave et du rnateriel cornme l’eau et la terre, et. de l’acut etspirituel, comme le feu et l’air. Ib., ib., V, 2.

Adagial, — Sen.tence. Grave, judiciaire… ada.— giale, M. D L LA PORTE, Epithetes.

Adaleur. ildeocasseau. Turhulent., , effronté, adaieur, I. harceleur, M. DE LA PoRTE, Ep iiketes. Plaidereau. Chicaneur… adaieur, I. harceleur. In., ib.

Adam (morceau d’). — La teste et extrernité do la Trachée artere, qu’on appelle vulgairement le morceau. d’Adam.. PARÉ, IV, 15.

Adamant, Adarnas, Diamant, — Je messaie- ray de dire deux motz de ceste belle vertu Ani- mo.. ;, ité bonne, et de la gemme nommee Adamas. AtnE Dr, BK Le : Es, rr Cilotéricrene Margaritique 71). — Ta vertu estinceiIée Comme le riche Adamant, Qui de sa force cellee Fraude l’honneur e PErnant. LE CARON, Poesies, 47 v°.

Adamantin. De diamant, de la nature du dia- mant. — De ces gemmes Adamantines les meil- leures viennent d’Inde, et ont aucune convenance avecques le crystal, à cause quelles ont plusieurs costez et faces. LE/11 ACRE DE BELGES, la Couronne Margaritique (IV, 75). — Et. de Diaspm en la co- lonne eSpesse, De forte °haine et dans Lettres infuse Et du Marrein Topace. Adamantine, Que mainte Dame usoit, mais plus ne s’use, Lia Amour. VAsourci Pliii, inuL, trad. de PÉTRARQUE, L. IV, Triomphe de Chauteté. — Depuis, Ô Dieu, de d’aine adamantine Ayant lié’ceste belle ma- chine [le monde]. BAÏP, PŒnieS5 L., II (II, 78). — Si le pore des Dieux, quand il lit le partage Des estats establis en son grand heritage, Engrava des trais sœurs [les Parques] l’avant chanté destin Irrevocablement en œuvre adamantin. IB., ib. (li, 120). — De roembre : O., de bras cloué sur une roche A doux adamantins, repaistre le bec croche D’un aigle puisses-tu. ID., In 123-1M).

(Fig.). Extrèmernent dur. — Co.mhien que ta parfonde eloquenee soit de telle efficace, quelle pourroit tirer en sa sentence mesmes un cœur adamantin. Lemaire de Beloes, 11.1usir., I, 25. — Vous avez bien les cœurs adamantins De soustenir ces boucs, puants mastins, Luteriens et doctes en paincture, Faulx monnoyeurs de la Saincte Escripture. BOURDIGNÉ, _Pierre Faifete, Epistre. — Ma fervente amitié et mes sanglots mortels Ne sçauroyent ils ileschir ta ferrée poitrine ? Ne sçau- royent-ils tourner ton ame adamantine ? RIVAII- DEAU, Complainies, 3 182). — Perlinarité. Aheurtee, dure, adamantine, M. DE LA PORTEb Epithetes. Adatnas, v.. Adarnani. Adatter. Adapter. — De dire que ce proverbe eust lieu à l’endroict de M. d’Imbercourt… ce se- roit mal parler et l’adatter très faucement à luy. BILANTÛNIE, Cap. franç., M. dilmbercourt (II, 404). Addenter, v, Adenier. Additamens rnammillaires. — [Quaresrne- prenant avoit] les additamens ma.mmillaires, comme un badin. RA B AIS IV„ — Icelle [luxation de la mandibule] se fait en la partie ante- rieure, et peu souvent en la posterieure, a cause des deux a.dditamens ma, mmillaires, qui rengar- dent estre reculée eu arriere. AmBit… PARÉ ! 8, Addonner, v. Adonner. Addressa.ge. Sentier direct, plus court que la route. — Au vola t de trois lins, à une addressage, il fallut.sauter un fossai. AuBEcNÉ, Fceeneste, "I\ 10% Addreseant, Addresse, Addresser, Addres- seur, v. les mêmes mots écrits avec adr-. Addubitation. — La troiziérne espece de simple demande est appellée Addubitation, la- quelle montre et exprime l’affection d’un homme perpiex et douteus. FOUQUELIN, ithetor. franç., 31. Adelantade. — Tandis que je condui par les deserts du Monde Du. Pilote premier /a famille feconde, Que je vay descouvrant et par terre et par eau, Adelantade heureux, maint Royaume nouveau. Du BA aT AS, 2e Semaine, 2° Jour, les Co- lonies. — Note de S. G. S. sur ce passage. : Ad-e- laniade. C’est un mot espagnol et un nom de di- gnité, appartenant proprement aux capitaines qui courent la mer pour faire nouvelles conques- tes. Ce tiare d’honneur se baille à, celuy qui pre-. mier a descouvert subjugué un nouveau pays, suivant Pinierpretation du mot, q-u.i vient de la preposition Attelante, qui signifie deva.nt et outre : et du verbe Adelantarse, je marche devant. Le poéte dit qu’il sera un heureux capitaine, puis qu’en ces discou.rs cornrne dans un vaisseau il va.. descouvrir tous les pays du monde. » Le mot se trouve dans Brantôme (ordres don- nés par Philippe II pour ses funérailles). — Que le guidon de l’archevesque marche devant, puis la croix, les moines et "le clemé ; amprès l’adelantado vestu en deuil, avec restandard royal traina_nt en terre. Cap. estr., Philippe IL Adeloisir, v. Deloisie. Adental, v. Med. Aderie. Glande. — Lu.y coupant entierement les vertes jugulaires, et arteres spagitides du coi, aveeques gu.arguareon, jusques es deux adeues. RABELms, I, — EQuaresuieprenant avoit] adenes comme une serpe. ID., IV, 30. — Nerfs, cartillages, adenes, mendie. I b.7 VI, O. dans, à dent, v. Dem. Adenter, Adenté. Renversé, la face contre terre. — Et sans une vigne entorce Qui la rorce /IL soustraite de mes pas, Et mi’a. fait prendre be daine Sus la plaine Adenté tout plat à bas. RoN- sARD, Poen-tes, L. Ili Voyage d’Hercueil (V, 219).— Menu dessus la place L’u.n dessus l’a.utre a.den-tin tomberont ID„ Franciade, (III, 151). S’adenter. Se coucher le visa_ge en bas, vers te. sol. — Affin d’el, Titer ! a ehalleur, Je vueil trouver fa_çon, maniere M’adenter su.r ceste riviere beoire de l’eaue en ma main. GRINcoRE, &dna Loys, L. IX (II, 295). — Il estoit Adenté, ofi de Pea_u buvait. ID., ib. (II, 296). — Voyant qu’il es- toit seul en altenda.nt sa. cher° Ma..gdelis, il s’adeuta dessus l’herbe… pIora..nt à grosses larmes.. N. DE ISIONISEUX.5 tee Livre des Bergeries de Ju- liette, Journ. 1 (4 — La miserable amante s’adentant su.r son lict, de peur que ses cris fussent entendus. ID., ib., Jw.un.. 5 (269 vo). Adenier. Fra.pper d’un coup de dent. — Le pe- tit chien d’amour tant bonne et pure, Digue d’avoir apres mort sepulture, Avecq’la chienne d’Atalanta, Que le Sa.nglier trop crue" adeuta. Cu. FONTAINE, la Fontaine d’Amour, Eleg. 9, Adenter est signalé colnme vieux mot par Henri Estienne Ainsi est il de. cast autre passage de Virgile, terrain ore momordit car un Romman, par le moyen du n-tot addenger, a bien &Gel ! expri- mer cela, a-vee. aussi bonne grau., pour le moins, quand il parle d’un auquel on donna si grand coup SliF son heaume qu’on Paddenta sur son arçon. Car ceci est dit d’un qui estoit à cheval Precel-lence, p, 185, Ailes. Maintenant. — — Elle respondit avoit veu tous les plus grans fleuves de Chres- fienté, tant en France, Espaigne, Savoye, Ita.lie et ades en Allemaigue. LEIIIIAIRE D F. BELGES„ Illustr., III. 1, Toujours. Adés chose nouvelle plaist. Ane. Poés. franç., 207. A desloisir, v. Adestre, Adestrer, Adeztre, Adextrer. Adestrir. Rendre. adroit. — n’y a luteur qui aye tant besoing d’exercer et adestrir son corps, que les Roys leur entendement. Loys LE nOY", trad. des EnseignemrnÉs d’IsocnA_TE, 15, 16, S’adestrir. Se rendre adroit. — Ayant perdu. la main droicte à la bataille, il [Sergius] s’adestrit si bien de la gauche, et avec une main de fer qu’il s.’estoit fait faire au lieu de la. perdue, qu’un jour il dalla quatre hommes en champ de bataille, l’un a.pres l’autre, et les vainquit. Gnug_ ; ETI leç.., III, 30 {dans G.). — commencerent à s’ades- trir aux choses plus convenables à leur repos, comme à ba.stir, fe.rmer les villes de murailles. LE CAB.oN, Dialogues, I, 1 (9). Adeuler, Adouler. Affliger. — Quelle dou- leur, quelle dure triFite.sse Adouiera les dames de la Grece, Quand se verront avoir perdu l’espoir De respouser, voyres de le revoir. Or. BEREA Ra-/..pissenzient yilas (146-147). S’adeuler. S’affliger. — Mes chiens… Accou- rurent vers rnoy tremblant et pantelant, Criant d’une voix foible., et. comme s’adeulant. R.. GArt- E R ? Hippolyte, 184. — Contente au moins mes OS de quelque peu d’honneur ; EL, pour moi t’a.- deulan t, vien.s quelquefois espandre Le pleur d’un vain re.gret dessus ma froide cendre. P. DE BR.Acu, Hymne de Bourdeaux, v. 1085. — La.s ! je transis d’horreur, je forcerie, j’affole, Ge triste souvenir ni’a, Trest.e la parole ! — Ne vous adeulez point, re- prenez vüs esprits. R. GARNIER, leS ihfribieS* v.’721, Aciculé. Affligé. — Mais les passans la voyant [Venus] a.deutiee Dirent alnsy : L’Amour que tu demandes Gylon Pa pris, et t’en a  » Co- LIN ButuER, Poesies, 68. — Venés ecbevelées Sans aucune couronne, et, toutes a.deulées, Cou- vrés-vous d’un drap noir. TAI-11L1 REAL’, Poesies, II5 218.— Au poinct du jour vois y Un Passant a ma porte adeulé de soucy, Qui de la triste mort m’an- nonça la nouvelle. Ro NSARD, Sut la Mort de Marie (I. 210). — Nous est-il rien resté qu’un esprit ge- missant, Qu’un esprit adeulé dans un corps lan- guissant ? R. GAnNiFin, Juif’es, v. 470. — La petite Bergere en pleurs se consommoit, Et pour u.ne aignelette adeulee formoit De si tristes re- grets. Du MAs, Lydie, p. 7. — La renommée de. telle esmotion court viste aux Enfers, et estant fort adeulée se pieint aux oreilles de Lucifer, Trad, de FOLENGO, Merlin Coccaie, L. XIX (II, 154), Triste (en parlant des choses). — Funerailles. Tristes, pleureuses, adeullees. M DE LA PORTE, EpitheleSi 185 v°. — Je ne sça_uroi chanter en un temps desplorable> Ains, au lieu de chanter, je voudroi seulement Souks un vers adeulé déplorer tristement Le malheur de la France en son mal incurable. P. DE BRACHI Poemes et Meslanges, L. Ill, S. 21. — J’os-Leray ces habits adeullez de tristesse. P. MATTIIiEu, Aman, In (p. 64). — Les Malles de Sylla du Tombeau qui les charge Sem- blerent se jetler par la campagne large, Et d’un chant adeulé et murmure incertain Presagioient les ma.ux qui vienclroient au Homain. LE LOYE ft, Hist, des Spectres, III, 16. Cf, Mue ille. Adeviner, Deviner. — Adevinez combien les vea.ulx Que la jument a cochonnez„ uantes oreilles et quans piedz Avoit une cha.scune este, Sotties, H. 186. — Comment cela ? — Or adevine. Ib., III 333. Adextré. Adroit, habile, — C’est une dame en faictz et dietz adeNtre, C’est une dame ayant la sorte d’estre Fort bien traictant un loyal amou- reux. MA ROT, Rondeaux, 42. — Un moine claus- trier nommé rrere Jean des Entommeures, jeune, planant_ bien à dextre.. HABELAIS1 1, 27. — Jamais celuy que les belles chansons Paissent ra- vy de l’accord de tes sons Ne se doit voir en es time pour estre Ou à l’escrime ou à la luitte adestre. RONSARD, Odes, 1, 22. —Quand un homme aura travaillé, qu’il aura eu bon esprit, et adextre, qu’il aura esté vigilant, qu’il aura suyvi les bons moyens.„ il semble bien qu’on iuy fait tort di dire pli’n’a rien fait, et que cela est un don gratuit de Dieu. CALVIN, Serm, sur le Douter, , 61 XXVI> 630). — Compains, que le plus adêtre Vienne voir par la fenètre. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Fo- resteries, I, 7. — Tousjours la harquebuze, ou. la paume champestre, Ou l’escrime qui rend une jeunesse adextre Me retient en travail tout. le jour arresté. ItergsAnD, Amours de Marie (I, 152). — Qui, bons Dieux ! sloseroit promettre D’estre gaigner un prix a : dextre Tant que Paschal qui tient en main L’honneur du mieux disant Ro- main lMA_GNY, Odes, 1, 102. — Ir ta charge il tamil estre Riche> vertueux et adextre> Pour ser- vir dignement nu Roy. ln., ib., II, 199. — Cha- cune portant en sa dextre L’instrument dont elle est adextre. R. BlibLLEAU5 Amours des pierres pré- cieuses, 1’Agate. — Aux jours (estez la jeunesse champestre Passe le tans à mille jeux adestre. RAÏF, Poemes, L. I (II, tif). — C’est beaucoup la vertu cognoistre. C’est bien plus de se faire adestre A I’executer quand an l’ha. IDui Mimes, L, I I (V, 1O5). — Tout cela rend la personne plus robuste et adextre. LA NotlEiDisc pol. et mil., V, p. 152. — Loba… prist avec lu y un sien compai- gnon d’armes… tort adextre et prompt à charger son harquebuz et à tirer un’arquebusade. BRAN- TômE, Rodomontades espaignolles (VII, 25). — Le roy et toute sa court. en furent en très-grande ad- miration et estannement, pour veoir une telle beauté si adextre à cheval. ID., des Dames, part. I, Diane de France (V111, 142). Le mot adextre peut aussi exprimer certaines idées voisines, se rattachant d’une façon large à celle de l’adaptation à —une fin, de la conformité à un type parfait. Il s’applique par exemple à un cheval bien dressé. — Le valet est monté sur un cheval adestre, Et bien souvent à pié marche le pauvre maistre. BELLEAU, Disc. d-e la Vanité, 10. — Il indique la grâce et l’élégance du maintien., de la tournure : En vous y a quelque grace qui tire Les tueurs à soy. Mais laquelle peult ce estre ? Seroit ce point vostre port tant adextre ? MAROT, EiegieS, 9. — il s’applique encore à la toutepuis- sa ne qui ne fre’amais en vain : De l’ter- nel la main adexapptre S’est eslevée à ceste foys Dieu a fait vertu par sa dextre. 1D, 5 Ps, de Daçéid, 45, Mal adextre. Maladroit. — Parqua tonna, et de tout son pouvoir Darda la foudre avecques le bras dextre Sur le nouveau charretier mal adextre. MAROT, tract. du L. 11 de la Meta.m. J’estois aveugle, Amour, mal appris, mal adestre. BEL- LEAU, Bergerie, 2e.1 ourn.„ Baisers. — Par art se faut garder des arts mechants Pour ce ne suy, lourdaut et mal adêtre, Ces metiers là qui font pendre leur maitre. VAUQUELID.1 DE LA FRESNAYE„ Sat, franç., L. III, à J. A. de Baïf. Adextrement. Adroitement. — Avec force artillerie, de laquelle je eroy bien qu’ils ne se pou- voient a.dextrement ayder. Tu EVET Cosirlogt., — Usa fts d’arcs et flesches… desquels ils s’a dent fort adextrement. ID., ib., XXII, 7. — La thambriere lu y promet merveille. Souz ceste asseurance, 1 a mais tresse biaise sa pratique fort adextrement. CHOLIÈRES„ V Matinée (p. 163). Adextrer 1. Adextrer dei Marier à. — La fille attend que son pere l’adestre D’ung beau mary, gentilhomme et. adextre (littéralement : place à sa droite un mari). COLIN BUcHEik Poeke8, 219. Emre adextré de., Avoir à sa droite. — Ceste figure dernière est une grande roue maniee par Fortune. Sur le hault de laquelle siet maistre Re- [tard : adextré d’Orgueil et à senestre de dame Quille. FAUCHET, Langue et Poes+ /rafle., I I, 124. Adextrer 2. Exercer, rendre adroit, habile. Or avoient ilz en leur armee un grand nombre de paysans et de gens mecaniques… Iesquelz iiz adextroient aux armes. SEYSSEL, trad. d’APPIEN, Guerre inilhriclatique, 3. — Et ne se peult le OCR- til-horrirne tant desvoyer de ses bonnes entre- prises que cestuy : ains semble ceste chose estre bien souvent cause de l’adextrer et aguerrir. E, PAsQuIE Ri le Monophile, L. Il (11, 771)+ — On l’adextre à la danse, Au chanter, au parler. MA- Griy, Souspirs, S. 57. — Et bien que le ciel ne m’ayt. faict Le present d’un luth si parfaict Que celuy que Caries entonne, Et qu’il n’ayt adextré mes doigtz Comme au Pindare vandosmois, Qui rien que celeste ne sonne. ID., Ois, I, 14S. — Tu peus suivant ton nom d’un tel arc estre archer, Mais tu n’eus tel plaisir à si bien décocher, Comme à bien adextrer à tel arc la jeunesse. ! Ici- DELLEe Tombeaux, à l’Ombre de M. Simon P Ar- the’. — Ce char branlant premier soula.cieux esbat Est. soudain adextré au Martial combat. MAuRlIGE SCÈVE, Microcosme, L. 1 I, p. 49. — On les adex trait à manier les armes, piquer chevaux, et à tout honneste exercice. THEFET, Cosueogr., II, 2. — On leur fait apprendre dés l’aage de sept ans toute chose adextrant le corps à. legereté. ID., ib., XI, 16, — Et ne puis appreuver la raison de ceux qui client que par ce moyen. on a.dextre les jeunes esprits, par les choses plus difficiles, à concevoir aisément les plus faciles. TABOUROT DES _ACCORDS, Bigarrureg, L — Et l’avoient si bien adextré et exercé la course, qu’il n’y avoit loup qui le peust passer de Iitesse. LE Hist. des Spectres, II, 7. eaclextrer. S’exercer, se rendre adroit, habile. — Il est plus a_voisiné et proche de ses enn.emis ce qui le contraint de s’adextrer à. la guerre. TRE- VET, Cusrmogr., XX I, 17. — [Les Turcs] se sont si bien a.dextrez et apropriez à ces ha_rquehuz, que guiére.s plus ilz font d’estat des arcz et flesches. BRANTôME Cap. franÇ.I, PariSe (V, 227). — Il [M. d’Estrozzel ne faillit à sa_ visée, dont tous s’en estonnarent, et mesmes luy estant si grand sei- gneur, disoient-ilz, faire ainsi bravement et si as- surément la faction du soldat, et manier si dex- trement les armes du soldat et s’y adextrer si gen- timent _ ID" Couronnets françois (VI, 78), Adherence. Alliance, union, entente. — La comi-nun.auté politique des humains en temps de paix ne peult consister en valeur sans mon adherence (c’est Pallas qui parle), LEfiri_Ai RE DE BELGES, /Wear., I, 31. — Flelas, mon cher sei- gneur Paris… bien tba honny la mauvaise adhe- rence de la Grecque estra_ngere et bien te. rendit guerdon mal courtois la Deesse Venus quand elle tempescha delle. 1D., ib., if, 21. — Apelle Wavekit aucune intelligence, complicité ni a.dherence avec les rebelles et conjurateurs. VAUQUELIN DE LA Filk : SNAYE, De ne croire d ealemn.ie. Ceux qui sont unis’à qqn, — Certes ton roy et la sienne adberence Lon.t autrefois pour leur Royne Ler1U.e. LEMAJRE DE BELGES, Chans-one de Namur 300), Adherent. Pa_rtisa_n, Pompeius et ses adlrie- rens, craignons la vehemence de Caton… pen- serent qu’il ne falloit pas laisser venir Domitius jusques en la place. Amyca, Pompée, 52. — II commanda à tous ceulx du Senat qu’ilz s’en allas- sent apres denonceant à. ceulx qui demoure- royent qu’il tienclroit pour adherents de Cae- sar. ID., ili., 61. — Le Senat… decerna aussi des provinces et des honneurs convenables à Brutus et à ses adherens. ID" César, 6’2. — Durant iceux Estais, les Seize et leurs adherans, proditeurs de leur patrie, voyans que rien ne s’advançoit à leur devotion, ils commencerent à s’ennuyer. JEAN DE LA TAILLE Familiere Description. des 1-.0.7sta.te de la Ligue. Adherer (transi). Joindre, asseirthler. — Ses gens et serviteurs… ont fait pro-vision de quelques bribes, cervelats et jambons qu’ils ont joints el adherez à belles bouteilles. D ir FALL, COnieS d’Eu- iPapel, 25. S’aditcrer. S’a.ttacher. — Les autres vont apres la splendeur de la. fortune, et je m.adheroye seule- ment aux borines mœurs de ton personnage. LE- MAIRE : DE BELGES,. iiitet.r.* 115 — Homere… reeite encore autrement la mort dudit Hector, et plus à. lhonneur d’Achilles, mais je rn’adilere plus à mon acte.u.r Dictys. IDi, ib., II, 19. Dans l’exemple suivant, on peut voir soit cake- rer employé intransitivement, soit s’adherer, Pronom réliéelii étant supprimé à cause du verbe précédent, toujours avec le sens de s’attacher — Sa divine loy, en laquelle est rigoureusement de- rendu adultere„ commendé a.dherer unicque- ment à son mary, RABELms, III, 30. Adiee, ré, Qui s’est attaché, joint, — Il segregea ceuIx qui sembloient plus adherez et favorisez au pa.rty des Lacedemoniens. AwrioT, trad. de DIO- DORE* 25. — Une bande et compagnie de bonnetiers du. faubourg sainet. Marceau, joints et adherez’à. ces beaux Messieurs et gardeurs. de vi-gnes, nous ayans empoigne et priS SUI’le fait.. Du FAIL7 Contes d’Eutrapel, 25. Adherita.nee. Investiture— — Ceux qui pro- cede.nt ot s’engendrent du corps de l’Eglise, soit pa.r s.uccession ou par l’adhe.ritance des filtres, charges ou dignités. Pir, DE MAii-Nrx, Differ. de let Haig., I, 1, 4. — le /01.2r fit couster plus de cent mille hommes de cheval, qui en divers voiages y perdirent la vie, sans que ottcques il leur en voulut passer adherita_nce. ib.., 1, II* — Par aven- ture il aura escrit cesh. npistre avant que S. Pierre eut fait les devoirs d’adheritence à Rome, pour se mettre en possession du souverain ponti- tica_t, qui alors estoit entre les mains de Nero et des autres Empereurs. ID., ib., I, ni, 1. Adheriter. Mettre— en possession, — Ce est Won decent que pour la Marguerite, Flourette indite, à, Yesus doulcement On puist prier que la gloire inérite. Et que ès sainctz CieulY. Dieu son ame a_dherite. Anc. Poée. franç., XI, 97. Adherité. Transmis par héritage, — En vertu de la continuelle succession de ceste dignité adhe-ritée de pere en fils. PH. DE MA PLNIXe Pif fer, de la Belig, , 1, fi. Adhiber. Employer, — Les a.utres dient que avant que la derniere force fust adhibee, Victu- brius se rendit au consul, Preen. vol. des Dee. de 7’. Liçie Watts — De dispenser par un don sin- gulier A tenir biens en son particulier C’est une chose aliX prelatz prohibée, Si en ee n’est grand raison adhibée. J. BoLlEHETe Epistres. morales. du Trauerseur, I, 2. Adhorter. Exhorter. — C’est l’office des pres- tres d’admonnester et adhorter le peuple. J. LE Tho-ND, trad. de TH. MoRus, 1’Isle d’Er topic, L. II, 95 vo. — Tant d’aultres potentats, qui… nous adhortent à une reconciliation a.vecq nostre Prince naturel. Dans PH. MARNIX, Etrits ei hist., p. 98. Adiante.— Adiantuire… jamais ne retient hu- midité. RABElims, III, 50. — Sa peau… seroit comme l’herbe dicte Cheveu de Venus, laquelle. jamais n’est mouillee ne remaytie…, Pourta.nt est dicte Adiant0.5. ID., IV, 24. — Comme sont scolo pendre, capilli Veneris, adianthe, politricon, et autres telles especes d’herbes. PALISSY, Recepte Qeritable, p. 64. Adiaphoriste. (Nelin d’un parti reiigieux.)1 — Ils ont en divers lieux suyvy, les uns la dodrine de Luther, les autres de Calvin, les uns estans Servetistes, les autres Pomeranistes, les uns Ins- pirez, et autres Adiaphoristes, et la pluspart Ana- baptistes. TnÉv Eir, Cos nui gr., XV 1, la. — Les Adia.phoristes, les prophanes moequeurs, les tra- ficquours du droict de Dieu font montre de leur douoe vie. AuBIGNÉ1 Tragiques, aux Lecteurs. Ad idem. De même. — Le flatteur… va tous- jours apres ce que l’on veldt, s’accordant tous- jours, et disant tou.sjours ad idem. AMYOT, ("Lini- ment on pourra discerner le flatteur d’avec Vimy, 11. Adieu. N’oublier rien que dire adieu. S’en aller furtivement, s’enfuir.— Soyez certain qu’au pa.r- tir du dicrt lieu, N’oublia rien fors qu’à. me dire adieu..MARoT, Epistres, 29. — Selim voyant que tout mal bastoit pour luy avec ses forces, n’oublia rien que de dire Adieu, et. feit tant qu’il se sauva à la ville de Varne. TuEVET1 Cosmogr., XI, 4. Adieu Fouquet. Expression employée au sujet d’une personne qui s’en va, — A la ixiesnie heure que leur bulle est depeschée, adieu Focquet, lei voilà à cheval pour aller visiter leurs brebis et voir eu n’y a point. de laine à tondre, PR, DE : MA R- Prix, Difier. de la Relig., I, [r, 9. La même expression s’emploie au Sujet d’un dommage irréparable, mortel. — Monsieur de fer, respondit celuy de terre, vous m’excuserez s’il vous plaist je suis un pauvre compagnon qui IL’ay brebis ny mouton : mals je n’iray point avec vous, car il ne faut que ! un moins de rien, ou demie cholere pour ine casser, et puis, adieu Fouquet. Du Fm., Contes d’Eutrapel, 2. — Voicy survenir les compagnons oport.untment et à [a bonne heure, qui revindrent tout bien à point Car s’ils eussent tardé encore tarit peu soit… ils eussent trouvé leur providadour pendu comme une an- douille, et adieu Fouquet. fa., ib., 22. — Ce vene- rable, afin de ne bourd.er et estre recongneu pour estourdi et ignorant qu’il estoit, elist mis… quel- quo vehement diagrede et laxatif, etuis, puis, adieu Fouquet, ID" ib., 24. Adieussés. — Trouverons nous pas des mon- noys ? Ouy, ou y, d’assez bien adieu.ssés. Sotties, III, 281. Adimancher. Endimancher+ — il fit mettre les manches rouges aux quatre chambrieres, et adi- mancher les quatre Curez. AUBIGNÉ, Funeste, II, 14. Adirance. Action d’égarer. — L’enclos où sont les secrets et excellences est environné d’un bord de trois pas de large, plein de l’herbe d’adirance, gui fait tout oublier à ceux qui passent par dessus. _BEROAIDE DE VERV1LLE„ VOyage des Princes fortune ; p. 326. Adirant. Où l’on s’égare. — Carrefour. Croisé, douteux, adirant, forchu, trivial, de.svoyant. i. DE LA Po RTE„ Epithetes. Adiré. — Devant vos yeuix, adiré Je viendrai nuicteux. phantasme, Luc DE LA Po RTE, trad. d’Hon.AcE, Epodes, 5, Adirer. Ëgarer, enlever. — Sans mesure parlent souvent Et ne savent qu’ilz —veullent dire ; Leur pensée est comme le vent Qui choses legieres adire. GniraiORE, teS Folks Entreprises, I, 82. adira A mot’mesure l’arc et la trousse, Dont finement il me destrousse. BAÏF, Devis des Dieux, 5 (IV, f — Hier ayans adiré mes bagues et joyaux, le sire Artile… retrouva le tOUt. LARi- VEY, trad. des Facétieuses Nuisis de STRAPAROLE, VI, t. — Le saint Graal, qui estoit une fiole plaine d’u.rs. baume si mirifique apres lequel les Cheva- liers erraiïs couraient, comme petits gars qui au- roient adiré. leurs vaches. Du FAIL, Comtes d’Euirapel, S’adirer. S’égarer. — [Son pore] la voyant re- trouvée, fut saisi dune telle joye, que de plaisir les grosses larmes luy couloient des yeux, et… luy demanda comme elle s’estoit ainsi adirée. LAM- VEY, tract. des Facétieubsies Nieicts de STRA PA o E, XI, 2. Adiré. É’garé, qu’on a perdu de vue, qu’on ne sait où trouver (choses, animaux, gens). — S’il advenoi t. par quelque grand accident, que tous les livres de l’Escriture fussent. perdus ou a.dirés, seroit-elle pour cela moins Sanctuaire de Dieu, et escolle de verité ? CEARRONy les Trois Ve- ritez, Ill, 1, Adv. — [La parabole] du Pasteur re- couvrant sa brebis esgaree, la femme retrouvant sa bague acliree. ID., Discours chresdens, Redemp- tion, 10. — Maintenant en cherchant mon Bé- lier adiré, J’ay veu les deux Bergers dans l’Antre retiré. RONSARD, Ectopies et Mascarades, Eci. 1. Voicy venir Benin, qui seul avait erré Tout un jour à chercher son }relier adiré. ID" ib., Ecl. 4. — Je ne veux phis aller où ma Nymphe sejourne, J’y pers tousjours mon cœur &garé qui la suit, Comme un bouc adiré qui le soir ne retourne A Pestable, et d’amour s’esgare toute nuit. Io., ib. — Mais faites mon commandement, Quelque rai- son que "on vous di ; Ou que leur geay, ou que leur pie, Ou que leur poule est adiree, Ou leur guenon est échapee. BAÏF, le Drave, II, 1. — Comme en Hyreagne une lyonne csmeue, Quand, cependant qu’en questo elle se rue, Le saut pas- teur ses pais a tirez De leurs taniers, les trouvant adirez, Single en courroux ses flans, son dos, sa teste De sa grand queue et rugist et tempeste. 1D., Poemes, L. IV (II, 178).. — Le pauvre mary trouvant sa femme adirée, la chercha de tous cos- tez. MABG. I E NAllfr.1 Heptant., 6U. — Je le tennis plustost [mon fllsJ pour perdu qu’a.diré. LARIVEY, les Escaliers, IV, 2. Adj accuse. Ce qui est situé auprès. — La Sei- gnorie d’Athenes, qui estoit alors grande, opu- lente, et dominante sur la Grece et a_djacences icelle. BuDél _Mei,. du Prince, il. Adjacent. Qui est situé pris de, — Les autres esleurent leurs demeures en l’Asie, et. empie terent les regions adjacentes la mer Caspienne. LE LOYER, Hist. des Spectres, ]II,. 13. Adjecter (s’). Se jeter. — Quelque foys advint u’un exain De mouches, je ne scat’pas quelles, Se adjecta en quelque lieu plain De miel espandu. A UDENT, A pol. d’Esope, I, 71. — Tin gros cor- beau vint s’adjecter sus elle Qui par becquer sa playe renouvelle. In., ibe, I, 97, — Un cerf pressé des chiens et chi veneur’adjecta lors cuydant estre lieu seur En une estable. Ise, ib., I, 153. — C.omme un aigneau estoit sur une roche, Un aire vint sur son doz s’adjecter. ID., ib., I, 16&. — un poisson d’eau doulce advint Que ce jour inesme en plaine mer Par fortune adjecter se vint ib., 1, 206. — Ils… sladjettent au pire, et tombans d’un vice en autres s’adonnent à larcin ! et ne s’aMtiennent des biens d’autruy, Ji DE VtNTEntriAA., trad. de la Cyropédie, , 1 (p, 211), Adjection. Addition. — Le vassal maintient n’estre tenu de servir son Seigneur qu’à la del- fence du Fief doniinant et Suzerain : pour ceste cause se disant homme simplement, et sans ad- jeetion de condition. FAUCHET, Orig. des Digni- fez, I I, 6. — Soubs le nom general de Capitaines, avec adjection du mot de Marine. In., ib., 11, 9. (Au sens moral. — Je gay ta deliberation et resolution du feu translateur avoir esté do vous supplier en prendre. la tuition, protection, et saul- vegarde, par la faveur de Padjection de vostre nom et authorité. Epistre de JACQUES VERJus, dansCoTEREAu, trad.. do COLUMELLE.. Adjouner. Faire jeCiner. — Le flatteur. com- mandera qu’on apporte sur table quelque nou velle viande, non pas offenser son corps par le trop adjeuner. AMYOT, Corna on pourra dis- cerner le flatteur d’avec l’anry, 20. Adjoindre. Joindre. — Tou t-d u n e-rn a in ajoindra on au nouveau Espalier le bois neces- saire pour Ie. façonner. O. DE SERRES, l’héd ire cl’Agric, V i 20. adjoindre. Être près de. — Toute la caste es t assez l’aune, à cause des znontaignes qui s’ajoignent aux ondes de l’ûcean. gilluvvr, Cosfflop., XXII,. I. S’adloindre. S’ajouter. — Pour lesquelles in- commodités, pourtant, ne fa.ut laisser de se servir de ce bestail {les oies], tres-utile pour sa_ plume, pour sa ehair et pour sa graisse, revenus de ceste nourriture : où s’ajoignent les œufs pour la com- modité du rnesnage. O. DE SERRES Théâtre d’Agric., V, 5. S’adjoindre de. Joindre. à soi. — Ces Walons s’adjoignants de trouppes Aihanoises, De bie.n peu d’Allemagne et d’autres Ilila.noises, ACC012- rojent. comme au feu pensants tout renihrrerser. L’Ixion hespagnol, dans Tricote’, édit. de la At. Men., 273.

Adjour. Assignation, citation à cornparaitre, — Si me. fault il vivre jusqu’à mon jour, Où j’en-tendra.y Ie mortifere. adjour. FERRY JULYOT, gifles la belle fille, 4.

Adjournement. As.signa.tion, — Un grand sa.e plein d’informations, citations, chi- quan.eries, et a_djourneme.n.s. RAB ELAIS1 IVe 118. — Pour avoir satisfaction le list apeiler devant le juge par decret d’ajournement. Conepies• dte Monde ad- ventureeex, 5. — Comme La.phystius luy donnast assignation à certain jour, pour venir respeindre deva.nt le peuple à qu.elques cas, dont preten- doit le convaincre, ses citoyens… rte voulurent point que cest adjournement eust lieu. Timoléon, 37.— envoya adjourner Cle.opatra. comparoir en personne pa.r eic..vant pour res- pondre aux charges et imputations que lon pro- posoit alencontre d’elle… CeIuy qui fut envoyé… pour luy signifier cest Ajournement,..se doubta bien incontinent qu’Antonins se garderoit hien de faire aueun mal ne desplaisir à. une telle Dame, Ir), , _Antoine, 25. — Les hommes s’en- dorment et se flattent en leurs vices, quand ils n’ont pas cest adjournernent qui les sollicite pour se trouver deva.nt Dieu et son siege Serer. sur l’Epitre ari, x Galates, 13 (L, 4.29).— Le matin on n’entend que les coups de marteaux, le bruit des sies… les adjourneinents des sergents à comparoir deva.nt les Juges, AmYoT, Propos de table, III, 6.— Il les appelle en jugement : car ils ont bea_u dire, il faut aller quand il appelle ; n’y a point d’exoine à ses adjournernens. Du VAIR, Medit. sur Job, ch, 34. — J’aboliray toutes ces tnangeries de justice… il ne se parlera plus d’adjournements ni de saisies. Sat, Men., ilar. du sieur d-e Rieux (p. 170), — Ilz luy firent donner adjournement personnel pour cornparoistre ; Kalis l’empereur fit surseoir la cause. BRANTÔME ;. Rodomontades espaignolles 1501. — Un Ser- gent de Douai voulant prendre. un Ajournement hly pOrter. AunIGNÉ.„ Faeneste, 5. Dieu ne laisse pas de nous adinonnes- ter et nous donner beaucoup de remords : et ce sont autant d’a.djournemens par lesquels il nous raPPelle soy, quand nous SOMMOS comme esga- Fez. CÀLVINI Serin. sue le liv. de lob, 1.211 (XXXV 7.0}.

Adjourner (impersonnel). adjourne. Il fait jour. — [Le Souci] so vire et tourne Vers son Ami qu’il veut voir, Soit au matin, qu’il ajourne, Ou quand il est pres du soir. &riz de divers poirétes à la louenge Lotaze Labé, dans l’édit, Boy, I,.147. — D’une entre-suyvante fuyte il adjourne, et puys annuyte, EZLLAY, Complainte Desesperé. — Cette jalouse Fleur vers son soleil se tourne, Cornme rnoy vers le. mien a.ussy tost qu’il adjourne„ PASSERITI. Vers d’amour (le 29). — Dans cette signification adjourner était considéré


comme vieux : — Pour ce faire, te faudroit voir tous. ce, s vieux roma.ns et poetes françoys, ou tu trouveras un ajourner pour l’aire joue (que. les pra-ticiens se sont fait propre), anayter pour faire nely. Du BELLAY, , Def f enee Illustration 5 I 6. — Adjourner ha une signilica.tion du tout differente de. celle qu’il avoil, quand il s’opposoit à _rives- prer. H. ESTIENNE, Precellence, 200. — Nous usons du mot adjourner, quand nous Faisons ap- pelle !. un horntne en justice par ! a. semonce d’un Sergent., le Roman de Pepin en a usé pour cLird, - que le jour estoit venu : Qui n’estoit pas trop rnal propre : nous en avons perdu la nadveté, pour la tourner en chicanerie. E. PAsQuIEB, Rechereiii, s, Villi Adj(..F.t.grner (intratis., a.Tir-rec. un sujet). Luir.t., — En ce lieu noble et saint, propice et desirahle, Ja- mais ame ne vid la nuict, obscure et brune., eclipsa. la triste et froide Luno., Ainçois un luisant jour eterriel y adjourn.e. LE- MAIRE DE. BE..LGESe Concorde des. deux Langages, 2e part. (III, 131). — Je veu, je vous certiffie, Vesta de son habit royal, Cler comme l’estoille journal, Luysant comme le jour adjOUrne. GRIN- Sainet Loys, L. IX (II, 304.), — Coupés dong’a l’envi vous rendre Tandis que l’aube ajournera Sur l’herbe verdelette et tendre. BuT-TET, ler Livre des Vers, Ode 14. S’ajourner (impersonnel). Faire jour, — Vien, vien : asses as eselercy Ces champs heu- reux, ou a present sejourne Ton Orient, et en la_ Vffle icy Jamais, sans toy, à nie.s yeulx ne s’a- journe. MA, LTRICE SCÈVE !, pelles 265. • diounéer ftrans.). Appeler pour un jour fixé. — Comint. la Mort adjournoit un vieilla.rd Et. pre- tendoit le. navrer de son dard, Il Juy pria qu’en. ce val transitoirf., i. Elle voulsist te laisser vivre en- coire. IliuDENT, Apologz.ies d’Esope, II, 156. — Si une comette est apparue, et. que tantost a.pres prince meure, on dira qu’elle l’est venue adjour- ner, CAtivIN, Contre l’Astrologie iudiciaire (VII, 534), — Je vous prie escoutez Que faire il fa.ult de ces mots empruntez. Je vous adjourne à les venir reprendre, 1.1.1 plus d’un mois ne nous point faire attendre. H. ESTIENNEr Dial. dee lang.. franç. eial., Ejoistre de 111, — Un a.utre Parlement fut a.ussi publié pour estre tenu. en Ia. ville de Nirneghe, le premier jour de May : où seinblablement furent adjournez les Comtes pour s’y trouver.. FAUCHETI Aregiquitez.„ VIII, 5. — Il nie plan a_djourrier la. liesse et le ! jeu, Pour nous venir trouver en ce celebre lieu. P. IVIATTRIEIT, Vasthi„ 11 (p. 22).• Citer devant un juge} un tribunal. — II [Mene- laus] procura que ledit ()restes fust adjourné per- sonnellement en la cité d’Athenes par devant le grand conseil des Prestres el Philosophes nom- mez Areopagites. LEMAIRE DE BELGES> IIIUSir.s II, 22. — A ces motz prindrent. articles contre luy, luy de l’aultre costé les feist adjourner, Somme, proces fut retenti par la court. IIATIE- LArs, 1, — se advise, pour son plaisir, de faire adjourner son beau père, et de rami lui en- voya Un st-.L.Teent, Ce bonhomme, qui n’avoit ja.- mais eu, affaire en jugement et qui ne sçavoit que. c’estoit que d’ajournementz, fut le plus estonné du monde de se veoir adjourné. DES PÉRIESS, .111749u.v., Réer., — Quand les consciences sont inquiétées, en quelle,. fiance elles se pourront sous- tenir si elles sont appellées et adjournées au Juge- ment de Dieu. CALviN, Instit., XIV, p. 708. — Si estant adjournél il comparoit à l’assignation, et deffend sa cause par les meilleures excuses et raisons qu’il peut. ID., ib., ch. XVI, p. 770. — Ceux qui seront decedez… ressusciteront tous au son de la trompette : c’est à dire, par la voix de l’Archangequi les adjournera au jugement. In., Contre les Libertins, 2 (VII, 224), — Un huissier du parlement… l’estoit venu citer et a.djour- n.er pour personellernent corn paroistre. RABELAIS, Hi, 36. — Chiquanous le citera, l’adjournera. ID., IV, 12. — Le pere fit adjouriier le. mar- chand par devant le juge ordinaire de la ville., pour luy payer le reste de l’argent. Comptes— du Monde adiventureii, , z, 6. — Les gouverneurs et ma- gistrats l’a.voyent fait adjourner [Sphodrias] à comparoir en personne devant milx, pour luy faire son proces criminel. AMTOTe dtgésilas 24. — Comme un huissier… a.ppelast à haune voix Bru- tus, Padjournant a comparoir en personne devant les juges, tout le peuple assistant souspira mani- festement. ID., Briiius, f J’ay bonne espée et. bol] pistolet ; et n’y a Sergent. ni Prevost des Ma- reschaux qui m’esast adjourner. Sac. Men., Har. du sieur de Rieux (p, 164). — Il fait afljourner son oncle pa.rdevant l’Empereur Henry sep- tiesme, l’oncle ne compare : et par son juge- ment. declare la Couronne n’appartenir à H.obert, PASQUIER, Recherches, IV, 20. — Ullaman Bassa.voit esté adjourné de comparestre à la porte du Grand-Seigneur pour raison de plusieurs n.ccusations faictes contre Lay. BRA ri 71141 El Cap. estr., te prince de Melfe (II, 233). — Ali temps que l’affame a noz portes sejourne, Le malade se. plaint. i.tte voix nous acijourne Au throsne du grand A() BI G NÉ., les Tragiques, I (IV, 42), — arts astre adjourné, encore. moins ouy, on le fait condamner a avoir la teste tranchée, ID., Sa V ie à ses enfants (I, 105). Prendre à témoin. i— Je jure ce grand Dieu, et radjourne tesinoing… Quelconque part sera des Perses demander !, Te sera de bon cœur prompte- ment accordee. T IvArJrb EAU, AMIttn.„ bpi* 124). —

! J’ajourne le Seigneur, Tesmoin de tout cecy, qui.

jamais variable J’ay eu en tout ce temps la volonté semblable. ID.., Complaincte 2 (p. 161). journé. Triste, fatigué. — Le regardant, j’en fuz si ajonrnee, Que je me meurs taisant mon mal sçavoir. LE MAÇON, trad.. de BOCCACE, Decanze- ron., X, 7. — Quand seule gis de travail ajournée, Je pense à ce qu’avons dit la journee, ir FoNTAiNEI trad. des 21 Epistres d’OV/D.F.’„ 16. Adjourneur. Qui cite devant les juges. — Sergeant. Officier ou officieux, royal,.. adjourneur. M. DE LA PoRTF’.1 E pifhetes. Adj oustement. Action d’ajouter— — Ce vice de test adjoustement de e est beaucoup plus com mun à ceux du Dauphiné et de Languedoc. If. ESTIENNE, COreformité, L III, Advertisse- ment. — Quand vous aurez dict, le mestier de la guerre, vous pourrez ad jouxter, que fainieres mieux appeler art Or notez que tel ne fera pas semblant. de pmRter l’oreille à cest adjoutement, qui toutesfois y prendra garde de bien Ares, et le communiquera à d’autres. ID., Mal. du. Jans,. franç. ita.1, , I, 338. — Estant vraisemblable… qu’en disant cuor, cest u ait este adjousté nostre imitation : et encore plus, que l’acijouste- ternent de i en pied e soit à nostre exemple. ID.., Preeellenee, 307. — En recompensant ce que def- faut a leur beauté, par Padjoustentent de Pexterieur, F. BBET1N5 trad. do LUCIEN, d’une Maison, 7. Adjouster I. Ajuster. — Mors toit au matz„. adjoustoit la boussole. RABELA15, 23. Adjouster 2. Approcher, appliquer. — [Daphné] Là prend d’un coudre une branche, S’agenouille, et puis se panche Sa bouche acljous- tant sur Peau Et sa soif à mesure estanche Au clair coulant du russeau. BAÏFF PoeffieÊ L. I (ile 46). Adjousteur. Celui qui ajoute. — Item au fueil]et 58 a, l’adjousteur fait un conte d’un con- seiller et d’un mulet. TABotritoT DEs AccoRns, Bigarrures, Avalit.-Propos. Adjuger. Condamner.. — Ils sont du nombre de ces Pieux, en la synagogue desquels lo Sei- gneur s’est. trouvé en personne, et se trouve en- core journellement en ses membres pour esire adjuge’à la mort FIL n i III1ABDrlx, Diger. de la Relig., Additions. — Tu pourras, s’il te plaist, de- meuré irrité, M’adjuger à la mort sans mentor de Mafflue, MONTCHREST1EN, David, V, p. 232, (Pronom ;. aiuger. Dans les exemples ci-des- sous, le mot a le môme sens qu’aujourd’hui.) — Le sage ro y liebrieu, ne pouvant bien juger De deux fermes laquelle estait d’un enfant mère, Fit semblant de ›letiloir deux parties en faire, Pour après sa oitié à chaseune ajuger. Ane. Pués. franç., V, 37, — Je voudroy pour les bien juger A toutes la pomme ajuger. 13A..i.e, Devis des Dieux, 1 (1V, 151)). — voicy. Paris, si jugeant. Tu me vas la pomme ajugeant, En quelque guerre que tu ailles Viendra.s le plus fort des batailles. ID., ib. (1V 156). — Et cependant Paris estait desja Au mont auquel la pomme il ajugea A la plus belle. JEAN _DE LA TAILLE, la Marc de Paris Alexaredre ([I !, 168). Adjurement. Adjuration. — Lors eussiez ony le cry piteux De ce maudit Esprit damnable..+ ll fist signes innumerables, Oheyssant aux adjure- mens. Âne. Poés. franç., XII, 406. — Il fist plu- sieurs adjurem.ens Avant que l’Esprit fut chassé. Ib., XII, 408. Adjuteur ; Féminin Adjutereeisei Adju- trice, celle qui aide. — Qui esse qui nous pourroit nuyre, Puisque Dieu est nostre adjuLeur ? GRINGORE, &dna Los, L. Il Ur, 31). — Tu me seras sil te plaisi adjuteur A eschapper comme tu fis Mynos Le lieu qui matte et ma chair et mes os. iIcnEIi D’AmBoisE, Babilon., 22 1-11. — Le Seigneur est mon adjuteur… Le Seigneur est mon protecteur. CALVIN, irleStii., ch. VIII, p. 515. — Mais, voyant bien qu’il n’en seroit le maistre, Pria. ung homme affin qu’il luy pleust entre Son adjuteur à vaincre celluy Cerf. COHRO- zEr, Fables d’Esope, 77. — Par ceste mort, Arnye, il ra.ult congnoistre Que phis Dieu fait la tenta- tion croistre, Et plus il est du temple Padjuteur Qui par luy mei à, riens le vieilli. : temp Leur. MARG. DE. NAV., Dern, Puée., les Prisons de la reine de Na’. (p. 279), — Il [saint Paul] se com- plaint, que tous ceux qu’il devon avoir pour adju- teurs chorchoyent leur profit particulier, au lieu de l’honneur de Jesus Christ, et de l’a.dvance- ment de son Église. Instruction contre les Anabaptistes, VII, 171. — Lequel [Drusus]… se plaignoit souvent. dequoy, Juy vivant qui estoit 111z, son pere appelloit un autre adjuteur est l’em- pire. Trad. des Cinq premiers Live des il rma1e5 de TAcur., IV (p.. 135). — Mais quand on vient a par- ler d’heresie Fault jecter la toute sa fan ta.sie Pour l’expeller, priant le createur Que pour ce faire i ; nous soit adjuteur. J. BoucliET Epistres du Traverseur, 110. — Voyant en navoit nu ! Auteur centre les hommes, il sest armé de la force de sort bras. CALvIN, Lcures, 705. — Le Dieu du ciel et de la terre est nostre deffenseur. Ce qu’il s’est monstré nostre adjuteur ce n’est point. pour nous abandonner. Ill., Serra. sur le Ps. 124 (XXXI], &77). — Or voy dong quelle est ta foi- blesse, Po-vre Hom.rne, sans ton recteur, Et ta priere à luy adresse A fin qu’il te soit adjutour, DES AUTELS, Autre Dialogue moral, p+ 137. — Ayant. prié le grand dieu conservateur de son pais, de luy entre guide et acljuteur en ceste en- treprise. J. D $ VINT E MILLE y trad. de la Cyrropedie.„ VIII 1 (p. 318). — Car, puisque l’homme à l’homme est adjuteur, 11 luy est Dieu. Rimes de P. DE LAVAL, p. 30. — estoit leur acljuteur et bien-faicteur. F, BEETINe trad. de Lu ci E w Ti- mon, 5. — Un Propbete viendra des marelles d’Au.sonie Et le vray… adjuteur de co pays sera. ID., ib., Alexandre, 11. Adjutepesse_ — Je suis lernperiere des hommes et des Dieux.., fui suis appellee Juno., Quasi ju vans or es, Cestadire, adjuteresse de tous. LE-MAIRE DE BELGES, iliustr„ I, 3-1. — Maria, tu es adjuctrixe De ceux qui se adressent à toy. Anc. Pués. franç., IX, 192. — La Régente du bon pays d’Austriche, TrÈio fort propice a : u petit et au grant, Et de liaynault la réale tutrice, Vrave adjutric.e et auxiliatrice, Au povre, au riche es toit son corps sachant. Ib., XI, 95, — Celle qui fut tant bonne et gracieuse, Tant arnyable, honneste et specieuse… Des indigens adjutrice piteuse. MICHEL D’AMBOISE, EpitapheS5 137 ro. — Lutheriens tont voulu diffamer. Es- cripte tont nestre point adjutrice Des nau fragans, dont sont fort a blasnier. ID., Rondeaux, 14.9 ro. — Diane prerniere nee fui Lucirie et adjuirice à la naissance d’Apollo. PONTUS DE TYARD, trad. de l’Atrunrr de LE.o-ra 1-1F.D.piEu, Dial. II, p. 22’). Adintoire (adj.). Qui aide. Poursuyvant ta victoire De. vostre Roy, comme bras adjuLoire son honneur. J. BCI.UCUETi Epistres faind. du Traeerseur, 113, Os adjugoire. — Pres de reminence de l’os adju- toire. AMIBE. PARÉ., IV, 21. —A l’extremité d’en- haut desdites omoplates, lieras les os adjutoires, ausquels attacheras les focilies, et. par eonsequent la main. ID., IV, chap. complémentaire. (Subst.) Aide, secours, appui. —— La vigueur naturelle de ce noble corps,.. se voyant destitue° (IE ! tout adjutoire supericur et inferieur, cleffaillit en petit espace de temps. LEMAIRE DE 13ELCES, Couronne Margaritique (IV, 31). — Grace est un den du saint Esprit, dont la diffmition est telle Grace nest autre chose, sinon un commencement de gloire en nous, ou un Kijutoire duquel l’homme ha rnestier, pour obtenir beatitude. ID.., ib. (IV, S’a.). — Paris aussi composa un la y —plaisant et nouvellet, à maniere dan hymne, à. la louenge des Dieux et des eesses, en leur rendant graccs de leur adjutoire propice. 1D., Muer., I, 23, — Aux paroles vehemen tes du jeune Prince Deïphohus, le capitaine des gens de guerre et navires de Paris donna. grand Fultiment et adjutoiree, W., ib., II, 7. — Nous avons… de rostre part la forte main et hou adjutoire des Dieux immortels. ID., ib., II, 15. — Hélas, mon Dieu, mon adjutoire. Anc. Pnés. franç., X, 135. — La divine Sapience a la creation du monde dist qu’il n’estoit pas bon a l’homme d’estre seul ; pour ce luyfisc a.djutoire et ayde semblable a luy. P. DE CHANGY, Offiee du rnary, ch. 1. — Tant qu’a la fin par divin adj u- Loire Nous simples gens conduises en la gloire Qui est sans fin. JACQUES D’ANGLURE à J. Bouchet., dans les Epistres Mina.. du. Traverseur, 112. — Dieu la forma [la femme]. Pour l’homme, et puis elle qui sa forme a A l’homme fut baillée en adju- toire. J. Bouc I r T, Epistres tamil. du Traverseur, 122. — Pourveu qu’a Dieu on se vacille tirer Pour obtenir secours et adjutoire. ID., Episires morales du Traverseur, I x iv, Admeriter. Mériter. — Ce nous est grand feli- cité. D’estre levez si haultement, Sans que Payons admerité. Arec. Pigés. franç., X11, 201. — Affin qui vous plaise… avoir souvenance non arneritee de celuy qui est par debvoir et vouloir vostre tres humble tres obeissant subject et serviteur Gau- vain Candie. Li’Advi3emeiez a AUVIUN CANDJE3 Prologue, dans Lemaire de Belges, IV, 170. Admettre. Attribuer. —— Or, tous seigneurs de la France y esteient… Tant. que logis par tout on requeroiti.. Nul ne po-voit bien loger, sans grant mise. Donc la maison de Faifeu fut admise Et retenue à ung tresgros seigneur. BOURDIGNe Pierre Faifeu, 39. Admile. Le mot correspond, dans le texte la- tin, à inula, aimée. — Il nous dit qu’un Centile Av-oit subtilement enseigné la façon De confire en ce jus le marin herisson : Et lui de son cos Lé l’adroite et la roquette. HAHERTI trad. d’HoRAcE, Satires, II, 8 (Paraphrase. Adminicule. Appui. — Avecqu.es grande igno- minie de s’estre laissé succomber par chose si fra- gile que la femme, laquelle Dieu n’a creée que pour adjoinct et adminicule des hommes. E. PASQUJER, onophile., L. II (II, 171Y7. — Le glorieux chef d’œuvre de l’homme, c’est vivre à propos. Toutes autres choses : rognera thesauriser, hastir n’en sont qu’a_ppendicules et adminicules pour le plus. MoNTAiGNE, III, 13 {IV, 272). — Il n’y avoit point de plus grande preuve contre eux que les proeez de du Molli’avecques son frere, et revocation de donation à luy faicte… D’autre preuve de veue, et autres pareils adminicules n’y en avoit point. LE LOYER, Ilist. des Spectres, Adminiculler. Amoindrir.( ?). Aurora vient, qui la cicatricule Du diluculle, dyamet trie obstaculle Ernmatricule et la neigre maculle Ad- miniouil s, et fait cropir. fine. Poése franç., XIII, 387-388. Administrateur. Serviteur. — Elle soulage les sollicitudes du rnary, elle ministre et sert plus diligemment que charnbrierequelconque ou autre administrateur qui le falot pour loyer, mais la femme y va par seul amour. P. D E CH A N G Y, OffiCe mary, ch, 3. Celui qui donne. — Quiconque suent les admi- nistrateurs des Sacremens. Si FRANÇOIS DE SALE S, 1)e/.esse de la Croix, 111, 6. (Prononc,) — Leurs seigneurs, qui sont ami- nistrateurs de justice, n’i povoient vaquer à cause du trouble et empeschement de la guerre. Âne, Poés. frane., V, 92. Administration, Action de donner, ce qui donne,. — A un mesme sens reviennent aussi ces sentences : que la Loy est survenue, à fin d’aug- menter le peché et pourtant qu’elle est adminis- tration de rn.ort, laquelle produyt l’ire de Dieu, et nous meurtrit. C.A.LvIN, luit., ch, IIJ, p. 177. Administrer (intrans.). Servir. — Mille mi- tiers de serviteurs assistaient devant Dieu, et mille minons luy administroient. CALVIN, Serrez. sur le liç7. de Daniel, 1 XII, 59). — Toutes choses qu’il faisoit, l’Eternel les liaison prospérer entre ses mains. Joseph donc trouva grau devant son maistre, et il luy administroit. ID, , Bible fran- çoi, w, Genese, 39 (Livr, 61). (Tra, ns.) Fournir, donner. — Mes trescheres sieurs et arum es les belles Dryades… en contemplation de ta valeur, tont tousjours administré assez gibier et sauvagine, pour te deporter abon- damment en leur pourpris, MAIRE DE BELCES, I, 214. — La grand Deesse Pales, qui ad- ministre herbages et postures aux moutons et aux brebis. ID, , ib., 1„ 26. — Le noble Dieu Mer- cure.. bay administra audace de parl.r.r> ID., ib., I, 26. — Toutes lesquelles choses. predis (souz. la correction de toy mon pore Jupiter> et de. ta. haute providence, laquelle mha administré la no- tice des choses futures). IP., ib., I, 34 ! — Lherbe et ies fueillettes nou.s administrolent couche,… le tronc, des arbres rielLIS servait de chevet. ID., ib., 11, 13, — 0 Dieu des Dieux, [ne traictes tu ainsi Pour mon loyer d’admin.istrer icy L’herbe aux troupeaux, lels fruietz meurs et relcens Au genre humain, et à vous de l’enrens ? MA.E.0T, trad. du livre 11 de la Melarrwrphose. — —Nous debvons rendre a.ction de gra.ces à. Dieu, d’autant qu’il IIGUIS a. créés et mis en ce monde, d’autant qu’il nous y conserve, et nous administre toutes choses n.ecessaires pour y consister. CALviN, Instit., ch. XVII, p. 812_ — En chacune saison t-lp n.ee sont a.drninistrees de nature diverses viandes. Lovs LH Ro-Y, trad. des Politiques d’AmsToTE, I, 5, Commentaire. — L’Empereur leur demanda. quel loyer ils —voudroient avoir pour la monstre]. [la science], et ils respondirent qu’ils vouloient fors lieux convenablus’à ce faire.. et qu’on leur administrast gen Pl undans ingenieux pour la re- cevair. E. PASQU { &cherches, IN-, 3. —— Cet- Lui-là. lui administra vivres, chevaux et aunes par l’espace d’environ trois a.nl.3. HiSt, Univ, , , 5, (Prononc.).. — Nous vismes u.n des Essars, I1011s servit. de ces mots, Amoreester… Am in I. — trer— Quant à mon particulier, dés à présent je protest.17.t d’estre resoiu et. ferme en mon ancienne pronoriciation, d’Admonn.ester… Adminisirer. E. PASQUIE115 Lettres, Hl, Administreresse. Celle qui administrP. • — Tu me reduiras au manoir paternel et patrimoine hereditaire. A lin que tu moufles soyes partici- pant aux biens ; qui en sourdront, et seule admi- nistreresse. LEMAIRE DE BELGES 1, 25. Araigne ou A m gnee. Indus-trieuse… a.rtizarie„ adrnirabile. NI. DE— LA Po.H.TE, Epithetes. Admirable. ÉLonnant. — A son crise Iamen- ta.tion a_ccourui tout le voisinaige en expectation de venir quelque admirable et monstrueux enfan- tement.. ItABELArs, 24. — Ce que sus tout trouvasmes en cestuy Tarande admirable. est que… tout son poil’, die couleur prenoit quelle estait es thoses voisines. 1D., IV, 2. — Quand nous voions au haut du mont supreme Se remuer le pasteur Polypheme, Ma.sse admirable. DES MA- SURES, Eneide, 111, p. 154. — Au milieu de son sçavoir, je le trouve avoir faict traict de folie admirable, quand il suborna d’amour Iieloïse son escoliere, abisme de la. fortune en laquelle il es toit esievé. Ei PAsQiiint, necherche5> V], 17. Picrrus admirable. — Pour illec faire le Plexus a.dmirable tel qu’il est. Amin. PArd, II, 11. (Prononc.) — Deesse___ d’amirable pui.ssance. LIEs AuTELs, A mA9uretc : Repos, Sonnet 10. — Le Signeur au ciel pardurahle E, st par grand’mer- veille amirable. DES MAStill.ES Ps. de David, Ps. 92. — Et pour ta valeur amirable Aux grains et petits venerable, Des plus grans servir te feras. BAiie Prkein-eS, V11 ! (II, 384).— Lesbeautez, en ta grace, Amirablo je te vois. ID.,.Passeieras, L. 111 , 332). Admirable de. Adirnira.bie pour. — Ifelasi c’est rnoy, mon cœur> qui seul dois avoir crainte, Quand ie vois vos beautez a.dmirables de tous. DESPOR-T’Es, Cleoniee, S. 69. Admirabonde. Qui s’étonne. — Ce prebstre, voyant qu’il luy respondoit tousjours nenny, es toit tout admirabonde. DES PÉRJE.D.s, Nore.v. Réer., 40. Admirai. Amiral— Ce mot signifiant littérale- ment chef, on a pu dire.s-ans pléonasme admirai de la mer Astyochus admirai de la. mer des Lacedemoniens sert partit de Chencre avec trois navires. SFYssE]., trad. de THUCYD/DE, (252 vo), — veinquit par deux fois Ethion, qui estoit. admirai de la mer des Athe- niens_ In., tra.d. de DIOdOP.F.e 1, 6 (9 V°). — Amil- car dri estoit admirai de la mer pour les Cartha- ginois, arriva. avec cent na.ves. ID, , trad. d’Ar—PIENI Guerre libyque, 3. Sans déterminant, admirai désigne. le Mill. d’une armée de mer, aussi bien quand on park di. l’antiquité que quand il s’agit des temps moder nes. — Periarchus admirai des Lacedemoniens ineit voiles au vent.. AMYOT,. trad. de DIODORE, XIV, 22. — Les autre.s Grecs vouloyent que les Lacedaemaniens et leur admirai Eurybiades, eusst-Iit. la preeminence de commander à. tous. ID.., Thémistocle, 7. — L’admiral de Xerxes, Ariarne- nes,.. estant dessus une grosse navire combat : bit à coups-de traict et de gect. ID., ib., 14. — L’Ad- mirai Lacedaemone, Minclaru.s, s’en. estoit allé avec toute sa llotte au destroit de l’Hellespont.. ID., Alcibiade, 21. — Chabrias Capitaine general de leur armee de mer, ayant. el] le dessus du com- bat contre Pollis Admirai de Sparte. MoNTAIGNEi I, B (I, 22). Du Bartas donlle le titre d’admirai à Dieu, rruiltre des mers. — Et qu’est-ce qu’en la mer pouvoit estre. impossible A ce grand Admirai, de qui la —voix terrible, Pour sauver SOTI iSaat., les abysmes fendit, Et du golphe Erythree en l’air l’onde pendit ? ire Seirtaine, 3e Jour. On trouve sauvent adrnirail. — Que Fon de- nialide à, M. l’amiraiI qu’il montre ee que son pre- decessenr, qui gouvernoit tout, a acquis. Morii- Luc, Commeng., Préambi 0, 12). —- le mares- chai d’Hannebaucl, qui depuis a esté’admirai]. ID., I (I, 132).— Sur le midy, M. l’amiral] d’Aneband me manda aller trouver sa Majesté’. ID., ib., L. II 0, 24 : 3. .4 miras. Chef [non chrétien]. — Le premier qui print Wire d’Amiras en Sarragoce fut Ibnalarabi. Fiurci]Er, Antiquite.z, VI, 13. — Abcleraman se porta pour Miramolin d’Espagne, sans plus reco- gnoistre les Califes dE) Baldac, ou d’Asie., ainsi que ses predecesseurs Amiras de Cordoue avoyent faict. ID., ib. — Ceste année mourut Mady Sarra- zin et Admiras en Espagne. ID., ib., VU, 1. — Ceste annee trespassa Moïse Amiras des Sarra- zins d’Espagn.e, et en sa place regna Aaron son frere. ib., Vile 2. Admiratif. Admirable. — Quant. à la forme, estait d’apparence Admirative et de grand’ preference Aux yeulx des gens dont estoit pourveue. MAROT, le 17alladin. — Consideré vouloir amyable Estant en toy, et grace prirni- tifve Qui a chascun te rend admiratifve. MIGHEL D’AM BOISE5 Propos fantastiques, 5 PO rD). Admiratzve {subst.). Acte ou parole marquant l’admiration. — La bonne personne… passe tous les jours vingt fois devant sa porte, salue les fe- nestres, adore l’huys… brief fait plus de souspirs et admiratives à. l’endroit de sa. chambre, qu’un Mylannois devant le Domo saint Ambroise, ou un Venitien devant saint Marc. DIJ FAIL, Propos riestiques, 14 (Interpolations). — Lupolde niant Paureilie al] vent, escoutant les hausses-bec et admiratives d’Eutra.pel. In., Contes cl’Eutrapei, 19.

Admiration. Étonnement. — Ce ton l’ayant apperceu de Loing [Anclrodus], s’arresta premie- renient tout court, comme estant entré en admi- ration. MONTA_IGNE LI, 12 01, 202).. — Nous jugeons de luy (un homme eslevé dignité) non selon sa valeur mais à la mode des gay tons, selon la prerogative de son rang. Que la chance tourne aussi, qu’il retombe et se mesle à la presse : cha- cun s’enquiert avec admiration de la cause qui ]’avoit pimindé si haut. ID., III, 8 (IV, 29), L’adrnira.tion est fondement de toute philosophie l’inquisition, le progrez : l’ignorance, le bout. 11.>„ III, 11 (IV, 160. — J kai veu, non sans admira- tion, dans le gosier de certains pigeonneaux, des petites pierres rondes, des buschettes et sem- blables drogueries. O. DE SERRESe Théâtre d’Agric., V, S. Marque d’étonnement. — Quand comman- cé à vous user d.0 langage italianizé, vous avez faire de grandes admirations, comme si j’eusse esté le premier lequel vous eussiez ou y parler ainsi. H. ESTIENNE, Dial. d land, franc. I, 1.31. Açec admiration. D’une façon étonnante. — Les bestes rnesmes nous enseignent à nous loger. Chacune selon son espece dispose sa retraite et petit logis avec admiration. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., I, 5. .Piein d’admiration. Très étonnant. — Voila… l’hystoire que j’avois envie de vous raconter, au- tant pleine de verité, comme d’admiration. IN. DE 11191.0NTREUX, ter Livre des Bergeries de.1 Édiefie, fourni 5 (88 ro.) {Prononciation). — Tout le peuple de grande joye, et quant et quant cliamiration, se prit à crier d’un acord. Arlayo.r, Hist. LEthiop., L.VII1, 92 vo. Adoncq’n’y eut il velu ne 1’eust en tresgrande amiration… pour sa belle taille ib 111 vo. — De sorte qu’on s’en esbahist, et les a l’on en amiration. Du FAIL, Propos rus- É igues, ch, 14. Admiraulté. Commandement. — Or, voici la conclusion, non seulement de mon Histoire, mais de toutes celles qui ont esté escrites et s’eseriront jamais, ou soit par les desseins des autheurs, ou soit par le droit d’amirauté, que le Dieu des ar- mées fait poser sur l’autel de l’honneur. AuBEcrii É, Hist. Unrip., endix. CommandemenAppt de L’armée de mer, charge — Avec luy alla Lucius Emilius Regu- lus, qui avoit suecedé en !’Admiraulté des Rom- mains à Livius. SEYSSEL, trad. d’AppiEri, Guerre syriaque, 3. — Les Lacedemoniens, estant ja le temps de l’admiraulté de Lysander expiré, luy envoyerent Callicratïdas pour successeur. A ni YOTi trad. de DioDoite, XIII, 26. — Une tourbe de mariniers.,. uw voulans souffrir que lion deposast lieraelides de l’Admiraulté, se rnutinerent. Mon, 48. Admirement. Admirablement. — Vous autres que Ia tacon& Fait reluire admimrnent, De vostro langue feconde Prodiguez l’or clairement. LE CAR ON, Poesies, 1 Cid des— Graces.(47 Vo). Admirer. S’admirer. S’étonner, se demander avec étonnement, — Je ne sçay ling mal pire ; Toutes foys je m’admire De quo y estes touché. — De mort. PbDU VAL5 Dial. du Conierememen, / de la More, dans le Théâtre mystique., p. 122. — 11 va tout sain, et soudain ses amis S’admireront qu’au tombeau sera mis. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Foresteries, 1, A.dmirer se dit dans e même sens, S’adMirer. Admirer. — Ainsi le llate-ur taira, d’un deguisé sourire, Plus que le vray loueur s’ebaliit, et s’admire. VAuQuEuri DE LA, FRESNAYE, Art poet., Admirer (subst.). — Or est l’esmerveiller et admirer contraire au mespriser. AMY OIT CDenriten il faut ouïr, — Prince que les Destins reser- voient à nostre âge, Pour l’avancer en gloire au degré des premiers Par tant de hauts effets d’es- prit et de courage, Que le seul admirer doit rester aux derniers. MONTCHRESTJEN„ Trezgedies, Stances au prince de Condé. (Prononciation.) — Il n’y avoit ceIuy en toute l’assistance… qui ne la louast et amirast. AmT0T5 Hist. 2T ? thiop, , L. X, IA2 ro. — Au moins en ami- rant la personne que. j’aime, Sauroy-je regarder quelquefois a moi-rnesme. RIVAULFEAU, Com- plaincte 3, — Somme, j’amire tout, et amirer il fault Tout ce qui est en luy, fors qu’il a le cœur haut. In., ib. Admixtion. Mélange. — Un seul humeur pur et louable, ne pechant qu’en quantité, sans admixtion d’autre humeur. AM ». PARÉ, V, Ti* Admoderer, v. Amoderer. Admonesteraient. Avertissement, conseil, ex- hortation. — Icy ha assez couleur et matiero pour servir à l’enhort et ndmoriestemerrt de rioz Princes Troyens : cesta.dire Clrirestiens, à ce que par effect ilz desirassent et sefforça.ssent de recou- vrer leur patrimoine hereditaire d’Asie la Mineure. LE 111 AI RE DE BEL(ES, 1, 21. — A gens de meur et. de vertu ne fault pas grand admoneste- ment. ET EL, trad.. de THUCYDIDE, IV : 12 •140 vo). — Va tort, Dixa_in, solliciter la somme… Parle humblement, que mon zele a.pperçoyve, Et qu’en lisant quelque plaisir conçoyve. Mais de- quoy sert tant d’admonnestement ? MAROT, Ep igr, 150. — Or, allez et pensez bien à vostre cas. » Après ce bon admonestement il se va cou- cher. Dts PÉRIERS, NOUV. Récr., 5 — J’estoye dur el retif à. tes admonnestemens, et ne me vou- loye faire Chrestien. LE MAÇON, trad. de Bec} CAGE, Décaméron, I, 2. — Et puis qu’ils sont obs. tiriez durement Jusqu’à fuir tout admoneste- men t. RoNSARDs Pièces retra.nchées, Hymnes (VI, 156). — C’est un admonestement, pour advertir tes nouvelles ma_riees à penser de faire leur be- .sorigne, qui est de AMYOT ! ROJrniiii.e, 15. — EL lors… luy souviendroit des admonestemens de Caton, lesquelz n’estoyent pas moins profitables à Pompeius en particulier, que justes et raison- nables en soy. ID., Caton &Utique, 42. — Desja les admonestemens et prédictions de Caton coin- menceoyent à es veiller Pompeius du sommeil (1011t il avoit esté si longuement endormy. ID., ib., 49. — Cent a.dmonestement rendit les Cyreniens pour lors plus soupples et plus obe-issans aux ordonnances que Lucullus leur establit. ID., Lu- cullus, 2. — Aujourd>huy on rejette les saints a.dmonnestements des sages. LA RIV EY „ le Laquais, IL 5. — A ceux qui sont une fois imbus en nostre foy, et qui sont desjà tous formez, les presehes ne leur servent phis, mais les exercices et l’adminis- tration de leur foy de leurs sainets saeremens, et radmonestement de les continuer et n’y manquer. 13p…ea4irrilbrE, Cap. iranf, , le grand roy François (I II, 125), — Non que je desirasse en luy une pu- nition de corps… mais bien que par un admones- tement fraternel, il fast prié en pleine assemblée de se desfaire de son estat. E. PAsgtruat, Lettres, XIX, 1.

Reproche. —— Les a.ttaintes et picqueures qu’elles donnoyen.t aux autres ne leur estoyent moins poignantes que les plus severes admonnes- tements et corrections que lon leur eust sceu don- ner. AMYOT, Lyeargiie, — lEsopus.,. luy dit par maniere d’admonestement 0 Solon, ou il ne se fault poin.t du tout approcher des Princes, ou il leur fa.ult complaire et a.ggreer. &don} 28. (Prononciation.) — Pour en donner aucun bon amonestement aux imprimeurs et libraires. Tony, Champ fleury, III, 43 ro.— Fui l’amour. Car de sa. nature Amour est sourd, qui n’oit n’endure Ni reçoit amonnestement. BAÏF, Mimes, L. Il (V, US), — Mais la jeunesse ardante et prompte aux changemens, Tousjours mist sous le pié nos amonnestemens. Ft.. GARNIE115 les JuifPes, 1046. Admonester. Avertir, informer. — Puissant el. noble Roy Françoys, De par le Roy de Thunes viens rammonester que les Pa.yens Sont pour te faire ta raison., G.R. I N G’0 R E., Sainet L. VIII (1I,. 283). — Gargantua. admonesté. du cas appella à part Ponocrates. RABELms, I} 18. — Tu deb- vois premier encinerir de Ia verité, puis nous en admonester. ID., I, 31. — Je seray content d’en avoir proposé seulement. quelque sommaire par lequel les consciences —fideles soient admonestées de ce qu’il fa-ult. principallement chercher de Dieu aux Escritures. CALvi.N, heetit., p. 27. — La promesse est quant et qu.a.nt adjoustèe, pour plus grande recornmendation : fin de nous admones- ter combien ceste subjection est aggre.abIr. à Dieu.. In, , ib., III, p. 151. — En toutes ces sentences, notons que l’homme e, st a.dmonnesté de sa fragi-lité. In., Instruction contrf, , les Anabaptistes (V11 135). — La. neige nous amoneste, Blanchissante par les aarns, Des grisons, qui riostre teste Blan-chiront en peu de tems. Pass.eterns, L. (IV, 333). — Si le songe mortel que j’en Len reciter Est prociidé du Ciel pour nous admonester Du trespas 411L mon fids, faites nous tant, de grue De destourri..t. le coup qui sa teste menace, Morer- CEIRESTLEN, HeCtor ir (p. 21). — &sir que Nature ente aux arnes plus belles Nous admo- neste a.ssez qu’elles sont immortelles. Ine5 ib., III (p. 36). Inviter, exhort F.-Lr,. conseiller (avec. d iverses cons- tructions). — admonnestoit son beau frere Eneas, que de leuns deux maisons ilz en feissent une. LEMAIRE DE BLLIGEs, 111, Prologue. — Parquoy, voyant. d.e ce lieu le dehors Estre si beau, Espoir m’admonesta De poursuy-Me, n.o’r, Temple de Cupido. Parquoy., mon je Le admoneste que employe ta jeunesse, à bien profiter en estude et en vertus.. RABELAIS, 11, 8. — Je t’amonneste cloaques (6 toy, qui de- sires Pa.ceroissement de ta langue, et veux exceller en icelle) de nOn iMMiter à pié levé… les plus fameux annelles d’icelle, Du BELLAY, Deffence el Illustration, I, 8, — I-Iorace dit qu.e Romule en sunge Parnon nesta., lors qu’il faisoit des vers greez, de ne porter dia boys en la. forest. In., ib., I I, 12, — Pource Pindare feint que. le damné Tantale Admoneste à bon droit parmy l’ombre infernak Chacun debteur de rendre à. son tour le bienfait Qu’un autre au paravant, amy, luiv aura. fait. RoNsAnD, Odes, II, 14 ;.t belle aose du Prin- temps, Aubert, adrnonneste Ies hommes Passer Joyeusement le temps, ib., IV, 38. — Cela nous admoneste en ces mois si plaisans De ne fra.ude.r, Hurault., l’usufruit de nos ans. 1D., gie 8, — Tous ses propos [de Thalés] estoyent belles chansons, esquelles il preschoit et adm.oia.- nestoit le peuple de vivre soubs l’obeïssance des Ioix. AlitY0T, Lycurgue, 4, — Ceulx rnesmes qui estoyent chefs des deux parts radmonestoyent le sollicitoyent qu’il se saisist de Ia principauIté hardiment. ID, , SakTr, Alcibiades… admo- nesta le peuple d’a-voir bon. coura.ge et de s’asseu- rer pour l’advenir. Lu., Alcibiade, 33. — Aupres du hausse-col le Pape Urbain. estoit En blanche ba.rbo peint, qui grave admonestoit Les Rois Chrestiens de faire a.ux Sarrazins la guerre,. RoN- sARD, Poeme$, L. 1, H.arangue du duc de Guise (V, 22-23). — Aucuns ont voulu dire que vous, Monsieur le Lieutenant, estant jaloux de Ja gran- deur et haute fortune de monsieur vostre frere, advertistes le &Manet Roy de l’entreprise qu"on faisoit de l’emmener, et l’admonestiez de se has- Ler d’y prevenir. Sai. Men., Harangue de 11, 1. dl Au- liray (p. 215-216)1, (Prononciation. — 10 Apres que le bon pere eut ses deux enfans Tuscus et Galatous nouveaux Roys amonnesté de bien fairo et de bien vivre tousjours paix et concorde, il leur dit adieu. LEMAIRE DE BELGES, Illireer„ I, 11, — Theagenes l’amonnesta qu’elle se garclast de parier irreve- remMellt CICS dieux. A ers Y 0 TI, H ./Erhiop., L. VIII, 93 vo. — Sage est celuy qui croit à qui bien l’amoneste. RONSARD, À rn-15, -erS de Marie, Eiegie à son livre, (1, 126). — Nous vismes un. des Essors… nous servir de ces mots Arnonnester, Conienner, Sula… Quant à mon particulier… je proteste d’estre resoln et ferme. en mon ancienne prononciation, d’Admonnesier, Coniemner, Subtil. E. PAsQl. E. Ét,’, Mires, III, 4. — Cela nous a.rno- neste D.es dures faxïons de guerre qui s’apreste. BAD, Poenees, L. (II, — 20 11 radrnonétoit soy souvenir des cornmandemens de Dieu. FA U-cavr, Antiquitez, VIII, 13. Admoneeteur. Celui qui avertit. — C’est une belle departie Du ciel} de Pa.nge admonnesteur DC.3 pasteurs, nouvelle advertie, Partants pour veoir le bon pasteur. B. fiNFA.11, Ghani natal. Celui qui exhorte. — Voicy Bacchus l’adino- nesteur et costilier de Venus. LouvF.Au, trad, d’ApuLÉE, il, — Le petit mesnage avoit fait un grand mesnage dans la bourgade, et sur tous visité le Curé admonesteur du patient. AuBIGN Faeneste, 2„ Admonesieuse. — Aviez vous pour provision, A l’heure, voz admonesteuzes ? MAROT, la V ierge repentie (édit. Guiffrey, II, 257), Admonition. Avertissement, conseil, exhorta.- lion. — Le. noble Roy Priam et la Royne Heeuba veirent leur grand cité de Troye ainsi prinse ot en- flambee… par la nourriture quilz avoient faite de leur enfant Paris contre l’admonition des Dieux dont ilz avaient trop tardive repentance. LE- MMIIE DE BELGES Illus-lr, , Il, 23. — Ilz mespri- sent les signes du ciel, les prodiges, les cornetes, les trembl’1, 111, -ris de terre (qui sont adinonitio.ns divines). 2i..umepeau Satz/conduit 111, 228). — Certes, ma peine et ma punition Doibt estre exemple et admonition A tous oyseaulx de quel- conque plumaige De ne chercher par leur langue dommaige. MAROT, trad. du Liv. 11 de la Meta- en.orphose,. — Pantagruel, bien records des lettres et admonition de son pue., voulut un jour essayer son sçavoir. RABELAIS, — Pour quoy mes- disoit il des bons peres de religion ? Pour quoy le-s avoit il chassé hors sa chambre, sus l’heure que il avoit plus de besoing de leur ayde, de leurs de- votes prieres, de leurs sainctes admenitions ? 1D, , III, 23. — Nous avons une admonition bien utile en co passage, c’est qu’en premier lieu nous sommes ici admonnestez combien il y a de fragilité en nous. CALvirN, Serin. sur le Deuter., 199 (XXIX, 212. — Ceste doctrine nous doit servir d’a.dmonition, afin qu’un chacun se tienne en bride, s’abstenant de mal faire. ID., Serrn. spi ?. re lic). de Job, •33 (XXXV, 89). — La façon d’ensei- gner n’est pas seulement de prescher en public, niais appartient aussi aux axlmonitions particu- lières. 11 : 1, TV, tri, 6. — Puis qu’en nostre Agriculture nous recherchons leurs enseignemens polir nostre utilité, à plus forte raison devons- nous faire profit de leurs sai-nctes amonitions, conformes à la pieté et religion Chrestienne. 0, DE SE RRES1 Théâtre d’Aigrie., I, 6. AdErionitoire. Qui averti t. — La familiere de soym excusatoire, admonitoire… sont toutes [lettres] familieres. J.PApoN, Troisieme _Notaire, 44, dais Uagana.y 2000 mots, Admotion. Application. — Pour ce que plu- sieurs abliorrent le nom et l’usage de la friction faite ali.Tec lesdits onguents, on a pratiqué Padrno- tion des ceroines, ou emplastres, lesquelles sont vicaires et tiennent les lieux des frictions. PARÉ, XVI, 13, Admunitiormer, p. Anumitiorincr, Adnichfler, v. Anichiler. Adnullateuir. Celui qui anéantit. — Coinrne. adnultateur et’de.structeur de ton honneur et puis- sante deité. Trad. de BO CC AC E FICUnniaiei V, 45 ro. Adolphe.. Préparation, a. cco rri ni 0 d age. — Comme Dieu eut creé du commencement deux baIeines.., il s’advisa d’en tuer l’une, et la mettre en adobbe bien salee. Pu. DE MA RNix, piller. de la Haig., 1, y, 7. Adoclier, — 0 narinant plain de sotz motz barbares, Qui Vadocha de rittme poetique ? FA- DRI, Art de Rhet., II, 115. Ado1orer. S’adelerer. S’affliger.. — La tourte- relle au bois en ceste sorte, Veufve, gemist dessus la branche morte, S’adoulourant de son povre consort.. TAFRFREAtie Poesies, Sonnet 47. — Et si le rossignol roy plaindre quelque fois, J’entons aussi soubdain trogne qui s’adolore. MAGN y, Souspirs, Sonnet 2 — Voy Magny d’autre part ur s’aciolore en vain Dequoy fiere Mort de son dard inhumain M’a si tost fait passer les eaux qu’on ne repasse. ID., Odes, Menbre de Sala à 31. d’A- vanson (I, 59). — Là les enfans n’enterrent point leurs peurs, Et là les sœurs no lamentent. leurs freres : Et l’espousé ne s’adolore pas De voir mou- rir sa femme entre ses bras. RoNsAnD„ Poemes, L. II, les Isles fortunées (V, Sainct Au- gustin mesmes, en Usant le quatriesnie des../Enei- des, où sont contenues les amours et la mort de Dido, ne s’en esmeut-il pas de compassion, et s’en a.douloura ? BRANTÔME, des Dames, part.. I I (IX, W2-573). Adoloré. Endolori, affligé, — Une contenance égarée, tin parler froid et fort. mal asseuré Mon- trent assés du pauvre adoulouré’lame d’amour alangourE-e. TAU U RE À lir Poesies, 11, 230. — Ceux qui ont le cœur Adoloré d’amoureuse langueur. RONSA.RD, Bocage royal, 2e part. (III, 331). — A minore ! LX ou A ienani. Passionné, transi, doulou- reux ou adoulouré. M. DE LA PORTE, EpithaeS. PhiStOSt qu’adoulouree, et de vivre assouvie TrainF_T si longuement ton ennuyeuse vie. Rh GA R.— NIER, Hippolyte, 427. Adorabrer. Couvrir d’ombre. — Penses tu que lors que le Soleil fait nos umbres.si longues, qu’il baille ceste _bene ratiocination à nostre sentiment, que si ce qui est adumbré est grand, qu’il faille que ce qui adumbre soit encore bien plus excessi- vement grand ? Abe-il : 11’1. de la Face de la Lune, 22_ Obscurcir. — Son visage estoit beau, et ses cheveux et yeux noir :, qui adomhroient son tainct. BRANTÔME, des Dames, part.. I, Elizabeth de France (VIII, 5). Masquer, dissimuler. — lin slaydant de ce qu’il a tout à propos trouvé °script en ce tissu, pour adombrer et cacher la verité. AMYOT, Brie. L. X, 114 ro. — Voila les propres mots du discours de cette darne… qu’elle fait au com- mencement de son compte, pli se raison d’elle- rnesme ; niais elle Padombroit par d’autres norns. BRA.rrômE, des Dame_s, part. H (IX, 215). — Une grande dame que je sa y estant fort aux bonnes gra.ces d’un Foy… s’habilla un peu plus à la mo- deste, ruais de soye pourtant tousjours, affin qu’elle peust mieux a.dombrer et cacher son jeu. ID., ib. IX, 636). Calmer, adoucir.— La Mort me suit., non pour paix me donner, Mais seulement pour ne m’aban- donner.. Aussi celle est, qui pallie et adumbre Ide mes travaulx un non guieres grand nombre. Ryin es de PERNETTE DU GUILLET,. p. 72. — [Arnoul C’est un espoir qui pane et adombre Le mal pa.ssé. MELIN SAINCT-GELIYS, Poesies, I, 83, Affaiblir, atténuer. — La raison ne vient. du corps humain terrestre, ains de ]’aine spirituelle et, divine, faite à la sembIa.nce de Dieu, image adombrée de la divinité, LE LOYER, Hist. des Spectres, I, 3. —— L’homme est l’ombre de Dieu, et l’image adombre de la divinité, In., — (Dans ces exemples, adombrer peut aussi se ramener au sens de représenter, imiter de Lin.) Représenter. — Car sgait il pas que tous noz pas Et tous nos cas sont par compas Comptez, l’ombrez et denombrez., Puis obombrez t. adom- hrez ? LY oN JA NET à Marot., dans Marot, Epistres, 45. — Vous tourmentant pour un songe, lequel vous pronostique les prochaines nopces de. vostre tille. et qui par l’Aigle vous figure et adumbre le Mary qui la. doit espouser. AMYOT, 46 vo. — Pythagoras adornbra la vers té de plus Ares : jugeant que la cognoissance de cette cause premien, et. estre des estres, devoit entre indefinie. MONTAIGNE, II, 12 (II, 254). — Sept tableaux tous de rang, qui par vive peinture Adornbroient clerernent toute sa geniture. Do- RAT, Epithalcune d’Anne de Joyeuse (p. — Tels triomphes futurs adombrez par figures Con- tenoit l’arc natal en tableaux et. sculptures. ID., ib. (p. 29). — Bien que… nous ayons à plein des- chiffré les effects Diaboliques… si est-ce qu’il ne doit sembler mauvais que nous en recapitulions quelque chose, non pour les adombrer autre.ment. ou representer, ]’ayant desja fait, mais plustost pour en faire comme un raccourcissement de peinture. LE LOYER, Hist. des Spectres, IV, 15. — La roservation des bons au sein d’Ilbraha.m jusque.s au jour du jugement, dont sainct Hilaire escrit, faitpenser qu’il auroit creu un tiers lieu recepta_cle des Ames fideles, auquel est adombree limage du lieu futur. ID., ib., VI, 3. Imiter. — L’office d’un propre traducteur ne et pas seulement à rendre fidelement. la sen- tence de son autheur, mais aussi à ti ter aucunement et à adorribre.r la forme du style et maniere de parler d’iceluy. Amy o-r, trad. des Vies de PLUTAILIQUE, Aux Lecteurs. Adomestiquer. Rendre familier, établir.— Je ne fais nulle doute que nous n’ayons recours aux Reistres, lesquels nous avons jà liant de fois ado mestiquez entre nous, à. nostre trés grand dom-mage.. E. PASQUIER) IrettreS I, 6. (En parlant d’une plante). Aujourd’huy le ser- pollet est si commun._ qu’il n’est ja. besoin de l’adornestiquer pa.r les jardins. Du PINET% trad. de PLiNE, XX, 22, dans Delboulle, Notes lexi- cokgiques. S’adornestiquer. Se rendre familier. — Le cardi- nal… se reconcilia avec Sigismond. S’estant a_do- mestiqué, persuada à. son cousin d’ouyr messe tous les matins. AuRIGNÉ, Hist. Univ., XV, 16.. S’établir. — Nous vous supplions de n’obeïr tant aux_ cormna, ndemens du Ro-y qu’à nos prieres, et —vouloir retourner és lieux dont sortites pre- nkierement pour vous adomestiquer aux nostres. E. PASQU1Elte ifireCherdheS t 9. Sladornestiquer de.S’établirda.ns, se fa, miliariser vec. —Les Sa.xons estoient aussi bien que les Fran- çois eii terre marescageuse, toutes fois n’estans at- tenans du Rhin nesepeuren t si facilement adornes- tiquer de la Gaule, comme firent ces braves Fran. E., PASQU ReChereheS, I, 6_ —Voyant toute la. Saxe… siestre reduitte sans esperance de respit sous l’oheyssance de l’Empereur Charlemagne, Je vint trou.ver Atigny, où aprés avoir esté ares- tionné, il luy fit le serment de lidelité. Et corn- mencerent deslors fuy et sa posterité. s’ado- mestiquer de fa France. ID., ib., VI, Adonel Adoncques. Alors. — Quand prin- temps fault et l’esté comparoit, Moncques l’herbe en forme et force croist. MARoT, Egiogue au Roy. — Mais un ministre appelle. ut nommi. celle Que veult le juge : adoncques s’avance elle. 111., l’Enfer. — Or se mussoit Christine en ung rocher 1.)es Saxonnoys, duquel saillist adoncques Aussi entiere et belle que hist. oncques. ID., le Balladin. — Quand quelqu’un est amené à la vraye congnoissance de son peché, adonc il com- mence. à le hayr et detester. CALvirif, histit., V, p. 301. — Sainct Paul interrogue ses Disciples, s’ilz ont receu les gra_ces de l’Esprit, le.squelz respondent qu’ilz ne sçaivent que c’est. Adonc il les baptige au mn de 3esus. ID., ib., XI, p. 621, Adoncques tint Juppi ter chapitre generat R A-HELA1Se 1115 12. — Adoncques tous perdirent leurs coingnees. ID., IV, Prologue, — Et si tort m’enflâmoit Adonques son amour, qu’encor je m’en estonne. BA"iF1 Amour de Francine, L. II (I, 172). — Adonques, mais trop ta.rd, il se repentira D’avoir creu ce trompeur, ID., ib., L, IV (I, 22). — A-ta.nt teut la Nuit et le Sommeil adong Couvrit son chef d’un voile autant large que long. RoNsAnD, Hymne de Vilyver (1V, 333). — Puis quand toute leur armee estoit rengee en bataille ’à 1a. veue de l’ennemy, le Roy adonc sacrifioit aux Dieux une chevre, et qnuand et quand comman- doit aux combata.ns meissent tous sur leurs testes des chapeaux de fleurs, AmTorr, Lycurgue, 22.— f Fabius] allait disant que eestoit adonc que les affaires e.. ; toyent en plus gra.nd danger, et que la chose publique couroit plias grande fortune que jamais. ID., F érie Maximus, 2& Adonc, s’api- percevant de son erreur, elle plaindra_ son temps consommé en vain. LARIVEY1 le Fidelle, I, 6. — Adonc se perd le laict, le suc de sa. poitrine. Ar- BiGN les Tragiques, I (ni, aa). Adonc la raine… se lève. de sa chère, ID., Hist, Univ., IX, 3. D’adorec. D’alors. — Iceluy Roy Bavo… estoit grand Astronomien, Magicien, et Necromancien : dont il ne se faut esmerveiller, Car cen treuve que les Princes dadonques’nettoie : nt tort leurs estudes en telz sciences. LEMAIRE DE BELGES, 19. — Je ne puis bonnement.. que je ne regrette ces nostres jeunes ans, au moins la façon de faire de— adonques, beaucoup differente et rien ne sem- bla.nt à celle de present. Du F.A1L,. Propos rus- tiques, 2, — La. nation des Cariens a esté la phis estimée diadonque. SALIAT, trad. d’HÉrtoDoTE, 171. Le temps diadonc. — Pour ie temps dadonques regnoit au païs de Thrace.. un grand tyrant et horrible geant nommé Lycurgus. LE MAME DE. BELGEs, 11.1u4tr., I, 7. — Jupiter Celte… estoit tresriche et trespuissant en bestial, et en pastu- rage. : laquelle chose estoit l’avoir des Princes du temps d’adon.q. ib.„ 9. Ju, 5-que9 adone. Jusqu’alors. — Laquelle.. ne laissa toutestois de faire tout. devoir de monstrer apparence de l’amour caché jusques ado.ncee au plus profont de son. cœur. Comptes dei monde ad-ventureux, 39. Descidone. Depuis lors, dès lors. — Si en bus tant [dellea.0 du Léthé], que pre.sque je rus yvre Et desadonc n’euz vouloir de revivre. LEMAIRE DE BELGES1 2e Epistre de l’Aman, Verd. — Par- quoy Phebus l’a.rbre ayma dèsadon.c ; Et quant : eust mis sa dextre sur le tronc Encor sentoit le cueur de la pu.celle Se demener soubz re.scroree nouvelle. MARCITI trad. du Liv, I de la. Metamor- phose. — Mais las ! tou-nuds et sans arrnes quel- conques Nous rechignons en naissant, desa- doriques Montrant sentir par nos cris lamentables Que nous naissons pour vivre iniserables. BAÏF ! POOMe$ Liv. I (II, 37). — M : ais quel est l’élernent qui des-adonc à. l’œil Ne rnontroit son ennuy pour nostre commun &Len ? ID., ib., Liv. VII (II, 36M_ (OrthogTaphe). — Tu diras selon la. contrainte de ton vers, or, ore, ores, adoncq, adoncque, adoncques, avecq, averque, apecques, et mille a_utres que sans crainte tu trancheras et alongeras ainsi qu’il te plaira, RONSARD, Art poetique trançoys (VI, 460). Adonln {adj. tiré du nom propre.Adonis)e — Cheveux. Testonnez… blonds, adonins, perruquez. M. DE LA PORTEi Epilhetes, 80 vo. — Damoisekg, Musqué… parfumé, adonin. ID., ib., 104 vo. Adonner. Donner, abandonner, livrer, consa- crer. — Pour la terreur d’un tant subit esclandre Fut l’humain. genre a_sprement estonné, Et tout le monde à horreur a_ddonné, MAROT5 trad, liv. I de la Metemorphose. — Encores que mon feu pere,. eust adonné tout son estude à ce que je proffitasse en toute perfection et sçavoir RfilinELA/S5 8. — Lequel tout son estude adonnon à. observer et entendre les inaulx et mi- seres d’aultruy. ID.., 11I, 25, — Mettons de ne point adonner ne les oreilles rie la langue à blasme, detraction. ou brocardise. CALvari, ’miel, 11, vm, 4B. — Il les tient sous la dis- cipline de la croix, afin qu’ils n’adonnent point leur cœur Ia cupidité ou fiance des biens ter- riens" ib., 111, xvin, — faillit tou.sjours addonner [l’entendement" à ce qui e-st le meilleur. AMYOT, PéridèS5 1. — "Elle [Pallas] addonnoit son courage A faire maint bel ouvrage Desur toile, et ene, or A joindre la soye à l’or. Ro NSAPID, la ChafiÉe (II, 72). — Aucunefois avec ses Darnoi- sefles… Tenon l’aiguille, et d’un art curieux Joi- gnoit. soye à l’or industrieux… Maisplus son ., ceur elle addonnoit a.0 livre, A la science. ID., Bocage royal (lit 267), — C’est pourquoy espi- sant les bouillons de mon ame Je cache mon des-sein aux plaisirs adonné. RÉGT, T1ERI Sett. 13. S’adonner. Se dévouer, se donner. — Chacun est en sentinelle contre luy. Si par fortune quelque chetif serviteur s’y addonne, soudain il luy est mis en soupçon qualité à laquelle la vieillesse mord si volontiers de soy-rnesme. Mo NT AIGN e, 8 01, 87). Communement on les void [les mères] s’addonner aux plus foibles et malotrus, ou à ceux, si elles en ont., qui leur pendent meures au coi. ID., ib. ((l, 95). Les Nobles estaient tenus de defendre ceux qui slestoient ainsi adonnez. à eux. B. PAsQuizi : 1, *c arches II, 6.

Adonné. Dévoué. Je [Mercure] stimulay et enhardis lentendement du tien tresad.onné serviteur._ Jean le Maire de Belges. LEMÂTRE DE BELGES IllieStrF, Prologue.

Adonné à soi-mesme. Édgoïste. La premiere reigle de charité est de nestre point adonnez a nous mesmes. Lettres, 2636. S’adonner. Se donner, se livrer (en parlant d’une femme}, On les prendrait pour fort débauschées, et prestes pour s’adonner aussitost. BRArirôltn, des Daines., part. II (IX, 213). S’adonner. S’exposer. Combien seroit meilleur garder la maison que de onyr tant variables et iniques censures et improperes, et se adonner a tant de perilz ! P, DE. CHANG-TI. InStit. k femme chrestienne, 1, 12. S’adonner de. S’appliquer a. On s’adonne de faire plaisir à ceux qui le pourront revaloir. CALvtri, Serm. sie fiDeuier., 73 (XXVII, 65). M. de Mouvans s’adonna de faire un vray traira de ces capitaines romains. BRANT6sE, Couronne& françois 425).’adonner. Tendre [vers un pointl, se diriger. — r’irlais Dieu ce bien ne m’a donné Que vostre chemin adonné Se soit icy, M.KnoT, Epigires, 36, — Advint qu’un jour l’evesque du Mans, allant visiter par son diocèse, le voulut veoir en passa.nt. parce qu’Il le congnoissoit bon justicier, et que son chemin s’adonnait par là. DES P r Ruas, Nom). Réer., 28. La damoiselle monte sus ceste mule et tire droit le chemin de Thoulouze, lequel sladonnoit ainsi qu’il faillait aller trouver la Garonne et cheminer au long de la rive quelque temps. In., ib., 90. Son chemin s’adonnant au travers d’une Eglise, il ne passoit jamais en ce lieu saint.., qu’il ne fist sesprieres et oraisons. 111.10IiirA.1GNE, I, 56 (IL, 444). Cette troupe, mal menée par un temps orageux, tut conduite à un mesehant petit pont de bois… où leur chemin ne s’adonnait point, comme n’ayant aucun ruisseau à passer,. AuBic, N, ! liste Univ., XIV, 10. Les réformés tenoient à la ilVTotte-Sainct-Eloi, les régimens de Cherhonnière et de Bories, pour estre Prests a se jetter dans Sainct Maixant, où il suri, bit que le premier siège s’adonnoit, tarit pour la foiblesse de la place que pour son avancement. ID., ib., Xl, 14. S’adonner, Se présenter, être favorable (en parlant du temps, de l’occasion, etc.). Tous an i.maulx à toy vont à recours, Les yeulx au ciel, à fin que le secours De la bonté à repaistre leur donne, Quand le besoing et le temps s’y addonne. MA ROT, Pe. de David, 104. Ce que jiay denberé ne taire, soit au Benat„ soit a Passemblee du Peuple, si le temps et l’occasion s’y adonnent. Tra.d. des Cinq premiers liv. des inhales de TA CITS 1V, p. 154.L’occasion sa.donna que vostre ais y tantost apres, ou le lendemain, me demanda si je vous avais veu. CA.r.vi N7 Leures., 1692. —1’lesme quand loportuaité s’adonnerait de vous inciter plus souvent} je croy que ma diligence ne vous faseheroit point. ID., ib., 3101, Il ne tiendrait pas a nous que le mal ne se List si l’occasion s’y adonnoit, In., Serm. sur le liv. de Job, 111 (XX XIV, 623). Lorsque la saison nouvelle s’y addonne, vous oyez sous le couvert d’un arbrisseau la musique des oysillons. E. PASQUIERI, LairÉSI. Il, L Les Lansquenets, quand le temps s’y adonne, Ne vont-ils pas servir qui plus leur donne ? RowSARD> Fragment du Plutus (VI, 282). Fermé moy, si l’heure s’adonne Que je soy prés de ta personne, D’estourdir la faim un petit De mon amoureux appetit. Baïf, DiQerses Amours, L. III (ï, n0). Mais toute terre n’est pas bonne. Je gangue ou per, comme s’adonne, Mon labeur seIon le terrain. Mimes, Li 11 (V, 77)P Donnez moy donc à boire.. puis que les affaires vont ainsi et ainsi, et.que la saison s’y adclonne, Du FAlL, Contes diEuirapel, 17. „Pay falot ceste digressionpuisque le subject s’y estoit aCIOnné. BRANTÔME5 Cap. franç.., M. de Guise (IV.1.97). Pour… sauver quelques maisons de gentilshommes et Gergeau, si le besoin s’y adonnait, AU RIGN hriSt. Unip., VII, 21. Adonné. Favorable..en parlant du I.tmps. dn moment), Voyans les armes familiariser bien fort. avecques l’Amour, aussi y étant le temps fort addonné, pendant que nous trouvons ic.y en recay, peut-estre ne seroit-ii hors de propos, de disputer de Peste. d’un bon Capitaine. E. PASel k Monophib, L. f (JI, 7S6)..donneur`. Le regent gent et des donneurs d’honneurs Des or donneurs tant oui desordonneu.rs Qu’aux adorateurs. Ane. Poés. franç., XIII, 409. Adorai, Adoncquee, v. Arlone. Adoperateur. Opérateur, auteur. Le Medecin est l’ordinateur ; l’Apoticaire radoperateur. E. PASQUIE14 Lettres, XIX, 16. Ne pensez pas que Dieu soit, lors au milieu. de nous : c’est le Diable, adoperateur de toutes ces meschantes et malheureuses pensées. In" ib.> XX, 9. Adoperatricee [L’homnrie] fut accompa.gné de deux parties, par l’une desquelles fut representee la perfection qui gist au cerveau (c’est la raison adoperatrice de Justice.), par l’autre, son imperfection.. E. PASQ LTIZR, Plaidoyé pour M. le Duc. de Lorraine (1. 1083). Adoperer. Mettre en œuvre. Quand le fils congneut qu’il estoit temps li’adoperer son latin, il s’en vint vistement. au curé et lu y dit. DES PÉRIEit, Réare, 21. Adopter.., Sriadopter. de. Se faire adopter par. Marc. Aure_ile Antonin, pour s’estre pendant sa vie adopté de la famille des Stoïques sous Apolloine Calcedonien, fut estimé bon Empereur. E. PAS-QU’ER, Pour-parler d Prince (I, 1022). (Prononciation.) Il le voulait adoter pour son Els, EnA NIAM x des _Daines, part. I I (IX, 623). Pour voir leur cousin si proche aduté filz et marié en la maison de France. Io., i ! (IX, 627). Adoptivernent. Par adoption. Ceus do nostre eage… y ont ente quelques greffes artificielement prises du Grec et Latin, qu’ilz ont si subtilement appropriées au Lige, qu’elles semblent estre na.tivement venues de la mesme racine, et non d’une estrangere apportées et adoptivement inserées. LE (7, A RO De e la. Claire, 9 b, dans Vaganay, 2000 mots. Adoratif. Sens en ton respiter adoratif la suavité du lieu heatificque. LEMÀ.1 aiD BELCES le Temple d’Honneur ei die Vertus (IV, 225).

Adoratoire (adj,). D’adoration. Et par maniere de cerirnonie adoratoire liorrnord et reverenda les tries sainctes et venerahies representations dessu.sdictes. ID., ib. (IV, 221).

Adorement. De la terre se faisait le fossé : c’est à dire, que des deniers provenus du baisement, et adorement (ou adoration, pour mieux parler), on leur achetoit une si belle maison (Pargent doré. H. EsriETINE, Apoi. pour Her, eh. 38 (H, 304). Adoreur. Adorateur. Les heretiques ont. tort de nous appeller idalatres, et adoreurs de faux dieux. PH. nia MARNix, Diger. de La Relig., H, ni, 1. Adornéement. D’une manière ornée. Et sont à la Foix Hen prisez Quant do beaux termes sont sorchez, Colorez adornéement, Pour supplier trés humblement, Anc. Poés. franç., 111, 123, ABorner. Orner, parer. Avecques lettres d’or tout autour adorn.ees. MA U RI CE SC Vi€., la Deptourabie Pin de flapiete, ch. 29. Aussi je c..roy qu’en son char eburnee Dame Venus, si belle et adornee, L’eust coloqué pour avoir ses repars, Cn. FONTAINE, trad. des 21 Episfres d’Ovinz, 21. Ces deserts doriques, ce grand ro y les a réduicts à la plus belle et plaisante demeure qui soit en la chrestienté, pour estre embellie et a.dornée d’un si beau et riche ba.stiment, et si grand et °spacieux, peut loger tout un petit inonde. BRANTÔME, Cap. franç., le grand ro y François (Il 1, 124), Le champ en est si beau, si plantureux, qu’il y faut un meilleur agriculteur et plus excellent que moy, pour le bien cultiver, agencer, adorner et embellir de belles parolles. In., M. de Liz Noue (VII, 261). Leur teste adornée de mesmes à la nimphale, avec. force perles et pierreries. des Dames, part. Il (IX, 319). Adosser. nIre derrière. Apres estoient ordonnez mil Trezeniens, a.costez de deux cens Lepreates, que quatre cens Myceneens et Tirynthiens a.dossoion.t. SALIAT, trad. IX, 28. Adot 1. Poisson de mer. Moulues. Pa.piilons. Adatz. Lancerons marinez. RAu.sLAis, 1V, 60. Adot 2. Coup sur le dos. Fig. : Quant aux Prestres, ils n’ont pas de besoing de grande doctrine pourveu qu’ils sçachent seulement prononcer tellement quellernent les.inca mots, et le secret do la Messe, sans donner des adots à Priscianus (c’est à dire, sans y rnesler du Latin munacha/), leur cas se porte honnesternent bien. PIE. DE MARNIX, Der. de la Relie, II, y, 2. Adouber. Armer chevalier. L’espee de justice fut portee devant luy a tout laquelle… le ires noble jeune prince… crama et adouba un nouveau chevalier. LEMAIRE D E BE L CES Pompe tunetalle de Phelipes de Ca-stille (IV, 264). Or regna. Tuscuspacifiquement et sans guerre. quelconque et telt adouber et consacrer ses nobles hommes dessusdits nommez Janigenes en tordre et. dignité de chevalerie Palladienne. ID., 1, 12. Revêtir [d’une armure]. Duquel [archiduc Charles]… tu reras un second Hector et 1a.douberas de belle armature celeste. LEMAIRE D E BE L G E s, iiiUSir.7 Prologue. Enduire. Les Perses polissent et adoubent de cire les corps des trespassez, puis les mettent en terre. SALUT, trad. d’HÉRoDoTE, I, 140. Les femmes… en détrempent un ung-uent espais, duquel elles s’a.doubent tout le corps et, le visage pareillement. ID., ib., IV, 75. Nettoyer. Quand le ventre est ainsi vuidé et. arrousé de vin de palmes, de rechef ilz l’adoubent de drogues aromatiques. SA LI ATe trad. cillÉrtoD OTE, IL 86. Bien disposer, arranger, apprêter. Des que la noble Nymphe lapperceut, elle fut si troublee de la grand peur qu’elle eut, quelle print incontinent sa course, au long dune belle prairie, sans aultrement adouber ses belles tresses qui flottoient autour de ses espaules. LumAiRE DE BE DG I s, nheSir., IL 9. Le reste de la famille ouvrant chaseun en son office, les uns adoubans les courroye.s de leurs fleaux, les autres faisans dents à rateaux. Du l’AIL, Propos rumiques, 5. Ces Ethiopiens… portoient en teste la peau du museau d’un cheval avec les oreilles et le crin qui leur servoit de ores te, et les oreilles estoient si bien adoubées qu’elles deineuroient droictes+ MAT, trad. CPIIÉRGDOTE, VII, 70.. Tu commandes appareiller les instrumens de ta desertion tu fais adouber navires, qui tamenrant la desolation de ta bienheureté, LEMAIRE. DE BE Gris, II, 2. Or prions Dieu qui] vueille tout adouber et que toute la Chrestienté se concorde unani memen fi ID., —Nouveau Sauf conduit (III, 228). Aussi slarrestera à bien adouber une chacune chose, puis à. donner la cadence à son langage. F. BaRTIN, trad. de LuciENe Comment il faut escrire une hisloire, 48. Les anciens Catholicques Romains, qui des leur tendre jeunesse estaient ernbeus de la religion Pompilien ne, eussent eu paour d’embrasser le nom et profession de la religion Chrestienne, si elle n’eust esté adobbee en ce sirop magistral. PH. DE MA.RNIX, Differ. de Relig., I, y, 6. Ce sont toutes drogues adobbees avec l’aromatique parfum de ce Mercure. ID., ib., I, y, 8. Soigner, panser. Les Perses qui avoient cugneu sa prouesse, estimeront à beaucoup si luy povoient sauver la vie, et parce luy adouberent ses plaies avec myrrhe. SALIATe trad. d’HÉRoDOTE1 VII, 181. Lu y disant qu’ils l’avoient si bien adoubé que jamais il ne serait boiteux, et qu’il iroit aussi droit que les autres. Glial.. BouCTIET„ 35 Sreee (V, 8S). Réparer. Si je rte tachoys a y remedier et adouber tes faunes. 3, 1A.urucE. SctvE, la Deplouraide Fin de Flamete, ch. 11. Adoubeur. Celui qui soigne une blessure. Les Suysses l’alloient tous les jours venir, menans avec eux leurs Chirurgiens et adoubeurs. GUILL.. BOUCHET, 35 Seree (V, 88. Adouciment, Ce qui adoucit. Entre les Citharins de la rurale bande, Je fus melodieux, prime lyre-sonant, Motif de Pimmobile, arme du remuant, Et mol adoutiment des feres plus cruelles. Lg, PAPON, Pristorelle, II, 1. Adoucir (intrans.). Être adouci. Il n’y a glace qui ne fonde a tel vent, ni telle amertume qui n’adoucisse au plonger de ce bois. St FRA N.. ÇOIS DE SALES, Defense de la Croix} IV, 15. Adouerier. Jeanne Ro ne de Na.varre… ordonna que son llo.stel de.Na_varre… fust vendu, pour ides deniers qui en proviondroient de la vente, et. autres, estre achetée und :  !. maison convenable clans la ville, en laquelle ces trois especes d’Ecoliers fussent diversement logez… Ordonna.nce vrayernent tres-saincte, et digne d’une grande et devote Royne, suivant laquelle les executeum, aprés avoir adouerié l’Haste] de Navarre, acheterent celuy que nous voyons aujourd’huy au Mont Saincte GenevieEve, appellé du commencement College de Champagne et depuis de Navarre. E. PA sin JE R, Recherches, IX, 16. Adouler, Adoniourer, v, Ade uler Adelorer.

Adposer, v. Apposer.

Adressant. Adressé, s'adressant. — L'hermite nous bailla une lettre adressante à un qu'il nommoit Albian carnat. _RABELAIS, V ? 2. — Themistocles . . . . engrava en grandes et grosses lettres sur des pierres._ des paroles addressantes aux. Ioniens. AMYOT, Thémistocle, 9. — Lentulus . . . leur donna lettres addressantes au conseil de leur pais . . . , et (l'autres addressantes à Catilina, ID., Cicéron, 18, — Je ne puis estre vostre ad-vocat, estant celuy de vostre partie : mais je. vous bailleray lettres adressantes à un homme de bien. H, EST [ENA E, Apol. pozu Her., ch. 6 (I, 91). — M. de Termes luy bailla des lettres adressantes audict seigneur de Boutières. MONLUC, Comment., L. I (I, 194). — Ayant premièrement tiré. du pa.guet deux lettres a.dressantes à des particuliers. REGNIER DE LA PLA.NCHE„ HiSe. de l'Estai de France, I, 2r18. — Il me vint demander une lettre du Roy, addressante à feu. M. de Carrouges. Lettre de VILLEROI'. à. D1.1 Vair, daD.S Trientd„ édit.. (le la Sai. Men. (II, 171) : — Elle depescha incontinant homme, avec des lettres adressantes à AlibilL FAUCHET, AniiqUile21 VI 5. — Dam.ase Legat vint en Fra.nce, qui apporta des lettres de Rome adressantes à tous les PrincesID., ib, XII, — Le criminel prent en sa poche une lettre de son maistre adressante à. Joyeuse. AinuGrd, Hist. Uniy., V111, 9.

Adresse. Direction. — Ceulx_ qui y estoient venuz du costé d'Espaigne s'en retournèrent par les montaignes le mieuLx qui leur fut possible, et ceulx q-ui congnoissoient les addresses des chemins furent ceulx qui rn ie ulx eschappèren t. ARG. DE NAV., eptiarn.., Prologue. — La. conscience.., a son but et a.dres.se à Dieu. CALVIN, .fieStii.i. 111„ XIX, 16, — Estant dengues Hannibal descendu en ce fo.nd de sac, Fabius qui cognoissoit le pals et sça-voit les adresses des chemins . . . Pay serra le pas !MLF OU il pouvoit sortir de ceste vallee. AMYOT, J.1.1a..rinn..e.s, 6. — Quadrant des Mariniers, appellé par Les Italiens Boussole, est u.ne invention admirable qui court sur mer pour se recognoistre lors que. l'on a perdu tout jugement de son adresse. E. PAsQuiÉn, Recherches, IV, 25. — Ce grand et presumptueux roy vouloit y faire pa_sser un bras de la riviere de Loyre le long de la muraille (aucuns disent toute la riviere), et en destourner le COUTS, et luy bailler là son adresse.. B A rcrôeit E7 Cap. franç., le grand roy François (Ill, 125).

Chemin, sentier. — Et nay trouvé en sentier ou adresse Homme qui print de inoy COMPRSMOIll. MICHEL D'AmBoTsE, le Raliiioni 83 vo. — Le chemin que tu nous dresses Fais moy cognoigtre, Seigneur, De tes sentes et addresses Vacilles moy °sire enseigneur. MAnoTr, Ps.. de David, 25. — Quand leur entendement ne se peut contenir entre les limites de la verité, ne faut il pas que il entre en un labyrinthe de toutes deceptions, où n'y ait ne sentier n'adresse ? CALVIN, Contre tes Liberiins, 5 (VII, 165). — endureront beaucoup de maulx que leur feirent les habitans pays, qui sont hommes forts et robustes, et qui vongnoissoient -toutes les advenues et addresses du pays. AMYOT, trad. de DIODORE, XIV, 7, — Agyris qui corignoissoit toutes les addresses du pays, avoit tousjours avantage sur luy en tous aguets et embusehes, et luy couppoit et surprenuit les vivres à tout propos. ID., ib., XIV„ 24.. — Il n'y a sentier ny addresse quelconque par où l'homme se peust guider en allant par ce pays. ID., ib., XVII, 18. — C'est à toy d'aler la premier°, 0 Venus, pour nous mener droit Car tu dois sçavoir chaque endroit De ce pajs, et les


adresses. Baïf, Devis des Dieux, 1 (IV, 147). — Elle a. pour son but, la vertu qui n'est pas, comme dit l'eschole, plantee à. la teste d'un mont coupé, rabotteux et inaccessible . . . Ceux qui l'ont a_pprochée la tiennent au rebours logée dans u.ne belle plaine._ d'où elle voit bien souz soy toutes choses ; mais si peut on y arriver, qui en sçait l'adresse, par des routtes ombrageuse.s, ga.zonnées, et doux fleurantes. TIFfONTAIGNE, 25 (I, 198). — Le truant qui savon Jes routes et adresses, se trouva au deva.nt. Du FAIL, d'Eutrapel, 15.

Prendre son adresse, prendre une adresse, prendre adresse. Prendre une direction, une route., — Tu t'en vas droict en Avignon, Vers Paris je prends mon a.dresse. Marot, Epistres, 49, — Ilz prindrent leur adresse Droict vers le temple à la sa.cre Déesse. ID., trad. du liv. I de la lidetainorphase. — Je suivois d'Apollo la trace non corn.mune.,. Une adresse j'ay pris beaucoup plus opportune A qui se sent forcé de la ncesseté. DU BELLAY ? RÉgrOIS, 3, — TO-1.1t ainsi que d'un costé Bellovese s'achemina, en Italie, aussi d'une. autre part Sigovese prit l'adres_se de Ia Germanie. E. PASQUIER„ Recherches, I, 3. — Deux pauvres estrangers, qui bannis de la. Grece A-vor.111., prins à la. Cour de France leur adresse. RuSSARD, Poernes, L. II, à Jehan du Thier (V, — Où. cherchera.y-je ? Où questeray-je ?„, Quelle adresse me faut prendre ? Baïf, l'Eunuque, 11, 3 (IV, 30). — Ainsi par tout où Turnus prend adresse Devant lui part et s'écarte la_ presse. DES MASURES, Eneide, XII, p. 636. — Louys.., voyant son armée estre plus minée et defaicte par Pinjure du temps, que par l'effort de son ennemy, delibera de reprendre l'adresse de France. E. PASQUIER ? ReChenheS, VI, 7. — Hector avoit chassé les batailles de Grece, Qui desja vers leurs naus reprenoient leur adresse. MoNTC.IIRESTIEN, Hee-gOr„ V (p. 62).

Personne ou chose qui guide, quL montre le chemin. — Or, me liant, Seigneur, de ta largesse, Et que seras ma conduite et addresse, Cornmencera.y dire l'occasion Pourquoy tu prins de nous com-passion. MARc. NAv., les Marguerites, le Triomphe de l'Agneau (111,2). — (A Charles I X. Mon maistre, je te pleure, et pleureray sans cesse D'autant que tu estois mon port et mon adresse, Aen. JAT'dIrNi Poesies, L. V, 292 vo. — Et toy seul [Dieu' le sa.uvant l'as conduit dans le. port Où nul rte peut surgir s'il ne t'a. pour adresse. BERTAUT, pact., p. 15. — Une personne qui n'y s+.2..ra, pas fort exercitée [en la. saincte Escriturei, a bon rnestier de quelque conduicte et addresse pour sçavoir ce qu'elle y doibt cercher. CALvnte, Argument. — Nous n'avons nulle adresse ni conduite sinon par la parole de Dieu. ID.., Serin.. sur l'Harmonie evangel., 58 (XISI, — Je ne recognois plus tous ces lieux où je vois, Et m'égare en resvant sans voie et sa.ns adresse. D LSPORTES.' Diane, L. I, Complainte. — Non ceux qui d'ignorance avaient les yeux voilez, Ou qu'un sçavoir poilu (,le vices signalez Foison trouver pareils a-u.x Mercures antiques Assis pros des chemins pour addresses publiques, Qui collans au pa.vé leurs immobiles pas, Du doigt monstroient la voye, et ne la suivoie-nt pas. BEBTAUT Œuv. poet., Hymne du Roy St Loys 75).

Indication. — Grandt cognolssance de !a qualité du cheval tire-on de la couleur de son poil . . . Et bien que de tous poils se Lreuvent de bons ellevaux . . . seroit se decevoir à son escient que de rnespriser les adresses du poil. O. DE SERRES, Théâtre d'Agric., IV, 10. — Pour avoir certaine adresse sur la nature du patient, ii faudroit avoir mangé (comme on disoit ei.nciennement d’un amy) nn muys de sel avec luy, Tf PASQUIER, Leigres, XIX, 16.

Adresser, Dresser, élever. — En contemplation {le son exoellence, luiv rut addressé un tombeau de pierre_ E. PASQUIER, Recherches, II, 34.

Rendre droit, redresser. — Fig. [La Fortune] n’adresse elle pas quelquefois nos conseils, et les corrige ? M °NT A w NE, I, 33 1, 280). Direct. — Or avoyent-ils le grand ch.emin laissé P01, 111 un sentier droit et mieux addressé. MELIN 131E SAINCT-GELAYS, Gerre re III, 335)

Dresser, exercer. — Pompee vouloit avant instruire et adresser ses nouvea.ulx gensdarrnes. SEYSSELI trad. d’APPIEN, Guerres civiles, II, 8.. —Entre les exercices du corps, que lon prend par esbatemeïit, lias plus recommandables sont ceux qui oultre le plaisir quo lon en reçoit, adressent Je corps, enforcissent les membres, et, profitent à la santé. Am Y OT, ./Ethi0p., Proome du Tra.nslateur. • Les capitainfLs oxercitoient leurs soudardz, et Les addressoik-mt aux armes, et au mesLier de la guerre. ID., trad. de DIODORE, X F. 15. —En leur elevant et aguisant le cueur par lion. IlelIFS et presens qu’il don nuit à ceux qui taisoyent blen leur devoir, et addressant leurs corps, et les endurcissant à la peine par les remuer souvent de lieu à autre, et les faire exerciter continu.ellernent. ID., Eumène, 4. — Il feit choisir trente mille enfans du pats, ausquelz il kit apprendre les lettres Grecques, et les nourrir et addresser aux armes et à la discipline Macedoniene. In., Alexandre, Lyeurgus addressoit et exerceoit sLJS cituiens dés leur enfance à ceste force et vehemence de parler amassé et renforcé. ID., Du trop parler, 1’).

Diriger. — Vien ça chascun, je te veulx faire entendre Et te montrer la voye où tu dois tendre, En ayant l’œil droiet dessus toy planté, Pour t’adresser comme experimenté. MAnoT, Ps. de Daoid, 32. — Par ce que nous sommes charnelz, aussi ilz [les Sacremens] nous sont donnez en choses charnelles : à ni) que ainsi ils nous instruisent selon la capacité de notre rudesse, et nous addressen t. el. conduisent comme pedagogues font tes petis enfans. CALVIN, Mail., X, p. 567. — Phares. Hauites tours sus le rivaige de la mer, esquelles on allume une lanterne on temps qu’est tempeste sus mer, pour addressor les mariniers. RA BELAIS, I \ire Briefoe Declaration. — Nostre imbecillité est telle, que si l’Escriture ne nous adresse à chercher Dieu, fo : MS y sommes tantost, (]..svanouis. CALsiti, Instil., I, xtv — Il [Dieu] est comme un patron de navire, qui tient le gou’vernal’pour adresser bous evenemens. 1D., ib., I, XVI, 4. — L’homme d’aage politique addresse et enseigne le jeune. AMYOT’Si l’homme craage, etc., 12. Faire aller droit, — Il addressoit les boiteux, il rendait clairvoians les aveugles. L., i, BŒTIEs Servitude.voiontai•e, p. 41. Adresser le chemin. Diriger la marche, montrer le chemin. — Dieu… envoyera ses Anges du ciel devant \rostre face, à ce con adressent voz chemins. LEMAIRE DE’BELGES, Schismes et Conriles, 2e part. (III, 286). — Le droict chemin assez bien je trouvoye : Car çà et là pour addres* ser la voye Du heu devot, les paysans pelerins Alloient semas roses ût romarins. MARoT, le Temple de Cupido.

Adresser son chemin. Se diriger [vers un lieu].. Tournez les brides des chevaux, et adressez vostre chemin tout droit en la cité de Cebrine. Le-


maire de Beloes, II, 12. — Si alla Crassus planter son camp en la Romagne, pour attendre depied ferme Spartacus, qui y addressoit SCII1 chemin. AmyoT, Crassus, 10.

S'adresser à vers. Se diriger vers. — Loupgarou doncqnes s’adressa a Pantagruel avec une masse toute d’acier. RARELAis, Il, 29. — Ils passerent le Rosne, et Loire ils traverseront, Et droit devers la Sone à Paris s’adresserent. Baïf, Poemes, L. Il (II., 99-100). — Mais voy-je pas quelqu’un qui devers moy s’adresse ? MONTCWREST1EN, DaCddi l„ p. 206.

S’adresser. S’exercer. — Faisant la guerre avec lu y, s’adressoient leurs jeunes gentilzhommes. LOYAL SERVITEUR, Hist. de Bayant, 65.. — Les Thebains es tans continuellement apres à s’exerci ter et s’adresser aux exercices du corps, en devenOient hommes forts et robustes. Amy °Tl. trad. de DIODORE, XV, 14. — Les Thebains devindrent alors plus belliqueux que jamais ilz n’avoyent esté au paravant, s’esta.ns addressez et exercitez aux armes par les continuelles invasions des Lacedaemoniens. ID., Agésilas, 26. — reit assembler tout te peuple dedans le parc, là ou les jeunes gens eaddressent aux exercices de la personne. ID., Antoine, 54. — Ce ne luy seroit point de honte. de coder~ la mer à Claesar, pour autant qu’il s’estoit exercité et ses gens duits et addressez aux combats de mer en Ia guerre de Sicile contre Sextus Pômpeius. ID., ib., 63.

(Orthographe.) — A moy s’en vint adroisser desprit coy. Dans J. BoucliET, Epistres tamil. du Traverseur, 22, — Ce que je dy n e s’adroisse pas à ceux qui par le commandement des princes et grands seigneurs traduysent les plus fameux poêtes grecs et latins. Du BELLAY, Dehrenee et Illustration, I, 6.

Adresseur. Celui qui dresse, qui redresse. — [Le pape] Des ignorans l’adroisseur et l’escolle. J. BoucnET, Epistres’nivales d4 Traverseur, I, L — Et seras appellé reparateur de la ruyne, addresseur des sentiers pour habiter. CALVIN’Bible franç., Isaïe, 58 (L I, 666).

Adressouer. Aide, moyen.. — Mais, pour rnonstrer qu’il tenseroit phis hault (Qu’ilz rre feroient), il siencridcha en hault Sur ung buffet, ou sur ung dressouer : Mais rien ne sert ung tel adressouer C’estoit nyent. BOURDIGNE, Pierre Faifeu, 49.

Adroger (terme de droit). Adopter. — Il n’y a nul sujet de pouvoir tirer aucune consequence de ce fait, non plus que de la quarte de l’enfant adrogé. Du VAIR, Armes prononcez en robe rouge,.1.

Adscrire, v. Ascrire.

Adstriction, y. Astriciion.

Aduellier. eadueiiier,’a figer. — Les Gregeois par contrainte Tristes se defendoient : des Dieux la troupe sâintel Qui souloit aux Danois les forces augmenter, S’a.dueilloit en voyant le Troyen surmonter. Am. JAMYNI Iliade, XII, 5 vo.

Adueillé. Affligé. — Cueurs aclueillez en tristesse confitz, Approchez vous, venez pleurer mon file. CRETEN, Deplor. sur le iresp diOftergan. — Si je redisois les paroles de ce Prince, adueillé sur augiron mort. AUBIGNÉ, Sancy, 1, 7. Cr. Ade u r

Aduire. Instruire. — La, pa.yen je ru serf, et parmy les troupeaux Des filles fus aduict Rus mestiers damoyseau.s. P. DE BRACH., 11 ierusaltem XII, p. 53. S’aduire. S’instruire, se former.. — II reeust onq soucy De eaduire à l’honneur, d’apprendre avec adresse L’exercice que doibt apprendre une noblesse. p.. DE ierusalem, IV, p. 32.

Aduit. instruit. — De réthorique il n’est point fort aduit, Dont, s’il vous plaist, le tiendrez en excuse. Anc. Poés. franc., IX, 314.

Adulater. Flatter. — Luy louant et exaltant ses beautez, elle luy dit après : « Non, madame, ce que je vous en dis, ce n’est point pour vous adultérer » ; voulant dire a-dulater. BRANTffiru, des Dames, part. Il (IX, 249).

Adulatif, Flatteur. — Par telz propos a.dulaln et fainetz. HA uDENT, Apologues Gl’Esope, I 5, 122.

Adulatoire. Flatteur, trompeur.. — Plaise —vous donc… prester begnine oreille aux louenges D.OI1 adulatoires du prince tre-SpaSSé. LEMAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Vertus (IV, 191). — Quand davanture ainsi seroit que tes paroles rie fussent point feintes ou adulatoires, ta bautesse procedant de Majesté Royale, et de’ancienne geniture des Dieux nen seroit point trop amoindrie ny a.baissee. ID., 25. — Discorde… estoit volee jusques au riche jardin des belles Hesperides… Et tant laboura la criminelle serpente, à force de prieres importunes, et requestes adula.toires, que desdites pucelles elle finpetra une noble pomme de metal a_urein. ID., ib., I, 30. — La narration du philosophe Dion… doit. estre reputee vaine, ridicule et adula.toire. ID., ib., 11., 25.. — Par voz paroles fardees et adulatoires, n.ous ne nous pourrions jamais conde….icendre à rom.pre la toy de nostre alliance et confederation, ainçois la contre-garderons et entre tiendrons justement, catholiquement et saintement. Io., Schis.rnes et Conciles, Prologue. — Je seroye bien honteux… d’avoir eusuivy gens arrogans, assentateurs, et ambitieux., Ia. vie ou la doctrine desqu.els seroit damnée ut reprouvée, ou leurs eseripts blasrnez et condernnez, eotrune a.dulatoires, et pleins de menterie. SESEL, Hist. de Louys X_1I, p. 162, — Si j’eusse acquis deceptivement l’amour de Blanche fleur… elle auroit raison me laisser pour plus gratieux jouvence’: mais ce n’a esté avec abbus, force, ou paroles adulatoires. A. SEv1N, trad., de BOCCACE, le Philocope, L. III, 68 vo. — Toutes vos paroles sont adulatoires et deceptives. ID., ib., L. IV, 79 vo. — Et que. verra.s ton dire adulatoire L’avoir desja enflé de vaine gloire. HABERT, trad. d’HonAcE, Satyres, 5.

Adulteral. Où se commet l’adultère. — O obscures tenebres… Occupez raduIterale Tnaison. Trad. de BOCCACE, Fiammene, VI, 82 ro (1537).

Adulterateur. Celui qui altère lune substance]. — 11 [Lucifer] souppe tres bien de marcha.ns usuriers, a.pothicaires, fa.u1s.aires, billonneurs, adulterateurs de marchandises. RABELAIS, IV, 46.

Adultere. Amant d’une femme mariée. — Je vous inonstreray,.. aujourdlbuy Demeneté couchée avecqi son aduItere. AMYOT, Hist. fEthiop., L. I, 8 vo. — Il [Landryl fut Maire du Palais, et adultere de Fredegonde, FAucHeT, Antiquiter., V. 1.

Maîtresse [en com.metta.nt l’a..duitère].. — Jules Césa.r ne lit autre nial à sa femme Pompeïa, sinon la répudier, laquelle avait esté l’adultère de P. Claudius, BRANTôrd El des Dames, part Il (IX, 26). Au féminin on trouve aussi aduiteresse.—Adulteres et adulteresses, ne savez —vous point que l’amitié’du monde est inimitié de Dieu ? CALVIN,


Bible françoise, Epistre de Jacques, 4 (LUI I, 585 — Et est blaspherner, que. d’appeIler chose Catholique, paillarde, adulteresse. CI1ARRONe ICS TroiS erite.z, 111, 7, Adv. Adulterer (transi).

Adulterer. Adulterer qqn. Lui faire commettre l’adultère, — Plus grande inju.re est. à l’homme de supposer et adulterer sa femme, que si l’on tuoit son filz unique. P. D E CHAN GY de la Femme chrestienne, II, 2. — Lhomme dechassera sa femme, mais elle sera premierement violee ou maculee, et aduneree. ANTOINE DU MOULIN, trad.. de 1’Astrologie naturelle, p, 218. — Son compa.gnon… reit tant qu’il desbaucha et adultera, la, fe.m.me de l’autre. Amy0T, frestruct. pour eeux qui manient affaires d’Estat, 32. — Ne pouvoient celles qui avoient esté adulterees couvrir leurs voluptez et copulations illegitimes. LE LOYER, ie des Spectres., I, 9, — (Fig.). N’est-ce pas cloniques ne plus ne moins quo Callicratidas disoit ancienement que Conon adulteroit la mer, aussi que Epicurus honteusen-ient et à cachettes faisoit l’amour à la gloire.. ? AMYOT, Que ion. ne sçauroit vivre jœuseenent selon Epicurus, lb. (In trans.) Con in m e t Ire l’adultère. — Ces a r envoya. en exil Aquilia accusée d’a.voir adultéré avec Varus Ligur. Trad. des Cinq premiers liv. de.s Annales de TAciTE 5 IV 3. p.155.— Gomme son pere Julius Antonius eust esté puny de mort pour a.voir adulteré avecqi Julia. ID., ib., p. 156.— Ce jeune homme, estant poulsé de bonne et sincère amour.. ne voulut point adultérer, ny estre cause ailleurs d’un mauvais mariage. MARC. DE NAV., llepiain., 44. — Las I pourquoy, ma patrie, as tu voulu, cruelle, Me faire cleoir és mains d’un. amant infidelle ? D’un espoux desloyal ? qui parjurant sa toy, Adultère sans cesse et ne fait cas de moy ? R. GARNIER, Hippolyte, a94. — Selon cest astrologue, si la dixiéine partie du Chevreul est. trouvée en la presence de Mars, le mary adulterera. CitomÈrtEs, Se Ap. Disnée, p. 299. — Qui void la femme de son prochain pour la convoiter., il a. des-ja adulteré en sort cœur, St FRA NÇO15 D E SALES, Amour de Dieu, XII, 10. — (Fig,) Quand il reprend les Juif ?, de leur infidelité se C0113plainct, qu’ilz ont aduIteré, rompans la loy du mariage. CALVIN, Instit., 111, p. 135.

Adulterer [une substance]. La mêler à. Une autre (sans idée péjorative). — Visitoient les bouticque.s des drogueurs, herbiers et apothecaires, et soigneusement consideroient les fruicts, racines, gommez, semences, axunges peregrines, ensemble aussi comme on les adulteroit. Rabelais, I, 24.

Adulteresse, v. Adultere.

Adulteriner. Altérer. — Les choses sensibles au vray, dont Ies grands princes souventesfois n’ont cognoissance sinon a. demy, et ainsi qu’on peult dire, congnoissance ma.squée et desguisée ou adulterinée. G. BUDÉ, Insiit. du Prince, édit. J.. Foucher, ch. 35.

Adulteriser. Altérer. — Voilla comme a, present chacun l’adulterise [Ia. vertu], Et forme une vertu com.me il plaist à sa Ê, luise, REGNIER, Sa,. 5.

Adumbrer, v. Adombrer.

Aduner. Unifier, accorder.— Les députez… se rassemblèrent pour aduner deux thèses différen.tes, lesquelles, parmi tolites les courtoisies, estoyent tousjours en la bouche des deux con.traires. EeTiGikid, Hist. Univ+, XV, 6. — Que si les termes et ies prétextes sont differents selon les ! jeux, ils sont pourtant de tout poinct a.dunez, soit pour le lieu d’où ils prenent naissance, soit pour avoir mesmes progrès, ou estre semblables de leur fin. Id., Lettres de sources diverses, 27.

Aduni. Uni. – Les divers interests de tous les }Princes qui abaissent leurs sceptres sous le joug de Rome, sont, aujourd’huy adunis et ameutez à un dessein qui est. diesteindre deux choses, premierenient ta verité de Dieu, et puis les Republiques, et leur liberté’. Aubigné, Lettres et Mémoires d’Estat, 12.

Adurcir (s’). S’endurcir.— Autant que le cœur de Cliamene s’enflammait, tant celuy du berger s’adurcissoit contre le feu et les flammes. N. DE MON T a EU X, ie Premier Livre des Bergeries de Juliette, Journ+ II, VI ro.

Aduré. Enflammé. — Dotilee Ame zephiree, Respire en moy ton doulx vent pour estaindre La grand chaleur en mes nerfs aduree. COLIN B)CHER, Poesies., 71. Muets. Brûlé. — On temps d’esté nu, sec, cler, et adulte, Et sur la fin du violent auguste. J. Bou Epietree familieres d ’rci.ver, eier, 65_ — La nature de la terre est toute aduste, et en des endroits rougeastre et pierreuse. THEVET, Ca$inOgr., 2. — Il s’en vint sur ceste mer… à "l’opposite de laquelle est une rnontagne seche et adulte. Trad. de FoLENGO, Merlin Coccaie, 12. X X (II, 172). Adustif. Brûlant, ca_ustique. — Les choses uretiques ou adustives sont les ailz, pyrethrum, euphorbium. AniT. Dli MOULIN, trad. de la Vertu de la Quinte Essence, p. 84. — Combien que la sevre aigrie soit corninunement engendree par violence de colore adtisfive. ID., ib., p. 146.

Advancer, Advanceur, Advantage. v. A yan. eer, Aoaneeur, Aoantage.

Advantagement, Avanta..geusernent… — Ceux de son Excellence estoient bien et advantagemen t montez,. IIABLLATS, la Sciomachie ( III, 403).

Advantageux, v. Apancageu.r.

Advenaire, Étranger, Encaves que les Peres 5e trouva.ssent sipeu de gens, et de mine. puissance, lors qu’ils —vindrent se tenir au pais comme advenaires. TEL DE BÈZE, Ps. de David, 105, Paraphrase. — Nous nous servons de l’invocation des Saints, les suppliant d’interceder pour ce qui nous regarde, nous qui sommes udivenaires et peierins sur cegte terre. St FBANçois DE SALES, Sermons recueillis., 51 (X, 139).

Advenant. Convenable. — Mais Pan, qui Vayme, est assez souvenant Qu’un tel ouvrier est propre et advenant. A toy, qui est recueil des bons esprits. MA ROT, Chants divers, 5. — Ces deux passages donques ne sont pas advenans ni a propos pour vostre retormation. St FRANçois DE SALES, rôniroverSeS,. III, 3. 2. A l’advenant Convenablement.. — Cela est bon… à dire à vous qui estes monté à l’advenant sur un bon cheval. BRANTemE Cap Car le corme Ludovic _Loewi.(1, 344). Advenement. Arrivée. — Le lieu esteit umbreux et odoriferant par ]advenement Diu printtraps qui nouvelles fleurs et, fueilles y avoit tissu. LEMAiRE DE BELGES, illustr., I, 28. — Pour le soudain advenement des François en Ytalie à tout si grosse puissance. ID., Chronique annak (IV, 507). — Par ce luy convenoit prendre couraige nouveau au nouvel advenement de son poupon. R B E LA FS, I, G. — Car je jouys du sainct advenement De ce grand Pape abouchant à Marseille, MitirtucE SCÈVE, Delle, 28, — La suite des jours ne diminua rien de la bonne chere qu’on leur avoit faîcte à leur avenement, J. DE LA LANDE, trad. de DICTY5 CR : TE., L. I, 2 ro.— Il s’en retourna en Acha.ïe, avec si bon nom… qu’il fut incontinent eleu Capitaine general de la gen. darinerie et là à son a, dvenement il trouva que teulx_ qui devoyent servir à cheval avoyent de meschans petits clieva.ux. Ara yorr, Philopemen, 7. — Sois donc sans peur : et dy moy franchement Le Ment-heureux motif de ton avenernent. Du DARTAS„ Judith. L. IV. — Pay usé de ce mot de nunce, puisqu’il s’use aujourd’huy j’ay veu, t mon advènement à la court, que l’on n’en usoit, sinon d’ambassadeur du pape.. BRANTôMEe Cap. franç.> l’admirai de Chastillon (IV, 294-2g5). — L’esprit [Sa.tani dans un Typhon pirouettant arrive De Seine tout poudreux à l’ondoyante rive. Ce que premier il trouve à son advenement Fut le préparatif du brave bastirnent Que dessei gnon pour lors la peste Florentine.. AuBreNÉ, Tragiques, V (IV, 198). Début. — Pericles à son advenernent., pour acquérir reputation pareille à celle de Cimon, tas cha à se mettre en la bonne grace du commun populaire. AMYOT, Périclès„ 9. — Pytheas l’orateur à son aclveneinent, qu’il ne faisoit encore que commencer a harenguer devant le peuple, babilloit desja à tout propos audacieusement et presurnptueusement. ID., FhOciQln, 21. — A son advenement à la chose publique, ayant trouvé un subject honorable de parler contre Philippus, pour defendre les droicts et la liberté’des Grecs, et s’y estant employé dignement, il en acquit en peu de Lemps repu Cation tresgrande. In, Démosthène} 12. — Jamais vie d’homme ne fut belle el. accomplie, qu.ielle n’ait produit en nous quelques traits de gaillardise, sur nos premiers avenernens. E. PAS.. QUIER, Lettres, VI, 3. — Les Carmes à leur advenement en France portaient leurs ehappes bigarrées de blute et de noir. Recherches, IV, 30. — Son premier advinement de guerre et de Na pies fut. lors que Manuelle dy Berna-vida amena d’Espagne deux cens hommes d’armes… et deux mil’hommes de pied. BitKriemE, Cap. esir., dom rte ire de Lève (ii 174). — Son premier advéne. ment [de Brusque] fut au camp d’Avignon, où il se jetta., venant de scie pays de Provance, pour Baigner la pièce d’argent. ID., ib.., relichai crEstrozze (Il, 260), — Son premier a.dvènernent fut lorsqu’il vint servir la France, quand Barberousse vint en la mer de Provance. Iu f# Cap, franç., le prieur de Capoue (IV, 122). —, l’avais fait imprimer mon Monophile dés mon premier advenement au Palais. E. PASQUIER, Lettres, XXII, 12.

Le fait d’advenir, d’avoir lien, événement. — A fin que en tout advenement il fust en ordre et en bataille. SEYssEL, trad. de DrononE, III, 19 (107 vo), — Il ne fault pas estimer la faculté du libéral Arbitre de l’homme par I’advenenient des choses comme font aucuns ignorans. CAlvin, /nietii., II, p. 91. — Nous voyons à cause que les choses adviennent, et les choses n’adviennent pas cause que nous voyons. L’advenement fait la science, non la science l’advenernent, Ce pie nous voyons advenir advient : mais il pouvoit autrement advenir : et Dieu, au registre des causes des evenernensqu’il a en sa prescience, y a aussi celles u’on apelle fortuites. MoNTAIGNE, II, 29 (HI, q 125). —p Elle. [ia fortune] aura finallement payé le reste de son hayne ert ceste publique plainte et deuil de toute la France et dernière perte mienne par le cas et advenement d’une si grande désadvanture. BRANTÔME, Rodomontades espagnolles (VII, 70). Issue, résultat. — Il parla subtilement . . . en deduisant les raisons de redoubter l'advenement de ceste entreprise. Budé, Instit. du Prince, édit. J. Foucheri, ch. 33. Advenir 1. Arriver. Advenans au Palais •osait rusrnes,.. presentez à la .Ro ni. RABELAIS, lqirl 32. La haulteur n'y estoit point si grande que l'on n'y peust advenir avec des eschelles. AMY OT, AraittS 5. Le Prinee Ma_cedon ne trouvait imprenable Nul fort où les mulets chargez d'or avenoyent. Baïf, Passelems, L. III {IV, 369). Atteindre, parvenir Chloé . . . se mettait à vendanger aussi elle-mesme les plus basses branches des vignes, ausquelles elle pouvoit advenir. ArifyoT, Daphnis et Chloé, L. Il, 19 ve. Il faut entendre. de faire un saut comme les petis chiens, quand on leur tend quelque chose à laquelle ils ne peuvent avenir sans sauter. H. EsTimmsE, Dia.l. du lang. franç. ital., II, 99. Et ce pendant pour tous tresors il a Non revenu, ba_nque, ne g.rrandT practique, Mais seulement sa plume poetique, Un don royal, où ne peult advenir, Et un espoir (en vous) d'y parvenir. MARoT, Epislres, 28. C'est une vertu et faculté qui n'est pas en tous. Mesme les plus sça.vans quelque roys n'y pourront pa.s advenir. CALVIN, Préface des Dispa !aurons chrestiennes de Viret (IX, S6S). Combien que personne n'approuve le moyen qu'il teint pour advenir à ces fins, si fut-ce un grand exploit fait à luy, que de diviser et esbranler ainsi tout le Peloponese. A fle TOT, Akibiade, 15. Les Latins sont contraincts (}user de cinq ou six mots pour l'un de ceux-ci, et encores en la fin ne se trouvent point advenir du tout à la signification. H. ESTI E N N EConformité, 11,1. Ceux qui ne peuvent advenir à. la Philosophie se consument de travail apres les autres sciences. AMYOT, Comment il faut nourrir les en/ans. 10. C'est bien une question liante, ceste-ci : nous sommes trop petis, et. pourtant n'y adviendrons jamais. H. EsTlE r E, Dial. du. lang. franç. ital., 1, 166. II y a des autheurs, desquels la fin c'est dire les evenements. La mienne si j'y scavoye advenir, serait dire sur ce qui peut advenir. MobrrAmirni El I, 20 (I, 118). Nostre goust n'advient non plus à ce qui est au dessus de luy, qu'à ce 'Épi est au dessous. ID., II, 2 (II, 21). A cette ey [la vie de Regulus] je ne puis advenir que par veneration : j'a_dviendray volontiers à l'a_utre [la vie de L. Thorius Balbus] par usage. ID., III, 7 (IV, a).

Réussir. Il proposa le bouclier a tous les fevres qui pour lors estayent a Rome, pour essayer qui en ferait de plus semblables tous les autres desespererent d'y pouvoir advenir, mais un nommé Veturins Marnurius . . . les feit tous si fort semblables, que Numa mesme ne les sceut plus recognoistre. AM ï GT, Numa, 13. Crassus qui ne desiroit autre chose, ne peut jamais advenir à entre du Capitaine general, sinon en la guerre contre les esclaves. ID Compar. de e n-83 ELS avec Nicias, 3. Il n'y avoit ne peintre ne imageur qui peust advenir à le bien tirer et contrefaire naïf }tuent apres le vif. ID., Demeirius 2. Les autres representans bien la torse de son col et l'hu.rnidité de ses yeulx, ne pou voient advenir à exprimer son visage macle et sa generosité de lion. In.a de k Fortune d' Alexandre, II, 2. Thales a_ccusant quelquefois le seing du mesnage et de s'enrichir, on luy reprocha que c'estoit à la mode du renard, pour n'y pouvoir advenir. MONTAIUNE„ I, 24 (1,162 Quand j'entreprendrois de suivre cet autre stuc aequable, uny et ordonné, je n'y sçaurois advenir. ID., 11,0 (III, 28). -Celuy qui ne pouvolt advenir à peindre la bave et escume


d'un cheval, jettant de dosgil l'esponge, fit, ce qu'il ne pauvoit entendre. CHARRON ite$ Trois Veritez, I, 5.

Devenir. Quand il est advenu Foy, et que les richesses du pais luy sont devant les yeux. CAL. VIN, Serin. sur le Dealer., 106 (XXVII,04).

Convenir, aller, seoir. Les Princes et, Princesses assistantes, disoient tout d'un accord, que bien avenoit à la Nymphe porter habit royal. LEMAIRE li E BELGES, r., 1, Un jour habilla sondict Roy d'un beau petit paurpoinct de teille . . . et une belle ceincture de pers et vert, disant que ceste livret luy advenoit bien, vett qu'il avait estépervers. RABELAIS, II, I1. Mais d'où vient Qu'a.ux femmes aussi mal advient Science, qu'un hast à un }neuf ? MkRIOT, trad, de deux Colloques d'ÉRA.smE„ I. Le mesure personnage estait de ceulx que lori dit qui ont esté allaietez duneurrice ayant les tetins durs, contre lesquelz le nez rebouche et. devient mousse ; mais cela ne luy advenoit point mal. DEs PÉFUERS7 NOW,. Réer., 48. Voy pros de ce rivage Quatre Nymphes qui viennent, A qui tant bien aviennent Leurs corsets simplement, Et leurs cheveux qui tiennent A un nœud seulement. Ro NSA RD" Pièces retranchées, Odes (VI, 72). Il y a des couleurs qui adviennent mieux à une personne que les autres . . . Ce qui a Lia dire à Ovide, parlant des femmes, que le blanc advient mieux aux femmes noire, qu'autre couleur, et le noir aux blanches. Gun.L. BoucnET, 19e Serce (III, 235). Ces grands sages n'ont point d'esprit à boufonner . . . et s'ils s'en veulent mesler, cela leur avient somme à une huiliere à. coiffer une Reine. B E ROALD i DE VErtvii..x.E, te Moyen de parvenir, SynQcie (I, 223).

S'advenir. S'accorder. Aux actions des hommes insensez, nous voyons combien proprement s'ad.vient la folie avec les plus -vigoureuses operations de rostre amer MONTAIGNE, I I, 12 (II, 224). Je ne sça.y qui a peu mal mesler Pallas et les Muses avec Venus, et les refroidir envers l'amour : mais je ne vie aiu cleitez. qui siaviennent mieux, nid qui s'entredoivent plus. ID., III, 5 (III, 324).

(Prononciation.) Il n'avient quasi jamais qu'il y applicque son estude à bon escient. CALVIN, II, p. 53. Mais quand aurois-je dit les troubles qui m'a.vindrent Ceste effroyante mulet . . .  ? JODELLE, Didon, I (1,1 62). -Si malheur en avient, à nous en est la faute. RONSARD Elegies, rOrphee (IV, Les Dieux ordonne-rayent de ce qui aviendroit. Baïf, Antigone, V, 3 (III, 180). Qui nous paist ? c'est l'espoir de quelque faux bonheur. Mais clavant qu'il avienne il faut que lin trepasse. ID-, Passeterns, L. III a66). Il ne m'est oncques avenu de trouver la bourse de mes amis close. Mo N TAIGN I, 40 {1, 342). Il avint que ses mains encores deschirees Receloient quelque sang aux playes derneurees. AuBIGNÉ., Tragiques, IV (IV, 180).

(Formes.) I mparf. du subj. rEt de rire par les escoutans de plus belle, Iesquelz n'eussent jamais pensé que le cas adviensist. LOYAL SE RV T E u EL, Hist. de Ba art, 47. Dont bien pensas qu'il t'en avenist rnieus. Cri. FONTAIN El 21 Episgres d' VIDE, 20.

Advenir (subst.). Arrivée. Entendu l'advenir de ces seigneurs, la race d'Europe . . . leur vient de bous collez au devant. J. D E t,Ai. LA ND E, trad. deDmerrys DE CRÈTE, L. I, 1 V.

Advenir 2. Les choses adyenir. Les choses futures. [Noël par la science d'Astronomie, prognostiquoit des le commencement de tan toutes les choses advenir+ LE.m.i.iRE DE BELG Es, Illustr., I, 3. — Nature a en l'homme produit . . . desir de sçavoir et apprendre, non les choses -presentes seulement, mais singulierernent les choses advenir. Pi..A.BELAis, Almanach pour 15a5. — ce q-u'il est iria.intenant sous la protection de Jes-us Christ, c'est pour en recevoir le frnict entier au siecle ad-venir, CALVIN, InstiL,11, xv, 3.

Advent. Les Adpents de Non Les semaines qui pré-cèdent Noël. — Les frimes avoient esté grands aux A.dvents de Noel. Du FAIL, Contes cl' Eutrapel, 11.

Adventure. Ce qui doit arriver. — Quelque devin en une ville estoit En plein marché, qui disoit l'adventive A tout chascun qui là. se presentoit, Et a.nonçoit toute chose future.. ComitozEr, Fables cl'Esope, 78.

Grosse adventure. Gros profit. — Les uns verront tout le cours d_e la Bible, Moignons oymer la très saincte Escripture ; Mais c'est affin qu'un jour leur soit possible Tirer à eulx quelque grosse adventure. Anc, Poés. franç.., VI, 14. — Bref, ce sont gens qui n'hont point d'aultre cure Fors de picquer et mordre leur prochain, Ou d'atrapper quelque grosse adventure Pour devenir en estat plus kaultain. Ib., VI, 25.

A 1' ad9enture. Peut-é. tre. — Ces choses et autre . . . s semblables plairont, à l'a_dverrture, plus aux lecteurs pour la. nouveauté et curiosité, qu'elles ne les offenseront pour leur fa_ulseté. Amycrr, Rorreulus, 12. — Nous en avons traitté et disputé ailleurs .7 toutefois pour la rnatiere qui s'offre presentement, à Padventure ne sera il point hors de propos d'en alleguer quelques exemples. ID, Canzille, 19. — Mais. ceste dispute à Padv-enture appartient raieulx à un autre traité. ID., Périclès, 6. — Ceste digression, quoy qu'elle soit hors de nostre histoire, n'est à l'adventice point inutile, In., Dion, 21, — J'ay leu en Tite Live cent choses que teI n'y a pas leu. Plutarche y en a leu cent, outre ce que j'y ay sceu lire et à Padventu.re outre ce que l'autheur y avoit mis. MONTAIGNE, 1, 25 (I, 191).. — Les vices sont tous pareils en ce qu'ils sont tous vices : et de cette façon l'entendent à Padve.nture les Stoïciens. 1D., II, 2 (II, 11). — C'est à l'avanture quelque sens particulier, qui descouvre aux coqs l'heure du matin et de minuict. ID., II, 12 (II, 362). — Il n'est . . . rien si cogneu et si reçeu que Troye, lielene, et ses guerres, qui ne furent à Padventure jal-naiS. ID., II, 36 (III, 191), A l'adventure que. Peut-être que. — A l'adventure que le peuple se voyant victorieux se saoulera. facilement de Ia guerre. AMY 01, NUnea, 6. — A_ l'adventure que le commerce continuel que j'ay avec les humeurs anciennes, et l'idée de ces riches ornes du temps passé, me degouste, et d'autruy, et de moy-mesme. MONTAIGNE, II, 17 (III, 56). — A l'adventure que vous vous estes un peu trop empressee et etnbesoignee. St FRA N ço ts SALEs, Lettres, '3612 Par adpenture. Peut-être. — Pas demourer là. ne fouit . . . ains à plus hoult sens interpreter ce que par adventure cuidiez dict en gayeté de cu.eur.H.A.BELAIS,I, Prologue.— Combien que les dictant n'y pensasse en plus que vous, qui par adventure beviez comme rnoy. ID., ib. — Je diray plus brievern.ent, et, par adventure, plus rudement : mais aussi ce sera plus appertement. CALvirî Insiii., XII, p. 666. — Et paraven ture . . . les speculations phylosophiques deviendroient plus farnilieres qu'elles ne sont ores . . . si quelque navant homme les avoit transportées de grec et latin. en nostre vulgaire.. Du BEr.,..AY, Deffence et Illustr., I, 10. — Mais le tens viendra paravariturc . . . . que quelque bonne personne . . . nous otera [mie falaise persuasion, ID., ib. — Par adventure, disoit il, est ce la. guarde ordinaire de la Royne du 'leu. RABELArs, IV, 36. — Voyons prernierernent quelz gens sont. Par adventure' sont ilz nostres. ID., IV, 55, — Laquelle escriture je n'approuve point,. ains estime qu'il faille escrire Peraveniura en un mot aussi bien ici que là veu qu'en LOUS les deux lieux il signifie ce que nous disons _Paraveraure, pour Peul 'astre.. H. ESTIENNE, Precellenee, p, Parapaniute que. Peut-ètre que. — Paravanture que quelque jour vous apprendrez à me co-gnoistre. LARtvE-ii, le Laquai $, I, 1. Cf. Paroanture. Advengure. Peut-être. — Il fouit que vous entendiés ce qu'il vous ve.ult. dire, car acivantu.re il a entendeu des choses que je n'ay pas enteniu. MONLUC, Comment, L, V.. Adventuré. Dans l'exemple suivant, -malheureux. — Helas advanturée fille, tu es cause avant ta naissance de la mort de ton pere, et ores de ta mere. A. SEV1N, trad. de BoccAcE, Philocope, L. I, 20 vo. Bien aventuré. — Pendant et avant la venue duquel [Fils de Dieu] il establit et ordonna les autres secrétaires humains que l'on peut aussi appeler ses clercs, comme choisis ou en cela bien a.venturez et enroulez en son divin estai de provi dence, lesquels furent spécialement appelez Prophètes. H. ESTIENNE, .ripol. pour Ilcr., ch. 14. (I, 195).

Adventureusement. En s'aventurant, — Iphicrates Capitaine Athenien disoit, qu'il fault que le soudard soit avaricieux, amoureux et voluptueux, à fin que pour a.voir de quoy fournir à ses cupiditez il se hazarde plus hardiement et plus adventureusement à tout peril. AMYOT, Galba, 1.

Mal adventureusernent. Par malheur. — Au point qu'on m'appella adventureusernent. A. SEstN, trad. ele BoccAcE, .Philocope, L. II, 48 ro.

Adventurier (adj.). Fortuit. — On les a appeliez jadis biens de fortune, pource qu'ilz sont adventuriers, et que d'iceulx les hommes prudens ne doibvent faire estai clos et arresté, BUDÉ, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 8.

(Subst.) Soldat à. pied servant en volontaire et sans solde. — Advanturiers, que la picque on manye. Pour Ies choquer. MARoT, BalladeSI 9. — Et qui d'entre eulx Phonnesteté demande Voyse orendroit veoir de Mouy la bande D'adventuriers issus de nobles gens : Nobles sont ilz, pompeux et diligens, Car chascun jour au camp soubz leur enseigne Fon.t exercice, et l'un à l'autre enseigne A tenir ordre, à manier la picque, fe verdun, san_s prendre noise ou picque. ID., Epis-tres, 3. — Ell ce.ste prise le seigneur de Molart et ses aventuriers se portèrent fort bien, et y eurent gros honneur, car ils n'eurent iamois le loisir d'attendre que la -herche fust raisonnable pour y donner raSSRUlt. LOYAL SERVIT EtrIll de Bayart, 40. — Les gens estoient quinze mille hommes d'arrne,s, trente et deux mille chevaux legiers, quatre vinez neuf mille harquebousiers, cent qu.arante mille adventu.riers. flABELAIS, 47. — On donne le butin au brave avanturier. BELLAY, Regrets, 153. — Mes fleurdelis clouez à vostre porte Pour repousser des soldats la, main forte, Et ne craignez le crayun des fourriers, Pour logement de mes a.venturiers, VAUQUELIN DE LA FRESNA.YE, Milles et Pasiorale5, L. 1, Id. 80. II [Je duc de Ferrare] luy mena quatre cens gentilzhomrnes volontaires, qu’on nomme là. Adventuriers. BRANTÔME, Cap. esir. l’empereur Maximilien. (I, 91). — Voyla la différence des adva.ntuHers d’aujourd’huy à ceux-la du temps passé, lesq-uelz, outre ce que j’en ay dict, preiloient plaisir à estre les plus mal en point qu’ils pouvoient. Couronnels françoi5 (V, 303). — Ledit Labo va prés du camp de l’ennemy, de nuict, et là rencontre en sentinelle. perdue un grand et dem.esuré advanturier françois. ID., Rodomontades es Fiai-gliales (V 11, 25). Amyot se sert du mot ailçienturier pour désigner les mercenaires. — Agesila.us prenant avec luy les adventuriers qu’il avoit amenez de la Grece, se retira devers —Nectanebo. Agésilas, 37. — Plutarchus Eretrien.„ se jette aux champs le premier, avec quelques adventuriers gen avoit à sa soude. Phocion, 13. Adventurier est signalé comme mi mot ancien et hors d’usage par H. Estienne, Du Fall et. E. Pasquier. — Ils ne doivent toutesfois avoir peur que ces vieux guerriers les vueillent ramener jusques à la vieille guerre (comme nous usons de ces mots, quand nous disons, par une manière de mespris, C’est la vieille guerre), ce que diroyent aucuns, si un vouloit remettre au-dessus nevetain, et Avanturier, ou bien Souldover. H. EsTjENNE, Preeellenee, p. 348. Lupold.e… voyant une compagnie de gens de pied assez bien en ordre, dit que &estaient de beaux pietons et advanturiers, mais il luy fut. tout court respond u, que c’estoit une brave fanterie. I L FA11, Contes d’Euirape.1, 33. — Pour nos pietons ou avanturiers anciens, nous ne serions pas guerriers si. nous ne disions Infanterie, mots François que nos soldats voulurent Italianiser, lors que nous possedions le Piedmont, pour dire qu’ils y avoient esté. E. PAsguiED, Becherches, VIII, Advenue Arrivée.. — Je vous envoye le double d’un brief que le Salan Pere a decretté n’agueres pour l’advenue de l’Em.pereur. RABEL.kis, Lettree (HI 3r0), — Les Troyens par l’advenue d’Ajax virent la fortune des armes muée. il. DE LA LANDE, trad. de Diurbis DECRETS, L. III„ 67 ro. — Aux vivres de tes ennemis Couppe chemin : à tes amis Facilite avec bonne escorte L’a_venue, fin qu’on t’apporte Seurement ce que tu voudras. Baïf, le Brave, II, 1. — Aussi y fit-il [M. de Brissa.e. en Portugall belle despanse, et que ciestoit son advènement. Voylà comment il faut attraper les jeunes à. leur advenue, quand ilz ont force moyens..BRANTêME Couroiends françois (VI, 145). Arrivée d un envahisseur, d’un ennemi. — Ailechez de la fertilité du pays, ils commencerent sous main à se fortifier contre les advenues des Bretons. E. PAS QU I ER, Recherches, 1, 11. — Sur tout, les chefs tant d’un que d’autre party, affectionnoient la ville de La.on, comme un fort boulevert pour se maintenir contre toutes les advenues. ID„ ib., II, 10. Accès, approche. — [Les ennemis] s’estoyent rengez en bataille au long d’un mur qu’ilz avoyent abbatu, en lieu dont l’approche et l’advenue estoit bien malaisee et difficile à Baigner. AMYOT, Dion, 46. — Jaçoit que la tempeste amassant mainte nue Vueille du Paradis m’empescher l’advenue. MONTCHIILESTIEN, la. Reine di Escosse, M, p. 98. Lieu par où l’on arrive, entrée, passage, abord. — Conon… luy mesure en personne combattoit avec ses galeres dedans l’in.tervalie, qui estoit vuide entre les grosses navires de charge, ordon nees de renc pour boucher l’advenue du port. AMYOT, trad de DIODORE, Mil, 26. — Le paysde la Laconie avoit les ent.rees et advenues fort difficiles. ID., ib., XV, 16. — Il s’estoit planté le long de la marine, au pied du mont Olympe, en lieu dont on ne pouvoi t. nullement approcher, tant il en avoit bien remparé et fortifié toutes les advenues. In., Paul Einile, 13. — Il y eut des espies dans la ville qui ouvrent des vieillards… blasmans le tyran de ce qu’il ne faisoit autrement. garder l’endroit de la muraille qui respond à Pendroit de Heptachalehon, qui estoit la seule advenue par Ou les ennemis pouvoyent plus facilement monter sur la muraille. Sylla, 14. — Ayant le pais de la Perse les entrees et advenues rnalaisecs… ily eut un homme… qui conduisit Alexandre au dedans par un destour et circuit de chemin. ID., Alexandre, 37. Caesar ayant traversé… un grand pais de bois par des advenues dont on ne se doutoit point, en surprit les uns par derriere, et assaillit les autrespar devant au desprouveu. ID., César, 53. — Elle [Cleopatra] se deporta de celle siene entreprise, et kit bien garder les ports, passages et advenues de son royaume. ID., AniOlitt’, 69, • Et fortifie-l’on les avenues d’Amboise et. Orleans, de toutes parts, de gendarmes. E. PAsQuIER1 Lettres, IV, 5. — Lorsque vous aurés résolu de garder quelque place, grenés garde à esearper les reposades qui sont aux avenues. MONLUC, Commeni., L. Il (I, 357), — Quand on estoit arrivé au quartier, on fortit-loit tresbieii les avenues. Lk Nou E, Disc. put. et mil., XXVI, 2, p. 752. — Les oreilles… ont leurs avenues et entrées obliques et tortueuses.. Charron, Sagesse, I, 3. — Il se retira aussitost dans son arsenac, bracqua force artillerie à la porte et autres advenues. BRANTÔME, Cap. franç., le nz a reschal de Biron. (V 131). — Desjà Amurat Reis… + avait saisi, avec vingt-cinq grands galères, les avenues de Cypre. A1JBIGNI, Univ., V, 9 — I.4e baron d’Ordep… gardoit les avenues des montagnes. ID., ib., XI V, 25. — Au figuré :) L’heur et la beatitude qui reluit en la vertu, remplit toutes ses appartenances et avenues. MONTAIGNE, I, 19 (I, 85). — Je croy que ces ergotismes en sont cause, qui ont saisi ses avenues. ID., I. 25 (I, 196). — u que je vieille donner, il me faut forcer quelque hallier° de la coustume, tant ell’a soigneusement bridé toutes nos avenues. ID., ib., I, 35 (I, 285). — Si nous ne la pouvons joindre (la mort], nous la pouvons approcher… et si nous ne donnons jusques à son fort, air moins verrons nous et en pratiquerons les advenues, ID., II, 6 (II, 55). Je suis engagé dans les avenues de la vieillesse, ayant pieçs franchy les quarante ans. ID., II, 17 i( [II, 33}. De commune advenue. D’un accès fa.cile, ouvert tous. — Es ruatieres qui sont de commune advenue et de clerc intelligence, Experience fait beaucoup à priser F mais es choses obscures, ambigues et douteuses elle est encores plus louable, LE_ MAIRE DE BEL( ES, la Couronne Margatilf.que (IV, 145). Advenue. Embouchure d’un fleuve. — f i congnoissoit tout le pays, et sçavoit certainement toutes les advenues du Nil par lesquelles on pour roit faire descente en Egyp te. Alkiirorr, trad. de DIODORE" XVI, 14. — Ceste ville de Sinope est à l’avenue du Danube, la part ou il se deschar.ge dans La Majour. SA.LIAT, trad. iffIÉRODOTE, II, 34-i Ce qui arrive à qqn. — Pour ceste cause doibz tu moins differer a me faire narration de tes tait et affaires, avenues et aventures..ellector, 17 vo, édit, de 1560 (G.).

Adverbe, Mot placé prés d’un autre pour en, déterminer l’emploi. — Les praepositions semblablement sont adverbes… comme sont. à, au, aulx, avecques, en, es, entre, LA R.A.Ndt, Grammaire, ch. 18. — Nous en avons fait encores [de fini un adverbe, comme quand Philippes de Commines dit que quelques seigneurs dont il parle, estoient au fin bord de la riviere de Seine. E. PAsgursn., Recherches, V11I, 64.

Adverer, v. Averer.

Advers. Opposé, ennemi. — Il a saiu.é le Roy advers, et dit, Dieu vous gard. Riinti.A.ts, V, 24. — Ce dit, un dard il enfonse à travers Les ennemis, droit au parti a.dvers, Courant encontre.. DES MASI : RESi Énéide, XII, p. 630.

Méchant. — La femme est plus imbecile par nature, moins en seureté, plu.s caduque, averse et craintive. P. un CEIANGY, de l’Office du enary, 2. — Ce qui fit grande perturbation au droict du temps de Justinien l’empereur, qui se laissoit du tout gouverner par Tribunian, homme tressçavant, mais ires advers. Butd, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 58.

(Subst. Açlversaire. — Car prés de luy mes advers sont rengés Pour luy tolir, ainsy COMITIC ara.gés, De tout so.n Merda meilleure partye. P. D u —VAL, Morallité à six personnages, da.ns le Théâtre mystique, p. 138. — Tu demou.rras a ma main toutefoys, Mal gré qu’en ayent tes amys ou advers. Morat à trois personnages, ib, p. 225. —Sili se sentent pressez. du trop grand nombre de leurs advers, a.donc une belle nuict, sans faire bruict remuent leur camp. LE ilLOND, trad. de Tu. Mon_us, i’lgee d’Utopie, LI. Hi 86 ro.

(Prononciation.) — Je… vous depestreray de vostre averse partie, avec un inuvage que je lu.y mixtionneray. AuTcyr, Hist../Eghiop., L. vo. — Le pita.ult… s’en vient à Pasquier qui ne faisoit pas moindres mines qu’averse partie. DU FA IL RaliVerrierie d’Elarapel, p. 33-34.— Ou si fortune averse Vous dorinoit en passant le hue d’une traverse. HorisAR.D, Poernes, Li II, Disc, au card. de Chai ilion (V, 180).

Adversaire (employé au féminin). — Il tallt QI) que je meure, ou que la cruauté Ne vive plus au cœur de ma belle adversaire. Du MAS, Lydie, p.13. — Mon cœur est vivement atteint Des yeux de ma belle adversaire. ID., Œuores rnestées, p. 154. (Adjectif.) Contraire, ennemi. — II convient remedier contre les temps adversaires a_vecques ung cueur magnanime. MAURICE SCÈVEb Deplou-rable Fire de Flamete, ch. 13. — Elle ouyt le desplaisant bruict des despouilleurs, et apperceut le cha_mp sec estre… plein de’andversaire gent. A. SEvix, tra.d. de EloccAcz, k Philocope, L. I, 16 ro. — Tel n.e pouvant obtenir de perdre sa vie par les forces adversaires, apres avoir tout essa.yé, a. esté contraint… se donner soy mesme la mort. MorcrAIGNE, II, 21 (III, 83). (Prononciation.) — Cette ancienne amitié et aliance de ces deus, meiatenant aversaires, qui les raison si uniz et conjoins. urs g LABÉ, Début de Folie et d’Amour, Disc. 5. — Craindras tu dong les flesches et les arcs Du rouge Angioys ton antiqi aversaire… ? Du BELLAY, Recueil de Poesie, Chant triumphat. — Israêl en ses tentes se cache, Espovanté cl’ung si fier aversaire. Monoinachie de David et cie Goliath. — 0 Dieux, d déses-poir„ 13 forces aversaires1 RIVAUDEAU, (p.. 69). — Pense quel est ton aversaire A qui tu vas avoir araire. Baïf, rEUJI.IitqUe, IV, G.

Advertance, ve Adverience.

Adverté. Notion, connaissance. — Le second


aage on nomme puberté Ou. lon commance avoir adverté De bien et mal. J. BOUCHET, Epistres morales du Traverseur, I, 14.

Advertence, Avertissement, information, notification. — Charles Cesar, vostre benevolence Prende en gré de Julien Fossetier, Prebstre indigne, ceste simple a.dvertence, Laquelle il vous dedie volentiers. Anc. Poés. franç., VII, 122. — Puis que les Dieux… mont baillé la bienheurté de te trouver, je ne croy point que ce soit pour me laisser ainsi incertain des choses proposées… Parquoy je te fais humble priere de men bailler advertence de plus grand integrité. LEMAIRE DE BEI, GES1 IibiStr. I, 24.. — Il [Helenusi revela à son cousin EilleaS tous les cas de fortune quil avoit à passer : et luy bailla advertance de tous les rem.edes et consa_ux pour parvenir au Royaume d’Italie. ID., ib., III, 1. — Avant la reception de vosdictes lettres, je vous ay donné pleniere advertence de tout par mon nepveu. ID., Lettres (IV, 405). — Que voz conseilz soient secretz sans vantance, Executez sans en faire advertance. J. BOtiefIET, Epis-tres morales du Traperseur, 11, Ev, 5. — De ce, et de l’ouverture et communication verbale que nous firent lesdicts seigneurs „. en avons faict advertence par noz lettres. PH. DE MARNIX, &ries polit. et histor. p. 225. — Selon le desir qu’en a plus de la. moitié de la bourgeoisie d’Anvers, a ce qu’entendons par les a_dvertences q_ue journellement et à toutes heures on nous en donne de tous costez. Da.ns PH_ DE MARNIX, ib., 318-a19. Attention, sollicitude, soin. — Aussi seroit la. femme bien farouche et mal privée, qui ne tiendroit compte de l’homme gratieux, courtois, modeste en fait, respectueux en parole… faisant profession d’avoir en recommandation tout ce qui plaist à sa Da.me, avecques une advertance qu’il a de tenir secret non seulement toute chose qui importe, ains jusques aux petites faveurs qu’il reçoit de sa. maistresse. E. PJfflUIER, 1e Monophile, L. Il (II, 278). — Nous enseignons aux enfans à. se vestir et à se chausser, et à prendre la viande qu’on leur baille avec la main droite, et, avec la main gauche tenir leur pain, com.me. n’estons pas jusqu.es à ces petites choses là dependa.ntes de Ia fortune, ains aians besoing d’advertance et de sollicitude. AmYcyr, de la Fortune, 5. — Tout seing curieux autour des richesses sent à l’avarice,.. elles ne valent pa.s une advertance e I. sollicitude penible. Mo N TAIG NE. III, 9 (IV, 56). — Parmy ces. exercices… il faudra tousjours mesler et entre-lasser ceste advertance, quand nous voudrons dire quelque chose, et que quelques paroles nous couleront en la bouche, Quel propos est-ce qui me vient sur la langue, et qui rne presse de sortir ? AMYOT, DU. trop parier, 23.

Adverteur. 1ndication. — nous fa.ut savoir les limites anciens du Royaume de Bourgongne, dont j’ay veu plusieurs gens de bien estre en doute… Mais je men suis pais hors de soucy, pource qu.e apres avoir trassé beaucoup, j’ay trouvé certains Acteurs anclens qui men ont donné ladverteur. LEMAIRE DE BELGES, arikeir.„ 2.


Advertisseur. Celui qui a.verlit. — Va.-Ven au camp et fay diligence de m’advertir de. ce qu’on y faict. —11 ne fa-ult autre advertisseur que moy, qui vient tout maintenant de là. MELIN DE SAINCT.GELAYS, Sophonisba (Mt 192), — Que Dieu ne luy espargne point… les bons et moolerez repreneurs et advertisseurs. DE BÉIF., Ps. cle David, 141 (Argument). — Il ne faut pas qu’en un festin il y ait, comme en un camp, des advertisseurs pour envoyer çà et. là. AMYOT, Propos de table, V, 5. — si l’advertisseur n’y presente quand et quand le reines le et son secours, c’est un advertissement injurieux. NiuiNTAIGN El III, 5 {III, 353), —T a deux sortes d’advertissemen.s et d’advertisseuTs, qui tous doivent entre bien con Mens et asseurez, prudens et secrets. Charron, Sagesse. 111, 3.

Advesprir. adoesprisÉ. Le soir vient, — 11 annuyt et advespris t.+ ET( NC E en françois,.169 vo (G., A vesprir).

Adveu. Action de reconnaître comme sien. —Sans aver, t. Sans être au service de Personne. Plusieurs Thraciens suyvirent larmee sans soulde et saris aveu en esperance de gaigner. SE-iissEL, trad. de Tnucvnins, 11, 19. A raelveu. Sur l’invitation, sur la demande. — 11 estoit deliberé d’aller L l’oferande bous les dimanches et bonnes fentes. Et de rait il y alla grant espace de temps, tellement que le curé en estoit tout joyeux, car il y en avoit d’autres qui alloint à l’offerte à son adYeu. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, — Lu y arrivé compta toute son affaire au ro y de Portugal et. comment, pour soutenir sa querelle et son honneur, avait esté vilainement bled et mis en prison à radveu d’ung marchant de France. ID., ib., 26. — Si luy confessa tout le cas, qu’à l’aveu de ses parens luy devoit copper la gorge, au moyen de trois cens escus qu’il devon avoir. In., ib., 88.

Advironner, y.. Avironner.

Advis. Estre advis, Sembler (impersonnel). — Il m’est advis que je oy Proserpine bruyante. RABELAIS, HI, 17. — Rostre feal, estez vous marié ? — II me l’est advis. ID., III, 36. — Si luy fut advis une nuict en dormant qu’il, voit vertu la robbe de ce.ste sienne concubine. Amyor, Alcibiade, S9. Sembler tapie, Sembler (impersonnel). — Il me seinble advis que vecy Mes Demerites en personne. GruNconc, Prince des Soi., Moralité (I, 264). — Tous leur devis, ce sont haches, grosboys, Lances, harnoys, esta.ndars, gouffanons… Et semble advis, à les ouyr parler, Qu’oncques ire fut memoire de baller. AROT, Epistres, 3. — Mais à vous venir… Il semble advis qu’on ne vous vinifie rendre. Ce qu’on vous doibt. ID., Rondeaux, a. — Toutes leurs voyer tendent à confusion, et neantmoins il leur semble bien advis qu’ilz sont au bout de leur entreprise. CALVIN, Lettres, 143. — Ceste arrogancé est enracinée en nous tous que tousjours il nous semble advis que nous sommes justes et verita.bles, saiges et sainetz. IreStit., ch. I, p. 2. — Quand Luther commença à enseigner, il traie toit en telle sorte la rnatiere de la Cerce, que, touchant la presence corporelle de Christ, il sembloit advis qu’il la laissast telle que le monde la coneevoit pour lors. I „ SaincÉe Cene (\r, 458). — Il me sembloit bien advis que, si je pouvais rompre ce coup, je pratiquerois tant de gens, que la balote blanche seroit La plus forte. Mom.uc, Commeni. L. Ili M. 35). — Quand ilz voltent cent escus, il leur semble advis qu’il en y a mille. In., ib., L, VI (III, 23’7). Sembler advis. Sembler (avec un sujet réel}. J’entreprens la’cause commune de tous les fideles, et mesure celle du Christ laquelle au jour d’hie est en telle maniere du tout descirée et roullée en ton Royaume, qu’elle semble advis clesesperée. Cediv LN, 1ns/il., au Roy, p+ lx. — Ce dernier point sembloit advis desraisonnable, à sçavoir que les Povres peuples ignorans, sans avoir aucune lurniere de venté, poissent incontinent. ID., p. 61. — La racine de Foy n’est jamais du tout arrachée du cœur fidele… combien qu’est.anl esbranlée, elle semble advis encliner çà et là. ID" ib., IV, p. 197. — Selon lequel sens il fault accorder les sentences des Anciens, lesquelles sembleroien t autrement advis contredire, ID., ib., IV, p+ 229. — D’une part, ceux qui sembloient advis du tout perdra, et qu’on tendit pour dosesperez : sont reduictz au droict chemin. D’autre posté, ceux qui sembloient advis entre bien fermes, tresbuchent. In., ib., IV, p. 270. Par advis de pas, v. Pays. A mon. advis. Il me — Je vous prie„.. me vouloir dire… s’il n’y ha aucune di fferenee, — A. mon advis ue’est tout un. L) Es PÉRIERS" trad. du Lys i., 9 de PLATON (1 — A mon avis que vous vous es garez de sain jugement. SALIAT, trad. d’HÉRODOTE, IX, — Comme elles n’estoient gueres fortes, à mon avis qu’il les eust emportées. Lit Nous, Disc. poi. et mil., XXVI, 1, p. 720. Advis. Attention. — [Sertorius] se laissa aller à la renverse sur le lict, ou il estoit à table, comme ne prenant plus d’advis à ce qu’ilz faisoyent et disoyent. ANITOT # Sertorius, 26. : Raison, sagesse, réfle.mion, — A peu d’avys Paris Zeist jugement De la beaulté de troys nobles deesses. COLIN BueaER., Poesies, 228. • Ainsi ces barbares rie faisant rien par advis, sont portez inconsiderement d’une attente avaricieuse de partir à un butin. J. DE LA LANDE, trad. de Dicrys DE CRÊTE, LÉ. 1, 6 v°. R oestre Seigneur Jesus dit. à ses disciples, qu’ils soyent simples comme pigeons {qui sont oiseaux saris advis et qui sont tantost effarouehez. CALylN, Serin. sur I> Epilre aux Ephesiens-, 37 (LI, 713). — 11 n’est pas bon ne seur lui envoyer mon page : Je ne me. rie en lui, qui n’a pour son peu d>aage, La prudence et vis qui or’lui con viendront, Pour le. guet traver ser, et se rendre à l’endroit Où David est serré. DES "MASURES k David fugitif, 1739. — Trop d’avis et d’égard sied mal à la jeunesse : Aux conseillers d’estat je laisse la sagesse, Pour m’en seT vir comme eux, lors que je sera y vieux. DESPORTES,. Cieonice, 73. — Nature semble avoir voulu dresser un chef-dkeuipire… leur ayant donné [aux mouches à miel] tant d’a.dvis, tant de conduite et prudence. E. PASQUIER, LeiireS, X, 1. Tete ne d’avi$, Délai pour réfléchir. — Donnez rooy prernierern.ent la definition de ce vous appelez le langage courtisan,. — I l faut que j’y pense, car je prevoy bien que si je vous respon à l’improviste, vous tascherez de me mettre en quelque labyrinthe. — Je suis content de vous donner terme d’avis. H. ESTIENNE, Dia. dit long franç. ital., 1, 54. — C’est touchant une clause qu’il faut sçavoir, si vous voulez vous accommoder à la civilité (pli est maintenant en vogue. — Il y a tousjours de l’Accommoder en vos propos : mais dite que c’est., et puis laissez moy prendre terme d’avis quant à l’accommodation. I. ib., II, 106. Estre d’avis. Conseiller, proposer. — Antinoils et Theodotus, leur ville d’Epire reduitte à l’extremité par les Romains, furent d’arivis au peuple de se tuer tous. MONTA ( ; NE, II, 3 F t T. 32). A tivis (adjectif). De fait advis. Avii. préméditation, — Estans entrez au Palais, ils —..a., ssien.t. pour cognoistre la cause de celuy qui a esté occis ou blecé de rait advis. F. BR ET] N, rad. de Lu Cl E ri, Anacharsis, 19.

Advisager. Regarder au visage. — Il s’estonnuit comme Lupolde pouvoit en quelque conscience que ce fast, regarder et advisager un homme, auquel il auroit Met le moindre trait de ses tromperies. Du FALL, Gentes d’Eeetrapel, Je say assez (a_dvisa.gea.nt Lupoide) que nostre temps et vieillesse ne tiennent tel rang et reputat’ion, qu’on y puisse faire wand fond, et bastir une authorité. ID-1 ib., 27. (Fig.) Examiner. — Il nous en furnit quinze [marques]… Il en faut faire reveue, car j’estime que les aiant toutes bien avisagées, nous trouverons que ce sont pour la plus part des passevolans, valets et goujats, Pu, DE MA, B..Nrx, Di/ fer de la Belig., 1, 1, 8.

Adviseement. Avec précaution, prudemment, sagement. — En descendant peu a_dvisément de l’esthelle, le pied luy faillit, et tombant en terre se. rompit la cuisse. LE MAÇON7 trad. de BOCCACE, Déeoinéron, VIII, 7 — Lysithides… en. paria au Roy, mais ce fut adviseement, car il luy feit premiere.ment promettre de ne luy faire ny permettre estre faict aucun desplaisir. AmlioT, trad. de MoDOBE, XI, 12. — Il a fait plus advisement de luy tenir ses mains cachées d’un rideau que se faire moquer de son art. CIAOLIÈRES1 3e Illatinee, p.. 95. — L’autre… iuy responclit seulement et advisé-ment pour mieitix garentir son honneur : Je me rends à monsieur le prince. » BliANTÔMEI Disc. sur les Duels, VI, 253.

Advisement 1, Avis, information, conseil. — [Paris] ne savoit à peine juger si cestoit quelque advisernent par songe, ou sil avoit esté ravy en ecsta_se… ou si cestoit proprement demonstra.tion de vraye apparence. LEMAIRE BELCES1 iilliSÉi%, a5. — [Calchas] y estoit venu [à Delphes] de la. part du Roy Priam… à fin d’avoir adviseinent de la conduite de son affaire, ID., ib, 11, 14. — Pan ta gru eline Prognosti cation.. nouvellement composee au prolEct et advisernent de gens estourdis. RABELms, III, 229 (titre). Raison, sagesse, réflexion. — N’est-ce pas grandipitié… que> de Lant de gens s’a.pprochans si volontiers des Lirans, lei ait pas —un qui ait ravisement et la hardiesse de leur dire ce que dit…, le renard au lyon qui faisoit le malade… ? LA, BŒT1E !, volont. (p. 54). — Les Dieux… ont avec un grand advisement composé. l’attelage de ceste laisse qu’on appelle le masle et. la femelle. ID., Mesnagerie de XENOPHONF — Pense elle pas, que nous ayons l’advisement de remarquer, que la voix, qui fait l’esprit, quand il est deprins de Phomnie, si clair-voyant, si grand, si parfaiet, et pendant qu’il est en l’homme, si terrestre, ignorant et tenebreux., t’est une voix partant de l’esprit qui est en l’homme terrestre, ignorant et tenehreux… ? MoNTAiGNE, II, 12 (II, 33.2). — Je rerna.rqua.y premièrement, coinhien monstroit d’avisement et de resolution. ID., III, 6 (III, 394). — A l’enfourner, il n"y Tira que dlun peu d’avisement, mais depuis que vous estes embarq-ué, tolites les cordes tirent. ID, III, 10 (IV, 143). — Ca_r la. nuiet, le combat, la foule survenue, Aus cueu.rs l’a.visernent, aux yeux ostoit in vue. P. DE BRACHe HierUSaleM, XII 1). 62). — On ne parloit que de la beauté, sagesse et advisement de ceste princesse. BRANT6m2., des noieras, pa.rt. II (IX, 635). De bon adeisenwnt. De bon conseil, — Maistre, dit, le vallet, vault beaucop mieux que nous desjunons premier que d’aller, car.,. nous ne despendrops pas tant de la moitiij céans que nOUS. ferions en une taverne. — Sainct Jehant dit le maistre, tu es de bon advisement. NIcoLAs EPE TROYES, Grand Parangon, 20.

Advisement 2. v. Advissement.



Adviser, Prendre garde. — C’est beaucoup, dist Panurge… Advisez crue ne soit trop, RABE-LAIS, IV, 7. Advision, Vision, avertissement en songe. luy vint une advision en son dormant, qui fut telle. LEIII.AIRE DE BELGES, niiiSer., 24. — Quand Salvius Brabon se voit abandonné de son Cygne, il cuida bien estre moqué et frustré de son advision, attendu quil n’avoit trouvé aventure digni3 memoire. 1D, ib., III, — La.s, ray son gé et eu avision Que cil des Grecz qui par affection Premier mettra Ie pied dedens la terre D’iceus Troyens sera occis en guerre. CH. Far"TArriE, tra.d, _ de 21 epistres d’OvIDE., p. 250. Avis, — bilais il donne l’avision or ! Fe lustrer au jour de Pasques. Var. hist. cl iitt., 67. Pensée. — Darne Vertu par une haute et parfonde advision luy veult dedier ceste couronne. LEMAIRE’DE BELGES5 Couronne 711argaritiiireie (IV, 69). — Comme t’advint si folle advision. D’AMBOISE, Epietres Veneriennes, 13, Advitanier, v. Advitailieur. Celui qui ravitaille. — Lesquelles marchandises ont CS Lé prinses par lcs advitailleurs du navire dudict cappitaine Menyn. MoriLuc, Lettres, 150. Advocaceau, Advocacer, v. Ach}ocasseczu, A dpoeasser. Advocaseage. Profession d’avocat — Par ce inoyen d’en pa.ricr me desmetz. Et de tous poinetz au juge m’en submetz, Sa.ns plus tenir termes d’avocassaige. CRETIN Debiritt setr le ivasselemps des chiens et oyscau_t. — Prenez bon cueur, et vostre faict posez, Se avez apprins termes d’advo-cassaige. ID., Plaidoyé de 1’Amant doloreuz, Advo cas seau. (Diminuti péj oratif.) Petit avocat, ma.uvais avocat. — Non à ces petits rnugueteaux, Ces babouins advocasseaux, Qui pour deux ou trois loix rouillees De je ne sçay quoy ernbrouillees, Chevauchent les a_snes leurs freres. JoDELLE, Eugene, 2. — A eivocasseau, Turbulent, jeune, tricoteur. M, LA PORTE,. EPitheieR, Elà que pIeust à Dieu que mon maistre, lition jeune advocaceau, peut estre. Une fois aussi diligent Au Palais à guigner argent… Qu’il est diligent de sçavoir Des nouvelles de sa rnalstresso. BELLEAU, la Reconnue, II, 2. — Si on le croit, Pasquier, qu’il appelle Pasquin, est un… advoca.ceau de neffles, ridicule corneille, pie babillarde. E. PASQUIER1 LeitreS, XXII, 12.. Advocasser. Exercer la profeszion d’avocat, plaider {au propre et au figuré, sans idée péjorative). — Car qui pour aultre a.clvocasse proc.ure Comme en son faict doit prendre soing et cure. J. Bo u ET, Epistres morales

Traverseur, v, 16. — Que n.e dites vous que j’advocasse plus tost pour vous que pour ceste fille ? quand je m’efforce avecq" Payde des dieux de prouver et monstrer que VOUS estes son pero ? AmToT, Hist. fEthiop., L. X, 114 va. — Qu.ant à rnoy, je sça.y bien que j’aurois à dire, n’estait que l’on n’est receu d’advocacer en sa cause. E. PASQUTER le 11.149, l0philei L. I (II, 737). — Regardez du Ciel nos services, Et advocassez pour’nos vices. RorisA.HD, Ilyrrtne à saint Gervais et saint Protais (VI, 133). — Il a_voit accoustumé de s’en aller de gra.nd matin a_ux petites villes clialenviron advocasser et plaider pour teulx qui s’addrcssoyent à luy. AmyoT, Caton le Censeur, 3. — Par diligence et assiduité d’advocasser… acquit à la fin authorité et reputation. ID., CTO, SSUS, — il se men à. la fin à advocasser, là où il… reluisit en estime de bien dire par dessus tous les autres orateurs qui se mesbyent de plaider en ce temps la. Ir., Cicéron, 5. — 0 toy donc Pais I e toy sainte Equité ! Gardez le peuple en sa tranquilité… Et pour son Roy allez avoca.ssans Vers Jupiter le patron des grain Princes, Qu’il le meintienne à ses soies provinces. Baïf, PŒrneS L. (Il, IO6). — Ceux… qui,.. s’attachent seulement à la superficie des closes, me diront qu’il ne faut rien attendre de sinistre deux, attendu la simplicité dont nous les voyons se gouverner et maintenir avec nous. Car ainsi advocassent les simples Femmes pour eux. E. PASQUCER, Recherches, III, 44.

Faire un discours, — eMelle… fut natif Roseie, qui fut si subtil bouffon et joueur de farces, que les Orateurs alloient à luy pour apprendre les gestes en advocassant a uSenat. THEVETe’COSmogr., XVII, 4.

Advocasserie. Profession d’avocate — broudroit-on venir raison plus mercenaire ou rnecanique que celle de laquelle ils ont accoustumé duser pour approuver l’advoca.sserie et autres especes de la farine praticienne, disant que c’est le vra.y, subtil, honneste et mercurial moyen de gaigner son pain… ? TMIT.IREATTJ ter Die du. Dernocritic, p. 79. — Il nous faut passer un si long espace d’années pour nous rendre capables d’entrer à la lice dsadvocasserie. ClioL[AREs, 3e Maiinee,. 102.

Advocasseur. — Legiste. Sça.vant, memoratif… a.dvocasseur. : Id. DE LA Po RTE, Epithetes.

Advocat. On emploie souvent ce mot en parlant des orateurs et plaideurs de causes de l’antiquité. — Le grand Dieu Osiris… me commanda que doresnavant je fusse Advocat en la court. Louveau, trad. d’Apulé, XI, 9. — Hyperides l’advocat Ainsy descouvrit de Phrine Le sein blanc et delicat. Aubigné, Pièces épigrammatiques, 39.

Valet d’un advocat. — Tenez-vous pour tous resolus Que Bon Temps vient le grand galot, Accoutré en godin fallot, Plus fringant et esperlucat Et cent fois plus gay que Perrot Ou le valet d’un advocat. Anc. Poés. franç., IV, 149.

(Fém.) Advocate. — Pour en faire present à Octavia et Livia, affin que elles soyent mes advocates envers toy. Seyssel, Guerres civiles, L. VI, extraict de Plutarque, ch. 5. — Vierge Marie, aux pecheurs avocate. Michel d’Amboise (1532), Oraison, 152 ro. — Les Papistes disent la vierge Marie entre leur advocate. Calvin, Serm. sur le Deuter., 168 (XXVIII, 541).

Advocateur. — A Venize tous les jeunes descendus de l’ordre des se-aleurs et nobles qui ont passé 20 ans, s’a_dressent au magistral, qu’on appelle des Advekateurs, ausquelz est principalement commise la tutelle et defense des loix. Loy s LE RoIrj, trad. des Politiques. d.’ArtisToTE.,. III, 1, Comment a, ire Advocatlere. — %mina mulierum desi rien lia ii iere ut Lingiere,

Advocatiere, Taverniere. BELAISI Pantagrucline Prognostication, 5.

Advocation. Action de plaider une cause. — L’Advocat Ferait bien vendre son advocation, Le sage son conseil, sans diffamation. Arec. Poés. iranç.i X, 357.

Profession, — N’a cause de soy destourner de son advocation de la medecine, que luy seroyt plus proffitable de icelle continuer que de accepter ladicte regence ausdictz gaiges. Texte de 57 219ocalion).

Évocation. — Plaidons tous les jours pour leurs taxes et obtenons avocations au conseil d’estat. Texte de 1598 (G., A Q0Ciaii011).

Advoirie. Protection, tutelle. — Afin d’entretenir leur reputation à Borne, ou possible pour garder le droit d’Advoirie que leur pere tenon en ceste ville… ils [Charles et Carloman] despecherent les Arhbassadeurs Papaux. FitlucRET. A nii7 quilez, VI, 8. — C’estoit quelque Advoirie, introduite du temps de Charles Martel. ID., ib., Inn’, 9.

Advolee. Lieu vers lequel un oiseau vole. — Ainsi à. cela servira telle fenestre, et de principale advenue ou advolee aux pigeons, pour dficelle monter au toi& O. DE SERRES, Théfitre d’Agric., V, 8.

Advouement. Aveu. — Sur une simple recognoissance et advouernent des crimes commis. SULLY1 Œcon, roye, ch. 65 (G., voement).

Advouer. Admettre, accepter, reconnaître comme sien (comme serviteur, maître, compagnon, etc.). — Ne rejettans point la grande benignité de notre Seigneur, presentons luy hardiment no enfuis ausquels il a donné par sa promesse entrée en fa compagnie de ceux qu’il advoue pour ses familiers et domestiques de sa maiL’ALVIN, Instit.., XI, p. 624. — II sera bon aussi de te taire advouer De quelque Cardinal, ou te faire louer Par quelque homme savant. Du BELLAYi trade d’une Epistre de M. TORNEer_55— Nous clavons recongnoistre pour membres de l’Eglise, tous ceux qui.„ advouerit un mesme Dieu, et un mune Christ avec. nous. CA_IXIN a in, SÉiÉrr IV, p. 270. — Ilz l’avoient advoué pour Seigneur et rnaistre, et luy avaient obligé leur Foy. ID., ib., XI, p. 589. — Ses antiques et feaulx subjectz. Les quelz de toute memoire autre seigneur n’avoient congneu, recongneu, advoué, ne sem, que Iuy. RABELAIS, 111, 1— En leur troppe blanchissante Tes cygnes m’on.t avoué, Bien que mon chant enroué Vole d’aile languissante. Du BELLAY, Lex..eange de la FrencÉ.b. — La seconde guerre fut ouvertement en defenclant les Ga.ulois contre les Allemans, combien que lui mesme eust fait recevoir et advouer leur Roy Ariovistus pour amy et allié du peuple Romain. Amyo-r, César, 19. — Ne sçay quelle sorte de bectes comprenez en ces dénominations. Ayant faict diligente recherche par diverses contrées, n’ay ttouvé homme qui les a.dvoua.st, qui ainsi tolerast entre nommé Ou desigriô. RABELAis, IV. Ancien prologue.

J’advoue Dieu. (Employé au lieu du juron habituel et de sens tout contraire : je renie Dieu.) _ advoue Dieu s’il ne In_ iaisoit ben veoir. RIDELA1S I, 8. — J’advoue Dieu, si j’eusse esté au temps de Jesuchrist, j’eusse bien en gardé que les juif !. ne l’eussent prins. id., I, 39.

Avouer de, à. Reconnaître comme appartenant à. — Le don qu’il eut fut une esclave duite En Part exquis à Minerve avoué. Des MASURES, Eneide, V, p. ln. On peut comprendre aussi : approuvé par Minerve. — Car j’avoy si bonne envie D’estre fidelle, Que je n’avouoy ma vie D’autre que delle. BAL, Diverses Amours, L. I (I, 327).

Avouer. Approuver [qqn ou cigch]. — Tu Foudra$ a l’aventure appeller r.e plus proprement apocope, qu’apostrophe : erg quoy je t’avoueray voluntiers. SEBILLET, Art poetiques I, 6.— Quand rd on iàaonne à ceux qui troublent l’ordre public, c’est autant comme si on les advouoit. CALVIN, Serin. sur le Douter., liS. Eneores oujourdhuy plusieurs François prononcent Se,.. mais ils ne sont avouez par ceux qui Font profession de bien et correctement parler. H. ESTIENNEb Precellenee, p, 913. — J’a_urois honte de porter la parole polir ce qui est ioy du Tiers-Estat, si je n estoy bien advoué d’autres gens de bien qui ne se veulent mesler avec ceste canaille, venue pièce à pièce des provinces. mat. Méru., Ilarange.le de 1711. Aubray p. 248. — C’est bien raison qu’on vous en loue ; Tout ce qu’advez fait. je l’avoue Et ne le desdis nullement. GRINGORE, Sainct Loys, L.. VIII {II, 285). — Ceste proposition ayant esté lette publiquement, le peuple l’advoua et. authorisa de merveilleuse affection. AnyoT, Pompée, 25. — Le roya advoué et trouvé bon tout ce que M. le mareschal avoit faict, et mauvais tout ce que j’avois faict. MONLUC, Comment., L. VII (III, 340)_— Les Rois mon travail ont loué, Plus que n’a valu mon merlie. Mais ! a recompeuse est petite Pour un labeur tant. avoué. Baïf, Mimes, L I (V, 42). —Je parie à vous, ô courtisans, Qui, comme seuls pindarizans, Prisez tant vostre jergonnage Et qui prenez à grand outrage, Si l’on ne vous veut avouer VUS nouveaux mots, et les louer. I-1. EsPriEruiî nia& die luring. franç. ital., Remntrance au.t autres riourtisans (I, 13). — La.ches… advoue cet usage [di. fuir] aux Scythes, et en fin generallement à toit gens de cheval. MONTAUGNE, I,.12 {I, — Pour n’estre continent, je ne laisse d’advouer sincerement la continence des Feuilla.ns et des Capuchins. ID., I, 36 CI, 290), — Les sçavants… ne cognoissent autre prix quo. de la doctrine ; et n’advouent autre proceder en noz esprits, que celuy de Perudition et de. l’art. ID., II,.17 (III, 54). — Me voyant froidement ses œuvres ad vouer, 11 les serre, et se met luy mesme à se louer. REGN1ER, se. 8. — Je fay des vers, qu’encor qu’Apollon les advoue, Dedans la Cour, peutestre, on leur fera la moue. ID-5 Sal. 15. Advenier qqn de qqch. L’a.pprouver de le faire ou de lavoir fait. — Vien doriques, mort… tu mas fait. trop grief outrage, en osant toucher la personne de mon treseher espoux… mais je te. le : pardonne, et tadvoue de tout, pourven que tu poursuives diligemment ta pointe, sans que je languisse plus. LEMAIRE DE BELGES7 Ltlustr., II, 21. — Puys rostre maistre nous advoue De tout ce que faisons icy. GRINcortE, Sainct Loys, L. VII (II, 234. J’advoue ceste Dame du tort qu’elle a l’aie ; car, puisque ung homme est aymé d’une Daine et la laissepour une auLtre, ne sen peut trop venger. MARC. DE NAV., Replats, 5 — Je vous prometz et. voue, Et du vœu que je fais la France m’en avoue, De vous bastir un temple, Du BELLA Y, Evocation des Die42. tutelaires de Gunes. — Ainsi tu penses vrais les vers dont je me jouer Qui te font enrager, et je les en advoue. RONSARD, ReSponee à quelque Ministre (V, 422). — Le roy m’a ad-voué de tout ce que j’ay faict. MoNLiic, Lettres, 145. Advoiier qqn de, Lui permettre de, — Le vray chemin qu’à tenir je t’erm)iarge Va de travers en curvature large… Daller par là, non par ailleurs t’advoue. MA ROT trad. du liv. Il de laMeamerphose. _ Combien que Dieu n’ait besoin qu’on le loue, De le louer pourtant il nous advoue, Et ne rejette en cela nostre foy. Du BELLAY, Sonnets à la Royne de — Sus, Mignonne, que l’on in’advoue De baiser encor’vostre joue. GREVIN, Jeux olimpiques, p, 87.’a’puer* de qqn, a qqn. Déclarer qu’on lui appartient., se recommander de lui. — Ce sont… enseignes de nostre profession par lesquelles nous nous advouons publiquement à Dieu, luy obligeons nostro Foy, CALVIN, 1718iii., X, p. 577, — Ceux qui ont osé escrire que le Baptesme niest autre chose qu’une marque et enseigne, par laquelle nous protestons devant les hommes nostre religion, ainsi qu’un homme d’armes porte la livrée de son Prince pour s’advouer de Iuy : Word. pa, % consideré ce qui est le principal au Baptesme. ID" ib., XI, p. 582. — S’ils vous demandent qui vous estes, vous respondrez ainsi Nous sommes serviteurs et subjects du seigneur Constantin. Et. je in’a.sseure que vous advouans de luy, duquel ils sont bons ai-us, ils ne vous feront point de tort. LARivEs, trait des FaEetieusesMais de STRAPAROLE, XI, 1. —Si belle n’est Iris qui de Junon s’advoue. P. DE BRÂcE, Hicrusalem., XVI. —Comme les gens de guerre qui s’avouoyent lui, se miroyent à ses inconstances, ses deux entreprises descouvertes par un de ses capitaines, i/ fut si hardi que d’aller la seconde fois en cour, où il adlimua tous ses desseins., AUBIGNÉe H jet. UnieF., VI I, 14. Advoyer, y. Avoyer. AlEaeidc. Semblable à Eaque, Juge, Grave, severe, rhadamantin, „. aeacide. Mi DE LA PORTE, spi motos. JEditue. dituies, gardien d’un temple> Sacristain> — L’hermite nous bailla une lettre adressante à un qu’il nommoi L Albian cama t, maistre)Editue de PIsle sonnante. RABELAIS V, 2. 2Egilope Sorte d’ulcère de l’œil— Le plus petit [os] est situé au grand Canthus de l’œil, dedans lequel est un trou allant au nez, sur lequel est une glande, à laquelle se fait l’Egilops. Ams.R. PARÉ, IVe in Sorte de graminée. — Plus leurs est contraire et ennemy, que ne est.„. fEgilops à ]’Orge_ RASELAISs III, 51..2E1ai, Vol. — IRien ne te sert d’un Gelai vaga.bond Avoir tenté les maisons aerees. Luc Dt LA PORTE, trad. d’HollAcE, Odes, 1„ 28..1Etee. Mouvement de l’aile, coup d’aile, vol. — Ciré par Part Daedalée Il se fie à Pa.eleron, Pour des eaux au bleu giron Daller le nom d’une aelee. ID., ib., Odes, IV, 2. — Les Marries du chef suant, L’orde fumée rouant, Tremblent à tartes aelees. ID., ib.> Odes, IV, 11. lEler, y. A filer’…Emorrhoide. Sorte de serpent. — Pour tout ce jourdibuy seront en seurete de ma sallive Aspicz > r Ascalabotes, jEmorrhoÏdes. RABELAIS, 1V, 64. 2Einuler, v. Emeder. JEneidess Eneides. lEolopyle,.2Eolipee. — Le vent punays„ qui en sortoit comme d’une magistrale iiEotopyle. RABELAISt IV, VI.—.."Eolipyie. Porte d’iRolus. C’est un instrument de bronze clous, onquel est un petit pertuys, par lequel si mettez eau.e, et rapprochez du feue vous voirez sortir vent continuellement. ID., IV, Brieive.Declaration..2Equarble, v. Equable. Rquanime. Équitable, impartial. — N’estant possible de plaire à tous à la fois, j’ai estimé qu’il se fallait régler aux meilleurs et n’attendre pour juges aequanirnes de ma louange que ceux qui l’ont méritée pour eux. ilikuriiÉ, Bise. Unw., Préface> — L’empereur, a.equanime en toutes choses, ne voulut, rien irriter ni au dehors ni au dedans, In., ib., II, 21. — ? rie voici donc. à vous, aequanimes lecteurs, avec la liberté’d’unir mes jugemens aux vostres+ ID., ib., XV, Appendix. Luy [Le cinquiesme livre] et le dernier, qui est le Jugement, d’un style eslevé, tragicque, pourront estre blasrnez pour la passion partizane. Mais ce genre d’escrire a pour but diesmouvoir, et. l’a.utheur le tient quitte s’il peut cela sur les esprits desjà passionnez ou pour le raoins aequanimes. Tragriques, a_ux Lecteurs (IV, 8)…à1Equanlinité. Égalité d’à.me, cahne. — Cela donc est l’une. des choses qui trouble l’equanimité et tranquillité d’esprit.. AM YOT5 d-e la Tranquillité de rame et repos de Iiesprit, 15. — L’aequanimité et patience des sages, qui prennent doulcement et portent patiemment tout ce qui ad-vient. In. de la. Fatale Destinée. — Hors le nœud du debai, je rne suis maintenu en equanimité, et pure indifference… Ceux qui allongent leur choIere, et leur haine au delà des arfaires,… montrent qu’elle leur part d’ailleurs, et de cause particulière. Montaigne, III, il) (IV, 134). — De 5tuoy se peuvent mieux equipper et freter ceux qui ont à faire ceste navigation, qu.e de ceste divine patience et equanimité… ? Du VAIR, fileditiat.. sur Job. — Elle vous mande de mettre fin à vostre ennuy ; et vous en. joinct la constance et equanirnité. ID., Consol. à. D. M. C. sur la mort de son pere. — Hors le nœud du debat et le fonds, il faut garder equanimité et indifference> et n’allonger point sa cholere au delà des affaires, Charron, Sa gesse, u, 2. — L’on trouvera parmy les paysa_ns et antres pauvres gens des exemples de patience, constance, equa.nimité, plus purs que tous ceux que l’escale enseigne. ID., ih., II„ 3. — Nous reprocharis qu’il sort bien des François quelque chose subtile et delicate, mais jamais d’œuvre où il paraisse force pour supporter un labeur, équanimité pour estre pareil à soi.inesme, ni un piuissant et solide jugement. Aubigné, Hist, Unw., Préface. Modération. — Quelqu’un lui demanda quelles conditions de paix il voudroit avoir après une telle victoire « Les mesmes, dit-il, que je voudrois avoir après la bataille perdue, qui est l’échet de 15.)7. n Parole qui des uns fut attribuée à u.ne grande aequanimité, mais les plus fins dirent qu’il avoit d’autre_s affaires que celles de son parti. Aubigné, h r Univ., 17. Équité, impartialité. — Les moyens d’affermir el d’asseurer ses victoires par une generale reconciliation et reunion de tous les subjects avec la regle de justice en tolites choses en servant d’exemples d’equa_nimité, bonté et prudence à un chacun. Lettre de VILLE : FRIT à Du. Vair, dans Trico tel, édit. de la gut. 31 én} 1i, 174, — Les Jesuittes mr ! reprochent que j’observe Paequanimité dont je fais profession in specient seulement, et que je rais parler les actions qui rendent evidentes leurs concluslons. AuDiGNÉ, Lettres d’al/. personn., 15. — Il n’y a massacres perfides, ny defa-veurs, ny mesmes Sainct Barthelemy, qui puisse arracher de ma plume les mots de cruauté, ny seulement de rigueur, tant j’observe l’equanimité de l’Historien qui perd son nom, quand il veust prevenir le jugement du lecteur. ID., Lettres de poiler& de e-cien.ee, 16. — Cet esprit n’approuvoit rien, qui n’eust pour but les louanges de la cour… et foison crime de negliarlirrli té.’Die L. X5 Attache. — L’entreprise de ce r.ardinal… nous donne plusieurs subjects d’eserire de belles choses, desquelles nlaya.nt pu obtenir les particula.ritez.„ ie suis contraint de traiter avec beaucoup de manquemens et à regret, afin que mon aequanimité les convie à. me fournir mieux pour une autre édiii011. ID., ib, XIV, 9, — Avec des esprits pleins de douceur> de dilection et d’equanimité Ies uns envers les autres. Du VAIR, Ouvert. GteS Eslais de Provence, MO, — Le raport de mes arnis de vostre fa, vorable rnemoire envers moy… faict vous interrompre par cette action de graces et priere de continuer "’rostre equanimité. AuBiGNË, L-ettres d’al f personn., 9. 2Equiiateral, v. Equilateral. lEquinocte. Équinoxe. — On pare le Padagruelion soubs Paequinocte automnal. RAtUAISe 50. 2Equinoetie,.1Equipar e r, ivoque v. Equinoctial, etc. Aer, v. Acre. Ëre. — HoIà, 1 car le grand Juge en son throsne est assis Si tost que l’aere joint à noz mille trois six. AuBicNÉ, Tragiques, V (IV, 234). Aëré. Aérien, formé d’air, seinblable à l’air. — [Les Diables} palissent solution en la continuité de leurs substances a.ërées et invisibles. RABELAIS,. III, 23. — Par transfusion des esperitz serains ou tenebreux : aërez ou terrestres, joyeulx ou melancholicques du medicin en la personne du malade. ID., L. IV, à Odet de Cha.stillan. — Il sentit u.ne vapeur aëree luy sontle-r et tinter dedans les oreilles. l’An’LIRE A 1’, 2n D id. Democritic, p. 115. — II y a en ceste ville un nommé Gasparin, qui se vante par tout de sçavair chasser du corps des hommes les esprits, de quelque qualité qu’ils soyent, au terrestres, ou akez. LOUVEAU, trad.. des Facetieuses N’, tirets de STRAPAROLE, PL, — Les. sectateurs d’Anaxagora.s disent qu’elle [l’âme] est aeree, et qu’elle a. corps de nature d’Ér. AMYOT Opinions des Philosophes, 1717 3. — Estim.es que les Demons soient autre chose que Esprits vestus de substance aërée… ? ID., des Oracles qui ont eeseé, 38. — Esprit est une substance subtile, aêrée, transparente et luisante, faite de la. pa_rtie du sang la plus legere, Amnrt.. PArd, Introd., 10. — [Nostre corps] est 1..›.asti et constitu.é de trois diverses su.bstances, de la spiritueuse ou. aërée, de la iiquide ou humorale, et de la solide. ID, XX, T, 2. — Nous nions la corne de Licorne estre aërée, parce qu’elle ne produit les effects des corps aérés, c’est à_ dire de vapeur, fumée et odeur. I rp., Répl. pour le Disc. de 1(i. Licorne. — Je peins principalement mes cogitations, subject informe, qui ne peut tomber en production ouvragere. A toute peine le puis je coucher en ce corps a.êré de la voix. Montaigne, II, 6 {II, 66. — Ils [les esprit, s] sont d’une substance invisible, soit aêrée, comme veulent la. plus part des Philosophes et Theologiens, ou celeste, comme aucuns Hehrieux et _Arabes. CHAPRoN Sagesse, I, ? — [Satan] Fit un corps aëré de colonnes parfaictes, De pavillons hautains, de folles girouettes. Aubigné, Tragiques, V’Crie 198).

Aëree. Aérien. — Aux trois autres. masculins aerees, qui sont Gemini, Libra et Aquarius. Pontus de Thyard, trad. de l’Amour de LEors., HEDial. 2, p.. 278.

Composé d’air (fig.), — Je n’ay point le cœur si enflé, ny si venteux, q uti un plaisir solide, charnu, et moelleux, comme la. sante, je l’allasse eschan ger pour un plaisir imaginaire, spirituel, et aêrée. Montaigne, II, 37 (m, 238).

Qui vit dans l’air. — Quant aux [animaux] marins… en couleur, netteté, polissure, disposition, nous leur cedons assez, et non moins, en toutes qualitez„ aux aerées. Montaigne, II, 12 (II, 212).

Qui se fait en l’air. — Le dragon… s’aidant de ses aisles, se donna large parmi l’antre, vers Ia voute duquel il vola, plusieurs fois,’es ayant en ses passades aerées. BEROALDE DE VERVILLEe Voyage des Princes fortunez., p.. 24. Aerer. Labourer. V, liter. Aereux. Aérien, formé d’air, de la nature de Qua.nt aux excremens du Cerveau… les uns sont rares et aéreux, lesquels s’evaporent insensiblement. par les sutures du Crane. AMBR. PAR& III, 7. [La saveur] chaude, humide, affreuse. Elle humecte, lasche, ernollit, 1ubri lie, comme huile, beurre, axonge. ID., XXVI 7. Ainsi celu.y qui sait Part de bien distiller, Fait jusques au sommet de la Chappe voler Ses Esprits creux, quand il la refrigere. 3. DU CHESDIFE, Grand Miroir du Monde, V, 177-178. Que ces corps akreux ne sont point corps passifs, Comme les corps vrais corps, airs seulement actifs,’Di, ib., L. —II, 53+ Aeriennement. La flamme est celle chose du feu qui est aeriennernent eslevee en haut. 1557. PONTUS DE TYARD., 144 (Vaganay, 2000 mes), Aêrirs. Aérien, de l’air. [Des vents] les —uns sont enclins à causer niebles pluviales_ les autres à clarifier la region a.-érine. LEM.À1RE DE BEL.rdES, I, 22. Mercure sen coula parmy la region aërine, dere et Sapphirin.e, pour parfournir son rneF., sage. Io., ib„ I, 28. Dicelle [Junon] les Paons, aux plumes dorees et. versicolores, meinent le chariot… par toute la region aërine, dont elle ha la domination. ID., ib, III, Prol. Zephire estoit encores detenu En sa spelunque, il s’en est test venu, Passant joyeux au Climat aërin.Apologue du. Debat d’Ede et Neptune.[Venus] D’un vol s’evanouit en Paerine Plaine. Am. JAMYN, Poesies, L. III, 12 vo. L’oyseau qui vagabond franc de captivité S’envole par les champs de Paèrin espace… Ne prevoit les liens guettons sa liberté. ID., ib., L. IV, 199 vo. Qui est dans les régions aériennes. Des hommes et de Dieu les Dalmons aërins Sont communs en nature, habitans les confins De la terre et du ciel, RoNsAn9, lirnne des Dain ions (IV, 222). Les autres sont. nommez par divers noms, incubes, Larves, Lares, Lem urs, Penn Les, et Succubes, Empouses, Larniens, qui ne vaguent pas tant Que font les aérins : sans plus vont habitant Autour de no maisons. IL1., ib.. (IV, 222). Que nulle aure trop Iegere… T’enleve Inuit adrin. Luc DE LA PORTE., trad. d’HonAcr, Odes, I, 2. (Dans le premier exemple de Ronsard, canin pourrait signifier formé d’air, ce qui est la qualité commune des Démons, mals le second exemple montre bien que Ronsard établit une distinction entre les Démons d’après la région qu’ils habitent") Semblable à. 11 est de plusieurs manieres de Jaspes… celles de Perse sont de couleur aërine. LEMAIRE DE BELGES, la CouronneMargaMique (IV, 122). Aéliromance, Aëroinanti e. Divination parl’air. Voulez VOUS… en sçavoir plus amplement la ver ; té par Pyromantie, pa_r Aëromantie… ? RABELAIS, Ill„ 25. Le sage laboureur sachant l’Aëroma.nce, Sur les champs vient jetter à propos Ia semence. J. DIT CHESNE, le Grand Miroir.che Monde, L. V, p. 1_94. Les-divers degrez de Necromanties, Geornanties, Aëromanties. Pu. DE MARrilx, Ditfer. de la Relig., It ait, 1. Aeromancien, Autres [sont nouai-lés] aélro ? nantieris, ou augures,.. par-ce qu’ils devinent par l’air, sra, voir est par le vol des oiseaux, ou par tourmentes, orages, tempestes et vents. AbIBB. PA.RÉ, XI X, U..2Eruglneux. L’autre [espèce de méla.ntolie] est engendrée de la choiera vitelline, c’est à dire semblable à moyeux d’œuf ; laquelle par adustion est faite porracée, amies airugineuse, et à la fin rouge, et de rouge 11.Clire. AMBR. PARÉ, introd., 6. La cholere, „ ainigineuse ayant couleur de verd de gris. ID., ib. Il n’est point question de sçavoir si ceste bile est citrine, vitelline, porracée, ou aerugineuse. ID., XX, 1, 22.Ceste humeur se fait… de la bile jaune ou vitelline, qui venant a se brusier, se convertit premierernent en bile porracee1 puis après en erugineuse, et en fin en bile acre et noire. In, XX, I, 29. Un virus escurneux, fetide, virulent et eruineux, c’est à dire de couleur de rouilleure ID., XXIII, 18. fis. Ais, planche. —Il fist prendre plusieurs aes, et icelles enclouer de grands C101.1%. biEYSSE.Li trad. de DIODORE, 1, 29 (32 et).7Esculapien. Disciple d’Escula_pe, semblable à Esculape.Cappel. Eloquent, rnedecin, nouveau docte., oescula.pien. M. DE LA PORTE, EpilheleS, Medecin, Expert, fidele, aesculapien. ID, Rester. Aulx haulx tous] ours aeste et braist. En maintz tormens faict son accrest. Sotties, II, 59. (É. Picot propose de traduire aester par être présen..t.) lEstre, v, Esire. IEstueux. Bouillonnant. Soitqu’aux rives tortueuses, Par les Syrtes aestueuses, Soit que, seul il aile errant Par Caucase inhospitable. Luc DE LA. PORTE, trad, d’HoRA.cE, Odes, 1, 22. lEsynniete. Les anciens donnoyent. gardes à celu.y qu’ilz faisoyent seigneur de la cité, qu’on appelloit aesymnete ou tract. LOTS LE Ro Y, trad, des Politiques d_’ArtisroTn, III, 11. Aucuns barbares elisent monarques avec puissance absolue. Et au temps passé y avoit entre les anciens Grecz quelques monarques telz qu’ilz appelloyent aesyrnnetes. ID., ib., IV, 10., Etheree (au masculin). Éthéré. Lequel il dit estre plein d’esprit etheree. PONTUS DE TYARD,’rad+ de l’Amour de LEON HEBRIEU, Dial. 2, p+ 210. Le Seigneur estendi t le firmament e theree. ID., ib., p. 227. Le globeux tour des poles aetherees. Luc DE LA PORTE, trad. d’HollAcE, Odes, 1, 28. lEtherien. Éthéré, Donques nous penserons la ceinture Laitee [la voie Lactée] Au cors Etherien d’ailleurs estre ajoutée. Baïf, le Premier des Meteores (II, 30). (Fg.) Je me fie que ! es simples et debonnaires, et les aetheriens et sublimes en jugeront equita.blement. Charron, Sagesse, L. II, Préface. t/11°131s.L’herbe nomrnee iEthiopis ouvre toutes les serrures qu’on luy praesente. A e ELA IV, 62. Aëtite. Sorte de minéral. L’Aëtite, qu’on croit grillotant astre enceint, Sert à l’enfantement, FUIT ! a cuisse estant ceint. 3. du Chesne, le Grand Miroir du. Monde, L. IV, p. 143. Afaraé, y. Affamé. Afaner, v. Ahaner. Afar ;, —v. A//arc. Afemmir (9’). S’efféminer.Homme entier y entrant n’en sortoit que derny, Et son cors emaslé s’y estoit afemmy. Baïf, Pot s, L. IV (II, 194),

Affabileté. Affabilité. Ses sujets apres venans à expérimenter son affabileté et bienvueillance, quel aise en recouvrent ils ? LA NouE, Dise. pol. et mil., X, p. 249.

Affable, subst.). Affabilité. Je chanteray encor’en toutes places L’affable et doux de ta benignité, Et le parfait de tes luysantes graves. MAGNY, les Amours, p. 119. Affadi. Affadi après. Passionné pour. Je suis si affady apres la liberté, que qui me deftendroit l’accez de quelque coin des’Indes, j’en vivrois aucunement plus mal a mon aise. MoNTAIGNEI III, 13 (IV, 218). Affaire. Homme d’affaire. Homme d’action. Il y avoit Sayeeval, homme d’affaire et de main, encor qu’il n’eust qu’un bras. 13RANTÔME1 Couronne françois 1V1, 179). De bon affaire. Honnête, loyal, serviable. Aux povres estait charitable, Et en parolle veritable, Et à chascun de bonne affaire. R. DFCOLLERYE, Complaineies, 1. Son nom est le seigneur Agnoste… gentil-homme de bon affaire et point trompeur. Sot. Mén., 2e Advis de l’Imprimeur. De mauvais affaire. Méchant, déloyal. Sire, dit-il, j’a y devant vous à faire Pour quelque excés de nouvel advenu, Contre une Dame de si maulvais affaire, Qu’elle a voulu sa loyaulté forfaire, En me changeant pour ung nouveau venu. CRETIN, Plaidoyé de Amant doloreux. En parfin (comme cest de cousturne entre gens de mauvais affaire) sourdirent plusieurs guerres et dissensions entre eux. LEMAIRE DE BELGES, Illustr., III, 2. Aussi je n croy mye Que soys menteur, car ta phyzonomie Ne le dict point, et de manlvais affaire Scroit eeluy qui te vouldroit meffaire, Marot, l’Enier. Amy passant, certes tu n’as point chere D’estre homme fol, ny de mauvais affaire. Amyot, Si l’on profite en l’exercice de la vertu, 11. De loyal affaire. Loyal. Le serviteur n’est de loyal affaire, Prenant esbat quand son seigneur endure. Marot, k Riche en pauvreté. De haut affaire. De haut rang. Cest aceoustrement decora tant la beauté de Paris, que à, peine le sauroit on escrire, et sembloit bien Prince de haute affaire. LEMAIRE DE BELGES, filmer., I, 43.. [Vous] qui estes tous Princes et Boys de haut affaire, contre lesquelz ma seigneurie auroit bien petite durée. Id., ib., II, 3. Cela n’appartient nullement Qu’à Princesses de hault affaire. bilArtorr, trad. de deux Colloques d’ÉRASME, 1. Affaire. Embarras, peine, difficulté. Or viens me venir pour faire le lyon, E t je mettray peine, sens et estude D’estre le rat, exempt d’ingratitude, J’entends, si Dieu te donne autant d’affaire Qu’au grand ion, ce qu’il ne vueille faire. Marot, Epistres, 11. Il envoya devers son filz Helenus… lu y mandant qu’il demolist un pan de la muraille par ou ses gens peussent plus commodement sortir, et qu’il les recueillist si d’adventure les ennemis leur donnoyent de l’affaire au sortir. Amyot, Pyrrhu.9, 33. Le feu se prit de luymesme aux hampes des enseignes, que ion eut beaucoup d’affaire à esteindre. In., Sylla, 7. Anaxagoras en fut mis en Prison, dont Pen des eut bien affaire à le retirer., Ire, Nicias, 23. II… vint si bravement et sans marchander aux mains, qu’il donna une terrible affaire à ses ennemis. Brantôme, Couronnes françois (VI, 145). Besoin. Quand vous arez affaire de cent escus, pour avoir du cuir et des peaulx pour vostre mestier, ou autre necessité, je les ay en —vostre commandement. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 4. Tous aussi avoient affaire d’un chef par lequel ilz fussent parfaictement conjoinctz avec leur Dieu. CALVIN, instit., IV, p. 243. Dieu n’a pas affaire d’autre deffence que de celle dont il a usé par son Esprit, parlant. par la bouché de Sainct Paul. Id., ib, , VI1I, p. 480. frustre fragilité est telle, qu’elle ha affaire de beaucoup d’ayde. Id., ib., IX, p. 561, Enfans, avez vous encores affaire de mon ayde ? Rabelais, IV, 24. Les devins rnesrnes alloyent disans, que par leurs saerifices Hz appercevoyent que la ville estoit coutumiere de quelques cas abominables, qui avoyent necessairement affaire de purgation. Amyot} Solon, 12. Ceulx qui ont affaire de la lumiere dune lampe… y mettent de l’huile pour l’entretenir. Id., Périclés, 16. Il s’humilioit envers ceux dont il avoit affaire, et se faisoit adorer par ceulx qui avoyent affaire de Iuy. Id., Sylla, 6. Toutes à qui mieux mieux s’efforçoient de me plaire, L’on allume du feu dont j’avois bien affaire. REGNIER, Sat. 11. Affaires. Action de satisfaire.les besoins naturels. André… desirant d’aller à ses affaires, de manda à se garçon où estoierit les privez, LE MAçoN, trad. de BOCCACE, Décamé•on, II, 5. Un jour le Roy susdict estant à ses affaires monstra à Villon les armes de France en paincture, et luy dist, Voyds tu quelle reverenee je porte à tes roys Françoys ? Ailleurs n’ay je leurs arrnoyries que en ce retraiet icy pres ma scelle persee. Rabelais, IV, 67. Ce fut celuy… qui… composa un certain livre contre les Luthériens, lequel il dédia au Pape : mais son style se trouva si dur, que le Pape en ayant par cas fortuit, porté un fueillet à ses affaires, s’en escorcha tout le sainct siège Apostolique. H. ESTIENNE, Apol. pour er., ch. 17 (I, 334 _Affaire, ma_sculin, Donne response à mon present affaire. Marot, Epis ! res, 10. Pour defendre ma maison, et nos amys secourir en tous leurs affaires. Rabelais, II, 8. Adoncques, propousa l’affaire tel comme il estait.. Id.} I, 28. Estans occupez en grands affaires, Hz rte prenoient esgard à ceux qui estoient de moindre importance. CALVIN, inStit., XV, p. 739. Plus de cestuy affaire… ne me inquietez. Rabelais, in, 21. Soit quepar ordre ou soit qu’à l’aventure Voyse le cours des affaires humains. Du BELLAY, Antiq. de Rome, 9. Les patrons declaroyent à leurs adherens les loix… et prenoyent tous leurs affaires en main. AhvoT,.Romulk.9, 13. Les affaires des Perses furent bien plus meslez avec ceulx des Grecs qu’ilz n’avoyent esté auparavant. 1D, , ThéMiStede, 29. —11 avoit veu et experimenté beaucoup beaucoup de choses, et s’estoit trouvé en beaucoup de bons affaires. In., Caton le Censeur, 25. Il vaudroit mieux penser à ton petit affaire. RONSARD, Eclogues et Mascarades, k Cyclope amoureux (III, 457). Affaire… On use de ce mot au masc. et. fém. M. DE LA PORTE, Epigheies. 0 Dieux qui gouvernez de vos puissantes mains Le variable sort des affaires mondains. GARNIER, Forcie, 619. Vrayment vous sçaurez ce jourduy Si gaillardement je conduy 1 ; n bon affaire. Baïf, k Brave, V, 4. Concorde fait les beaux affaires. Baïf, Mimes, L. III (V, 151). Selon le besoing de l’affaire present. Montaigne, IL 27 (III, 110). Comme les petites lettres lassent plus les yeux, aussi nous piquent plus les petits affaire. Id., III, 9 (IV, 49). —Je suis… directeur et ordinateur des affaires secret-. -1 importants de Pestat de la saincte Union. Sal. Men., Har. de M.. de Lyon p. 129). — Ce petit affaire leur apporta par après de grands désavantages. Aupte., ;NÉ.., Hist. Uni.i., VII e 24. Affairé. Ayant des embarras d'argent, ayant besoin d'argent. — Ce prince ne se voit jamais à son aise, ains fout perpétuellement affairé ; et... il laissa son empire pauvre, engagé et en dehte de toutes parts. LtHOSPTTAL, Reform. de la Juslice, IV (IV, 308). — Ti y,voit un Gentil-homme sien voisin grandement affairé, lequel pour se mettre au large, parla à l'un des domestiques du Cardinal, à ce qu'il voulust moyenner envers son mais. tre acheptast une sienne terre qui estoit grandement à la bien-seance de Gaillon,. E. PASQUM.a, Recherches ;VI, 6. Affaireusement. Avec beaucoup d'alfaire.s, d'occupations. — La Fortune m'a a.ydé en cety que, puis que ma principale profession en cette vie, estoit de la vivre mollement, et plustost laschement qu'affaireusement, elle m'a osté le hesoing de multiplier en richesses, Montaigne, III, 9 (IV, 47-48). Affaireux. Rempli de beaucoup d'affaires. Crates fit pis, qui se jetta en la franchise de la pauvreté, pour se deffaire des indignitez et cures de la maison. Cela ne. ferois-je pas. Je ha y la pauvret à pair de la douleur . ; mais oui bien changer cette sorte de vie à une a.utiTt moins brave et znoins affaireuse. Montaigne., III, 9 (IV, 54). En une condition de vie publique, elevee, difficile et affaireuse. u A.RRoriz, Sagessie, I I, 11, Difficile, pénible. — L'usage, conduit selon raison, a plus d'mpreté que n'a l'abstinence~ La, modera.tiou est vertu hien plus affaireuse que n'est la souffralice. MONTAIGN E., Ir, 33 (III, 163). — Plusieurs vertus sont incompatibles.... comme la continence filiale et viduale... le ccelihat et le mariage ; estans les deux seconds estats de viduité et de mariage hien plus per ibles et affaireux... que les deux premiers de tillage et de ccelibat. CHAB.Rori, Sagesse, I, 3'2. — La multitude, l'abondance est bien plus affaireuse que la solitude, la disette.. ID+, ib., I, 54+ Ayant des embarras (l'argent, — L'indigence se voit autant ordinairement logée chez ceux qui ont des biens que chez ceux qui n'en ont point... Et me semble plus miserable un riche malaisé, necessiteux, affaireux, que celuy qui est simplement pauvre. MONTA/GNE, I, 40 (I, 345. Affaiter. Préparer. — Je sçay faire gommes et colles... Brasser cervoise, ailoitier vin. Arne. Pots, franç., XIII, 166. — le plusieurs autres matieres servans à la laincture... à humer et affaiter cuirs, et semblables services, s'a.ecommodora le diligent mennager. O. DE SERRES, &tr d'Agric., VI, 29.

Choyer. — Elle gastera. cest enfant., elle l'acoynte, or aquoquine, ar affaictie trop. PALS-GRAVE, Enclore., p. 626.

Affairé. Apprêté. — (Fig.) Brusquet aussi raison tout de mesures mine douce et. allaitée d'un nouveau marié. Brantôme ! Cap. esir., te mareschal d'Estrozze (1 I, 253 Affaiter, Instruire,. dresser. — [C'est un chien qui parleel Lors il me print comme par Brant merveilles Et si me feit coupper les deux oreilles Pour à son gré estre plus affaité Et dun chaseun estre mieulx souhaité. Pièces attribuées à LEMAIRE DE BELGES UV, 345). — Il n'y a amour si secrette qu'il ne soyt sçeue, ne petit chien si affaité et faict à la main duquel ou n'entende le japper.. MARG. DE


NAv., Ilepianh, 70. Faucon... affaicté, i. apprivoisé. 111 n E LA PORTE, Epirhetes. — Et puis Jean de Franeiere en la fauconnerie, Voilant t'ensei gnera. les traits et les façons II a.ffaiter et leurrer lk..s Gerfauts et Faucons. Vauquelin de la Fresnaye, Are. put., I.

Affairé. Instruit de ce qu'il doit faire, à qui l'on a fait la leçon. — De nuiet le cauteleux Sinon., affaité de par les Grecz, et ayant ceste charge, ouvrit le ventre du grand cheval, dont il saillit, Pyrrhus filz d'Achilles et une grand cohorte de gens d'armes. LE MAIRE DE BELG ES, Illustr.. II, 2. 2. Rusé, habile, trompeur. — D'eux lle.s Satyres] je nay cure, quelques Dieux ou Demyclieux qu'ilz soient. LE MAIRE DE BELGES, Musc., I, 25. — Je scay sans doutauce, Qu'en toy n'y ha ne vertu ne congance, Et que tu es une garse affai : tée. Id., 3 Gonie de Cupido er d' Atropos (III, 62). — Le jeune filz s'appeloit, Fouquet, de l'âge de seize à dix-sept ans, qui estoit bien affaicté, et faisoit tousjours quelque chattonnie. DES PÉRIERS, Nouv. Réer., 10. — Il y eut un aultre qui respondit de mesme à son confesseur, mais il sembloit estre un petit plus affaité. In., ib., FA. — 0 seducleurs, revestus de faintise, Dissirnulans une affaitee sottise. FERRY Jr UleYOT, Elegies de la belle fille, I, 13 (Eleg. 6). — Je croy que ces allant« m'ayent pris pour une pelotte d'un magot. JEAN DE LA TAILLFir Negrornant, V, 2. — Que font. nos compagnons ? Ils sont doctes, gentils, affaitez et mignons, Et chacun aux jardins den neuf Muses jardine. Vauquelin de la Fresnaye DkeerS So nets, 21. •--Cf. Affeté.

Affamé. Dépourvu. — D'honneur estoit la princesse famée, Et d'attrempence ne fut pas affamée, Ny de prudence qui à vertu consonne. Anc. Pais. franç., VI, 165. Insuffisant, pauvre. — Je vous ay escrit par trois fois ; non point lettres affamées, comme tes vostres, oins pleines de longs discours. E. PASQu'ER, Lettres, I, 13. — Il avoir grands Prelatn, ou Princes, qui n'y eussent aussi leurs maisons, et non point maisons affamées, ains grands et magnifiques Palais. Id., ib., X, IL — Lesdictes mailles 'festoient pas trop affam4.es, mais assez longues et avantageuses. Brantôme, Dise, sur les Duels (VI, 284). — (La correction de Lala.nne, qui écrit affinéee, me semple faite mal à propos.) Étriqué. — Ceux qui se non-iment aujourd'huy religieux... n'ont. autre chose du Religieux, sinon Religl'habit, lequel n'est point encor de Religieux, ions qu'estant ordonnez par les institutions des Religions d'estre estroict, affamé et de gros drap.. ilz les font toutesrois a.ujourd'huy larges à plein fans, luysans, et de tresfins draps. LE 1.4A.çoN, trad. de BOCCAC E,. Décarnéron, III, 7. — Ce juge... qui avoir ses habillemens, par escharseté de drap, si estroits et affamez, qu'il z estoient tous ouverts par devant,. Id., ib.., VIll, 5. Maigre. — Celle qui veult de mon cueur estre a :kun.ee, A grosse jambe, et la cuisse affamee.. CU. FQNTA[NE, trad. d'OviDE, Rernede d'Amour,. p. 8i. Mince, Menu (en parlant d'une lettre).. — I1 se y abusé, en la taisant [ta lettre hastardel trop afamee et meisgre. G. ToRY, Champ fleury, Lettresfrançoises, 72 IP.

Aframement, Action d'affamer. — Quand ils eurent esmotelé ces quatre brioches, commencerent à dire : ce n'est qu'affamement les avoir l'une apres l'autre : Han, l'Hostesse : apportez-en six dune voilée, afinqu'on n'y ail'e point si souvent. ALCRIPE, Nouvelle Fabrique, p.100. Affaner, v. Ahaner. Affaré. — Du Saphir afaré, etoele estincellante. TAILLE :MI :1NT,, la Tricarite, p. 49. — On jugera par des signes certains, Si de ce mal les chiens seront attaints... lis ont les yeux affarez et ardan.s. Noire l'on voit leur gueule par dedans. PAS-SERA :IL, Poés. franç., le Chien courant (I, 13). Affect I. État, disposition. — Les affects qui. nous appelions rlieurnatiques. TOLLET1 De l'evac, dei sang ((.14. Effet. — On pourra cercher plusieurs autres choses touchant les affectz du bled, au premier chapitre du. premier livre de la_ vertu des aliments dedans Galien. Trad. de Fouscn, 1481. des plantes, ch. 202 — Souvent on voit en nature les affects produits contre toute raison na_Lurelle comme IDin voit la neige, qui est une. eau glacee, rech.auffer la terre et garentir les bleclz de la pole e. B0E+IN, Demon., Préf. (G.). Affect 2, Familier. — Noblesse prend maintien si fantastique, Qu.e son parler semble estre contrefaict. Excés luy est familier domestique, Et fier oultrage entretient, comme affect. CRETIN, Chant royal, p. 14. — Certes je m'y attendz Par les rapporz précédens qu'on m'a faictz De tes bontez, non de gens comme affectz, Ains estrangiers. Epistre au due de Valois, p. 184. -Gens hazardeurs ont en leur regard dé, C'est sans propos, mais rescrips comme affect. Id., à Monnet, p, 265. — A vous n'est de l'entendre, Non plus qu'il n'est des neuf cieulx les effeetz. C.e sont secretz, qui ne vous sont affectz.. J. Boucnrr, Epistres morales du Traverseur, II, in-, 6. Désireux. — Lesquelz souvent ne regardent l'effect Auquel pretend celluy qui est affect De stimuler les lisans pa.sser temps. FERRY JULYor, Elegies de la belle fille, I, 2i. Affeetateur. Celui qui recherche, qui désire atteindre. Diogenes, Theodore, Senecque, Ciceron et principallement Socrates, et plusieurs autres affectateurs et amateurs de Sapience, ont desduyct pa_r plusieurs argumens que a Pame ne sert en riens en quel lieu le corps ait putrefaction. P. DE CHANGY.1 de la lemme chresiienne, III, 2. Affectation. Désir, recherche, poursuite. – Que nous soyons bien azifses de nous abstenir d'appeter une science de laquelle l'affectation est folle et dangereuse. CALV1N1 Instit., VIII, p. 4-69. -Quoy que plusieurs Payent imputé à piperie, imposture, et affectation de tyrannie sur le rude populaire. RABELms, III, — Il soubhaitoit, rien plus, veoir nostre benoist Servateur... Le tresbon Dieu congne-ust Sa syncere et rnediocre affecta-tion, ID-, PvT, Prologu.e. Ardeur. — A la mienne voIunté, que les amoureux tinssent telz propos et devises de telles >yes avec leurs amyes, pa.r telle et si grande affectation qu'ilz devisent des choses inutiles et pernicieuses. P. DE CHANGT e de l'Office du inary, 14. Affecté. Habile (cf. Affaiter et Atteté). — Quand ces ru.sez et affectez en finesses auront apostez et attitrez leurs tromperies, un tel homme est faci lement trompé, F. BIILETIN trad. de LuciEre, Qu'a ne faut croire iemerairement calomnie, 14. A,ffecteement. D'une manière affectée, avec recherche. — Et je Westime pas un homme estre amoureux, Qui farde affecteement ses beaux vers orgueilleux, En tant qu'il ne le peult pensant à sa Maistresse. GR.Evni, l'Olimpe, p. 59. — Qui prononcera. à la fin d'un mot T ou S trop affecté


ment, il tombera fort aisément sans y penser en l'affectation d'un E ferninin. E. PAsQuae., Recherches, Vill, 1. — Lettre qui est moitoyenne entre la voyelle et la consonante prononcée trop affectément en la nn d'une diction. Id., ib. Affecter. Bien disposer, orner. — Ils attifent leurs mots, ageollivent leur frase, Affectent leur discours tout si relevé d'art, Et peignent leurs de7 faux de couleurs et de tard. RECNIER, Sai. 9. Désirer, rechercher, prétendre à. — 11 accuse iceluy Antoine daffeeter la tyrannie, et de ce quil a occis ses souldars toutesfois il est tout certain que ceulx qui affectent la tyrannie nusent pa.s de rigoreuses punitions contre leurs souldars, ains los flattent et supportent. SETSSEL7 trad. d'AliPIE N, Guerres civiles, 111, 8. — Arminius affec. tant le royaulrne... suscita contre soy le peuple qui vouloit varder sa liberté. E. DE LA PLA NCHE, trad.. des Cinq premiers livres des .Annales de TACITE, L. Il, 92 vo, — Quand sçavoir promptement vouloient nouvelles de quelque chose fort affectee et vehementernent desiree... prenoient le Gozal, et par les postes le faisoient. de main en main jusques sus les lieux porter, dont Pz affectoient les nouvelies. RAB ELAIS, ITVT 2. — Pour affecter des Dieux le plus grand h.eur, Et pour avoir, ô sacrilege audace] Sou' ie mortel d'une immortelle gram Idolatré une saincte grandeur, Du BELLAY, I'llonneste Amour, 11. — Le tuteur qui n'a affecté la tutelle n'est marry quand il 't'y convient estre deposé de sa charge, E. PA.sQuiE.R., .Pouf-parler du Prince (I, 1036). — Que dirons-nous des flots de nostre Loire, Qui affectant sa part en la victoire, En rAir moiteu-x ses vagues envoya, Et pres Saumur ses ennemis noya ? RONSOIL RD, les Elemens ennemis de l'Ilyd.re (V, 442). — Pour servir à l'ambition insatiable de toy, qui abayois la papauté ; et ton frère affectant la. couronne de Na.ples et de Sicile. .REGNIEH DE LA. PLANCHE, HiSt. de l'Emre de France, I, 219. — Pourquoy, non Aristote seulement, mais la.. plus part des philosophes, ont ils affecté 1a difficulté, si ce n.'est pour faire valoir la vanité du subject, et amuser Ia. curiosité de nostre esprit... ? Montaigne, 12 (II, 246). — Estoufra-on la memoire de sa liberalité [de Manlius Capitolinus], et de ses faicts d'armes, et recompenses militaires ottroyées à sa vertu, par ce qu'il affecta depuis la Royauté, au preju.dice des loix 50.11 pays ? In., Ill, 10 (IV, 135). — D'y laisser regret et desir de moy.,. je ne Pay pas fort affecté. 111., ib, (IV, 151-152), — Il ne faut fuir les dangers, quand l'occasion le requiert, mais aussi ne les faut-il temerairement affecter. E. PasquierI Leures, Xi, 3. — Ils feront remarquer en un riche et magnifique citoyen, qu'il est pour affecter la prineipaute et le gouvernement en. une cité et Repubrique. VAUQUELIN DE LA FRESNATEi De ne croire à la 'calomnie. — Il fut quasi de inesme qu'elles de madame Magdelayne de France leur soeur, laquelle n'eust grand loisir de jouyr heureusement de la. chose du monde qu'elle avoit plus affectée, qu'estoit d'estre reyo.e, BRAN TÔM E, des Dames> part. I, Charlotte, Louise el Magdelaine de France W11.1, 12'7). — Sa reputation luy ouvroit, des lors le.s portes aux charges et dignitez, s'il Ies eust affectees. VAIR, Consol. à. D. M., C. sur la mort de son pere. — Observons donc ceste regle, de n'affecter que le but de vocation supernelle. A u.r3t-Medit. sur le Ps. 84. — On trouve estrange ceste passion pour chose dont il n'avoit point pa_rlé, comme aux négociations on. ne met point le pren-iier au vent ce q-ue plus ou affecte. 1D., Univ., XV, 10. (Dans la plupart (les exemples ci-dessus, on aperçoit très nettement, soit. le sens de désirer, soit celui de prétendee à, mais quelquefois aussi on peut hésiter entre l’un et l’autre.)

(Avec un infinitif complément, précédé ou non d’une préposition. Affecter, affecter de. Désire.r, chercher à, prétendre à — Les fiers Géants (comme on dit) ailecterent. R.egner aux cieulx, et contre mont dresserent, Pour y monter, mainte montagne mise L>u.ne sur l’autre. PIFIA ROT, trad. du liv. I de la Metamorpho$e. — En icelle verras et liras comme en ung mirouer ce que desireras et affecteras de sçavoir. P. DE CHAN GY, de VOffice Mary, 14. — De peu à. peu à grand bien on par vient Quand par labeur d’estre riche on affecte. CORROZET, Fables d’EsopE, 79, — Nous, qui. ordinairement affectons plus d’estre veuz sca.vans que de liestre, Du BELLAY, Deffence Ci I litetratiOrel I — [Empédocle] affectant de laisser l’opinion de lui envers le c.ommun, qu’il avoit esté, enlevé… à. la dextre du haut-tonnant… se jetta luimesme dedans le goufre d’/Etne. TAuuREAu, 213 Dial. Deinecritic, 175476. — J’affecte plustost voir nostre dolente. Ranime Serve des volon tez de qu.elque Prince doux, Qu’obeir aux fureurs de te5 Scythiques Lous, R.. GARNIER, Percie, 564, — Es courses Gymniques… s’il se trouvoit quelque gaillard, quelque dispos et deliberé coureur, affectant de gaigner le premier honneur. VA C, : 1Q If ; E Lui. DE LA FB.ESNATE, De ne crûire à la calomnie. Je les exhorte à l’amour de Dieu, à estre ardents, pathétiques et constans en sa cause, pour elle faire jonchée de la vie et des biens, : affecter de perdre tout pour celui qui a tout donné. Testament d’AGRIPPA. (I, 119). — N’affecte d’habiter les superbes maisons, Mais bien d’estre à. couvert aux changeantes saisons. AuniaN Tragiques, II (IV, 1M. — Une des causes pour lesquelles le roi d’Espa_gue a.ffecta de faire passer le duc de Parme au. Pays-Bas… fut pou.r l’eslongner d’Italie. Id., HiaUnù.J., VIII, 21.

Affecter que. Rechercher que.. — Je me prens fermement au plus sain des partis. Mais je n.>affecte pas qu’on me remarque specialernent cimemy des autres. MoNTAIGNE, 1E1, 10 {TV, 1.35).

Affecter. Aimer, être attaché à. — Non que je ta.nt blâmer les amateurs do la poësie, que je n’approuve bien leurs écris… pardonna.nt… à ceux qui ont donné en leurs œuvres quelque louange aux dames qu’ils avoyent aftectees, si elles le meritent. rrAHLTRIZAU, ler Diai.. du Dernocriiie, p. 14. — Chariiee… jamais ne se met. toit en telle dispute… san.s outre-passer un petit les bornes dc raison, et se mettre à courir Ia poste, tant luy estoit ceste cause 0.ffectee. E. PAS Q Monophile, L. I (II, 737), — L’empereur Commode… avoit Martia. pour la plus affectee de ses con.cubines. LOYS LE Roy, trad. des Pditiques d’ARIsToTE, V, 10, Commentaire. — Si le roy aymoit Pexercice des cheva_ux. pour le plaisir, il les aymoit bien autant pour la guerre, laquelle il affectoit fort, et s’y plaisait grandement. BRA.NTÔM Et Cap. franç., le grared roy Henry II (111> 276). Toutesfois dans son âme ne l’affecta-il point tant, ny carressa le comme d’autres ca.pitaines de.ses compagnons. In, , ib, , ite cle la Trimouille (II, 299). — Les royaux secrets qui estoyent en la ville osèrent penser et dire pour le parti qu’ils affectoient. Aubigné, Hist. Univ., XIII, 9. S’affecter. S’attacher. — Mon Fere, je vous veux complaire en. toute chose. Vostre commandement de mon vouloir dispose. — C’est parier comme il faut un debonnaire enfant Ne s’affecte à cela que son pere defend. R. GARNIER, Antigone, 1967. Je ne me suis non plus affecté à rechercher curieusernent les authoritez de beaucoup d’autheurs. TABICIIIIROT D ES ACCORDS" les Bigarrures, Préface. Affecté. Attaché., affectionné. Aucuns envieux de vostre gloire, ou trop affectez à celle d’aucuns vos predecesseurs, blasmoient en VOUS ce qu’ils deb-voient louer. SE YSSE.L, Hist, de Lobrys XII, Presrne. — Ventends (respondit Pantagruel) et me semblez bon topicqueur et affecté vostre cause.. Rabelais, 5. — Je ne VOUS pas dire qu’il faille delaisser pour cela d’estre affecté à la vertu. TAHU REAL], 2eDial. du Deumcritic, p. 172. — Il s’en est trouvé de tant affectés à l’immortalité qu’eux mesmes se sant voulu faire estimer diens. Id., ib, , p. 175. — Ils estoient mollit affectés à leurs foies persuasions. Id., ib, p. 179. — Dieu fait beaucoup pour nous avoir donné un Roi si curieux de la vertu, si vaillant à la guerre, et ensemble tant affecté aux amis de la science. Id., Oraison au Roy, — Il [Birague] estait très bon François et bien affecté à la couronne. Brantôme, Cap. franç., ie maresehal de Bourdillan. (V, 77). — il [Henry II] jura„ qu’il iroit par ses gal/ères en la mer de Toscane, et de là à. Sienne, pour voir cette ville si affectée’à soy et à_ son party. Id., des Darn.es, part. II (IX, 417). Mal affecté. Hostile. — Contre l’opinion de quelques uns mal affenez à l’ancienne Religion Romaine, qui ont osé dire, mesmes prescher en nostre France, n’y a pas long temps, que les Papes ont introduict tous les premiers le sacrifice de la Muse.. THEver, Cosin.ogr.., XII, 2. (Prononciation.) — Quant’à. l’autre fa, ute e elle est cause qu’an trouve leur langage encore plus affecté ou affetté qu’on ne le trouveroit. Il. EsTIE DiN E, Die du lang. franç. ital., 11, — A pro-pos d’Affettion pour Affection, comment font ces messieurs les courtisans, quand leur faut prononcer Affecté ? car maugré qu’ils en ayent, il faut, qua.nd ils viennent à ce mot, qu’ils le prononcent ainsi, Affecté., non pas Affeité, d’autant que nostre langu.e met differerwe entre Allecté et Affalé:encore q-ue ce mot soit pris de eestuy-là. In., ib., 250.

Affecterie, Affetterie.

Affectif. Affectueux, aimant. — Par quoy de cueur très affectif Vous logeray da.ns mon repaire, Si d’y loger avez motif, En vous traictan.t comme mon. père. Anci _Poids. franç., V, 178.

Exprimant ou excitant l’affection. — Diegue Stella… en a fait un autre [Traité de l’Amour de Dieu] grandement affectif et utile pour l’ora.yson.. StFRANÇOIS D n SA LES, Ain-our de Dieu, Preface.

Affective (subst.). A Élection, sentiment. — Je sçai que ces pensees ne vous seront pas nouvelles; maïs il faut que. la façon de les faire soit nou.velle en la presence de Dieu, avec une tranquille atten tion, et plus pour esmouvoir l’affective que pour esclairer l’intellective. St FRANÇOIS E SALES, Lettres, 230.

Affection. Sensation. — Les Cyrenaïques te’layent, que rien n’estait perceptible par le dehors… ne recognoissants ny ton, ny couleur, mais certaines affections seulement, qui nous en venoyent. MoriT.A..1c.NE, II, 12 (Hi, 359).

Ce qui affecte, ce qu’on éprouve. — Je laisse à dire les deuils, ]es maladies, et les autres aire.c-lions qui dominent esgaiernellt aussi bien sur eux que sur le vulgaire, F.. BaErniir, , tra.d. de LUCIEN, Caron, 18.

Sentiment, émotion, passion. — Le Roy Priam, par dessus les autres, lautorisa meu de voulenté aveuglee affection vindicative, inflation d’orgueil : et impatience de prospere oisiveté, LEMAIRE DE BELGES, Illustr., 11, 1. — Hercules… je ne sey queie affection men, fors pouree quil luy pleut ainsi le faire, envahist hostilement la. terre de Phrygie. Id., ib., II, 5. — Voilà pourquoy tous Ies estatz, d’un commun accord, conspirerent la damnation de nous et de nostre doctrine. ceste, affection raviz et transportez., ceux qui sont constituez pour en. juger prononcent, pour sentence, la conception qu’ilz ont apportée de leur maison. CALviN, instit., au Roy, p. viu. — Je requiers seulement que, se demeta.nt de toute folle amour de soymesrne, et de haultesse et ambition, desquelles affections il est par trop aveuglé, il se contemple au miroir de l’Escriture. ID" ibi, II, p. 53. — Ils sont retenus de mal faire, non point de pure affection d’honnesteté, ou de justice mais par ambition o-u amour d’eux-mesmes ou quelque autre consideration oblique et perverse. Id., ib., VI, p. 376. — J’ay voulu dire ces choses, pour retirer tous bons cœurs de desespoir : à fin quiilz ne renoncent point à l’estude de patience : combien qu’ilz ne soient du tout à delivre d’affection naturelle de douleur. Id., ib., XVIII, p. — liespouillez vous de toute affection humaine : d’amour, de haine, d’espoir, et, de crainte. Rabelais, Ill, 18. — Qu’on me lyse un Denmosthene Homere latins, un Ciceron et Vergile françoys, pour voir silz vous engendreront telles affections, voyre ainsi qu’un Prothée vous transformeront en diverses sortes, comme vous sentez, lysant ces aucteurs en leurs langues. du Bellay I Deffence et Illustration, I, 5. — Afin que s’il t’a-vient de. reciter quelquesfois tes vers, tu ! es pronunces d’un son distinct, non confuz viril, non efferniné avecques une voix accommodée à toutes les affections que tu voudras exprimer en tes vers. Id., „ ib., II, 10. — Je veu couleur changer, , , selon la paour et affections qu’il avoit. RA_BELAPS, IV, 2, — Ainsi s’estoient mis en armes pour plus honorablement le reeuillir sans aultre fiction ne mauvaise affection. Id., IV, 36. — La parole Gaius, parmy la force persuasive qu’elle a.voit, estoit terrible et pleine. d’affection. Amyot, TiberieLS Gracclize, 2, — avoit tous les jours ordinairement de grandes altercations en la tribune aux hareugues alen.contre d’Octa.vius, esquelles combien que l’un contestast a lencontre de l’autre M’OC u.ne vehemence d’affection, et avec une obstination extreme, si ne dirent ilz. ja.rnais Une seule mauvaise parole l’un. contre Palan. Id. ib., 10. Ma.dame, si peut juger par le visage L’affection cachée au dedans du courage, Certes je puis juger en voyant ta. beauté, Que ton cœur n’est en rien taché de cruauté. RONSARD, Elegies, pige. 1 (IV, 14). — Quelle affection peut estre plus aspre et plus juste, que celle des amis de Pompeius, qui estoient en son navire, speela.teurs ide cet horrible massacre ? Montaigne, 15 1. : e (15 77). — La haine contraire à la bien-vu.eillance est une mauvaise et obstinee affection des sujets contre le Prince et son Estat. CTIARRONe Sagesse, 3. — Ce sont farces et jeux toutes leurs actions ; Un ris sardonien peint leurs affections. AuBilurd, Tragiques, (IV, 77).

Expression d’un sentiment. — En l’aultre estoit le portraict d’un varlet qui cherche maistre en toutes qu.alitez requise.s, gestes, maintien, minois, alleures, physionomie, et affections. Rabelais, IV, 2. — Satyrus les repetant apres luy [des vers d’Euripide ou de Sophocle], leur donna tout une autre grace, en les prononceant avec un ac-


cent, un geste et une affection convenable à la sentence. Amyot, Démosthène, 7.

Désir. — Ce que je ne dis par jactance vaine... mais pour te donner affection de plus hault tendre. Rabelais II, 8. — J'ay affection tresgrande de vous donner ayde "a, mon povoir. Id., II, 9. — Oncques ne veistes homme, qui elist plus grande affection d'estre roy et riche que moy. 11 1. C'est aussi. une menterie de dire que 11011$ des tournons les cceurs des hommes d'affection de bien faire, en leur ostant la phantasie de meriter. CALvirg„ Insiii., VI, p. 400. — Si, estant adjourné, il comparoist à l'a_.5signa.tion, et deffend sa_ cause par les meilleures excuses et raisons qu'il peut, sans amertume aucune : mais d'une simple affection de c.onserver ce qui est sien en justice. Id.„ ib., XVIe p.770.— Seulement ayant affection d'empescher la mauvaistié de celu.y qui limeuse. Id., ib., p. 771. Ilz ont parlé par guayeté de coeur, et affection de reprendre leurs majeurs, plus que par recherehement de Verité. Rabelais, Ille 32. — Seigneur Dieu, saulve nou_s, Nous perissons. Non toutesfeys advieigne scelon nos a.ffecfions. Mais ta. saincte volunté soit faicte. Id., IV, 21. — NOUS sera-il licite de nous jetter parmi les pollutions de ce monde, sans que nous ayons nulle affection de nous reprirner ? CALviN, Serm. sur le Deuter., 90 (XXVII, 282). — Comme sont les effects de la vertu, lesquelz en les oyant ou lisant impriment es cueurs une affection et un zelt :..5 de les ensuyvre. Amyot, Péricks„ L — Ces propos des arnba.ssadeurs, non seulement deverent le cueur à Ilyrrus, mais aussi imprimerent es cueurs des Epirotes une grande voulunté et grande affection de faire ce -voyage. Id., Pyrrhug, 13.. — Ce qui engendroit et nourrissait ceste grandeur de coura.ge et. ceste affection -veh.ernente de. bien faire en eulx, c'estoit Caes.ar luy mesrne. Id., César, 17. — Le vray zeie de la vertu, c.'est à dire l'affection de l'imiter, ne s'imprime point es cueurs des hommes, sinon avec une singulière bienvueillanee et reverence du personnage qui en donne l'impression, Id., Caton d'Utique, 9. Eslongné de la Court, sans nulle affection De parvenir a-ux biens, je vivois en franchise. RONSARD, Poemess L. II, Discours conire Fortune (V, 147). — En quoy nostre Royne Catherine. tesmoigneroit à longues annees sa iiheralité naturelle et mu-fice.nee, si SeS MOyerIS SUIIISOient à son affection. IlvlowrAJG.NE, III, 6 (III, 398). — Mon cousin a voulu imiter le naturel dudict sieur d'Aubray.,. qui ne trouve jamais fin de son sçaiw-oir ny de ses discours, et mesmernent en un tel a_cte, auquel il a deu representer tout ce qu'il sp-voit a.iy-rec affection de persuader. Sat. Mén„, Advis de l'Imprimeur.

Ardeur, zèle. — Aux champs où ilz se devoient rencontrer par grand affection pour deffaire lun 'autre, Hz ont presenternent laissé la bataille, LE.mAinE BE BELGEs, Illubstr.„ II, 16. — Voila comment se passa son. cinquiesme Consulat apres le cruel encore prochassa il le sixiesrne plus chaudement et de plus ardente affection que ja.mais autre ne -feit son premier. Alei'OT1 Marius, 28.. SE combatirent les Thebains de coura.ge et d'affection plus grande q-ue n'estoit leur puissance. Id., Alexandre, — Caton prenant la parole d'une grande vehemence et d'une voix plus aspre et plusf,grosse que de coustume, continua ceste dispute. fort longuement, et contesta. d'une affection merveilleuse ! ID,, Caton d'Utiqu.e, 6'7. — l'en depuis bastir un cabinet soubz terre... etly descendoit tous les jours pour former son geste et sa prononciation, et pour ex_ereiter sa voix, avec si grande affection, que bien souvent y dei-flouroit deux et trois mois entiers tout de suitte. Id., Démosthène, 7. — 11 avait la voix. bonne et forte, mais elle estoit —un peu rude, et non encore bien forme et pour la vehemence et l’affection de son palier montoit tousjours et esclattoit jusques aux plus haultî tons. Id., Cicéron, 3. — Et n’y avoit celu.y en la cour, qui de gran.de affection ne se meist à l’estude des lettres et de la, Philosophie, DiO7Z 13. — Il n’y a.voit ne charge ny estai… auquel la. Noblesse pretendist avec ta.nt de desir et d’affection, qu’elle faisoit à l’ordre [Saint Michel]. Montaigne, II, 7 (II, 69). D’affection.. Avec ardeur. — Telle est la generation Cherchant, cherchant d’affection Du Dieu de Ja.cob la, presence. Marot, Ps, de David, 24. — Un advocat en parlement… plaidoit une cause deva, nt le president Lizet… et, parce que c’estoit une cau.se d’importance, il plaidoit d’affection. DES PÉRIERS1 NŒW. Réer., 17. — Vineus, Vegba, bis-tu Si j’a.y de ma. Princesse au cœur l’ima.ge empreinte ? Si sa vertu j’adore, et si d’affection Je parle si souvent de sa perfection… ? Du BELLAT Regrets, 177. dilection, C’Jroût, mode. — Messire Antoine, chaussé selon l’affection, paya le cordonnier à son mot. Comptes du. monde adventureu_x, 26. Affectation, recherche. — Pa_r soupirs redodblez, ou par affection D’un langage fardé de vaine passion. Belleau, Petites Inventions, Cartels (I, 151). — Mon langage n’a rien de facile et fluide : il est aspre, ayant ses dispositions libres et desreglées. Et me plaist ainsi, sinon par MOCI jugement, par mon inclination. Mais je sens bien. que pa.r fois je m’y laisse trop aller, et qu’à force de vouloir eviter ! l’art et l’affection, j’y retombe d’une autre part_ MONTAR ; NE, II, 17. — Je veux que toute damoiselle le trouve [le gentilhomme] d’une grace asseuree et douce, sans toutesfois aucune affection. FRANçois D’AmBoisE, Dial. et Devis des Damoiselles, I, 136 vo. — Jesus Christ nous oommande de nous chastrer pour le Royaume des cieu.x, et nou.s arra.cher les yeux s’ils no-us scandalisent. : F3. Il fuL respondu que ce sont manieres de parler pleines d’affection : et que Leontius Evesque de Laodicee, pour l’avoir faict actuellement, fut. pu.ny en PE’glise. BOUÇUETi 19e Seree (III, 11n). (Prononciation.) — Estant à Ia cour j’eusse pron.oneé Aficition ear la plus grand’part des courtisans prononce ainsi, Atiettion et Affettionné. — Verden hien, c’est la pronontiation Italienne qui est en vogue. II. ESTIENNE, Dial, du. lang, franç. ital., 2119. AffectionnemeDt> Avec ardeur. Les joya.ux, heritages, in autres richesses, avant qu’estre possedees, sont affectionnement desirees, m.ais non encore a.y.mees. Pori Tus DE TYARD, trad. de l’Amour de LiRoN FIEBElEti„ Dial. I, p. 2. Plus outre encor pour vous faire service J’iray, Madame, affectionnément. JODELLE, ks Amours, S. 15. Instamment. — Je priay lors affectionnément de se déporter de cette opinion que festoie Uri jellTie homme qui commençois de pousser ma fortune, et ne m’y voulust fai.re aucun obstacle. E. Pasquier, Lettres, XXII., 12. — Estant donc arrivé au logis de la duchesse de Beaufort où l’on attendoit le Roy, deux Gentilshommes de marque le prierent affectionnement de remonter à cheval pour la fureur où le Roy estoit contre luy. Aubigné, Sa Vie à sesenfanas (I, 68). Affectueusement, vivement. — Et serois digne d’estre couché a.0 chapitre des plus ingrats qui furent oncques, si en deffaut de Peffect, pour le moins je ne vous en rernerciois affectionnément par lettres. E. Pasquier, Lettres, 113. 8. — je. vous remercie affectionnément des vers par vous Caicts en mon honneur, ib., XVIII, 8.

Affectionner. Affecter, émouvoir, pénétre.r de tel ou tel sentirnent. — Le tout representé si vifverrient qu’en le lisant nous MIS SeritOrIS affectionnez. comme si les choses n’avoient pas esté faictes par le passé, ains se faisoyent presentement. Amyot, Vies des hommes illustres, Aux Lecteurs, — La vertu… rend l’homme qui la cognoit affectionné de sorte, que tout ensemble en treuve les actes beaux et desire ressembler à ceulx qui les font. ID" Périclès, 2. — [Lysandre] s’estudia de les rendre encore pirement affectionnez envers Callicratidas. Id., Lysandre, 6, — Si se trouva la commune troublee de ce meurtre, et les Chefs des deux parts diversement affectionnez. ID, Cajus Gracchus, 13. — La langue affectionne les personnes et Ies contraint à aymer. E. Pasquier, Colloques Amour, 2 (11, 797).. — Le jugement de nostre conscience nous porta.nt tesmolgnage au contraire, empeschera que telles louanges ne nous affectionneront, ny ne nous attain-, diront point a.0 vif, el. consequernment le flatteur ne nous en pourra. surprendre. Amyot, Comment on pourra discerner le flo.tteur d’avec l’amy, 12, — L’amie selon qu’elle est affectionne° dispose et altete aussi le corps. Id., Propos de table, V — Le plus gentil moyen d’y parvenir [à assujettir les sauvages]… est de s’amommoder à leurs ligues et partialitez, querelles et inimitiez, selon qu’on les verra affectionnez vers quelque peuple leur ennemy. THEVET Cosmogr., XXII, 5.— L’aine. selon qu’elk, est affectionnee, d’ennuy, ou d’en-vie, ou d’avarice, altere le corps de l’homme, BoucfiEr, 17e Gerce (11I, 164).

Désirer, chercher la obtenir. — Poursuivant ma pointe, luy remonstra.y qu’estant Prince qui altouchoit la_ Couronne de si prés. n’avoit que trop de grandeur, sans en affectionner d’autres par ces voyes extraordinaires. fil. PASQUIER, Lettres, XII, 2. — Combien qu’il feust jeune et fils de Roy, consequermnent que par un bouillon de son aage, il deust a.ffection.ner la couronne, toutesfois il fui. tant retenu aprés la mort du Roy Robert son pere, que Raoul Duc de Bourgongne son beau-frere a.yant esté esleu Roy, il ne fit jamais contenance de s’y opposer, Ire., Recherches, VI, — Le Chancelier voyant que le Roy affectionnoit la, condamnation de leur prisonnier, commença de se roidir contre son innocence. Id., ib., VI, 9.

S’affectionner. S’attacher, s’obstiner. — Ce sont les Climats qui par influences celestes donnent ioy à la. Terre, à laquelle on ne doit s’affectionner à faire porter autre ch.ose que ce qu’ils luy perm.ettent. O. DE SERRES., Th.éâtre d’Agric., I, 4, Où les froidures regnent trop longuement et trop violemment, ne faut s’affectionner’à_ planter la Vigne, laquelle n’y pourroit venir. Id., ib, , III, 2. — Le roy s’affectionnoit et s’opiniastroit à ce siege, B RArerÔ >Er, Cap. franç., le roy Charles VI/I (II, 321). — Les impérialistes s’affectionnoyent à la guerre contre le Turc, AxiBirGbrÉ, Hist. Uni’e., I, 13.

S’affectionner de. Se prendre d’affection, d’amour pour. — Outreplus l’amoureux soy mesnle s’abandonne Et se baille à celuy dont il s’affectionne. An, JAMTN,.Difference d’Amour et de Mars. —Si je ne voulois Vayrrier, et si je ne pouvois m’affectionner de toy. N. DE MorcrREui, ler Livre des Hergeries Journ, IV, 187 r°. — Elle s’affectionna tant de sa sœur, que son amitié se transmuen amour. BEROALDE DE VERVILLEI Voyage des Princes jortunez, p. 238. ce Roy s’affectionna tant de luy qu’il le fit son intime arny, grand chambellan et premier de son conseil. ID, , ib., p. 1110. Affectionné. Animé, excité, ardent, zélé, désireux. — Paris Alexandre… feit beaucoup de ruses pour evi ter la mort, laquelle luy estoit apparente. Mais le fier Hector, tant affectionné que rien plus, ne le laissoit nulle part entre seurté. LEMAIRE DE BELGE, I1 fr., I, — Il les admonesta de ne se rnonstrer pas moins affectionnez à prendre les armes, et à combattre pour la chose publique, que faisoit l menu populaire. A rie YOT, Coréolan, 7. Le pins diligent et le plus affectionné de tous les ouvriers qui y besongnoyent tumba d’a.dventure du hault en bas, Id., Périclès-, t — Si pa, ra, vant il y a.voit eu. aucun des Corinthiens froidement affectionné à l’entreprise de ce voyage, ilz y furent adonc tous eschauffez par le courroux qu’ilz conceurent à l’encontre d’Iceties. Id., Timoléon, 7. Demetrius… se vint joindre à son pere, lequel il trouva plus courageusement animé et affectionné à ceste guerre que son aage ne portoit, Id. perdeiriÉt.91 28. — Tous estoinct affectionnés de venir au combat les premiers. MoNLUG7 Comment., L. I (I, 180). — Ilz n’estoient pas si devotieux en leur religion qu’ilz ne feussent plus affectionnés à gaigner ledit bien qu’ilz plaidoient. ID, , Lb., L. VI (Ill, 92). — Il me refusa tout à plat, et de tant que je me montrois affectionné à avoir son secret, de tantp lus il faisait le rencheri. AMBR. PARJ, XX’If 32. — Quand nous aurons monstré comme d’autres Estats se sont acereus et redressez par elle [la concorde], on sera beaucoup plus affectionné à la mettre en eKecution. LA No uE, Dise. pot. et mil., p. 57. — Je suis fort affectionné de sçavoir. BEROALDE DE VERVILLEs Voyage des Princes foriunez, p+ 272. Affectivement. Sentimentalement. L’amour est le principe par lequel nous vivons affectivement ou moralement. St FilkNçois n rSALE.s, Amour de Dieu, L. VII, Ire rédact. (V, 450. Affectueusement. Avec zèle, ardeur, empressement. — Nous sommes esmeuz par nez miseres à considerer les biens du Seigneur, et ne pouvons pas affectueusement aspirer a luy, devant que nous aions commencé de nous desplaire du tout en nous mesmes. CALVIN, 1 netit., p.1. Je ne pense qu’aucun affligé sonbzhaitast si affectueusement vengeance de ses ennemys. A. SEV1N7 tract. de BoceAcE, le Philocope, L. I, 18 rn. — Elle desiroit tres affectueusement trouver le chemin pour devaler à la region des mortz, si quelqu’un luy vouloit faire ce bien, que de la deiivrer de sa vie, en la perçant de quelque ferremen t.. AmY0T5 Hist. L. VI, 6 v°. — Ily avoit long temps… que la gloire des taictz renommez de Hercules luy avoit secrettement en flammé le cœur, de maniere qu’il ne faisoit compte que de luy, et escoutoit tries affectueusement ceulx qui alloyent recitant quel homme c’estoit. Io., Thésée. 6+ — Pericles procura fort affectueusement qu’il Fust ordonné par le peuple, qu’au jour de la teste qui s’aelle Panath.enea, Ion Gelebrast des jeu ; de pris d ppe M usique. Id., Périclès, 13. Le peu le nie le incontinent reprit les armes, monstra.nt avoir bonne envie de iulx faire que jamais, et d’obeïr aux magistrats affectueusement en ce qu’ilz leur comman.deroyent pour la guerre. Coriolan, 7. —Bandius… ne faillit pas à entre l’un de cculx qui phis affectueusement fa.vorisoyent aux affaires de Hannibal. Id., Marcellus, 10. Le gouvernement que Scipion avoit si affectueusement quis et prochassé en Hespagne, luy diminua plus sa gloire, qu’il ne feit celle de Caton. Id., Caton le Censeur, 11.— Il n’y en eut pas un qui ne s’allast présenter fort affectueusement pour se faire enrouler. Id., Agésilas, 1 7. — Il (Caere.] avoit la façon d’un homme qui prie humblement et affectueusement. In., Marcus Brutus, 16. — A Rome il y a des personnes qui… s’addotineut à achetter affectueusement des monstres en nature. I D., de la Curiosité, 10. Instamment. — Ce roy le voulant despestrer d’une infinité de procès, il le supplia fort affectueusement de luy en laisser au moins vingt-cinq Ou trente pour ses menus plaisirs. H. EST I E N N ; ApoL Four er, , ch. 17 (I, 328). — Dont je fus fort esmerveillé, et luy pria, affectueusement de me dire le secret. Am n I. PARÉ, XIX, 35. — Alors je le priay bien affectueusement m’en vouloir donner la description.. Id., XXV, 32. — Il me vint trouver tout chancelant en ma tente… et nie pria affectueusement de le penser. Id., Voyage de Parp ign ar. Attentivement. — Toutes les entoiles apparoissoient au ciel et celluy cordelier les regardoit moult affectueusement. NrCOL, 31..S DE TROYES, Grand Parangon, 43. — Quant il n’y auroit autre occasion que ceste derniere, elle seule deus, bien convier les Princes à lire souvent et affectueusement les livres où sont escripts les faiets Heroïques des sages et vaillans hommes, mesmement des Roys qui ont esté devant eulx. Amyot, Vies des Hommes illustres, Aux Lecteurs. — Il kit seulement semblant de regarder affectueusement l’un de ses anneaux, et de le bien considerer. Id., COrnineni i l lao refréner cholere, 14. Affectueux. Qui émeut. — La phrygienne entre les harmonies a telle vertu, que la nutte entre les iristrurnens estans les deux concitatifz et affectueux. Lors LE Rov, trad. des Politiques d’ArusTort, VIII, 7. Empressé, ardent.. — Le Prince Sophy se monstre tresaffectueux à pourchasser la destruction de la loy de Mahometh, qui est lexaltation de la sainte foy catholique. LEMAIRE DE BELGES, Hist. de Sera Iman I 11 (III, 217). Affené. Rempli de foin. Au fig. repu. Quand j’ay bien à poinct desjeuné, et mon stomach est bien à poinct affené et agrené, encores pour un besoing et en cas de necessité me passe-110375 je de dipner. Affermer 1. Convenir, s’adapter. — En ce propos peuit servir et afferer la collocution d’Alexandre… et de Porus. BuD É, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, Cil. 50. Qui convient, adapté. — Luy mesme, transvolitant la doulce Normandie.,. fi aict en maintz lieux sa semonce amoureuse, délaissant à plusieurs orateurs et poètes un dixain bien afferé audit propos. P, Du VAL, dans le Théâtre mystique, p. 88. Afforer 2, (Emprunt pédantesque au latin afferre,) — La Roche Thomas. avoit falot mettre pour son disner seulement un poulet rosty, q-ue sa chambrière luy apporta entre deux platz. Il luy dit tout joyeusement : Qu’est-ce que tu. m’affères là, Pedisseque. Tuas PÉRIERS5 NOW.), Réer., 14. Sa chambrière luy porte son disner. La Roche_ Thomas lu y demande, selon sa coustume c’est qu’elle afféroit. I n., iii.

Afferir. Convenir. — Par lesquelles : ckeSes il Ir appert comment ceste vertu d’Urbanité, ou Courtoisie, est convenable et bien se.a.nt… a x Princi.es Princesses,.. Et comment au contraire ces deux extremitez vicieuses affierent mal à gens de court. LEMAIRE DE BELGES, la GO ilr0.11 Alargaritique 10&). ni ussuis, vous suivant en tous lieux Pour vous seniondre, et vous persuader Ce que je sçay qui vous affiert le mieux, ID-5 Concorde des deux Langages, I 011, 120). — Es guerres a eu Iousjours trois excellentes choses et qui bien affièrent à parfaict chevalier a_ssault de lévrier, deffense de sanglier et fuyte de loup. LE LCFY AL SERVITEU R, Hist. de Bayart, 66.. • Lors je considera_y que à Prince de liault esprit haultes choses affierent, et tant ne me flay en mes propres inventions, que pour vous trop basses rie les sentisse. MArewr, Ale Roy t-nuchant Mettunorphose. Tel est. vestu de cap Fe hespanole, qui en son couraige nullement aftiert à Hespane. Rabelais, Prologe. — Mentir c’est fait d’une aine vile. Dire vray c’est chose gentile Qui ailiert au cœur généreux. Baïf, Mimes, L. I (V, 160). (1 rn personnel.) Il affiert. Il convient. — Depuis que femmes sont clergesses Plus qu’il n’atriert à leur nature, IL sont folles et vanteresses. °RI riiUORE, les Folles Entreprises (1, 8•). — Et aussi nalTiert à homme de Royale vocation muser si parfond en literature. LEDIIAIRE DE BELGESs 11iu, str 3L — 11 afflert aux amys Et. serviteurs jamais ne celer rien A leurs aymez, soit de mal ou de bien.. MATIOT.„ Epistres, 19. — Point ne pleura (car il n’affiert aux Dieux Mouiller leur face avecques larmes d’yetilx), ID„ Liv, II de la Metamorphqse, — feiz tendre filletz et autres garnymens de chasse… comme il a.ffiert de faire pour prendre loups. MAS HICE SCEVEe la Deplourable Fin de Flamete, 38. — lip1è dorique Charte eIr aparance, Comme il afiert au Roy de France. Montre Henri Duc valeureux.. Baïf, Poemes, L. IX, A sort livre (II, 450). — Comme il n’affiert qu’aux grands Poe tes d’user des licences de Part aussi niest-il s.upportable qu’aux grandes aines et illustres de se privilegier au dessus de la cous-turne. MONTATGE7 il 25 (il 188). — Il n’atilert la grandeur du sujet que je traitte, de faire amas de choses controuvees, pour resjouir et contenter l’esprit du lecteur. FAUCHET, Antiquitez, II, 13. Affermabie. Qui peut être donné à ferme. Touchant aux [’raines, rien n’y a-il plus affermable qu’elles, pour le peu de soin qui leur est requis. 0’. D E SERRES, Théâtre d’Agric., I, 8.. Cela s’entendpour les biens qu’on. peut commodément tenir à sa main, non pour les autres, lesquels la difficulté du rani rient rend pour janiiai.s affermables. Affermative (subst.). Affirmative. — De-là continuant le fil de son discours, il deduit le pour et le contre de la mort des Roys, et enfin ferre sa question sur l’a.fferrnative, et soustient qu’il est. permis au sujet de tuer son Roy, regnant d’autre façon que celle qu’il propose. E. PAsQuiEit, Recherches, III, 45. Afferme. Action d’affermer. — En cas d’afferme, que le seigneur accorde avec son fermier du prix du revenu de son bien, en deniers, fruiets ou autres choses, comme il verra le meilleur. O. n E SERRES., Théâtre d’Agric., 8. Fermage. — L e comptable de Bourdeaux s’estoit mis a la traverse, disant que tout cela devon estre comprias en son afferme. MONLUCi COML. VI (III, 168). Affermer 1. Affermir. L’ouvrage ainsi dressé, ilz jecterent solives au travers, et en belle disposition les a.justerent sur le cordage, auquel ilz les affermerent. SA_LiAT, trad. d’IIgirionoTE., vI I, 36. — Et affermant contre terre les pas, Et roidissant les muscles de ses bras, Enflant d’ardeur les veines du visage, Mist les deux mains dessus l’arbre sauvage A dos courbé, et bien qu’il tint beaucoup, Il Panacha tout. net du premier COUP. RONSARD., Poemes, L. I, i (V, 124). Le quint. medeein as eure „. que la poudre de coloquinte, meslee avec sel et aluyne, gueris.soit le mal des dents, etque son jus attiedy avec 1.Tn-aigre, affermoit les riens qui branslent. Guru, BouCHET, 2 7e Seree (IV, 187). — C’estoit… afin qu’à la lueur les soldats marchassent mieux, posassent, mieux leurs pas, et appuyassent et affermassent mieux leurs es celles. Brantôme, Cap. estr., marquis de Marignan (I, 25n). Affirmer. — Aucuns historiens afferment, que ledit Zoroastres… rut homme de merveilleux engin. LEMAIRE D C. BELGES, Iiiustr., I, 6. — C’est celuy’qui afferme Qu’il ouvre Enfer, quand il veult, et le ferme. MAR.OT, l’Enfer. — Estimez vous que la peste vienne de sainct Sebastian ? — Ou y vrayement (respondit Lasdaller), noz priescheurs nous l’afferment Rabelais> I, 45. — Je luy nie ; mais fort et ferme Tousjours le maintient et afferme. DES PÉTURBS, rilndrie, I, 1.— Christ afferme que telle doibt estre Pespreuve.’nad, au Roy, p. xi’.— ainet Paul… afferme que Mo se a icy parlé de la doctrine de l’Eva.ngile. Id., ib., II# p. 103. — Tous… afferment qu’il nie est ainsi praedestiné des cieulx. R ABELAJSe ! IL 2$. — Pantagruel nous affermoit estre le manoir de Arete (c’est Vertus) par Hesiode descript. Id., IV, 57. — Ne desprisez… la sentence d’Homere affermant toute chose prendre naissance de l’Ocean. Id., V, 25. — [Julius Procalus] afferma par les plus grands et les plus ai ri ts sermons qu’on sçauroit faire, qu’il avoit rencontré Romulus en son chemin. AmYoT, Romulus, 28. — Les autres affermoyent avoir veu des figures et images d’hommes armez. Id.., Thémi.5.t.ock, 15, — Titus Livius n’a_fferrne pas que la desconfiture Fust si grosse r mais il dit bien que celle rencontre apporta grande gloire à Marcellus.. Id., MaTeelha, Ii, — Hien du haut Ciel le Destin rie propose., Que par effect ne le donne à cognoisIre : En vous blessant un peu Je bras senestre, Telle blessure afferme quelque chose. Ro iiisARri, Sonnets à die. personnes (Il> Clytomachus afferrnoit n’avoir jamais sçeu, par les escrits de Carneades, entendre de quelle opinion il estoc L. MONTA.UNE, I I, 12 (II, 246). — Peu de gens faffient, notamment aux choses maIaysées à persuader, d’affermer qu’ils Pont veu. III, 11 (IV, 15Z — Il eut un fils rnasle, duquel il affernioit les ducs de Lorraine estre descenduz. Sait. Méo., Harangue de M Aubray (p• — Tu sÇais que Massinisse affermait au partir Que rien de mon amour ne l’eust sceu divertir. Mo NTCHRESMEN, la Carthaginoise, V (p. 154), Voyant l’Escriture affermer une chose d’un cos te et la nier de l’autre, on ne doit pas entendre la negation absolument, mais seulement avec quelque condition. St FRANçois DE SALES Serm-ons autographes, 42 (VII, 314). S’affermer. S’affermir. — Là voyons les deux bandes fremir, et soir affermer pour bien eambatre, RA13ELAIS, V, 24, — Tu sernblois le plus haut de tes grands monts de Foix, Qui nuict, et jour batu, s’afferme sur son poids. Du BARTÀS, Cantique de la eJietoire Ifyry,

Le verbe dépendant d’affermer se rencontre au subjonctif. Platon afferme en ce dialogue, et au premier des loix, que Minos et Rhadamanthus ayant este les plus anciens egis ateurs des Grecz, Loys le Roy, trad. des Politiques d’Aristote.

Affermer (subst.). — C’est un refus, qui asseure et afferme ; Un affermer, qui desasseure et nie. Melin de Sainct Gelays, Poesies, I, 83.

Affermer 2, S’affermer à. Prendre à ferme. Fig. fréquenter assidûment. — L’annee apres, 1579, les eaux furent, rendues bonnes et douces, ca.use que l’annee fut pluvieuse . . . mais parce que le vin n’estoit pas cher ceste annee-là, comme la precedente, on ne s’afferma gueres aux puits et fontaines. Guil. Bouchet, 2e Serec (I, 68). — Nostre beuveur d’eau . . . va dire à un sien voisin, que demain matin il ne faudroit d’aller mettre aux fontaines et aux puits de beaux bouchons de lierre, et qu’il en seroit le fermier . . . Toute telle apparence que vous trouverez au lierre . . . soyez seur de la rencontrer en la vigne és vendanges suivantes. Ce qui nous servira, ce disoit le voisin au beuveur d’eau, pour nous empescher de nous affermer à vos belles tavernes, faisant provision de vin durant la bonne vinee, encontre la mauvaise, Id., ib., (I, 81).

Affermir. Cicatriser, — Voicy le bea.0 tresor, qui n’a point et n’aura son semblable en l’Eglise de sainct Marc. C’est . . . celuy qui pourra guarir et affermir vos playes. Trad. de Folengo, Merlin Coccaie, L. IX (I, 245).

Afferrer. Afferrer le port. S’y attacher, jeter l’ancre, — Par maint orage ay secouru fortune Pour afferrer ce Port tant desiré. Maurice Scève, Delic. 39.

S’afferrer. S’accrocher. — Au troisième abord et combat, les petites [galères] vindrent de front pour s’investir et s’atterrer rune à l’autre. Brantôme, Cap. franç., le grand roy Henry (III, 255).

Affertiler. Rendre fertile. — Que le Nil dégorgeant sos nourricières eaux Dans le sein de Tethys, par sept larges canaux, N’affertile, bourbeux, du limon de son onde, L’Egypte quo ton sang laissera plus feconde. R.. GARNiSR, Poreie, 137. — Si tr011sjOurS les cousteaux, rneurtrierement trenchans, De nos corps moissonnez affertilent les champs. Id., ib., 890. — Et ne feront les Dieux.„ Que les bonis Senateurs, qui aux Libyques plaines Et aux champs Espagnols, in domtez capitaines, Gardent l’espoir Romain, affertilent les ch.arnps Des ennemis domptez par leurs glaives tranchans… Cornelie, 645> — Dieu te gard, saincte Paix, Qui repais —De ton miel la terre et l’onde Tu e.s l’effroy des meschans Et les chans Affertiles mieux fmonde. P. MATTHIEU, Anzan, Vt p. 124.

Affessiner. Tasser. — Puis aprés que l’on voit l’herbe estre assez fanée, Et que sa verdeur est en bon foin retournée, Le plus fort de la troupe en un 1..a.s l’emmulant, Pour l’affessiner aux pieds le va fo-tillant, G A U.0 RET, Plaisir des Champs, l’Esté, les Foins.

Affessy. — Le pareil advient au cerveau . . . car, estant de sa nature humide et froid, après qu'une forte et longue imagination y a attiré la chaleur des esprits, il se ressent d’une telle emotion ; et lors, quelques fois aydé des vapeurs qui sont montées aprés le repas, quelques fois par le moyen de la bile froide, laquelle y est attirée, comme il advient aux hommes melancoliez, ou bien affessy de soymesmes, il vient à rechasser les esprits contre bas vers le cœur. Cholières, 1re, Ap. Disnée, p. 32.



Affetardir, Amollir. — Ceste maladie l’a tant affetardy que tout le monde l(abhomyne. Palsgrave, Esclarc., p. 631.

S’affetardir. S’amollir, devenir paresseux. — Ces communs belistres se affetardissent tout à propos. Palsgrave, Esclarc., p. 625. — Fy, que tu t’es affetardy depuis que je te congnus premier. Id., ib., p.. 775.

Affeté. Ce mot parait être une variante tantôt d’affaiié, tantôt d’affeca. Il n’est pa.s toujours possible de discerner a_uquel des deux il convient di. le rattacher.. Voir Affaiier et Affecter. Joli, gracieux. — Jamais tu n’y aii.rras que hien. La femme dira « Mon fallot, Mon affetté, mon dorelot, Mon petit cueur, mon petit foye. » Sottie’g, Ill, 143. — Le rnary… devint amoureux de ceste charnbriere, jeune, affetée, et gra, ssette. Comptes da Monde adventureux, 6. — Le chaperon approprié. mistement en sa carrure De sur Ia polie voulturo De son petit affeté front. Baïf, Passetemps, L. I {IV, 220). — Leurs robes fort. courtes… rnonstrent à plein leurs belles jambes et belles grèves et leurs piedz affettez et bien chaussez, BRANTICuilE des Dames, part.. II (IX, 323-324), Habile à parler. — Ny n’entroit en leur païs aucun affetté rhetoricien pour enseigner à finement plaider. AriprvoT, Lycurgue, 9. — 0 comme elle est fine freteef 0 qu’elle a la. langue affelee ! Et comme elle a. donné son cas Au Capitaine Taillebras I Baïfe le Bra9e, IV, 4. — Mon Dieu quelle lanFue affeteo, Comme elle parle, elle dit d’or. Belleau ? la Reconnue, I, 3. — Les Atheniens toient à choisir dt :, i deux architectes, à conduire une grande fa.brique ; le premier> plus affeté, se presenta avec un beau discours. Montaigne, I, 25 (I, 210).

[Langage] habile, éloquent. — Des advocatz chanceliers ont esté Par leur parler bien propre et affeité. DelAno. E NAV., Dern. Pi9é3„ les _P’risons de la Reine de NaP" p. 161. — Ne te laisse tromper à. l’affetté la_nga.ge De plus jeune que toye mais excuse par rage Le peu d’experience et le peu de raison. AUBIGN É, le Priintein, 9e Ili 17 (III, 107). Affecté, recherché. — Pericles… prit… une grandeur et hautesse de courage, et une dignité de langagre, où il n’y aTy-roit rien d’affetté, de ba.s, ny do populaire. ArioiroT, Périclès, 5. — Ce langage est par trop affecté, el tel qu’on le peut bien aussi a.ppeler arfetté. — Vous orrez do.nc souvent en la cour du langage que vous jugerez estre affecté et affetté. — Peut estre que mon jugement se trouvera bon, et qu’il ne se faudra esbahir si ce Ia.ngage est affetté, sortant des la.ng-ues affettees. EsrIENNE, niai. du. lang. franç. ital., 11, 125. De tout temps j’ay apprins de charger ma main et à cheval et à pied, d’une baguette ou d’un haston jusques à y chercher de l’elegance, et m’en sejourner, d’une contenan.ce affettee. MCINTAIGNE, II, 25 (III, 97)1. — C’estoit quelque façon de chaussure qui coureit de ce. temps-là, qui estoit par trop affettée, et peu séante aux prudes ferrariCS. Brantôme des DaineS, part. Il (IX, 311).

Raffiné. — Les plus affetez et delicatz se perfumoyent tout le corps bien trois ou quatre fois par jour. Montaigne, I, 4.9 (I, 40.7).

Qui cherche à séduire, apprêté, disposé pour séduire. — Ton afeté regard. sçait si bien m’attirer, Qu’à grand peine je veux ma veue en retirer. Rivaudeau, Aman, V (p. 124). — Et ses yeux atrayans [de la Voluptél, qui çà et là branloyent, D’un regard afetté sans fin etinceloyent. Baïf., Poemes, L. (II, 413), — N’imitant celles-là, qui par lascives danses, Par regards affettez, par prodigues despenses. Des hommes de bort lieu se pensent faire aimer. Du Bit RTA s, L. IV. Celie qui craint de rire devant son mary, ou de faire quelque autre gayeté, de peur d’estre estimee allettee et effrontee,.4iLmY0T, Preceptes de mariage, 24. — „Pay une. Fille éventée, affetée, éfrontée. In" DES ROCIIES, Secondes Œupres, Dial. de Placide et &verbe. — Si quelque autre atettée en sa douce malice Gouverne son œillade a.vecq’de Partifiee, J}ayme sa. gentillesse. REG N I E Sat, 7. Encor’seroit ce peu si d’amour emportee Je n’avois à. son teint. et sa mine afettee, Leu de sa pa.ssion Ies signes eliTidans, (.. : ue l’amour imprimoit en ses yeux trop arclans. Id., Elegie zelotypique. Trompeur, fourbe, perfide, méchant. — Cy devant, Davus, ravois peur De toy, que fusses un trompeur, Comme on voit de ces serviteurs Assez affetez et menteurs, DEs PÉRIERS, Andric, III, 4. — C’est l’ordre general De voir une affettée Se trouver mieux traittée Qu’une ayant cœur loyal. MELis DE SAINCT GRLAYS, Chansons,. 3 (IL 221). Ils ont des la.ngues affettees, Aussi perçantes que poignards. TH, DE BÈZE, —PS, de David., — Et quoy ? ne crains tu point de me faire e.sprou ver Les abois mesdisans d’une langue affetee… ? P. DE CORNUe tEuv. poei, , p, 97. — Depuis qu’une langue afetee Une fois est envenimee, Impossible est de lieviter. Id., ib., p. 121. Aftettement. Gracieusement. Et prenions pa.r dessus tous très-grand plaisir leur voir porter leurs ja.mbes si gentiment, et démener et fretiller leurs pieds si aliettement que riens plus. D’UNTÔME, des Daines, part. II (1 321). Afetterie. Recherche de grâce, d’élégance. — Toute telle bande des I’dusiciens et min]stres des volu.ptez de l’Asie, qui surpassoyent en affetterie et plaisanterie les autres telles pestes, qu’il. avoit amenez quand et luy d’Italie, se glisserent en sa cour. Amyot., Anteine, 24. — Cynea.s…, n’y gaigna rien par ses présens envers les hommes et envers les fem.m.es, et encores moins par ses affecteries et beau langaige. L7HOSPITAL5 Reforen. de Justice, V1 (V, 2, 23). — Qu’elle ne parle point… si lentement qu’il semble qu’elle s’escoute, et qu’elle cherche quelque aftecterie en son langage et en sa. gra.ce. FRANÇOIS D’AMBOISE, Dial. et DeQis d-es Damoiselles, Il 81 ro. — Si elles les nient [les louanges qu’on leur donne], c’est avec. une telle mine et affecterie qu’il semble qu’elles veulent convier les personnes à. en dire davantage. Id., ib.> 83 vo.. — Voila les singeries du monde, non vrayernent telles qu’avez voulu figurer aux femmes, qui ne gisent qu’en quelques affecteries par nous recherchées pour complaire aux hommes, qui par leur puissance ont empieté une tyrannie sur nous, E. PAsQuip.n, Lettres, XVIII, 3. Déguisement de langage, paroles trompeuses. [Aristidesi estoit froit, reposé, consta.nt et arresté, qui pour rien n’eust devoyé du droit sentier de la justice, et n’eut usé de mensonge, d’al fetterie ny de tromperie, non pas en jeu seulement. Amyot, Aristide, 2. — Il [Philippide] n’estoit point fascheux, ny entaché de curieuse affecterie de cour. DeiiieteiuS„ 12. — Le magistrat_ clorra l’oreille aux menteries, affecteries, palliations, desguisemens des advocats. L’Hom-.Reform, ka Justice, VI (V, i06),

Affeuage. — Ce mot Affeu.age (pour lequ.el aucuns disent Affouage est de même forme. ESTIENNE, Diai. lang. franç., ital." e 325.

Affeuhler, v. Affubler.

Affeublir, v. Affoiblir.


Affiance. Confiance. Le bon sergent en luy print alliance, Et luy livra, sans nulle deffiance, Son bocqueton, son enseigne et sa verge. Bo uRD1GN.É, Pierre _Faifeu, 19.

Affiche. Piquet. — Ils trouvent, au logis, leurs conmpagnons levez, L’un pliant —un pannea.u, l’autre qui, d’une aiguille Propre pour cest effect. paib endroicts le L’un les affiches faii, bref, avecques grand soin Tout.se trouve apprestu dequoy 1’011 a besoin. Gauchet, Plaisir des Champs, le Printemps, Chasse du Renard.

Affixe — La lettre consone servant, d’ordinaire de composition et d’affiche a.ux noms primitifs liebrieux. LE LovElt, Hist, des Spectres, VII, 8. Cf. A/Pz e.

Afficher. Attacher, fixer. — Les indulgences tirent de l’armoire du Pape la grace de Christ en. certaine mesure, et l’a.ffichent à plomb, parchemin, et certain lieu. CALVIN, InStiÉ.„ V, p. 384.. Il nous fault donner de garde, que T10115 ne tombions en un autre erreur prochain : en lisant ce que les Anciens pour amplifier la dignité des Sacremens en ont honorablement parlé : tellem.ent que nous pensions quelque vertu secrete y estre annexée et affichée.. Io., ib., X, p.. 51)5. — Fay moy d’amour le saint temple aprocher, Et dignement paroy afficher De mon repos le travail pardurahle. lits AUTELS, Amoureux Repos, Invocation. — Lon rie sçavoit qu’estoient devenues les armes qui estoient affichees et pendues a.0 temple d’Hercules à Thebes. Amyot, trad, de DIODORE XV5 Qui prendroit un seau pour l’afficher à une letre où il n’y eust rien cleda.ns.„ voilà une fausseté digne de mort, CAI.V[N, rEpilre aux Ephesien.e, 12 (Ldf 393), — Il traitte„, des corps superieurs qui sont celestes ou affichez aux cieulx„ Loys LE ROY1 d’Aristote ct de ses œuvree, en tête de la tra.d. des Politiques d’AnTsToTE. — J’ai veu, dit-il, 1102 guidons Aux temples Puenois en dons Affichez. LL : c DE LA PORTE, tra.d. d’IloR.AcE, Odes, I 1115. S’afficher. S’attacher. — Cependant que je m’affiche ici ou là., je suis autant destourné de Dieu. Nous voyons donc qu’il faut coupper tous ces cordeaux qui nous retiennent. CALVIN, Serm. sur le liv. de I obi 49 (XXX111, 612), — Ceux qui disent, Je croi, et cependant n’ont point de Gertitude de la vérité de Dieu, mais seulement quelque phantasie : il est certain qu’ils sont comme ensorcelez de Satan, s’ils s’affichent (comme on dit) à cela., Id..5 ib., 98 (XXXIV., , i5). Affieheuse. — Cette mauvaise la n’est pas plus brave que vous, mais ell’est plus a.fficheuse, perverse, surprenante et opiniastre. St FnAreçols DE SALES, Lettres, 1006. Afficque, Afficquet, v. _Affique, Affiquet. Affidé. Rendu digne de foi. — Tout cela est deviner, et se vaut mieux tenir aux preuves certaines, et (comme disent les praticiens) affidées, FAUCHET, ilitÉigidiel„ I. — Et tu vats qu’un eontract d’une amitié promise, Jurée e.ntre les mains de nostre saincte Eglise, Non pas par deux tesmoings affidé seulemant, Ains par la rnesTne foy d’un public sacremant, Aie moindre vertu., n’ait la foy si certaine Que ces autres con/Tacts de quelque chose —reainel P. DE BRAClie Regrets funebres, Elegie 2. Affier 1. Assurer. — Il appete, je vous aille, Vous faire service et plais’ir GRINGORE, Seinci Lins, L. III (II, 96). — liz.martirent en plusieurs lieux Les Xrestiens, je vous allie. Id., ib., L. V (II, 176). — Alors, je vous affy Que j’heu bien peur. BouRDIGNÉ, Pierre. Fcateu, l’Acteur (p. 20). —Prenez le mien qui est en mon estable ; Cinquante. escuz il vauit, je vous affy. I D…„ ib., ch. 46. Plus pour elle [la lune] ne priez que Dieu la garde des loups, car ils n’y toucheront de cest an, je vous Élie. RAIIELAis, Paniagr. Prognest., 7. Je vous Ale Que ne me plais ny glorifie De beauté quelle qu’elle soit. MARoT, trad. de deux ColloqUeS dSRASME. If. — Je vous promeetz et vous Jure et aile… Qu’il vous sera loial et bon pasteur. MARC. DE NAV+r Dern. Poés., Comedie sur le trespas du. Roy, p.64. —Josephus tes tiffie Qu’il reit son li vre en vers, je te l’allie. J. BOUCHET, Epistres fatni-lieres Traverseur, 41. — J’en suys grandement scandalisé, je vous a.ffie. Rabelais1 III, 22. — Je vous affie que plus me plaisent les gu.ayes bergerottes r..-iehevelées… que les darnes des grandes cours. lu., III, 46. —Vous jourrez bien, messieurs les Diables, vous jourrez bien, je vous affie. Io., IV, 13. — Tout. le sert. et dessert feu t porté par les filles pucelles mariables du lieu, belles, je vous aille. lui., 1V, 51. — Peut on vacqu.er à la Philosophie Entierement, et en vers ? je t’allie Que difficile il est. Da.ns CHARLES FONTAINE, le PaSSetemps des Amis, p. 299 (Jean Dugué à Ch. Fontaine). — En un rnesme moment jettions nostre veue sur l’Estat du grand Seigneur, que voyons, je VOUS rafle, de belle estendue. LYz.z.pplernent Catholicon, 6. Confier. — Force me est te rappeler au subside. de, s gens et biens qui te sont par droict naturel affiez, RABELAlSi. I, 29.. Affier 2. l’Untel% — J’en allieray et hanteray en mon jardin de Touraine… et seront dictes poires de bon Christian. Rabelais, IV, 54. Ilarpalus….. s’efforça d’ailier ès vergers Royaux des arbres et plantes de la Grece. Amy oT, Propos de table., III, 2. Arneur. Planteur, ’Pay esté gallant en jeunesse, aussi j’estois Prieur, deliberé comme un a [rieur meuriers. BEFt0ALDE DE VERViLLE, Moyen de karf•enirt Ordonnance (I I, 252). Affieux, Planteur. — N’ha pas encores temps que regnoit en la ville d’Anglets un bon affieux de chiendent nommé maistre Pierre l’aifeu. DES NRIERS5 NOW). Réer., 23. Aftiger. Accrocher, attacher, fixer, afficher. — Fut le traicté dappoinctement… escript en tableaux daerain, lesquelz furent afligez au Capitole. SEYSSELt trad. d’AppiEN, Guerre Syriaque, 4> — A.ses images et statues estoient plantees et a ffigees diverses figures, et diverses Epita.phe. Id., ib., Guerres civiles, II, 16. — De laquelle description Ie peuple universelement fut si es.meu, quil deschira les tables dicelle tout incontinent quelles furent attachees et affigees es lieux publicques. In., ib., Guerres civiles, V, 8. — Je tay declairé cy dessus le moyen de tirer les vertus et forces de nostre mais main tenant,., je tenseigneray (le le plus fort imprimer et affiger en nostre ciel. ANT. DU MOULIN, trad. de la Vertu. de 1’1 Quinte Essence, p. 46, — Pour induire le peuple suitte, ils ai-figent des placards Par les c.L, arrefours, à ce que si aucun avoit envie de recevoir ces sainets rninisteres par leurs mains, ils se retirassent en Fflosiel de Langres vers cette Gompagnie. E. PAsQuiErr,., Recherches-, III, 44, — (Enéel aia.nt. d’hostiles armes Vétu les troncs, par Ies chefs des gensdlarmes Les rait porter, a.usquels rnesrne il a mis fi : dit affigé certains noms d’ennemis. DES "MASURES, Eneide, XI. — 11 ne convient pas qu’il [Prométhée] soit attigé bas et. pres de terre, de peur que les hommes qui sont de sa fa.cture luy donnent SeCOUPS. F. BRET1N, trad. de Lu c ! EN, Prométhée, L Apres y a-voir affigé des chevilles, et mis une ansette au bas, et y avoir tendu sept. chordes il en sonne rom dOUrreinerit et MelOdieirlSernent. ID’, ib., De is des Dieux., 7. —Que ce Tyran estant affligé a.upres de Tityus, ait quant et quant le foye rongé pa.r les Vautours. Id., ib., Depis d-es Morts, 30. — Il ne te sera pas permis de le veoir present, si nous devons croire au billet affigé contre les portes. ID, ib., Errnotin, — Elle a fort petite teste… et est toute mobile non pas compacte et affigee sus les espa.ules comme aux sa.uterelles. Id., ib., Louange de la Mousche, 3. — Aucuns desquels nous avons fait jetter dans Ie taureau pour les brusler, les autres avons fait affiger en croix. Id.., ib., Epistres de Phalaris, 126. — Qui est l’audacieux qui de ces lettres closes Presume d’entriouvrir les cachetz affigés ? PAPODIT COTisiaRCe% — Dans la salle où estoient tenuz les Estats se voyoient plusieurs placards scandaleux, affligez aux destroits d’icelle. JEAN DE LA TAILLE., Farnil. Descript. des Estats de la Ligue. — Liz en affigent aussi par les eglises et maysons l’image, peinte en des tableaux visibles. St FnANÇOIS DE SALES„ Defense de la. Croix, Avantpropos, 2. — La Croix a esté l’Autel du sacrifice de nostre Redempteur.., C’est son exaltation, c’est le temple de ses trophees, auquel il affigea comme une riche despouilie la cedule du clecret qui nous estoit contraire. ID, › ib., 1, 5. — Il y a une eglise de Sainte Clere, ou il se treuve une chapelle SOUS l’inVOGatiOD de ce. bienheureux Prince, avec son image et l’abbregé de toute sa vie escritte en un placard affigé, Lettres, 548. — Affin que je vive en Dieu, je suis affigé à la croix avec Jesus ChriSt. Id.t Amour de Dieu, VII, 2. — Il ne put… descouvrir et empoigner ceux qui ernplissoyent Rome de placa.rds d’infamie et de mespris contre lui, tantine par Ia —voye de Pasquin et de Marfore, tantost par autres talipleaux afflgez aux lieux plus éminents., f. ; NÉ, Hist. Unie., X, 20. (Fig.) — Non toute.sfoys sans licence des Graces, Qui en tes Mœurs affigent tant leurs faces, Que quand je vien a °dorer les fleurs De tous tes faictz, certes, quoy que tu faces, Je me dissoulz en joyes et en pleurs. MA.umcE ScEvE, Delie, 4. — 11 porte impatiemment la perte et privation de tant de plaisirs, ausquels son esprit. est je ne seay comment adherant, et comme affigé aveeques quelque colle. F. BRETIN, trad. de Luciu N, la Navigation., — Comme le pouvois esperer, estant cloué et affigé ces rnontaignes, et si ind.igne de. vostre consideration ? St FRANÇOIS DE SALEs5 Laires, 5.14. Affilée Avoir te. bee affilé. Parler fa.ciiernent„ avoir la langue hien pendue. — Que nous n’ayons point un bec affilé pour jaser à l’encontre de Dieu. CALNIN, Serm. sur le de Job, 103 (XXXIV, 529). — NOUS n’aurons point aussi le bec Riflé pour plaider contre lui mais en toute humilité nous cognoistrons nos fautes. Id., ib., 144 (XXXV, 285). — Que nous n’apportions point un bec affilé. pour nous rebecquer quand la doctrine de Dieu ne nous plaira point, Id., Serin. sur la seconde à Timothée, 20 (LIV, 2a9). — Lors ceste friande avec son. bec affilé me va dire, oste toy d >icy, pauvre malheureux et malotru. Lou-vEALT, trac], d’ApuLiE, 2. Affilé (par extension). Qui a le bec affilé. L’Eglise m.e dit que rhonnore la Croix, il n’y a. hugu.enot si affilé qui peut monstrer que l’Escri-turc le defende. St FRANçots DE SALES, De/crise de la Croix, II, 13. (Par une métaphore abusive) Tapis affilé.. Langage habile à dissimuler la pensée (4 ?). Lors... Qu'il est beau, jeune, fort, qu'il a. rame couverte Du tapis affilé d'une langue diserte. P. MATTHIEU7 VaSthi> p. 14+ Affiliation. .A.doption. — En défaut d'enfans procréez de leurs corps, ils pouvoient mesmenaent adopter et faire des teintes affiliations. E. PASOLIEB., Recherches, 18. — Aux afiliations (les Latins les nommerent adoptions) qui se faisoient entre los lioys, Princes, et autres grands Seigneurs. Id., ib., IV, le Affiloire. Ce qui sert à affiler, à aiguiser. — Fig. : Il en avint ce docte monument... cet antidote contre tout malheur, ce.ste affiloir.° de bonnes graces, ce Moyen trie parvenir, unique breviaire de ; resolutions universelles et par ticulieres, BEBOAL E VERVILLEe Moyen de parvenir, Pause derniere, 1, 4S. Affin. liToisin. — Reculez vous., ne me soyez affine. .1".elicnE.1.. D "A MBOISE (1532. Complainekst 133 ro. Parent (par le sang ou par alliance). — Qui congnoistroit la. cornrnere QU l'a.ffine En avoir eu d'un moulture double. CRETIN Pocsics, p. 256, à Moline t.. Ilikpollon à Jupiter] Ja ne te faut esbahir {ô mon tressacré geniteur, ne vous autres puissans Dieux et Deesses, tous mes parens affins„. si le berger Paris, par sa folle legereté et malice. hebetee, ha causé rume.ur et dissension entre VOUS. LEDIA.illt DE BELGES, I, 34. Quand... le bruit de la guerre Tro-yenne sesleva parmy Grece... ledit Tlepolem-us, Roy de Rhodes, y alla. avec les a_utres Princes, ses affins et prochains. In., ib., Luy mesrnes avait regret de avoir eu trop plus gra.nde suspe.ç.on contre son amy et affin, quil ne debvoit. SEY SS EL, Successeurs d' Alexandre, ni, 11. Tantost furent creez Consulz Ernilius Paulus, et Calidius Marcellus, parent et affin de. Marcus PdarceIlue. Id., trad. d'ApPiE-N, Guerres civiles, II, 4. — Il n'eut cou.sin, parente, ne affin, Luy retourné, qu'a.ux nopces ne convye. BouritriKNÉ, Pierre Fai/eu, ch. 48. — La fille, apres qu'elle est ma.ryee... se retire avec ses allyez et abandonne ses parens. Pour ce a son office et charge appartient entretenir ses affins mieulx que ceulx de sa consanguinité. P. DE CHANGli, .111Siit. de la Femme chrestienne, 12. — Phis voluntiers hantera ia verve les affins et prochains de son feu mary que les. siens. Id.., ib., 111, 5. — Entre ceulx du sang de. son mary elle demonstre phis sa, vertu de pudicité, sinon toutesfois.... que les fernme.s ses affines fussent esventees de lubricité : car lors mieux sevoit qu'elle sc convertie a. ses pareils. Id., ib. Bien pelait aller aux nopres et festins De ses pareils, alliez, ou affins. J. 13oucilET, Epistres m-erate5r du Traverseur, I, 6. — Ce Rat luy a requis allors Qu'il voulsist pour luy satisfaire De sa line et de luy parfaire Un mariage, à ce/le fin D'estre SOTI prochain et a.ffin. G. 11AuDENT, Apelingues d'EsoPE, .11, 111. — Les povres estrangers .s.ont denuez de toute aide, ils n'ont ne pareils ni affins, ils n'ont point d'aide ne de faveur selon le monde. CALVIN, Serin. sur k li(). de Joh, 116 (XXXIV, 699). — [Perseus] s'en vint à Chemmis ou il mec.gnut tous ses pareils et affins. SALUT tra.d. d'HÉnoDoliE, II, 91. — Ils veulent par mariage amplifier leu.rs alliances, et acquerir plusieurs affins et alliez, en prenant et bailla.nt femmes à d'autres qu'a ceux qui sont desja leurs parens. ANYOT1 Demandes des choses romaines, 108.. (Au figuré.) Rectitude de conseil... est parente de regnative prudence... affine de inernoire et de docilité. LEM ArRE DE BELGES} la Couronne llargaritique 1(1V, 79), — Tout premierement presente à mon propos line tresgracieuse vertu nommee innocence... parente et affine de Grace. In., ib. (IV, 121). — Perpirement scia ton affin... En faulx. contraulx tnetz ta science. Anciennes Poésies françaises, I, 215. — Le grand palais où Pliebus habitoit Hault eslevé sur columnes estoit, Tout luysa.rit. d'or et d'escarboucles fines, Qui du élair feu en splendeur sont affines. MmioT, trad. du liv. de la Metamorphose. — J'ayme mon corps, voylà la lin : C'est mon arny, c'est mon afin ; C'est mon tout, mon Dieu, mon idolle. MARC. DE NAY. !, Dern . Poes., COneedie louée au. Mont de Marsan, p. 75. Ami. — Ma plume ordist telle façon, à fin De t'a.yd.er comme amy S011 affin. CRETiri, Poesies, p. 257, à Frere Jehan Martin. — Or avez-vous de vos circunvoisins Prins les terres, voire par pillerie -, Par quoy n'aurez besoing plus d'affins Pour soubstenir la vostre seigneurieb CrniNcoRE, l'Entreprise de Venise (I, 149).. — Que pourront dire en tous lieux nos affins Les Rutulois... ? DES _NIA XII (p. 616). Affinement 1. Fin. — Sicile et Espaigne furent c_iluse de la. destruntion. et affinentûnt de l'empire des Carthagiens..C.4TiLL. BUDÉ', Instit du Prince, édit. Jehan Foucher, ch. 39. Affineurient 2. Action d'affiner, de rendre fin. L'affinement qui se fait par voye de ciment Royal, ou par eau de part. J. BoniNI Repu Nique, VI, 3. — L'affinement des esprits, ce n'en est pas l'assagissement, en MM police. MoriTm.r. :riu, 9 (IV, 43). — L'affinement des esprits n'est pas raSSagiSSerrierIL` Cli etRoN, Sagesse, I, 14, Action de tromper par finesse.— Ainsi trompail ra_bbé finement, Qui se mesloit vers lu y d'affine-ment BOURDIGNÉ :t Pierre Faifeu, ch. 40. Affiner 1. Accomplir.. — irespf...re d'aftyner ITIOL1 desir, j'espere de chevyr à mon desir. PALS-CRAVEe Esclarc., p. 467. Apurer [un compte]. — Ne qu'il ne puisse oyr les comptes des deniers 41i, cette ville, ne iceux cloue et. affiner. Texte di. 1.517 (G.")... Affiner 2. Rendre fin. Affiner en poudre. Réduire en poudre. — Tantost verras d'un coup de foudre De mon bras, affiner en poudre T(111 combattant, et ma tempeste plat•luy effondrer ia teste. DES MASU RES, David cornbarlani, 1.600. Tromper par finesse. — Affiné est aneunes foys le fin. GiuricoRE, la Chasse du Cerf des Cerfs (1, 163). — Ne c.u.ydez pas que vous vueille affiner Ou cautement vostre argent rappiner. Marot, .Rondeaux, 71. — Le diable ne me affineroit pas, car je suis de la lignee de Zopyre. RABEJ.A.IS, IL — Vous n'estes pas plus que moy fin ; les plus fins nous affinons. MARG, DE NAV" les Marguerites, Trop, Prou, Peu, Moins (IV, .157 1De qui.›. ilz pourront tirer denares : et qui par leurs astuces sera henné., corbiné, trompé et affiné. Rabelais, IV, Prologue. — Themistocles... s'advisa d'affiner de rechef les Lacedemoniens par trne autre ruze. AmyoT, trad. de DiononE, XI, 9. — Si ne sceut il à la fin avec toute son astuce affiner ny tromper la nc_ces..sité de sa destinee. XV, 20— luy donna sa fille en mariage comme au plus capable des hommes, et qui avoit affiné les Egyptiens, lesquelz affinent toutes nations. Saliat, trad. d'Hérodote, II, 121. — Ceulx qui c.ognoissoyent bien sa nature, jugerent bien Incontinent que c'estoit une ruze et menterie Can103 .- diote, dont il cuicloit affiner des Candiots. Amver, Paul Émile, 23. — 11 affina encore les ennemis de la messe mue dont il les avoit ja affinez, ne plus ne moins que d’un mesrne tour de lutte, dont ilz ne se sceurent pas garder. Id., Agésilas, 39. — Là fut Cliceron bien ahuzti et affiné, tout vieil qu’il estoit, par ce jeune homme. ID « Cicéron, i6. N’est-ce raison Que je leur ronde la pareille Maintenant, et que j’apareille Pour _les afiner des eauieles Et des trousses, aussi bien qu’elles, Qui nous afinent tous les jours. B, dF, l’Eunuque, II, 3. Tes finesses m’ont affiné : Les croyant trop ray mal flué. tu., te. Brave, V, 7 — Tu as tousjours… par belles parolle : s, ruzes et tromperies, affiné les hommes qui ne sçavoie.nt faire la guerre que ron dement et genereusement. Amvo-r, Que les butes brutes usent de la raison, — En ses yeux bruns toute cielicatesse, Trajets, hameçons, servages et prison, Qui des plus fins affinent la raison, SerI, Toyent d’escorte à si belle Deesse. RoNsIn », la Cherite (II, 63). — Tel pore est.si sot, de prendre à bon augure d’une ame martiale, quand il voit son fits goumier injurieusement lin païsant… et à gentillesse, quand il le void affiner son compagnon par quelque ma-ILI-1]-1 : desloyauté et tromperie, Montaigne, 1, 2’2 (1, 124). — Pour m’engarder d’estre affiné… des mattois… je voudrois bien entendre leur jargon. GLULL. BOUCHET, 15 Seree (III, 129). — Ainsi a le Sauveur tres sagement affiné et supplanté le diable son enniemy et le nostre. CHARRobT, Discours chresiiens, Redemption, 5. — Cette mine fiere et tyrannique est. recette avec moquerie et rire e do ]a jeunesse, qui s’exerce à l’affilier et » amuser, et par dessein et complot luy celer et desguiser la veri té des choses. In., Sagesse, I, 35_ Affineur, Celui qui affine, qui rend fin, raffineur. — Le peintre, l’ers saveur Patineur, ou autre artiza.n, qui travaille es euvres que nous appelions mecaniques. LE CARON, Dialogues, I, 2 (54 va). _ Interroge un peu tes teinturiers et les affineurs de sucre, ils diront que les eaux des plues sont. les meilleures pour leurs affaires. PAussy, Disc. admir., d-es Eaux. et Fontaines (P. 172). Celui qui trompe par finesse. — Gens soubzmis… à Mercure, comme Pipeurs, Trompeurs, Affineurs. RAB E LA I S, Pantagr. Prognost., — Il a eu affaire à des Pheniciens, grands regrattiers, changeurs et trocqueurs.i. et trompeurs et affimurs quant et quant, LE LOYER, Hist. des Spectres, VII, 8. — Les pages et laquais ou autres affineurs ne l’eussent pas laissé là sans le mener boire. Bi Ro An) 1— !.. DE VErt-viLLE, Moyen de parvenir, Remonsirance (I, 150). — La pierre Philosophaler que ray cachee en ces trajets plus finement, occultement, clairement et patepeluement que ne firent onques Gebert, Theophraste, Bonus, ou autres affineurs. In., ib., Synode (1, 225), — L’autre compagnon de Balde estoit in art, Cingart l’affineur, le subtil, et la vraye salisse du diable, un larron tres accord, tousjours prest à tromper. Trad. de Fo LENI ; 05 JIePI1flOC ciel L. IV (1, 88). Affinité. Alliance, parenté, — Ledit. Godefroy pour se fortifier contre lesdits Romains, print affinité avec ledit Vuerie et espousa. sa filleLEM.kinE DE BELGES, Muer ›, 111, I. — Mentor ayant affinité avec Artabazus et Memn.on… do supplia le Ho y Artaxerxes de leur —vouloir parnner pour l’amour de luy. Anyo-r, trad. de DlopoRE, XVI, 15. — L’a.ffinité qu’ilz avoyent contra tee ensemble, l’amour de Julia et ses nopces… furent suspectes de n’estre que troruperle. ID".Pompée, 70. Quintus Hortensius., desirant entre,.. son allié en quelque sorte que ce Fust, et joindre par quelque affinité toute la maison de lu à la merle, tascha de lui persuader qu’il luy haillast en mariage sa fille Porcia. ID-, Caton d’I, /ligue, 25. — Les uns sont avancez par parentage, les autres par affinité, les autres par le credit de leurs pareils. CALvi N, InStit.5 IV,)r’6, —-Il eut trois enfans de Callisto fille d’Abron et sœur de Calaeus… De ceste affinité fait mention Dinarchus. AVIYOT, Vies des dix Orateurs, Lycurgue, AffInitif. Relatif à l’alliance, a la parenté. Par amour affinitive ou alliance quit avoit avec le Prince lilderfin.On. LE : 12rIALRE DE. BELGES, illustr., IL 11. Affinition. Apure.ment [d’un compte]. — La reddition, elosture et affinition du present compte, Texte de 1583 (G.). Affinoir. Lieu o l’on affine, où l’on aiguise, Hl trop beaux et trop clair-voyans yeux, seure demeure et vray sejour de ce petit anonteur Amour, la forge ot l’a voir où i l forge, trempe et assero ses sa.gettes. Belleau, la Bergerie, tre Journ. (I, 254)+ Ce qui sert à affiner, à aiguiser. — Elle porte en ses yeux les traits et les flammesches, La trempe l’affinoir à esguiser les flesches. FP, ANçots d’Am goisn, Die et Devis des Damoiselies, one l, 3 vo. Afilque. Bijou, ornement. — C’estoient deux clers (badernes… Tant de beaux joyaux, tant d’affiques Apperçoit on en leur facture, Qu’onques choses si magnifiques Ne vid humaine crea.ture. LEMAIB.E DE BELGES, la COUPOTale Margaritique (IV, 50). — Et n’y a pas long temps que les anciens du pays voire les plus gens de bien por toien• encores les robes de lin et les allleques et petites rnosquettes d’or. SE Y SSEL, tract. de TeucyDIDE,. I, I. Affiquet. Bijou, ornement., parure. Parler de bagues, d’affiquetz> De braves mignons perruquetz : Cela est par les dames quis. R. DE COLLERYLe Bla.zon. des Dames (p. 136). —Je luy donnois de beaulx bouquetz, Un taz de petis affiquetz Qui n’estoien t pas d e grand’valeur. M ROT, Malde deux amoureux. — Quand la —reste de saint. Estienne vendit, on parcit aussi bien de d’appeaux et affiquetz les images des tyrans qui les la.pidoient.,. comme lasienne. CALvIN, T•aicté dee Reliques (V1, 452). T n’entroit en leur pals,.. orfevre ny joyaulier pour y faire ou y vendre aucuns affiquetz d’or ne d’argent parer les dames. Amyot, Lycurgue, 9, — Il nie semble proprement que ce sont les regrets de quelque femmelette, qui regrette… ses bagues et. ses petits affiquetz d’or, IL L, Timoléon, 15. — Le Roy n’en kitque. rire, et luy dit., Je te donne congé de porter ces affiquets d’or comme à une femme, et eeste rohbe royale comme à un fol. In., Artazerièe, 5, — Le Prophete [Isaïe] combien qu’il n’eust pas esté parmi les femmes en leurs cabinets pour s’enquerir de tout ce bagage là, si est-ce qu’il deschiffre par le menu tous ces affiquets. CALVIN, Serin., sur k premiere à Timothee, 17 i(Li ! i, — il faut quitter ces afiquets de teste, Ces chesnes et carquans. filvAtiDEAu, Aman., I (pi. 74). — Je m’en va y egayer un peu ma triste face, Prendre mes affiquets et le royal manteau. 1 »., ili, 1 I 89), Que me servent mes richesses… ? que me valent tant de bagues, anneaux, carcans, chaisnes, pendans, rubis, diamants et tels autres j6yaux et affiquetz., , ? LARIVEY, trad. des F a cet ic uses OF7’Ails de STRAPAROLEe Xi — Il contraignoit les jeunes garçons à porter cheveux longs comme filles, et des crespines et autres affiquets d’or par dessus. Amyot, Vertueux laids des feinpne8, Xenacrite. On permet plus d’affiquets aux filles, parce qu’elles peuvent loysiblement desirer d’aggreer plusieurs. St FRANÇOIS DE SALES, Vie de…rote, III, 25. — Aussi je les compare à ces femmes jolies, Qui par les affiquets se rendent embellies. RncriiTER7 Sat. 9. — Sans collet, saris beguin, et sans autre affiquet. Id., Sa/. 11. — (Fig.) L’imagination mesme de la vertu en est à dire : et semble que ce ne soit autre chose qu’un jargon de college… C’est un affiquet à pendre en un cabinet, ou au bout de la langue, comme au bout de l’oreille-, pour parement. MONTA1GNE3 il 36 (I, 91). Affirmative (subst.). Affirmation. Il senrhie… à ce vieux Sortes que son gris menton bonnet à croppiere luy servent de telle prerogalive et detense, qu’on n’oseroit combatre ses affirmatives, non plus qu’un oracle Delphic. Du FA IL, ConÉes cl’Eutrapel, 27. Prendre l’affirmative de qqch. S’y déclarer intéressé, prendre parti. — M. le prince de Conclé.. se sentit luy-inesme fort offensé de cet affront faict à son cousin germain, et. en prit l’affirmative. BRA_PÎTÔNIEI Disc. SÉ#P ks Duels (VI, 492-492). —-• Il me semble que, pour avoir esté telle [reine di. Fra.ncel, oit debvoit craindre à la faire mourir de peur de la vengeance et y eut-on songé cent fois avant crue venir là, si nostre ro y en eust bien voulu prendre l’affirmaii ve. BRANTÔNI E 5 d-es Dames, part. I, Disc.. a, la Reine d’Eseosse II, rit.) Agir. Attaché, fixé (au propre et au figuré). —En une croix tout Lon corps fut affix. Marot, Rondeaux, 77. — Et Te voyant on une croix affix, Ou il estoit cloué par pied z et mains. J. Bo U CE ET, Epistres familieres du Traverseur, II. — C’est cestuy la qui fut en croix affix Pour noz péchez, le benolst crucifix. Id., Epistres morales du Traver$eur, f, 1 f— Je n’y Prouva y la noble compaignye Qu’y avois veu de liesse garnye Au paravant, fors monsieur Françoys nl Dudict seigneur, qui d’un regard affix Contre la terre, en pleurant me va dire, Nous ]’avons bien perdu mon pore et sire. Ep istres farnilieres Traverseur, 79+ — C’est que debvons croire d’esprit affix (Par foy bien ferme) a Jesus crucifix. I. x ib., 90. _ • Et l’Astrologue en haut les yeulx affix. B. AN E imagination poetique, p. 152. — A celle fin qu’a e. [Médée] fille mauvaise, Se peut. sauver, et fuyr plus à Payse, Ce temps pendant que le bon Pere affix Recueilleroit les membres de son filz. Id., ib., p. JO, Affixe. Affiche, placard. Ce livre, si subject à réprébension, qu’il n’y aura pas jusques aux petits grimelirîs qui ne se meslent d’en faire une affixe au collége. TABOUROT DES ACC011.DS, Bigarrures, Préface. Lettre adjointe à un radical, préfixe. — Que si vous y adjoustez la lettre servant de composition, ou pour parler comme les Grammairiens He brieux, estant des affixes des noms primitifs, vous y trouverez N ii9jvh•i. LE LOYER, I1é et. des Spectres, III, 5.. — Luettes ou Larmes vient du Cbaldaïque et Syriaque Ara, terre, et de la lettre qui sert de composition et d’affixe, et dont les Arabes tirent leur nom Alarai. Id., ib. — Quant à kt lettre premiere de Persephone, bien qu’elle soit radicale ou primitive és Ilebrieux, si est-cequ’és Arabes et Pheniciens elle est affixe, et sert de composition. In., ib., fil, 6 Axer`~. Atta.cher, fixer. — Il avoiL, à SM pieds une grande quantité d’oboles et autres pieces d’argent aiTmees à ses jambes avec cire. F. BRETIN, trad. de Lucia2.i, le Menter, 20. — Je propose seulement, et mets en jeu nostre seigneur Gaulard, comme un Pasquin Rome, sur —lequel on affixe toutes sortes de vers. rota° uRoT D ES ACCortros, Apoph-thegrnes du sieur taulard, II, Préface. Affixion. Action d’attacher, de fixer. La distinction, si mal par vous menagee, de ]a croix supplice et de la croix instrument do supplice, ne vous sçauroit sauver ; car la crucifixion ne se fait pas par Portixion au supplice, mays a la croix ou gibbet. Si FRANÇOIS DE SALES, Defense de la Croix, I, 5. — On commença donques a Ja. conrioistre [la Croixl par le lieu de l’affixion du tare. 1D., ib.., I, 7. ALMaci v. Flac. Affiat. Souffle. 1t dis au vent : — Prends mon gros sonspirer, 1laire, afflat, et puys les va spirer Dessus Gylon, la belle creature. COLIN EuCilEtte Poésies, 87. Afflater. Flatter, caresser. — Il vous contrefaict l’amoureux Avec une petite chatte Que par parolle.s il affiatte. Glial/IN, les Esbahis, 1, 3. • Ja-desja clistilloit le sirunme gracieux, Le somme oste-souci respandoit dans ma moelle De sa douceur mielleuse, et du vent de son aeslo Matant mes esprits faisoit clorre mes yeux. Id., l’Olimpe, p. 63. Affiateur. Caressant, flatteur. Baiser. Amor reux… flatteur ou affiateur. M. DE LA PoRTE, Epithetes. Blandissemenf et Riant : lices. Flateur, attra.yant… reflateur ou a filateur, Id., ib. — Courtisan ou Couiliseur+ Aveugle,.. esponge de Cour, filateur ou auteur. Id., ib. — Patelin. Rusé, blandissant„. dateur ou afilateur. Id., ib. (FérrL) —4/Pcieres$e, Afflateiise. — Rab° les.. Vaines, mensongeres.., feintes, affiateresses. Id., ib. — Espérance ou Espoir. Trompeuse, vaine, faute. „ affiateuse. Id., Afflation. Souille, inspiration. — Le Poète de vraye merque ne chante ses vers et carmes autrement que excité de la vigueur de son esprit., inspiré de quelque divine afflation. ri }mélique, I, — Qui dira donc céte aflation [l’inspiration poétique] ne venir d’une seerette vertu descendante du ciel ? LE CARON, Dialogues, I, 4 (136 ro). — Les poëtes (qui seulz se renomment. des Muses, qui sont d’elles plus que nulz autres cheris, et rien ne pensent ne conçoivent que par l’instinct et aflation d’enes) ne peuvent entre autres que souverains en la congnoissance de toutes les choses. Id., ib. (138 vo). — Le baiser de Jupiter fi’Mnémosyne] signifie aux anciens l’a flation divine., laquelle infuse en la me.moire de l’esprit humain inspire en lu y toutes les sciences. Id.., ib. (140 ro). — Duquel [déluge] il est facile à croire qu’entre les bonnes choses la cognoissante du cours celeste nous Rist sa.uvee., et que (.2 bon pers’favorit de Dieu, Naha, n’en estant ignorant., mais respirant encore la sainte art-lotion de ses predecesseurs, en decfara, à ceux de ses enfants qui en furent. capables, autant qu’ils en purent comprendre et retenir. PONTUS DE ri ARD,.Dise. philos., 238 ro (G..). — De bons poetes et saints volontiers la nature Ne donne en abondance, ains semble que les cieux De telle afïlation et don si precieux Dedaignent de douer l’humaine crea.ture. IMBERT, Senreets, Afflembé. Enflammé. — Pour suffocquer cent afflernbé charbon’, J. Bouc H ET, Epistres lamilieres du TraPerseur, 1 (6 va.), Afileubler (s’), fiffoibler. Affleurement. — Ne leu.r sera loisible ne permis mettre saillie de bois ou muraille, sinon a affleurement des murailles anciennes. Texte de 1593, dans Delhoulie, lexicotogiques. Affliet. Abattu, affligé. — En tige et fleur, non pa.r agrivulture, Verdure, odeur, et couleur sans changer Porte le lys, et peult de sa. nature Des corps afflietz Ies douleurs alleger. CEETI ri, Chant royal, p. 21, — Homme a.yant cueur afflict. ID., Apparition de Jaequee de Chabannee, p. 135.— Je, Ias doulente, angoisseuse, adneillée, Vefve estrangiere afflicte et desolee. Id., Au. noen de ia Royne Marie, p. PU. — Plus que ennuyeuse, afflicte, et douloureuse Est la pensée en amer souvenir.. ID •1 Ineedive centre Idri Mort, p. 262. — Le Regne cest aage… ha esté grandement vexé, travaillé, et afflict. SeYssEL, Rist_ de Louys XII, p.. 23. Affileté. Affligé. — Acraventée, apostacque, afilictée. Anc. Poés. franç., xirr, 392i. — Triste, alllictée d’enorme passion Pour esrnouvoir cce.urs à compassion. Ib., XIII, 40L Affligeant, Qui frappe. — Nous avons baisé la ma.in affligeante de nos Rois auta.nt de fois qu’ils l’ont tiree du gantelet et tendue en signe de paix. AU B I CiN É, Debyoir des Boys et des subjects, 3 (1_1, — degeneré à cette race legitirne et saincte, qui reçoit les verges de niesme main et doucement comme le pain, et baise cette main affligea.nte en tesmoignage d’amour. Id., Medit. sur le Ps., 73 (il, 162). Affliger. Frapper, battre, Nous ne no-us deussions pas consumer nous mesmes de tristesse… jusques à affliger de coups nostre propre. corpS, Amyot, CrFnsol. à Apollonius, 31. — Eux.,. s’affligent et battent l’un l’autre à grands’coups de poings. F. BRETIN„ trad, de. LUCIE Anacharsis, — Dieu voulut que ce Roy aya.nt baillé sa. pa.role de protection, il ne la voulut aucunement enfraindre, ains comme —un roch milieu des vagues, soustint ce petit Prince contre toutes les bourasques dont on le voulut affliger. E, U1É IL, Reekerehes, , 25.. Affluerai : oient. En affluence. — Infinie munitude de Latins, Tuscans, et autres outreroarins Phrigiens, qui souz Enée, Arcades, qui souz Evandre estoient en cette terre afluerornent ecoulez. LE CARON, la Claire, 148 b, dans Vaganay, 2000 Mots. — Elle sera peinte de sorte, qu’elle possedera sommairement en 1111 tas, tous les biens desilitels Helicon abonde affluernment. F. Bel : TIN trad. de Luct.E.N, les Images, 16. Affluent. Qui coule alponda.m.ment. — (Fig.) \rostre’cloquent° et affluente lettre. J. Boucll ET, Epiares familieres du Traperseeir, 16. Affluent de, en. Qui, abon.de de, en. — Terre qui est affluente de laict et de miel : Cestadire de toutes choses qui sont souefves et deiectables aux corps humains. LEMAI’RE D BELGES, Schismes et Conciles, 11 (III, 287), — Car en douIceur ta plun-te tant fi-Liante A merité d’emporter gloire et prys, Voya.nt. ta veine en Irm.uIt. stille affluante. PERNETTE D U GUILLET, Ryntes, p. 18. — Je vous retireray de l’affliction d’Egypte en la terre du Chananeen… terre affluente de laict et de. miel. CA_LviN, Bible françoise, Exode, 3 (LVI, 84). Nous sommes parvenus en la terre en laquelle tu nous avois envoyé. Et pour vray elle est affluente en laid et en miel. Id., ib., Nombres, 13 f LVI, 221). Affluer, Affluer en. Avoir en abondance. pluspart faisoient garnir leurs espées toutes d’or… tant ilz affiuoient en biens. BRANTeimE, Cap. estr., M. de Bourbon (I, 279). Affluxion. Afflux.— Puis apposeras un reper. cussif… qui puisse aussi reprimer et repoulser I’affluxion des humeurs. AMER. Riad, X, 26, var. Par affluxion d’humeur pituiteux. et sereux. ID.e XI, 25. — Par affluxion de sang louable en qualité, redondant en qua.ntité. Id., ib. Affoibter. — L’amour vient in V gu e ur de vigueur affoiblant. P. MATTH /EU, Cly-temnestre, If, p. 27. S’affeubler. S’affaiblir. — Lises la ou il [Da-vid] semble demander vengeances sur ses ennemis ; et l’esprit de vengeance s’en affeublera. St FRANÇOIS DE SALES, Contro9erses, 11, Ti 8. Afroiblir (intrans.). S’affaiblir. — Aussi mon dueil phis avant il ira. Ferme et constant, moins affoihlira. Baïf, Poernes, L. V (II, 276). — Nous sommes pour —vieillir, pour affoiblir, pour estre malades, en despit de toute medecine. MON-TAIGNE, III, 13 (IV, 242). (Prononciation.) Affeublir. — Et Medecine est de Dieu establie Pour restaurer nostre vie a.ffeuhlie. J. BOUCHET, Episires niorales Traç5erseur, I, 18. — Vous avez veu des gens de cinquante ans PIus a.ffeuhliz, plus ridez et pesans… Qu’aucuns qui ont soixante dix ans dsaage. Id., ib., I, 14. En Abraham. fut /a loy restablie Laquelle estoit alors fort affeublie. In., ib., II, v, 4. — Quand les Romains cesserent les donner [les offices], Et gens de hien des honneurs guerdonncr, Et que le tout a la vente esta_blirent, lie toute force et bon heur affeublirent. Id., ib., 11, v, 12. Airoitier, v. Allaiter. Affole (subst. verbal d’affoler Dommage. Paisibles sont par la Treve les Gaules : La Treve amene avecq’soy bon accueil. La guerre n’est que le triste cercueil Des cceurs qui sont aus tranchantes affoles. BueNvoN, Erotasmes de Phi-die et Gelas ine Sonnet, Affoler 1. Nuire, faire mal [à qqn], perdre, rui. ner, maltraiter. (En réalité, les sens indiqués dans les alinéas suivants ne sont que des cas particuliers de ce sens gén éral ; la signification précise n.’est indiquée que par le contexte, et le mot contient toujours l’idée d’un dommage, dont la nature est variable). — Et quant David ftst son peuple estimer, Dieu se. courça de. l’entreprise folle. Après le doulx il faut gouster l’amer, Folle entreprise en lin son maistre affolle, GeiNGon E Folles Entreprises 0,.16) — Ne vueillez plus dilayer de defendre iieTostre liberté, et particulierement de donner a.yde à ceulx de Potide… pourtant que si nous dissimulons maintenant, nous permettons affouller les ungs dentre nous. SF.YSSEL., trad. de THUCYDIDE, 1, ta (35 vo). — Quant bien nous lm aurions cleffaictz une fois, ilz —reviendroient encores en aussi grant nombre que de-vant pour nous affolder. 1, 18 (4a — Nous vous prions et requerons de nous aider en cecy. Et protestons que si ne le faictes, vous nous laissez gaster et affoller pa_r les Ioniens noz perpetuelz ennemys. Id., ib., VI, 14 (208 vo). [Louys XII a.pres feurent ain.si separez, et par ce moyen leurs forces rompues, ainsi qu’il trouvoit les occasions, courut sus à un chascun d’eulx, et plusieurs en affola, avant peussent avoir secours les uns des autres. Hie. de Lotes XII, p. 82. — Je ne t’escry de l’amour vaine et folle Tu voys assez s’elle sert ou affolle. Marot, Epistres„ 11. — Je deviens vieulx, le temps est dangereux, je pourray prendre quelque fiebvre, me voylà affolé. Rabelaise II, 3. —-Nous ne cherchons ies gros Jarrems et tyra.ns, orga, ils sont de trop dure diges1101’13 OFça., et nous affolleroient. ID,’V> 12, — Encore te monstrerayle… les uns usans si bien de leurs feinmes qu’ils ont d’elles secours et com.pagnie, pour faire d’un accort la. maison meilleure ; et d’autres qui pour en avoir en sont affolez. LA BO.E.TIE.5 trad. de la Mesnageric de XÉS-opnorii, cli. 7. — Un autre coup, « Illetellus Nepos luy dit, qu’il avoit affolé plus d’hommes par son teszioiguai : 1.e, qu’il Wien avait sauvé par son beau pa, rler. Amyot, Cicéron, 26. — S’il allait se convertir et ouyr une mesch.ante messe seulement… nous serions affolez, et a_urions perdu tout à un coup nos doublons el. nos peines. Gal. Men., Bar. du cardinal de Pelvé, p.. 114. — Or avecq » tout cecy le point qui me console, C’est que la pau-vreté comme moy les affolle, Et que, la grace à Dieu, Phcebus et son troupeau, Nous n’eusmes sur le dos ja.mals un bon manteau. REGPilER„ SEU. 2. Frapper, blesser, assomrne.r, mutiler, L’hoste… trouve ce gentilhomme mussé soubz. banc, qui— avoit les jambes tolites frangées, et s.a personne affollée des coups de fouet. DES PÉRIERSI Noue, Réer., fit — Vous nous affilierez de coups, monsieur eeia. est sceur. Rabelais5 Pir, 16. — Il m’a affolee, je suis perdue, je meurs du mal qu’il m’a faict. In+, IV, 47. — Ilz eiriplirent plusieurs batteaux de grosses arbalestes… et les approchans de couix qui besongnoient à la levee en a.ffolloient plusieurs, et plusieurs en tuoient. Am-Yer, trad.. die DioDonE„ XVII, 10. — Lescruelz [chariots armez de faulx] affolerent en passa.nt beaucoup d’hommes en plusieurs manieres car, ilz covppoient aux uns les bras avec leurs boucliers mesmes, et tranchoient aux autres le col. Id., ib., XVII, 12. — Il luy dit (son ccnur decelant) De coups faudra que je Varfoule. FERRY JULYOT„ Meg. de la belle fille, II, 5. — 11 ne ch.aloit point aux Dieux, si aucun s’estant a.ffolé un pied venoit à estre Roy, mais bien s’il n’estoit pas legilime ni veritahlement extraict de la race de Hercules : car ce seroit alors… que la royauté" viendroit à clocher. Am YOTi Agésilas, 3. Androclidas Laeonien estant affollé d’une cuisse. se t’en. neantmoins enroller au noinbre de ceux qui devoient aller à la guerre. Id., Dicte des Lacedaem., Androclidas. — [François ler] entendoit que tous ceux_ qui seroient affoliez en aucuns endroits de leurs personnes et membres, pour son service à la_ guerre… fussent à jamais exempts de tailles. THevEr, Crsrelogr., X_V, 20. Tuer. — Ainsi qu’estait jadis Andrornacha, quand d’un cœur desolé Son niary vid meurtri affollé. LE:grIAIRE DE BELI.. ; ES„ Plainte du Desiré (III, 165). — Maint vaillant homme qui cuida resister à leur damnable emprise… fut meurtry et. affolé. Id., 111ustr„ I1, 8. — Leur priant et requerant qu’Il ne les voulsissent point aInsi affoller parb lesdietz conjurez, qui avoient conspiré leur mort. SEYSSEI„ trad. de THUCYDIDE., 9111TIII1 10 (269 ru.). — Hercules vainquit les monstres par sa. prouesse, que Junon luy avoit envoyez, pour le destruire et affoler. ID, de Louys XII, p. 98. — Et ne crois pas que sa simple parolle L’un de ces jours ne l’occise et affolle, ]iilAnoT, le Bei/ladin, Plutôt, bel qu’estre banni de toi, Retire encor’, cheveux r’enlacés moi, Bras, s’il te plaist, tue moi, et m’accolle, Aftin qu’ainsi doucement a.ffoulé, Je meure hellreliX. BUTTET, Amalthee, 252. — Et vous autres citoyens, oyans CeS choses, endurez impuniment les blasphernes execrables de cestuy envers les Dieux, et n’affolez point ce meschant à coups de cailloux+ F. BRETi trad. de LuciEN, Jupiter tragique., 36, Fatiguer, — Ceulx qui sont travaillez et affoliez par longs labeurs. SEYSSEL> trad. d’Appip.N, Guerres civiles, II, 11. —Vous ne voyez eheval, tant —maigre et épaulé, Tant boiteux, ni tant vieux, poussif et affoulé, P, MfiTTHIEU„ Clytem-nestre, II, p, 16, Nuire à qqch, endommager. — Et ne dire pareille Qui du prochain l’honneur ou bien a.ffolle. J. BOUCHET, EpietreS jalireilieree chi Tricaperseur, 118. — Ce temps est taillé de gelée; La. vigne en seroit affolée Quand les bourjons seroyent saillis. Anc. Poés. franç., IV — 0 paix, heureux confort des François desoIez, Tel qu’est Ie. renouveau à_ nez cha_mps afollez Par les neges d’hyver. B Éram_r, CEuv. poét., Sur la Paix (p. — Cette contexture naturelle [du corps] regarde par son usa.ge, non seulement nous, mais aussi le service de Dieu et des autres hommes : c’est injustice de l’affoler à’lustre escient, connue de nous tuer pour quelque pretexte que ce soit. Mora TA IC N E 1I, 12 (II, 266). — Et, leur sembloit que c’estoit a.ffoller les mysteres de Venus, que de les aster du retiré sacraire de son temple, pour les exposer à ia veue du peuple. Id., (H, 3541). — Qui plus est le fievreux fievreux nous appel ors., L’hydropique hydropique : ne dissimulons Sous le masque trompeur d’une feinte parole La cruelle douleur qui nos membres affole. Du BARTAS„ 2e ireiteaine, ler Jour, les Furies. • f oler. Se fouler, se presser. — Passant par la ville, le peuple s’y affouloit alirecq « une si grand’presse, que demeura prés d’une grand’heure avant qu’arriver au logis du roy. BRANTePlitEr Cap. franç., M. de Guise OV, Se frapper, se. blesser, se faire mal. — Amour voltant par voyes indiscrettes Vint rencontrer Ia. Mort qui aussi voile : Mais il trouva ses costes trop durettes. Si dit ainsi, 0 vieille aveugle et folle, Voir ne. te puis, car ray les yeux bendez, Dont en hurtant contre toy jo m’affolle. LEMAIRE DE BELGES » 1’6r Conte de Cupido et d’Atropigs (III, 39). — ruyne cle’muraille me glicer et tomber sur ie cousté gauche dans les pierres, de telle force que je me deslouys la banche._ M. le rnaroschal m’envoya querir Monqualier, où je m’estois faict a.ppourtrui dans une litière, six sepmaines a.près que je me. feuz ainsi afoulé. MONLUC, Commenti, 11 (1, 3/k). — Elle au matin trouvant que seule elle estoit D’inliniz coups de poing pleurante slaffolla., S’arracha les cheveux, et fit complaintes. AMADIS JA.MYNe Metamorphoze de la Nimphee, Se fatiguer. — Il laie avoir l’aine_ instruite des regles de bien —vivre et de bien croire et souvent l’esveiller et exercer en cette belle estude. Mais à une ame de commune sorte, il faut que ce soit avec relasche et il-iodera-Lion : elle s’atone, cl’estre trop continuellement bandee. MONTAI-GNE, Mt 5 {Ill, 312), ii.ffolier 2, Devenir fou, être fou. Il m’est il m’est à tard, j’a.rds, je brusle, raffole Que ]on le massacre. R. GARPUER, Cornelie, 1135. — Je ne puis l’oublier, tant j’affole, combien Que de n’y penser point seroit mon plus grand bien. Id., flefarc Antoine, 922.— La.s1 je tra.nsis d’horreur, je forcene, j’affole. les Juiffies, 719. — Et n’y a point de plus grand’sagesse que d’affoler pour ton amour, DEsporicus, Priéres chrestiennes, p, A ffoleure, Allolure, Affolir. Rendre fou, affoler, dérégler. Je suis le Seigneur… rompant les conjectures des devins, afrollissa, nt les prognosticateurs, destournant les sages au rebours, et faisant tourner leur sagesse CAL-v-1N, Bible françoise, Isaïe, 648). — Dieu n’a il pas affoly la sapience de Po monde. ID, 1 ib., ire EpitreauxCoririthiens, 1 (LVII. 4150. — Il y a non seulement du plaisir, mais de la gloire encore, d’afrolir et desbaucher cette molle douceur et cette pudeur infantine, et de ranger à la mercy de nostre ardeur une. gravité froide el ma.gistrale. MoNTAIGNs, II, 15 (II, 398). — La science… enteste et affola (dit bien un grand ha_bile homme) les esprits foibles et malades. CliAR-RON, i5 : agesse, Préface. Affoli. Devenu fou, affolé". Les princes e Zoan sont. maintenant devenuz folz : le conseil des prudenz (….onseillers de Pharao est afroly. Bible françoise, 19 (LVI, 607). Est-ee done là la recompense que tu rends à l’Etornel tort pere et tort Iiberateur povre peuple affoli et insonsé, ? Til. DE’BÊZEJ, Candque de Moyse, Paraphrase. Affoinre. Domma, ge, blessure, — A tous ceux et celles qui virent ce cas effroya.ble., le sang sP mortifia. autour d-u, cœur,… non esperans jamais estre possible que la Princesse eschappast de tel horrible danger, sans vilaine affoIure ou sans mort, LEmAiRE DE BELCES Couronne Margarifique (IV, 90). — Les chevaux et chariots chargez y passent Si quelqu’un s’en rompt, tant s’en tallit que Jon ayt compassion du retardement du marchand, ou quelquefois de l’affoleure de ses bestes, que tout ce qui est trouvé dans le chariot. est confisqué et cedé au profit du Prince. THENTETi Cosniogr., XIX„ 10. &fronder. Tomber au fond. Tousj ours le liege dessus J’onde, Maugré le plomb, s’eleve en haut, Aux filets que ? e, pescheur caut Traine aux eaux. et jamais n’afonde. BAirje Poeines, L. VI 297). Mais sur la terre et sur les eaux profondes Tu vas tresseur sans que point tu affondes. Id., ih., L. IX (II, 430). — Vessie pleine de vent n’afonde, 1D., 31 in-4es, L. II (V, 90). Affondrer. Faire tomber au fond. Car toute pierre en fin qui a le lustre beau, Transparant et —vitreux, se forme plus de l’ea.0 Que de limon terreux, car l’eau la terre. donte Et de sa pesanteur l’affondre et la surmonte, BELLEA11. :. A MO lir’S des Pierres precieuses, Discours (II, 158159). — Je lacerais des rets, attacha.nt a.0 cordage De ce bois qui da.ns l’eau Iegerement surnage, Et puis pour l’affondrer jusques dans le sablon Du plus creux de la mer, j’y lacerois du plon. Id., la Bergerie, 2e JO .1 te Peseh-eur (II, 55). Odon Prince de Danemarch estoit si grand Magicien passoit les mers sa.n.s fuste ou navire, affondroit les vaisseaux des ennemis, esmouvoit les ternpestes. LE LOYEli, _Hia. des Spectres, 1V I t — Ayant. le juge ordonné qu’ils seroient esprouvez par l’eau, on les auroit vous retourn.er sur l’eau, et surnage.r, quelque effort que l’executeur de haute Justic.e ou le sergent feist de les affondrer avec la_ perche ou l’aviron, In, , ib., IV, 21— (Fig..) Car Usure est nne grand’fe.mme have, Qui tous les jours son cueur affondre et rioye En un desir d’avoir or et monnoye. Anc. Poés. franç., II, 232. (Intrans.). Tomber a-u £ond. — Je n.’a_y gaxde d’affondrer, je suis bien arrivee. TAntintAu, ler Dial. Democritie, p. 23., S’affondrer. S’enfoncer. — Les a_utres plus gail ! ars sur les grapes nouvelles A deux [liez s’affondroyent jusques sous les aiscelles. 1-3F.T.I.F.Au, la Bergerie, ire fourn., Vendangeurs. A f f ond ré. Qui a coulé"’à fond. — Les vaisseaux effondrez et les hommt-.L.s perduz. BELLE Au, Appa-rences edestes (II, 336). Affouiller, v. Affoler 1. Affouilement, Action de fouler, de presser, — M. du Lude n’en pou-vant plus à cause du grand atioullement et rafraischissement des gens des enneinis qui lui venoient sur les bra_s, fit s.on.ner la retraicte. 131’1.M.ITTÔMEi Cap. f.ranç., M. de Fonter-railles (II, 412. Affourager_ Pourvoir de fourrage. Laquelle 1-bergerie] sera de 1.elle longueur que ses bestes Fi leie. y puissent habiter sans s’entrefouier, dressant tout à l’entour des mangeoires ou rasteliers bas pour Tes affourager. LUBAirri illaisim ru.s.Éique, p, 138 (G., Cornpl.). — Qu’on se donne bien garde de les desdaigner de manger pa.r trop de viande, comme cela advient quand des-ordonnément on Ies affourrage, le trop lei.ur ostant l’appetit. O. DE. SE Il TI ES, Théftre d5 A gr ie.. I V5 8. Aprés luy a.voir e.sté faite de bonne lictiere, avec de la paille blanche, on l’affouragera pour le restant de la nuit, soit de foin seul, soit meslé avec de Ia paille. Id., ib., IV, 10. Affourrer. Munir de fourrage. — Le bouvit-..Lr ait. assez. gra.ncle espace pour aller autour, les visi-ter (les bœufs et afrourrer. LI É BA U T, Ma iS Ce n rus-tique, p. 114 G4. iii) Affralehir. Fratchir. Le —vent n’afiraichit pas a,.ssez. IluBic ; NÉ, Hie, Univ, , VI, 11Affranchir. Franchir, — Comme il estoit aux cha.mps, et poursuivoit assez vivement, ses pourceaux qui alloient dedans. un blé, trouvant un rossé, le voulut affranchir. Amu R. PA n g., X1, \, 7. Des chemins non fraiez, Et dont aucuns pasteurs ne s’estoient essaiez D’aFranchir le sommet. P. DE ConNu, CE ?.. « ./. poét., p. 128. — Titan avoit deux fois aftranchy la carriere De se.s dou.ze maisons. MA_RIE Dr. R. 0.1k1 i E lli } Sonnets, p. 105. 11, 70y-tu de ce costé le chevreuil qui en hault _Affranchit bondissant les buissons d’un plein sala ? Cxkucur..r, Plaisir (les Champs, le Printemps, Songe {p. 40). — Pourtant devant Ies giellS on Ie voit, à grands saults, Affranchir et bondir les buissons un peu haultz. ID., ib., l’Esié, Chasse du Cerf (p.. 203)Affranchissenr, Librateur. — Et s’en allerent tous à grande joye… remercier leur bienfaiteur, et le protecteur et aftra.nchisseur de la Grece, Titus. Amyo-r, Flaminius, 10. — "Un certain Maric,., se faisa.n.t appeller. affranchisseur des Gaules… tiroil de. son party les —villa.ges et bourg.s prochains d’Augstun. FluicHF.T, Antiqui-lez, I, 19. Affrapper (3’). S’affraper à. Se jeter contre. La Ren-tore ayant fra.yé vint s’attraper au —N.,’ILire de Sobare, où elle sapa ses petits, qui retindrent si bien le vaisseau, qui ne fut pas possible de demarer. REROALD E. DE’VERVILLE, VDyage des Princes torturiez, p, 131. Se rendre, s’adresser. — Le bon hornnte passa outre, et va droit eaffrapper chez la chambriere de Chiquetiere nonnnee la Gouffon, de laquelle ! lui ayan.t fait sa requeste, il fut. receu Tort honorablement. Id., Moyen de parvenir, Paseage (-1, 182). A.ffre lau singul.). Effroi. — Ils ont le.s rais du soleil qui esdatent au travers des tenebres de la. nuit : asseurez, fendent la presse ut combattent contre l’horreur de l’erre mesmes. CHOLIÈRES, ire Matinée, p. 52. — Ils n’ont osé comparoir devant le soleil de justice, devant la. majesté du roy triés chrestien, leur propre conscience leur donnant affre. Var. hist. et litt., IX, 122. — Apres l’affte evité’d’un danger marinier. P. MATTHIEU, Arre, an, V, p. 114. Affrém.ent. Affreusement. — Des coups il se donnoit Et se souilloit la face affrément esgaree. AM. JAMYN ? Made, XVIII, 120 ro. Affreter (el S’attacher. — Je crains que c’est un traistre [l’esprit] ii s’est si estroittement affreté a.0 corps qu’il m’abandonne à tous coups, pour le suivre en sa necessité. MONTAIGT2b+E„ 5 (III, 317. Alfreur. Effroi. — Et le siecle pervers Eut grand’affreur de la nuit éternelle. BuTTET1 Arnalthee, 149. — [A la, Mort] Tu es affreur éternelle aux parvers, Et douce aux bons. In., ib., 316. Affreux. Effrayant. — La Justice à son arrivée semble un peu affreuse et redoutable pour sa severité. Du VÀiB., Ouvert. des Grands Jours de Marseille, 1602. Affriander. Affriander à. Mettre. en goût de. — Et permist butiner à ses sould.ars tous les biens qui estoient aux navires quil avoit trouvez au port, pour les affriander à la guerre, SEYSSEL, trad. de DIODORE, 9 (11 vo). S’affriander de. Prendre goût à.. — Ceux qui navigent vers les Lotophages s’affriandent tellement du Loton… qu’ils ne se soucient plus de lt-..ur pays. Du VAIR, Constance et Consolation., L. Ill. Affriandé. Alléché, mis en goût. —C’est comme un yvrongne qua_nd on ne le chastie pas du premier coup de son intemperance… puis qu’un homme est ainsi affriandé, il Juy est impossible de se pouvoir chastier. CALVIN, Serm. site la. ire à Timothee, 21 (L I II, 248). Aff.riandir. Alhicher, attirer par quelque chose de friand, de désirable. — Le millet frit dans affriandit les pigeons dans le Colo.mbier pour rte l’a.bandonner jamais. O. DE SEsiiss, Théâtre d’Agric., V, 8. — L’on est tellement affriandy apres qu’il semble… que c’est le seul C+F1 duquel fauit faire compte, et travailler à, l’amasser, TH EV ET 5 COSMOgr., XXII, 12.. — L’incon.sta.nce Affriandit seF., appetits [de la FiDrtune]. P. MATTHIEU, IV, p. Rendre agréable au goût. — Entre deda.ns, et In’afTriandis cela, avec autres choses. F. BRETIN, trad. de. LuciF.T…, 7, Leziphczne, 3, — (Fig.). Je Groy que tu ne trouveras point ma.uvais que pour bonne bouch.e je te mette en ce dernier chapitre les sucrées douceurs et miellées confitures desquêtes le Poéme, le.iirers et la ryme sont parfois afria.ndis. SEBILLET, Art poétique, II, 15. S’affriartdir. Prendre goût. — II ne s’affrianda a.ux douceurs de la Lotte Du verger de ta Cour. P. MATTHIEU, Atnale, I, p. 12. Affriqué. — Vous estes amoureux, et tellement animé de cest humeur amoureux, que, tout vieinard que vous estes, ne pouvez vous tenir que ne juchiez sur quelques jeunes et affriquées amourettes. CHOL1ÈRESt 9e Api-Dis-nee, p. Affrodil, Apierndile. fi.endre froid. — Fievre cartable Iffroydisse tous les rains chaulx. Sotties, 11, 60. — [Niobé] Qui fut changée en pierre larmoyante, Voyant les fils de Latone puissante Tuer les siens, dont l’horreur l’afroidit, Si bien qu’en roc tout son cors se roidit. —RONSARD, Elegies, var. (IV, 380). J.5"aliroidir, Devenir froid, — Mais que son sang s’afroidisse D’un trait de plomb froidureux. BAÏ17, Aenours Melérte, 1 (1, 4.7), Affroidi. Devenu froid. — Ces nains, ces moucherons de coura.ge affroidis Quereller contre nous seront-ils bien hardis ? P. MATTninu, Aman, II, p. 46. Affront. Attaque, choc, — Nos censeurs… [disent] de nostre infanterie qu’elle escarmouche bravement de loin, et que nostre cavalerie a une furieuse hontee à l’affront, puis apres qu’elle s’accommode. LA NOUE, Dise. pol. et mit., XX, p, 430, Action de braver. — Là_ où il y a plus d’hasard et d’affront, Ià plus de gloire s’acquiert. BEANTbolE, Rodomont, espaign. (Un, 1091 — Piajer, que lion approprie à ceux qui vainement veulent faire des braves, est. de nostre siecle, comme aussi… faire un affront, pou.r braver un homme. E. PAsQuIER, Recherches, VIII, 3. Tromperie. — Pour les re-preserver de ceux qui re-seduyse.nt, Soubz l’affront des couleurs, les peuple, s ignorants. L. PAPON, Pastourelle, I, 1. Affronté. Insolent. — Le ciel sous sa masse ronde Hait l’affronté sourcy. Le Soleil faisant sa, ronde Des superbes nia soucy. P. MArrniEu, Vasthi, IV, p. 96. Affrontement. Rencontre face à fa_ce. — Queiquefoys il rencontra. ce gentilhomme tronc à fronc en un destroict ou il ne se pou.voit destourner luy, et… ne se peult contenir en ceste approche et affrontement, qu’il ne le print a_ux cheveulx. BUDÉ, instite du Prince, édit. J. Foucher, ch. 37. — Elles vindrent.. danser leur ballet si bizarrement invanté, e.t par ta.nt de tours, contours et destours, dientreIasseures et irieslanges, affrontemens et arrests, qu’aucune dame jamais ne faillit. de se trouver à son poinct ny à son ra.ng. BRANTômE, des Dames, part. I, Disc. 2, Catherine de Medicis (VI I, 372). En. affrontement à. En face de. — Les princes… venerables et augustes en affrontement a tous ceulx qui gect.ent leur veue et attention sur eulx, qui est a dire, à tout le monde. Bunik, Prin.ce› édit. J, Foucher, ch. 8.

Affrontement. Rencontre pour une lutte, choc. — Parlons de l’affrontement des deux escadrons. Sur cela, je diray, encores que celui de lances face sa charge valeureusement, qu’il n’en peut succe-der grand effect. LA NOUE, Disc. pol. et mil., XVIII, p. 374. — A cest affrontement… ils seroyent repoussez et bien battus, avecques perte de plus de quatre ou cinq mille chevaux. Id., ib, XXII, p. 511.

Tromperie. — Lequel Mars adjouste mal sus mal, cestasavoir maladies, craintes, deceptions, et affrontemens. Complexions des hommes, trad. par ADIT, DU MOULIVII, p. 282. — Car on toutes a_utres sortes de larrecins je confesse que les autres nations ne les passent point ; ains plusto.sl, qu’eux les passent en quelques sortes, et notamment en subtilitez d’affrontemens, FI. ESTIENNE, Apol. pour ïi’er, , ch-18 367). — Mais quoy ? sans ma peiner à deschiffrer les ru.ses Dont cha.sque heure du jour, trompeur, tu nous abuses, Je veux, en reprenant mes derniers erremens, Descrire le premier de tes a.ffronitemens. Du BARTAS, 2e Semaine, ler Jour, l’Imposture. — Ce patelinage fut sceu… par toute la ville car eeluy qui l’avoit faict estoit cogneu pour d’autres affrontemens qu’il faiStlit GU1LL. SOUCHET, •5e Seree (III, 127). Encores que ces gueux nous abusent… si ne faut-iI pas laisser, pour leur imposture, d’aid.er à ceux qui en ont besoin… et faut iaisser au Magistrat à descouvrir et punir les affrontemens de ces belistres et maraux. Id., 30e Seree (IV, 270.). auvent ils se vont je tter… dans des larcin.s, trom.peries et afrontemen.s. LA No tr E, Dise, pie et mil., IX, p. 220. Affronter. Opposer (pour une lutte). Tant pour nostre salut Le magnanime cœur de ton trere T aIu L ! Sur les bornes de Gaule affrontant sa jeunesse Aux desseins plus ruzez de la grise vieillesse D’un si saut Empereur. Ro NSARD, POci s7 Li I, Harangue du due de Guise (V, 29-30). — Cesa, r de manne sorte indomtable surmonte Les hommes, les vaisseaux que Rome iuy affronte. R.G L 1 N i Ë a 7 ornelie, 77)5. — Lesquels [Romains] n’ont jamais trouvé plus bel antidote des guerres civiles, ny rernede plus certain, que d’affronter les sugets à J. BoDirkr, RepuNique, V, 5. — Si Ies sugets sont guerriers ou mutins de leur nature… il est expedient de les affronter souvent aux ennemis. Id., ib. — Les villes sont bandées les unes contre les autres, les armées dressées et affrontées, Du VAIR1 ia Sainte Philogophie. — La vie de l’homme… n’est autre chose qu’une guerre continuelle, où vous voyez deux armées, affrontées l’une à l’autre. Id., Medit. sur Job., eh.. — Voylà. doncques cette reyne, belle et généreuse, comme une seconde Zénobia, à la teste de son armée, la conduisant pour l’a.ffronter à celle de ses ennemis, et livrer bataille. DEA TtlYIE7 des Dames, part. I, Disc. 3, la Reyne d’Escose (V11, 423). — Comm’ils estoient prests pour affronter leurs battailles dune part et d’autre, les deux roys, firent faire alte a leurs armées. Id., Disc. sur les Duels (VI, 458). — Le hacha Per tau… ayant affronté son armée reiglée à ceste troupe confuse et non disciplinée, les premiers estans rompus, ceux qui voulurent faire quelque retraicte furent pris.Aubigné. s Hist. tiniv., 11, 28. Opposer.— Mais comme le fier qui son œil Aux nions brillons du soleil Demi nu dedaigneux affronte, Le voit et si ne le voit pas, Forcé de laisser choir en bas Le front et le nez à sa honte. AUBI CrN É, le ri cri, 32. — Telle qu’on void mer quand deux vents la courroucent Par leur souffle contraire, en berçant reflotter, Et vague contre vague escurneuse affronter, Semblables on peut voir les deux fortes armées, De désirs ennemis à la charge animées, Tantost aller avant et tantost reculer. Mo riTcH R EST ! EN y eetor, p. aL Confronter. — Il.envoya prier la reyne de ne faire mourir ce malheureux q u’il ne fust premieriment aca_ré à luy et affronté, pour le faire desdire des menteries qu’il disoit de Ill y. Brantôme% Ca.p + franç., de Guise (IV, 253). — [Aubigné] pria le Roy de les affronter, Usson et luy, au conte de cest affaire, lequel ayant esté deduit par sa bouche et advoué mot à mot par Usson, il luy fut permis de donner un demen tir à ceux qui voudroyent y changer. A u r ci ri ; É T’a Vie à ses enjans {I, 41), Comparer. — Nous les proposerons affin qu’estant affrontez ensemble on enpuisse choisir les plus Vrayes sentences. P. MATTIITE117 Vasthi, Abregé de l’Histoire des Rays de Perse. — J’ay bien mis dans mes tablettes le jour et l’heure de vos nopces. ; quand on les affrontera à celuy et celle de —vostre accouchement, vous aurez de la honte. Brantôme, des Dames, part. II (II, 98). Aborder. — Les frères ne furent pas si tort arrivez au logis, que Sereine les affronta, et les pria de luy octroyer encores une seule gràce. LOUVEA trad. des Facetieuses Nuits de ST R A, PA ROL El IV, a. C’est un donneur de bons jours ; il va çà_ et là, affronter les seigneurs, et arracher d’eux ce qu’il peut. FR. D’AM.BOISE7 leS Neapolitaines„ I, 4 Être limitrophe de, contigu à. — Et eut nom 2iLllobrox, leur XVI. Roy. Lequel domina depuis le pié des monts Apennins affrontans 11. lie, jusques aux monts Pyrenees. LE MAIRE DE BELGES, 1, 14. — Ce Golphe… se trouve long d’environ deux cens cinquante lieues, jusques à ce que ladite mer ait affronté le pays de Frioul et la basse Lombardie. FA.0 cil ET, Antiquitez, VI I„ 15. — Les habitants… eopiniastrèrent phis aux maisons desquelles les jardins de derriere affrontoyent le fossé da chasteau. AuElIGr É, Hiet. Un iv., V, 25_ Affronter en. Être contigu a. — Ledict seigneur Gaudichork estait du parentage de la Roine Gilon de Croquelardie, qui est un pays affrontant d’un costé en Barragouynois. DES AUTELS, Mitistoire Barragouyne, ch. 9+ _Affronter. Tromper. — [Aganice] prevoyant le temps qu’il avient que la Lune se trouve prise par l’ombre de la terre, affronta les femmes, et leur fit accroire que c’estoit elle qui tiroit à soy la Lune. LA BoETIEe trad. des Reg les de Mariage de PLUTAB.QUE750. —Si mon conseil vous sert, gain pour vous ce sera. — Pour le moins, si je puis, il ne m’afrontera.. BAÏ"F Antigone, IV, ert. — On serait long à conter combien de gentils hommes, d’artisans, de dames et d’autres hommes il a affrontez et pillez. JEAN DE LA. TAILLEi le Negromant, II, 2. Ils ont un millier d’autres moyens plus subtils, desquels ils afrontent les plus fins. PALISSY5 Dise. admit., des Metaux el Alchimie (p. 198). — Voicy Monsieur Felix qui s’efforce de m’affronter de toutes les manieres dont il se peut aviser. Son intention n’est autre, quelque beau semblant qu’il face, que de voler mon tresor. CAumuiEs, r Aearicieux, III, 4. — Autres courent par ci et, par là, peur tromper et affronter ceux qui sont trop legers à. croire aux belles ouvertures qu’ils fout. LÀ. No LIE§ Disc. pal. et mil., XXIII, p. 570.— La raison aussi ne veut qu’on abuse ny affronte le monde comme cela, en des comptes fabuleux. Fanfares des Roule Bontemps., p. A Catherine de Médicish) Ces feintes sont appas : leur Maistre, leur Seigneur [des Démons], Leur permet d’affronter d’efficace d’erreur Tels esprits que le tien par telles singeries. Aubigné, Tragiques, (IV, 57), — Ils regardoyent une bague prise au Curé de Sainct Saturnin de Tours, prisonnier au Four l’Evesque par commandement du Roy lassé de voir affronter la Moyne sa mere par les faux magiciens, qui en tiroyent de grands biens et, n’executoyent rien. In., Lettres de poincts de science, 5 (I, 435). S’affronter. Se présenter. — Car vous portez l’ire et la joye Quand un de vos regards foudroye Ceh y qui s’afronte à voz yeux. Au-Bic N É, le Prim.tems, III, 5. Affronter, lutter contre, — Ore ce Scipion., qui fier d’estre venu De ce grand African aux armes, si cogneu, S’est osé affronter à rues bandes guerrieres Sur le bord de Libye aux plaines sablonnieres, A perdu son armee, et luy trop inhumain, Pour ne sembler vaincu, s’est occis de sa main.. GA_RNIER ? Cornelie, 1365. — Je te supplie, aux Sangliers ne t’affronte. Maint vaillant homme a esté renversé Par les Sangliers, qui mort, et qui blessé. PASSE RAT Adonis ("1, 23). — Les Cosakes, s’estans affrontez à six mille stradiots turcs, les chargent et poussent si avant qu’ils virent toute l’armée., et à ceste voue apprirent que ZarnieViche trahissoit son général. AtTRIGNg VII, 23. Faire face. Ils siesleverent sur ceste petite croupe, qu’on appelle l’ordre du loup., et qui s’affronte à la motte de Sancerre, comme de pareille hauteur. Aum..Gtqd, Hist. Unie., VI, 12. Être contigu. —-La Picardie se affronte à Artoys. pALSGRA.VE, Esclarc., p. 593.. S’affronter avec. Combattre contre. Dionsius… ayant autour de luy les meilleurs combattans qui fussent en tout. son os La du commencement eut quelque avantage sur ceux : qui s’alfronterent avec luy. Am_yoT, trad. de DiorioRE, XIr,. Se mettre en face de. O malheureux eieluy qui ses jours compte, Et un mille ans luy semble, o vie vaine De tel qui onc avec say ne s’affronte. VASQl"IN PIIILIEUL, trad. de FIÉ-riart.QuE, Triomphe de Mort, eh. 2. Affronterie. Tromperie. Une chose digne (Ili me moire, et d’estre racomptee entre les plus gras affronteries du monde, est d’une finesse et abileté, avec larrecin bon et fin, qui advint pas longtemps au pays de Touraine. NICOLAS DE TROYES, ran. Perengon, Nouy. 2. Affronteur. Qui affronte. 11 se doit souvenir de ce brave Encelade, Qui dressa vers le ciel l’affr011teuse escalade. P. MATTHIEU, Aman, II, p. 37. Trompeur, imposteur. Il faudrait entre trop mal advisé pour donner credit à tels affronteurs que ce gueux de l’ilostiere. CAL-Iiiti, Reformalion contre À Moine’Catelan (IX, 120). Pendant ce temps, se trouverent deux ou trois affronteuses, qui se firent prescher par Paris, comme estans aussi en-voyées des cieux à mesme Cect que la Pucelle. E. Pasquier, LenreS, I, 8. Tu crois que je n’en sçay que par la renommee, Et que quand j’auray digit que tu n’as point de foy, Que tu es affronteur, que tu es traistre au Roy, Que j’aura, contre toy ma force consommee. Du BELLAY, Regrets, 65. n (saint Augustin] se complaind qu’Il y en avoit entre eux files moines] des coureurs et affron Leurs, qui suççoyent la substance du simple peuple par leurs finesses. CA.L.vrei mn, 15. Nous sommes bien trompez, si celuy qui vous a apporté les lettres n’est neplieu d’un certain Vergerio, ung foran d’Italie et un affronteur aussi effronté qu’il y en oust jamais. Id., Lettres, 3502. NOUS voyons beaucoup de coureurs et d’affronteurs qui abusent des noms des serviteurs de Dieu, et ne leur chaut de mentir à gueule despioyee. Id., Serin. sur l’Epistre aux Galates, 9 (L, 379). Au temps des Rois passez j’avais le front menteur, Le parler d’un trompeur, les yeux d’un affron leur : Maintenant je suis ferme, et pleine d’assurance. RONSARD, Elegies, 21 (IV, 124). Hà trop beaux et trop clair-voyans yeux, seure demeure et vray sejour de ce petit affronteur Amour. Belleau, la Bergerie, ire fournée (I, 25ii). Quand.., quelque imposteur se feroit surnommer en ceste maniere, il le taudroi t chasser et abominer comme Un affrontour, mensongier, et détestable. Montaigne, tract. de RAYMOND SEBON, dl. 206. [Le diable] ne parloit-il pas de Dieu comme d’un affronteur et menteur ? Id., ib., ch. 251. Venez ça, meschant et affronteur, meschant trompeur que vous estes, JEAN D’E LA TAILLE, les ensila us, a. D parjure, mechant, desloyal, affronteur, Cauteleux, desguisé, de fraudes inventeur. Ft. GARNIER, la Troade, 1067. Qui pourra se garder de ces bailleurs de balivernes, affronteurs et larrons, ce sera bien fait. AmER, PABÉ, Disc. de la Licorne, 18. Retournez, dit le Cardinal, luy dire qu’il virile, sur peine des estrivieres, comme un affronteur : car s’il savait guerir de la goure, i1 seroit plus riche que les Foucres d’Ausbourg, Du FA LL, Contes cl’Euhrape4 5. Je ie tiens pour affronteur, de faire le prudent et le contemplatif. MolliTAIGNE, 5 (III, 36 L). Faire des reverences et dernonstrations exterieures a. quelqu’un n’est pas aussi l’honnorer ; les flatteurs et affronteurs eh font à ceux qu’ilz tiennent les plus indignes du monde. St FRANÇOIS DE SALE, Defense de la Croix, IV, 2. Sous les frauduleuses adresses et inventions des pipeurs et affronteurs. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VI, 29. [L’esprit humain] comme un aftronfeur et joueur de pa_sse-passe, sous ombre de quelque gentil mouvement subtil et gaillard, forge, invente et cause tous les maux du monde. CHARRON, Sagesse, I, là. — 0 Dieu, que ses beaux yeux sont de grands affronteurs I Et ses propres souspirs, qu’ils sont faux et m.enteurs… ! BERTAur, poét., p. 483. — Ses remonstrances inutiles ne persua.derent personne, et n’empescherent qu’elle ne fut tenue pour une affronteuse, s’estant su.pposee pour la Princesse de Pragense. BEu0ALU E D E VEItVILLE, Voyage de. Princes fortunez, p. 1171. Pour l’œil d’un fat bigot l’afIronteur hypocrite [a tari De chapelets s’enchaîne en guise d’un hennit ?. Au utcru-4 Tragiques, V (IV, 199). C’est la tragique avanture de dom Sébastien de Portugal, selon la constante opinion de tous les Portugais… ou… d’un affronteur supposé en la place de ce roi, selon les partisans du roi d’Espagne. Id., iSt. XV, 17. (Adjectif). Trompeur, mensonger. — despenden t. infiniement en des magiciens, diseurs de bonne adventure, Iriacleurs et hommes abuseurs et affronteurs. Am Yoir, Superstition., 3. — es des charlatans le seigneur.. Et de ceux qui jugeants és lignes de la main, D’un babil affronteur vont mendiant leur pain. RONSARD, Hymne de Mercure 319). sous ie fard d’un parler afronteur Tu feins avoir trouvé mou service agreable. P. DE CORNU, Ouvr. poét., p. 81. Affruytee. Garni de fruits. La sainte verge qui aboutit en un sommet Ileury et affruy té represente la paLience. S nt.m. ; çois DE SALES, _4 MOU r de Dieu, Id I, ire rédact. (V, 362). Affuble. Vêtement d’église. Mes autelz, chapes, chasubles, Mes cordes, cordons, allia : des, Mes serviettes et. manfilz. Anc. Poés. franç., XIII, 361. Affubler. Revêtir, attacher Isur le corps ou sur la tête], se vêtir de, se coiffer de, vêtir de, coiffer de. Le bon chevalier… la prist par la main et luy fast affubler un manteau. LE. Lay AL SERVITEUR, Hist. de Ba art, 55. Affeublant en teste son chapperon de martres cingesses. RAFIELAIS, III, 37, Si test que la vigueur de l’âge qui permet Lrendosser le harnois et d’affubler Parmet, T’aura fait artizan des mes tiers de Bellonne… Je te vois renverser Chevaliers et soldars. RoNSARD, Foe s, L. II, les _Parques (V, 136). A peine eut dit que Mercure s’appreste, Sa capeline affubla sur sa teste.. Id., Francia de, L. I (III, 161. Puis un beau guimpli. afubla par dessus. In, ib., 14 IV (III, 127), ce Roy, bien que l’Anglois troub]ast tout son royaume, Jamais qu’à centre-cœur n’affubloit le heaume. BA-iir, Po.cenes, L. II (II, 92). Affuble ce manteau de la saincte vertu, 0 que le corps est beau qui en est revestu. pi. MATTE] ELT1 teffielhis IV, p. 79. — [Sa.int Martin] affublait la haire et, respandant de la cendre sur sa teste et StIr son corps, prioit Dieu couché contre terre de son long. LE LoyEE., Hist. des Spectres, VIII, 13. Deva_nt que Ie vieil Theodore fust appellé par Gratien à l’Empire d’Orient, il songea que Meletie, Patriarche d’Antioche, luy affubloit le manteau Imperial, Iuy meitoit la Couronne sur la teste. Id., ib.., IV, 26. Entrer dans, s’abriter dans. — Il [un esclave fugitif] pense à, ceste heure que la iner eourro-ucee et cramiques larges fleuves l’engloutissent, si bien qu’il luy tarde beaucoup qu’il n’affuble la maison. de son. rnaistre. LE LO.YER„ Hist. des Spectres, IV, 21. Revêtir qqn, se revêtir (sans idée défavorable), coiffer, couvrir, envelopper.. — Au devant de lempereur venoient ses sergens et ministres, affeublez de inanteaulx de pourpre. SEiessEL, trad. d’ApPIEN, Guerre Libyque., ch. 6. — Quels ornemens fait ta Mere a.genser ? Quels apareils de pompeuse dorure Pour affubler ta doillette charnure ? O. DE MAGNYI Dern. Poés., p. 11. — Le Soleil s’en alla, et pendit en escharpe Son carquois d’un costé et de l’autre sa harpe… Il affu.bla son chef dl. rayons tOrtliellX. RONSARD’, Hymn.e de l’Esté (IV, 307). — 11 [Patrocle’afulbia sa teste genereuse D’une sala.de dure et qui estoit crineuse. Am-. jAMTN, Iliade, 75 vo. — de Menale y vint de Pin une couronne Affuble ses eheveux, , eiSOTi front environne. Baïf, Eglogues, 2 011, 13). — Son corps est affublé d’une mante azuree St., mee haut et ba_s d’un milion de feux. Du BARTAS, Uranie.. — Son corps est affublé d’un precieux manteau Où sont represente.z le ciel, la terre et l’eau. Id., 28 Semaine, 212’Jour, les Capitaines. — Si pour honnorer et servir Dieu en esprit et verité il faut rejetter les ceremonies qui nesontcommandees en termes expres da_ns l’Escriture, donques saint Paul ne devon pas ordonner aux hommes de prier descouvertz et les femmes affeublees. St FRANÇOIS DE SALES, Defense de la Croix, II r, 4. Il [Anaxagore] se trouva delaissé de tout le monde en sa vieillesse, et se coucha. ! a teste affublee, en resolution de se laisser mourir de faim. AmyotI Périclés, 16.-11y eut, des ga.rdes qui saiirent Phocion et ceulx qui estoyeal, aupres de luy, Ce que voya.ns quelques autres de ses amis, qui en estoyent un peu loing, s’affublerent le visage, et s’en. fouyrent vistement hors de là. ILL, Phocion, 24. — [Demosthenes] s’affubla la teste avec sa robbe. Id., Démostieé ! nes 29. — Voulez vous lm homme sain, le voulez vous reglé, et en ferme et seure posture ? affublez le de tenebres d’oisiveté et de pesanteur. Montaigne, 1.1. 12 (II, 225). La femme s’en reva a.0 logis pas à pas, Et laisse le mari, qui, courbé, teste nue, Affublé seulement du ciel et de la nue, La faucille en la rriain, ne cesse de couper Le blé, jusques à tant qu’il faille aller sou-PIBRAC, PlirliSin de ia vie rustique (p., iza). — ls marchent pesle-mesle affublez de poussiere. Du BAHTAs, 29 Semaine, 3e Jour, la Vocation. — Ainsi Pallas, Pales, Junon, Ceres, Diane… Affubiees au ciel de l’immortalité, Ont merité çà : bas’ennui de Deité. p. MATTI-IIEU, Vcisthi, III, p. 123. — Jamais ils n’ont cogneu que le Dieu Eternel Qui les affublé de son soin paternel. Id.., Aman, V, p. 111. S’affubler (sans idée défavorable). — Aprcs il [le duc de Guise] s’afubla d’un morion RoNsARD, Poeenes, L. I, Harangue du due de Guise (V, 24)e Se charger, Helisee garda soigneusement le manteau de Melle, et le tint pour honnorable instrument. de miracle pourquoy n’honnoreronsnous le bois duquel Nostre Seigneur s’affeubla jour de son exaltation et de la nostre ? St FB AN ço ES DE SA LES, DejenSe de Ia Creix, I, 5. Affuir. Accourir. — Surprez lo roy, et qu’il. n’y ait eellui Qui près de luy ne fa_ce ung plaisant buy, Criant : Je affuy », le baston en la main.. Poés. franç., VIII, 86. — Si affuyront à toy comme à leur vray patron tous les souclars de ma famille : Cresta_savoir, Sobre plenté, Eloquence non vaine, Congnoissance historiale. LEMAIRE DE BELGES, 21. Fuir, se réfugier. — Le bruit fut grand des affuyan.s : et le cry Inisera_bie des na.vrez. LEMMRE BELGES, filLiStr. le 23. — Ceu.x qui estoient en l’Isthme poursuivoient tousjours besongne, travaillans continuellement, et estimans qu’ilz avoient fuy tant qu’ilz povoient fuir, estans affuis en ce lieu.. SALIAT, trad. d’HÉRODOTE VIII, 74. Affaler (forme dialectale d’affubler). Coiffer. Cela fait, Labour se leva Parla.nt pour tuy et Marchandise… Et, à tout sa grant robe grise, Affulé d’un chappeau pellé, Monstra lors, quoy que l’on devise, Qu’il n’a-voit pas le bec gellé. Poés. franç., VI, 142. — (Fig.) Ce jour au tour de l’année La reste aiant ramenée, Levera mon cuveau La dure poix qui l’affilie.. LI-TC Dg LÀ. PortTE, trad. d_sHoRAGE, Odes, II1, 8. Charger. — A fin de les affilier par ce moyen du joug insolent de sa domination. PEr. E MARNIX Ecrits poi. et hist, p. 1“_. Affulé. Coiffé, ayant les cheveux arrangés. Comme ses barbes morfondus Qui sont demy mors et fondus ITestre senglés parmy les rains, Ses senteurs de chemins forains, Ses coquars aftilés en gresne, Desordre les tient ey en renne. Sotties, 11, 310. S’affuler. Être couronné. — Mon cloz Marseen, Qui d’un blanc ereneau s’affule. Luc i.›E LA. PORTE, tra.d. d’HoRAcE, Epodes, L Affurard (mot d’argot). Sergent.’, Tari hie. et vm, Affurer {mot d’argot), Tromper, voler, — Il me respond que sa balle valoit quatre livres tournois, et que. j’avois part à la concurrence de mes deniers, et qu’eussions affuré Ies ripaux, rippes et milles, et pechons, qui attrimoyent nostre Goesmeloterie pour de l’aubert huré. Var. hist. et Liu., V [I I, 151. — En affinant, selon nostre vouloir et commodité, nous trouvions souvent à. des festins où les pecbons passoient blese, hes et cocsmes, selon leur capacité.. Ib., VIII, 152. — N’Ion compagnon,.. sçachant qu.e nous approehions de la riviere de Loire pour tourner vers noz pareras, s’advisa de m’affurer, c’est-à-dire tromper, ca.r il s’en alla avec mon argent, et ne nie resta que huict sols. Mon autre compagnon s’en alla chez son père, près du lieu où nous estions, tellement que je demeure affuré et seulet. Ib., VIII, 158. Affusion. Action de verser. — Comme la lurniere d’une lampe qui est amortie par affusion de trop d’huile. AmBeL,. PA_R, XVIII, 7.3.. Affust. Agrès. — Leur Pere ; gnace avoit accousturné de dire en ses communs propos, que si, au milieu d’un orage et ternpeste, le Pape luy corrirna.ndoit d’entrer dans une nef desgarnie de pilote, mast, cordages, voiles, et autres affusts, n’y voudrolt contrevenir.. E. Pasquier, Recher-ches, III, 44. Affuster. Mettre sur l’affût. Placer [des en gins de guerrel„ — Si lahouroit Paris autour de iuy [Hector], cornme font ceux qui assiegent —une grosse tour, et affustent leurs engins de tous costez pour lalbalre. LEMAIRE nn BELc : Es, Muer., I, 42. — Sur les aultres carracques qui estoient au grand port ciresserent des fustz pour mettre et affuster des autres engins. SEYSSEI" tra.d, de DIODORE, Ill, 28 (121 vcE). — mesme— alla faire affuster son artillerie. Rabelais, I, 26.

Ajuster. — Affustez voz besicles. RABELArs, Paneagr. Prognose., au Liseur. — Adonc nectoya tresbien de beau vin blanc le col, et puis la teste… et les afusta justement veine contre veine, nerf contre nerf, spondyle contre spondyle, Rabelais, 30.

Poster. — Ilz hau.lciont pour nous tirer là où j’avois affeusté noz harquebouziers.. MoNLuc, Coranzent., L. 1V 290).

Ordonner, disposer. — Si le mescomte du medecin est dangereux, il nous va bien mal : car il est bien mal-aisé qu’il n’y retombe souvent il a besoin de trop de pieces, considerations, pour affuster justement son dessein. Montaigne" II,:1) {Ille 219).

S’affuster, S’apprêter, se disposer. — Je voy ch.asque manœuvre S’affuter tout à coup diversement à l’œuvre, Qui jouer de la rame, et qui du gouvernail, Qui s’attacher au rnast, et l’autre à E. Pasquier, Jeux Poétiques, I, Elegie (II, 847). — Le gouverneur court à l’alarme. Les soldats s’afustent et crient au mare.h.and s’arrestast. Aubigné, Hia. Univ., XIII, 25, Aheuseé. A l’affût, posté, placé, — Icy l’arquebusier, de derriere un buis vert, Affusté, vise droit contre un chesne couvert De bisets passagers. DU BARTAS, lie’Semaine, 12e Jour. — Puis les picquiers bandez, teement affustez Qu’ils recevoient aux fers les corps precipitez. AuBLGNÉ, Tragiqu-es, V (IV, 211).

Affy. Confiance. Joyeulx il fut de 2e povoir.surprendre. Mais marry est sa_ servante reprendre De cestuy fait, veu que tant il l’amoit, Et en elle tout son affy a_voit. BOUB.DIGliÉe Pierre Fa ife ch. 27.

Affyner, v. Affiner 1.

Afie (il y a en grec un jeu de mots anchois ou sardine, et demeii ; zi sot). — Ils sont fort petits, et plus legers que des afyes. — Par Jupiter, ils sont bien afies et ignorans voirement. F.-MUTIN, trad. de LucrsN, le Peseheur, 49.

Afin 1, v. Affin.

Afin 2. Afin que. — Vous m>avez fait coin-me sotte nourrice., Qu’à_ son enfant (afin ne le ma.risse) Donne un cousteau, duquel souvent se blesse. IrE.B.kuy JULYOTI Elegies de la belle bile, I, 9. Comme voyons la digne humanité De ton cher filz en linge figuree, Afin sa mort nous soit rememoree. In., ib., I, 20. — Du premier rang en une monstre Desire estre„ afin Lu te monstre. In., ib., II, 7.

Pour afin. Afin. — Mais, pour afin de vous donner entendre Le poinct final auquel je veux pretendre, est besoin de vous faire à sça_voir Les grans honneurs iesquelz j’ay peu avoir. Anc, Poés. franç., VII, 156— Et, pour à fin que tout me pardonnez, En voylà. deux [escus] les plus _beaux qui soient point De tous les sept, que je vous mets au poing. Ib., VII, 192.

Afiner, Afineur, Afiquet, v. Affiner, Affineur, Atfiquet.

Aflac, v. Fiac.


Afleuré. Effleuré. — L’un et l’autre decoche à. la course dressee, Coulant d’un pied legier sur le sable afleuré Non merqué de leur trac. Baïf, Poemes, L. VI (II, 314).

Afluemment, v, Afilueminent.

Afoller, Afonder, v. Affoler 1, Affonder.

Afouchié. Qui fouille le sol a.vec Le boutoir. — San.gier ou Sanglier. Sa_u.va_ge, furieux… afo-uchié..3.1. DE L A PO 111’E Epithetes.

Afouler, v. Affoler 1.

Afranchir, Afriandir, Affranchir, Alirian-dir.

Africane. Tigre. — Aucunes sus leurs rochetz portoient pea.ux d’Arricanes, autres de Loups cerviers. HABELAis, Sciomachie 011, 402). — Je ne sçay quel plaisir avez prins voyans les Lions et Afriquaries (ainsi nommiez vous, ce me semble, ce qu’ilz appellent Tygres). Pantagr., IV

Afrodil, v. Aphrodi1e.

Afroidir, Afrontement, Afronter, Afronteur, Afubler, v. Affroidir, Affrontement, Affronter, Affronteur, Affubler.

Aftographe. Autographe. — Aristote semble tirer ses raisons et conclusions, non pas des livres sibylins, mais de l’aftographe du mesme Jupiter. LE PLESSIS, Ethique d’Arist., Préf. (G, , Compl., Autographe),

Aful. Vêtement. — Dieu que le Monde est estourdy ! Y luy fault bailler une espee Et puys un aful de Pompee. Abillé sera au plaisir, Sotties, III, 42. — J'ey congneu bru garnye dessus Qui d’un aful de monacus A faict abit qu’el portoyt bien, Et s’y faict la femme de bien. Ib., III, 89. Puis, sur le banc, sont les maistresses, D’aful de teste, et de habitz, — Aux doys dyamans et rubis, Tenans façons et tenans gestes Tant habilles et tant honnestes. Anc. Poés. franç.., XI, 49.

Afuler,

Afuste. — On commence à monter la premiere pièce [d’artillerie]. M. de Pecquigny estoiet dens l’afuste avec une petite lanterne qui seullernent pouvoit donner clarté au rouage..Mo N-LUC Comeneni., L. II (I, 55.

Afuster, v. Afiuster.

Alye, v. Afie.

Aga, v. Agame.

Agailiardir. Rendre gaillard. L’un tâche à. part au son de sa lourete Agaillardir sa camuse trompete. —VAUQUELIN DE LA FRES :’, 1-AYE, Foresteries, II, — Agaillardir et ragaillardir. H. EsTl ENNE, Conformité, Mots françois pris du. grec.

Agalle. Plante aromatique. — En sa maison, elle Faisoit parfuns, contrefaisoit storacq, ben. joy,.. Elle -u.ne chambre plaine d’alernbies, de fiolles, de barillets, de verres de terre et d’estain fais de mille m.anières. NICOLAS TRoYEsi Grand Parangon, Nouv. 51.

Agalloche. — La dizierne [pour divise a.-voit] une breusse de odorant Agalloche (vous l’appel-iez boys d’Aloes. RADELAIS5 IV, I.

Agarcler. Regarder. — Agardez, je dance des bras„ N’est ce pas signe que j’en sça.y ? Sonies, 111 139. — Voyez-vous, madame, ie vous serviray bien, — Quel mais ? disoit la dame. Agardez disoit la garse ; j’ay les talons un petit cours, je me laisse cheoir à l’envers, je ne m’en sçaurois tenir. DES PÉRIERS, NOW). liéerp, 46, (Par abréviation populaire.) Arde.z. Regardez. (Ardez est souvent. une exclamation qui iL’a. pas un SOTIS bien précis.) —..3b.rclez, voire, c’est-mon, je me cognois en gens, Vous estes « je voy Men, gra.nd abbateur de quilles, Mais au reste honilt. homme, et pavez bien le.s filles, REGNTER, Sat. 11. — Ardé, l’elon.vsleur, je vous suis bien attenue. BE-ROALDE. liP, VERV1LLE, Moyen de parvenir, illetaphrase (I, 80). —Ardez, ceste curagerie d’el°. uence ne pi..lut m’abandonner. Id., ib., Emblesme I, , 10). — Ardez., dit-elle, mon mari est un gronneux, Id., ib., Respect 01, 42). Agarer. Regarder. Agaré, Messins, o l’:, , r at in chouse, qu’y serai toute ma_ vie de la Messe,. et lochart, qui est in bea parIou, ne me saret gonni d’y quo cousu. AuraGNÉ, Faenesie, 11, 9. (Par abréviation populaire.) Agar. 1-tega.rde. Un gentilhomme tira sa da.gue et print l’oreille de ce larron, et la luy couppa toute necte ; 1.r on la luy monstrant : « Aga, dit il, ton oreille n’est pas purdue, la. vois-tu là ? JI Drs PÉniErts, Soup. R&r., 56. — Messire Itace… appelle Joannes… auquel dit de mine fort faschée : « Aga, l’amuie, le vfltain, comm.e il a emboué ma paillace de ses piedz..D Id.., ib.., 91. — Bon Dieu que. me dis tu ! aga, hé, maistre fat, Comme on se rit de toi. F. H A13E117’1 trad. d’Hou.A.c.E, Satires, I., 3 (Pa.ra.phrasel. Agua, men eray… tous les Diables sont au jourdhuy de nopces… Voy tu la fumee drs, cuisines d’Enfer ? RADELAIS, IVe 67. — Tu nr. veids oncques tant d’aunes damnees. Et sçaiz tu iluoy ? Agua, men emy, elles sont ta.nt douillettes, tant blondelettes, tant delicales, que tu diroys propreent que ce feust Ambrosie Stygiale. Id., ib. ga la nouvelle Arandelle. Baïf, Mimes, L. 11 V, 64). — A grarepeine sçavent aucuns de ces marchons que c’est à dire Un bachelier, Un licencié : et diront l’un à i’autre par admiration, Mais aga, qu’est ce. à dire cela ? H. EsTLE, NNE, Dial. du lang. franç, ital., II, 308. — Hé quel honneur, te voyant pa.r la place Tout couvert dgor, ouïr la populace Dire en derriere : Aga, voila celuy Duquel la Prance a. tant receu d’ennuy. VA UQUEL1N DE LA Flq ESNAY E5 Satyres françoises, L. III, à M. de la Serre. Aga est souvent une exclamation sans signification précise, — Michelle, reviens à la maison, ta mere le dit. — Non. rera.y. — Vien vien aga. — Non. feray, BErtoALDE. D E. VERVILLE, Moyen de parvenir, Occasion (I, 88). — Vrarnent, ma cornmere, tu Lp.sçaurois faire de beurre net, tant tu és mal proj.irc. — Aga, si fera.y, j’en feray, et le feray si ria que je t’en feray manger. ID » ibe, Annotation (I, 207). — "Monsieur… a. deliberé sur tout d’y tapisser la cuisine, chose qui ne se void gueres ailleurs : mais aga, voyez vous, il n’est point glorieux. AuBiGNÉ, Faeneste, IV, 16. Aga.rie. Sorte de plante aromatique, — Ou y mettant grand force d’agaric Pour la Ruberbe, oui du Dyaphanye. J. BOUCIIET., Epistres morales dei, Traoer$eur, II, v Lit, 4, Ilie Agasse. Pie., — Et le pain fait l’Agasse jaseresse En moins de rien devenir Poétresse : Aprent,. aussi le mignon perroquet A jargonner son babillige • ard ca.quet. VAUQUELIN DE LA FR eS’elAY Et Sa.. the.e françoises, L. Ill, à J. A. de Baïf. — (Fig.) ous tenez bien la, teste ba.sse : Je croy que VOUS jurez sans faune. — Mais à vous, rnocqueresse _.., ea.sse, Set mai de la tenir sy hauite. MAR G.. D E NA-V.1 Dern. Poés., Comedie iQuee au Mont de Marsan. (p. 70). Agasser. Crier. (Se dit du cri de la. pie.) — La pie void alors qu’elle est mal assourée… pa.uvre espeuré4Caq-uetant, agassa.r4bien que Lnal-asseurée.) S’adventure dans l’a_er et tire au fort prochain. GAUCIIET, Plaisir des Champs,. l’Automne, Vol pour pie.— Ainsi les tiercelets sur la pie aga.ssante Donnent Fun aprés l’autre et d’aesle non pesante La bourrent tour à tour. Id., ib. — Alois on void venir d’une roide descente Les trois %d-aillants oiseaux sur la pie aga_ssante. Id.1 ib. — La troupe peu à. peu des eies agassantes, Et des gais criaillants, des corneilles craillantes, D’un voler importun font la. ronde alen-tour. In., ib., 1’Atatonne, la Pipée, Agassin.. — A la troisiesrn.e [armee] sera donni a_u jeune cep un bourgeon d’avantage, et seront deux, dont chacune rle ses testes sera chargee, y comprenant celuy attenant a-u bois dur, nomme) par d’aucuns agassin. 0, DE SERRES, ThétidrP d’Agric., III, Cor. — Contre Ies Cords ou Cals, autrement a.ppellés Agassins c’est. à dire pour se delivrer de leur importunité, empeschant ie libre cheminez., avec douleur, lorsqu’ils Se forment entre les doigts des pieds, ainsi sera procedé. 1D, , ib, , Vill, 5, Agatean. D’agate. — Bague. Precieuse, ouvree„. agateane. M. DE LA PonTE, Epithetes. Patenostres.. Devotes, agatheanes, jaspes, rondes. Id., ib. Agathe (unasci. Agate. — Belle gorge d’al. bastre, et vous chaste poitrine._ Tertres d’Agathe blanc, petits gazons de laiet, Des Graces le sejour, d’Amour et de Cyprine. RoNsA RD, ,..Sionnegs poup Helene, 53. Age. Aagre, Ageancementi Agea.ncer, , v_ Agencement, A gencer. Agen. Sorte de filet (Godefroy). A. la lin d’esté, Aprés avoir premier ses moineaux apa., sté, Où la foulle est plus grande, il tend sa rets lacée Longue de douze pieds, large d’une brassée ; 11 la tend, la. plie et roidist le cordeau, Couvre tout de feuillards, à flin que le moineau Soubsonneux ne. le voye ; et ! ors quiil vold la place Et son agect couvert, ses cordeaux il deiace, Et tire tant qu’il peut. GA UCHE.T5 Plaisir des Champs, le Printemps, Dise. da Chasseur et du Citadin. — (Dans ce passage, ne pourrait-on pas lire aguet ?) Agelaste. — La calumnie de certains Canibaies, rnisantropes, agelastes, avoit ta.nt contre moy esté atroce et desraisonnee, avoil, vaincu ma patience. Rabelais., IVt à Odet de Chastillon. Agelaetes poinct ne ria.ns, tristes, fascheux. Id., IV, Briefte Declaration. — Il ne fut onques tant severe Caton, ne Crassus lhayeul tant agelaste… qui n’eut perdu contenance. Id.„ V, 24. Agelet (Arc), v. Arc. Agember, v. Ajamber, Agencement. Ornement., parure (a.0 propre et a.0 figuré), embellissement, ce qui rend bien ordonné, agréable. — C’est un bel et. grand agen.cernent sans doubte, que le. Grec et Latin, mais on. l’achepte trop cher. lioNTArorns, I, 25 (I, — Qui n’a puy parler à Paris de celle qui se fit escorcher pour seulement en acquerir le teint Plus trais d’une nouvelle peau ?… Que craignent elles, pour peu qu’il y ait d’agencement à esperer en leur beauté ? Id., I, 40 (1, 339). — Cela qui semble lascivité el vanité est un certain agence, ment et ornement convenable aux femmes. Larivey, le Fidelle, V, 8. — Plusieurs se confessans par coustume des pechés venielz et comme par maniere d’ageancement, sans penser nullement à s’en corriger, en demeurent toute leur vie chargés. St François DE SALES, Vie dévote, 11, 19. — Bien que ces petites demonstrations de pure et franche amitié ne lient pas les cœurs, elles les approchent néanmoins, et servent d’un ageancement aggreable a la mutuelle conversation. id., 5b., IL, 38.

Agencer. Parer, orner, rendre gracieux, agréable. — Sa bouche elle agensoit d’un gracieux sourire. Baïf, Poemes, L. IX (II, 413). — Les amantes spirituelles, espouses du Roy celeste, se mirent. pour veoir si elles sont bien ageancées au gré de leur Amant ; et cela se fait es examens de la conscience. St FRANÇOIS DE SALES, Entretiens spirituels, XII (VI, 218) : — J’accommodois ma grace, agençois mon visage. Un jaloux soin de plaire excitoit mon courage. REGNIER, Cloris et Phylis.

Arranger, mettre en ordre, disposer de la manière qui convient. — Non autrement Adon mignardant sa Venus Se pâme de plaisir, lors que ses cheveux nus Decoifee elle agence en plaisante merveille. Baïf, Amour de Francine, L. 1 (1, 119). — Ageance maintenant l’or de ta chevelure. Burrer, Hymne de Venus. — Et bien souvent luy faict tenir un peigne d’yvoire pour luy agencer les cheveux. Mmes pes Rocxes, Dialogue de la Main, du Pié et de la Bouche. — La fille à Pharaon, merveille de son temps, Agençoit ses cheveux, jusqu’à terre flotans. Du Banrras, 22 Semaine, 4° Jour, la Magnificence. — Je despouillay mes gayes robbes, et laissay mes precieux ornemens ; et tiray d’une main ennemie mes cheveux bien agencez. G. C. D. T., trad. de Boccace, Fiamette, L. VI, p. 406. — Devant son sein, le voile ouvert elle portoit, Son poil non agencé espars au vant flottoit. P. ne Bracu, Hierusalem, XVI, p. 5. — Gondebaud… sous ombre d’une longue chevelure, qu’il ajençoit à la Royale, se maintenoit estre fs du Roy Clotaire premier. E. Pasquier, Recherches, V, 12. — Ce chemin est fascheux, plein de sables mouvantz, D’espines, de rochers, et la tendrette enfance D’un million de fleurs qu’un pré mignard ageance Montre à gausche un sentier qui pippe les passantz. Aubigné, Primtems, 1, 55. — Me trouvant ces jours passez avoir plus de loisir que de coustume, me print envie d’agencer un peu de livres que j’ay en mon estude, pour plus aysement m’en ayder au besoin, et, les tenant les uns après les autres pour les ranger d’ordre selon mon intention, je trouvay.. six comedies toutes chargees de poussière, Larivey, à messire François d’Amboise (Anc. Théâtre français, VI, 189). — On me doit tantost amener cinq ou six muids de vin, et pour-ce qu’il ÿ a tout plain de hardes en la cave, je voudrois bien que serrassiez tout en un coing, afin de faire place aux tonneaux. Vous me ferez plaisir de regarder s’ils sont plains et bien reliez ; et si de fortune vous voyez qu’il y faille quelque cerceau, vous irez querir le tonnelier pour le racoustrer… — Par aventure que ma dame Lucresse voudra veoir agencer le vin. LaARIvEY, les Escolliers, II, 4. — Lon prend Callirhoë, qui. fut liee et ageancee comme les victimes qu’on doit mener à l’autel pour y estre tuees. Ponrus ne Tyanp, Fleuves ou Fontaines, 4° Fable. — Monsieur de Barenton (luy dit-il}. je vous prie que… vouliez ageancer mes cheveux, afin que ce meschant (parlant du bourreau) ne me touche, Mais comme Baranton eust fait semblant de ne l’avoir ouy, adonc luy-mesme rebrousse ses cheveux de derriere. E. Pasquier, Lettres, XVII, 5.

S’agencer. Se parer, se faire beau. — Il ne fait. que penser A s’atiffer, à s’oindre, à s’agencer, A orloter sa barbe bien rongnee, A mignoter sa teste bien pee. Ronsard, Amours de Cassan Elegie à Muret (1, 115). — La bien-he s Seine… Peigne son chef, s’agence et se fait belle, Et d’un haut cry son nouveau Prince appelle. id., Poèmes retranchés (VI, 203). — Tandis il [le Cyclope] met toute sa diligence A se parer : à to te heure il s’agence : Or d’un rasteau sa perruque pans Or d’une fau sa grand’ barbe rognant. Baïf, Eglogues, 8 (III, 46). — Terence dit : Dum. se comunt, dum se pectunt, annus praeterit, elle sont un an à se lisser et s’agencer, Larivey, Le F delle, III, 6. — Aussi je les compare à ces fem jolies, Qui par les affiquets se rendent embelies e rubans piolez s’agencent PURES Et toute leur beauté ne gist qu’en l’ornement. ReGNIER, Sat. 9. — Ma foy les beaux habits serve bien à la mine, On a beau s’agencer et faire le doux yeux, Quand on est bien paré, on en est tousjours mieux. id., Sat. 13.

Agendarmer. Faire devenir homme de gu — Quel maistre ou superieur commença les agensdarmer, les leurrer, les veiller, mettre aux champs, au monde, tellement que se voyans plus Rustres et plus gallans que les autres, non contens de leurs. propres limites, usurpoyent sur le territoire et voysinage prochain par continuelles courses. Du Faiz, Propos rustiques, au Lecteur.

Traiter brusquement, à la manière des hommes de guerre. — Que si quelque bravache, à la cres pe jouvence, Pensoit m’agendarmer, ou me faire deffence, Par discours empoulez, d’entrer en la maison, Malheur, malheur sur luy, et sur la garnison. J. pe Cnamp-Repus, Ulysse, V, p. 66.

S’agendarmer. Se conduire militairement, en homme de guerre. — Non que je vueille que cette, dame face les actes d’un homme, ny qu’elle s’agendarme comme un homme, BRANTÔME, des Dames, part. II (IX, 411).

Agenser, v. Agencer.

Agenseur. Celui qui dispose, qui prépare, — Lors mestier on monde n’est, qui tant soit de res queste : comme est des faiseurs de friscades, composeurs de joncades, agenseurs de fueiïllades, Rabelais, III, 33.

Agent. Agissant, actif. — Cause premiere agente. Amyot, Périclès, 4. — L’Eglise est une voix vive, agente, qui s’explique et peut tous-jours de nouveau et plus s’expliquer. Charron, les Trois Veritez, III, 2. — Le Magistrat qui parle et est la loy vive, parlante et agente, comme la loy est dite le Magistrat muet. id., ib., III, 3. — Celle là seule [la beauté sans la bonne grâce] est comme morte, cette cy est agente et vivante. id., Sagesse, I, 5.

(Sens nouveau du mot). — Il y a aussi un autre mot, nouvellement venu d’Italie, touchant celuy auquel on ne veut faire qu’à demi l’honneur d’ambassadeur, car on l’appelle Agent. H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 335.

Ageolliver. Rendre joli. — Ils attifent leurs mots, ageollivent leur frase. REGNIER, Sat. 9,

Aggere. Chaussée. — C’estoit le chemin des aggeres et levees du Nil en Egypte. RABELAIS, V, 25. :

Aggluement. Agglutination. — L’Air done sera tout seul, qui par aggluement N’est formé d’autres corps, ainçois tant seulement Par leur disjonction. if. DU CHESNE,. GPand M iirnir du Monde, L. V, p. 168.. Aggiuer. Agglutiner, coller. — Et si la. chose encor en un a_utre fondu.e, Se reprent derechef par cela. qui agglue, NO11. par ce qui separe. J.. DU ES E s Grand Miroir du Monde, L. V, p. 165. Agglutinable. Qui peut être agglutiné. — es vieilles gens ont les os plus secs et plus durs, et par consequent moins agglutinables. Hu. PARÉ, Vili" 10. Agglutinatrice. Qui agglutine. — Faculté… agglutinatrice..Amtra. Ri :, XV, 52. Agglutonner. Agglutiner. — Ceste sacree nature, laquelle ayant aggiutonné les" premiers eleens du monde entre soy sçavoir Ia terre, l’air, e feu et l’eau par leur mutuelle et temperee ommistion, a procreé tout animant, F. BRETIN ra_d. de LIL:CIEDIT les Amours, 19. Aggraffer, Aggrandir, Aggra.ndissement, Aggrapper, v. Aggravance.. Aggravation.. — Telz delices… au I>eu douleureux et mortel a.ccident de lame ne pouvoit donner allegement, ains aggravance, Tra.d. de DoccAcE, Ficenneette, ch. v, 6, 3 ro (1537). Aggravant. Qui alourdit. — T’es-veillant de ce.1Iprofond et aggravant sommeil. F. BRETIN, trad. Ikle’Luc’Timon, 6, — V. Aggraver. Aggravanter, v. Accravanter. Aggravement. Aggravation. — Par amplification et exaggeration, qui est aggravernent des ca.s perpetrés. BUDÉ., ingit. dit Prince, ch. 4. Aggraver 1. Alourdir, accabler. — Et comme un lis par trop lavé De quelque pluye printa_niere, Poindre à bas son chef aggravé Dessus la terre nourriciere, Sans que jamais il se releve Tant l’humeur pesante le greve. RONSARD, A MOUPS de Marie, Chanson (I, 182). — Ou comme un jeune lys, de la pîuye aggravé, Laisse pendre son chef, qui fut si TeleVée DESPORTES) Elegies„ L. Cleophon_ — Tu ressembles, Esther, à ia. fleur agravée Par un cruel ora.ge, alors qu.e le Soleil Ranime sa vigueur par les rais de. son ceil. MoNrcinasTiEN„ Aman, III, p. 266. — Ses yeux rnoiteux et son teint pallissant Semblent aux lis aggravez de la. plu.ye. Du MAS, CEILWreS IneSkee,’125, (La lourdeur est produite par ! a nourriture.) — Le Roy Subthar estoit couché’en son pavillon, tout yvre et tout aggravé de vins et de viandesLEMAIRE DE BELGEs, Muer., III, 2, — A travers un corps tout brouillé, saoul et aggra.vé de nourriture et de viandes estranges, et qui ne luy sont point naturelles, il est force forcee que la. lueur et lia clarté de rame viene à se ternir, à se troubler et esblouir. Amyot, S’il eet loysible de manger chair, I, 6. — C’est un grand moyen de —vivre heureusement, que d’a.voir le corps dispos et bien ternperé, non noyé de vin, ny agnvé de viande. Id.9 Pro-pos de table, L, VI, Proeme. (Lia lourd.eur, l’accablement proviennent de la fatigue). — Je voy leurs piedz de cou.rir agravez. MAHG. DE NAV., les Marguerites., Satyres et Nymphes de Diane (In, 190). — Le chemin long m’a agravée a.ux piedz. EAII„ Dern, poés., Cornedi-Ér jouée. au Mora de Marsan (p. 68). — Comme ceux à qui force defai3Ioit, et qui estoyent agravez el recreuz de tra_vail… ilz se laisserent petit à petit aller et couler en u.n gracieux dormir. AiriTOT, Hist. L. 11, 21 ro. — Plusieurs de; eurs souldards estoient blecez, et tous universellement agravez et recreuz du travail de la battaille. Id., trad. de DIODORE, XIII, 8. — Estant aggravé de travail et de faune de dormir, il se coucha dessou.bs quelque arbre à l’umbre„ pour se reposer un petit. Id., Sylla, 28. — Il fanon.hyverner en Armenie pour refraischir et reposer ses gens qui estoyent aggravez et recreuz du long chemin qu’ilz avoyent fait. Id., Antoine, 38. — Il se coudie dessous’un arbre… et s’endormit si serré, qu’à peine se peut-il esveiller de la route et fuitte de ses gens, n’ayant rien veu du combat. Ils disent que ce fut pour estre si aggravé de travail, ut de faute de dormir, que nature n’en pouvoit plus. lielorcrAiGNE, I, 44 (I, 374). — Nous doncipes venaus surgir à ceste isle, et descendans port,. aggravez pour Ie travail de la. marine, derneurasrnes longuement couchez à terre. F. BRETiN, trad. de LucIEN, la V raye Histoire, 1, 6, (La lourdeur, l’accablement proviennent de la maladie, d’une blessure). — Elle n’a point de douleur de teste qui l’aggrave, n’a poin.t de fievre qui la brusle. Hist. ILEthiop., IV, 42 vn. — La pa.uvre vieille, chargée d’ans et aggravée de maladie, se sentant au lict de la mort, voulut disposer de si peu qu’elle avoit, et faire un testa.ment. LARIVEY, trad. des Facelieu-ses Nuits de STRAPAROLE1 iie — De se lever debeFut par trois fois il essaye, Par trois fois retombe, agTavé de sa playe. P. DE BRACH% PûeneS 61 L. 1, Monornaehie de Dayid et Goliath. — C’en est fait, il est aggra.vé Si pesamment dedans sa couche, Qu’il ne s’en peut voir relevé. DESPORTES" Ps, de David, 40. (La lourdeur, l’acca_blement proviennent de la vieillesse). — La vieillesse m’agrave., et la remernoration de mes fortunes afoyblissant mes espritz, m’assomme par faulte de dormir. AtruoT, fris/. L. V, 50 ro. — Sur un bassin Saturne estoit gravé, En cheveux blancs, de vieillesse agravé. RONSARD" Franciade, 11 (III, 67, — En la noble cité de Florence est un mona.stère de femmes… duquel estoit jadis abbesse une bonne darne toute devote, agravée de vieillesse… paya.„ le tribut à nature, rendant S011 esprit à. Dieu son createur. LAR.IvET, trad. des Facetieuses _Nuiis de STRAPAROLE7 Vil 4. — Encore que la. salade cache les cheveux chenus, toutesfois au dedans les membres sont aggravez des ans passez. Ma TOT « Si l’homme aage, etc., 10. — Or ce pasteur lié sous le joug cLui me blesse, Avoit j R tOlit le chef aggravé de vieillesse. Nu YS E i01 CEite ». pet., 70. — Le Philosophe Stilpon, aggravé’de vieillesse, hasta fin à ezeient par le breuvage de vin pur. Montaigne, III 2 (II, 19). (La. lourdeur provient de la paresse). — Car pour avoir gousté les ondes de Permesse, Je suis tout aggravé de somme et de paresse. lioNsARD, Poèmes retranchés rel, 218), — Je ne Pay pas du massacre sauvé Pour estre oisif de paresse agravé. Id., Pranciad.e, 1 (III, 16). (La lourdeur, t’accablement du sommeil). — Quand je voy mon beau Soleil levé, De toutes parts un sommeil agravé Dessus le front des tenehres me donne.. Ro NSARD, Poeines, L. I, k Souci (V, 100). — Ce gentil amant… Se trouva dans un bois de sommeil aggra.vé. DEspoRT Es, A ngelique, —-Son cueur est si bouilhant qu’il ne treuve repos ; Sort œil si vigilant que somme ne l’aggrave. L. PA_PoN, Pastorelle, III, 2. — Galba… se laissa couler sur son. cous, sin, representant un homme aggravé’de sommeil. Mo.NTAIGNE, Hl, 5 (III„ 351). — Le vray corps se reposera en quelque lieu, auquel il sera gisant assoupy et aggravé de sommeil. Le Loyer, Hist. des Spectres, 7. (Au figuré.) Alourdir, a, ccabler [1’àme, Pesprit]. Si le vice nous aggravant tout alentour de pesanteur egale nous reMent tousjours à bas. Amyot, Si l’On prOfile. rexerciee de Ici vertu, — Des l’heure. que venons à naistre, Nous aportons en nostre cœur De Dieu. la vraye loy graTiTee : _Mais nostre bonne âme agra.vee S’aveugle de la nuit d’erreur. BAJF, Poem.-e$, L. VIII (II, — De tous ceux qui d’..0i.rnour ont seuty la rudesse, A.ggra.vez sous le j{..nig d’une ingrate maistresse. DESPORTES, Elegies, 1, 8. — L’ame est lors aggravee de profondes pensees, et le corps abbatu. et languissant d’amour. MoriTAIGsr., I, 2 05 12). La doctrine amande assez les bourses, nunernent les ames. Si elle les rencontre mousses, elle les aggrave et suffoque’liasse crue et indigeste. lo., 8 (IV, 18). — Le cors aggrave l’aille, l’aille rendra le cors leger. St FRANço’s SALSS„ Sermons aulogr., 17 (VIL. 168). Accabler [de tristesse, de douleur, d’infortune], Que pleust à. Dieu qu’en eueur peussiez lire._ Vous y verriez vostre nom engravé, Avee. du.eil qui me tient aggravé Polir ce depart. Marot, Elegies, 3 {H, 13’1. — Je ne vous en avois rien, voulu dire, de peur que voz (meurs ne fussent a, va.nt le coup aggravez et recreuz de douleur. YOT, L. V., 61 vo. — Ou bien si do-u.leur vivement engravee Pouvoit faire mourir la. personne aggraiirree, Je rnourrois sur le champ. JODELLE,. Didon, 11I (I, 190). — Paulus… ayant… le cueur aggravé d’un si angoisseux. re gret, que de veoir la desconliture de ses gens, estoit assis aupres d’une roche. Amyot, FabiUS MCE-Einiti..8, 16. — Si de quelque ennui —vous a.vez Le cœur et les sens aggravez, Dites-le nous, et du mal vostre Une part. en soit faite nostre. DEs ASLTRES David fugitif, 1302. — S’il s’endort quelques fois, aggravé de tristesse, Helas par le dormir sa douleur ne prend cesse, Mais plus fort que devant se sent travailler. DESPORTES, Diaree, L. /, Conirlarwur. — Sur lequel mescontentenleat M.. le maresehal de Matignon prist occasion de taire entreprise sur la ville., ainsin que le roy.„ luy commanda aveq’une grandi : mye, pour agraver sa sœur, qu’il n’aymoit, de plus en plus de desplaisirs, BRA. dCS Dames, part 1, Marguerite, reine de France et de Nay. (V111, 70). Abaisser, enfoncer. — [Au pa.pel, Et tout cecy ne vous rait eslever Par dessus vous, ne trop bas aggra.ver, Tenez moien de vostre longitude, Du court, du. bas, aussi de PaRitude, Vous congnoissant estre ea dangereux lieu, Et que ça bas vous representez Dieu. J. BoucnET, EpisÉres. moraks.’dee Traverseur, 1,.1. — Les autres tous leurs vies aeheveren.t Dedans la mer, ou les iite.nts sans meroy Cruellement a, u fond les aggraverent. Amyot* trad, de DiononE, XIII, 14. — Difiy plus ny moins qu’en un jardin fleur>. Meurt un beau Liz, quand Ia pluye pesante Aggrave en bas sa teste Ia.nguissante. RorisAnD, Poemes, L. I, Elegie (V, 18). Iterme ecclésiast..). Frapper d’anathème. — Il ne commande point que de l’authorité de quelque reverend Myttré et cornu, soyent excommuniez et à chandelle esteinte et. cloches sonnantes soyent aggravez les povres gens, qui ne peuvent satisfaire leurs crediteurs, CALITUIT, V, p. 330. Les Venitiens envoyèrent au pa_pe… un ambassadeur… pour estre delivrez du lien d’excommunication i(car il les avoit excommuniez, voire aggravez, réaggravez et maudits et ne se contentant de toutes sortes de fulminations ecclésiastiques, avait falot publier la croisade crontr’1 eux…)i. FI. list-Ji— : N N E, Apol. pour Hep., ch. 40 (I I, 417), — Ch.a.rlos VII….. fui d egrade et déclaré incapa_ble de surtoder au Roya.ume : luy et tous ses adherents et fauteurs excommuniez, agravez réagravez, cloches sonnants el chandelles, es-teintes. SaL illén-, les Pieees de tapisserie (p. 51). S’aggraver. S’alourdir. — lie peur que je ne seche, tarisse, et m’aggrave de prudence., aux intervalles que mes maux me. donnent…, je gauchis tout doucement, et desrobe ma veue de. ce ciel orageux et nubileux quel j’ay devant moy. MoNLiiicrii.E, Ill, : 7 ; (111,.314). Se fatiguer. — La jambe grosse, le pied de regnarcl, et les ongles gros, font. con.noistre qu’il, lle. c…hienj n’a point le pied gras, et qu’il est tort. sur ses membres, pour courir longuement sans s’agra ver. 1\1. DE. LA PORTE ! Epithetes, 82. rc’., Aggravée. Pleine (gravitia). — Ce gentil Astronome Anaximene… regardant… les" estoilles.„ d levant le ! nez en l’air comme une trunye aggra, vée, tornba›.. dedans une fosse, TA HU Tt E A tr, 2e niai. LIU. DeiFii0Critie, p.128. Aggraver 2. eaggravey. S’engager dans le gravier, dans le sable. 11 est tousjours avK ! quelque grande Baleine nageant, devant pour la diriger et conduire comme un pilote, de peur qu’elle ne s’a.ggrave en quelque platis ou la. trier soit basse. AiivoT, Quels giUtiiillEiCitX S’Unit les plus advisez, 31.. Aggravé. Engagé dans Je gravier, tiré sur le gravier. — Desja les bateaux forestiers Sont aggravez sur les jaune, s graviers. Am. LIA mi’ri, Poé-sies, L. 11, 114. v°. Aggraveur. Celui qui accable. Il fait lliornme… fouleur et aggraveur des povres, des orfetins et femmes verves. ANT. D LI MOULIN, trad. d’Ir….nAt— : im…, Cemtplexions des hommes, p. 274, Aggreation, Aggreer, v. Agreation,..4greer. Aggredir. Aborder, rejoindre…— De l’un et l’autre bord la muraille jecte Jies arettes bien avant dans icelluy [fleuve Euphrate], lesquelles viennent aggredir douves pliées fa ic tes de briques, qui rognent le long de chescun bord. SALIAT, trad. d’I-le.nopoTE, 1, 180. Aggregat, — L’aggregat des l’ombres precedeus, R1C..11ARD LEBLANC., de la Subtilité, 310 ro, dans Delboulle, "Votes lexicologiques. Aggregation, v. Agregation, Aggregement. Alourdissement. Il ne me plaist, ny ne 1, Teulx plus recevoir ceste gloire. Pource que Gest augmentation et aggregement du cueur et de. rame qui se sent ja separee et aban-donnee de mon corps. MAtnitcE. SCÊVE Depiou-l’able Fin de Flamete, ch. 23, Aggreger. Aggra, ver. — Sentant que les Athe’liens u’estoyent pa.s si contents de ceulx. de Laceda_emone, comme ilz estoyent au paravant… il [Alcibiade] se meit à amplifier et aggreger leurs plaintes, et à irriter et aigrir le peuple sur chascurie (l’icelles. liortYoT,’V icias, 10. — Au retour veit comme mon pere. plioit sa marchandise, qui. luy aggregea bien ses douleurs. DES AUTELS-, Mitistoire Barragouyeee, ch. 2. Aggresser., Attaquer, assaillir. — S’on ehet, il se fault redresser ; Plaisir on faict de radresser En bon chemin les forvoyez. — Tu me viens par trop agresser. Tes collibetz deusses dresser A ces mal mondains desvoyez. Et. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez. — Et maintenant de ree.hief il Vaggresse Pour attirer tout le sang du corps tien. B. Ara EALT„ Lyon marchant. — Il n’y avoit Prince ne Potentat au monde, lequel ils ne fussent prests d’aller. aggresser et tuer en sa, maison. PH. DE MAR141Xe („Torrespond. et Meslanges, p. 465. — LeS loix condamnen.t ceux de Iese majesté, par le conseil, aide, support ou fraude desquels le magistrat a esté violé ou aggressé, et le. crime de lese Majesté commis. Id., ib., p. 463. — SOUS moy tu as renversé. Ceux qui m’avoient aggressé. G. DuRANT,..3.1eSi., finit. des Ps., 17. — Voylà les deux signalees fa.utes qu’a, commis le diable, s’aheurtant et s’attaquant à. Jesus-Christ„ con-ime il a raie. Il l’a. aggressé premièrement d’une dou.ce façon a.u. desert, et luy a livré gra.nds assauts soubs un beau semblant. CHARRON, Discours Chrestiens, Redamption, 5. — Vous —broyez comme je suis pressé et contraint de prendre les armes contre mon roy… je les prends certes à mon grand regret, non pour agresser, mais peur me deffendre, Brantôme., M. de La. Noue (VII, 245), • – Fig.) Il luy dit bassettem.ent 1.1ri piteux adieu, qui à peine luy peult sortir de la bouche, pour les souspirs qui l’aggressoient. Lem RE DE BEICES, Illustr., II, — Alors veissiez le plus dolent des amoureux, tant troublé, tant descortfit, et tard aggressé du duel !, que difficile chose seroit à le raconter. Id., ib., Il, 9, — Quand elle se veoit esseulee, lors souspirs laggressoient, regrets lassail ! oient de toutes pars. Id., ib., 11, 13. Aggresseure. Attaque. — Aggresseures mortiferes. Anc. Poés. franç., XIII, 395. Aggrever. Aggraver. — C’est donc une excuse frivole, et qui ne faict qu’aggrever le peché, d’al leguer que Dieu se contente du cueur. CALviri, Que doit faire un homme fidele entre les papistes (VI, 517). — Ce qui plus aggreva et augmenta. la calamité, fut le temps auquel le tremblement advint., fremyo-r, tract. de Dtonone, XV, 13. Aggrotté. — Ambigueuse amertume aggrotée Anagliphere, acerbe, auda.cie.use., Anc. Poés. franç., XIII, 392. Agible. Qui peut être fait. — En la pluspart des choses agibles, apprehensibles ou optatibles, il suyt son opinion. BUDÉ, Instit. du Prince, édit.. Foucher, ch. 2. Agilité. Activité. — Que je n’oye plus ees paroles d’une fille qui veut servir sort Dieu selon son divin playsir, et non selon les goust.l. et agili-tés sensibles. St Fe ANçois DE SALES, Lettres, 359. Agillesse. Agilité. — Lors David s’eslançant d’une agillesse prompte, Tout d’un coup des deux pieds sûr le ventre. lui rnonte. I). DE BRACH, Poemes et Med., L. Monomachie de David et de Agios. Cérémonies, pratiques extérieures du eulte. , le ne vis onqu.es tant de scendeaux, tant de flambeaux, de torches, de glimpes et d’agiots. fi.A.ueems, V, 10. — Au lieu que les Pa.pistes regardent le.s parois de leurs temples, et puis qu’ils extravaguent apres toutes leurs folles ceremonies, et apres tant d’agios qu’ils font. CALVIN, Serai. sur leDeleter., 22 (XXVI, 143). — Les Papistes se vanteront de servir Dieu quand ils auront leurs agios, le.urs ceremonies et menus fatras, Id., ib., 42 (XXVI, 388 — Ceux qui faisoyent de beaux agios, qui savoyent si bien prescher Ia bonté de Dieu, et comment chacun se doit appuyer sur icelle quand ils sont tormentez, ils grincent les dents, et ne savent plus que c’est de Patience, nelde glorifier Dieu. Id., ib., 58 (XXVI, 592). — Si nous faisions sembla, nt par ceremonies et agios (comme on dit) de vouloir adorer Dieu, et cependant qu’il ne tirast nul service de nous, ne seroit-ce pas se mocquer ? Id., ib., 71 (XXVII, 37). — Les plus grands bigots en la Papauté, quand ils auront fait tous leurs agios en leurs temples, quand ils auront prins beaucoup d’asperges d’eau benite, qu’ils auront fait leurs grandes croix, qu’il auront fait beaucoup de mea culpa, il leur semblera que tout le reste du jour ils pourront tourner le dos à Dieu. Id., ib., 81 (X XVII, 173). — Les papistes prendront des asperges d’eau benite, quand ils entreront au temple : or ce ne sont qu’agios, et ils ont emprunté cela des juifs. Id., ib., 124 (XXVII, 700). — Les hypocrites en faisant beaucoup d’agios perdent leur temps, sinon qu’ils approuvent leur pieté en gardant la seconde Ta.ble. Id., Response à un Holandois, IX, 616. — Si ceste mine estoit une fois esventee… toutes nos messes, sacrifices, et sacrificules, tous nos hagios, kyrieeleison, nos belles mines, grimasses, moues, morgues et chimagrées… ne s’.en iroient elles pas toutes le grand galop au grand gibet de Montfaucon ? pH. DE TIFIARNIX, Differ. de la Relig., II, iv, 5. {Par analogie4 Simagrées, actions et paroles vaines. — A minurct, à la. lune, Va faire en terre. un grand cerne tout rond, Guigne le ciel, sa corde couppe et rompt, Fait neuf grans tours, entre les dentz barbotte, Tout à part lny, d’Agios une botte. Marot, Epistres, 2L — Alcon et Hydaspes venants en. pas modestes Nous apportent du)(in, avec mille agios. FR. HABERT, trad. D’HonAce, Satires, 8 (Paraphrase). — Un ente autres se présenta disant estre aveugle de naissance, lequel après plusieurs agiots cria miracle, disant qu’il voyoit. H. ESTIENNE, Apol. pour Her., ch. 39 (II, 404). — Au regard des espines de la. couronne, il y en a assés par le monde… Mais puis que saincte Mere Eglise est aujourelhuy empeschee à cercher couronnes d’or, et non pas cl’espine, je ne t’en veux aussi faire trop grand hagios. Id., Differ. de la Relig., I, v, 10. Menus objets, — Ils ont pensé qu’en prononçant ces mots, ils faisoyent une conjuration, que cela estoit comme sont e : es Agnus Dei en la Papauté, et ces autres agios qu’ils pendent à leur col. GALvIN, Serm. sur le Deitter., 46 (XXVI„ I), — Vous oubliez… ce qui favorise fort aux mariage des vieilles avec les jeunes hommes : car pour le regard des maris, ce leur est une grande esp : argne : il ne leur fa.ut point tant d’agiots et beatilles pour liEs popiner, qu’à ces jeunes esventées elles se passent à peu. CHOLIÈRES, 7e Ma’ince, p. 273. — Ne despendent ils rien à meubler leur bibliotheque ? Il leur faut tant d’agios, tant ide livres, et de tant de sortes. Id., 8e Matinee, p. 292. — Vous voudriez que je fisse comme beaucoup de ceste ville, lesquels, tant pauvres soient-ils, soit qu’ils se marient ou marient leurs filles, sœurs ou parentes, leur baillent plus de nouveaux habits, menus fatras et a.gios, que si elles estoient com-tesses. LARIVEY ? les Eseolliers, IV, Agiotade (&yeilitceeolz, très saint). — L’origine primeve de mes aves et ataves fut indigene des regicuts Lernovicques„ ou requiesce le corpore de Pagiotade sainct Mamie Rabelais, 6. Agir (trans.). Faire.— Et ne povoys me soulier de le veoir Par si grant grace agir tours et vira d es. NI’c EL D’AMBOISE, Propos fantastiques, 3 (66 r°). — Il fa, ut qu’il [Dieu} ait du contentement et du plaisir en tout ce qu’il agit et qu’il engendre. Montaigne, trad. de RAymoN SeeoN, ch. 47. Poursuivre. — Je vous agirai, felon, De dires et de furie. Luc DE LA PORTE, tra, d. d’HoeAcE, Epodes, 5. Parler de> traiter de. — Je n’agis que la parole de Dieu enseignée par les Apostres, et non escrite, qui s’appelle Tradition. CHARRON, les Trois Verilez :, 111, 4, Adv.

Discuter, plaider, — Si tu es adonné et du tout plongé en meschancetez, „ je ne veux agir avec, toy : ce n’est pour toy, que je m.e mets en ceste besongne. CriARRopir, les Trins Veritez, I, 12.. — Ce fut à lui auquel Mena.ut nostre mestaver fit une jolie responce. On a.gissoit de.vant lui enfle cause de foucullerie, et lielenaut estoit appelé tesmoin. BERiDALDE DE VERVILLEI Moyen de parvenir, Discours {II, 1.42).

S’agir à. S’agir de. — Puis qu’il ne s’agit qu’à façonner Jardins, leur peu de contenue se pourra accommoder sans excessive despense. O. DE SERRE’S1 Tltélitre d’Agric., Vit 1. Agir (subst.). — Pourquoy ne mettons nous en doubte si nostre penser, nostre agir est pas un autre songer, et nostre veiller, quelque espece de dormir ? Montaigner 12 {II, an). — l’imaginer et clesirer un a..gir plus noble que le nostre, produisent la repentance du nostre, nous aurons à nous repentir de nos operations plus innocentes. Id., Ill, 2 (III, 275. — J’ay un agir trepignant où la volonté me charrie. In., 10 (IV, 147).

Agitable. Qui peut Ôtre agité. — Est-ce pas ce que nous disons… ? que leur ame pour estre plus cra_sse et obtuse, est moins penetrable et agitable ? MoNTAK : NE, III, 12 (IV, 190).

Aglaophotie (Άγλαόφωτιζ), , x6pung). — Il y avoit aussi en Ia. Thei.irgie… quelques herbes, comme l’Aglaophotis qui croist és marbres d’Arabie, et dont les Magiciens se seroient aydez, ce dit Pline, pour evocquer les Dieux. LE LoYER, H ist. des Spectres, Vil, 5, — L’herbe Aglaoph.otis qui croissait dedans les marbres d’Arabie, a.voit la. puissance de faire venir en presen.ce ies Dieux ou Demons. Id., ib, , VIII, 1.

Agluti. Co11é. — les trouve. [les langues-deserpent] entre les rochers et grands cartie-rs de pierre, a.gluties et congelees, et si gentiment polies et dentelees à l’environ, qu’un bon ouvrier seroit bien ernpesché d’en faire de sembla.bles. THEVETr Cosinogr., I, 12.

Agneau. Sorte d’objet de piété. — Je scay faire fierte et relicque, Dorer agnea_ulx, mailler afficeque, Graver séau, faire candelie. Âne. Poés. franç, , XIII, 165.

(Forme ancienne.) Agnel. — 0 Dieu éternel, Ce jour solempnel Doit bien estre à tous, Quant l’homme cruel Avez faict aigrie’Et semblable à nous. MAR.G. DE NA.V.. « UhilLeiSirete (TV, 100). (Féminin).

(Féminin). — Agnelle. — Me direz vous nouvelles De ce que ray perdu ? d’une petite Agnelle ? Me » DES ROCHES, Secondes’Œuvres, Bergerie, 27 — Vostre Agnelle s’en vient folastrement sautant. Eaed., ib., 27 vo.

(Pluriel dialectal.) — Par cy par là ses moutonnez Œspars Autour de luy tous rassemblez sestoyent Et ses a.igneux venans de toutes pars.. LEmAirtx BELG eS, Temple d’Hen-neur et de Verues IV, 211).

(Prononciation,) — Loups ne deviennent point anneaux. A nce —Nés. franc., 1115 171. — Ils tuoint poules, chapons> oysons„ et cochons, et aneaux de lait. NicoLAs DE TROYES, Grand Parangon., 18, — Son Dieu qui le repaist (Comme il avoit promis en son Livre de vie) A la table de ceux (pie l’Anneau rassasie D’Ambrosie divine et de Nectar


divin. RONSARD, Pièce-s retranchées, Epitaphes (VI, 247). Agnelé. Composé d’agneaux. — Tant de loups ne courroint leurs troupes agnelées. L. PAPON* Pas forelle, I, 2. Agnelet. Petit agneau. — Elle a Fakt en passant pres de ces couIdres là, Qui sont espez, deux gerneaulx aigneletz. Marot, trad. de la Ire EgIngue de VIRGILE. — Ce qu.e voyant le bon Janot mon pere Voulut gaiger à Jaquet son compere Contre un veau gras deux aignelletz bessons Que quelque jour je feroys des chansons. Id., Eglogue au. Roy, — Jamais de toy la pucelle n’approche, La mouche à miel, ne la faucille croche, Ny les ergots d’un folatre aignelet. Ro NSARD7 les Amours L. I (I, 51). — Ainsi qu’on voit sauteler l’aignelet. Belleau’ia Bergerie, 2e falun., II„ 36. (Féminin.) A gneiette. — Comme trouppeaux d’a.gnelettes,. qui sont Loin de secours. DES MAsuRE s, David triomphant, — La belle Magdelis arriva dans la pree, avecques ses blanches agnelettes, N. DE MONTREUX’ler Livre dee Ber-geries de Juliette, fourn, I, 6 vo. Agnelette. Membrane qui enveloppe le foetus, — Lia seconde tunique est appellée Amnios ou Agnelette, qui enveloppe de toutes parts ia semence, RR, PAR& XVIII, 7. Agnelin. Petit agneau. — Je conduisois mes Agnelins exquis Non aux deserts, mais aux heureux pastiz Dont Jesus Christ luy seul en est la porte. MARG. DE NAV., les Marguerites, Complainte pour un prisonnier (III, 78). — tià ! paovres a.gnelins, vous serés devorés Par ces loups ravissantz. L. PAPON, Pastorale., I I, 2. Laine d’agneau. — Mestier n’y a. que je ne sçache… Je sçais faire draps d’aignelin. A nce Poés. franç., I, 75. Agnomination. Paronomase, allitération, — Agnomination licteration se faict, quant aulcunes dictions ou motz, au commencement, rno3r.en ou fin, l’en commue Une lectre ou sillabe de ung mot à rauitre. FABRY, Art de Rhetorique, I, 171172. — Le vice d’escripture… se Wei.— par muer lettre ou sillaibe… Laquelle maniere est coulleur, quant se faict par agnornination. Id., ib., II, /22. — Aucunefois le nombre est engendré par la. seule consonance et accord des vois semblables, laquelle les Grenz a, pellent Paronomasie, c’est à dire Agnomination et allusion au mot, ou resem-blance d’un mot à l’autre. ANT. FOUQUELIN, RherOP, fretitC., a2 vo. Agnus castus. — Ceux qui couchent sur l’herbe nommee agnus castue deviennent chastes et pudiques. St FRANÇOIS DE SALES1 Vie deQ02e, III, 13. — Une branche d’agnus easius empesche de lassitude le voyageur qui la porte. 11.1., Amol…f.r de Dieu, VIII, 5. Agnuo Dei. Nom donné à. des médaille-s de cire portant la figu.re de l’Agneau mystiqoe, ou à d’autres objets bénits dont on usait comme de préservatifs contre les dangers. — Voire sont venus jusques aux paroles de l’évangile S. Jan ; a.usquelles ils portoyent telle révérence, que les ayans escrites en du parchemin ils les enchassoyent richement pour estre pendues au col, et là servir de préservatif contre tou.s dangers. Fl. ESTIENNE, Apoi. pour Her., ch. 32 (II, 173). — En lieu qu’Aaron… consacra unefois /e veau d’or, elle a ordonné, que Messer Papa, ei a succedé en sa place, hemra et consacrera tous les ans un grand nombre d’Agneaux de cire, qu’elle appelle Agnus Dei. Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., II, iii, 4. — Ce bon pere [le pape] nous donna à tous des Agnus Dei pour nous preserver des dangers. Couronn-eis françoi.9 (V, 409). Ye me suis une fois laissai empourter à user d’un A puis Dei ; mais, à. un vallet qu’on faisoit à l’Arsenal, un exempt des Gardes me donna dans la presse (car il ne me remarquoit pas) un coup qui rue le fit entrer dans la peau ; ye n’en ai plus boulu pourter depuis, de telles fadatzeries. Aubigné’Faeneste, nr, 15. Ago. (Exclamation.) — Vous voulez donc fringuer, Madamoiselle ; a_go m’amie, et qu’est cecy ? CrionÈRE.s, 6e Ap.-Disnee, p. 242. Agobilles, Hardes, guenilles. — La bonne femme rechingnant… troussoit ses agoubilles pour aller tirer du vin, Du FAIL, Propos Rietiques, 5. Menus objets, choses sans valeur. — Quand les bons Papicoliques Romains vont assister à la mes.se et aux autres sacremens, sacrifices et cerereonies, beans avec estounernent, apres tant de belles choses, et se trouvans aheuris de veoir toutes ces devotes agobilles. PH. DE MARNIX, Differ, de la Relig, 1, I, 8.. — Quelque ord et salebrenaut de Diable, qui est accoutumé de fourrer le nez par toutes les agobilles saincte Mem Eglise Romaine, comme un hardi et effronté maistre Aliborum. Id., ib., 1, iv, 2. — Toutes les eeremonies, moues et chimagrees qu’il faut user pour benir et consa.crer toutes ces belles agobilles, jusques aux espees, dagues, catapultes et bombardes des bons catholiques Romains. ln,. I, iv, 2. — Durandus, jadis Evesque de Paris, lequel,.. cognoit la valeur de tolites ces belles agobilles, comiTie son nom de B : iptesrne, et vous deeiffre ces mysteres en del 1 et par le menu, comme un cuisinier sa cappirotta_de. Id., ib., I, iv, 7, (Par plaisanterie.) Pasiez diagobales. Choses fictives, balivernes. — On leur apporta des pastez d’agobilles, lardées de farouane. Navigatzon Compagnon à la Bouteille. — Afin que tu ne penses que ce soient pastez je te feray denombrement de ceux qui par l’espa.ce d’environ quatre cens ans, n’ont cesse d’acoutrer force saulces, godiveaux, tartelettes, gloses, poivrades, expositions et commentaires là-dessus. Pn, E ÀRTI.T1X, biffer. de la Relig., I, v Agonal. Où il y a lutte. — Apres les sacrifices solennellement faits de bon matin., es temples de la noble cité de Troye (selon que la maniere ancienne estoit de les faire devant les jeux agonaux)., , la seigneurie commença à partir en grand Cotte de la Cité. LEMAIRE DE BELGES ? I, 40. Agoniant. Agonisant. — Tout cela n’est rien au prix de l’in trinseque vertu qui passe des doigts presbyteraux jusqu’au dedans de l’ange des Catholiques a.gonia.ns, lesquels messieurs Jes. Prestres vont engraisser lors qu’ils sont prets à partir, PII. DE MARNiX, Dif fer. de la Relig., II, 1, 2. Agonie. Anxiété, perplexité, tourment moral. — Cependant le bon I tace se pourmène, descend, remonte, regarde par la fenestre si ceste mar– chande vient point, • brief il est reduit en sembia.ble agonie que Roger en l’attente d’Aicine. DES PÉRIERS, Now). Réer., 91. — Aussi estois-je en grande agonie de ceste fuyte, comment nous pourrions faire que lon ne s’en apperceust. A m 0-r, Hist. L. 38 ro, — Il n’y avoit celuy dos spectateurs qui ne fust suspendu en grande douhte de l’issue [de la, course], et plein d’un.e merveilleuse a.gonie, Id., ib., L. IV, 40 vo. — Le joueur de Leu.th… commence par une desesperee a.gonie à contreeroiser ses doigts, esIa.rgir sa main pour plus prendre d’accords, supplia, nt l’adresse du doigt. par u.n certain mouvem.ent de houche„. tirant. par fois la langue à quartier, enfonçant ses sourcils, serrant de rage les dens. Du Filin, Baliverneries d’Eutrapel, p. 12. — Maints preud’hommes vindrent en telle agonie et extremité, qu’ils en donnerent la_ mort, par une fureur et enragé despit, à leurs Dames, et hien souvent tout d’une main à eux-mesmes. E. Pasquier, le filonophile, L. II (II, 782. — Le peu.ple fut fort irrité de ces paroles… mais pour Pheure chacun se retira en sa inaison en gTande a.gonie de pensement. Amyot, tra_d. de DioportE, XIII, 29. — Alexandre… sacrifia aux Dieux qui ont pouvoir de divertir les malheurs, et ne laissa pas d’en dernourer en grande agonie de son esprit, se souvenant de la prediction que les Chaldees luy avoient envoyé signifier. Id., ib., XVII, 27. — Il demoura toute la nuict en grande destresse et grande agonie, de divers pensemens. ID.1 Cicéron, 47 — Sa fernme,.. s’apperceut hien qu’il estoit plein d’agonie et de tristesse d’entendement qu’il n’a.voit point accoustumee. Marcus Brulus, la. — porcia passionnee du soucy de l’advenir, et n’estant pas assez puissa.nte pour supporter une si grande agonie d’esprit… tressailloit de fra.yeur à chaque bruit ou cry qu’elle entendoit. Id., ib., 15. — Les trois cents soudards… se serrerent ensemble au long d’un flanc de rocher umbragé et obscur, altenda_ns, en grande destresse et agonie d’esprit, des nouvelles d’Aratus. Id., Aratu3, 22. — Ainsi qu’il [Othoni estolt en ceste agonie d’entendement, cha.ngea.nt de toutes couleurs au visage pour la frayeur qu’il avoit, Ononia.stus son Ormechy luy vint dire que les maistres cha.rpentiers et maçons estoient venus. Id.1 Galba, Thucydides est tousiours apres ceste difu.ciclité d’oraison, ta.scha.nt à rendre l’auditeur par ses paroles comme..spectateur, et desira.nt imprimer aux lecteurs les n-iesmes passiŒns d’estonnement, d’eshalissernent et d’agonie que font les choses mesme.s, qu.and on les voit faire à Si les Athenicne ont esté plus excellens en armes qu’en lettres, 3. Nous estion.s en une extréme agonie, qu’ils n’eussent quelque suspicion de nostre entreprise. Id., de l’Esprit familier de Socrate. — Un tres aspre combat et une cruelle agonie se fit entre le desir et l’horreur de la mort. St FRANÇOIS DE SALES, Amour de Dieu, X, 17. — L’Empereur estant en ceste agonie d’incertitude, lui respondit en perplexité, de n’entens point vos discours, es-claircissez moy. BEROALDE VERVILLE1 Voyage des Princes fortunez, p. 113. Au sens actuel, le mot agonie se trouve plusieurs fois suivi d’un déterminant : agonie d-e la mort. — C’est ce mesrne estat où se trouvent ceux qu’on void défaillons de foiblesse, l’.gonie de la. m.ort, MoNTAIG.N.E, II, 6 (II, — un nomé Servuius fut visité en l’Agonie de la mort d’ail. cuns estrangers ses amis. LE LOYEB1 Hist. des Spectres, 111, 9. — Ain.sy qu’il estoit sur les agonies de la. mort, el qu’un sien compaignon le vint eonsoller et rernonstrer qu’il n’en mourroit point ce coup. BRANTÔM E, Rodomontades espaignolles (VII, 99). Agonieux. — Adverse, a.guë, arda.nte, a.gonieuse, Accidieuse, avare, ambicieuse. Anc. Poés. frarer., XIII, 392.

Agonothète (άγωνοθέτηζ), président des jeux). — Ils ont Jesus-Christ… talitost pour ma.is tre. insLruisard les siens… taillas pour Iiigonothè te, Juge Presidnint, tantost pour Nomothète et presorivant loix chi la Witte. LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII, 9. Agorgiaser Sie parer. — Peu à. peu le feu creut, plaie fut mortelle, Je voulu voir souvent, je voulut sembler belle, Je m’agorgiasé ; et si quelqq_eu.ri estait Mieux pa.roe, mon arne cimvie iuy por-toit. RIVAUDEAu, Conviai/et-les, 3. Argoubilies, v. A gobilles. Agoner (s4). Ste dégoûter.. — s’ennuye de tousjours vivre à. 1111 OFdirlaire : qui ne m.ascheroit que d’un pain ne sçauroili quel goust a l’autre. ; on s’agoue. de ne manger tous.jours que d’un•. : 1. via.nde, ClinLiÈRE5, 5e Matinée,. p. 197, Agouè. Dégoûté. —Vous autres mesme, Messieurs les ferrez, ne vous sentez honorez si l’or ne maruite devant vous : je m’en rapporte aux couronne…si.anneaux et bracelets d’or qu’avez recel’’1 apré.s qu’eu estes agouez, vous seriez. bien r : tentans que les autres s’en sc-i.Tvissent… CuoLiÈnes. ite Matinée. ?, p. 50, —Tala le monde n’est pas agoué comme vous, dowt bien m’en prend. Mais, à bon escient„ avez vous envie de suivre party des laides ? ln„ i, ie Maeinée, p. 180, —Le. bon S. Pere n’en est pas un brin agoué… Il n’a ne les dons agassées, ne l’estomacq debiffé, pour digerer autant d’or et d’arguent. PH, E MA RN I X, Dili er. de 1.a. 1, lit, 5. — Diriés vous que ce bon Frere Frappa_rt a Pappetit agoué ?… Vous.vipies comment a.vallÉ. gros et masche dru ? 19., ib., I, v, 3. Agouster.. Plaire au gofit. de.. Mais, s’il y a riens qui l’agouste, Il fault qu’elle en ayt, quoy qu’il eouste, Et, s’il sien pren à murmurer, On luy dict : «  Fa.ult en.durer ; Femme grosse a loy de tout dire, Flués. /rant„ I,. 1 Agout. — J’a.ecarde que Monsieur en juge, s’il luy plaist en prendre la peine, et s’y accropir, comme si Pagout. de. toute la Cour de Parlement en avoit fume en robes rouges. Du’FAIL5 Contes d’Eutrapel, 11. (La phrase est obscure. Les éditions de 1586 et de 158 disent la ee qui n’est pas plus clair.) Agoutin. Agouti.. — Un petit animal nommé..-lgoutin., grand un lie.vre, ayant le. poil L’…oinme un. Sanglier, droit et eslevé, la testo L :.ornme celle d’un gros rat… La chair en est fort bonne et delicate. THEVETt COSMOgr„ XXI, 11. Agraffe. Sorte de piège., —_Divers.autres rnoiens y a-il pour prendre hostos h quatre pieds… piegcs, agraffes, fosses, trapes, rets, petits, Irnorces. O. Dr, SERI’. LS5 Théâtre d’il gric, , VIII, 7. Agraffer. Accrocher (et. peut-ètre déchii.er, yrnitill. dans le : seeand alinéa). — Comme.’homme aveuglé, qui son guide abandonne.. A_graffe son manteau aux espines pointues, Chope 3ontre. les nit-euds des souches abatu es, Slavoye, se lesvoye, entre, tournoye, sort, ta dans une. fonlriere en fin trouve la mort. Du BA Rriis, 2e Se-naine, 30 Jour, les Capitaines. Déchirer comme avec une griffe, — comnença à. battre. son clair visaige ave.e les sangui-muses raa.ins, et aggrafter ses debeates joues, tra.d. de BoccAcu, le Philocope, L. I, [6 ro. Ag-randir Croitre, devenir plus rrand., — En teS bea.utés tousjours aggranclis. 3uTTET, malthee 211. — D’autant que l’enI rant agrandit, aussi plus attire-il de sang pour sa nourriture que de cousturn.c. AMBR. PARÉ. XVIII, — face maigrit, les yeux, le nez, la. bouche agrandissent. ID„ S’agrandir. Grandir. — Le jeune cheval, en s’agra.ndissant et fortifiant, se rendra capable de la doctrine du sçavant escuier. O. SETtra.s, Théâtre d’Agric., IV, — [Lies Pa.onneaux1 comme sortis de page, de jour à autre s’agrandissans, se rnesIent avec les autres de plus grande a.age. Id., ii)., V, 4. Agrandissement. Élévation en pouvoir. m’en revay Caesar, Se..s plaisirs ne luy firent jamais desrober une seule minute. d’heure, ny destourner un pas des occasions_qui se presentoient. pour sou aggrandissement. MONTA1G’NE, II, 33 157). — [1…’arnhition] luy fit dire [à César] ce vilain et tràs-injus te mot, que si les plus mescbans et. perdus hommes du monde luy avoyent esté 1-Welles au service de son agrandissement, il les cheriroit et avanceroit de son pouvoir, aussi bien que les plus gens de bien. Id., ib. ("HI, 160). Agrapin. Agrafe. — sçay faire pintes et. Azrapins, galloches de liège. Ane. POéSi franç «  I 11, 160.. Agrappe. Grappin. — Aian investi une dicelles [navires] et atachee a une de leurs agra_ppes de fer. SEYSSEL1 trad. de TfIT3CYDIDE, IV, 2 020 ro). Agrapper. Accrocher. — Peut e..stre que plu-sieurs n’entendroyent pas aggrappato BOCCate : (encore qu’il vienne de nostre Aggrapper : j’estime avoir son origine du mot Grappee, qu porte de peur de glisser sur la glace). II. _Fis-TIENNE, Preeellence, p. 811. Saisir, voler. — De rapine, de larrecin, Agrappe, sans faire conscience. Anc. Poés., franç., I, 211i, iLrairgraper. S’a, ccrocher. — Les ileaux et tendons de la vigne, avec. lesquelz elle —taggrape et tirLnt. à quelque chose. ANT. DU MOULIN », trad. de la Venu de la. Quinte ESSenee, p. 89. Agrarie (agraria), Agraire. —Les causes cle la loy..4e, : rarie, que nous pourrions clire en Françoys Champestre, ou des terres.. SEYSSEL, trad. d’Ail-C11 :  !’4, Guerres Civiles, 1, 2. Agra.vanter, v. Aterag.5anie.r. Agraver, y, Aggraver. Agre, Champ (par plaisanterie). — AldiX a.gres migre, et opimes possesses Que tes genits t’ont.aissé pour suceesses. Epistre du. dans RABELAls, III, 276. Agré, Mal agré, v, aré. Agreablette (diminutif rargé pari plaisante : if !). Nos poetes françok :  ; „ nommément du l’idap-ry, se sont pleus aux diminutifs d’une. rort. onne grâce ; car ils font de petitelettes deseripÂonnettes, qui sont fort agréablettes aureilettes délicatelettes, principalement des mignarleiettes damoiselettes comme. Ma nympho frdasxelette, fola.stre nymphe.lette. TABO trii01" DRS 211CCORD S. BigarrurÉS* 19. Agreation. Action d’agréer, agrément., con ; entement. — faiiloit que tous Ies Evesques de a_ Province., ou pour Je rnoins trois d’entre eux i’assemblassent., et que les autres y envoia.ssent eur agreation par lettres, Pu. DE MAR Pax, le la Rdig., 1, 6, — Nul seroit recognAmi Roy l’Angleterre, sinon soubs l’adveu et agreation du : lape de Rome. In., I, nr, 9, — Elle permet iteun cha.eun qui est Ci’atholique puisse… faire out ce que sa bonne intention et devotion luy commande, pourveu que ce soit avec Pagreation fit Monsieur le Pape ou de son Lieutenant. Id., ib., I, tv, 2. — Les oracles de l’escriture. „ ne sçauroient avoir credit en nostre escot, jusqu’à tant qu’ils aient passé par l’estamine d u sainct Pore, et obtenu lettres d’ottroy et d’a_ggreation de sa saincte Paternité. 113.5 ib., I, tv, 10. — Messieurs les saincts Peres du Concile de Trente, avant que determiner aucun article, envoient tousjours le Tu auto in en un beau petit sacq vers Rome, pour obtenir de la Paternité du sainet Pore le Pape, une bulle d’agreation. III., ib., 1,)7, 2. La confession de foy laquelle il a publié avec. con a_Isentement et agreatiaiL de tout le S. Concile de Trente. Id.., ib., il, I, I. Ceux [les députés] du roi eurent charge de presser les inatieres et conclurent à la paix Mais encore falut-il aller Gercher ragréation du roi, lors à Nantes. Auwicrii Hist. UniQ., XV, 1. A gréation Lie. Consentement à. — Tout fut accepté aux conditions de dix-sept articles… Le premier contenoit l’agréation de la donation et transport des païs, ensemble du mariage de la princesse avec ledit cardinal. AuBIGNÉ, hrisi. Unit…, XIV, 28. Agréer (si). Se plaire, prendre plaisir. — Plusieurs suivons le train des armes, Se plaisent d’ouïr aux alarmes Bondir clerons, tonner canons… Dans les batailles s’a.greant Que les femmes vont inaugreard. Baïf, Pierres, L. VIl i 62). — Je croy sans doubte qu’il sentit du plaisir et de la volupté, en une si noble action, et qu’il s’y aggrea plus qu’en autre de celles de sa vie. Montaigne, 11, 11 (II, 130. — M. de Montaigne disoit s’agréer fort en ce détroit, pour la diversité des objects que presaritoiiit. Id., Journal de Voyage, p. 141. Siagieéer c.Se plaire à, prendre plaisir à. — S’il s’est agreé à bastir du rien le monde (et il s’en est agreé dés tousjours, autrement il ne l’eust pas i ceste heure basti)5 beaucoup plus s’est il agréé engendrer Dieu de soy, d’autant que ceste ge.ne.ration est infiniment : excellente au dessus de ]’autre. Montaigne, trad. de RAY ? "10NI : 11 SETtION, oh. 47. — Les villes sont bien assises, et les ports commodes : de ciuoy ne faillt s’estonner, veto que tant. de grands Rois et excellons Monarques se sont agreez à y faire bastir, et ont prins plaisir d’y demeurer. THEVET, Cosmogr., VIA !, f t. — Au cuns se plaignent dequoy je me suis agréé à continuer cet exercice [les voyages à cheval MoNTAIGNE, III, 9 (IV, 82).

S'agréer. Trouver agréable, prendre plaisir à. - Tant m'agreay de ceste vision Que je la prins pour quelque illusion. Forcadel, Œuvr. poét., p. 7. — Seulement elle s’agrée D'une naïfve blancheur. P. DE BRACH, Poemes, L. Il, Ode de la Paix. — Je ne lessai pourtant de m’agreer de la beauté de ce lieu là. Mo NIAI o N Ei fenerrial de Vglyage, p. 279, —lia louange est tousjours plaisante, de qui et pourquoy elle vienne. Si faut-il pour s’en agréer justement, cistre informé de sa cause. lo., Essais, III, 9 (IV, 69). — Je ne veux debvoir ma ;.ieureté, iiv à la bonté et benignité des grands, qui s’aggreent de ma legalité et liberté. 1 »., ib. (IV, 711.. — Ainsi faiet ma curiosité que je m’a.ggree aucunement de venir de mes yeux ce notable spectacle de rostre mort. publique, ses symptomes et sa forme, Id., III,.12 (IV, 181). —J’accepte de bon cœur et recognoissant ce que nature a tala pour moy et m’en aggree et men loue. Id., 111 t 13 (IV, 279, A_gregatlf. Pilule agrégative. Pilule réunissant les prupriétès de plusieurs médicamen.ts. — (Par plaisanterie) : Et soudain en ]’estomac la belle petite pilulle agrégative de Dieu, composee de vingt-deux coups de pongnart, à la Cesarine. RABELA_IS, V, 29. Agrégatieln. Assemblée. — Faire aucunes assemblees e 1 agrégations MEDicrs, Chron., 1, t26, dans Delboulle, Notes — Là les Satirs, Famines, Pan, et Seraines,.1)ieu : <, d erny Dieux courent à grands haleines.., \ymplies bois Drya_des et. Nageades… Y vont. en grande accelleration, Pour visiter ce.s te aggregation. Epistre a u Lymosin, dans RAEELA1S (III, 276}. Agréger. Réunir, a.ssembler. — Quant au Seigneur de Thiart,.tant s’en faut que j’estimasse avoir rien dict à son desadvantage, l’ayant agregé avec les sieurs de Ronsard et du Bellay, qu’au contraire je croy que nul ne lira ce lieu, (fui ne die qu’il a reeeu sinon honneur, pour le moins reluit honorable de moy. E. Pasquier, Lenres, I, 3. — Luy Prince trés a_dvisé…+ ne trouvant expedieiit plus prompt que diagreger avecques soy Robert son fils, il le lit sacrer et. couronner Roy, ln., Recherches, II, 10. Agrelir. S’agreslir. S’amincir.. — Le daulphin se termine de chaque cost.6 en se agreslissant et dimin.ua.nt en agit. BELON, Poiss. mar., I, 42 (G.).. grely. Aminci. — Noyés le dur foret de deus pornettes blanches Sortant de ec beau tronc a.grély sur des anches Au deus petis mi-rons de pognante rondeur. TAILLE : MONT, la Triearite, p. 57. Mince. — La Meir (gage de foy) molle, pleine, é longoette… S’etand an cinq rarneaus, an longs aloès agrélis. TA ILLEMONT, la Tricorne, p. 56. Grêle. — Tendant les mains en haut, dune voix agrelie, Hermaphrodite dit. Baïf, Poe es, L. (H, 194). Agrené, Pourvu de grain., — (Fig,) Quand j’ay hi mi à poinct desjeuné, et mon stomach est bien poinct affené ei agrené. Rabelais, 111, 15. Agresilr, v. Agrclir. Agresser, v, Aggresser. Agresta.. — Tels que sont les syrops de. limons, do grenades, de berberis, de agies ta. AmnR. PAid, XX, II, 2, Agreste. Sauvage, rude. — N’escouto nulle sorte di :. propositions, sous quel pretPxte.L.-lue ce soit en ce seul cas il n’y a point de danger d’estre incivile et agreste, St FRA-brçoIs DE SALER., Vie devote, 111, 21. — C’est un vice… que d’estre si rigoureux, agreste et sauvage qu’on rte vueille prendre pour soy ni permettre aux autres aucuno sorte de recnation, ID-5 ib., HI, 31. Agricolation. Culture de la terre.+ ll T a plus de profict en ceste espece d’agrirolation quu es autres. COTE RF. : trad. de Co’NIELLE, III, (G., COM pl.) Agricole. Agriculteur, laboureur, écrivain agricole. — Cest celle dont la bouche coralline par sa grace vertueuse ha souvent… fait esîongiie.r levage et le gresil de tumulte belli que a.rriere du territoire des bons agricoles de Gaule. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margaritique (IV, 95). A fin quilz rue ignorassent rien de ce que bons bergers et agricoles doivent savoir, il leur monstroit à cultiver jardinages. Id., Meir., 1, 22. — Reste rescripre a vous les Agri.colles Et laboureurs, I. Bou CHET, Epistres Morales du Traverse ur ! l I, x, 28, — Ainsi comme arc’en plein Un champ de chaume ou d’estouble tout plein, Quand l’ agricole y met le feu. BEREAU, Eglegues, 6. — 0 Fortune inconstante I… 01 comme, sur le rond de ta volage roue Des peu sages humains tu Vcsbas et te joue, L’agricole faisant empereur quand tu vous, Et faisant l’empereur aller aprés les beufs. Id., Complainte de France. — Ainsi en somme est H de tous mitres affaires de mesnage, ausq-uels le prudent Agricole pourvoirra par SOU bOn sens, selon les circonstances. O. DE SERRES, Thagre d’Agric.., 1, 7. — C’est le moyen descrit par Columelle, duquel se servoit MarÉ..-Columelle son oncle, sçavant Agricole, pour rendre fertiles ses terres à grains et SOS vignes. Id., II, — Le sçavant Agricole n’attendra ta.nt à. fumer ses terres. Id., ib., I 3. — Plusieurs des Anciens Agricoles… ont escrit Jes Abeilles s’engendrer de la corruption du taureau. ib., V, 14.. Agriculté. — [La. Mort] Agricultée, advortée, asso WEI. A ne. Poés. franç.., X11.1, 392.. Agriculteur, — Le bon agriculteur doibt souvent rega.rder si on laboure bien. COTErtE A T_Le trad. de. ColdUIIIIELLEI 4. — Ceux cy chargent fort la. terTe, dont ils sont reprouvez des plus suffisants agriculteurs. Id., ib.., 11, 10. — Celuy est inaulvais agriculteur, qui permet parrny ses semences croistre d>aultres herbes. ID.5 ib., 11, 12. Agriculture, — Le maistre ouvrier en vraye agriculture Hanta jadis an terrestre verger Arbres plusieurs, de fruict et fioriture Belles à veoir, et doulces’à manger. CRE.Ti Cham Royal (p. 16). — En tige et fleur, non par agriculture’, Verdure, odeur et couleur sans changer Porte le lys. Id., ib. 13i. 21). Agrieftement. Aggra-vation. — Par amplifie.mtion, et exaggeration, qui est agriefvement des cas perpetrez. Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 4. Agriffer. Prendre dans ses griffes, — L’Aigle outrageux… du d.roict chemin devoye… Tachant aulcun bel o : 11, 7seau agriffer Pour son pennaige a.0 sien noir attiffer Et se ennoblir d’a.utres plumes plus belles. /fric…Poé-..q. franç., II, 185. Saisir. — Ce pendant Beaurepas, comme plongeon nouveau, En. quatre coups de bras ea.pproche le basteau ; Il agriffe le bord et de la droite jambe, Aidé du flot de l’onde, à grand peine il en jambe. GA_UCRET, Plaisir des Champs, 1’Automne, Ch-asse du Loup. Agrifolium. Houx vert. — Genevres, Caddes, Houx, ou Agrifolium. O. DE SERRES,. Théâtre d’A gric V117 12. Agrimantion. Arpentage_ — Faire l’arpentement et a.grimantion des terres. Texte de. 1562, dans G., Compl. Agrimenseur. Arpenteur. — Cyre estoit Vaciller… Brute et Cassie aerimenseurs. RAB ELA151 II} 30. — Sont falotes inhibitions a tous agrirn.enseurs et autres, ne poser aucunes limites nouvelles, ou fossoyer In terre pour voir et visiter les vieilles, sans le sceu et consentement expres des tenanciers_ Cousi. d’Aouste, p.> 370 (G, , Agrimoine. Aigremoine. — Touchant les herbes, infinies especes y en a-il de distillables, dont l’on tire grands services pour les bonnes eaux_ qu’elles rendent, ! es principales sont les scabieuse, buglosse… agrimoine, plantin. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VIII, 4. Agriotat Jus de cerises aigres. — Pour colorer le jus susdit, appellé Agriotat de trois QU quatre grosses Agriotes noires de maturité, en sera exprimé ie jus dedans l’Agriotat, dont il s’en rendra plus a, greable. O. De SERRES, Thicitre d> Agric., VIII, 2. — Le syrop, appellé Corniot, du TiOM de ce fruit, dit en Latin Cornia ainsi que celuy des agriote-s, Agriolat. Id., ib., VIII, 2. A.griote. Cerise aigre. — En. France on appelle Cerise le fruit qu’en La.rig-uedoc on dit, A grime, et la. Cerise de telle province est nommee en France, Guine.., La Cerise ou Agriote est plus aigre que douce, ,.. au contraire la Guine plus douce que _.’11.igre, O. rfrE SERRES, Théâtre d’Agric.., VI, 26. — Ce sont los Agriotes ou Cerizes aigres, dont est question. en cet endroit, plus propres’à con& que les Guines ou Cerizes douces, et plus recherchees polir leur goust aigret, salutaire aux febricitans. Id., ib., VIII, 2. Agripper. Accrocher_ — Ils y rencontrent La_rit de hannicrochempnts, tant diespines… qu’à chasque pas ils y de-meurent a.grippez comme un pendart à la corde. PH. DE YlAnrax, Differ. de la Relig., 7. Agrippeur. Celui qui attrape, qui saisit. — Lors Cerberus, le portier laid et noir, En abbayant nous ouvrit son manoir… Si ne fa_ut pas demander si reuz peu.r, Quand j"apperceuz un si fier agrippeur. Liutiii..TRE DE BELIG F.S5 2e Epistre de l’Amant ve.rd (III, 19). Agu, v.. Aigu.. Agua, v. A garer. Agueine, Agnelliette, Aguement, v. Ai-Aiguement. Aguerecy (peut-être pour agare cy, regarde ici). — Lors, pour adresser /es chiens A crier après je viens, En leur enseigna.nt la trace:Guerecyl aguerecyl Haul il a pa.ssé icyl Et autres termes de chasse. 0-AUCEIET, Plaisirs des Charnps, l’Esté, Chasse du Lièvre. Aguerriraient, Qualité de celui qui est aguerri, — Cette entreprise est d’autant plus facile que. l’aguerrimcnt des Espagnols et la vailla.nce des François seroient joinctes ensemble. GA_sP. DE TAv., liefé.rn.., p. 31 (G., Compl.). — Tout ne gist nombre, ains au bon ordre et aguerrirnent. Id., ib., p. 42 (G., Compl.). Aguerrissement Action de s’aguerrir, qualité de celui qui est aguerri. — Imbercourt renommé par sa prouesse et par long aguerrissement, D. SÀUYAGE5 H. de P. Jovio, I, 335 (G.1 Comp14, — L’a_guerrissement universel, auquel s’entretiennent toutes les nations de l’Europe. SULLY, (G., Compl,). Aguerroié. Ague.rri. — De leur cousté ny avoit que popfflaire et gens non gueres experimentez a la guere, et les ennemys estoient Ies plus aguerroiez de toute Grece, et qui faisoient mestier de la. guerre plus qu.e dauitre chose. SEYSSEL„ tra.d. de TRUCYDIEFE, VI, 13 (205 vo). Aguesteur, v.. Agueueme. Aguet. Action de guetter, de veiller, d’observer. — En (quel.. Aux aguets. — Tous les autres vellpes yeux d’Argus] Gardaient’Io, ? t. en faisant bon guet Demouroient tous arrestez en ag-ust ; En quelque lieu où Tut Y° la belle, Incessamment regardoit devers elle; Devant ses yeulx Yu tousjours il voit, Quoy que sa. face ailleurs tournée avoit. MA Ft. T 5 Liv. I de la Metam.orp.h. — Il avoit sa logette tout vis-à-vis de monsieur, lequel quidam. monsieur avoit un singe qui faisoit mille n’aulx au povre Blondeau, car il l’espioit d’une fenestre haulte qua.nd il tailloit SOil cuir, et. rega, rdoit comme il faisoit… A l’heure qu’il veid ce singe en a.guet, commença à se mettre ce trenchet contre la gorge. DES P.ÉRIERSI Now. Réer., 19.

Ruse, piège, embuscade, pour surprendre qqn, pour lui nuiro., le tuer. — Les autres actedrs disent… qu.e Tantalus Roy de ! a haute Phrygie… ravit pa.r aguet et par force ledit tresbei adoles-cent Ganymedes, LE rierAlRE DE BELGES5 1, 17. — tua de nuict par aguet et trahison ledit Roy son hoste. Id., ib., 11, 11 — 11 fut soudainement surpris de l’heure de sa destinee par un aguet que ron n’eust jamais pensé. AmToT, trad. de Diop oREI 25. Le jour m’est odieux, la nuit m’est opportune, Je crains de jour Faguet d’un voisin ennemy. RONSARD, Aneour,. de.1-1 (1, VO). — [Romulus] a luy mesure esté souspeçonné d’avoir parapet fait mourir Tatius. A m YOT, Numa, 5. — Leonidas… essaya de les faire s.ecrettement occire par aguet. 1n, , Pélopidas, 6. —Il disoit cela, non pource qu’ii eust intention de 1, faire ainsi qu’il ains estoit aguet qu’il dressoit à 119.1etellus. ln.> Marius, 29+ — y eut quelques traistres qui ciescouvrirent Faguet à. Celsus, lequ.el… environna ! e lieu auquel estoit l’ernbusche. Id., Othon, 7. — Et les aguets des inhumains corsaires Font aux passants embmches ordinaires. Baïf, Poemes, L. IV (II, 2.08), — Vous ne redoutez plus les aguets d’un Corsaire. MONTCHRESTIEN, la. Reine trEseosee, IV {p, 105). — Et sauf de tant d’aguets vueille moly preserver. DESPORTESe Ps. de David, 7. — Cet aguet fut descouvert, et dict on. par luy-mesme› qu’il veist les espées du haut en bas avant s’y jetter. Cup. estr., Cosme de Medieie (II, 15), — Nous avons à rios deux costés les envies, les haines, les perfidies, les ingratitudes de nos plus proches, les aguets de nos ennemis, les pogna.rds à la gorge, les poisons de nos domestiques. AuBIGNÉ, Debooir mutuel de$ roys el des sub ferle, ch.’7 {II, 67). — De leurs pieges, aguets, ruzes et trahisons. ln., Tra-giques, "IV (11V, 174).

D’aguet. Avec précaution. — D’aguet elle s’approche, et se gardant le mieux Qu’el !’peut de l’éveiller, prend dessus sa poitrine Son arc encor tendu : de sa trousse opine Ayant pris tOUS SPS traits, s’enfuit le cœur joyeux. BAïF, Amour de. Francine, LL (1, 119). — Je sçay… qu’un arrivera. par fois… à rejetter rame sur ce mes-me. instant à autres pense-mens : mais la faut tendre et roidir d’aguet. Montaigne ! {ii, 138). — Je ne voy point de mariages qui faillent pIustost., et se troublent, que ceux qui s’acheminent par la beauté, et desir amoureux. Il y faut des fondemens plus solides et plus constans, et y marcher diaguet cette bouillante. allegresse n’y vaut rien. Id., Ill, 5 (III, S26).. — Peu de mariages succedent bien, qui sont etpmmencez et acheminez par les heautez et desirs amoureux, il y faut des fondemens plus solides et constans, et y faut aller d’a.quet. CHARRON, Sagesse, I, — Encore faudroit-il y proceder Eau changement des lois" comme d’agu.et, doucement et —lentement, peu à peu, et quasi insensiblement. Id., ib.., III, G. — Je descends doucement, pied chaussé, l’autre n.u, me tapis d’aguêt derriere une muraille, REGNIER, Sat. 14.

Par ruse, par surprise. — Mais son taux dard [de la Mort], non douté, non preveu, L’ha, prins d’aguet„ soudain, à despourveu. LEMAIRE. DE BELGES, ta Couronne Margarilique (IV, 36). — Si un serf forfait Lequel pour des raisins vend diaguel une estrille, Vous offencez hien plus,


quand vostre gueule es trille Ren.tes et pa.trimoine. FR. HABERT, trad. d’HoftAcE, Satires, 11, 7 (Paraphrase). — Un soir Amour voulant d’aguet rne faire sien De celle à qui je suis delaça la coiffure, Et fit pendre alentour sa belle chevelure. BAIF, Amour de Francine, L. I (I, 123). — Accourant _là j’avise. I : Tn Faune fier, qui (Faguet avoit prise La damoiselle, ainsi que dedans l’ea.0 Elle nageoit au plus clair du ruiss.eau. Id., Poemes, Li V.(II, 271). — On n’avoit. point de peur qu’un Procureur fiscal Forrna.st sur une eguille un long proces verbal, Et se jettant d’aguet dessus vostre pers.onne, Qu’un Barisel vous mist dedans la Tour de Monne. REGNJER, Sa !, 6.

En aguet. En embuscade. — Les adherents de Pompeius subornerent un Brutien, qu’il z disoyent avoir esté s.-urpris en aguet, comme il espioit peius pour le tuer. Amyot, 42. Par surprise. — Ha que je crains qung grief serpe.nt soubz lb.v…rbe Mussé ne soit, pour nous mordre. en agueL LEMAIRE DE BEI…CES,. Teneple d’Ilonneur et de Vertus (IV, 208). — fut tué en aguet par un nommé Ifermofroy. 115.1 Inustr., III, 3.

Agueter. Guetter, épier, surveiller. — Un autre Argus, en deux yeux redoutable, En corps hu_main non feint, non inventé, Espie, aguete, et garde la beauté Par qui je suis douteux et misera_ble. RoNSARD5 Amours de Cassandre (I, 62). — Je ftty comme la.mort ceste vieille importune Qui deçà qui delà me suit de toutes parts, Qui ru’espie et 13ELLEAu, Petites inventions 141142). — 1. : 1 leur mastin estoit Couché pres de leurs pieds, qui lus loups aguettoit. RONSARD, &log. 4, — Ce Jupiter, que tout l’univers craint, Aguetté de Junon, cent rois s’est veu contraint De couvrir sa grandeur sous mille estranges feintes. DES-PORTtSe Stances. du Mariage, 22. — Ce mal-heureux, qui ne pensoit estre aguetté, luy discourt tout au long et par le menu quand, comment, et e.n quel lieu il en tendoit y proceder. E. Pasquiere Rerherches, VI, 27. — Vous m’aguettés pour voir si je sera_y aussi ignorant que ceu-x qui disent. que le Soleil n’est pa.s chaud. BE B. OALDE DE V F.. Yi V I L it., ie Moyen de parvenir, Notice (1, 162).

Guetter [les occasions] pour en. profiter. — Il ne pouvoil bonnement prendre la peine d’agueter ses commoditez, comme font les jeunes gens. DES PÉRIERS", NOZeP,

Guetter [qqn] pour lui nuire., le maltraiter, le tuer. — Le. faulx parjure._ Semble au brigand qui, sur les cha.mps caché, L’innocent tue en ca verne secrette, Et de qui l’œil povres passans aguette. l’elAROT„ 1-eS. de David, 10. — Nous ta.schons à escha.pper des mains de ceux qui nous aguettent. AMY OTt L. V, 58 — Dorieus fut quelque temps du commencement salis s’appereevoir qu’il estoit aguette, et eingloit sans dellance en pleine mer. Id.., trad. de Dmo nt, XIII, 16. — Galbas craignant que ce ne fust une occasion cherchee pour Paguetter et le faire mourir. Alcibiade, 8, — Ainsi l’esclair qui vivernent reluit En ses beaux yeux rniaguette me poursuit, Belleau, ier Bergerie, 1re Journ. (I, 267. — fier serpent est ta_py dams ces fleurs, Fuyons, bergers, j.P vi-iy qu’il nous aguette, 1D+, ib. (I, 300). — [Den :  !.- tuyt dedans le chasteau de la ville des envoyant querir les gens de guerre de qui se fiait le plus, comme. personne qui se deflie, et se sent aguetté de ses ennemis. Loys LE ROY, trad. dés.Poliiique.s. d’ARisToTE, V, 5, Commentaire. — Ja faux rapport m’aguettoit pour m’estraindre. En ses liens+ Belleau, la Bergerie, 2e Journ., Chant de triomphe (II, 37). — Et di.. serpents une enjance De ses venins aguet tent nostre vie. Baïf, PŒneeeS, IV (II, 208). — Comme l’araigne a_guete en sa toile une M.QUChe. VAUQUELIN De 1., 11. FRESNAYE] Satyres françoises, L. V, à M. Bertaut. — NOUS sommes plus de vingt contre un. homme. endormy. est croyable il dort. — Peut-estre il nous agnelle. Ir nous veut amorcer, bien que soyons beaucoup. Tant plus aura d*honneur. LAspniusE, Nouvelle tragi-cweniqu.e (_Anc. Th. franç., V11, 482). — Le meschant les Pistes aguette. DESPORTES, P$. de David, 36. — Tu aguetes le monde deçà delà. et en tires de bort butin que tu amasses en ta. caverne. Trad. de : FoLENcio, Meriire Coccaie, L, XIV (II, 51.

Aguetteur. Celui qui guette, qui tend lut piège. — Ilz furent surprins, et furent les aguetteurs punis et occis. Seyssel, trad. d’Appien, Guerres Civiles, 1.14.

(Adj.) — Alors qu’en l’aer on void d’une aesle. ferme et stable Planer le glout Milan, d’un vol pourta.nt instable, Vola.nt deçà delà, or’montant, or’fondant, Ores vers l’Orient, ores vers l’Occi• dent, Et qui du seul branler de son baiay se porte son feuil a.guesteur ciair-voyant le transporte. (-1-A u CH ET, Plaisir ries Champs, l’Automne, Vol pour Milan.

Aguigner., Regarder du coin de l’œil, regarder de [l’avers, épier. — Et mignotant de leurs yeux Les attraits delicieu.x. Aguignoient la nef pas !… ; ante D’une œilla.de Languissante. RONSAR.D., Odes, V. 3. — Quand Amour sus toy branché Nous aguig, noit panehé. Baïf] AMOICS de Me. line, II 0, 6.4). — Si je Verden mouvoir, rire, 1.1u pa.rler… Si raguignant elle me contecEillade, Tout ce qu’el’dit, el. bref un rien qu’el’fait, Plus line des.Dieux me sem.ble œuvre parfait. TAIII_IR.E.A 5 SOnnetZ5 Odes et Mignardises (II 5 Ou queleun nous a.guigne, Ou. la sœur te fait Ou tu ois quelque bruit. Baïf, Amour de Irsrancine, L. li ! (I, 222). — ardant de courroux Se destournant de travers l’aguignoit. DU 13ELLAYI trad. du VI de. FEneide {I, 416). — Mais pourquoy de tes yeux pervers M’aguignant ainsi de travers, Ne souffres-tu que je te touche’? Baïf, Passemeets, h. II (IV, 300). — Là Pirithois agnigne sur sa teste Une pierre pendante torlibeT ja ja preSte. I D.„ Poemes, L. (II, 1-26). • Tous ces Edicts fardez et ces armes posées Ne sont, pardonnez moi., qu’aultarn de repo :. sées Pour mieu.x batre après, comme de deu.x • mastins S’aguignans de travers, les ventres contre terre. Puis à coup, lieris.sez, recommencer leur guerre. Am-. Poés. franç., 1X, 12. — Si d’un cei, idair-voyant enfin aperçoit Quelque vol de per4.1rix en un commode endroit Pour tendre ses ailiers, droict il s’achemine, Et, sa.ns faire semblant, de trai..Ters les aguine., GAITIIET] Plaisir des Champs, 1>ilyver, la Tonnelle. — Car jaloux et dépit j’aguignoy de travers L’insensé florissant, et la paix des pervers, Qu’aucun malheur n’oppresse. DESPORTES] Ps. de David, 72, — Un coquin, un gueux… estant caché’derriere une mu. raille, et aguignant comme 1.1D chat, mirant de ! oing… et faisant un brun tuf, tof e.n l’air, percera luy seul ie cœur.’rra& de FOLENii0, Merlin Coccrtie, XIX (II, fee7).

Guigner [avec convoitise]. — Je crains uea.ntmoins la. dent fa.melique et la. langue alterée de 4…es avares rechignez. Leur chappea.0 gras, leur visa.ge blesrne, leur mine tris trl et leur œil enfoncé, qui semble tousjours aguiguer Pheritage de leurs voisins, font juger que chez eux on ne pourroit


faire mourir Ja soif, sans prejudice du ventre et da la santé.. LE HOUX, Chan80)1S du. Vau. de Vire. A Bacchus. Viser.. — Qua.nd j’apereeu que de son arc abile Il m’a.guignoiL, je m’en alay leger Blotir derrieve Îna Sibille. J. Dou BLET, Elegie 2. Aguignettes (d’). Du coin de l’ce_il. — il s’approcha. du feu, là où il monstroit ses cuisses à descouvert, charnues et refaietes, que la dame et la chambrière regardoyent d’aguignettes, Des PÉn 1 E NOW/. RéCe., 64.

Aguillanneur. Fête du nouvel an. — On Le baille tous les ans verjus, vinaigre, torche, chandelle, trefoul de Noel, chappons d’aguillenneuf, œufs de pasques, et plusieurs autres choses. Nicod.As DE TRCI.YES] Grand Parangon, Nowv„ 50. uè te qui se faisait cette époque> ’eue lanntuf. — Pour aller à l’agu.illa.nneuf. RABELA IS] 1I, — Mistoudin se veng, e de ceux de —Vind’elles, qui la.voyent battu, alla.nts à Ha_guilleneuf. Du l’AIL, Propos Rustiques, ch. 10 (titre). — Il ne falloit pour ce se contenter, et quitter la partie, ains le premier jour de Ian {comme est [ancienne cousturne) alier à Haguilleneuf. Id., ib., ch. 10.

Ce qu’on donne à cette guète, étrennes. — autre commodité qu’ont les ladres, c’est qu’ils vont lousjours à cheval, dont j’en ay veu pro tester d’injure atroce quand on disoit, Je ne vay point demander les Estreirles et l’Aguillanneuf à cheval. guru. BoucHET, 36e Seree (V 129).

Pour son aguileneuf. Pour fêter le nouvel an. —Sans eux le seul Sa.uveur deslivrera Rohan PQ11F son aguilenneuf. A ne. Pués. franç., VI, 331.

Aguille, Aguillette, v. Aiguille, AiguilleUe.

Aguillon. Aiguilion {au propre et au figuré). — Le peuple laissa le courroux qu’il avoit contre luy, ne plus ne moins que la. mousche guespe laisse Paguilion en donnant le coup. AmsToT, Périclès, 36. — ne voulois sous raguilion d’aymer Couverternent ta vie consommer. Ylm.zinT, Leander Hero, Cecy n’est que bon signe, te sont. aguillons de vin. RADELAis, II, 2. — L’aguilJOU. de \ill. Id.] 7. — Gens liberes… ont par nature un instinct et aguillon, qui Lousjour.s les pontse à faietz vertueux. Id., 1, 57. — Comme aussi est-ce un bien vif et bien poigna.nt aguillon aux hommes de gentil cueur et de.. lin hire genereuse, pour les inciter à entrepr{.1111 1011tF.is hautes et grandes choses. Amie oT, Hommes iilusires. Aux Lecteurs. — Ilz [tes Spartiates] veulent que leurs edams clef, leur prerniere jeunesse commencent à sentir les a, ruillons dv gloire. In., Lwandre, 2.

Aguillonner. Aiguillonner. — La graildv inchgna.tion di : tous lesdits Princes se redoubla oultre mesure loftense contumelieuse les aguillonna par aspresse redoublee. LEMAIRE Dr. nEUCES, /Huer., II, — Desir d’amour qui Paguillonne et poinci Le feit parler à sa dame en ce point. Marot., Learider et Hero. — Voyans donc. une telle froidure en nous, cognoissons que nous avons besoin de nous aguilloinner conune des asiles. CA L-V I.71. ; „ Serin. sur le liv. (le Job, 6a (XXX1V, 63).

Aguiser, v, Aiguiser.

Aguisoire. Qui sert à aigruiser. — [Un couteau] se fit cinq ou six breches, et qui pis est, se cuidant refaire et resta_blir, se frota à une pierre aguisoire, où il se consomma de moitié. Du FAIL, Contes crEutrapel, 2.

Subst. — (Fig.) Quand les. grands. alloient visiter ! es Dames, les rnedisans prenoient occasion d’esguisoires à leurs _fers, dont ils tasthent à frapper la reputationi BE-Roxi.inE DE VERFILLE. Voyage des Prinees lortunez, p.. 33.

Aguisseur. — Ce que les aguisseurs entendent tantost au son de la monnoye qui court. BUDÉ. [TZStit Élu Prince (édit. Foucher), ch. 32.

Aguyder (J’aider_ — Louer me fault benoist Sainct Esprit, Qui m’a tousjours guidé et guyde. Conduict il m’a en ce petit escript, Et ele jour en jour il miaguTde. Are. Poés. franç., XI, 139.

Aguyon. — jour subsequent relit voile laide a_u serain et delicieux Aguyon. AtiELA ÉS, IV, 29. — Aguyon entre les Bretons et Normans mariniers est vent doulx, serain, et plaisant, comme en terre est Zephyre. Id., IV, Briefve Declaration (III, 202). Ahan. Effort pénible, fatigue, souffrance. — Est ce l’honneur, le fruict, le benefice Que tu me rens de mon fertile office, Et pour l’ennuy, la froissure et l’aban Que j’ay berce et de soc, d’an à. an ? Marot, Liv. do la Metamorph. vouloit, pendant le service divin, que lon n’entendist parmy les rues ny bruire, ne congner, ne frapper, ny so-uspirer d’a, han, comme Ion oyt ordinairement. es lieux ou ion exerce rnestiers necessaires et mechanique.5. AmYorr, N Urne, 14, — Puis du dos et des bras efforcés par ahan, Fait sa.uter le forment bien haut de sur le —van. RONSARD Besponse et quelque Ministre (V, 486, var.. 1563). — Eux dern.eurent tandis, sans labeur, sans a.han, Gras et refaits, ainsi que taureaux de Basan. DES MASU RES„ DaPid triAinphanl, 2007. — Songez l’ahan des deux guerres passées. J EAN DE LA TAiLLE., Hymne à Madame sœur du Roy. — Trois fois recreu d’a-han je m’estens sur la place, RONSARD ! Boeage _Royal (III, 212), — L’Un icy, l’autre la arriere se retire, Et apres long a.han pantoisement respire. P. IFE BRA.0 Hieriesatem, ch. xii. — Je me contenteray de le clorre [ce chapitre] par ce mot d’A/Lem, qui est une voix qui sort sans art du profond des hucherons, ou autres manœuvres, quand avec toute force de bras et &corps ils employent leurs congnées à couper quelques pieces de bois, nionstrans par cette voix qu’ils poussent de tout leur reste ; mot qu.e nous a.vons mis en usage, pour deno ter une grande peine et travail de corps mAhanner pour travailler, E. PAsguiE.a., Recherches, VIII, 6. —L’ahan et les sueurs de mon ame travaillee me saisissent dés le crepuseule du soir, sans [ne quitter à celui du matin. iskuniaNÉ, Médit. sur le Ps. 88 (II, 193). — Le Ciel gemit d’a.han, tous ses nerfs se retirent. Id.., Tragiques, VII (IV., 300).. — Quoy que l’un tust hideux, enluminé pour es tre Seiché de feu, de soif, de pein.es et d’ahan, Et l’autre rajeuni dans le sein d’Abraham. Id., (IV, 806). Particulièrement fréquente est l’expression euer trahan., ou tressuer d’ahan. — Je sue icy de Ilium, pour entendre’la procedure de vostre different. Rabelais, nem. Et sçaches qu’entre tant de choses Sottement en tes dictz encloses, Ce vilain rà ot de concluer M’a faict dlahan le front. suer. MA ROT, Episires, 51. — Le Seigneur Dieu, qui faict horriblement Terre trembler, d’un regard. seulement, Voyre qui blet (tant peu les sça.che attaindre) Les plus haultz montz d’alian suer et craindre. In., Ps. de David, 39. — Je sue par la mort beur dialan. Rabelais ! III, 26. — Le cas fut rapporté à vostre conseil… Vous en silastez d’ahan. Id., IV, Prot. — Pendant que m.oy Messire Jean Je sue a.upres Ie feu d’ahan, De taster les molles viandes, Pour vous les. rendre plus friandes. JODELLE1 Eugene, I, 1, — Qui busche long terns d’eau. sue. 13 AniF Minleg„ L. {V, 115). — A veoir les efforts que Seneque donne pour se preparer contre la mort, à le voir suer d’allan pour se roiclir et pour s’asseurer„. j’eusse esbranlé reputation, s’il ne l’eust en mourant, tres vaillamment maintenue_ MONTAIG ?..i Fi.p 12. (IV, 173). — On te voit suer d’ahan, pahlir ; rougir, trembler, vomir jusques au sang. In, , III, 13 246). — Zambelle, pour ia pesanteur de son panier, sue d’ahan. Trad. de FoLENG0, Merlin Coecati !, L, VIII (I, 205). Cingar ne sera jamais prins au piege… Il nous trompera, et nous fera suer d’alan. lb, , L. IX 0, 256). —Je tressue dt.%. grand hallali. Rabelais, IV„ — Si quelqu’un par la rue Passe plus grand que nous, nous tressuons d’ahan. RoNsARD, Odes> 11, 29. — En cela toutesfois tous s’accordent ensemble, Qu’il faut faire la guerre au grand Dieu, sous qui tremble L’un et l’a.utre Pivot, et dont la voix diahart Fait tressuer et le cedreux Liban. Du BARTAS,. Jtidith L. Ahanner. Faire de grands efforts, peiner, se fatiguer, souffrir. — C’est un second Robertet. qui ahenne Tousjours dedens [le clos de Filtetorique], et jamais ne si terme : Mais si tres bien y touche et y assenne, Que e.est, l’honneur de Mail riche verger. LEMAIRE DE BELtiES, Plainte du Desiré (III, 1M). — Ne vois tu point comment ahane Athlasi ? A peine peult soustenir su.r l’eschine Du ciel trèshault Penflambée machine. MA-f{011 Lhe’. de la Metamorph, — Apres avoir ahanné long temps, resvant et, devinant ce que. devois dire, estois contraint boire deux ou trois voltes… pour me rendre la cervelle plus frisque et deliberee. Du FAIL, Propos Rustiques, — Vostre famille n’ala.nnera pas tousjours : car il faut quelque repos pour —vos serviteurs et charnbrieres., et. pour vostre bestial. CALyiN, SUr le Deuter., 35 (XXVI, 301). — Ne craignons point donc que tou.sjours il ne nous donne 1.a victoire, combien qu’il nous faille ahanner, et avoir beaucoup de troubles. Id.„ ib., 87 (XXVII, 123). — Cependant que j’ahanne A mon blé, que je vanne A la chaleur du. jour. Du BELLAY, Jeux rustiques, d’un Vannet.f, I. ide Blé. — Un Pescheur est assis au bord du Gobelet… Son ret est dessous l’eau, et diriez à le voir Qu’en tirant il ahanne, et ne le peut ravoir., RoN SA FÉD, Ec et Mascar., Ecl. 5 (III, 44.0).. — Sou-s le ventre Silen le creux du vase porte Monté dessus son asne, et se roidist de sorte Qu’on voit son col nerveux s’en flersou.s le fardeau, Comme s’il ahanoit à. porter le vaisseau. Baïf, Eglogue 4 (III, 25). — 3.1ais à fin que vous ne ahaniez point tan.t à entendre le discours de ce qui est icy contenu, je vous vais faire quelque ouverture de l’Argurnen.t, qui est teI. JEmiiT DE LA TAILLE, teS Corrivat.69, Prologue_ — Je sçay combien ahanne la mienne [mon âmel en compagnie d’un corps si tendre, si sensible, qui se laisse si fort aller sur elle. MoNTAIGNE, I, 25 (I, 186). — Voyla les Stoïciens peres de l’humaine prudence, qui trouvent que l’arne (-l’un homme accablé sous une ruine, traine et ahanne long temps à sortir, ne se pouvant desmesler de la charge. 1D., II, 12 (II, 296). — J’ay veu mon pauvre peuple, et l’a_y veu pour l’aider. Moyse, je ine veux ni ne puis phis La.i.der : Il a trop ahanné sous telle tyrannie. Du BAri.TASe 2° Semaine, 2° Jeur, la Loy. — Vostre face est deffaite et blesme, tant, alterniez à ce diable d’argent. CFIOLlÈRES„, 3e Matinée, 1 ; 8. — me represente bien leur couleur [des songes], comme elle estoit, ou gaye, ou triste, ou. estrange, mais quels ils estoient au reste, plus j’a.hane à le trouver plus je l’enfonce en l’oubliance, Montaigne’5 (in, 36a).—.1’ai ahanné en mon pmissement, „ je trempe mon lict en Tries larmes. AUBIGPid, " Medit sur le Ps. 88.— Il nous semble aussi que nous pesons et importons fort à Dieu, au, mcFnde, à toute la Nature, qu’ils se peinent et ahanneni en nc : Fs affaires. CHARRON’Sagesse, I, 40.

S’ahanner. Faire des efforts, peiner. — Ce qui void en ceux qui, pour n’estre cousturniers de s’alianner en quelque chose, se trouvent aprés comme tous rompus et brisez. CHoLLÈRES, lee Ap. Llisnée, p. 31.

On trouve aussi avec les mêmes sens la forme alaner, slafaner. — Ma. Gela.sine ores porte le (Weil, Mais non pour moy, qui me vulg-ue et proOtarie, Qui me travaille, angoisse, atterre, affaillie, Pour recevoir les rayons de son œil. Bu GNvo Eratasynes de Ph idie et Gelasine, S01111. 45. — Ce seigneur s’est agrandy peu a peu, et non aux despens du peuple tout à coup, affa.nani. et travaillant à rneriter ce qu’il a eu. Brantôme Cap. franç., le connestable Anne de Àlefuntntorertû, rif OH, 341). — Je m’estois endormy sur le bord d’un ruisseau Afané du labeur de n-ia peine ordinaire. Id., Poée. inéd., 120 (X, 475), — Ainsy que son mary s’efforçoit eaffanoit de forcer sa forteresse. Id., des Dames, part, II (IX, 561).

Ahanneux, Qui do.nne de l’ahan, qui provient de l’ahan.— Labeur. Penible, importaiDle… ahanneux, M. DE LA PoriTE„ Epahetes. — Sueur. Lente, salee.„ ahanneuse, fluide. In., ib.

Ahannir aprés. Peiner pour, courir après.. — Vous nous reprochez que nou.s autres medecins sommes sujets au gain et ahannissons aprés les escus, et vous autres, Messieurs les h-etes ? CETOLIÈRESe 2e Matinée, p, 74, — Ceste penitence jeusne au pain et à rea.0 par l’espace de dix jours est bien suffisante-, pour refroidir Ies bouillons de ceux qui seroient les plus eschauffez, et qui ahenniroient le plus aprés les femmes. Id., 96 Matinée, p. 311.

Aharde, v. Afterclre.

Ahardir. Enhardir. — En la fin vous m’a.hardirez tant que vou.s orrez chouse qui vous fera mal au cueur. 1-1. ESTIENP.IE, Dial. du. Lang. franç. ital., I, 272.

S’ahardir de. Prendre la. hardiesse de. — Nous a.vons… reinjurier ou rerneeddire, qu.e Suetone s’est aha_rdi de dire rerrealedicere. 11, ESTIENNE, Conformité, I, 3.

Ahenner, Ahennir, v. Ahanner, Ahannir.

Aherdre. S’attacher. — Il se print courageusement à envahir et à aherdre à Ja. salade de Paris, si empoigna les crestes et plumas estans sur icelle. LEmA_iRE DE BELGES,. Muer., 11, 17. — Dont il [le mast) se tient aussi fort qu’un polype Fait contre un roc, qui se grimpe et se gripe, De ses cheveux si aherd au rocher Que le pescheur ne l’en peut a.rra.cher. RoNsARD, Poetnes, L. Hylas (V, 125). — En l’einne indomtee duquel Plu.s constante aherde la pointe, Qu’es vci-diz. costaux l’a.rbre notavel. Luc DE. LA PoRTE, tra.d. d’Ho-RA_r. Epodes. 12.

(Trans.) S’attacher à. —Et n'y va jamais nul tant soit il grand exercer maint cil( mainte luitte ahen corde des deux Lai, Dans Ies deux rait bien employé pourrait aussi être fiant à Ler à. — Et n’y va jamais nul, d fort, Qu’il luy soit besoin rt, Maint combat difficile, et Je.. LEMAIRE DE BELGES,. CM-gageRe 2e part. (III, 128).

Dans les deux exemples suivants, alierdre paomme verbe transitif, mais en’un complément indirect signifiant à moi. — Le diable par le col m’aharde Si


par le feu ne trepassem Ou dens la mer je ne resserde. MARG. DE NAV. « les Marguerites, Cornedie de l’Adoration des trois. Roles (II, 112), — Des sou.ples braz m’aherdarit cauteleuse D’un no-ud plus fort, qu.e. Ie haultain Yeuse Son l’hierre n’enclot. Luc DE LA PORTEJ. trad. diflortAcE, Epodes„ 15.

S’aherdre. S’attacher. — Mais aussi tost ses ongles endurcis Se sont niesiez et allers à la laine. CORROZET » Fa.bles d’hiope, 69. — L’apuy s’abat de trop s’aherdre. Baïf, Mimes, L. Il (V, 95).

Abert. Attaché. — _Amour auparavant n’a.voit mon ame entiere, Elle tenoit aherte à la lourde inatiere, Et ne pouvoit souffrir que sa vfve clairté Vint eselairer Ia nuict de son obscurité. Am, JAMY.N. (hW. Poet., L II, 81 vo. — Mais tout cela rien ne lui sert tau poulain] : Car tu [un frelon] es a 1-ui tant ahert Que quoi qu’il saute, ou qu’il ga_loppe, Il te porte tousjours en crope. P.DE BRACH, Peemes, L. I, ditienee, p. 37.

Aheurter. Heurter, frapper. — Tu sçais aussi qu’un loup Mort tousjours de ses dents : et que un beur chasque coup Aheurte de la corne. FR. HAHERT, trad. d’HonA.cE„Çal.., II, 1 apa.ra, phrase).— 1(1-eig.). Vous dites que j"aheurte mal à propos contre les mains des 4.1d-vocats ; ies souhaitant manchots, je fais leur bien.. C.noLiÈREs, 30 Mati-née, p. 97.

Se heurter. — Ceste matiere est comme une mer, en laquelle si nous craig.nons de. perir, gardons-nous sur toutes choses de ce rocher, auquel on. ne peut aheurter saris maiencoutre. CALviN„ Instit., VIII, p. 490. — (Il est possible que dans cette phrase Iliums ayons affaire au verbe s’aheurter, le pronom se n.’etant pas exprimé parce que l’infinitif dépend d’un autre verbe,) S’aheurter.

Se heurter, — Soit„. que son flot (]…ntrant dans le large fossé Liu plus haut Ocean, s’a.b.eurte courroussé Contre les monts pierreux, dont la force solide Repoussant ses efforts luy face tourner bride. Du BARTAs, 1 re Serrera/ne, :.3e Jour. Se heurter [contre un adversairej, s’attaquer, engager la lutte. — Contre le plus puissant ce garçon s’ahurta, De bras forts et nerveux à bas le culbuta, Luy faisant imprimer le sa.blon de l’eschine. RoNsAiini,.Hymne de Mercure.(VI, 318). — Je ne luitte point en gros ces vieux champions là, el corps à corps : c’est par reprinses, menues et legeres attaintes. Je ne m’y aheurte pas : je ne fay que les taster. Montaigne : i. Il 25 (I, 178). — M. d’Anville s’ahurta… avec M. de 1Lrongueville, qu’il porta par terre. B RA tIngâ.Pri E Capfralef..5. le inareschal d’Amodie (III, 372). — Ceux de Daulphiné et de Pro-vence vindrent demander diminution. des tailles. Le roi fut conseillé d’éluder ces deinandes au lieu de s’y ahurter. AuBiGNÉ, Unio., VII, 2. Se heurter [contre un obstacle, une difficulté]. — Je prendray donc la ba.rdiesse… de vous demander quelques doutes, où je veoy beaucoup de permonnes s’aliurter et ne s’en pouvoir pas bien resoudre. Gag. Mén., 2e Advis de l’Imprimeur. — Tout conté, je n’en espere pas plus qu’au commencement, in’ahurtant à deux obstacles 7 l’un la faulte d’argent qui va estre par tout, l’autre que si S. A. ne voit le Roy à la guerre, il se jettera saris doute à sa particulière paix. AuleiGN g, Let-tres et Mem. d’Estai, 52.

S’obstiner. — Il passa oultre le devoir, et slaheurta trop opinia_strernen-t… à vouloir erapescher l’accroissement de Scipion. Amyot’Fabius Maziinusi 25. — C’est un grand reproche à Pericles d’avoir esté autheur de la guerre ; car on tient que iuy seul en fut cause, en s’aheurtant à ne vouloir point que l’on cedast, pour peu que ce fust, aux Lacedaernoniens. Id., Compar. de Périclès av. Fabius Maximus, 3. Ceulx du conseil de Macedoine… estoyent d’advis que Alexandre abandonnast totalement les affaires de la Grece, et qu’il ne siaheurtast point a-utrement à les vouloir avoir par force.. 1D., Alexandre, 11_ 11 s’aheurta à combatre de pied ferme par trop temerairement. Id., Antoine, 42. En ces dernieres necessitez, où il n’y a plus que tenir, il seroit à l’aventure plus sagement fait de baisser la teste et prester un peu a.0 coup, que, s’alTurtan Loutre la possibilité à ne rien relascher, donner occasion à la violance de fouler tout aux pieds. MoNTAIGNE 1_, 22 a„143). S’attacher fortement, avec effort. Là ces Troyens aux cailloux s’accrochans De pieds de mains s’aheurtent et se bandent, Et en g.rimpant contre le roc se pendent. RONSABD, Franciade, L. II Ceuix qui se aheurtent obstineement leurs opinions, et ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeurent à la fin tous seuls. Amyot, Coriolan, 15. Nui chois hors de son gout ne regle son envie [de l’humanité], Mais s’aheurte où sans plus quelque apas la convie. REG-NIER, Sa1. 9, Aheurté. Obstiné, fermement attaché. Aratu.s luy rescrivit qu’il luy dissuadoit totalement ci.. voya.ge… toutefois y estant Aristomachus aheurù. de tout poinct, Aratus luy obeït. Amyot, Aratus, 35. Voyez je vous prie combien chacun est aujourd’hui aheurté à sa propre ruine. E. PasquierI, Lettres., IV, 18. [Les courtisans] ne trouvent pas moins estra.nge le sain et entier langage„. que les autres trouvent estrange celuy qui est Ni7icieux. Voyla pourquoy je suis marri que —VOUS soyez si aheurté à ce la.ngage courtisanesque. ESTIENNE, Dial. du Lang. frane. ital., II, 21Y0. Les plus aheurtez à cette si juste et claire persuasion de l’immortalité de nos esprits, c’est merveille comme ils se sont trouvez courts et imp aissans à l’establir par leurs hum.aines forces. MoriTAIGNEs II, 12 (II, 309). Il n’en rabat pour tout cela. rien de la mesure à quoy il s’est taillé._ et tousjours persiste, d’auta.nt phis ahurté en son advis, qu’il touche à luy seul de le maintenir. Id.., 11117 26). Il y en a de si aheurtez leurs opinions, qu’on ne leur sçauroit dissuader que la conversion des métaux ne soit possible. LA IN U E Disc. pol. et mil., XXIII, p. 572. Obstiné [à la. lutte], excité avec entêtement. Vostre pere mort et la paix faicte, connoissant neantmoins ces puissantes familles animées et aheurtées l’une contre l’autre sans espoir de reconciliation, [le roi d’Espagne] pratiqua M. le Cardinal vostre oncle… pour entretenir les troubles et divisions en ce Royaume. Sat. Mén., Ifar. de M. d’Aubray, 190-191. Ahontaigé. Honteux. J’en ay ma part ; domine qui domine ; Par ceste crobc je suis advantaigée —, Prendre ne embler ne suis ahontaigée ; Qui en aura, si n’est Dame Rapine ? Anc.. Poés. franç., X11, 199. Ahonter. Insulter, outrager. 0 paillard, ô meschant, encor luy fais-tu force, Voyés qu’en cent façons m’ahonter il s’efforce. RIvInDE.A.u, Amen> V, p. 130. Seul tu as peu du Tyran me vanger… Qui m’ahontant de toute indignité, De son harnois estonnoit ma cité_ RoNsh.R15, Franciade, L. III (III, 93), Ahonté, Déshonoré. Parce que [raire barbe] c’est chose de volunté, Et qu’on peult bien (sans en estre ahonté) Ne on corps pire, attendre un jour ouvrable. Bo u c EiTe Epistres morales du Tra-verseur, II, x, 25. Éhonté, Femme ahontee, laquelle n’a propos, fors de meschanceté puterie. P. DE CHANGY Instit. de la Femme chresiienne, II’6. Ahontir. Couvrir de honte.. Quant aux femmes Chrestiennes „. ont souffert tout ce qui est execrable à dire et que la cruauté des enflemis de Jesus Christ ha sceu penser et con trouver, non tant pour saouler leur luxure que pour ahontir et vergongner la Chrestienté. LEMAIRE D.g. BELGES Sthismes et Conciles, 2e part. 281). — Aprcs que vous auroys pa_r publicque vergongne diffamez et ahontis, je feroys cruelle et soubdaine vengeance de vos criminelz vices, Trad. de lIoccAcE, Flammetie, ch. vi, 83 vi ;’(1537). Couvrir de honte, humilier [par sa supériorité]. — Car seulement l’apparent du surplus, Premiere neige en son blanc souveraine, Au pur des mains delicatement saine, Ahontiroyt le nud de BersabéeMAURICE SCÈVE, Delie, 166. Et sa divine épouse autant les autres passe Que la perle ahontit les pierres qu’on ench.asse. BUTTETe Arnaithee, 189. Ahurter, Aheurier. Aidant, v. Aider. Aide. (Prononciation.) La diérèse de ai est souvent indiquée par la rime et par la mesure du vers. Ce donqu.es veu, pourquoy me setnons ores A ton subside, et mon aïde implores Pour circonscrire un dueil si tenebreux ? LEmAte.e. BELGE$1 Plainte du Desiré (111, 170). Si tient la main., et fournit bonne aïde Au demourant„ quel il est la. guide. Id., ib. (III, 180). _Mais quel conseil nous donnas tu, saint Pol… ? Nous deman dons ton ayde et adresse, MARG. DE NAV.5 les Marguerites, Oraison de Arne /Ude (I, 122). Et je m’en. vois à part, Rieurant, criant, Et Dieu et Saints requerant et pria.nt Pour mon aïde, Car je n’y voy sans mira.cle remide. EAD, „ ib., la. Coche (IV, 236). De ceste main clouée en croix Païde Il demandoit, sachant que c’est la guide Qui peult mener le povre viateur Entre les braz du puyssant Createur. EAD, , Dern. Poés., tes Prisons de la Reine de Nav., p. 283. Et qu’on se garde a l’ayde divine D’orde luxure, orgueil, et de rapine.. BOUCHET, Ep istres morales du.’rra perse LÉ r, , , 1, la. — De leur paier les tributz et subsides Qu’ont droit de prendre, et aussi les a.ydes. ID ib., 11, 7. — A toy, Seigneur, je leveray Mon ame pour aide avoir. CALVIN, Pealmes (V1, 21, 2). Que voulonsnous autre ayde, Puis qu’avons pour nostre guide Ce soleil resplendissant’? E. Pasquier, le MonoL. I I (II, 762). Diane chasseresse au Veneur donne aïde, Et Venus fla.teresse à l’Amoureux preside. Baïf, Diverses Amours, L. I (I, 212). — Puisque du clair Soleil tu veux d’un v 0 altier Escheler la hauteur, ne te presente vuide, Ains pren le verdoyant laurier pour ton aide. E. Pasquier, Alex Poetiques, II, ai (II, 866). Tant qu’en fin. le cheval foibIe prie en aide L’homme qui le monta en lui mettant la bride. Tra.d. d’HoRACE, Epesires, I, 10 (1584). Comme je feys ; et pouce j’y recours Cherchant aide où je trouvay secours.. PASSEE.A.T1 VEsperance (1, 64). On trouve ayd-e rimant avec preside sans diérèse. Je suis premier creé pour estre faict un ayde A creer l’Univers, bien que Dieu y preside. AuBiGNÉ, Creation, II (III, aa7). Peut-être faut-il lire : pour estre faict ayde. Aide est souvent masculin. Ilz devoient avoir recours à fade divin. LEMAIP0-.1 DE BELGES, Muer., i I I, 2, La difficulté me semble surmonter tout ayde humain_ CALviri, Leurrs, 127, Ceulx qui sont insisuictz es disciplines liberales.., ont un ayde special pour entrer : plus profondement à Gontempler les secretz della sapience divine. Id., instit., I, p. 11. Est besoing d’avoir le special ayde,.secours, et reconfort du Dieu immortel_ BUDÉ : „ ineit. du Prince, ch.. 2. L’ayde… des Dieux n’est irnpetré par veut ocieux. RARELAIS IV, 23. Le principal aide consiste à ernpescher rintestin de descendre, pendant qu’elle. (Nature] opere. AMER. PARÉ, VI, 15. De ilionneste hantise et docte conversation desquels il s’acquist un grand aide et secours à la cognoissance des antiquitez Romaines. VALiguEuN DE 142t FRESNAYE, Oro is. fun… de Jean RDeeei, —Tu disois naguéres avoir bien besoin de mon aide, mais j’ay à present beaucoup plus affaire du tien, PB. D’AMBOISE], le$ Neapaitaines, 111,.10. Aide à nur-ron. On voit plusieurs fois celui qui aide le maçon, l’aide a maçon, pris comme terme de comparaison dans des cas divers. La comparaison sert à. exprimer un travail dur et pénible, une extrème pauvreté, une condition trés basse. Je te prie de m’i..xpliquer le motif qui fait ces gratis clercs desgou.ster ainsi la jeunesse, et la destourner de l’estude, leur donnant à entendre, que le travail n’est pas plus grand a servir d’aide aux massons, comme on dit en commun langage, ou à tirer Ies pierres d’une r, arriere. Trad. de GELir, Disc, fantast, de, ruistin Tonnelier, Disc, IV, p. 109, Povre je suis trop plus qu’ayde à maçon. Cei..1.ErtyEi Epistree, 15.L’argent d’un cordon bleu n’est pas d’autre façon Que celiiy d’un fripier ou d’un aide à maçon. REurrivrt, Sweet : 3. Aider. S’aider. Se servir. Aussi auparavant esloit fort. estimé pour la pesanteur des armes quil portoit, qui estoient si pesantes que nul aultre apeine ne sen povoit er. SEYSSEL> trad. rlo DloporiE, II, 2+ Lucian.+i s’aide de mots et locutions ioniques et doriques. IL ElsruNNE :, Conformité, Préface. Ce gariez vient de Garitei de laquelle on s’aidoit aussi es portes. in., Preceltence, p. 358. Une occasion soudaine s’estant presentée de m’aider de ce cheval à un servicr.e qui n’estait pas bien de son usage. Montaigne, II,.6 (II, 57). Les réponses et repliques dont nous nous voulons aider à cloue la bouche des medisans, bien souvent servent plustost à les faire parier davantage. Amei, PA.R.És IX, 15, Quant à, la langue Latine… il s’en aydoit comme de sa maternelle. FAUCHET, AntiqUite ; VIII> 18. Il ne vouloit venir aux mains nullement., sinon de paroles bravasches, dont il s’ayda encores pis que devant. BRArcri5mE, Rodontonlades espagnalles (Vil, 93). Ils trouverent sur la table des instru+ ments de musique, et dernanderent qui s’en ay doit. BEROALDE DE VERVILLEt Voyage des Princes torlienez, p. ria5. Aidant. Secourable.. Mon livre, il semble à voir que tu Lens vers ces lieux Où sont Vertumne et trame, aïdans et bons Dieux. Trad. d’IloRAcE, Epistres, 1-, 20. Entre aidant. Porter secours. Les Hongres nianderent Ambassadeurs vers le Roy, pour le prier de leur vouloir entre aidant contre une grosse armée des Turcs qui leur venoit sur les bras. E. Pasquier1 Recherele-ce, Vi, prononciation.) Ai subit souvent la diérèse, eoinme l’indiquent la rime et la mesure du vers. Aux courageux tous jours fortune ayde, Et si leur sert de vexille et de guyde. MICILEL CO MP Ipa Cle S de l’Esetrzve Fortuné, 53 vo. En s’aydaris de contes et de fables, Et delaissaus lesIsainctz dietz mernorables. BouCHET, Epigtres neoraks du. Trewerseur, 1, 3. Par ce qu’on tient la promesse pour faicte Sans s>ayder d’excuse ou de deffaicte., Id. ib.., II, in 3, Ce Tout, qui est remply d’affection, Ne sçanroii, tant nostre corps lapider Que nostre esprit il ! ici,. vienne aider..MARG. DE NAI.P., Dern. Poés., les Prisons de la keine de Navarre, p. 285. Hors de propos s’ayda d’un coulteau Celle qui eus t. plus d’orgueil que d’honneur. EAD., ib., Dizains et Epigr., 49, est tant de vous fortifié, Que tous perdront du mat l’intelligence, Aydant. Dieu, vous et ma diligence. MELIN DE SAMT-GELATS,.tee. des. Eschees (I, 279). 0 que c’est grand erreur, que c’est grande misere De vouloir s’aïder aux guerres d’a.ujourd’hui Du bras de l’estranger et. des armes d’autruy. JEAN DE LA TA. LLE> Remonstr. pour le Boy à ses sub jets (II, 20). Ceste vertu et malheureuse et vaine… Qui cependant ne m’aide au besoing. Id., Eleg. 1 Sans qu.e. Fortune en oust. compassion, Me respondit : OÙ est ta Patience, Qui ne s’a : ide, au besoing, de Prudence ? Id., Combat de Fortune et de Pfneyreté (III, 155). De ce cordeau, dont tu me ’1.r.t.as pendre, Deslie moy : aide à me descendre. BAIF, Poemes, L.. III II,.159). MilIe preservatifs le fresne a de nature Afin d’eu aider l’humaine creature. PASSE RAT le Freine (I, 61). On voit ayde, sans diérèse, rimer avec stdr.bside, Ge Brennus inhumain, sans espoir de subside, Tenant le glaive en main, affin que par mort s’ayde, CRF. : T1Ni Apparition de Jacques de Chabannes, Faut-il lire a fin par mort s’ayde ? (y..1 fin 2)(Formes.) Il reste encore des traces de l’ancien subjonctif présent, dans des expressions traditionnelles, Quand un homme esternue, pour salutation nous disons Dieu YC aile, pour Dieu vous aide, et depuis pour le faire plus doux, Dieu. vaus y+ E. PA-SQU1EII, Recherches, VIII, 37. On trouve surtout. ce subjonctif dans des formules destinées à renforcer une affirmation oxr une négation : Air m’ait Dieu, Si m’ait Dieu, formules qui s’aitèmnt de diverses façons. Ainsi m’ait… Mais ainsi mayt la Deesse J uno Lucina {qui mha este propice à mon enfante ment) je ne veis oncques si belle ereature. LEM OIL IRE DE BELGES, 1iius ! rn, 1, 20. UflSl ma.y-d pfupiter. Id., ib., 1I, 15. Ainsi rri’aist nercul. F. BRETIN, trad.. de LUCIENi le Faux argumentera, 13. S’il est. aucune chose en quo y je vous puisse complaire par deçà, mandez-le moy ; et de bon tuer, ainsi nisayt Dieu, je raC0111Pliray. LE_ MAIRE nt BELGES, Lettres (I Il eut un lilz nomma. Tenot Dendin, grand hardeau et gualant home, ainsi nfaist Dieu. RA_BELAis, III, 41. lu y ont dia s’ainsi mait dieu Bien auroyes cause de te plaindre. HA UD tr, : re, A zOdegtie3 diESEFI5E, I, 96. Tu es bien simp’e et folle ainsi malt dieu De resider en cestuy povre lieu. Id., ib., I,’Ln Ainsi vous ait dieu, un moulin y oust peu mouldre. I. 22. si m’ait Dieu, Se m’ait Dieu, 11Faist Dieu. Si m’ait Dieu, ô iscbomache, tu me representes un entendement virile en une fernrne. LA BŒT1E, r., nagerie de XENOPHON, ch. 16. Nous’pesongnurons, se rn’aist Dieux, Si bien qu’il en sera memoire. Gnui GO El. E, &dna LOyS’„ L, I X (II, 311). Se vous n’estes bons, ce m’eist Dieux, Je m’en iray en aul tres lieux. CoIJL E RYE t Satyre pour les hateitans iluzerre. Que dois tu raire pour te faire amer de luy ? Se m’aist Dieux, dit. elle, je ne sçay, NicoLxs DE TROYES, Grand Parangon, Nouv. 15. Pourqu.oy dites-vous cela ? — Se m’ayst Dieu ! dit-elle, pour vostre fernmc., Id., ib., Nouv. 32. — Mais je suys moult. esbahy ce maist dieux Dont maintenant, ung si frais vent tu voulx. our rafreschir ta precieuse race, Coutil BUCH ER, Poesies, 87. – Par ceste methocle, je pourrais paix mettre… ce nfaist Dieu, entre le Turc et le SaPhy. RABELMS, HL id. — Pa.r la. langue On Voit plusieurs beaucoup de mau.x et divers encou1 povre ? ilistoudin se excusant, disoit que, ce maist rir, ce que. (ce miaist Dieu je vay naliroir lieu en vous. Du FAJL, Propos.Rusiiques, ch. 4. — Le dieux, il nestoit pas vra y. Id., ib., 10. — Les bes tes, ce m’aid Dieu ! si les hommes ne font trop les sourd.s„ leur crif..1.nt :. Vive Uberté 1. LA BŒT1F, Servitude volontaire, p, 17, — Puis que je n’ay pa.s si grand aise, Qu’a souhait ainsi je la baise, Ainsi que toy (non envieux Dessus ton bon-l-teur, ce m’aist-dieux, J0 di ceci) benine Tasse. BUF, Amours de Meline.„. L. I (I, 41). — Car, semaidieus, n’échaperas jamais Que ne te face oublier la.. maniere De ba.vard.er. VAUQUELIN’DE LA FRESN, Iii 1. ; 1 Foresteries, I, 6. — Le vieil françois ernpruntoit son Se m’aie Dieux (pour Si rn’aid Dieu) de sir me adjuvet Deus. H, ESTIENNE5 Confor. mité, Mois franeois pris du grec, p. 221. — lioù est le venir ? — Cemaidieux, Je ne sçay ny d’où je m’en vien Ny quel chemin c’est que je tien. BA’iF’1’Euntupie, 11, 3.— Ce maiclieux, à ce qu’ay pu voir Sa troigne, il pourroit y avoir Ce jour(Itiv de la bri_Juillerie. In., ib., IV, 1. — Ouy, je ra., 3.-r dict ce maidieu. Ili., le Brave, II, 3. — Ce m’aist-Dieux, c’est Dame Jacqueline… OU mes yeux me tFOn-upent. JF AN DE LA TAILLE„leS COrriPause IVI 3, — A dire vra.y, Ce l’ilesdieux, mon ami, si c’estait de vous comme de rnoy, j’estimerais que ce fust comme _le jeu de pet en gueulle. BEROA.LBE DE VERVILLE, Moyen. de parvenir, Bail (Il, i75). — Waist-dieux, respondoit le Sacerdot, amoncelant les levres ensemble, et. faisa.nt. le pe1 bec, vous n’aurez de long temps la pipe pleine. u FAIL1 Contes d’Entrapel, 5. Serni-diem, M idieux. — Je veux avoir tant seulement Ma Philumena. — Serni-dieux ! Il me semble que feriez mieux D’essayer gentement et bea-u. De cha.sser de vostre cerveau Tout cela, que vous a_muser D’en parler. DES PÉRIER$5, l’An(bure, 11, i. — Je ne suis point, midieux, fardée De violettes ni de tem.plettes. Ane. Poés. franç., II, 247. — Vous trouvez vous pas bien ? — Qui., nou.s ? Ainsi que nous pouvons, mi dieu.x ! Non. comme nous voudrions, bien mieux. DES PÉRIERs, i’Andric, IV, 6. — Je sçay hien que vous fault, m’y Dieulx, Plusieurs grans thresors et richesses. ilio-rai à cinq personnage, dans le Théâtre Mystique, p. 201, — De ce Se’n'aie Dieu.z, est venu Mi-dieurx. H. EsTiE.N 11% ; E „ Conformité, Mots françoà pris du. grec, p. 221. Aigade, v.. Aiguade. Algla..utin (.adj..). D’églantier. Douce et belle bou.chelette Plus fraische et plus vermeiltette Que le bouton aiglantin Au matin. Belleau, la Bergerie, ire..fou.rn. (I, 2’29)… Semblable au bouton d’églantine. — Vous estes, belle infantelette, Une pomme encor verdelette, Un beau bouton rauge-aiglantin. —VAUQUELIN DE 1….à F RESNAYE„’dalles et Pastorales, 1, 4. Quand je voy sur sa joue un bouton aiglan.tin Qui flambe riciLement d’un bel escarlatin. Gir, Ty DE Touas„ Paradisd’Àknour (fi, 8), (Subst.} gglantier. — L’aubespine et i’aigiantin, Et le thym, L’œillet, le lis et les roses.. HEL-LEAu, la Bergerie,’ln Journ., Avril. Aiglas, Aiglani Aigie,.. Cet oiseau porte un si grand amour à ses polis aiglas, qu’il expose sa vie pour leur defensee M. DE LA Po ItT E Epithetes. Aigle. (Très souvent féminin.) — Themistocles… songea qu’il a.voit un serpent entortillé à l’entour du ventre… soudainement il devint aigle, laqu.elle l’embrassa entre ses ailes. Amyot, Thémzszode, 26, — Les devins apperceurent deux aigles vo/ans vers euh-, dont l’une tenoit entre ses. griffes un serpent, qu’elle perçoit d’oultre oultre avec ses ongles. Id. Timeléon„ 26, — Il y eut une. : aigle qui arra.cba d’es mains de l’un de ses gardes [de Denys] la. ja.veline qu’il. tenoit, emporta bien hault en Pair. Id., Dion, 24. — J’en ferois de mesmes, si c’estoit une arondelle qui en parlast [de la guerre] mais si &estait une algie, je l’orrais volontiers. Montaigne, 31 (III, 136). — Cest Astre ailé… Ne ressemble pas moins la simple Colombelle, Que l’Aigle au bec-icrochu, l’Aigle fierement belle.. Du BARTAS, 2e Seinaine, 2e jour, tee Colomnes› Aigiereau. Aiglon. — L’Aigle fonda.nt cruelle et flere Au sortir de la raboubere Avoit troussé des lapereaux : Et sur un haut chesne en son aire Les a.voit portez pour en faire Gorge chaude à. ses aiglia.Lreaux. Baïf, L. III (V, 169). L’aigle eut faim. De son aire advise Le, s renar– deaux, en fa.it la prise, Avec ses aiglereaux s’en paie, Id., ib. (V, 173), Aigleron, Aiglon. — [L’Aigle] regardant. le Soleil d’un œil perçant et a.gu, prend ses petits Aiglerons un à. 1111. VAUQUELIbT DE LA FRESNAYE, Harangue alt Due d’Espernon. Aigiet. Aiglon. — Il recueillit dedu.ns un pan de sa robbe l’aire d’une aigle, dedans laquelle y avoit sept petits aiglets. Amyot, Marius, 36. Comme un Aigle. nouvellement éclos. P. MAT-TnIEU, Vastki, au Duc de Nemours., Aignant. (Exclamation. M. Picot suggère saint Aignan.) — Aignant, voila do beau.x apprests. Sotties, 111, 312, Aignel, v. A gneau. Aigneler. Mettre bas un agneau. — (Subst.) A l’aigneler voit on portieres : A l’ouvrage les m.ains ouvrieres, Les pains cornus l’enfourner. BA-1F, Mimes, L. (V’, 78). Aignelet, Agneiet. Aignellement. Action de mettre bas un agneau. — Sera bon qu’ils demeurent ensemble les deux premiers jours de raignellement. 0, DE SERRES* "Théâtre d’Agric., IV, 13. Aignenillot. Aiguillot, gond du gouvern.ail Pal). — Je oy l’aigneuillat fremir. E.st it cassé ? Rabelais 1V, 18. Aigneux 1, v. Agneau. Aigneux 2, v. Haineux. Aigre. Seo, cassant. — Quand le fer qu’on voulait monnayer estoit tout rouge du feu, on jettoit du vinaigre dessus., qui venoit à esteindre sa force et sa roideur… il devenoit si aigre et si esclatant, que ion ne le pouvait plus batre ne forger. Amyot., Lycurgue, 9. — Tout ainsi que gray dit que les pierres dudit lieu sont aigres, rudes et rnal plaisantes, semblablement le fer qui se fait és forges dudit pays e-st fort aigre, rude et frayaMe. PALISSY, Discours admirables, des Pierres, 296. Aigree, sont choses qui se cassent aisement avec un ma.rteau. Id., ib., Expiie, des nwts plee difficiles, p.. 311. I

Vif, violent. — Si commença entre les deux parties dure et aigre escarmouche, et en mourut beaucoup d’un conté et d’autre. LEMAIRE DE BELGES, Illbtstr., — Et n’est en toy povoft par nulz travaulx Du premier coup regir mes lien ; chevaulx… Certes, depuis que leurs aigres courages Sont eschaufez, tant sont folz et. volages, Qu’à bien grand’peine ilz souffrent, pour leur guide’rifla propre main, et tirent a la bride. Marot, Liv. H de la Me.to.morph.. —En leurs plus aigres exploiets [de César et de Pompée], je descouvre quelque demeurant de respect et de hienvueillance. Montaigne, III, 10 (IV, 1m-n7}. Qui exprime vivement la douleur, la colère. — Les freres et, amis de Paris… recornmencerent leurs plaints, et fut la lifte plus aigre que devant. LEMAÉRE DE BELGES, 11., 21. — Quoy que tuplaignes, la me’flatte te semblera plus propre. : et le vers de dis syllabes plus aigre et poignant. SEBILLET, Art. Pcet., l T, 12. — Le desgast que faisoyent les reistres la frontière, envoyoyent les cris des Champenois et d’un coin de Bourgongne et de Picardie au loing, et leurs Migres complaintes servirent d’entrée aux semences de la Ligue. Aubigné’, Uniy., VI II, 2. Sévère, rigoureux. — [Les Venitiens] sont au surplus si aigres et soubdains contre les séditieux, mutins, et entrepreneurs, que pour soupçons legers ont souvent barn, confiné, exilé, emprisonné, et faict mourir plusieurs de leurs principaux gentilshornmos et citoyens, SEYSSEL, de Louys XII, Viol. sz.er Qua_nd les jugemens de Dieu qu’il exercera sur nous, nous sembleront trop aigres, que nous les portions patiemment. CALVIN, Serin. sur le liv. d-e Job, 119 (XXXV, 8). — D’une chose vous veuf’suplier très humble.ment, Madame, que si on vous voulloyt fa.yre croire que les choses sont pacifiées par deçà et qu’il ne fault plus fayre justice, ou que nous la faisons trop aigre, n’en croire rien. Mi INLuc, Lettres, 52. — Qu’une aigre penitence A.ppaise ma justice, et purge son offense. BE..u.sAir, la Bergerie, 2a Journ., A mou.r, 9 de David (1 h 1.48). — Marcelli nus reprend aigrement… cette sienne ordonnance [de Julien], par laquelle il deffendit l’escole„ et interdit l’enseigner à tous les rhetoriciens et grammairiens Chrestiens… 11 est vraysemblable, s’il oust faict quelque chose de plus aigre contre nous, qu’il ne l’eust. pas oublié. M rrAiGNE, II, 19 (II, 71). Pénible, douloureux, cruel. — Il ne fault pas demander si cela fut fort aigre à supporter à Jaques, tellement qu’il vacillait fort entre amour et jalousie. ARu. DE NAV" Replarn., 44. — Il dit, Qu’ils l’ont pille Qui est en tores le plus aigre en l’homme, et pour le faire plustost defaillir. CALVIN, Sermi sur Ps. CXIX., 8 (XXXII, 577), — Quand Dieu nous afflige, qu’il nous advient des closes qui nous sont. aigrE.Ls, pour cela nous ne devons point souhaiter la mort. In., Germe eue le livf de t’obi, 24 (XXXIII, 296). — Theras trouva fort aigre qu’un autre luy coinrnanda.st, apres avoir tasté de la friandise de ri-..gner. SA, LIAT, trad. d’HE’lliopers., IV, 147. — Medee… escrivit cette Epistre à Jason, le menassant de subite et tres aigre vengeance, s’il ne la veut reprendre. CH. FONTAINE, trad.. des 21 Eeistres d’Ovulz, Ep. 12, Préface. — Pour un peu divertir L’aigre regret dont me fis advertir Sur le trespas de ta chere espousee. FERftv J u LY QT, Elegies, Ill est plus factieux et aigre à tous esprits hautains et courageux de souffrir opprobre qu’une centeine de morts, CALv[ri,’n'aie., III, vin, 8. — Ici morte j’attens allegeance immortelle Aux plus aigres malheurs que le, temps va portant. Belleau, la Bergerie, Ire I otert Epitaphe. — Mais quoy que nous soyons, et quelques male fices Que nous ayons commis, hélas de quels supplices EL plus aigres tourmens peuvent monstrer les Dieux A la terre et au ciel qu’ils nous ont odieux ? R. GARMER, Marc Antoine, 259. — Ayans apperceu que les Portugais,. insolent (t’une autre sorte de mort contre eux, quand ils los prenaient… lis penserent que ces gens iry de l’autre monde… ne prenoient pas sans occasion cette sorte de vengeance., ut devoit estre plus aigre que la leur. MoN-1…’É, JEr I, 30 (1, 263). _ Je te Leray souffrir k plu — ; i•ruel trespas, La plus sensible mort, le plus aigre suplice, Qui jamais s’inven.ta. contre le malefice, 7A4 o IN•Tcu E.sryi 1. : Aman, H {p. 249). Algredoux. Où la douleur.se mêle au plaisir. — [Lazare de Baïf] a donné à nostre langue le nom d’épigrammes et d’elegies, a-vocques ce beau mol. composé, aieredoul.r. Du BELI, AYb Deffence, II, t. — Le regard des personnes qui sont en fleur de beauté… fond les amoureux, et les consomme avec je ne s a quelle volupté inesiee de douleur, qu’ils appellent eu ix aigredouce. ANYoT, Propos de table, Vl A la jouyssance des voluptez mesmes, ils [les Rois] sont de pire condition que les privez d’autant que Paysance et la facilité, leur oste l’aigre-douce pointe que nous y trouvons. MoNTAIGNE, I, 42 (I, 362). Aigrefin. Ancienne monnaie d’or. Ce mot est peut-être l’altération d’une forme correspondant au mot semple, — Ces vieulx doubles ducatz, nobles à la rose, angelotz, aigrefins, royaulx, el. moutons à la grand laine, retourneront en —usance, avecques planté de Serapz, et escuz au soleil. BE.LAis, Pantagr. Prognoe, 5. Aigrement.. Vivement, violemment. — Si trouva Paris son pore… et les autres les leurs… lesquelz conterent à leurs femmes (en gratis pilouremens et. desolation mutuelle et en tirant aigrement leurs barbes et leurs cheveux) tout le comble de leur meschef irreparable, LENIMBE BELGES, 11 23, — Si les rebouta l’espée au poing si aigrement qu’il y en eut un ou deux des plus desobeissans blessez de sa main, qui depuis moururent.. SEYSSEL, (t 1, 41i, eyS sur les Veniliens, p. aao. La cousturne des Lacedemonie-ns est de combattre aigrement et longuement tant quilz ayent mis leurs ennernys en fin té, mais apres quilz, les voyent fuyr, ne les suyvent pas longuement. I o., trad. de’FlincTDIDE, V, 9, 175 ro. — Les Atheniens.i. rencontrerent deux navires. Peloponesiens, qui avaient trop aigrement suyvi les ault.res Athenieris, et les prindrent. ID" ib., VIII, 14, 279 vo. — Mmetrius… fast reoommencer lassault encores plus aigrement. In., trad, de DIODORE, III, 30, 126 vo. — Là eussiez veu Silenus son Asne aigrement talonner. RABELMS V, 39. — Tarchetius fut si aigrement courroucé, qu’il les feit toutes deux prendre pour les faire mourir. AmTOT, Romulus, 2. —Il se courroueea si aigrement qu’il les tua tous deux à coups de poignard. Id., Pa Eil Emile> 23. — Il [Cléomène] en entra en si grande cholere et. s’en irrita si aigrement-, qu’il abandonna aux soudards les biens à piller. In., Cléomène, 25. — De l’autre are encontre Lycarnbe Arobiloc poussa son ïambe Tant aigrement injurieux, Que luy et ses filles honnies D’une hart estouffans leurs vies Perdirent leur honte et les cieux. _Poernes, L. IV (II, 220). — Entrant en la chambre de la rogne mere, ses sanglots redoublèrent d’autant plus aigrement, qu’elles deux ensemble avoyent fort privément devisé de. l’innocence de ceuxde la. religion, REGNIER DE LA pLANGHE, Hist. de l’Es0.al de France, I, 159. — Caïus Memmius a_voit eserit contre [César’de.s oraisons tres-poignantes. Rusquelles’ il avoit bien aigrement respondu. MoNrrAunk.TE, 11, 33 (III, 159). — NIondict sieur le grand prieur ayant sceu après le blasphème dudict capitaine, I’eci tança très-aigrement. BRAN-T Sermens juremen-5 espa_ignois (VII, 201 j.

Douloureusement, tristement. — Ceste piteuse mort porta le seigneur de Chaumont dedans son cucul. aig-rement, car il ne Tipresquit gueres apres. LE Loyio, SE it V ! TE Ti Et..e de Rayure, eh..’IO. — Amies avoir pressé de nies doigts ses paupie.res, Et dit desur son cher les pa_roles dernieres, Ayant le cœur veincu de regret et d’e.n.nuy, Souspirani aigrement je me pasrnay sur luy. N sAkto Elegies, Discoues.1 (IV, 23). —[Une Princesse] Qui de dueit aigrement saisie… Apres la mort de son Seigneur avoit plus cher que son cœur, Ayma trop mieux mourir contente Le suyvant que de vivre absen.te. Belleaue la Bergerie, 2e ioeern., Tombeau de Loyse de Rieithr (II, 79). — Des compagnes sœurs la. troupe non mortolle. Doit aigrement porter ceste playe cruelle, Despitant malheur, le destin et le sorti Io>, ib, , Coinplainge de la mort de Du Beilay (II, 137). — Alors Francus baignant ses yeux de pleurs, Et souspirant ment ses douleurs Luy respondit. RONSARD, Franciade, 1.J. (III, 55), — Vous ra.conteray-je unrnisere publique et larrienta_ble tragedie, que ju vois estre ja. non seulement entendue, mais tros aigrement deplorée ? Du N’ALB., Omis. fe.en. de ia Rayne d’Escosse, p.. 1.

Sévérement, rigoureusement,. — Y eut plusieurs citez d’Asie lesquelles furent reçluictes en servitude, autres ausqudies Ion abbattit les murailles, autres qui furent punies plus aigrement. SEYSSEL ? trad. cl’APPrEN, Guerre Mithridalique, ch. 7. — Moyse… aigrement punissoit les mutins et seditieux on peuple de Israel_ IABELALS L, 50. — Ilz Ineritent d’en estre elastiez et. puniz aigre-ment. Amyot, trad. do DtononE, XIII, 10_ — [Diodes] ne pardonnoit point quand quelcun avoit failly, ains punissoit aigrement tous ceulx transgressoien a key. Id., ib. e — Or n’y a il point de propos, ny de raison de punir une chose aigrement. et severement en un lieu, et en un autre la laisser passer, par maniere de dire, en jouant. lu., Soion, 23. — Il cornrnencea à se porter rudement envers les villes de la_ Sicile, les traittant fort rigoumusement, les forceant en courroux, et chastiant aigrement eeulx qui faisoyent faulte à ses commandemens. Id., Eyrrhus, 23. — Et mesme diroit-on, voyant. que la Fortune A. leurs mauvais desseins se demonstre opportune, Que los Dieux sont pour eux, mais ils le font exprés, A fin de les punir plus aigrement aprés. ft. GA M’if F, Forcie., 607. — Les trallistres durant la guerre PLI-nique, furent punis plus griervement tiu.e les fuyars esclaves, et ies trahistres Romains plus aigrement tirailliez que les Latins car teux cy eurent la teste tranchee› et les Romains furent pendwA. J. BowN, Republique, VI, 6. — Le. Su.ge est bien fort inique, qui punist plus aigrement ceux qui sont plus foibles et plus tendres, que les robustes et puissans. I ib. — Philomon son secretaire, qui rayon voulu empoisonner, il [César] ne le punit pas plus aigrement que d’une mort simple. Montaigne, II, 11 (II, 139). — Saints du Seigneur, aimez le coastarnme.nt. Les bons garde, et punit aigrement Les orgueilleux au courage rebele. Desportes, Ps. de David, 30.

Aigret (adj.). Aigre, vif, douloureux. — Tris-


tesse avecques dur regret M’a fa : kt jecter maint gros souspir aigret. Marot1 Epistres-, 1. — Reçoy TiCkS douleurs, Et rios soupirs aigrets Enten rios regrets, Porde, enten nos pleurs, 11, GAtenzn, Pnreie, 1969.

Affligeant, pénible, désagréable.. — Comme sage et discret, Veulx reciter, en publicq et secret, Quiacco.mpagné suis de femme amia_bIe… Que Re me fist tour mauvais ny esgret. A T1C. Poés. iranç., E, 136 — Veistes —vous jamais librairie Chés les grands dames ? — Si ay, si, Tout en beau françois ; mais ceux cy C Et sont livres latins et grecz. J’entens bien, ilz 1T1DUS SOnt aigretz. MArt.oT, trad. de deux Colloques d’ÉnAsIfLE, — Son. obstina.tion [diEpa.minondas] à la po, u.vreté, je la trouve aucunement scrupuleuse… Et cette seule action, haute pourtant et tresdigne d’admiration, je la sens un peu aigrette, pour par souhait mesme. en la forme qu’elle estoit en luy, m’en desirer talion. Montaigne, II, 34 (III, 195).

Irrité. — Sire, une femme fort. aigrette Dit qu’à vous elle s’en plaindra. MAnG. D AV-1 ICS Mar-guerites, Corned., des In TW CenS (1 I, 160-61).

Mordant. — On dit de moy que je suis trop aigret Qu’outre la loy je touche maint segrets Qui se deust taire. VAUQUELIN DE LAFRESNAYE, Sai. /ranci, L. I, à M. de Chi-verny.

(Subst.) Raisin vert. — II redargue les Juifs à cause de ce blaspheme qui trottoit en leur bouche, dont ils avoyent desja fait un proverbe : Nos peres ont marigé l’aigret, et nos den ts en sont agacees : ce n’est point pour nos fautes que no-as ayons commises, que Dieu nous traitte en tene rigueur car nous avons vescu catmne il appartenoit, m.ais nous ramentoit ici les pech.ez de nos peres. CALVIN SeFen. SU !’le Deuter.,.à2 (XXVI, 262). — ll sera despouillé de S011 aigret, comme une vigne. Id., Bible françoise, Job, 15 (LVI, 5a3), — Ainsi qu’on desire se gardent It-ls aigres parmy la lie du Ver-jus de raisins, dans laquelle on noie. O. SERRESb Théâtre d’Agric., Il 1, , 12. — Durant huit mois continuels, on y treuve des raisins naissans : et depuis le Mois de Juin jusqu’à là. fin de Novembre, des fleurissions et s’engrossissans par-ainsi durant ce temps-là., on y prend des aigreLs à toutes heures Id., ib. — Emploierés ici le.s plus gros Aigrets ou Raisins verts. Id.., ib., V111, 2.

En son aigret [de la vigne]. Avant que le raisin soit mûr. — Il est dit Que le meschant sera consumé devant son temps, et qu’encores ses rameaux ne fleuriront point, il sera comme une vigne despouillee en son aigret. CALVIN, Sem. sur le liv. de Job, 61 XXIII, 762). — Vous voyez une vigne qui sera ilespouillee en SOD aigret : quand elle aura bien bourjonné, il no faudra. qu’une gelee : ou bien quand elle aura desja, aigrets tous rormez, VOila un orage qui tombe, qui raclera tout, il n’y demeure ni aigret fueille. (XXXII’, 763).

Verjus. — En son saye avoit plus de vingt. et six petites bouget Les et fasques tousjours pleines, rune d’un petit d’eau… l’antre de aigrest qu’il gettoit aux yeulx de ceulx qu’il trouvoit. RADELAIS, 11116.

Aigreur, Qualité de ce qui est sec, cassant. — La malice du temps et vents impetueux, gelées et froidures, causent quelque aigreur aux pierres et aux 1 : >0iS. PALISSY ; Dise. admir.> des Pierres, p. 296.

Violence, viva_cité. — Laspresse du dueil, /a douleur des plourans… renforça leans par telle aigreur, que FriR rude plume nia pas faculté de le descrire selon lexigence du cas. {{sc| Lemaire de Beroes, la Couronne Mar gar ilique Je voy’qu’il n’est plus temps d’enfumer de qu.erelles Le ciel noircy, fasché de l’aigreur de mes pleurs. Au-BIL ; N Primiena, Stances, 3 (III, 77). —Ueftect trie. me de la douleur, n’a pas cette aigreur si aspre et. si poigna_nte, qu’un homme ra_ssis en doive entrer en rage et en desespoir. Morii.rAzGNE, II, 87 (Ili, 201). Cruauté. Que je suis miserable 1 Et jamais feinme aucune Fut tant que moy confite aux ai-grellFS de Fortune ? H. OrAnNi F.B. MarcAntoine, 1.885. Sévérité, rigueur, Grand_ fa_veur à un criminel, d’estre si exec.ra.ble, que la justice estime injuste de le toucher et de le veoir : libre et sauvé. par le benetice de l’aigreur de sa. condamnation. Montaigne1 5 (III, 323). [A Dieu] Leve ton bras de fer, haste tes pieds de laine., Venge ta patience en. l’aigreur de la peine. AuBIGNÉ, Tra-giques, I (IV, 70)Qualité de ce qui est douloureux, pénible, de ce qui cause une vive souffrance. Les adversitez auront tousjours leur aigreur, la.quelle nous mordra. CA.Lvirq, /omit., XVII, p. 808. Autant que nostre cceur e.st enserré’en la croix par l’aigreur naturelle d’icelle, d’autant il sera dila.té de joye spirituelle, ID, ib., p. 810. [A Semiramis) Qu*est devenu ce fer el cet escu, Dont tu rendois le plu.s brave veincu ? Tu as laissé les aigrewMarciales Pour recouvrer les douceurs geniale._ L. LABÉ, Eleg. L (Da.ns cet exemple, aigreur peut signifiez’violence aussi bien que souffrance. Ce$ deux idées très voisines peuvent coexister dans une partie des exemples suivants.) Ayant perdu tout l’aise que j’avois, Ce sera peu que de perdre ma voix. S’on sçait l’aigreur de mon triste souey, EL fut celuy qui ni’a faict ceste pla.ye, lien aura, pour si dur cceur qu’il aye, Quelpie pitié, mais non pas de mercy. LA BŒT1E5 Sonne I 28. —De qu.oy sert le nom de paix_ publicque, si chascung en son particulier esprouve Perfect et aigreur de la guerre’? L’HOSPITAL3 MernOireS GI, 208). Quand des fla.mmes d’Amour je seray trop pressé, S’il faut pour n’estouffer qu’en mes vers je soupire ! Plaig.n.ons tant. seulement l’aigreur de mon marbre, Et taisons de tout point celle qui m’a blessé. DESPORTESe Cleonice, 58. C’est ce de. quoy ray le plus de peur que la peur…kussi su.rmonte elle en. aigreur tous a_utres accidents. MoNTAiGNE, I, 17 (I, 77). Quand la science feroit. par effect ce qu’ils disent, dlemousser et rahatre l’aigreur des infortunes qui nous suyvent, que fait elle que ne fait beaucoup plus purement Pignorance et. plus evidemment ? In., II, 12 01, 221). [Sénèque] appaisant tantost Paigreur de la douleur qu’il leur voyoit souffrir, par douces paroles, tantost raidissant sa pour les en tancer. Id., II, 95 (III, 183), —Monstrer par quel/e maniere et quelle constance il faut mespriser l’aigreur de la_ mort.. F. BRET1PIT, trad. de LUCIEN, Morl de Peregrin, 33. Et lisant dans mon cœur que valent vos attraits, Le pouvoir de vos yeux, la force de vos traits, La preuve de ma foy, l’aigreur de mon martyre, Pardonnez à n-ies cris de l’a.voir osé dire. REGmEa, Elegie. Aigrir. Rendre plus violen.t, plus cruel. Elle fit et dit tout ce qui luy estoit possible, pour phis aggraver et aygrir l’accusation. Amyot, Hist. L, VIII, 91 vo. Le premier Amurath, pour aigrir la. punition contre ses subjects, qui avoient donné support à la parricide rebellion de son fils, ordonna que leurs plus proches parents presteroient la.main à cette execution. MoNTAIGNE, III ; 1 255). Affliger. Ainsi sa voix tonnante. Abram adverlissoit Quand la mort de son pere encore Paigrissoit. P. MArrarEu, fiasthi, IV, p. 80. S’aigrir. Exercer la violence, C’est de iuy [Constantin Copronymei que les Brise-images et Pill€.1-reliques ont a.pprins. desenterrer les morts, et à s’aigrir sur les sainctes memoires des Mar-tyrs. TnevET, Cosnrivr., XIX, 5. Aigrisori. Colère.. Veu le faix, les ardeurs De croistre, les soupçons, les soucis ! et les peurs, Et veu les aigrisons et les fureurs encloses, Jo-DELLE, Discours de Jules César (ii, 24a). Aigrissement. Fait de ck..venir aigre, A fin que plus facilement cest aigrissement [d’un li-quide] se fa.ce. v ET, Cesmogr., XI, 14. Aggravation. Airnoïn… prit un singulier plaisir au recit et aigrissement du ceste accusa-tion. E. Pasquier, ReCherCheS, V5 15. Aigrun. Chose aigre, acide. L’ung veuit du bla.nc, et l’aultre veult du brun, L’ung mange es grun, l’autre n’a que repaistre. CRETÉN, Invect, sur ta ourn. des Esperions, p. 174. (Fig.) Ilz courroien t sus en poste, et à grand pas : Mais attendez, pour moy ne le dy pas, Ca.r en coura.nt on s’eschauffe et enflambe. Arriere donc, c’est aigrun pour ma jambe, C-R. Passetemps des Ainis, p. 253, Perseverer en son mal c’est esgrun. Le inonde faict de pecher marchandise. MARAT, Rondeaux, 75. Prescheurs n.ous donne ront pastures Celestes, qui leur est esgrun. Ant. Poés. franç., XII, 154.

Aigu. Perçant., qui voit bien, Or tout le clief avait cestuy Argus Environné de cent yeulx bien agus. Marot, trad. du Liv. I de la Metamerph, Qui nous a reveIé… ayent les yeux si aguz, qu’ilz puissent considerer noz necessitez ? CALVrN, nsiii., IX, p. 535.

Curieux, attentif, qui a la vue perçante, l’esprit en éveil. Si faut-il… que nous soyons comme aveugles volontaires : c’est à. dire, que nous ne soyons pas si aig-us qu.e ces sages mondains, qui veulent tout cognoistre el, tout juger. CA LV1N, Serree, eiir la GeneSei s’Ar le sacrif, d’Abraham (XXIII 767) Nous sommes aigus et attentifs aux choses de ce monde, et là on n’espargne nulle peine. ID :, Sem. sur le Deuter., 27 (XXVI, 203. Il sera tellement aigu pour regarder de loin les vices d’autruy, qu’il n’en laissera point passer un : et ce penda.nt les scandales qui se commettent en sa maison seront si gros qu’ils luy creveront les yeux, et toutesfois il n’y verra goutte… 11).s Serin, sur i’llarmon. Eçoangel, , (XLVI, 684). S’il est question de nostre profit temporel, 110116 ne serons que trop aigus et at-tentifs. Id., Serm. sue la Ze à Timothee, 9 (LIU, 112).

Fin, vif, pénétrant, habile. —Son entendement participe de quelque divinité’: tant je le voy subtil, profund, et serain. Rabelais, I, 14. Il n’y a rien de faict, si le personnage auquel on a affaire n’est pas d’un jugement vif et agu, pouvant comprendre quel poys il y a aux raisons qu’on luy ameine, CALszrir, Instit., X, p. 571. Je suis un povre ignorant, diront ils, ou., Je ne suis pas homme tant aigu qu’on cliroit bien, Id., Serin, sur le Ps, CXIX, (XXXII, 677). Quand vous seriez le plus aigu du monde, en quelle eschole a.vez vous apprins que gens privez puissent eslire ung homme a leur poste ? ID„ Leares, 3427. — [Coligny] se fit congnoistre homme excellent, bien nay à gouverner la Cime publique, aigu en conseil, heureux en expedition d’affaires. THEVETe Cosmogr., XV, 21. Spirituel, piquant, contenant une pointe’Sois en l’epigramm9 le plus fluide que tu pourras, estudie à c.e que les deuz —vers derniers soient aguz en conclusion : car en ces deuz consiste la louenge de l’epigra.mme. SEEALLET1 Art poet., 1I, De quelconque coin soit-iI {le blason’sort : F., le plus bref est le meilleur, mesqu.e il soit a.gu en conclusion. In., ib., 11, Et trouve Ion plu.siews de ses sentences et dicts moraux ! rencontres et responses algues, qui en sont translatees de mot à mot [des livres grecs]. Am yoT., Caton le Censeur, 2. Ce dernier est empruntA et tra.nslaté des dicts aigus de Themistodes. ib„ 8. _Nous pourrions encore alleguer plusieurs autres telles rencontres aiguës et plaisantes de luy. diène, 11, Qui emploie un langage préci : i, vif, piquant. Lycurgus vouloit quo la parole en peu de mots, non. fardez ny affettez, compris !. beaucoup de grave et bonne sentence, accoustumant les enfans par un long. silen.ee à estre briefs et. aguz en leurs responses. ID, , Lycurgue, 19. (Subst.) Tout. jugement de celle in Unité, Ou. tout concept se trouve superflus, Et. tout aigu. de perspieuite Ne. pourroyent joindre au sommet de son plus. MAURICE SCEVE, Delie, 166. Ja. traçant de l’aigu de sa lance Un beau sentier pour 8’en aller aux cieux. lioNsAfiD, Amours (le Casealulre, I, 124, Plus tost que le jeune archer Adroit à prendre sa mire Ne fait l’aigu de sa vire Sur l’ennerny decocher. BÉREAU, Ode 3 100), Que ne. suis-je or entre tous mes bayneux Kiltre l’aigu de raille fers soigneux. JEAN Dr, LA TA rLLE, la ilion tie Paris Aiexandre Puis tirant du fourreau l’aigu de. son 1.-tspé, Sc ruant. dans. pres8e Antiphate a frapé, A JA.ritv-…1, Iliade !, N. I I La forme agu est. très frei…quent.e. —1.1z surmont’oient les dangereux rochers aguz et mal rabotez. LE : 11.1AIRE DE BELGES., Illustr., I, 2L Ny son he..au sein dont l’Archerot gette. Le plus agu (le son trait esmoulu. RoNsmol, Amours de Cas4anclre 24). Et le crue/ qui fouille.. De traits agus mori cœur en vain mutin. Baïf, Amours de Maine, L. I (I, 32). Pericles fut lors attaini de la peste, non pa.s si violente ne si aguè que les autres,. Am YOTI, Périclès, 38. Tousjours le Ciel brouillé d’orage et. de tempeste Mille foudres a.gus delasche su.r ta. teste. MoriTcHrt EsT •, la Reine d’Escesse, V (p. (Cf. alinéas précédents.) Alguade. Faire aiguade. Faire provision d’eau_ Cu pendent que. les chorines des nalitz faisaient aiguade. Rabelais, IV, 2, Y est toutesfois… la plus belle fontaine du monde, et au tour une bien. grarid( :, i rorest. Vos chorraes y pourront faire alguade et lignade. Id., DT,. 66. Je ne veux_ m’arrester plus longuement sur le dessein de ceste malheureuse entreprinse, en laquelle il perdit la vie, ayant esté emporté d’une mousquetade l’Isle de Madère, où il Ilt. descendre pour faire Meade. Commentaires, V (Ill,’74. Les Chrestiens nouveaux venus, se faschans que pouv faire aiguade il fallust tousjours envoyer a, n Royaume, feirent creuser des pu : yts. TIIEVET, COSMOgr., Ceste terre… est pleine de montaignes d.e m.erveilieuse grandeur, avec plusieurs ruisseaux d’eau douce, qui sont de. grand plaisir aux passans, pour faire aiguade, 1V, Le. Capitaine Bontemps… fut outrageusement avec soixante huict tant Soldats_que mariniers, y voulant faire esguade. ib., XXII., 13. Le tout mit pied terre prés Zerbi, en une concile nommée Rochelle, où les gaIères ont accoustume. de. faire aigmle. Aurttrir… ; É, Hist. Univ., Il, 29, 11 fit voile dès Bordeaux, et., suivant sa, route par Madère, il y voulut faire aigua.de, ib., 1V, 20. Fig.) C’est icy où nos vhourmes Catholiques font toute leur aiguade Pn. D F. A R. N1 X 5 Differ. de lez Relig., 1, —9. Algue, Aigue… en quelques pays, signifie Eall… et le bon François garde CleFileé qui tst Aiguiere je di done qu’il est disputable si un poete se. peut servir aussi hien de ce mot-la „ligue, qu.e de cestuy-ci A iguiere. EI. ESTIENNE, Preeellence, p.. 181. Aiguenient. D’une manière algue, vivement. Nt.]is moy conduict dessoubs la sauvegarde De ceste tienne. et unique lumiere, Qui m’ollusea ma iyesso 1.-ALT-rniere Par tes cloulx ra.yz aiguement suyviz, MAURICE ScEvE, Delle, 424-. L’air estant battu pa.r ce qui le remue, bat aussi le sentiment Fouye, s’il est vehement, aiguement s’il est mousse., mollemenli MigiecT., Questions platoniques !, 6. A yen mu !  : vue perçante. A la fa.çon d’un AigIE, Qu’on dit outrepas.ser de tous oiseaux Ia Pour voir tresaigurnent ce qui est en tous lieux.. Am. riz, Iliade, XVII, 116 vo. Lesquelles il contemple subtilement et a_guëment. F. BRET1N„ trad. de LoucTEN, rAceusé deux foie, 34. Habilement, spirituellement. Il t’est advis, que par bon argument, Tu m’as escript et reprins aguemen t. FE RII.Y L Y OT, Elegies de la belle fille, I, 10. C’estoit bien la plus doulce et la plus aggreable com.pagnie d’homme qu’il estoit possible, et qui rencontroit aussi plaisamment et aussi aiguement. Amyo-r, Flaminius, 17, neemmaigrit à la talle, il m’a_ssornme, Quanti il me faut endurer (rouir comme la soldate rencontre aigurnent Le franc arclir_àr malheureux gar"liment. Id., Coinment on:9e peuli louer soymeene, 22. Aigueux, De la nature de l’eau. Leaue arda.nt jette et chasse dehor..— ; du sang les humeu.r-s corrompues et aigueuses. ANT. DU N’oui,’N., trad. de ta V MI de la Quirkle Essence, p. 142. Leaue ardant… desracine la meschante et par trop froide et aigueuse humidité pourrie, et la guerit. Id., ib.., p. 145. Afin que destourné Soit tt>1 malheur Ifiin foye, et qu’au ventre L’humeur aiguense trop paresseuse entre. RONSARD, Elegiee, var. (Pi, 391). Les poisson.s….. ont aussi plus de fiel pour corriger leur humeur froid et; li-gneux. CHARRoriir, Discours Chrestien$, II, 10. Où y a. de l’eau. Aries estant {-q-i la partie. Occidentale, es lieux aigueux et aquatiques. ANT. D U MO ULIN, trad. de 11 Asirelogie Naturelle, p.. 214. S’orle de squale G ?). Quefles affections., et quelles amitiés Tiennent Ies Aiguillas si fermement liés En-vers tous le.urs petis ! J. nu CHESNE, le Grand Miroir du illontie, p.148„ Aiguille d’un peletier. Cei te expression s’emploie comme terme de comparaison, 3.0 propre et au figuré. Un petit cousteau affilé comme l’aguille d’un peletier, dont il couppoit les bourses. H.AuELAts, II, 16. — Nos hommes ainsi vivans de fu.mees, discours, baisemains et reverenees, ne sont que derny-hommes, longuets, greles comme sang-suies, dissimulez comme renards, et affettez comme l’eguille (l’un peletier. Diu FAIL, enntee d’Eutrapel, 22. Fourni, garni de fil et d’aiguille. Pourri-1J. de tout ce qui est nécessaire. — Se le clerc de là est a.bille, Il doit entre comme u.ng mercier Bien fourny de fil et. de esguille. Aile. Pois. franç., XI, 50. — Tout estant exactement fouruy ailleurs de. filet el d’éguille, pour maintenir son entre, il est mecreable que nous soyons seuls produits en estat deirectueux et indigent. MoNTAIGNE, I, 35 (I, 285). • Connue chef avisé, il [le duc de Guise] alla garni de fil et d’esguille (comme on dit). LA Noui Dise. pol. et mil., XXVI, I (p. 7.16}. Aiguille. Boussole, chambre contenant la boussole. — Hune, proue, scandalar, qui est une chambrette sur Peiguitle. TiLEV ET, Cosn-e-ogr„ VI I, 12. On trouve souven L les tonnes agueille et « brillel’aultre avoit provision de fil et d’agueilles. Rabelais, Il 16. — Lors que la poincte de leur agueille estoit rompue. Id., I, 8. — Jamais ne ferrent veues dames._ plus doctes à. la main, à ragueille. ID-, I, 57. — Ou quand dune aguille mignonne Dessus la gaze elle façonne… Les douze lettres de son nom. 13E1[4LE…ici !, Petit-es Ineeefitinps, Elect. de sa demeure I, 80), — Les umbres des aguilles es horcFloges au Soleil. Am Y OT Pér iCié$ 6 Cf. alinéasprécédents. Aiguillé. 1Iurii d’aiguilles. — Cadran.. Iloilogeux… heuré, aiguillé. Epitheles. Aiguillette. Cordon servant à attacher les chausses. — Ainsi passa la nuiet Panurge à chopirrer les pairs, et. jouer toutes les aigueillettes de ses chausses à primus et secundus, et à la vergette.. RÀBELA1S, I I, 1.— Pour son pourpoinct furent levées huyt cens treize aulnes de satin blanc, et. pour les a ueilletl.es quinze cens ned peaulx et demye de chiens. le., I, 8. — Les aguilletes de soye. de Inemes couleurs, les fers d’or bien esmaillez. I n., I.56. — Ceste saineteté n’est pas pour payer les esguillettes de nostre S. Pere le Pape. D E DIAIiNIX. iffer. de le Itelig., I, I, 7. Il rea-q…oit point d’esguillettes pour attaeher ses chausses. Trad. de FloLENGIO Merlin Coccaie, L. IV {I, 97). Aiguillette borgne. Aiguillette ferrée à un seul bout. — Ce fut l’an de la bonne vinee on donnoit la quarte de boit vin et friand pour une aiguillette borgne. Rabelais, IV, Anc. prologue. Fer d’une aiguillette. Expre.s..sion employée pour indiquer une chose Pour ce que tousjours a eu Dieu devant les yei.dx, luy a aydé maintenir son honne.ur, et jusques au jour de son trespas, on n’en avoit pas osté le fer dune esguillette, LE LOYAL SERVITEUTI, Hie+ de beciyart, 66. Lasch-er J’aiguillette. La détacher. — Il ne luy fault que landier les longes, je di z monstrer de pres la proyo ; et dire, hale, compaignon. Rabelais, III, 27. Allonger les aiguillettes, — Les amis de Bazin cercherent d’a.ppaiser le cardinal. Sa response fut, que s’il le tenoit, il luy ferait tant allonirr les esguillettes, qu’il luy donnerait nouvelles de ce qu’il demandoiL HEGMER DE LA PLANCHE, _Wei de l’Estat de France, II, 59> Aller à, i’aiguineree. Aller satisfaire un besoin naturel.—..’dvint un soir qu.’un honneste homme, nommé Pierre Marseat, restant contraint et pressé d’aller à l’a_guilielte en ces endroits, et consiclerant que sans opprobre et danger de gaster ses chausses il ne pouvait passer outre, fut contraint delaseher là. V ar.. hist, et Le, 26(. Corerir t’aiguillette. Se prostituer. — Si Nature ne leurs oust amusé le froid d’un peu de honte, vous les vouiez comme forcenees courir raiguillette. H.BELArs, III, 32. — Juda voulantpaillarder avec une putain qui auroit. couru l’aigueil10.10. CALVIN, ellr le Deuter., 12 (X XV I. 20). Nous allons pour Cedron l’esloigné Tygre boire, Pour entre au plus offrant vendues chaque foire Pour courre l’esguillette, et voir, ô CFCVé cœur rfriompber de nos corps 1 impudique vainqueur. Du BARTAS, 2e Seenaine, 4e Jour, la Decadence. — Elle deffioit à ce choc impudique les plus t’ailes putains, qui toute leur vie n’avoient fait que courir l’aiguillette. CuoLtÊnts, 2e Ap. Disnee, p. 83. Dont depuis est. derivé entre nous ce proverbe, par lequel nous discons qu’une femme court l’esguillette, lors que elle prostitue Son corps à l’abandon de chuei.m. E. PAsQuitn, Recherches, V 111, — C’est pourquoy je recherche une jeune fillette Experte des longtemps à courir Peguillette. BEGN1ER, Sin. 16. Traisner — Après avoir traisne l’aiguillette en France… il [Jules Brancasso] fit requerir dein Joan d’Austrie de Ea grâce au uoy d’Espagne. Brantôme, Cap. csir., dom.Pedro de. Toledo (II, r-28). (La Murale hésite sur le sens de cette expression, qui signifie peut-être simplement errer cà et là. Cl. aujourd’hui trainer ses guêtres.). avouer I’aiguillette. Empêcher, par un sortilège, la consommation du mariage. — Il ne faut douter qu’il n’y ait des sorciers qui nouent l’aiguillet•e à l’heure des espousailles, pour empeseher l’ha_bitation des mariés, Al’inaR. PARÉ, XVIII, 43. — Il y en a [des sorciers] qui usent de tels sortileges qui empeschent l’hornme et la femme de consommer le mariage, ce qu’on appelle vulgairement nouer 1’aigu’lieue. , X I X, 32. — Le Juge… in terrogue le rnary de ce qu’il n’avoit eu la co-mpagnie de sa femme., Puis luy demanda si l’esguillette n’estoit point notice. Guai.. BeucnET, 5e Seree (I, 183). — Brunehaud craignant de trouver en cette nouvelle lemme une nouvelle corrivale de sa grandeur, par charries et sorcelleries (nous avons depuis appellé cela nouer l’aiguilltedLe) besongna de sorte que le..Roy ne la peut aucunement cognoistre par attouchement marital. E.. errE.R, RÉehereheS, V, 8. — Tillier descouvroit de poiuct en poine.t toutes les particularitez qui s’estoient passées entre iuy et SQ. femme… qu’on leur avoit noué l’aiguillette l’espace de huit ans entiers, in., ib, , VI, 36. — Par ces devotations les charmeurs pouvoient empescher l’habitation charnelle de l’homme avec la femme, que nous a.ppellons nouer l’esguillette. LE Lot EH ? Hist. des Spectres, II, 8. — Il se trouve bien plusieurs femmes qui rencontrent des maris inhabiles et it-npotelis, et auxquels on a. noué l’aiguillette. Brantômee des Dames, part. I, Jehanne de France (V111, 92). Rendre impuissant, affaiblir. — 11 me ouvint que co jeune Gentil-homme m’avoit imputé que la longueur de mes ans avoit. noué’l’esguillette mon corps… Je veux voir si le meure aage a noué l’esguillette à mon esprit, E. PAsQuirn, Lettres, XXII, fi. Serrer l’aiguillette. Itéléme sens que nouer l’aiguillette. — Le mariage fut celebré au dimanche suyvant : furent bien trompez uni tas de petis rustres, qui estoient venus tout expres pour serrer resguillette. Car ma mere portoit un billet sur soy, qui empesche la vertu des alligations magiques. DEs AUTELS, Mil istoire a rragc.Jupine, ch, Noueuf Soreier qui noue l’aiguillette. — Oit se va mettre sur les noueurs lette, et sur les conjurations et ensoreeliemens des nouveaux mariez et marices principalement. BouniET5 5e S’eree (I, 184-185).

Aiguillette. Tranche de chair très mince. — Tirer, arracher une aiguillette. — (Fig.) Cornme„.„ il se rait en toutes races Ft sortes d’hommes, qui volontiers ne prennent plaisir ti’ouir louanger et bien dire de leurs voisins et compagnons, ains d’un ris de chien et deloial, je parle des envieux formez, tirent ordinairement une. esguillette de l’honneur aux galans h.ommes 1. mais pour tout ce ne l’a.rra_chent pa.s„ Dur F A 1 Lt Conte ? d’EUtraplel, 13, —RiUSiPleS ignorans les (plantez de l’asni. et le. merite qui le del-Tend uontre une. vulgaire me(Usance, pensant avoir arraché : uni !. esguilleity. de l’Itonneu.r (l’un homme qua.nd ils l’ont coiffé de cette qualité’asinesque, DEs L.A.untERs, Fantaisies de Bruscane.bille., Prol, en fal, reur l’asne. (Gui CompL.4.çinesque.) — Cette métaphore peut s’L’xpliquer par le sens ordinaire du mot Aiguillette à. vin. Ce qui excite à boire. — Quand ils seront si pleins qu’ils n’en peuvent plus,. ;.-ifin de s.’aiguiser davantage, ils prendront des aiguillettes à vin (qu’ils appellent) et choses semblables. CALVIN, Serm.. sur te Deuter., 91 (XXVII, 294). Aiguilleux. — Qui a la forme d’une aiguille. — 11 y a aussi quelque os aiguilheux ou a. mode Graigune. JounEwr, Gr. Chir.„ p. 4.8 (G., Compl„). — aiguiileux sont les apophyses ou avance– mens des os pie.rreux qui ressemblent. a. aiguilles ou poinçons. Id., ib., Interpr. des dia.. anatopie.. (€1, , Compl.). Aiguisement, Excitation. — Ce mesrne chatouillement et aiguisement qui se rencontre en certain, s plaisirs, IVIoNT, kic..NF.., II, 12 (II, 225). Aiguiser. Exciter, — Pericles,.„ aguisa et incita le peuple à perseverer opiniastrement. Amyorr-, Périclès, 29. — Cela aussi doit nous aiguiser à combatre incessamment contre le diabl, É, CAuvipir, fristit., 1, xtv, 15. On trouve souvent. aguiser, — [Cupido] Au_ poing tenoit un arc riche tendu, Le pied marché, d le bras estenclu, P’rest de lascher une. flesche aguysée. Ilemple : de Cupide" — 13londeau aguisa trenchet et le fit couper comme uri roSEFir. DES PÉRIERS, NOUP. RéCii, , — Les chiens effroyez par la.. plaine Aguisent leurs abois, 1-10NsAnD, Odes, 11, 14. — Amour en rit, le cruel qui aguise A son dur cœur les traits qu’il m’aparcille, BAD ! Diverses Alnours, 1, _ ! I (I, 332), Aigument, v Aiguement. Aiguosité, Sécrétion aqueuse. — Les roignons par les 1…Tt..nes emulge.nte.s en tirent l’a_iguosité, que vous nommez urine. Rabelais ! III, 4. — 11 ; chies. Vous les appeliez Suiaticques. Hernie.s, ruptures du boyau devailant en la bourse, ou pa.r Riguosité, ou carnosité, ou varices. 11.), , lerietve Declarntion. {111, 202). Ail.— (Proverbe) : Le rno.rtier sent tt.ku-s jours ies — Il sera prevost des marchans Partout y en a de.meschans : Le mortier sent tousiours les aulx, Marot 5 ire. Grup de Cl. Marat., édit. Gui ftrey, II, 473, Une gousse d’ail. Expression employée pour indiquer une —très petite valeur. — [Balde et 1-lippoi.yte] avec. un bon lien d’amitié, s’unissent en-semble, comme vrais freres, reputans leur force ainsi unie estre telle, qu’ils n’estin-teroient pas tout le monde une gousse d’ail. Trad. de FoLENco„ Merlin Coecaie, L. XX (II, 191. Lie pluriel, aue ou ails, est plus souvent employé qu’aujourd’hui. — Il usoit pour mets delettable D’oignons tout cruds, et de porreaux, Et toiLljour..s il sentoit les aulx. DLBELLAY, Jeux litetiques, Epitaphe de l’abbé Bonnet, — S’il ne veut remuer que par les livres, qu’il laisse faire messieurs de Sorbonne qui n’ont point. mangé d’aux comme luy, et que luy mesme leur preste l’oreille. REIGNIER DE LA PLANCHE, Liure des Marchans, 330. — Et rien qu’ails, qu’oignons et que choux Ne remplissent sa pense creuse, LARIVET1 tee TrOlniperies, I, 1. Aile. De haulte helle. De haut vo’. — Le Fouicon se print à respondre en ct>ste manière : 0 gentil Faulconnier… vous devés sçavoir que je suis oiseau de haulte helle. Anc. Pods. franç., X.11, 275. Donner à qqn du bec et de l’aile. Le harceler. — Luy tenant le party de ceux de la_ religion… fut envoyé sommer et preseher par un gentilhomme sien parent, qui lui donna tant du bec et de l’esle, que, miseroblement… il rendit la place par ceste seulle so ! nmation et conseil. Brantôme, Rodom..ontades espaignolles (VIT, 63).. Ni de pied ni d’aile. De nulle façon_ — Nostre zele fait merveilles, quand il va secondant nostre pente vers la. haine, la crua_uté, l’ambition… A conirepoil, vers la bonté, la. benignité, la te.mperance, „ il ne va ny de pied, ny d’aile. MoNTAiurqr…, 11, 12 (II, 155). Ailler. Munir d’ailes. — Jamais le nepveu d’Atlas Ne fut las D’ailer sa. plante legere, Pour annoncer ça et la. Cyotelu’ii a En mandement de son Pere. Du BELLAY1 au SeiglieÉtr de LanseLe I, 277.). — ire deja qu.un dru tout blanc pennage, Plume de eine, ailer vient le dos. I. DoUBLET, Elegie 24. — (Fig.) Par le moins beau qui mon penser aila, Au sein du beau mon penser s’en-vola. RO « .’ÇSARD.„ Amours de Cassandre 1, 1r.-)9. — 0 bouch.e ronde aela.nt beninement Doctes propos.EhicNvori, Erotasmes de Phidie et Gelasine, Sonnet 13. — Car ce vieil faucheur, ce Temps… /Vaut aislé nos années, Les faict voler empanPlustost que les rnesmes ventz. MA(iNT, Odes, 11, 75. — Le soing qui nous picque le plus Est seulement d’aesler les flancs de la Mernmre. °REVIN, la GelOdaeriel p. 92. — Le favorable aczueil aesla si bien ma flItrne, Qu’a l’instant me senty et vivre et trespasser. Id., 110limpe, p. 4_8. » Rendre rapide.. — Toutefois celuy qui presse Court. de pilez. grande alegresse Que l’autre qui fuit dleva, nt, Arnour aislant la vitesse Du jeune Dieu poursuivant. Baïf ! Peemes, I_ (II, 52), — Il a comme un Lion qui suit les cerfs peureux Aellé ses ennemis, et d’un cueur genereux Couru jusques aux bords des oublieuses ondes (Par troupeaux esperclus) antes vagabondes. NuysF..mEN.t., Œu.v. poet., p. 18. — Amour qui avoit aislé s’es pieclz, d qui a.sseuroit son cœur d’e.sperance, luy faisoit trouver le chemin court N. us MoxTPEn._x, ler Lie. des Bergeries de Juliette, Jauni_, 232 vo. — Et d’un arnere-peur, en th de pmc.ipicee Iiz a.ylent. le galop de leur creinte inouvant. poN% Pastorelle, 111, 2, S’aller. Se munir — Lors les vertus, qui s’ailerent, S’envolerent. BELLA). llym.ne de Santé. Ailerette, Petite aile.. — C’est un-serpenteau, Qui au Printemps nouveau _Avecque deux ailerettes Çà et là sus les fleurettes, RONSARD, Odee, (V, 16. — Et qu’on coupe d’un ciseau, Rossignol, tes ailerettes„ Dont tu voles aus bran– chetes ? VAUQUELIN DELA FRESDITAY Foreeteries., 14. — Car je pensois que sa puissance Eut ja ensevely ton los, Et retranché les courcelettes Du crespe de ces aellerettes Que tu bransles dessus le dos. 1 : 3zLt.rAu, Adieu à son Papillon. (II, 460). — Aile. ri% mot sont composez trois diminutifs, Aileron,..1 et Ailerette. m ; DE LA pORTE, ' Epithetes. — C’est plaisir que de voir ces Miettes du ciel Aller et revenir pliantes sous le miel Qu’ils ont deçà, delà., cueilly par les Jloret tes Tant qu’en peuvent porter leurs foibles a.eslerettes. GAUCHE1’, le Plaisir des Champs, le Printemps, Discours. — Les monts, les bois, et les prez Diaprez De rousoyan tes fleurettes Semblent eajeunir rioz ans Verdoyans De Paix soue les aislerettes. P. MATTHIEU, Aman, V, p+ 127. Aileron. Petite aile. • Navré je suis en ceste r.i•ie D’un petit serpenteau, qui porte Deux ailerons dessus le dos, Aux champs une Abeille on l’appelle. Belleau, Odes cl’Anacreon (I, 34). Ailette. Petite aile. — Quand le sommeil qui —vole Sur son aislete mole, Se donne doucereux A mes yeux langoureux. Baïf, Amour de Francine, L. III (I, 216). — Verdelet, qui du bocage Viens de tes ailettes Douces et mollettes 1-a..fraischir ce rivage. ln., Eglogue10. Alleux. Batirent sur l’autel de l’immortalité les sacres trophees et triomphes de Palleuse gloire. No-nui-En, Hist, Tolos., II, 149 (G., Compl.). Aillade. Rapin à sauce à — C’estoit uno puante halaine qui. estoit venue de Pestamach de Pan tagruel alors qu’il mangea tant d’aillade. RAI3ELAIS II, 32. — Eselanches à l’aillade. Id., nr, 59. Aillé. Frotté d’ail, Emant aillé n’attire fer. Baïf, Mines, L. I (V, 21). Aillée. Sauce à Ce Zambelle avoit l’esprit phis rond qu’une boule, et aussi aigu que Je pilon dont on pile l’ail pour faire l’aillée. Trad, de FoLENGo, Merlin Coceaie, L. IV (I, 92). Milet. Petit ail. — Mais d’aillet vert et bons oygnons Se prendre en voulez un g petit, Tost vous donra bon appetit. nc. _Nés, franç., II, 115. Ailleurs. Cet adverbe s’emploie souvent là où nous dirions à aida. chose, ou même à une autre personne. — l l nepensuit ailleurs, fors à senfuyri SE y SSE r., trad.d’APPIENt Guerre Parthiqu e, ch. — Eulx se faschant de tel langage, pensent incontinent ailleurs, ou sendorment, ou se…n. vont. Tonie, Champ geury, L. II, 25 — Aucunes fois il convertist et tourne ti cest ouvraige la fureur de ceux qui pensent ailleurs et machinent autre chose. CA LvIN, Instit., XVI, p. 781. Aucunes filles ayans opinion de leur formosité cuydent que l’on ne pense que en elles, qu’on desire à les veoir, et que ron ne tient propos que d’elles, quo que les hommes pensent ailleurs, P. DE CRANGY, In mit. de la Femme ehrestienne, 12, — Quelle asseura.nce estoit-r, Pt que/le fierté de courage, de vouloir que sa mort hi y servist de 1gron, et avoir loisir de penser ailleurs en un si grand affaire ? Montaigne ! III 6 (I I, 55), — Comme celuy qui songeait ailleurs, et qui oublioit ce qu’on luy respondoit, il le luy redemanda encure depuis deux ou trois fois. In., ne 10 (Ils 118)+ — tin homme qui pense ailleurs ne faudra point, à un pousse pros, de refaire tousjours un mesme nombre et mesure de pas, au lien où il se promene. ln., Il, l’Y (III, 45). — Les vers de Petronins„+ ne einciteroient point à boire… mais me feroient bien penser ailleurs qu’à m’enyvrer et gourmander. CrUILL. DOUCI] ET, 1Te Seree (1, 39). — Amour commande et la raison ordonne Que je te laisse en change de ma foy Le tueur jà tien… Ne pense pas que alieurs jamais s’adonne.lAROT, Vers inécl›, Rondeau 81. Amoureu.9. : ailleurs, aimer ailleurs, — Ti u as esté avec celle laquelle tu as long temps trompée par faux bIandissemens, faignant de raymer, lit où tu estois amoureux ailleurs. LE MAçoN, trad. de BOCCACE, Detameron, III, 6 — Car je ne puys, le voyant, supporter Qu’il ayme ailleurs à bon escient sans feinte. MA nc. DE NAV., 1.€8 Marguerites, Comedie (IV, 1.15. Afin, Aimable. Qu’on doit aimer, digne d’Ulm aimé. —-L’utile est de beaucoup moins aimable que l’honneste. MoNTAiGNE, II, 8 (IL 76). — La pauvreté volontaire dont les Religieux font profession est fort aymable, d’autant qu’elle n’empesche pas qu’ils rue reçoivent et prennent les choses qui leur sont necessaires, defendant et lesprivant seulement des superfluités St FitAxiçois DE SALES, Entretiens spirituels, 19 36B). Aimant_ Acier considéré comme symbole de solidité, de dureté). Contre le roc de ta rigueur cruelle Amour m’attache à mille clous d’aimant. RONSARD, Amours de Cassandre, I, 8, — Car, s’ils n’estoyent liez de liaison d’émant, n verroit rebeller tout. mutin element, Et guerroyer l’un l’autre. BAÏP. Poe es, L. V (II, 224), — u milieu des frayeurs je demeure asseuré, Comme.si d’un Aimant j’estois tout remparé, MONTCFIRESTIEN, la Cartaginoise, II, p. 126. Engraver, graver dans l’aimant. — Le Seigneur digit, qu’il lye les iniquitez cnx un sac, qu’il les plye en un faisseau, et les engrave dedens de raymant du pinceau de fer. Convoi, Instit., V, ph 339 ! — Puis que le Dieu des Dieux et des hommes le Pare A qui le Ciel, la terre et la mer obtempere, Se range aux dures loix de la Fatalité, Qu’il grava dans l’aimant de son Éternité. liFlowrcultEsTIEN, Hector., I, p, 4. Almantin. D’acier. — Invention meurdriere D’attacher membre à membre en tourment eter nel, A gros ctoux aimantins, un pauvre criminel. BELLEAu} la Bergerie, 2.ti Journ., Complainte de Prote. cent colonnes aimantines cent portes diamantines Sont ouvertes à tous veLiang. Id.., ib., Tombeau de Lyse de Rieum. — Un Mars haultain Couvert d’un plastron aimantini Luc DE LA PORTE, trad. d’HoraicE, Odes, I, 6. — Ubauld ce temps pendant qui s’estoit advancé, Son aymantin escu a contre luy dressé. P. DE BRA1-15 Hieru-salem, XVI (7 v°)+ Dur, fort, solide, durable, comme l’acier ou le diamant. — Ha trop heureux si le cruel Destin N’eust emmuré d’un rempart ainiantin Si chaste cœur dessous si belle face. RONSARD I. A inettrS aie CaS80114.1fre (I, 5, 4 — Un court despit, une ainianline fa y. In., ib. (I, 13)_ — Et là tenant au poing un grand sceptre aimantin, Tu establis tes loix au severe Destin. In., Hymne de l’terni (IV, 160). — Sois Saint de quelque nom que tu voudras, ô Pore… Aimantin, varié, azuré, tournoyant.. W., Hymne dit Ciel (1V, 251). • Quand esbranlant un bouclier Gorgbontin Tu fis trembler tout le ciel aimantin. In., Poe Les, L. II, Paradoxe (V, 233. — fais allonger son nom, et le rendre aimantin Contre la faulx du Temps, dependoit du destin. ID" Ekg. 1 (IV, 8). — Il me faudrait mie ain-mntine main, La voix de bronze, une plume d’airain, Si je voulois par une digne histoire De ce grand Duc escrire la victoire. lu., l’Hydre desfaict (V, 434-435). —D’Aymant est fait l’adjectif Aymantin et Aymantinel, pour dire aussi fort ou forte qu’Ayn-tant. M. DE LA Po FILTE, Epitheies, 13 ve. — Pourveu que l’œuvre de nature Et l’Empire de Jupiter En sa constante beauté dure, Et puisse les ans dépiter, Lié d’une aimantine chaisne. {{sc| An. Jamny, Œuv. poet., L. I, Ode des Estoiles (51 ro). Donc je porte à jamais des chaisnes aimantines Que m’attachent a_u col deux belles mains m.arbrines. Id., ib., L. IV (163 ro).Ainsi de vous l’a promis le destin Inexorable, au fuseau airnantin, Dur, aceré, d’invincible puissance. RONSARD Bo. cage royal (11I, 232). En mes sens tenaillé, couché sur les espines, Je couvois dans mes os des pointes aymantines. P. MATTHIEU, Aman, IV, p.. 81. Et Clytemnestre en ses yeux m’emprisonne Par ehainons aimantins. Id., Clytemnestre, Il, p. 12. Mais quel arrest aymantin Du destin, Quelle force vehemente, Las ! me contraint d’estimer Et d’aymer Cela qui plus me tourmente ? GuY DE. TIDUR.S Sousfirs amoureitx„ L. Il (I, 57). — Heureux si le destin dessous si belle face D’un rampart aymantin et d’une epaisse glace N’eust emmuré son cœur. Id., Paradis d’Amour (11, 18). — Tant par le cher respect de son propre merite, Que par l’amour sacre qui de nœuds aimantins Sernhloit avoir estraint leurs mutuels destins [d’Achille et de Patrocle]. MONTCHRESTIEN, Hector, I (p. 10). Si du ciel aimantin La norichangeante loy, immuaNe destin., N’eust si tost avancé le soir de rna journée. J. DE MoNTE E CL, Tombeau de Philippe Despoves. D’aimant. N’est-ce merveille encor… Voir ce corps Aymantin animé de fureur… Suivre les l’euz dorez des estoiles Ursines ? Belleau, Amours —des Pierres Précieuses, la Pierre (1.’Aymant. lin de s’accrocher Contre les flancs larrons de PAymantin rocher. In., ib, Qui attire comme l’aimant. Je croyray desormais, Maintenon, la rapine Que Ceres fit jadis du bel Iasion… Puis qu’ay veu la Maistresse à vostre affection, En passant vous ravir, par un petit rayon Ecarté de son œil, plein de force °mantille. Baïf’, DiPerses Amours, L. I {I, 32°321). L’amour tire l’amour d’une force aimanline, Car sa vive vertu languist en la poitrine Du malheureux Amant qui n’est point contr’aimé. Am. JAminq, CEuv. poet., L. II, 82 r°. Luy monstrant comment il falloit user de l’essence de roses blanchies, en laquelle est l’ayrna.ntine vertu, qui attire et repousse ra.me de corps en corps. BEROALDE DE VERVILLEI Voyage des Princes Fortu-nez, p. 409. Pierre aimantine. (Fig.) Attrait, charnie qui attire. La calarnite, et pierre aimantine, qui est tousjours en une bonne compagnie, les tiroit à elle. Trad. de FOLENGO, Merlin Coccaie, L. XX (II, 192).

Aimer. Aimer plus, aimer plus cher. Aimer mieux. Il aymoit plus se taire, que de mettre chose par escrit, qui ne fust veritable. TuevET, Cosmogr., XVI, 7. J’aymeroye plus cher à mourir Que je vous veisse faire °t’Unir. GRINGORE, Sainct Loys, L. II (II, 42). Jayme plus cher mourir, si en mon vivant ne mest loysible de venger la mort de mon cher amy. SEYSSEL, trad. d’APPIEN, Guerres Civiles, III, 2. S’il gaigne en prix un bea.0 fourmage tendre, Tu. gaigneras un. pot de laict caillé ; Ou si le laict il ayme plus cher prendre, A toy sera le faurmage baillé. Marot, COMplainCteS, 4. raimeplus cher mourir pour le salut de la Greco, que de commander à tous ceulx de ma nation. ANITOT, Dite des LaceLéonidas, 10. Ils commencent à trousser bagage et desloger, aymans plus cher mourir pauvres en l’Empire Romain, que s’enrichir des hiens-faicts de Cosroes entre les Perses barbares et impies. LE LOYER, Hist. des Spectres, 111, 15.

S’aimer [en un lieu]. S’y plaire, s’y trouver bien. Les enfants ne tiennent rien de terrien ny des


choses terrestres ; et ne se dit point que leurs esprits, pour s’aymer pres de leurs corps, s’amusent et s’arrestent aux tombeaux et sepulchres. LA BŒTIE, Consol. de Plutarque à.. sa femme (p. 199). — Chez soi (où elle s’aime fort) D’un crespe noir ses rets d’or elle presse. BUTTET, 1’Amalthee, 307. — Le marchant qui fuit la tourmente… Pour un tems s’aime en sa maison. Baïf, Poemes, 14. Vli (II, 362). Tout me desplaist, je ne m’ayme où je suis, Et m’ayme aux lieux où estre je ne puis. JEAN DE LA TAILLE, Eleg. 5 (II, 115). En un lieu je ne demeure Un quart d’heure, Je hay les lieux où je suis, Et m’aime où estre ne puis. Id., la Rustique Amie (Tl, 131). Charles Martel s’aimon en ce lieu là, et y feit faire quelques Eglises. THEVET, Cosmogr., XV, 3. Aupres de ceste ville est la belle maison du Piessis, où s’aimoit tant Loys onzieme. Id., ib., XV, 6. Vous orrez dire souvent, C’est leur paradis : pour signifier, C’est le lieu auquel ils s’aiment mieux. 11. EsTIENNE, Dial. du Lang. franç. ital., II, 128. —.la plus ne s’aime au bergeail Le bestaiI, Ni a son feu le Charnpestre. LUC DE LA. PORTE, trad. d’HORACE, Odes, I, 4. François premier… laissa tout le pays de Touraine et Blesois, pour se loger és environs de Paris… Et aprés luy, Henry cleuxiesme son fils, s’y aima plus que nul de ses devanciers… mÉs entre tous les Roys il n’y en eut jamais un qui s’y airnast tant que le nostre, à present regnant. E. Pasquier, Lettres, X, 11. Le grand seigneur turc, tenant sa cour… a Constantinople, ville où il s’aime et plaist merveilleusement. Var. hist. et hic., III, 205. Les Rois venus depuis Dagobert, s’aimerent à l’entour de Paris. FAUCHET> Origine des Dignitez, I, 9. Toutesfoys comme un Roy a quelques plaisans lieux Où ordinairement il s’ayme beaucoup mieux, L’am(’aussi dans le chef et au cœur se rencontre Plus qu’au reste habiter. A-uBIGNg, Creation, XV (III, 439). ray plus de sujet de —m’aymer en ce monde qu’en nul autre, et regretter à —mourir. BRANTôME, des Dames, part, (IX, 453). (Par analogie, en parlant des plantes.) Se développer {dans un terrain favorable]. Nous voyons les arbres qui s’aiment es montagnes, y estre fort grands et beaux. L. LE BOY, trad. des Politiques d’AritsTom I, 7, Commentaire. Le Rosier ne s’aime point en lieu gras, argilleux, ny aquatique, mais il aime les lieux secs. DE LA PORTEt EpitheleSp 360 vo.

S’aimer [à une action, en un état’. S’y plaire, y prendre plaisir. Ce qui peut plaire à l’un plait à l’autre autrement, Tesmoings les deux bessons divers en farrtasie, L’un s’aimant à l’escrime, et l’autre à l’escuirie. FR. IIABERTt trad. d’IlonAcE, Satires, 11, 1 (Paraphrase). Bien qu’el’suivist Diane, encor s’aimoit el’miens, Qu’en la chasse penible, am repos otieus. Vauquelin de la Fresnaye, Foresteries, I, 8. On feint les plus forts Dieux chasseurs… Car tousjours la grandeur des cceurs, La force et la Noblesse s’aime Aux ehasses. JODELLE, Ode de la Chasse (Tl, 303). Bien que ton cœur n’ait rien De constance dans soy, Si m’aymeroy-je bien Vive et morte avec toy. Baïf, Amour de Francine, L. IV (I, 236). Mais si du mal où je m’aime pour vous Douce est la peine Qui me demeine, Coinbien donc le mourir m’en devroit estre doux ? 1D., ib. (I, 275). Mais le servir gracieux Au gyel tu t’ayme le mieux Sont : y.-eux des belles Dames. MELIN SAI14 ; IT-GELAYS, Sophonisba, Interrnedie. Et l’autre [a.stre, Mars] ardemment sec pour à guerre s’aimer, Rougement enflammé, en sa COlerP arnell. Rend son prochain chaud, sec. Maurice Sceve, Microcosme, L. III, p. 81. 0 malheureux cent fois Qui s’aime à se tenir avec Princes et Boys. EAN oz LA TAILLE, le Courtisan retiré. A unn femme desraisonnable, il ne couste non plus du passer pa.r dessus une raison, que par dessus unt.. autre.. Elles s’ayment le mieux où elles ont plus de tort. Vinjusiice les alleche. Montaigne, 8 (Il, Et tout à l’opp.osite de l’autre, m’aymerois à l’aventure mieux deuxiesme ou troi-siesrne Perigueux, que premier à Paris. Id.7 (IVI 2). Et me semble. excusable, si j’accepte plustost… le jeudy au prix du vendredy : si je m’aime mieux douziesrne ou quaturziesme que treziesine el table. Io., III, 8 (IV, 12). _Aristippus s’aymoit à vivre estranger par tout. Ile.5 III ! ( 100). —NOUS sommes par tout vent. Et Ie vrnt encore, plus sagement que nous, s’ayme à bruire, à s’a, giter et se contente rn ses propres officus. Id., Ill, 13 (IV, 269). La, Muse sur Ie. Luth pour sujiit fist jouer Et les Dieux et Ie. ; Rois, et leurs mignons louer, Les joustes, les combats, la jeunesse s’ayma.nte A picquer the-vaux soubs la. bride écumante. VAL[Qti ELiN DE LA FRESN S, Art poet., I (1, Elle mourut d’une cheutte de cheval, où elle s’aymoit fort. BRA r_lit E.5 Cap. estr., rempereltr Maximilien (1, 58). (Formes,) Les anciennes formes, avec a. au radi-cal atone, sont encore usitées, freine dans la se-oonde. moitié du siècle, niais pourtant Ramus dé-clare que amer est hors d’usage, Et de cela ilz faisoyent du pain bis, Que bien amoyent leaTr.s seduites brebis. MA. RO T, Senn. b012 paSfeur du mauvais. „Pay faict mourir celuy qui tant. m’ama, Que ! j’Emre MOrt soubz terre Pembasrn.a. Jr Bouc il ET 5 Epistres familieres du. TriarverSeur„ 3. Certes j’amerois mieux Revivre en un oiseau, c_d_. voler par les Cieux… Que par deux fois un homme en ce monde renaistre. R.oNSARD, Eleg. —15 (IV, 91). J’a.merois autant mon premier Nedeein. BEHIDALD E E RinL L El. Moyen de parvenir, Respect (II„ Trop rne suit el costoye Fortune dure, et /edoux mal d’amer. Iriinimiu). BEL fi E Concorde des d-eur Langages, rc parti, OH, 103).. Mon arny, mon cher fils Loys Plu-arner je ne te sçauroye Que je rais. ORTNCORE, Sainct Loys, L. I (11, 10). Dieu mercy, ung fa.nt avons.. Il est vrav amer le devons, Car il est bien moriginé. Id., L. IX (if, 291). —Car il Mourut pour trop en amer QUi 111T fin sur la en opportune. J. Bouc"’ET, Epistres fueléi-liere$ Traverseur, 3. On vous doit honnorer, Plus estimer, amer, et reverer Qu’un empereur, qu’un roy, ou autre prince.. Epistres morales Traverseur, I, Nous disons a.ussi Amant, combien que. Amer ne. soit en usaige. RAm us, Grammaire., ch, 13, Tres sa.inete Mere de Dieu… vous estes la plus ayrnable, la plus amante et la plus ayniee_ de. t.outes les creatures. St FRANÇOIS. D E SALES Améour de Dieu, Oraison dédicatoire. Le jour des tres a.mans Apostres saint Piene et saint. Paul. Id., ib., Préface. Cette Mere est la Mere de belle dilection, c’est a dire, la plus ayniable comme la. plus amante, et ! a plias amante comme la plus aymee 11..iilere de cet unicrueFilz, qui est aussi le plus aymable, le plus amant et le plus aymé Filz de cette unique Mere. Id., ib., III, 8. Je ne suis nullement delicat, atria.nt les ceremonies, les complimens. /D., Lettres, 987. _A dvis luy Eut en son dormant que une voix ineon gnue., „ la vint exciter avec sa tres arnee fille. LE-MAIRE D E BELGir:S, le Temple d’Honneur et de Vertu., s 215). N’ayez pas peur d’estre abollye, Loi ! „, payenne_ ma ch.ere amee. GfincoRr., Saine./ _Log’ L. IV (11, 128). Ilz sont joyeux, ca.ndide.s, gratieux el. bien arricz, Rabelais, 1, 10, Ce itov a.mé tousjours„ J. BOUCHET, Epistres fat-enilieres Traverseur, 1 (6 ro). OMS qu’en l’air le grand Dieu du tonnerre Se rue au seing de son amee. Du BELLAY l’Olive, 45. Tenez nostre amé, plein tanquart du 1ln meilleur. RAHELA is, IV, 22. De quoy je me sceu bien garder par le bon exe.mple de mon cousin de Nemours, el de, mes arnez et. feaux aussi cousiu.s le Dite et Chevalier d’Aurrfale. Sat. Min., Harangue de M. te Lieutenant (p.. 78). Par analogie, on trouve au.ssi a et non ai dans des formes où le radical est accentué. C’est surtout une licence de —versification. Or attendu que ces parolles aimes, Et que là gist le trésor de noz aines, Allons nous mettre ati pied de ceste Croix. CRETIN, à la Comtesse de Dampmartin (p. 260). Lors Cupido a.ppelle et a.cointe Lui enjoingnant que de pareille flamme 11 embrasast le CU eur de cfste dame… _.1`tinour respond Pardonne. moy, Pame. BucuEn, Poesies, 30, — Si quelque ennuy ne. ivient rame.ntevoir Le povre liumain d’invoquer Dieu, qui l’aine, En luy disant Homme, penses tu veoir Santé au corps, et paradis à Parae ? MA ROT rhantS tii(JerS, 7. Quand Noble Cueuîe qui d’or portoit une champ d’azur, luy ravyt une lame De son l’ornoys, pour la deseonfiture liplieulx approuver à Io belle qu’il a.me. Id., Vers inédi, Chant 23. De. ceste la, qu.e vostre cœur mieulx a.rne, Nori sans raison, c’est ma susdicte dame. J, BoucirET, Episires tamilieres du Traverseur, 15. Car les mauvais jamais gens de bien n’allient, Par faulx rappors, si peuvent, les diffa.ment. ID, , ib., 41. C’est un amour par lequel mieulx on arne Perdre ses biens, son corps, aussi son ame Que d’offenser Jesus le. bien amé. ib.., 90. Aymer devez ce que le seigneur ame, Et ne devez contredire à la da.me. In., Epistres morales du Tra, perieeur„ 1L —-Et que servyroi ge, ma da.me, Synon —vous ? Vous estes tant belle. Sça.vés vous pas que je vous ame ? Moral à cinq personnages, dans le Théâtre’mystique, p. 199. Regarde, Dame, Combien puissant. est ce Roy ià qui t’aine, Et qui te Feuil consoler corps et. arne. MARG. DE NAV, , lea Marguerites, Comed. du Desert (I I, 201). Unissant le Rien qu’il. ame En, son Tout divinement, L’espouse se perd et pasme En son Tout joyeusement. EAD., ib,. Chansons spirituelles (111, 139), A [’mer (subst.). Certes, un tel aymer, C’est Decialus voletant sur la mer. Marot, Temple de Doubles lévres corarines, Vous par mon ardent armer Peustes mon ame enferrrier. BiliFs Amours’de Meline, L. II I, 58), Lors pa.r un ardant aimer Defermer Je sens ta. bouche su-Grec. P. DE Comai, Œuv. poel., p. 101. Alnçois. Avant.. Le jeudy matin se leva Je due de Savoye, et, après soy estre mis en ordre., voulut..aller trouver le roy; mais ainçoif4 son parlement arrivèrent à son logis lesditz seigneurs d2 Ligny et d’Avennes. SERV1TE un, Hist. de Bayart, cl. 5.. Auparavant. Pa_rquoy, Minos, ga.rdie que tu ne vilenies Devant. le mien son honneur preferer. — Entens ainçoys ce que veulx proferer, Juge Minos. Marot, Jugement de Minos. Ainçois que, ainois que de. Avant de. Seigner il vous fauldra, ainçoys Que de prandre autre médecine. D E NAN’.5 le « Uruk(L. de h.. et fit, 1V, 22). Rien n’est ratifié, en tant qu’il touche la re.publicque, qu’il rie soit premierement disputé par trois jours a la court, ainçois que estre deeerné. J. BLOND, trad, de Tir, Monus, d’Utopie, L. II, 40 ro, —Ainçois que. Avant que. — Ceste gemme est procreée en la teste dun coq., dont aucuns sont dopinion que le coq doit estre vieil et de grand aage ainçois qu’on puist tirer de luy la gemme Radiane. LEMAIRE DE BELG’ES, Couronne Margariiique (IV,.116). —Paris Alexandre feit line saillie : mais ainçois qui ! y eust coups ruez ne dun costé ne dautre, les Troyens… tournerent le dos. Id., altier., II, 19. — Les oisillons dedans leur nid sans plume Par les Pasteurs ont ainsi de COUSturne Estre ravis, ainçois que leurs beaux sons Soient entendus de buissons en buissons. RON— SARD, Epitaphe de Claude d-e r Aubespine (V, 299). Ainçois que. Plutôt que, plutôt que de. — Quant est de moy on me feroit ançoys Mourir martyr qung tel faict entreprendre. M’eau : 1.. D’Ampoisu, le Babiton, 32 vu. — Feray le chois D’estre desgraclé ras, ainçois Qu’estre jamais engarié Jusques là, que sois marié. Rabelais, V, 46, Ainçois, servant à rectifier ce qu.’on vient de dire : mais plutôt, ou plutôt. — Las ! mais mon cœur, ainçois qui n’est plus mien, En autre part ne sçauroit plus entendre. RoNSARD, Amours d.. ? Cassandre (I, 25). — Ce ris plus doux que l’œuvre d’une abeille, Ces dents, ainçois deux rempars argentez. Id., ib. (I, 68). — N’est-ce pas toy, docte Princesse., Ainçois ma mortelle Déesse, Qui me donnas cœur de chanter ? ln., Odes, V, 2. —"Que je me vartgeay bien de tous les grands ennuis Soufferts depuis le jour que je l’avoy laissee, Ainçois depuis le jour qu’à moy plus je ne suis. Baïf,….itnentr de Francine, L, II {I, 183). — Quelle musique, ainçois quelle fanfare Oi-je dela, qui deja se prepare Pour ta. venue à chacun annoncer ? MAnNy, Dern. Poés., p. 11. — Puis que tu sais quelle est mon amitié Et les tourrnens que je souffre, Maistresse, Ainçois plus tost de mon cœur larronn.esse, Que n’as tu, las f de moi quelque pitié ! [D., ib_, p. 42. — Bref, ce n’est qu’inconstance et que pure mensonge De nostre pauvre vie, ainçois de nostre songe. RONSARD, Elegie 15 (IV, 94. —Puis il doit voir un beau jardin, ainçois Un Paradis, des delices le chois. Id., Mascarades, Combats et Cartels (III, 497). — Encor trouveras-tu dés sa. jeunesse ten.dre Que sa fortune, ainçois sa vertu., de prinsauft, Le poussa entre nous au. degré le plus hal.11t. PASQUIER„ LeltreS, V, 4. — Voicy, Meline, la tresse, Ainçois la chaine voicy, Qui m’enehaine en ton soucy. Baïf, DiVerSes Ari1OUPS, L. III (1, asa). — 0 Prince ! ainçois Peffroy De tout Roy porte-sceptre, et qui donnes la Loy A l’esclave univers. Du BARTAS, Judith, I,. 111. — Je le sçay trop, qu’il ne faut que respere, Brûlant pour vous, de me voir alléger ; Et toutesfols je ne veux m’estranger De vos beaux yeux, ainçois de ma imisere. DESPORTES, Diane, 1, 17. — Si Tnon dueil continu vostre oreille importune, Ne m’en accusez oint. Amour, mon puissant roy, Ainçois mon fier.yran, fait la faute et non moy. Id., Elegies, I, 15, r Presque en mesme moment de ce cendreux monceau Naist un ver, puis un œuf, et puis un am Ire oiseau Ainçois le mesme oiseau, qui, né de sa semence Deux cens lustres nouveaux trespassant recommence. Du BARTAS.,’in Semaine, 5e Jour. — Front, marbre ainçois, oit la divinité, La gaillardise et la plus belle grace, Le jeu, le ris, Idalienne race, Ont buriné toute leur déité. GUY DE TOURS, Souspirs ilmoureux, L. I (I, 31). — Ton ame est à ce coup toute desesperée, Toute triste et dolente, ainçois toute douleur. MONTCHRESTIEN, HeCiOr, 1V, p. 43. — Face Dieu par sa saincte grace, qu’on la. voye quelque tems reflorir c.ornme auparavant, à l’honneur de luy, exaltation de son Eglise, ornement de la France, ainçois de toute la Chrestienté. E. PASQU1EB,.Recherches, 1X, 25. Aineis. Mais. — Il ne me semble point vrayainçois rnarreste plustost à ce que dit Strabo en sa Geographie. LEMAIRE DE BELG es, Illeatr., 23. — Ces choses… ne pîaisoient point aux citoyens et populaire de la cité de Troye, ainçois en murmuroient bien fort entre eux. Id.., ib., II, 12. — Rien n’avoit forme, officene puissance, Ainçoys raison. l’un a.ux autres nuysance. l’ilAsoT, Liv. I de la illetamorph. — Et si ce corps avez predestiné A estre un jour par flamme terminé, Que ce ne soit au moins pour cause folle, Ainçoys pour vous et pour vostro parelie. Id., Epistres, — Pas ne diront qu’impossible leur semble D’estre chrestien et plaideur tout. ensemble, Ainçoys seront eux rnesmes à plaider Les plus ardans. Id.., l’Enfer. — Pas les peryens n’auront telles vertus, Ainçois seront semblables aux festus Et à la pouldre au gré du \Tee i chassée. Id., Ps.. de David, L — Pas en elle n’estoit tousjours Comme Christine, ançoys par chaseuns jours Vieillissoit fort. la., le Balladin. — Vous trouverez nostre jugement non faulx, aincoys vray et digne d’estre suyvy. A. SE-trad. de BOCCACE, te PhilOCOpe, L. V, 119 ro. — Ce cueur de Marbre ne s’amolist point, ainçois devient tous les jours de plus en plus dur. Am YOTI • Hist. LEthiop., L. VII !, 90 vo. — Hydaspes… —rte l’attendit pas en son throsne, ainçois luy alla au devant. ln., ib., L. X, 117 vo. — Quelque opiniutre repliquera encores ; Ta langue tarde trop à recevoir ceste perfection. Et je (13.que ce retardement ne prouve point qu’elle ne puisse la recevoir:aincoys dy qu’elle se pourra tenir certaine de la garder longuement, l’ayant acquise avecques si longue peine. du Bellay, Defiefeee, 9. — Tu cloibz penser que les arz et sciences n’ont receu leur perfection tout à un coup et d’une mesme main ; aincoys par succession de longues années. Ie, „ ib., au Lecteur. — Bien qu’il te. plaise en mon cœur d’allumer… Non d’une amour, ainçois d’une Furie Le feu cruel pour mes os consumer. RONSARD, Amours de Cassandre, G. — 0 cœur brutal dessous beauté’divinel 0 cceur felon I cœur, non humaine chair, Ainçois caillou fils d’un aspre rocher 1 Baïf, Amours de Aldine, L. 1 (I, 17). Cambyses n’estoit filz d’une Egyptienne, ainçois de Cassandane fille de Pharnaspes AcheTnenide. SALIAT, trad. d’HÉrtoDoTE, III, 2. — Cela [feston pas la fin ny le but, auquel tendon Lycurgus, que de laisser sa cité commandant à plusieurs ; ainçois… il composa et dressa la forme de son gouvernement, à ceste fin que ses citoyens devinssent fra.ncs de cceur, contens du leur, attrempez en tous leurs faicts. AlinroT, Lycurgue, — Tu te vantes en vain de tes nobles ayeux… Cela ne sert de rien; ainçois fait que nous sommes En l’envieuse haine et des Dieux et des hommes.. ft. GA n rt, Cornelie, 89. —Je suis cause de tout, je le sçay, niais pourquoy Me fait-il torturer par un pire que moy ? Par ce Roy Chaldean qui rien ne le redoute, Qui sa grace n’invoque, amçois qui la reboute. Id., les J’ulves, 2112. — Ce sont ombrages, clequoy nous ROUS plas trons ef en trepayons. Mais nous n’en payons pas, ainçois rechargeons nostre debte envers ce grand juge. Montaigne, 5 OH, 379.— Ils n’ont encor nul avantage, Et de moy ne trionfent point. Ainçois jusqu’ic : i ? ta clernence A soutenu mon innocence, DESPOR-TES, Ps. de David,

Aineesse. Aïnesse, v. Aisneesse.

Ainigmatiser. Dire par énigmes. — Romus, Par le. conseil de isa. doctrine Son oncle Brennus avisoit De peser ce que la courtine De Phehus ainigniatisoit. DEs AuTELs, Faeons lyriques,. Mas. Avant, — il te prie et supplie Responsib avoir ains sepmaine acomplye. CRE-riN, à une Dame de Lyon, p. 243, — Christi y verrez par Dale-id figuré, Et ce a pou.r noz maulx enduiré, Voyre painet, mille ans ains sa venue, Qu’a_prés ! a chose. °scripte et advenue.. MAR.o.r, Ils. de David,.Epiere au Roy.. Avant de. — Avenant le matin, Ains s’attifer de Velours ne Satin… Elle ressemble à. Diane qui chasse. ForicADEL, Œuv. poet., p.18. ins que, ains que de.. Ava.nt — Mes estendards et Piiidons martiens Onc dressay vers m.entens Ou les Medoys, qui se rendent vaincuz \ins qu’anployer leurs lances et escuz. Marot, Jugement de Ains qiie. me. venir, en lisa.nt nies escripts Elle m’ayma, puis voulut veoir ma face. Id., Epigrammes, VU. — "lins que mourir elle dict toutesfoys. : Bien miserabie et poik-re me congnoys Quand pour cuyder la fumee eviter Wou suis venue au feu precipiter, EN.111 _Apologues diESOPE I, 84, — Ains que mourir il lle cygne] est meiodieux. FoachnEL, œrmi. poet., p. 13. — Or cest enfant, comme son pied le’Heine., Dans la forest ombreuse se pourmeine rant partout, airs qu’aviser lebord De Ia fontaine où Patiendoit. la mort. ROPCSAftlf)., Peenie$1 L. I, Ilylas (V, — Je descendra).joyeuse., ayant, ai nslue mourir, Obtenu Ie seul bien que je puis requerni. R.. G A 11.1Ni 1E R Cornelie, 909. — Bref, je vous redoutois ains que vous a.voir veue. DEs-PORTES :, Élegies, 1, 2. — li ne faut toutesfoys L’imaginer sembia.ble à nostre humaine —voix. Laquelle ains que (l’avoir ses effeetz est formee Au cervea.u, puys aprés en Pesprit iinprimee. d ; Ni., la Creation, I (III, 333). Ait ? _3 que. Avant que.. — Xerxes… ains qu’il passilst son armee en Grece, voulut contenter son regard du noble territoire de Troye. LEMAIRE D.É BELnEs. Fluer., I, 21> — Par quoy je suis determiné Ifi•ii voyer, en briefve parolle, Aine qu’il soit ring moys, à Peseolle. GRINGonE„S’ainct Loys, L. IX 201)i. — Mais ains que fusse entré au gouffre noir, Je veoy part un autre vieil manoir. MAnoT, l’Enfer. — Toy, qui du cœur les a.bisrnes congnois, Ains que l’hiver ait ma force ravie, Fay moy brusler d’une celeste envie, Pour mieux goûter ia douceur de tes loix. Du BELLAy, l’Olive, 109. — Toute chose impossible on pourra voir stAins qu.e je face fin de louer et blamer Celle qui me meurdri.st. Baïft AMeitr dd Francine., L. I {I, 134). — Quand restois libre, ains qu’une amour nouvelle Ne se fut prise en ma tendre malle, Je vivois bien-heureux. Ro 14 SARI), AMOUrS de Marie, Chanson (I, 190). — Heureux les peres vieux. des bons siecles passez, Qui sont sans varier L-q1 leur ro3.trespa.ssez, Ains que de tant d’abus l’Eglise fust malade] ID, , Discours à G, Des-Autels Y, 358). — Encor ne sçay-je où tu veux. tendre. — Vous le sçaurez ains que soit guiere. BA : 1 : 12t le Brave, 111, 1— Qui fit jadis clavant les murs de Troye (Ains qu’elle fust des ennemis la proye) Tant de beaux faits ? Id., Amours, au duc d’Anjou (I, — Chacun lors, par le tans rendu plus advise. Voya.nt l’âge qui glisse à la, m’id disposé, Songe faire retraite ains que le jour luy faille. DEsPodurEs, Cteeen.ice, 30. — Or luy, qui prevoyt fist son œuvre au parfaiet, Sans qu’il y manquast rien, ains que l’homme fust faict. AuBlaNÉ, Creation, II (III, 337), Plus tôt que. Nomique recita Un beau propos qu’en pur miel confit a, Qui luy nasquit, au cœur ains qu’im holiChe. Œr.10. p. 44. Plutôt que. — Je me tairay s’ou ne me veut’ouir, Airs qu’on me laisse en ce lieu. solitaire, A moy moleste, et à nul salutaire. LEMAIRE DE BELCES„ i" Epistre de l’Amant Verd (Hl, 6), Ains, servant à rectifier ce qu’on vient de. dire mai, s plutôt, itou plutôt. — Ce qui sera digne diestre charité D’un si grand Prince, ains d’un Dieu dont Ia place Se voit au Ciel ja mons-tirer son espace. JODELLEt Cleopere Captiee, PredŒle (1, — Et ses regars, ains traits d’amours pointus, Que son bel œil au fond du cœur m’imprime. RONSARD% Amours de Cassandre (I, 42). — Mais ma. défaite et digne de grand pris, Puis que le ains le Dieu., qui m’a pris, Combat le Ciel, les Enfers, et. la. Terre. Id., ib. 105). — d’Anjou l’honneur, ains die toute la France, A qui tout Pllelicon s’étale tout ouvert. Baïf, AMOUP de Francine, L. 1 (17 118). —’Toujours devant mes yeux celle porte revient, Où je laissay Fran-cin.e„ ains MO laiSSay moy-mesme„ (I,. 133).. — Pour estre entierement A celle qui son sexe, airs tout ce monde honore, ib., L. II (II 176). — Mais quel éclair ne mourroit sous la flâne De tes deux yeux, ains deux astres jumeaux… ? Id., ib., L. ( I 253 De bien peu, ains de pas u.n de la compagnie, fut entendu le docte enigme proposé par du Moulin.. LARIVEY, trad. des Facelieuses Nuits de STRAPABOLE, VII, 2. — La nuict sienfuloit, ains s’envoloit. Id., ib., XIII, 5. — vous tousjours, de. vous il me souvient, Et celle porte à moy tousjours revient OÙ vous laissay, ains me laissay moymesme. JEAN nt LA TAll.LEI. Elegie 6. — Am.our, roy des esprits… Qui luy peut mieux monstrer ma constance et ma foy Que sa rigueur extrerne ? et qui peut mieux que toy lir ceste daine, ains ceste roche vive ? DEsPoRTES, Diane, L. 1, — [L’aimant] L’esloigné fer attire 7, et ne p-eut apaiser Son convoiteux sir, qu’il n’en ait un baiser, Ains un embrassement. Du 13_31RTAS,’ire Seifiaine, Se Jour. — 0 ma fil ! e ! ains mon ame, ainsi donc je vous pers, Fit sans moy %rostre mere ouvrirez les Enfers ? GA tt NIER, la Troade, 11M7. — Revengez mon injure, airs la vostre : pourquoy, Si ne faites justice, estes vous esleu Roy ? ib., 2609, — 0 maistre Nicolas, d’où venez-vous ? — De faim u.ne bonne œuvre pour ton maistre, airis nostre maistre. LAKIVEY, les Escaliers, 5. — Ji est bon, ains très necessaire, que. j’aile au logis appellie Eugène et rnaistre Nicolas, Id., ib., V, 2. 0 beauté sans seconde I 0 gloire de Paris, Ains de tout l’univers. MARTE DE RohnEu, Sonet.-6, p. 110— Renaud, ains nostre Hector, conducteur du secours, Le.s fit en grand carnage abandonner nos tours. R.. G’ARNIE11.5BradaMente, 10’7, —--Un vaion les divise, où de rage enÉlammé Sc prescrite lm Geanti, ains —un Colosse armé. Du BARTAS> 2e Seiretzine, ! le Jour, tes Trophées. — C’est un erreur, ains une heresie, de vouloir banriir la vie devote dc la compaignie des suldatz, de la boutiqu.e des artisans. St Fa.ANçois niE SALES, Vie dePate, I, — Nous avons veu des gentflshommes et des dames passer là nuit entiere, ains plusieurs nuitz de suitte a jouer aux escheez et a_ux cartes. Id., ib., IV, 1. Nostre vie est une vie mortelle, ains la mort nnesine.. Id., Amour de Dieu, VII, 7. Ains s’emploie aus, si pour rectifier ce que vient de dire un autre : non, mais plutôt. — QuiesUcecy ? C’est un mort I — Ains un vif ; voyez, se. remue, Larivey, les Jalouz, III, 5.

Ains. Mais. — Je ne me reputeray totallernee mourir, ains piuser d’un lieu en a.ultre. Rabelais, II, S. — Pas demeurer là ne fa.u11….. ains à plus hou/ I. sens in terpreter ce que par adven ture cuidiez dkt en gayeté de cueur. Id., le Prologe. — Lors 1 à chanter plus soin ne me nuyra, Ains devant moy plus viste s’e.nfuyra Que devant luy ne vont fuyant les Muses, MA_ROT, Eglogue a Roy. — Nous avons receu un Esprit qui n’est point de ce Inonde, ains procedant de Dieu. CALvirii, Jieshi., IV, p. 2U6+ —-Tout ce qu’ilz auront déterminé ne profitera gueres, ains s’esvanouyra comme fun*.. Id., ib., VI, p. 387. — Cela ne se doit attribuer à la felicité desdites langues, ain.s au seul artific, e et industrie des hommes. Du BELLAY, Dejlence, I, 1. De mon soieil la clarté radieuse Ne claignoit plus aparoistre à mes yeulx, Airs &aro onçoient les fiez audacieux. De tous costez une mort odieuse. Id., l’Olive, 11. —Les Diables ne vendirent rien : ains au contraire les paizans en plein marché se çnocq-uoient. d’euh. Rabelais, IV, 46. Passant, n’offense pas ceste ame genereuse, Ain.s espar ne les pleurs. Belleau, Petiies inveniions, Epitaphes (I, 167). — Lycurgus n’a point laissé de livres ny de papiers, ains a produit et mis reakinent en estre une forme de gouvernement, que nul avant luy Wavoit jamais inventé. Amyot, Lycurgue, 31. — Si ne se teint pas tousjours Dion à Athenes, ains alla visiter aussi les autres bonnes villes de la Grece Id., Dion, 17. Et oppinarent qu’il failloict combatre, et n’entrer en aulcune compozition, ains plustost mourir ! es armes à la main. Io remue, Commentaires, L. I 1 I.I (II, 45). — Les façons de parler dont Bembo n faict mention ne sont point.., peculieres aux Pro. ven eux, aires sont aussi bien des autres contrees de France. H. EsTiENNE5 Preeellence, 334. — En.core ne sont-ce pas lettres vuides et descharnées… ains farcies et pleines de beaux discours de sapience. MONTAIGrITE› I, 39 {I, 321). — Plusieurs tiennent..+ que nous ne SOMIlleS pas iras pour nous, ains aussi pour nostre païs. hi., II, 3 ai, 27)1. —Les sciences et les arts rie se jettent pas en moule, ains se forment et figurent peu à peu. Id., Il, 12 (II, a20). — Ce n’est pas le nombre des hommes, ains le nombre des bons hommes, qui faiet Padvantage. In, , li, 34(III, 172). — Sans espoir’note ma passion, Digne non de risée, ains de compassion. RE Giq lE RI Sat. 7, — Ils ne connoistront point ni la fo y, ni la grave} Ain.s te blasphemeront, Eternel, en ta face, AlInIGNÙ, Tragiques, V (IV, 196). Able Par ainsi. Ainsi, de cette manière, par ce moyen, pour cette raison. — Je me rys encores d’advantage, c’est que, eulx arrivez au logis, ilz fon.t fouetter monsleur du paige comme seigle vert, par ainsi je ne pleins poinct ce que m’a Ii toisa à les bancqueter. RAB ELAIS, II, 17. — Iii les diminuerent, Non de l’amour du tueur, mais bien du numbre ; Et par ainsi fut frappée dencambre La ber Brette, M A ROT, le Balladin, , Pource que tous les passages qu’ilz alleguent, se peuvent reduire en certains ordres, quand nous 6 les aurons ainsi distribuez soubz une response, nous satisferons à plusieurs. Par ainsi ne sera 1 point necessa_hae de les souldre l’un aprés l’autre. CALVIN7 Instit., Il, p. 97. — On leur ordonnoit • certains jeusnes et autres choses… par lesquelles. ilz effacement la memoire de leur mauvaise vie, Par ainsi ilz estoient dictz satisfaire : nompas à, Dieu, mais à l’Église. Id., ib., V, p. a48., — Sera ce qu’aucunes apparences choisies refilent les autres ? ll faudra verifier cette choisie par une autre choi sie, la seconde par la tierce : et par ainsi ce ne sera jamais faict. Montaignes II, 12 (Il, 379).’ouit homme peut dire veritahlement„ mais dire ordonnement, prudemment, et suffisamment, peu d’hommes le peuvent. Par ainsi la l’auceté qui vient d’ignorance ne neoffence point. Id.s Ms 8 (IV, 19). — Par ainsi, tout esprit n’est propre à tout sujet. REGN1ER, bai. I. Par ainsi que. A condition que. — Il’feston, poinct deiiheré de luy en faire pire chère, par ainsi qu’elle n’y retourna st plis. N’ABU. DE NAV., Heptane., 15, — Comment, dist Geburon, n’estimez vous pas une grande faillite de faillir d’accomplir les tes tamens des amyz trespassez ? — Si faictz dea, dist Parlamente, par ainsy que le testateur sovt eu bon sens. BALI., ib., 55, — Une fen : irne belle et honnes te n’est poinet moins vertueuse pour estre aymée, par ainsy qu’elle ne face ne dye chose qui soyt contre son honneur_ EAD.s ib.„ 59. Selon ainsi. Ainsi, de même. — Tout ainsi que. la querelle est jeise, selon ainsi se doit-elle desmesler e t vuider. Brantôme, Discours sur les Duels (VI, 309). Ainsi comene ainnsi. De toute façon. — La fumée durit es toit question., evaporoit par dehors ainsi comme ainsi se perdoit elle. Rabelais, III, 37. Il ne leur fut possible pour cela de luy faire changer d’opinion, disant qu’ainsi comme ainsi luy falloit il un jour franchir ce pas. MoNTAIGNE, 13 (II, 389). Celuy à qui la Fortune refuse dequoy planter son pied… il est excusable s’il jette au hazard ce qu’il a, puisqu’ainsi comme ainsi la necessiti Penvoye à la queste. Id., II, t (III, 38)+ — Nous ne pouvons pas tout. Ainsi comme ainsi nous faut-il souvent, comme à la derniere anchre, remettre la protection de nostre vaisseau à la pure conduitte du ciel. Id., Ille 1 {Ille 256}. Quand ainsi seroit que (avec le conditionnel). Même si (avec. l’indicatif) ; en admettant que (avec le subjonctif) ; quand (avec le conditionnel). Quand ainsi seroit qu’il vous auroit tous raid entretuer et perir par feu, fer et famine, ne seriez vous pas bienheureux d’estre assis là-haut, en Paradis… ? Gai. Mén., Harangue du cardinal de Pelué, p, 11.—Quand ainsi seroit qu’il persis teroit. en son opinion, pour cela le faudroit-il priver de son droit legitime da successidn à la Couronne ? Ib., Harangue de M. d’Aubray, p. 271. Comme ainsi soit que. Comme, parce que, vu que, atteendu que, puisque. — Comme ainsi soit que je voy que tu es cause de toutes mes pertes et desolations, j’entendz que a ceste heure tu me paye. MA U RICE SCÈVE,. laDeplourable Fin de Fiate, eh. 18. Pourquoy me veuf x je travailler de racompter tes peines infernales, comme ainsi soit que en moy seulle sont toutes et telles peines qui sont particulierement et diviseement aux miserables ? Trad. de BOCCACE, FlaMineele (15a ?)„ ch. vi, vF — Comme ainsi soit, que plusieurs choses agent esté escriptes sagement et 1. », i..-.ellentement de ces anciens Peres d’autre part, qu’il leur soit advenu, en d’a_ucuns endroictzi.. de faillir et errer, ces bons et. oheissans adorent sen e.ment leurs erreurs et failles. CALN.TiN, I1x.St 1. au Roy, t). X X i.— Comme ainsi soit que de nature il soit incomprehensihle et caché à. l’intelligence humaine il a engravé en un chacun de ses œuvres certains signes de sa majesté. Id., ib., ], p. 10. — Comme ainsi soit que nos jugemens naturels soient divers, aussi adonnons-nous nos cœurs chacun en particulier, comme nostre nature nous guide. E. PASOIER, le _iltionophiies L. 1 (II, 735). — Comme ainsi soit qu’iiz ayent laissé l’un et l’autre plusieurs beaux exemples de vertu… commenceons à les conferer ensemble. AMY OT, Convia ?. de Périclès avec Fallite Maximus, I — Comme ainsi soit qu’en cette petite Observance l’on ne face vœu ny de virginité, ny de pauvreté, aussi y sont indifferemment receuz Prest.res et gens Las, soient mariez ou non mariez. E. PAS I21.11ER, Recherches, III, 44. — Comme ainsi fast, que les Offices ne fussent. baillez que sous leur bon plaisir : aussi creux qui leur succedoient à la Cou.. ronne ne pensoient estre obligez de maintenir les anciens Officiers s’il ne leur plaisoit, I.115 ib., IV, 17. — Comme ainsi soit que nostrc langue em pruntast plusieurs choses oie la Latine, aussi nos vieux Gaulois… laisserent les reigles communes de la Grammaire, pour s’accommoder à celle de la Cour des Empereurs. Id., ib., VI11, 4,

Comme ainsi soit que peut aussi marquer une opposition et se traduire par tandis que (avec Pin dicatin, ou par quoique. — Il nous a voulu (comme en passant) signifier la grandeur de sa miseri corolle, l’estendant en mil’generations : comme. ainsi soit qu’il n’eust assigné que quattre genera= lions à sa ve.ngeance. CAryvIri, Instit., 111, p. 138. — Oui fait grand tort à nos rois de leur attribuer tels titres. Car la postérité pensera qu’ils y ayent pris plaisir, et qu’ils les ayent pourchassez : comme ainsi soit qu’au contraire nos rois de France de toute ancienneté aient usé de plus grande modestie en leur grandeur, qu’aucuns autres. H. EsTIENNE, Dial. du Lang. franç, ital.., 11, 157, — Comme ainsi soit que Christ feust son Filz bien ayrné, auquel il a tousjourg pries son bon plaisir : nous voyons toutesfois qu’il n’a point esté traicté mollement et delicatement en ce monde. CA Lin "_%.^, ligeil., XVII, p. 800. — Et comme ainsi soit que Constantin fast beau… • si est-ce que la pauvreté,. la faim el la necessité qu’il avoit enduré, l’avaient tant. deffiguré… que, • &estait horreur de le —veoir. LARIVEY, trad. des Faeetieuses Nuits de STRAPAnc.E, XI, 1. Comme ainsi soit que le premier rang d’icelui puisse faire quelque mal avec la lance, principalement aux chevaux, si est-ce que les autres rangs qui le su vent ne peuvent faire le semblable. LA Nour., Disc pol, et mil.,. KTiiTII I, p. 324. — Comme ainsi soit qu’ils haïssent la vraye vertu, si est-ce. qu’ils ne laissent de la louer queIquesfois, à fin de n’esfarouc.her personne. In., ib., XXIV, p. 591+ r Qu’ainsi soli, qu’il soit ainsi. Pour prouver qu’il en est ainsi, pour avoir la preuve qu’il en est 4 ainsi, ce qui prouve qu’a eu est ainsi. — Mieulx. luy vauldroit rien niaprendre, que telz livres.. soubz teiz precepteurs aprendre. Car leur sçavoir’ n’es toit que besterie… Qu’ainsi soit, prenez (dist il) quelcun de ces jeunes gens du temps present.. Rabelais, I, 15. —En nieurdrissant par peines et foiblesses Un si grand roy, de Lon cousteau f•.-.. blesses ; Et qu’autel soit, à present Lu en souffrt., Cruel gehaine en feu, flambes et souffres. Marot, Tristes vers de Beroal-de> — Nous disons qu’elles ont vie et sentiment:qu’ainsi soit, nous en avons le Lesmoignage de Jesus Christ. CA Llir 1 il, Meneel. couine les Anabaptisies (VII, 114). —Sans lequel bien_ {les debtesj bientost tous humains peri roient,.. Qu’ainsi soit, repraesentez vous„, l’idee et forme de quelque monde… on quel ne soit deb leur ne ci’editeur aulcun. Rabelais, III, 3. — La premiere femme du monde… à pairle eust jamais entré en tentation de manger le fruict de tout sçavoir, s’il ne lu y eust esté defenclu. Qu’ainsi soit, consyderez comment le Tentateur; cauteleux lu y remembra on premier mot la de dense sus ce faicte. ID„ I I Ir a3. — [François I el a nostre langaige, au paravan I, scabreux et mal poly, rendu elegant, et si non tant copieux qu’il poura bien estre, pour le moins fidele interprete


de tous les autres. El. qu’ainsi soi t., philosophes, historiens, medicins, potes, orateurs grecz et latins ont apris à parler françois. Du 13E.LLAy, Defjenee, 1, 4. —Je ne suis point d’opinion qu’aucun de nous soit desormais rait monarque, pour autant que c’est un gouvernemenl qui n’est ne beau ne bon. Qu’ainsi soit, regardez à quel bandai] et insolence estoit parvenu Cambyses. SALI AT, tract, d’HÉ’RoDoTE, III, 80. — Son usage COI111111.1i1 l’aoriste] n’est autre que du preterit parfaiet. qu’ainsi soit, on trouvera souvent dedans les bons auteurs qu’une chose qui aura esté dicte par k preterit, sera repetee _par l’aoriste, ou au contraire. ESTI F:Yr.; E t’onjorenia, I, 3… — Je leur nie tout à plat ce qu’ils tiennent pour tout confessé et prouvé> a-sçavoir qu’elles ne sont vravsemblables, Et qu’ainsi soit, sur quelles raison%’s fondent ils leur jugement ? Id., Apia. pour Hee., ch. 1 I, H). — Ceux qui ont escrit des habilitez des saincts ne s’accordent point., Et. qu’ainsi soit, les uns disent que S. Feriol est le plus habile du monde à garder los oves : les autres disent que c’est à faire à S. Andoche. Id., ib., eh. 38 (II, 316).. — Il [Amour] est sçavant il sçait tout. Qu’ainsi soit, Nu], si dans rame Amour il ne reçoit, Ne parfait rien en nul art qu’il exerce, Baïf, Fouies, L. 1V (11, — Amour n’est rien qu’une aveugle fureur Et qu’ainsi soit, qui tombe en telle erreur, Fuit e$ poursuit, il suplie et menasse. Id., ib. (II, 190). — Nous sçavons combien sont rares telles amitiez… Et quand bien elles seroyeut frequentes entre gens d’autre qualité, encore ne le seroyent elles pas entre les courtisans, Et qu’ainsi soit, entre les pairs d’amis dont il est fait mention ou par les pvetos ou par les his toriens, je n’ay souvenance d’un seul qui soit des courtisans, ll. ESTIEN N s, Dial. du Lang. franç. 1", 47, — Quand bien je vous confesserois ces mots et quelques autres estre. plus pardonnables, si est-ce que je ne vous accorderois jamais qu’ilz soyent necessaires. Et qu’ainsi soit, comment faisoyent nos ancestres ? ne se sont ils pas aisément passez de tout le langage Italien ? In., ib., 1, 176. — Lucain ne parle point là en sa personne, mais introduit un meschant homme parlant. Et qu’ainsi soit, escoutez tout le passage. Id., ib., I, 297. — Ordinairement la plus vieille imonnoyél est la meilleure… et., qu’ainsi soit, ou l’aime beaucoup mieux pour la fonte que la nou velle, lp, , Preuellence, p. 146. — Tu as passé les termes aCCOUStUrlieZ de vivre ; et qu’il soit ainsi, conte de tes cognoissans combien il en est. mort avant ton Rage, plus qu’il n’en y a qui rayent atteint, MoNTAiGNE, I, 19 (I, 87). — Estes vous pas injustes, qui, pour ne le tuer sans occasion, luy faites pis que le tuer ? Qu’il soit ainsi, voyez combien de fois il ayme mieux mourir sans raison, que de passer par cette information plus Fenil : de que le supplice. Id., II, 5 (11, , 51), — L’industrie de fortifier le corps et le couvrir par moyens acquis, nous l’avons par un instinct. et precepte naturel. Qu% soit ainsi, lielephant aiguise et esmoult ses dents, desquelles il se sert à la guerre. ILI., II, 12 (Il, 174. — N’y a rien qui demeure, ne qui soit tousjours —un. Car qu’il soit ainsi> si nous cierneurons tousjours mesures et uns, comment est-ce que nous nous esjouyssons maintenant d’une chose, et maintenant d’une autre’? In., ib. (I], 381). — Nous tremblons de frayeur, tant que nous ie voyons en pieds [notre adversaire]. Et qu’il soit ainsi, rostre belle pratique d’aujourdhuy porte elle pas de ponrsuyvre à mort aussi bien celuy que nous avons offencé, que ceiuy qui nous a offensez ? Id., II, 27 (III, 105). Qu’ainsi ne soit. Pour prouver qu’il en est ainsi, pour avoir la. preuve qu’il en est ainsi, ce qui prouve qu’il en est ainsi. — De ta..nt plus les vins sont forts et puissans, de ta.nt plus y a abondance de sel, qui cause la force et vertu dudit vin. Qu’ainsi ne soit, contemple un peu les vins de Montpellier. PALissv, Recepte veritable, p. 20. —• Si ce/a advient. és creatures hurn.aines et brutales, aussi tait il à tous vegetatifs. Et qu.’ainsi ne soit, tu vois les noix et les chastaignes,.. elles jettent ba.s leurs robbes comme un excrement inutile. Id., Disc. admir., des Metaux et Atchintie, 208-209. — Tant que la justice, la foy, la magnanimité’et courage ont peu avoir de credit un Prince, tant l’ont-elles trouvé en inov, voire jusques à exercer la vengeance, en faveurvde mes ennemis, encontre ceux qui par voyes sinistres leur avoient joué tours de lascheté. Et qu’ainsi ne soit. je ni-Len rapporte à l’execution et supplice que je fy prendre de BeSSUS, qui avoit trahistreusement inis à mort son Maistre Da.rius. E. Pasquier„ Pour-parler d’Alexandre (1, 1053)i. — Entre les choses te.rnporelies… les plus seures sont les mediocres. Et qu’ainsi ne soit, void que les plus hautes tours et les plus hauts arbres sont ordinairement battus des foudres. LA NOUE, Disc. pol. et mil., XXIV, p. 596L — Vous luy promistes abbayes., eveschez„ monts et merveilles, et laissastes faire le reste à_ Madame lieStTe Qu’ainsy ne soit, et que ne fussiez bien adverty de tout le mystere, vous faisiez prescher le peupk, qui pa_rloit de se rendre, qu.’on eust encore patience sept ou huict jours, et qu’avant la fin de la se.m. ;, -iine on verroit quelque chose qui nous mettroit nostre a.yse. Sea. Men., Harangue fie Al. d’Auliray, p, 225. —- ne se donna. ja.mais loisir de Ie lire ains s’en est ra.pporté 2.11X yeux de quelques siens cornpaignons… Qu’ainsi ne soit, jettez l’œil sur son couvre, et sur le mien vu-Jus trouverez qu’il rae fait, par son ignoranc-e, dire mille choses ausquelles jamais je ne pensa.y. E. PA.SQUIER„ Lettres, XXI,. 3. Ainsi rie. Alors que, tandis que, au moment où. — Ainsi 9ue me recornmandoys de bien bon cueur à Dieu… le routisseur s’endormit. l’Une.LMS, II, — Ainsi qu’il disoit cela serent six cens soixante chevaliers. 1D., 25. — Ainsy qu’ilz arriverent au logis, trouverent la prerniere porte rompue. MARC.DENAV., 11-eptam., Prol. — Ung jour, ainsy que la Iioyne alioit aux champs, quelqu’un qui recongrieut paige., , courut après. EAti.„ ib_, 21. — Ainsy que son mary alloit au conseil, où le gentil homme, pour sa jeunesse, n’esioit point, luy tett signe. qu’il vint devers elle. EAD., ib., — Un charbon ardent s’estant roulé dans la manche d’un enfant Lacedemonien, ainsi qu’il. encensoit, il se. laissa brusler tout le bras. MONTAMNE, 32 (Mi 146.). — Le lendemain., ainsi qu’on le rarnenoit pour recommencer son tourment… Il alla froisser sa teste contre une paroy, et s’y tua. Id., ib. (III, 110). Ainsin, employé pour ainsi. — Je vous confesse tout cela : mais tant y-a qu’on parle a, insi. Peu. s’en est falu que je n’aye dict ain-sin, comme aussi parlent quelques courtisans, portans envie aux Parisieris d’un si beau mot, 11, ESTIENNE, » id. du Lang. franç. II, 12, — Qu.ant à user de discretion et bon jugement., vous le pouvez congnoistre par quelques courtisans, qui ont si bien appris de dire Ainsin à Paris, au lieu. de Ainsi, qu’ils ne s’en peuvent garder. Id., ib., 311. — Il n’est pas que Montagne en ses Essaiz, et P…onsard en la derniere. Impression de ses œuvres (avant qu’il mourust) n’ayent par une nouveauté fait un nouvel engin ; car lors que ce mot. est sui-vy d’une —voyelle immediate, ils mettaient une IN derriere, pour oster la Cacophonie. E. Pasquier, Recherches, VIII, 3. Ainsin de-vant une voyelle.. — S’ainsin estoit, tonte peine fa.tale Me seroit douce.. RoNsAaD, Aneours de Cassandre 0, 22). — Ainsin on vous despIaist quand vous estes vantée. Id., Ilyntide de Calays et de Zethis (IV, 164). — Ca_ehe pour ceste nuit ta corne, bonne Lune : Ainsin Endymion soit tousjours ton a.my, Ainsi soit-il iOUStours en ton sein endorrny. Id., Amours de Marie CI, 149). Ainsin pres et loin pour 1170115 suis tourmenté. Baïf, Ane.•our de Francine, L. II (I, 152). — Et qui m’auroit bien fait quiter Ma Seine. sans la regretter.Ainsin abandonnee ? Id., ib.., L. III (I, 19E0. Ainsin Amour qui tout dente Ne te soit point ennuyeux> Id., Dwerses Ainours„ L. II {I, 347). Ainsin imitateur d’Hercules VŒIJS serez, ID, , Poemes, L. V (11, , 231), — Mais le peuple oppressé et de soif et de rage, Frernissant et pleurant, ses. chefs ainsin outrage, Du BABTAs, Judith, L. III. Ainsin en tout ma fortune Avec ! a, tienne est commune. P. DE BRACH., Amours Apnee, L. I, Ode rt. Ainsin en mon portrait on verra ma rnisere., 1D., ib., L. I, Sonnet 15. — Ainsin elle parla et fit rire Junon. JAmyN, Iliade, XXI, 177 rica. —Certains Indiens portoielit ainsin au combat contre les EspaignoIs les ossemens d’un de leurs Capitaines, en consideration de l’heur qu’il avoil eu en. vivant. MolkivrAigiriiE I, 3 (1, 18). — Ainsin emporte les bestes leur rage à s’attaquer à la. pierre et au fer qui les a blessees. Id., I., 4 (I, 25). — La. plus part des mesnagers estiment. horrible de vivre ainsin en incertitude ; et ne s’advisent pas… que la plus part du monde vit ainsi. Id., I, 40 (I, 344), — 11 es., t besoin de : parler ai nsin aux juges. Id., 1 I, 10 (1 I, 116), Ainsin Arta.xerxes Paspreté des loix anciennes de Perse. II, il 01, 141). — AirlSin il ne se. peut —-.tablir rien de certain. h., 11, 12 (II, 379). Ainsin a.voit ma jou.e potelée A sa blancheur la roze entre-rnesiée. P. DE BRACIle Aminte, I, L — Vite s’en court et parle ainsin au Roy, 1.D.7 ieruEdeen, p. 90, — Aymer ainsin est. bien seant "a tous. Du MAS, (Euro. meslees, 122. Ainsin à ia. fin d’une phrase ou d’une. proposition. — Cette tant celebree art de deviner des Toscans nasquit. ainsin. Un laboureur perçant de son coultre profondement la terre, en veid sourdre Tages derni-dieu. Mo N.TAlerNEr I, 11 (L 54.) — Il n’en VR pas ainsin. On rechet souvi%nt en pareil marche’. 1D., I1, 112 — Lu :. ; licpmmes vorit. ainsin. On laisse les loix et preceptes suivre leur voye, nous en tenons une aUtre. Id., Inj 9 UV, 10.3). — Diogenes„ rencontra.nt un enfant qui mangeoil ainsin, en donna un soufflet son precepteur. Id., III, 13 {IV, 268). Ainsin devant une consonne. — Ainsin que maintenant Au temple de Pallas je rn’aloy pourmenant. Baïf, Antigone, V, 2, — Et sous le cceur j’en emporte la rage De ce qu’ainsin la mechante in’avoit Pris à dedain. Id., Eg1.4gbee 12 (III, 70). — Ainsin conarnensarent à marcher taborin sonnant, liflowLuc, Commenlaires, L. I (I, 211). — Le cappitaine Pistole, qu’on l’appelloit ainsin pou_rce qu.’il estoit de Pistoye. Id.., ib., Li IV (II, 222. — Et ainsin me mis en chemyn. In., ib., Li V OH, 65). — L’as tu pas d’et. ? ou bien fains-je en moi-mesme L’avoir ouy, contrainct par mon desir Te faire ainsi"’respondre à mon plaisir ? P. DE BRACH, Amours d’A.yinee, L. I, Meg. 2. — Ainsin mon cueur sera toujours à toy. ib., L. 11, Sonnet 26, — Ainsin qu’il vous remet, remettez tente offence. Id., Regrets funebres, Eleg. 1. Tes vers aussi pour moy l’ont ainsin tesmoingné, Id., ib., Eleg. 3. Delié, dis-je, tout ainsin Comme une veine de son sin, 41E.AN GoDA_RT, les Desguisez, I, 2.. Ainsin la colombe et les feux descendans estoyent signes, non image du Saint Esprit. St FRANçois SALES, Defeme de la Croix, L. IV, var. (II, 381). Ainsin faict le laboureur, qui chante quelque fois pour alleger son labeur. BRAN-F(131E, Préface. Aucuns disent qu’il est permis au roy fayre à. l’endroyt de son suhiet qui l’a oftencé. Id., Cap. esir., le roy Ferdinand di Aragon (I, 121). De mesme que Lucullus eu.st à inespris ses gens et ses capitaines, ilz luy firent amprès de m.esmes, et de mesme monnoie fut ainsin payé. In., CaiL • franç., M. de 1’Autreq (III, 38). Ce ne fust pas moy seul qui la trouvay ainsin belle. Id., ides Darnes, part.. I, Elizab. de Fr., reine d’Esp. (VIII, 8). Par ainsire. Par ainsin nous ne pou.vions sçavoir rien de leurs affaires. MONLUC, Commentaires, L. VI (III, 213). Si M. le ma_reschal et moy l’eussions suivy, il n’y avoit doute 5ue Mongonmery n’oust este deffaict, et. par ainsm tout le Béarn conquis. Id., ib., L. VII MI., 286). Par ainsin ils nous representent et rapportent bien plus vivement que les a_utres. Montaigne, II, 8 ([1, 97). La raison va tousjours tarte, boiteuse, deshanchée et avec le mensonge comme avec la verité. Par alnsin, il est malaisé de descouvrir son mescompte et desreglement. Id., II, 12 (11, 327). 11 semble que Panne retire au dedans et a.muse les puissa.nces des sens. Par ainsin et le dedans et le dehors de l’homme est plein de foiblesse et de mensonge. Id. ib. (H, 371). Ainsin comme ainsin, iinsi comme ainsin. De toute façon. Ainsin comme ainsin, puisqu’il faut qu’ilz se retirent aux garnisons, je les vois faire retirer du tout à leurs maisons. MONLUC Com.m.-entaires, L. VII (III, 453). On dit que ce reglemeut [du calendrier] se pouvoit conduire d’une façon moins incommOde ; soustraiant à • l’exemple d’Auguste, pour qu.eIques ; Années, le jour du bisselle : qui ainsi comme ainsin, est un jour diempeschement et de trouble.. Montaigne, 11 (IV, 153). Il n’incommode et occupe que la saison de ta vie qui ainsi comme ainsin est eneshuy perdue et sterne. Id., III, la uv, vi5). A insin ou. ainsin, Ainsin ou ainsi_ D’une façon ou. d’une autre. Ili-fest pas dangereux, comme en un.e drogue médicinale, en un compte ancien, qu’il soit ainsin ou ainsi. MoNTAIGNE„ I, 20 (I, 119). On ne demande pas si cela est vray, mais s’il a esté ainsin ou ainsin entendu. Id., II, 12 (I1, 290). Non plus ainsi qu’ainsin. Pas plus d’une façon que de Pa.utre. —-Leurs fa.çons de parler sont, Je n’establis rien Il n’est non plus ainsi qu’ainsin, • ou que ny l’un ny l’autre. Morcr.AIGNE, 11, 12 (II, 242). (C’et exemple, comme les précédents, nallep montre Montaigne fidèle à son habitude d’employer ainsi devant une consonne, et ainsin devant une voyelle.) Air. Gros air. Air épais, lourd, Et tout feust bon qui est maulvais,.. Et gros hairs, et toutes nuees Santissent comme les fuznees Dancen fondu, ou aultre gomme. M]cfrzi, D’AmnorsE, Complainc-± tes de l’Esclave fortuné, 18 vo. Les souce, les ennuis et l’humeur inutile Que ca.use en nos cer-veaux le gros aer de la ville. GAUCrIET, Plaisir cies Champs, le. Printemps, Beaujour. Baitre l’air. Faire une chose inutile, se donner de la peine inutilemeaL Quand nos heretiques amassent force Conciles, pour prouver leur doctrine contre P.Eglise Romaine, ils ne font que battre Pair. PH. Dt. MARrigix, liiiier. de ta Bebe, I, v, 2. Car de chanter les grands du moride C’est battre l’air el. frapper l’onde, Var. hist.. el lat., I, 7+3. —.1ir. Esprit, caractère dominant, lis eussent beaucoup fa.ict pour moy, die m.e dispenser de ce ! piaidoyé ; et nearitmoin, s’il vous plaist 1. :,.onsiderer quel est l’air general de la cause, je le. vous diray en deux mots. E. PAsouna, Leures, V1, 1, Demostliéne attribuoit premieres, secondes et troisiesmes parties de l’Orateur à l’action, comme si le principal air de l’oratoire despendoit singulierement des mains, Id., ib., VIII, 10. C’estoit un homme d’affaires d’estat, et qui sçavon Pair d’une Cour, et comrne se gouvernoient les Princes. LE LOYER, Hist. des Spectres, I 11, 16. Je vous puis dire, comme chose trés-vrave, In. Coustuene de Paris n’estre autre chose g.’u’un abregé de l’air general des Arrests de la Cour de Pa_rlement. E.. PASQUIER, Lettres, XIX, 15. Manière. — ; avoit ordinairement une grand’quantité de très-bons et beaux grands chevaux en son escuyerie, qui sçavoient aller de tous airs. Brantôme, Cap. franç.,. le moresehal d’A ravale (111, Et ne me puis encores offenser, quand [Montaigne] se desbonde à parler de luy, Cela est dit d’un tel air, que j’y prens autant de plaisir, comme s’il parloit d’un autre. E. PAsQU’En, _Lettres, XVIII, 1. Bel air. *Pay veu le moreau superbe, qui anoit à deux pas et un saut, el d’un très-haut et bel air. Brantôme, Cap. franç., Charles.1, 1v (VI 276). Bile parlait bien, aveq ung fort hel ayr, tant françois que hespaignol. Id., des Dames, part, I, Elizab, de reine d’Esp. (yin, 18). C’est la princesse, voire la dame qui soit a_u m.onde hi plus éloquente et le mieux disante, qui a le plus bel ayr de parler, et le plus agréable qu’on sçau-roit voir, Id., ib., Marg., reine de France et de Nav. {VIII, 40). —Vapprins des enragez les dangereux mestiers, Et n’avoir discours que de jeu.z, de querelles, Renier Dieu de grace, et bra.ver de bel aer. AuBtcHÉ, Poée. 6 (III, 221). Airain, v. Arain. Aire 1. Espace aplani noa cultivé. Mais quand un homme va, pour un plaisa.nt. soulas, Dans quelque beau jardin, dressé par entrelas D’aires, de pourmenoirs et de longues allees. VAUQUELIN DE LA F.RESNATEe Art Poet. franç., I Ur 2). Jusques à l’aire. Jusqu’au sol, au ras du soi, Le peuple… courut à leur Synagogue, et la rasa jusques à l’aire. FAUCHET, Araiguirez, ln, 17, Les villes de Bourdelois fu.rent encores bruslées du feu, que l’on. cuidoit estre venu par la volonté de Dieu d’autant que les maisons estoyent consommées jusques à l’aire. In., ib., III, 20. Aire (mue…). Or en un aire environné Du Bién de Gérès engrainé Moissonneur se couronne Des espics qu’il luy donne. 11.. GARNmei., Panic, 303. Aire 2. Esprit, caractère, naturel. Des homes esveilhés et d’un aire subtil, A tous actes armés d’exercice gentil. L. PAPoN, Pas1orelle, V, 2. Bon aire. Calixtes list un cimetiere faire En la voye que Pon dit Apia, Où les ch.restiens clevotz, plains de bon aire On enterroit.. GRiNcoRE, i’Espoir de Paix (1, 174). Or, mon cher enfant de bon aire, Congnoissez que le populaire Ne se congnoist point à_ la guerre, iDe, Sainet Loys, L, I (II, 23). Noble prince tires de bon aire, , Aie pitié de moy. Id., ib.., L. VII (II, 228). Et aux jenissons de bon aire, aux chevaleureux potlains. Luc DE LA PORTE„ trad. difloRAcE, Odes, IV, 4_ (F(4n›). — Viens, s’il plaist, d. Prince deboncepandant ta plumt.. bonne aire NOUS 1. :..scripre ung petit. mot ou deux. CFLET[N, Epistre à Charles 1,..1.1.1„ p. 1’29. Cf. De bonnaire. Aire 9. Outre_ — tirions sur le. tillac soixante et deux aire !.. ; iLi’vin. R.h.BELMS, Vi 17. — — Cf. aire. Aire 4 — Mals, esccbutés un peu, je croy, Tin tas de petis popiùaires„ Pour en_ presser un couple d’aires. Cela ce peult bien a_venir. Sottier, 5, III., 158. Airé. Formé d’air, aérien. — Et quand il eust esté de matiere aetheree, De substance de feu, ou de nature aeree, Il n’avoit le parler, necessaire instrument Pour miner de la Foy le sacré fondement.. Du BARTAS, 28 Semaine, lu’au ?, l’Imposeure, — Qu’est-ce qr, uP… pluye donc qu’une Airee tiqueur, Que l’Air en petis corps gele par sa froideur ? ", CHESNE, Grand Miroir du, Monde, L, V, p, 166. — Car le vent furieux, le feu,’chaut clernent, Legers ont corps ayré. Aubigné, Cre12fion, (11Ir 331), Aïré. Aéré.. — Toute sorte de Bestail hait les pastis moresca_geux, et sur tout Bestail celuy à. laine, qui ne peut profiter qu’en lieu aïré et seer. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., 1V, — Les estables seront… seches et a.-irees, afin qu’aucune humidité n’y sejourne. lo., ib., IV, 9, Aireau, v. Areau. Airée. Ce qu’on donne battre sur l’aire. — (Fig.) : Et continuant., donna de la dent. si souven.t dessus entre le tour de broche, qu’II n’y demeura chair ni lardons…Quand 11 eust battu ceste airée, il fallut mettre le plit au feu pour le faire disner.

AICRIPE, Nou9elie Fabrique> p.. 41. — Ils mangerent 25 brioches… et Murent chopines de eidrc— !. de huit bons deniers. Après avoir battu celle airée, conterent, payerent et s’en allerent. lu., ib., p. leri. Aireri Faire son nid, nicher. — Car telz airent troys foys durant qu’on voit la lune Renouveler cinq foys, les autres n’en font qu’une. tAiGN Creation, 1H (Ill, 385). — d’entr’eux passager.R ceste astuce en. luy Que, lorsqu’il veut ayrer, il pond au nid d’autruy. Id.1 ib. — Aucuns viennent vers nous anoncer le primtems Lesquelz on voyt ayrer és maisons, non és chams, ID, , ib., — Sur c„este roche ne s’y void aucune verdure, ny aucun arbre.., on n’y voici que de grosses pierres pendantes, soubs lesquelles airent les faucons. Trad. de FoLuirlico, Merlin Coccaie, L. XIII (II, 51)1. Arrer (3’). S’irriter.— Sans Va’irer konteeus, à tes anfans uze de douseur. Baïf, Poérne d’AnségniE, Fen-ans de FAUKALID’ES (VI 361). — Et quelcun sottement stalre De n’estre d’un grand reconnu. Iri., Mimes, L. IV Cifr, 208). Airêteux. Irritable ( ?). — (Pélissier traduit ainsi qui a des arêtes saillantes, âpre.) — Ne voulant se jouer à ce prince airêteux, Ni suivre de son Art le plus commun usage, Ni trop flater le Roy par un lasclie courage. VAUQUELIN DE. LA FRESNAYE, Art Poe, C, Aireux, Aérien. — Icelle ea.0 bien distillée, puis exposée à Pair, s’esvanouit et dissipe en substance aireuse. AMBR. PARÉe [X, I (V.9.11.). Arrien. Aérien. — Il y’a. quatre sortes de demons, _les infernaux, les aquatiques., les aIriens et les subterriens. Var. hisl. lie., I, 30. Airiser. Parler de rair (triol forgé par plaisanLerie)+ — N’as-tu pas eint : Frassé de l’air ? — Quel c’est, bie.n airisé : je sçay fort bien que je n’ay rien touché, Tra, d. de GELLI, Discours fantasti-ques de r FiStin TrInnelier, Disc. II, p. Airmoyer, v, Armtwer. Aime (à. 11), v. A Verte. Airugineux, v. Aenigineux. Ais (fém.). — De gnaule espes, seur sont les ais de ceste nauf ? — Elles sont… de deux bous doigtz espesses. Rabelais, IV, 23. Aisance. Commodité, — [Themistocles] conceut esperance que ks Atheniens aydez de l’aisauce de ce port, se pourroient facilement faire seigneurs de la mer. A retvorr, trad. de DIODORE, XI, 9. — 11 se trou.va en un fascheux pais, ou il avoit à faire bien long chemin sans trouver aisance d’eau qu.elconque. Id., Pompée, 35. — On cherche ses aisances comme les inedecines, le-s metaux, les taintures. J. Bout Republique, I, I. Aise, bonheur. — Et or ma mort, dont as grand desplaisance., Moult te [’croit resjouir, si seule une Milliesmo part sentois de mon aisa_nce. VASQUIN PIIILIEUL, trad, PÉTRARQUE, L. IV, Triomphe de. Mort, ch. 2. Lieu d’aisance. Lieu commode_ — Ne cherche point les logis de plaisance.. Contente toy d’estre en un lieu d’aisa.nu… DES PÉRIERS, Quatre Princesses de Vie humaine (1, 120), Aiscean. Sorte de aiche, i as trunien I tranchant. Daedalus inventa l’art de charpenterie : et pour le pratiquer ce n tro va la serre, les aisceaux et. coignees, PlNET, trad. de PLI m. :, XII, 57 (G’., Gompl.). — Si que pour la reduire [la. terre] à ce prime service, Il fallut aux esseaus des fers plus violens, Proscendre et retirer du calte de ses flancs Ce qu’elle refusoit aux trelz de l’artifice. L. PA PO ri „ PelStordie, I, Aise (masc.). — Dont vinst ce Inal ? du long et trop grand aise Qu’avoit le peuple. Je BOUCHET, Episires morales du Traverseur, 11, vi, 4. — C’est ling aise bien malheureux-quand il est fondé sur peché. MARG. D E A_Nr„ Lreprivin, , 39. — Jupiter qui tendon l’oreille, La. combloit d’un aise partait. RoxsARD, Odes, I, 10. — Quel songe icy s.’est à m.oy presenté, Qui d’un tel ayse a mon cœur tourmenté ? BÀÏF, Poemes, L, IX (11„ 22). — J’aime..rov mieus sentir le moindre de tes aises Que boire duw Nectar à la table des dieUX, PASSERAI’, Œuvr. 1, 172. — Que de flots amoureux incessamment roulans En mon esprit troublé, noyent. mon premier aise. Am. JANlyDr, Œup. poet., L, Pv’T 165 v{-5.— Le silence jamais n’accompagne tan grand aise. Du ; BA RTAS, Ca.ntiqu-e d-e la Victoire Nous n.ous rejouirons, ta.chant par un bd aise A faire quelque chose en quoy PhcebuF.. se plaise. VAUQUELIN DE LA_ FRESIii1AliE., Art, poét.,. — Quoy que la douce voix de son Bien.a, ymé luy eust touché Ie cœur d’un saint ayse, St FRAN-’pis DE. SALES, Vie deVote, la. A son bel aise. _é"ii son aise. — Je veux, dit le diable, que tu te donnes à moy, et te hailleray dix ans de terme, que de. dix ; _ins je ne te feray, ne chercheray en aucune manière que ce soit, mais te laissera.y jouyr de la papalite tout à ton bel aise. NicoLAS DE T Rei gs, Gra.nd Parangen, 37. — Je vey —u.ne beste grande comme un moyen Dogue, lequel-attendit tant que nous reusnies contenplee tout à. nostre bel aise. Thevet, Cosmogr., XXII, 6. — Luy-mestne en personne chassa ce grand sultan Soliman… de la Hongrie, laquelle il ravageoit et pilon à. son bel aise,. BRAN-Cdp. esir., Charles-Quint (I, 18). — Le mareschal de —Vieilleville… laissa passer ledict prince à son bel aise.. ln., Cap. franç.., te mareschal de Vieilleville (V, 50. Aisé. Agile. — Luy, qui estoit aisé de sa. per-sonne, s’entuyt. tout en che.mise. MA Rc. 1_1E 1% ; Av., fleptam., 40. Mal aisé. Manquant d’agilité. — Hans Carvel estoit… ventru quelque peu, branslant de teste, et aulcunement mal aise de sa persone. RABE-LAIS, nt, 28.. Aisé de. Aisé à. — La Femme ayant la chair molle et fluide, elle est bien aisee d’estre esprise et. enflammee par tout le corps. Gun…L. Bo uc H ET, 2e Seree (1, 92). — Le Roy de France cog.neut que Louis son frere, mal accompagné, estoit bien aisé de su.rprend FA liCHET, A ntiqu itez„ IX, Aiselle, v. A isselk. Aisement. Commodité, facilité. — Et tous les jours, si Paisement avez, Quelque motel sonnez qui à Dieu plaise. CRETIN, Deplor. sur le tresp. d’Ohergan. — que fera la mere rriartyrée, Sinon courir là où elle est tirée D’amour dienfans, puis deçà, puis delà, En les baisant, si Paisement elle a ? MibLR0T, Liv. II de la Aletamorph. — Je n’entends pas reprouver ceulx qui portent vestemens, pourveu qu’ainsi s’assortent Pour l’aisernent de leur huma.nité, Ou par humblesse, et tien par vanité. J. BOT…ICI : JET 5 Epistres. morales du Traverseur, II, v, 16. Bons pomts et aiserneres. Circonstances com-modes, favorables. — 11 m’a. faiet responce, que puis qu’estiez maintenant en lieu seur, vous ne de. viez avoir haste de vous exposer au hazard danger des chemins, et qu’il vous conseilloit de choisir vos bonepoints et aisemens. E. PAsQuiE Lettres, V, 3. A ses bons point$ et aisements. A sa convenance. —Le Jesuite leur auroit enseigné, que c’est une partie de nostre foy Chrestienne, de croire que le Pape peut à ses bons points et aisements dispo-ser de tous les Roya.umes. E. PASQUIEB., Lettres, XX, I. Aisemens. Cabinet d’aisances. — Il ne falloit que sortir la porte de la chambre pour aller aux aisernens. Var. hist. et IV, 67. — Estant extrernement pressée,.. d’aller à la scelle, je ne puis guères attendre davantage et n’ose en entreprendre le chemin sans lumière, craignant que les aisemens ne soient fort esloignez de ceste chambre. Ib. — Vous trouverez les aisernens à deux ou trois montées au dessus. Ibis IV, 68. Aiser. Rendre facile, commode. — Prometheus… nous a. donné." Pour nous porter des asiles et chevaux, Des puissants bœufs pour aiser noz tra.vaux. Am y oT, de la Fortune, 3. — Laquelle [ville] fut fondee par les Troyen.s, pour aiser Ies voyages qu’ils faiscient en Candie. THEVET, Cos-V1II, — Cf. Bien aiser. Rendre heureux. — Je te requier’que noz cueurs or’aison De pure, saine, et devote Oraison. CR ET I N à la Comtesse de Darnpineartin (p. 260). — [Venus] Luy donnera (pour plus son tueur aiser) Quelque autre don par dessus le baiser. MARoT, trad. de l’Amour fugoitif de Luct EN-Aisant ainsi riostre cueur [en mangeant et buvant], Le petit Archer vainqueur Nous viendra dans memoire, l’ilAcriy, Odes, II, 76. — Tu ne veux_ pas aiser Ma lonee attente d’un baiser. Baïf, Amour de Francine, L. IV (I, 270), — Repa.re tes citez : cultive tes pais : Ayse 1, es citoyens. Id., Eidstre au Roy sous le nom. de la Royne sa Mere 23.9), S’aiser. Devenir Facile. — Je voyuis eqirrideniment. grossir et croistre les advantages du subject que j’allois clesirant, et aggrandir et enfler par le vent de mon Imagination les difficiill, e.z mon entreprise siaiser et se pianir. MoriTAiGNE, Il, 12 01, 333). Se donner de l’aise, du plaisir. — Et puis tout le monde medite De soy ayser, comme l’on dict, LYON irAMET, dans MAnoT, édit. Guiffrey, III, 744. — Tu pleures bien cest Amour en ces eaux, Et si ne plaings le mien, qui pour se. ayser, Se. pert du tou.t en ces deux miens ruysseaulx. M A U RICE SCiPprE, Delà, 335. — Le propre jour qu’altendois le baiser, Me consoler avec luy et’Walser. BoucHET, Epistres familieres Traverseur, 2. — Plus a son ayse, et plus se veult ayser. CIL Fo N.TAI NE, la Fontaine d’amour, Epistres, 6, — Nous gaignons et nous faisons perte, Nous nous aisons et. malaisons. Baïf, L. (V, 111). — Vaincre ce Sexe est une erande gloire, Partant qui veut s’en servir, s’en amer, Par un grand soin la doit aprivoiser. Vauquelin de la Fresnaye, Satyres jrançoises, L. 111, à M.. de Choisy. Aisgué. Mélangé d’eau. — En. ba.nquetard, vin aisgué separoient l’eau. Rabelais] I, 24..Aisi. Aisé. — En leur faulse heresie Que à corri-ger n’est une chose aisie. GRIN CORE, le Blazon des Heretiquee (I, 33/). Aisir. Rendre heureux. — Or, pour aisir le Monde a bon loisir, 11 fault choisir fundement et saisir Sans ce blaisyr sur quoy bien le funder. lies, II, 46. S’aistr. ttre heureux, jouir. — La toyson et Mddée saisit, Laquelle peu de scion. amour se aisit, Car peu de temps après ia cléchasse. Ane. Poés. franc., X, 239. Meer, Aisierette, Aislete, v. Ailer, Aile-rette, Aileite. Aisnage. Aillesse. — Et ne te repent point, pour droict de ton aisnage, D’avoir desja choisi la constance en partaige. LA BoETLEe Sonnet 9. Aisné. Plus aisné, Lautre darne a.pres, laquelle ha si riche atour sur le chef, et est plus aisnee, cest madame Astioche, ta sœur germaine, LEMAIRE EIE BELGES], Ritter., 1, 41. — Eneas pa.r le commandement de Paris et Deïphobus, conlinc-i ie plus aisné de tous, opina. IP., ib., Il, 7. — Le plus alsné des edams se maria Ie premier. SETSSEL, trad. de THucvDIDEs VI’10 POO Vi9). — Ce fut le fllz du seigneur de Bussy Le plus aisné. Mic.REL D’AMBOISE, tes Cent E pigranaineS I, 11-12, — Ils ne sceurent. s.i secretternent faire qu’u.ne nuict que Ysabeau sle.n alloit là où cou.choit La.urens, le plus aisné de ses freres ne s’en apperceust. MAçori, tra.d. de BOCCACE, Décaméron, IV, 5. — Hieron… luy succeda au royaume, comme le plus aisné de ses freres. AiiiTOT7 trad. de DiODORE, Xl, 14. — ArLobazanes disoit le Roiaume à luy appartenir comme a.0 plus aisné de tous les enfans de son peree SALIAT, tra.d. d’IIirtonoTE„ VII, 2. — Iphigenie la fille plus aisnee d’elle et d’Agamemnon. JAN DE LA LANDE, tra.d. DICTYS De. CRÊTE, L. 1, 17 ro. — Desqueis Brunehaut se saisit faisant contenance de vouloir declarer Roy Sigisbert le plus aisné. FAUCIIET, Antiquitez, V, 5. —Pepin Roy d’Italie, qui fut fils Charlemaigne, plus aisné que Louis. In., ib., Ville — La plus aisnée des deux commença de dire. E. Pasquier, Recherches, VI, 18.

Aisnnesse, Aînesse. Il estoit filz et portant laisnéesse D’un. chevalier venu de Ia noblesse De Luzignen. Bo uCHET, Epistres landlieres du. Traverseur, — Ayant choisi la lignee Levy Four luy donner Ie droit d’aineesse par cles.sus les autres : Bon iN, Nepublique, , 2. — Le droit d’ainees8e. peut conserver Arisiocra.tique. Id. ! ib. (Avec diérèse. de —… Comme il clisoit pourveu que. mesprisee Ne. soit des lioys nesse laissee. VAuQuELipir DE LA. FHESNAY E, Pour la Monarchie de ce. Royaume. Aissade. Béche, — Ceste ci ifaçon (l’arroser] est la façon d.’Avignon, où l’on jardine avec. la. pointe de la grande et large aissade et ceste-là, de Nismes, où le Jardinier n.’a que l’aissade petite et estroite, que toute il emploie en ouvrant. O. DE SERRES, Theatre d’Agric., VI, 3. Aisse. Ais, planche. — Et estoit icelle muraille… de fortes tables et esses. Rabelais ! Sei0tnachie (111, 397). — Mes deux sœurs_ avoien MiS dedans ce beau Sixiesrrie, comme en presses (cari estoit couvert de grosses aisses, el. ferré à. gIaz) leurs guirnples, manchons, et collerettes. Id., T’vr, 52. — Quatre belles petites ; clisses d’un tramchouoir de vergne. Id., IV, 63. — Leurs lits, ce sont petits mechans ireteaus sur lesquels ils jeter’t de, s esses, selon la. longur et la_rgeur du lit ; là des-Ils une. paillasse, un materas. Mo DiTACGNE, Journ. te Voyage, p. 324. — La. revesch.e„ dont reschafaut estoit couvert, mesines les aisses d’iceluy, le)ave de la maison et toutes attires choses arroude son sang, furent incontinent, une partie)ruslez, une partie lavez.. Brantôme, des Dames,)art. 1, ia Reyne Escosse (VI1, 439). — Et d’au ! ami qu’il se trouiirra une chatonnière à la porte… tdvisarent de la boucher avec une. aisse.. I"D„ ib.,)a.rt. (IX, 549). Atsseau. Essieu. — fais quenoilles et liteaux, Allumettes, roues et aysseaux. Anc. Poés_ `ret.reç., I, 75. — De costé et. d’autre des limonniers 1 y avoit de grands rasoirs de trois paulmes ong, qui estoient ancrez dedans les limons, et tvoient le trenchant tourné vers l’endroit mesme Ille regardoit le front du chariot et aux deux)ou ts des aixeaux y en avoit deux autres. A mvoT, lad.. de DIODORE., XVII, 12, — Pelops suborna chartier d.’Œnomaus, à. cei qu’il mit à son lariot des alsseaux faciles à rompre. M. DE LA FlORTE5 Epithetes, 312 vo. — Comme le cha_riot de’espousée sortoit de la porte, —un aisseau se rom-pit. FAUCHET,. Antiquitez, IV„ 5. Axe. — lign.e qui passe de l’un pole à l’autre rar le c, entre de la terre, est nomme Aixeaul du inonde. THEVET, COSMOgr.., IlX, 15. Aisselle. Planch.e. — Un buscher je dressay Lie petites aisselles Esparses çà et là, demeurant de riasselles. R. GA.RMER ! Cornelie, 843. — 0 qu’il vaudroit bien mieux avec sa. pastourelle> Dans un buron couvert de bardeaux et d’aisselle, Pasteur aupres des bois ne vivre que de fruits> Quiestre en grande maison accompalgné d’ennuis ! VA lu QUELIT’i DE LA FRESNAY, E„ Satyres jrançoiscs, L. IV, à Hierome Vauquelin. Aissessanner, Asersiewener. Aleseul. Essieu. — Il le mena au lieu hault rengé Estoit ce cha.r, par Vulcan-its forgé:D’or fut l’esseul ; d’or luysoient tout autour Les deux lyinons. MA Rot, Liv. I I de la Meiamorph.— Loing d’un costé gist le mors tombé seul; .De l’autre gist hors des’riions Paysseul. ib, — Pour lier… laixeul de la charrette, rompu par trop grand faix. Du FAu., Propos Rustiques, ch. 5. — Chariots… à_ longs aisseuts, pour si tost verser,. D E VI EY : T E ILLE e trad. de la Cyropedie, VI, , 1. — Il mit aussy à cha_cun bout de l’aisseul une faulx de la longueur de deux coudées. Id., ib. — VOS chariots, sans esseuils et „sans roues, Demeure-roient versés parmi les boues. J. PASSERAI’, Poes., 1, 126. — Ayant eaccoustré tort char (car l’esseul d’iceltry est rorripu et l’une des roues froissee). P. BEETLN ! trad. de LuctEN, Devis. des Dieux, 25. — Prenez les, et passez dans le pertuis de la roue où. pa.sse ressueil de. la charrette• BouCRET, 270 &Tee (Ill, 192), — Morité sur un cita.riot d’yvoire (,.. garny de faux au bout. des esseuls comme lors on usoit). FA.ucuRT, _eintiquitez, V, 18..Axe. — Un esseul d’argent les joint [deux cercleS] D’un gon double en double point." Baïf, Poeines, I, III {11, 134). Pôle, — Passa.ns la Ceinture ardente, et le cap de Boriasperanza… oultre FiEquinoctials et perdens la. veue et g-uyde de raisseuil Septentrional. Rabelais ! IV„ L’aisseuil Septentrional, pole Arctique. Id., Hr iefve Deciaration (III, 197). — Sur ce double pilier l’aisseul du ciel luisant Se tourne et pour cela Pole on le va disant. DortAT, Vision de la Reine inere (p. 20). — L’étoile rejetee Se pousse vers le Nort, là où le tournernent, Corne étant pres l’esseuil, se fait plus lente.rnent. Baïf, Premier des Meieores, 24. — Un lieu se treuve hors le COUFS de l’annee, Loing de la voye au chariot luisant, Là ou Atlas tient l’epaule inclinee Dessouhs l’esseul aux etoiles duisant. il Ll BELLAY, PrOSphoneMatigtie. — La, ou Aila.s le porte-ciel soustient L’ardent esseul, sur lequel va roulant Des _-tstres eters le chariot branlant. Id., Eneide, IV — (Dans ces deux exemples, Du Bellay traduit un passage de Encide, IV, 481-482, où signi fie ciel. Cependant, le second exemple montre bien que le sens premier, essieu., est encore présent à son esprit.) Aissiileir, Disperser. — [C’est l’Argent qui parle.] Qui est presque incroyable, Comment je suis par l’esprit variable De gens traité, qui inaintenant me cachent, Et autrefois trop ta bride me laschent, L’un qui m’amasse, et l’autre qui m’aissille, L’un qsui me donne et l’autre qui me pille. RoriisARri, Fragment du Plutus (VI, 288). Aistre. Demeure. — lieu dit proprins et de l’aistre _Ne sçaroye la moitié conter. Anc_ Poés. franç., V, 6. — que Suisses, nation très austère, S’est efforcé mettre Françoys au taire, Taschant destibuire leur noble et riche aitre. fb, , III, 2412. — Cf. Estre 2. Il est bien probable que aistre ici n’est. qu’une graphie du mot. estre. 2> et n’a aucun rapport avec atrium. Aivé, Mélangé d’eau. — Ne vendez point vin aivé pour vin pur. if. BOUCHET, Episires morales du Trayerseur, Aixe. Axe. — De l’un desquels [points] ils imaginent une ligne tiree à l’autre, qu’ils appellent et ces poincts so.nt nommez Pelles. Tu E-y v.T, Costrlogr., 1, 2. Aixeau, v. A isseau. AixeDe. Aisselle. — El que lori le teinst par dessouhz aixelles, pource qu’il tomrn.enceon desja fon à trembler sur ses pieds. AM Y OT, Démosthène, 29. Sous- — Aux affaires qui se font soubs l’aixelle, c’est à dire à cachette, a.ux ministeres de sales et secrettes voluptez, il ne cherch.era point d’excuse. Id., Co/muent on pourra discerner le flat-teur d’avec liamy, 23.

Aixeul, v. Aisseul.

Aixieu. Rouleau tournant comme un essleu.— Apres avoir establi ses 10 ix, ii les authorisa toutes pour l'espa.ce de cent ans, et furent escriptes sur des aixieux ou rouleaux de bois, qui se tour.noyer" t dedans des tableaux plus longs que larges. Arceo-T, Solon, 25,. — Un charron ne mettra pas si volontiers la main à faire une charrue ou un chariot, qu'il fera les aixieux sur lesquels il sçaura que Solon devra engraver ses loix. ID-, Qu'il Mid qu' un philosophe converse avec les princes, 4. Axe. — Nicetas Syracuslen s'advisa de maintenir que &estait la terre qui se .mouvoit, par le cercle oblique du Zodiaque tournant à l'entour de. son aixieu. MONTAIC_NE, II, 12ii I, 334). Pôle. — Les nations qui sont plus pros de J'essieu Meridional, à cause de la briefve et courte hauteur du Ciel, parien.1 et chantent clair et peste. Boucla i T, 35e Seree (V, 90.. Essis. Essieux_ (Ce pluriel est un reste de la forme primitive aissil.) — Le liet et throne... es= luit assis sur deux essis que quatre roues Persiermes tournoient... Et entre lesdictz deus essis avoit un g polie rond et mobile. SEYSSEL7 trad. de IhoponE, 1, 11. Atz. — Je te laissera y en gage ce mien manteau de l'est d'un fin duvaiz de Flandres, voire de trois Riz, encor y en a il en nostre parroisse qui le tiennent de quatre aiz, LE MAçoiii, trait de BoccAcE, Décarnéron, VIII, 2. amber. Franchir. — Il mit sus kson propre vice la faulte qu'il avoit faite de n'avoir agembé ce ! pas. BEROALDS uEVERVILLIF" Voyage des Princes fort tuez, p. 777. Empiéter. — Ne se contentant ny voulant se borner de son grand et très ample royaume, et si estendu (duquel estoit la totalle ambition du roy son père, sans attenter ny vouloir ajamber sur un autre), voulut avoir ceIu.y des deux Males. BRADITifimE, Cap. franç., le ro Charles 1111 (11, 285), Ajante. — La volonté pro de de l'ajance ou habitude. LE CARON, 1 Glaire, 32, clans Vaganay, Deux mille mots. Ajax, rimant avec pas, irespas. — Sommesnous plus divins qu'_AchilIe. ny qu'Ajax, Qu'Alexandre ou Cesar, qui He se sceurent pas Defendre du trespas ? RorisARDI Hymne de la Mort (IV, 366). — Encores nous oyons les furies d'Ajax... Et du chaste Hippolyt l'execrable trespas. Baïf, Posselems, L. V (IV, 444). encer, y, Agencer. Ajoindre, v. Adjoindre. Ajolir (81 Se parer.. — Advis m'est qu'elle fait son lit, Et puis de rechef s'ajolyt Et se vet d'une robbe double. ..fine. Pois. franç., III, 173. — Ma maistresse se acoynte... se ajolit..... se aorne, je pence qu'elle va dehors a quelque grant fente au lourdhuy. PALSGRAVE, Esclare., p. 623. Ajopé, Habillé. — Elle avoit prins une chemise blanche, une gorgerette, un garde-robe... ainsi ajopee et bien lavee, elle se mit environ son beurre. BEROALDE DE VERVILLE, Moyen de parBenediaion (I, 211). Ajournement, Ajourner, &juger, y. Adurn mien t, Adjourner, Adiuger_ jonction. Adjonction, addition. — Le recit de vostre voyage et peregrination soroit une tres sortable et bien seante ajunction àce festin. Amyot, Hia. thiopf# L. V, 55 vo. Aj tirer, Adjurer. — Par Jupiter celest.e vous ajure... Cessez, amis, cessez, je vous

?Fi.LETIER DU MANS, Lïv. II de l'Odycsée 41, 33).. — rfe vous supplie et vous ajure, Par vostre douce courtoisie. Baïf, le Brape, II, 5. • Par nostre amitié je t'a jureMe faire voir dedans ce bois Ce poudrait promis tant de fois. VAUQUEMN DE LA FRESNA Y E, Minées et Pastorales ! I 5 7. Akengiz. — Plus sont ordonnez audit paît :. trente mille hommes de cheval, servans sans gaies, francs de subsides, comme les Akengiz de Grece.

COS gr., VII, 1 0. Akonoétre. Connaître. — Mès puis d'un puis d'autre fera Jupitêr, chévrenourri Poureoz uméins mortéls ne se Nt akonoêtre sa pansé. Baïf, les Bezognes d'EzroBE 342). Al antre, Aiabre. — Chyrnére amère, megerin candalabri., rpie a.ustere, theziphonic alabre. Arc. P .. franç., XIII, 389. Alacrité. Vivacité, légèreté [corporelle]. — La chasse aux bestes s'entreprend non par oisiveté et contempnement de labeur, mais pour acquérir une plus grande promptitude, agilité, alacrité el. force de corps. LiËBAUTI Maison rustique, VII, 21, dansDelhoufle, Notes lexicologiques. Ardeur, vivacité. — Alors par si grande alacrité de courage ils ne nous assaudront. D'AmBoi.sE, Guidon des gens de guerre, p. 26 (G,, Compl,). Allégresse. — Si... elles [les âmes] se voyent estre appellôes de Dieu avec une doulceur paternelle ; lors d'une alacrité et franchise (Id. cœur, elles suivront où les vouldi'a mener. C,d4Lviri, Instit., XI V, p. 710. — Alexandre recela l'offre par grand liesse et alarrité. BUDÉ., Mail. du Prince, édit. J, Foucher, f :pistre. Alaicter 1. Téter. V. Allaicter. Alaicter 2. Allécher. V. Alecter. Alaigrement. Légèrement. — Selon qu'ils [les esprits] se sont plus ou moins esbignez de leur spiritualité, on les incorpore plus ou moins aiaigrement ou lourdement. MONT, IGNF., II, 12 CH, 297). Alaigresse, v. Allegresse. AJaigreté. Agilité. — Ilz pensent entre une tresgrande folie destre nonchalant de lhonneur de sa beaulté, Pmpirer et deteriorer sa force, tourner en paresse son alegreté et promptitude. .1. LE BLOND, tract, de TH. litioaus, l'Isle d'Utopie, L. II, 66 ro. — Alaigresse ou Aleigreié. M. DE LA PORTE, Epithetes. AIaigrir, v. A Ilairte, v. A Verte. Alaiteux. Qui donne du lait [aux chèvres] ( ?). — Le triol é Citise, alaiteux, nourricier, De ses voisins feuilleus est un bourreau meurtrier. .1. D U CHE1NE, Grand Miroir du Monde, L. IV, p, 145. Alambique (adj,).Provena.nt de la distillation. — Vapeur, Exhalee, fumeuse, humide... alambique. M. DE LA PORTE, Epitheies. Alambiquer. D istiiier, Fig.) 0 toi qui es de moy la quinte essence., De qui l'humeur sur la mienne a puissance, Ou de tes yeux serene mes douleurs, Ou bien les miens alarnbique en fontaine, Pour estoufer mon amour et ma peine Dans le ruisseau qui naistra de mes pleurs. RoNsARD, Amours de Cassandre tie 90), — Mes fines., soupirez et lamentez sons cesse, Alanibiquez en pleurs vostre belle jeunesse. R. Garnier, les Juisves, 2020. — Pour un habile homme-, vous estes fort empesché… et pensez, que je crois, avoir desja descoulé et Marnbiqué ventre influence céleste dans la cervelle de tous ceux qui vous escoutent. CHOLIÈRES, 8e Ap. Disnee, p. 292. — Pour le tiers estai, comm à ces conseilz, eschevins ou autres députez des villes qui venoient parler à luy, et s’excuser de quelques fautes et dire leurs raisons, il falloit bien quelles fussent péremptoires et très bien alla.mbicquées, s’il ne parloit bien à eux et les ravaudoit et rendoit qui réaux comm’H falloit. BRANVY.M11> Cap. franc., le connestable Anne de Montmorency (III, 303). _Amoureux Jupiter, que ne viens tu ça bas Jouyr dune bea.uté sur les autres aymable ? „. C’est ores que tu dois, en amour vif et pront, Te mettre encore un coup les armes sur le front, Cacher ta deité dessous un blanc plumage, Prendre le feint semblant d’u n Satyre sauvage., D’un serpent, d’un cocu, et te rependre encor, Alambiqué d’amour, en grosses gouttes d’or. liEcNIER, Impui$sance. Extraire, tirer. — La plus grande partie de ceux qui par cy devant nous avoient enseigné d’escrire Histoires, ala.mbiquérent de l’ancienneté tout ce qu’il leur avoit plû, pour puis le communiquer au peuple. E. Pasquier> Recherches, I, Préa.mhuie. — Ceste proposition a tant d’exemples particuliers, que je ne doutera y jamais d’abmhiquer de toutes cos partieularitez une proposition universelle. Lettres, V, 9. — Et pour le regard de la polict.._ honorons grandement Pragmatique Sanction, que nous avons alambiquée des Goncils de Constance et de Baste, Id.> ReChefiehe.s", III, 33. — Cette proposition semble entre d in tout necessaire, si de plusieurs particu’alitez nous aiambiquons un universel, que selon I ; diversité, des conquestes el. rernu_emens de nouveaux inenages, les Laugues reçoivent corruption plus ou moins selon la longueur du temps que les conquereurs demeurent en possession du pays par eux conquis. In., ib., VIII, 1. — Voilà_ l’observation generale que j’av allambiquée de cette histoire. Id., Lettres, XVII, 3. —Tels escroc. quk-mrs el. escorni fleurs sont grandement à filasmer d’aller ainsi allambiquer et tirer toute la substance de ces pauvres diablesses martellées et encapriciées, en.ANTèmE, des Dames, part. H (IX, 10). Épuiser, vider. — Et tout ainsi qu’art voit s’évaporer Mercure Au feu d’un Alchimiste, et s’envoler en rien : Ainsi dedans le Cid mon corps qui n’est plus mien, Alembiqué d’Amour, s’en•vole de nature. RO ri SA R.D Eurginedon et Calliree (I, 230-231). — Venant à habiter avec un jeune homme, elles, „ l’allambyquent et succeut tant qu’il a de substance ou de suc, dans le corps. Brantôme, des Darnes, part.. II (IX, 683). Sialambiquer le cerveau, l’esprit, les esprits, Se fatiguer l’esprit, épuiser son intelligence. Jamais je ne me suis alambiqué le cerveau à lire en Homard, Baïf, et autres qui composent à leur mode, et, moy à la mienne. LARtvEY, le Laquais, Il, 2. — Telles persannes… commencent à s’alernhiquer le cerveau, pour trouver des inventions et raisons au contraire. FT1.A.Nçors D’AmrlimsE, Dialogues et Devisdes Damoiselles, I, 12S ro. — Il faut mt_smes que tu Valembicques piteusement le cerveau, pour trouver de quelle punition j’entends que le magistrat doive punir les heretiques. DE NIA.RMX, Corresp. et Melanges p. 470. — C’est grand’folie de s’alarnbiquer le cerveau sur les livres, veu qu’à si bon marché on se faitrestimer bon Authour. E. PAsQuTE.a, Lettres, X, 7 : — Platon s’estoit birtn alambiqué le cerveau, peu• ver des moyens de fonder tellement sa RepuNique, qu’elle fut permanente et perdurable. Du N’Ain, Constance et Consolation, L. I. — Il V a a.ujourd’huy une quint’es-sence d’hoMmes, qui pour ne pouvoir produire aucuns fruits de leur creu, s’alarnbiquent les cerveaux à regrater sur les œuvres au t ruy E. PAS ir2 "u i Ell., Recherches, XIX, 6. — Que l’on s’alambicque l’esprit tant que l’on vouldra pour en rechercher d’aultres causes. o sPlTAL> Re f or mai. de la J ustice, 1Ve partie (IV, 266). — Je fais grande conscience d’alambiquer mon esprit en telle espece d’escrire pour leur coinplaire. E. Pasquier> LeilreS, XI, 6. — Le traducteur… s’alambique tous les esprits à suivre h la trace les pas de l’Autheur qu’il translate. 1D, , ih., II, 6. S’alambiquer. S’écouler, se distiller. — Le cœur fait au cerveau ceste humeur exhaler, Et le cerveau la fait par les yeux devaller, Mais le mal par les yeux ne eallam.bique pas. Du 13ELLAY, gre$, 52. — Avec mainte larme roulante Qui s’alarnbiquoit par mes yeux, kJ %y mouillé Par. deUr violante Du feu d’Amour victorieux. P. DE : BRACH, Amours di Aymee, L IIt Ode 4. — Combien que mes souspirs me brusien.t à toute heure, Et mon f.eii s’a/iambique en arnere liqueur, Vous dites toutesfois que je suis un moqueur, Qui si non qu’en papier ne sous.pire et ne pleure. Fens E Fi l 4%es_, IL 13, S’exhaler, s’en aller — Car sans honneur la Muse consommée De long travail s’alambique erl fume. RoNSARDI. Bocage Royal OH, 237). Alambiqueur. Celui qui distille. —4-. : omme un Alambiqueur tire des mineraux L’esprit, la quintessence et. vertu des tneta.ux. VAUQUELIN DE 1-A FRESNAY E., Art Poétique, HL Alampers. Sorte de pèche. A autre usage ne sont non plus propres les Presses, Pavies, Mirecotons, Mampers, Groignons, Peche-noix, Peche-noire et semblables fruits à noiau, estan tous de inesme parentage avec, ks susnommés, O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., Vle 26. Alanarquin. — C’est la vertu de l’arbre Ala.tiarquin, et. d’autres herbes qu’on y plante, lesquelles corrompent et destruisent la nature du rente. THEVET> CoSillOgr„ Xs 17. Aiangourer (si). Tomber dans la tan fera. — L cet object m’enamoure, Je ne sçay s’il est. vivant.’Tout mon esprit s’alangoure Du regard qu’il va mouvant. L Chnow, Poesies, le n’el des Grimes, 46 ro.. Alangottre›. Tombé cian.5 la langueur. — Et quoy qu’il [Ce.phalei soit alla.ngoré De voir sa femme morte et palle, Si suit-il cae qui égale Les roses d’un front coloré. RorisAE.D, Odes, III, 7e Chetif, alangouré, Sans aune demouré. BAir Amours de Meline, L. I I (I, 74). _ lin regard triste, une blesme pà.Ieur… Un parier froid et. fort. ma) assuré Montrent assés du pauvre adoulouré L’aine d’amour alangourée. TAIIUnEAu, Poes. Contr’aPtour (I1, 230). — Ou s’elle va chantant. dans un bois solitaire Les regrets que je fav pour die alangouré, Je vo y pour les ouïr les oysiiions se taire. Baïf, Amour de Francine, L. IV (I„ 2.51). — Amoureux au Aimant. Passionné… langoureux ou alangouré. M. DE LA PORTEi 1.,’"pithetes. — Le peuple allangouré, sans courage, sans force, Descharné se trainoit, n’ayant rien que l’escorce Qui lu y couvroit les os. ri.GARNIER, les Juif est 711, — Que si sa longue peine en pesanteur assomme Son aine allengouree, inaccessible au somme. Id., Braclamante, 341.. Povre pasteur alangouré, Il soupiroit a gorge pleine. Vauquelin de la Fresnaye, !dillies et Pastorales, I, 22.

Alangourir. Faire tomber dans la langueur, épuiser. Ce seroit..., mettre le vieillard à. son aise. pour alangourir la ieune. pu.celle. Cuomè RE SI 7e _Matinée, p. 265. Les trop grandes veilles nous amaigrissent, elles alangourissent nos forces. Id., lre Ap. Disnée, p. 42. Les diables.. vondroient tousjours attacher les hommes és choses basses., . troubler les esprits. alla.ngourir les corps. LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII, 3. Cornm.e je luy rernonstrasse un pur, . qu'au lieu de guerir ses rn.alades, c'estoit les allengourir [l'emploi de la saignée], il me respormlit, que plus on tiroit de Peau croupie d'un puits, plus il en revenoit di. bonne. E. PASQUlERt Leures, XIX, 16. S'atangoarir. Tomber dans Ia langueur, s'affaiblir. Les armees du peuple Septentrional .s'a.foiblissent et alengorissent, tant pIus elles tirent a.0 pays Meridional. BOD I Nt Republique, V, L lies Septentrionaux._ Waffoiblissent et a/augourissent au vent du SU. CH AliRON, Sagesse, I, 42. Alangouri. Tombé dans la langueur, affaibli, épuisé. [Pharnuchesi rrndit sang par la bottelle, et en fin de.vint son corps tout alangory. SALIAT, trad. d'IIRoDoTF :, VII, 88, Je ne nui ! sçaurois asse.z revanger de l'honneste obligation que j'ay en vous, prenant la. peine à. e.xciter par 1, :ros vers un cerveau alengoury. E. Pasquier., LettreS, 3. Leurs compagnons les plus foibles et alangouris, voire qui tendoient au-x derniers abba-ys de la mo_rt. Gnon hiss, lee Matinée, 1" 22. Ils se representeront... fes petits enfants mourir à la marn ruelle de leurs meres allangouries. Men., Harangue de M. d'A ubray, p. 199. Il est impossible que puissions longuement durer ainsy, estant desjà, si abattus alo.ngouris de longue maladie que les souspilis qu.c. nous tirons ne sont plus que les sa.nglots de la mort. ib., p. 242. Ce sont les mira.c/es que vous faites de rajeunir les vieux, renforcer les alangouris ; voire de faire revivre les morts. E. PA SielERI Lettres, XV, 11. Vos pauvres subjects alangouris des longues guerres. Id., ib., XVI., 7. A.yant pris la main de ce pauvre Gentil-homme allengoury, soudain qu'il eut entendu crue c'estoit la Comtesse, les esprits commencerent luy revenir, JJ).> Recherches, Vil, Ces pauvres troupes qui suivent aujourd'huy Nostre Seigneur ne furent secourues de qu'apres qu'elles furent tout. &kmgouries cle faim. St FRÀ çois D E SALES, Sermons recueillis, 61 (X, 30 :”. La. divine Espouse va. toute esploree et alangourie d'a.mour, dequoy elle ne treuve pas si tost le Bienoymé qu'elle cherche. ln., A Pre0 Lir de Dieu, il, 16. La charité est quelquefois... alangourie et abba tue dans le cœur. Id., ib.., IV, 2. Paresseux, L'un fut trop vaillant en courage, Et l'autre est trop alangoury. REGr2, ;1ER, Aiangourissement. Action de tomber en langueur. Qui peut conserver la douceur emml. les douleurs et alangourissemens, et la paix entre I.es tracas et multiplicité cies affaires, il est presque pa.rfait• FRANçors DE SALES, Lettres, 1223. Alangué. Pourvu d'une la.ngue. C.ar la. cornmere est fort en bouche, Et (l'ailleurs une fine mouche, Et alanguée en perroquet. FaJorares des Roule Bontemps, p. 106, Alanguir. Affaiblir% On alanguit le desir de la. compagnie en luy don.nant quelque liberté. MoNTALGNE, Hl,. 5 {HI, 37.3• Es na.tions où les loix de la bienseance sont plus rares et lasch.es, les loix primitives de la raison ccimmune sont mieux observees : l'innumerable multitude de tant de devoirs, suffoqua.nt nostre SOing, l'allanguissent et dissipent. lo., ib. OH, 3'7 ;5). S'alanguir. S'affaiblir. Il sent de Paltera.tion, mais il la laisse passer : tient que c'est un a.ppetit qui s'alanguit alseem.ent de soy-mesme. liploN-TAIGNE, III, 13 (.11 V, 232) . Alangui. Affaibli. C'est pitié (Vestige allanguy et affoibly. Montaigne, uv. MO). Quand yordorme qu>on e.hange d'appresi quelque viande, mes gens sçavent que c'est à dirc... que mon appetit est allanguy, et que je n'y toucheray point. Id., ib. (IV, 261), Alanguissement. Affaiblissement, langueur, Touchant les alanguissemens qui precedent ordinairement l'hydropisie, et qui rendent la personne Ectique. DI : PurfrET, trad. de 1-)LrisF., XXXII, 10 (G., Compl.). Puis ont suivi des desfianees, allanguissemens, a.bbaissemens ou defaillances de coeur. St FRANçors DE SAL E S5 Lettres, 190.. Les ames lesquelles, sorties de re,stat du peché, ont encor ces affections et allanguissernens, ressemblent a mon aerris aux filles qui ont les pasles couleurs. Id., Vie &VOICI I, 7. Ala.nter, Alantiri -v. Alefeter, Alentir. Alargir (s1). S'élargir. Cele pleine, jusques à Trante, cornrnance de s'alargir un peu, I'vloy,TA1{. ;NE. Journ. de Voyage, p. 148. Alarme, Appel aux armes.- pour donner l'assault general, reit sonner une alarme par tonte.s les trompette.s de son ost. M'il' 075 trad. de DionoRE, XIII, 20. Qua.nd ces deux arrnees furent pres l'une de l'autre, environ d'un quart de lieue, les Grecs chantans alarme, it leur maniere a..ccoustumee, marcherent le polit pas. Id., ib., XIV, 16. Lon fait une procession, devant laquelle marche une trompette qui va son-nant à la.rme. I „ Aristide, 21, N'attendons point que le jour (iu comba.t soit venu : car c'est hien lard quand les trompettes auront sonné à l'arme, et qu'on chocque, de dire alors, Appointons. CALviN, SerreL sur le liv.. de Job, 150 (XXXV, 394). Combat. [Les guerroyons] me auront... pour Architriclin loyal refraischissant à mon petit povoir leur retour des alarmes. Rabelais, ln, Prologue. Pendant que la jeunesse. artimon aux alarmes Et mon bras et mon sang altéré de l'hon-neur, Belleau, _Pennies Inventions, Epitapkes 170). Sur l'une bataille Mars estinceloit dedans ses armes, Sur l'autre rayoit Palla.s, tous de.ux 1PS poussants aux alarmes. Baïf, Pigeenes, L. (II, 67). (Prononciation+) »rine, Héréticques, Qui jour et nuyet contre nous fort alermes. Anc. Poés. franç., X, 7. (Masc.) Car ces piteux alarmes nous ta dront en brief, LEMADIE DE BELGES, la Couronne Illargaritique (IV, 38). - fist an carnp François ung .aspre et chault alarme. Lo Ali SE 1.1.171TE U Ri Hist. de Bayart, ch. 25. Et quand orrez tes miens presens alarmes, Ayez, hou cueur, et contenez vos larmes. Marot, Epistres, 13. Ce jeune Chevalier en tous nouvfaux allarmes Amoureux de l'honneur. BELLEAti, Petites Inventions, Cartels (I, 152). Il fait bon voir dehors toute IR ville en armes Crier : le Pape est fait, donner de faulx alarmes. I..)tr BE LLAT, Regrels, 81. La mas jesté de Dieu en se faisant sentir, leur dresse nouveaux alarmes. CALviris Instit., I, in, 2, Alar-Ceste diction est prinse tant au masc. que Fém. genre. M. DE T., 4, PORTE, Epitheies. Craignant quelque allarme nouveau. Belleau, Anwurs des Pierres precieuses, l’Emeraude i(11, 213). Tant que durant la. gu.erre aux perilleux alarmes, 3.4éprisant hozards j’ay fait mettier des armes, Baïf, Passefeens, I fi V,. 208). Et vos yeux, si cruels aux amoureux allarmes Espandront par contrainte un grand fleuve de larmes. DESPORTES, Elegies, I, 12.Par le recit de Tries fas• choux allarmes. Id., ib„ t, Que le peuple par chauds alarmes N’culeuve le repos des armes. BAU., imes, (V, 31). Les habitons esnieus d’un faux alarme et assa.0 t, courent à la muraille. FAucilET, Art.tiquitez, II, 20. —Ceux qui faisoient la sentinelle a-iiiTec.. rnoy, sentirent bien, une nuict qu’on nous bailla. un fau-x alarme, que j’estipis des plus timides. GIMLL. BOUCHET, 25e Seree (IV, 122)1, Du Gast… donne un fa.ux. allarme. E. PASOMER, Lettres, XIII, 10. Toy Daphnis ppaisant ces douloureux ala_rmes Piore ainsi ton I sis san.s souspirs et sans larmes. BERTAUT, Dise. aur la ene)ei de Lysis, p. 148. Aiarraeux. Qui appelle aux armes. Clairons esclaftons, alarmeuses trompettes, Canons dernolisseurs, homicides scopettes. Du BÂRTAS. 2° Seinaine, 3e Jour, la Liv. Alaschir. itelà_cher. Telles eaux leur donnent [aux bœufs] trenchees et en suite, tel°. les alaschit. O. D E 1 :  ; RR E 5, Théâtre d’A gric., IV, 9. S’alaschir. Se relâcher, Son cuir s’allaschit à l’eau. D H PINET, trad. de PLINE, VIII, 25 (G.). Alaschi. _Relâché. La Sauge est singuliere aux femmes enceintes en la. mangeant, si Ieur matrice coule, ou qu’elle soit alaschie.. M. DE L.A. Po fun :, EpithetEs, 369 re. Affaibli, Ge_ qu’ils [les lions] peuvent. a-valler sans mascher, ils Pavanent ; et s’ils s’en sentent liestorna.ch empesché. avec leurs griffes qu’ils se mettent dans la. gueule, ils tirent ce qui est de trop, de peur de se trouver pesons ou allasehis, si d’aventure il falloit gaigner au pied. Di_ ; PiN ET, trad. de PLPig, VIII, 16 (G.). Materne, Sorte d’arbrisseau. Ce bestiaii… ayme fort les petits arbres et lieux couverts de buissons, c, omme sont boschets et alaternes. CO-TEREAU, trad. de COLURELLE„ VII, 6. Alazonido (étligrà, e, vantard, fanfaron ; le inot alazonide est forgé par jeu). Quand nous voulons dire, C’est un vanteur, nous usons de CeS MCI „ C’est monsieur Alcizonide. H EST] E N E Dial. du Lang. franç. ital.., 11, 209. Albacore. Un nombre infiny de poissons : entre autres les Manatis„ Albacores, Marsouyns. TIIEVET.r CoMegr.„ 11„ 16. De_s alba.cores„ qui. surpassent en grandeur le Marsouyn. Id., ib., V, 12> Ceste mer nourrit aussi un autre poisson, de la grandeur et grosseur d’un moyen Albariore, ou Carpe, Id.., ib.., X, 10. En ceste mesme mer se trouve un autre genre de poisson, bea.ucoup plu.s grand Tac" Ie Ma.rsouin, qui est appellé de ceux du pais Albacure. In., ib., XXII, 10. Aibanois. Chapeau. d’Albanais. V. Chapea.H. Albaran. Et aussi y avoit pendues des racim-4s de feuille piasure, bois sanguin, oignons, albarans> NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, Nouv. 51 Albardier, Albastre. lebasire {ancienne forme). Elle est le riche vaisseau plus blanc et plus poly que allebastre. LENII/IRE DE BELGES,. la CŒtrOnne Marearigiete (IV, 86). Et dort la. petite foila_stre, Cla chienne de la reine Eleonor) Dessus la gorge d’alIebastre De sa dame. Marot, Epigr., i2O. Et de ses bras d’alebastre polis A couronné le col plus blanc que De son berger. FoncADEL, Œuv. poet., p. 34. Ceste Phenix de ! a doree plume Forme sans art sur son col d’alebastre Un beau collier, V_AsQu]N PirliouuL, trad. de PeTRARQUE, Li 1, Sonnet 1 l’iplurs d’Alebastre„ et le tect d’Or y vis. Id., ib, , L. Il, chant 3. Alabastre (forme. latinisée), Au rnillieu de la basse court estoit une fontaine magnifique de bel..Ailabastre, RAFIELms., I, 55. Le souhasternent d’icelle estoit de trespur et treslimpicle alabastre. In., V, 42. Une fontaine de fin Alabastre. V, 43. Lin petit Alaba.stre vert, 1..7n petit Cylinclrin bouton Je veis bea.nt, et entr’ouvert Aux pleurs de la femme à Thiton. PorîTus DE’n'ARE>, Vers Liriques, les Ruses de son. Qu’il n’aille pas cercher la vefve Cleepastre, Ni les pleurs ruisselans sur son bel alabastre. DEAU5 COMplaiitteS, 2. Eit. cent vases polis, Estoffés d’alabastre et d’ouvrage embellis. In., Hymne de Marie Tiraqueau. Albastre (acijectir. Vôtre beau teint et couleur argentine, Vos longs cheveux orins, vos bla.nches mains, Vôtre parler, vos regars cloushumains Ne permettront que sous ce voile albatre Puissiez long tems contre les sens debatre. BuGNvoika, Erotaernes l’hidie ei Gelasine, Proterate, p. 7, D’un cygne bla.nc-aylé., qui de plumes alba.stres, Replante en ce gyron deux œurz pleins de deux astres. L. Disc. à Mile pantile_ Albastré. Semblable à ralbâtrti…. Peu. de Rouge, et beaucoup de couleur Albastrée, Au contraire. nous font la teinture Dorée. J. Du CHEsrly.., Grand Miroir du. Monde, L, V, p. 192. Albastrin. Semblable l’albâtre> — albastrin, sur qui est appuyé Le beau sejour des graces immortelles. Di..5 BELLAY, l’Olive, 15.Dc Gytheree est ta blanche poitrine, Où sont bossez deux montet-s albastrins. Baïf, Aere-ours de Meline, L. I (I, 23). Front alba.strin, tableau de gra.ce heureu-x. LE CÀ PoeSle3.E Bonn, 16. Bouquet compassé proprement… Par les doigtz albastrins de celle Qui toutes les Dames excelle. O. DE eili.GNY les Amours, Blason d’un bÉ.kitqufft, —Ce poil divin n’est tel que Ion Ce puisse dire D’or, ou d’ebene, encor que sur une a_lbastrine Blancheur, Pebene et l’or des cheveux on admire. JODELLE, A MO tel’S (I1, 27). Mancheur. Ivoirine, apparento, columbine… albastrine. ! VI. DE LA PORTÉ, Epilheles. Elle avoit le tein clair, claire et blanche la peau : Sur son front se —voutoit un atbastrin coupeau. YSE 114 E T t CE1w. poet., 68 Tu vas tes esbats choisir Dessus sa. gorgEJ albastrine. E. PASQU1EB, ta _Puce (II, ".)55), Colet, i) quiheureux seras Quant. tu VapprivoisE.11ras De ceste gorge albastrine. In., Jeux ire piart. (11, 833. —Vos espaules albastrines Despouillez, et vos bra.s blancs. iter Troade, 165. Degrafe ce. collet, oste ceste cordelle, Et decouvre bien tost ces tetons albastrins. P. DE CORNU, œu.v. poei., p, 105. Il ved.t. que devant luy maintenant je piaffe, Qu’en MOri 11101 albastrin l’Escarboucle s’agraire. P. MATTN LEU, a-sthi, II, p. 40. Sur son sein albastrin elle a deux globes d’or. Id.> ib., IV, p. 76. Elle montre à propos une gorge albastrine. VAuQuEi.rx DE LÀ FnEN \ r•-•, Satyres frarepises, L. V, à M. Bertaut. Ceste. main poteiee, et ces bras albastrins. MAS, CEuee. meslees, p. 109.

Albastriner. Comparer à l’albâtre. — Tous en leurs pareils sujets, Prenans semblables objets, Usans de rnesme.s couleurs, Dorent, albastrinent, chinent de pelles et. fleurs, Teig, nent, coralinent. JoDELLE, les Amours, Chanson (11, 54). Albe I.. Aube. — Tant de sortes de… cha-subles, albes, amicts. PE. DE TVIA Differ. la nelig., I, iv, 5. — Sans chasuble, sans albe, sans maniples ni estolles. 1D., ib., Additions. Albe 2. —L’Able ou _A_Ibe est un poisson de riviere de la grandeur du doigt. M. DE LA PORTE, Epitheies, 2 ro. Alberge. Sorte de pèche. — Linxemple y est manifeste en Poix, Febves, Faseoli, Noix, Al-berges, Cotton, ColocynthPs. Bleds, Pavot, Ci-Irons, Cha.staignes toutes piarites generalement. E’s quelles voyons,.. le errne et la. semen.ee plus estre couverte, munif. et armée qu’autre partie S, Albilication. Pa.ssage à la coulelir blanche. • A lin qu’eu si long chemin la matiere de la. semence, qui n’est. encore que sang, soit preparee. concoction albification. AMBR. PAlig, I, 27. Devenu blanc. — Leur action est d’empeschep… que la semence ne pa.sse, des vaisseaux Preparans és Eja.cula.toires, tant soit irmtierentemL preparée, digerée„ cuitte albifiée. AMBil, PARÉ, 1, 29. Albran, Albra.n é, Albrerré, alebran ihzlebrener. Albuelei Les vignes dictes Albueles ou blanchntes. COTEREAUI trad. de CoLu MELLE., 1115 2. Alcatque. Vers ale.aÏques desquels Alcee fut l’inventeur. ANT. VERDIER !, Div. leçons, dans Delboulle, ! Votes lexicologiques.. Alcaire. — Les Alcaire… {qui sont ceux de son privé. Conseil, et qui manient les affaires, cornme les Baschas Cha_ouz à la. porte du Seigneur en Constantinople). l’HEFEI, COSM-Ogr„ I, 5. — Une Alcoe ou Asne sauvage, qui est. une espece de ce qu’on appelle Onagre. 1111EVET5 Cosmogr., V, 5. — Voyez en ce pa.’"is du Nort, en ceste Tartariq„ les Bceufs, Moutons, Chevaux, Alces, Hermines, Martes, et autres bestes, toutes de profit. In., ib., IX, 2. — Quand ils [les Finlandois] voni, en guerre.. ils… prennent la peau des Alces à tout. le crin, et en tont comme un corselet.. Id., ib., XIX, 15. — Puis que. souvent ray parlé des Alces et Rangiferes, est raison (Pen toucher icy quelque. petit mot… L’Alice est ramé comme un Daim, hien qu’il ayt les oreilles longues… et le poil tirant sur le blanc, et court d’uni.. legereté incroyable. Alcharate, Sorte de reptile, Aspici… Aslofions. Aicharates. RA, E1ELAIS, IV, VI, Alchaillee. Entremetteuse. — Dont avint que. la pauvro alchaitete, qu’on pensoit avoir non enterree, mais emrnerdee dans un retrait, se trouva resuscitet.par le merite du Curé. A ir.-BIGN É, Sancy, 1, 6. Alchimie. Ce mot se présente sous plusieurs formes. — Alguemie:— Leur alquemie se pour-roit plus proprement dire Art qui mine, ou Art qui n’est mie. DES PÉRIERS., Récr., 12, Dequoy je pense que l’alquemie. (laquelle nous voyons aujourdhuy a.-voir comm’ensorcelé’plus de personnes que jamais, voire jusques à. quelques princes) se trouveroit estre c._a_use. EsTiEri E, Alia. pour Her, , ch. 16 (I, re5). Le. vulgaire fasche et pique Ceux qui aiment la musique Fa poussent le lut divin; La philosophique vie N’est que souffler l’alquemie, Et l’astronome est devin. Aumc É, Prinetems, Prel a_ce — /guinde:— 11 est bien aisé à voir que tout cet art qui n’est mie, di-je eete ahuimies n’est qu’un bourde. TAnu-B.É….u., , 2e Mai, Democritic, p, 143.— Alchumie Bonnet fut du l’Academie De ceux qui soutient l’Alchurnie. du Bellay, Rustiques, Epi-taphe de l’abbé’Bonnet. — Archemie — [Le duc de. Florence] prant plesir à besouigner mesrnes, à contrefaire des pierres orientales et à labourer le cristal car il est Prince souingneus —un peu de rchernie. 111, 1 ON TA] y E, °rirez. de Voyage, p.191. — Voir les alinéas suivants. (Fig.) — Voila commc les Papistes s’abusent trop lourdement. Car de ce mot de Salaire, ils tirent le mot de Merite, comme s’ils vouloyent faire une akumie. CALVIN, Ani ?. sur la Genese, fie de la Justification (XXIII, 728). — J’ay„. encore content qua.tre celez ducatz, s’il ?. nous peuvent servir à la multiplication de ceste alc-rnye, ilz ne seront espargnez. Comptes du Monde ( « leenfoireux, 4. — De faire une telle alcliumie pour composer un corps au Fils de. Dieu, où est-ne aller ? CA Seren. sur là eremiere à Tirnoihée, 27 4, 12éri).. Ainsi, par tous les Dia_bles, tallit il faire, non point s’amuser, compile les amoureus Quaresme, à faire l’Alquemie en amour et en tirer la quirite-essence, et qui se trouvent tousjours, apres avoir bien fantastiqué, les mains pleine..3. de vent. JEAN o t LA TAILLF„ les Corrivae.es, Il IL • Les professeurs publics qui estoient tous Hoyaux et Politiques, ne nous viennent plus rompre la teste de leurs harangues… ils se sont mis à falre l’alquernie chacun cheuz soy. Sag. MélL, fia.rangue du Recteur Roze, p. 139. — Aussi à telle_ occasion, ITeaul ditte asseuree Alchumie, d’autant qu’en peu de temps elle se convertit en or et ar-gent. O. DE SERRES, Théâtre d’A gric„ Vil, 1. Quand bien cela adviendroit, que vinsiez à bout de vostre philosophie, vous devez estre content, vous avez le vi ton et le vetiton sans en rechercher davantage par ceFte arquemine. IlFenwkLnE D I.; VE Moyen irk parvenir, Mappe-rnonde (1, 7.8). Mensonge, promesse vaine. — Car entre nous sa —trop faulse alque.mie Est descouverte. MARc. ni.:NAV., les Marguerites, la Coche (I.V, 236), — Pour en amour plus heu.reux devenir, Promettez moins, et sachez mieux tenir ; Jamais PAris n’eust eu si belle arn.ye S’il eust payé Venus d’une alkymie. MELIN DE SAYNCT-GELAYS, Vers pote livre de sort (11], 1441 Mélange d’or et, d’argent avec un métal inférieur. — Là, mon a.my, à ces nouvelles chaulides, Ainsi qu’enfuis après leurs baguenaudes, Ou ces mignons à da.ncer l’antiquaille, Tu en as prou là encor en Pescailie, D’or et d’argent, dialcquemie 4it Anc. Poés. franç., V,. 228. — Les Bohe; ilries avoient donc gagné sur nous un chausse pled., la moitié d’un masque, deux pelotons de fil blanc, et un de fil d’Enfer… deux cueineres jaunes et une d’arquemie. Aubigné :, Faeneste, III, 3. Faire de l’alchimie aux. dents, aoet les dengs. N’avoir pas. de quoi manger. — Mais moy, sans feu, aux dentz faitz Parquemie. Anc. Poés. franç., I e R9. — Autres faisoient Alchimie avec les dens en ce faisant emptissoient assez mal les selles percees. RABEL.A.Is., V, 21. — Et nonobstant le : Far gra.ncl philosophie, Par force aux dents souvant tont. l’alquemie, Ane, Poés. franç., TI, 174. — En cherchant ledit art j’av apprins à faire l’alchimie avec. les dents, ce cruliel te facheroit beaucoup de faire . . . — Je sçay que tu as end.uré beaucoup de pau.vretez et d’ennuis en le cbercha.nt. PALissY, tu/ mir_ • de l’Art de terre, p. 310..A.lchimistal.. Relatif à l’alchimie. — Je m’a.visay de l’examiner par une Philosophie Alchimistale, qui fut le moyen que je viris soudain eriger plusieurs fourneaux propres à cest affaire. PALISSY, Reeepte veritable, p. 93. — Aprés que j’a.uray erigé mes fourneaux. Alchirnistals, je prendmy Ja ! cervelle. de plusieurs qualitez de personnes, pour examiner et sça.voir la. cause d’un si grand nombre de folies qu’ils ont en la teste. Id., ib.., p.. 123. — Di done au plus bra.ve d’iceux [alchimistes] qu’Il pile une noix… et l’ayant pulverisée qu’il la mette dedans son vaissea.0 alchymistali Dise. admir., des Metaux et Alchimie, p. 201, — D’autant que fay reprouvér par le discours precedent la. medecine alchimistale… j’ay trouvé. bon et à propos de reprouver aussi les efrects lior potable. Id., ib., p. 223. Alchimiste. Diverses formes du mot (fumiste, alemiste — Comparaison des algue-misies à la. bonne fenifne qui portoit bine potée de lait au marché. r— Cliascun sçait que le commun langaige des alquemistes, c’est q-u’ilz se promettent un monde de richesses, et qu’ilz s.pvent des se crets de nature que tous les hommes ensemble ne sçavent pas. DES PÉSIEBS, Neniy. Récr., 12. Les alq_uentistes s’appellent philosophes par E. !.xt.t.il-lence.. hi, ib., 13. — Ne pensez pas que ja.mai.— ;. alquemyste Ait faict argent ne or, tant hist il miste, Tel, et si bon, ne si vray, que l’or fin, BOUGHETe Epistres morales da Trewerseur, 11, x, 27— Aupres d’un Alquerniste il alla veoir fumer fourneaux qui font l’homme et S011 bien nso m nier. RONSARD, 1.1yenne de Merrtere , 318). — On clisoit que l’or n’estoit guere bon… Mais je pense que céux qui en ont fait llessay n’esfoyent des pIu.s fins et subtils Alcmistes du monde. TFIEVET, Cosmogr., XXI, 17. — Les a.1quernistes ont mis le Mercure en credit_ EsTIEN NE, Dial. du Lang. franp.. ital., I, 286_ — Cosi une reigle generale des Alkemistes, que tous metaux sont froids en leur dehors. PARÉ, "-\ X IIIt PO. Ple.. : urs… que l’amour tire de mon cœur, comme l’illquemiste l’eau des herbes. N. lig PrOCIITREUX, Premier Livre des Bergeries de Julielie, iozern. 163 — Aichumiste : Ou nous faut croire ce que disent les alchumistes de le.ur multiplication, ou ceux cy, avec leur calice, se sont rn.oquez du monde, Traicté des Reliques (VI, 442). flz en font tout ainsi que les Aleunrystes. Id.t COntre Astrologie judiciaire (VII, 520i. — Nous voyons aussi les alchumistes, qui promettront d’enrichir tout le monde. Id., Serin. sur VI-farm. Eçungrelh, 55 (XLVI, 684). — Ma quinte essence rut d’aussi grand proufflt comme les AIchumistes rendent diaccroist par leur Mercure ! à. ceux qui se lient en. leurs impostu.res. THEVET, Cosmogr, , V, Si — Les Alaumistes, à fin de parier de cecy en leur jargon… disent la. cause des metaux proceder (fun air puant. ib., XI, 17. — archiniste : — Les philosophes naturelz et moralibry peuvent apprendre les theologiens, les astrologues, les geomp-drifins, les archirnistes, faiseurs de mirouers, paintres. MAPtoT, Préface du Roman de la Roee… — C’est une grande confiance que maistre Laclielin a_ en soy mesmes, qu’à peine sçachant lire. et escrire., rait profession’de philosoPhe, d’archmiste., de medecm, d’astrologue, de magicien, de conjureur d’esprits. JEAN DE LA Tilman, Ne, gPornant, II, 2. (Fie) — S’ensuit te fer cle la lanc..e, qui ne pouvoit estre qu’un, mais il faut dire que il est passé par les fourneaux de quelque alcherniste car il s’est multiplyé en q-uatre. CALvrri, Tri2irté des Reliques (VI, — Voici un merveilleux alchurniste, de vouloir faire tant d’essences nou-velles de Jesus Christ, ID-, Sem !. sur la preeniere à Timothée, 217 0, 111, 325). Eau des alkernistes% — Où. on voudroit desseicher les ulceres, on pourra. les touctier avec eau alumineuse, ou eau des alkernistes corrigée el. adoucie.. AMER. PARÉ, XVI, 13. Alchimistique. De l’alchimie, relatif à PalEt la plus part redui Hie au besoin domestique Par alteratIon de l’art Alchimistique Lambiquant l’or potable, et plomb liquifié. ScÈ-vt, Microcosme, Li III, p. 97. — Par la calcination ou’multiplication alchyrnistique. MAR.MX, Differ. de la Relig.„ 11, ill, 4. —Soufflez, Compagnons, que vous semble ? Ne voila pas une gaillarde fournaise alchymistique pour en tirer de l’or ? Id., ib. — Cela fut cause que j’en achetay une [lanterne] pcnarce TiTenoit de telle main, il ne se peut qu’elle ne soit ou devie,..nne lanterne cabalistique, ou archimis tique. BEROA1DE DE VERVILLF., Moyen de parue-nir Resultat (1, 10.5 Alchumie, Alchumiste, .11dPiJniste. Alehymiser. Traiter par les procédés chimie. — (Fig4 : — Attirant (comnie l’aimant le fer). les cre…u.rs les plus sauvages, et. alchyrnisant les veloutez plus obstinées. Fantares des Roule Bontemps., p. 86. Alchyruistal, Alehymistique, Alchimbetal, A Ich Aleibiadion. — Les. plante., s sont nomrnée, s diverses ina.nieres. Les unes ont prins le nom de celluy qui premier les inventa, congneut, monstra, cultivai aprivoisa, et appropria, comme… Alcibiadion, de MeibiadeS. Rabelais, 111, 231. &teille. Alcyon. — Quand elle commencera il chanter… alors vrayemenl. sera il temps et. quei les Alcines, et les Cicades, et les 1-…ignes melodieux s’accoisent tous. F. BRETillf, trad. de LlucIEN, les Images, 13. Alcionne, v. Aleyone. Alemle, Aleraiste, v. Alchimie, Alchimiste. Alcohol. — Prendre le sang d’un coq blanc, y mesier du miel et en faire un Alcohol cku Collyre pour ses yeux.. LE LOYER, Hist. des Spectres, Alcoranique. De l’A/coran. Pourveu toutefois qu>ils recevroient l’infection de la Loy Alcoranique. TllEvET, Cosmogr, „ XI, 1. IiIcoraniser. Suivre la loi de l’Aleoran. Ce paillard… fit. plus de maux, que rie feirent onques tous les autres secta.ires qui alcoranisoient en Asie. TFIEVET, Co.smagr., IX, — Le peuple naturel du païs est fort liening, courtois e.t affable, et plus aisé à accoster cent fois, que ne sont les Turcs ou Arabes, qu’ils appellent Esclaves, volleurs, vilains, et indignes de sçavoir Alcoraniser. Id., ib., X, 15. Aleoramisine. Mahométisme. — [Le Sophyi causa un gra.nd divorce en l’Alcoranisme. THE : VET, Cosmogr., IV, 1L — Lequel retira à l’Illicoranisrne ceux qui s’en e, stoient desgoustez. ib_, VI. 4. Alcoraniste. Mahométan. — Soubz le pretexte de la reformation Alcoraniste.. TlIEVET, Cosrnogr., I, 5. — Les Arabes et Mores du païs Alcoraniste. Id., ib., III, 1. — Ceux ey sont instruicts en la lov…L’leoraniste. Id., ib., III> 4. — Ils sont Alcoranisies, quoy que non si fermes que ies _Arabes. Id., ib. — Le premier ministre Alcoraniste… ayant planté la loy de l’imposteur Arabe en ce païs. Id., ib.> Hl, 12. — Cela est. tin traid insigne ! de l’ignorance de ces docteurs Alcoranistes. Id., ib., VI, 3. — Les Prestres Alcora’listes vont avec les Seigneurs en guerre. Id., ib., VIII, 3. (Fig.) — Chacun a eu des révélations particulières quant à ces subtilizatiolis je di chacun des alcoranistes de Ja messe. II. EST r F. : NNJ :, A pol. pour Her., ch. 37 2’74). Alcquemie, Alcuinte, Joilcumyste, v. Aichi-Taie, Alchimiste. Alcyon (fém.). — J’ay seulement des Alcyons 0111.PS, de Ceyx jadis furent amies. CH. FON TA I NE, 21 Epistres d5OVID E5 Ep. 17„ p. 321. Alcynne. Alcyon. — C’est pour faveur qu.e les elemens portent aux Alcyones, oisea.ux sacrez à Thelis. Rabelais ! Ve 6.. — L’oiseau de mer qui… lon nommo Alcyone. TOT, Amour et charité naturelle enuers les enfans, 2. — Dieu a voulu que. toute la’n'or fust arrestee, affermie et applanir, sans va.gues, sans vents, et sans pluye, ce pendant que Priaicyone fait ses petits. [D., Quels animaux sont ks plus aderisez, 35. — Elle… Se transforme en plongeon, en legere alcione. CEBTON} 19ClyibSée, 76 vo, dans Delhoulle, Noies lexicologiques. Ale, v. Elle. Aleatoire. Relatif au jeu de dés, — La reste do Noël… se celebre encor par toute Pltalie avec un berlan solennel, n’estant fils de bonne mere qui ne. sanctifie la veille de Noël et toute la nuit. d’entre-deux avec une ardente devotion aleatoire. Pjf. MAn L’iller. de la Relier., 11, I-, 3. Alecheur. — Zephire… Qui vante au sein Pour grand dessein De illettrée chaste moitié, Une frecheur, Comme alecheur De tant rare-vraye arnitié. BUGNYON, Chant panegyr., p.. 112. Alectarie, v. lerioire. Aleeter. 2%_ttirer, allécher. — Je ne vouId.rois point alecter Mes moynes dispos et delivres Ordinairement en ces liVreS. Marot, trad. de deux Coiloques d’ÉRAs : IdE. I. — Je le dis pour celh. : — ; qui alaictent les achepteurs, et par blandimens les attirent à marchander drap et honneur. P. oF : CliANGYe Insiit. de la Femme derestienne, 11., g. — Et y ha en la.dicte ville une femme de rich.es parens, la.quelle allaictée de nostre heur, ne s’est jamais voulu retirer„. affermant le mestier estre trop lucratif pour le changer avec un plus lionnorable, et moindre en pratiques. Dii FAiLl Propos Rustiques, eh.. a. — En delaissans ceste liqueur première, Qui tels gallons dotticement allectoit Quand ch.acun d’eulx du matin s’arrestoit Au meilleur vin et proche ostellerie. Anc. Poés. franç., 11, 184 — Ja.dis la bonne âme de ma mère avoit accousturné de me dire que tes sembla.bles devaient avoir le visage (Paymant pour attirer les Ir5MIF.5 de fer, la main de poix pour prendre toute chose, les parolles de sucre pour amorcer a.laicter les personnes.. LAnivEy, teS Tromperies, II, 2. Alleetant. Qui attire. — Port de salut, allectante pucelle, Roze vernant, de Dieu rnere et an-celle. Marote _ROndeald.1, 73. S’allaiter de. Se laisser séduire par. — Penses-Lu mes Lourmens consoler’à cre.dit ? Je garde trop au cœur ce que tu m’as predit, Pour m’allaicter encor espera.nce folle, MONTCHRE.ST1EN, fretfor, IV, p. 45. Aleetaire. Pierre alectoire. Sorte de pierre précieuse. —[La pierre] quon dit Alectoire croissant. au ventre d’un chappon„ Lc ! 1.1.ittinp. DE BELoGes, la Couronne Margeritiqu.e, 1V, 1 : 17. —Le traict’d'Amour a dessus tout victoire : Pour lequel veinere inutile est trou TiTé En fin acier lin signe à tens gravé, Le diarna_nt„ et la pierre a.leetoire. BUTTET, Amalthee, 83.. — Je laisse ces choses pour me moclier de, ceux qui cuident qu’id se trouvi_a. des pierres de grand vertu dans les bestes ou oyseaux, comme lip.’Œctarie dans le ventre d’un Coq. THEVET, Cosinagr., XX, 16. — Fines pierres Precieuses, comme… Saphirs, Citrins, Aletoires. Nac.5igat. Compagnon à la Bouteille, — Ou bien luy feroit present d’une pierre qui s’appelle Aketoria, qui se trouve au ventre du coq laquelle portee sur soy, faict que ceiuy qui la porte sera. tousjours victo-rieux. Guild,. BOUC.H.ET ! 250 Seree 125).. Aleetoropheneme. Chant du coq. — Ce, Cacq chante cest insigne et. inomorable alectorophoneme. PH. DE MAn.mx., Differ. cle la L, vi 3. Aleetriomaehie. Combat de coqs. — Jadis es premiers temps en toute ochlocratie, En toute royauté l’aleciriorriachie S’est faite es jeux publics, et mesnies chez les Gots L’on y a veu joutter et combattre les coqs. G. BOUTUNI Akcir i0M. . Corne). Aleetryomantle. Servant. à. la. divination par Le coq. — Le coq vaticina t cur e aleetryomantic. Rabelais, 25. Aleetryoniantie. Divination pa.r le coq. — Par Alectryomantie. Je feray icy un cerne… is lascheray un beau coq vierge. Rabelais, Mi 25. Alleger, v Alleger. Alegré. Gai. — Ainsi par vaines et suspectes raisons, reprins Un peu de alegree joye. Trad. de BoccAcF, Flammette (1537), re 42 vo. Alegreté, v. Alaigreté. Aleine, Kleiner, v. Haleine, Halener. Allemagne. Germanie. — Il [Cés ; sirl pa.rle de son passage de la riviere du Rhin, vers r inaigne. MoNTAiGNE, 11, 34 OIE, 6’7). Les Alemagnes. La. Germanie, ! l’Allemagne. — Sous l’Empire d’Auguste Cesar… fut en veyé Drusus fils de Livia és Allemagnes, esquelles il entra. faisant. plusieurs conquestes. LE LOYEIR1 if ist. des Spectres, III, 16. — Pnis que tu fais si bon retour De ce païs des Alernaignes. CH. FoN-TAINE., Ruisseaux de Fontaine, p..124S’en aller es &mites Allemaignes. Étre transporté, n’ILS hors de soi. — Quant telz gens se viennent frotter V CrS nos gerons et qui recuilent, Nous les faisons danser, saulter Si fort que presques ilz s’afollent. itz rient aux cieux et en Pair —voilent Tout leur est ung, vallées, montaignes, Et puis, s’ils baisent 011 acolent, S’en vont ès haultes Allemaingnes. Anr. Poés. franç., V, 22. Lieue ce Alernagne 111..a lieue d’Allemagne était plus longue que la lieue de France.) — Voylà pourquoy les lieues de France sont tant petites… Et voylà qui faict /es lieues de Bretaigne, Lanes, d’Allemaigne, et oultres pays —plus esloignez, si grandes. rtinIELJATS, Ir, 23. — Si tu pensem qu’gs sont procedez de.s Diacres que les Apostres ordonnerent pour le rninistere des povres, tu es fourvoyé plus de dix huit lieues d’Allemagne hors Diu grand chemin. PH. DE MAE.rinx, Differ. de la Rclig.. ri, 1, 20. — Ils surpassent de chiquant() cinq lieues d’Alemaigne toute la subtilité des Prophetes et Apostres. lu., ib., II, II, 6. Querelle d’Alemagne. Querelle sans sujet (aujourd’hui querelle d’Allemand). — Le roy prenant une querelle d’Alemaigne (comme on dit) contre ledit seigneur, luy devait donner un coup de dague, et les autres l’achever, REGNIER DE LA PLANCHE, hrist. de il Este de France, IL 100— On luy dressera quelque querelle W.ornme on dict) d’ildlemaigne, pour luy faire croire qu’il a violé et rompu le contract. Pu. DE MARNix, Eire pal. et histor., 1-, 217.-Cet autre s’arme de pures injures, et cherche une querelle d’Alernaigne, pOtir se defraire de la societé et conference d’un esprit qui presse le sien. IVIONTAIGNE, III, H.(EliT, 16). (Pronone.) r— Nesmes avant qu’il eust esté. Deux jours hors de ceste cité, Piequant a la guerre d’Alrnagne. JOIDELLE1 Eugene, Ji, 3. Alemand, A l’allemande, en allemande. A la mode allernande.L.. — Et avais eneores ung chappeau de ove grize, fait te a l’allemande, avec un grand cordon d’argent et des plumes d’aigrette bien argentées. Par lors les chappeaux ne couVrifillet pas grandi, comme font asteure. Mo NLUCI. Crunmentaires, L. III (II, 36). — Leur habillement est si proprement jointi.ï. l’Allemande, qu’à grand peine se peut venir la cousture de tels juppons, Trad. de FoLEtico, Merlin Coccaie, L. I (I, 23). — On me donne enfin ceste indulgence, que je pelasse tenir hostelerie devant la porte du ciel, afin que quand les Prelats de l’Eglise, biens gras et bien refaits, viendraient au Royaume de Paradis sur leurs mules, je russe prest à les recevoir en pria bonne hosteieriew et les loger en chambres garnies à rAllemande. ln., ib., L. XXIII tII, 259). — De ces colletz à la grand ! aie, En ailemande ou renversez, Ou bien de ceux qui sont plissez Tantpar devant., que par derrière, —Il n’y a plus gentille ouvrière Pour les accommoder que moy. id ne. Pôés. franç.> I, 91. 11 Chausse d’Alternant, Fleute d’Ataon, içiéT a e..e..5-se d’A 11e/ware, y. Chausse, Fleur.e, Saul.5e. I+ A Ileman de, Sorte de danse. — Pour bien danser une. allemande, Je crus qu’elle est assez fendue. MA.B 0 T, le Grup de CL Marot, édit. Guiffrey, II,’e.74. — L’alemande. Rabelais, V, 33, ms. (III, f’22), — Pour quelque temps vous serez Ies premiers aux festins, et vos femmes auront quelque rang en dançant les Allemandes desrobees en la ale du bai AuBIGNÉ, Lettres diverses, 23b rde grand akinant, Sorte de danse. Re.DELms,., 33, rns. (HI, 223). Alemaniser. Parler à la façon allemande, Nous pouvons en certains cas non seulement Kalianizer, mais aussi hespagnolizer, voire germanizer, ou (si vous aimez mieux un autre mot) alemanizer. H.. ESTIENNE, Dial. du Lang. franç. I, 86. — De dire, le ieous porte ce verre de • Pin. aussi.. Je vous feray raison, au lieu de dire Jr. plegeray… je trouve que ce soit trop alem.aIlizer : et aimerais autant avouer pour François Trinquer, el Faire brindee. Id., ib., I I, 124. Alembiquer, v. Alambiquer, Alumelle. Lame. — Si commanda g, erwralemeni à tous de prendre telz harnois quilz trf)u-vreroient de prime face… avecques… iisartnes, badelaire, alemelIes ployees… et autres bastoas invasibles. LE MAIRE DE BEL ES, iiht$C.5 "1123. — Men.elaus tira… sa clerc espee, et en la haussant contremont, donna un coup sur le heaume de Paris si grand et si veliement, que lallemelle vola en pleces, et. le manche luy saillit hors du poing. Id.5 ib., Il, 17, — Vueitles ô ! la maure alemeIle Fourbir d’une enclume nouvelle Sur l’Arabe, et les Massagets. Luc DE LA PORTE, trad. d’H onAcE, Odes, I, 35. La forma aleeneelle est beaucoup plus fréquente. — Où lois a veu de guerre maintz esbatz, Advanturiers esmouvoir gros comhatz Pour leur plaisir ; sur petites querelles Glaives tirer el briser allumelles. fidArLoT, Epistres-, 2. — Il me souvient d’une alumelle, La.quelle, estant luysan te et belle, Se voulut d’un manche garnir, Afin de couteau devenir. Lis CEre. div., I’Avarice. — Car le party d’Henry (duquel lenseigne La rote rouge estoit, ainsi qu’on scel Mon pere Hast (lors duc de Sombersetl, Qui fut oc..is, d’alumelIeou de manche, Par Edouard, portant la roze blanche. BoUCHET, Episfres familieres Traeerseur, 1. — [Hector] sa prouesse monstra Sur les premiers que pour tors rencontra, Blessant ! es uns de. sa lance cruelle, Autres du coup de sa large alun-lel-le. SALE L, Iliade, XI (p. 210}. — poignars, cousteaulx, aliumelles, raillons. Rabelais, Ill, Prologue. — [Piques, lances, javelines] rencontraient leurs fers et allumelles, chascune competante à sa sorte. lo., V, 9.. — Quand Fortin sceul la triste nouvelle De son mariy Brutus mort Pstendu, i’ascha frapper son cœur d’une. OuFŒRCADEL, poet., p. 146. — Ainsi ces Borea.ns à grands coups d’alumelles Chamaillaient sur le chef, sur les flancs, sur Ies aisles f des Harpies], D’un coup suivy menu le dos en gemissoit, Et sans playc respée ert hault rejalissoit. Ro rgs A 11.05 Hymne de Calays et de Zeihèe (1.V 176).. — Apros en leur joignant tirerent les espées Qui leur pendaient aux flancs en ries gaines houpées A boutons faits de soye, et secouant en l’air Lo fer estincellant, viennent à chamailler Leurs morions ferrez, qui rouges d’estincelles LuisciFient dessous les coups des dures allurnelles. Hymne de Pollux ce de Castor (IV, 297). — Qui pis est, des humains les races trop c : ruelles N’ont pas fait seulement raidir en allurnelles… Le fer enfant du feu niais du grand Jupiter Ont osé par le fer le tonnerre imiter. In. Poemes, L. I, tee Armes. — Donne que hors des poings eschappe l’alumelle De ceux qui soustiendront ! a. mauvaise querelle. Id.., Disc. des Miseres de ce temps (V, 236). — Ainsi que Briarée dl’s’aidait de cent bras, Qui l’un à l’autre avoient continuels debats tenoient cent poignons, desquels les allumPiles Fistoient rouges du sang de ses propres rnammulles.. JEAN DE LA TAILLE ! _Remo niçartince pour le Roy à toue ses eubjects. — Car Roger ne veut point. le laisser sejourner, Le presse et le poursuit à grand coup d’allumelle. DESPORTES, fileed0Marite — Maudit, par qui fut le fer deterré… El, qui premier sur l’enclume méchante, De luy forgea l’alurnelle trencliante. Baïf, Poemes, L. VIII fin). Toutefois pour ce coup Ta peau ne fut touchec, Car l’allumelle fut du harnois empeschee. Am. JAmyrir, Iliade, XXIII, 2.17 vo. — Rois, qui mains armez d’une juste allumelle, Pardonnez au subjet et domtez le rebelle. Du BARTAs, ire Semaine, 7e Jour. — Le cerf sentant le fer Luy traverser le flanc, pour, pauvret, se sauver Du bras qui, relançant la sanglante allumelle, Vomit le blesser encor’d’une playe nouvelle, Se re.rnict à fur. CL. GAucIrrr, P1 i, âr des Charripie, l’Esté. Chasse clu Cerf. — H trempe genereux sa meurtriere alumelle Dedans le vaste corps d’un Satra.pe infidelle. Du BARTAS. 26 Semaine, 3e Jour, la Ley. — Pour voir les enfonçons pemlus à la. mamelle IF : im.pourprer de leur sang une blanche allumelle. MONTCHRESTIEN} Aman, p. 260. (Fig.) — En desployant les dangereuses et très persans aliumelles de leurs serpentines et venimeuses langues. Anc. Poés. franç., X, 229. (Dans un sens libre.) Membre viril. — Cy gist le seigneur de Mana.s, Lequel de sa. propre. alunielle Se tua., prena.nt ses esbats Sur le corps d’une darn.oiselle. TABOUROT DES ACCORDS., Bigarrures, I, 22, — Si tost que je sen-tiray nouvelles de ce braves fourriers, je me. garderay bien do tascher mettre mon ailumelle à la. trampe. CHoLiÈnns.’Je Matinée, p..315. Alerter, Halener. Alengorir, Alenguissement, _11a.reg issernent. Alextter. Rendre lent. Car l’aspre soin qui m’enchevestre, Seul m’alen Le, et m’engarde d’estre Prompt à voler avecque toy. RoNsARD, Odes, V, 10. —[Le chasseuri Commence à. cheminer et de pa.s alentez Tl ba.dine à l’entour des oi-seaux escartez. CL. GAUCHET Piaisir des Champs, l’Ilyver> Tonnelie. Rendre moins vif, calmer, apaiser. — Povre de jo..ye, et riche de douleur On me peull, veoir les jours augmentant : Augmentant, dy je, en Gest heureux malheur, Qui va. tousjours mon es-poir alentant. MAt5R.ICE SCÈVE : 1. Deliel 256. — Et que n’est elle une Nymphe native De ce bois verd ? par l’ombreuse froideur Nouveau Sylvain j’alenterois l’a.rdeur Du feu qui m’ard d’une flamme trop vive.. RoxsARD, Amortisde Cassandre 73). — De ton mouchoir piq-ué de gent ouvrage Par ces chemins je m’alloys éventant ; CeL me sembloit la fureur alentant Du chaud Soleil, qui me dardoit sa rage, Stm.riet 33. — Donne mien le pourtraict, pour par ceste peineture Aile.nter quelque-fois la peine que j’endure, GRE.v[N, VOtimpe, p. 20. — Que la mort Ja-ja. me bien-heurant poulse sur le bort, Pour allenter ma soif au fleuve d’oubliance. In., ib., p. 51. — Orgueil… allentant sa soif de mille mille filtres Sc faisoit presenter des couronnes et mitres. 1D., Eleg-. — La source ondoyante D’un a.rgentin ruisseau, pour leur soif allenter. BELLEAu, la Bergerie., Pre.hozr.n. (1, 193), — Tant plus je veux alenter son ardeur, Plus d’aiguillons elle me lance au cœur. RoNsmti), Ifiranriatie, IV (III, 141’). — La. liqueur qui seule peut de Parne M’estaindre ou alenter ceste amoureuse flame. NuysEmENT, Œui). poet., 46 ro.. — quand la nuiet sommeilleuse est de feux.perruquee, Je sens un peu me..s maux par le somme alentez. ID, ib., 55 ro. — Je va-Ti{ de part en part chercher quelque repos, Essay’ ant d’allenter l’ardeur qui me transporte. In., ib., 62 v°. Relâcher.— l’est temps que j’oublie L’Amour qui sans profit depuis six ans me lie, Sans alenter la corde ou desclouer rnes fers. Roris.APLD, Pièces retranchées. Sonnets (VI, 26). Soulager.— Là., quelque peu, pour mieux chanter, Passant, vous irez alenter Au frais de ceste eau murmurante Vostre poitrine soupira, nte. TA-HEA u, Premières Poésies, aux, ilguees, S’alenter. Devenir lent — Et quelquefois David fait du sourd à la voix Du Dieu reigie Univers, son chant zelé s’alente. Du BARTAS, 2e Semaine, 4e Jour, 1es Trophées. Devenir moins vif, se calmer, s’apaiser. — Mais la fiévre d’amours QUi me tourmente Demeure en moy tousjours Et ne s’alente. RoNs.i..nD, Odes, III, 17. — mal est gra.nd, le reine& est si bref A ma douleu.r dont Paig.reur no s’Édente : Que. ba.s n.e haut, dès le bout de la plante Je n’ay sa.nté jugqu’au. sommet du chef. Id., Amours de Cassandre (1. 51). — Les clers ruysseaux, et fontaines courantes, Où. le travail et les peines mourantes De mainte Niinphe et Déesse s’alente. O.. DE MAGNI ?, Amours, Chant du Desesperé. — Ceste rage Qui nous forcene le.s sens Pourra, bien qu’on n’y travaille, Ne. te chaille, S’adenter a.lirree le temps. Id., Gayete.z, les Martinates. .11plais le bouilla.nt courroux de ton eceur ne sialante. BAh4., Amours de Francine, L. Il (1, 192). — Las ! seray-je tousjours esclave, Bruslant sots ta parole grave D’un feu qui ne peut s’alenter ? BELLEAu, Petites Inpeniions, le Core — 11 boit, pour essa.yer s’en buvant, ePtlf. ardeur Se pourroit allenter qui luy seche le cueur. In.„ Befberie, °tan., — Le Soleil est couché : mais l’ardeur qui me poingt Ne se couch.e jamais ! el ; jamais ne s’aIente. RONSARD, Eelog. 2 (III, 402). — Elle a beau jetter des pleurs, Pour pleurs am.our ne BAUI. Poemes, L. III (II, — Adviendra-til jamais cille mon cruel martyre Et vostre lon.g travail s’allente et ne s’empire… ? JA.my N, Poésies, L.. IV, 163 ru.. Ainsi le.s Argiens respirerent un peu Ayant loing repoussé la furie et le feu De l’hostile brasier, et s’estant alentee La vehemence un peu de l’alarme irritee. L.. XVI, 81 ru. Alentir. Rendre lent, retarder. — Nous luy demandasmes pourquoy il commandoit que lon alentist, et retardast le cours du na..vire, A74110Te L. V, 5.6 ro — Les Grecz allentissans le cours de. leurs vaisseaux a_pprocherent pe.0 à. peu. SALIAT„ trad. d’HÉRonoTE, VIII, 8.1r. — Il… s’estoit grandement esmerveillé. de voir ln propriieté et force naturelle qu’a ce poisson de ri’farder et alentir se.nsiblement le cours d’une n.avire cinglant en pleine mer. Ariturr, Proprw de fable, Ir, 7. — Le peché veniel alIentit nos ceuvre.s, retarde nos progrès, ernpesche nostre advancement„ St FRÀNÇOIS DE SALES1 Serinons emiagraphes, 61 (VII, 456). — II ne peut alentir le cours de la baleine, ny la destourner die son chemin. Tra.d. de FoLt…ii._ ; o, Merlin Coccaie, L. N. X CH, 1671. —En ces jours il fut résolu de traicter une paix, ou à bon escient, ou pour alentir les desseins des refformez. AU_BIGNÉ VIII,.9Rendre moins —vif. — Doit on pourtant chercher remede a.ux vices ? —Non quant à moy, parce quemes services Mentiront (peult estre) ce combat. O. DE lit/A5, N-y, Amours, Sonnet 24. — Mais je n’ay jamais sceu par Ies sons de ma ryme, do jour ny de nuict mon tourment alentir. Id., Souspirs, Sonnet 45, — Mon cœur, que trembles-tu ? cruelle soudaine horreur, Quelle horreur frissonnant allentist ta fureur ? B.. GAirtrgiErtr H i ppolyte 2250. —’ay voulu esprouver si de Mars la. fureur Allantiroit rn.on Mal Brantôme, POéS. —X 1. 478). — Mais las ! en vain, tenebres sombre.s, En vain j’espere que vos ombres Puissent allentir mes ennuis, Du MAs, (Ezeé.. meslees, p. 196Relâcher. — Veu qu’il n’y a. veine, tierf ou artere, OU bien repli des ha.hits, qui n’appere D’art et façon tant propre et tant naive, Qu’eust allenti l’arc d’Apollin colere. FORCADEL1 poethi p. 152. Affaiblir, — Pour rompre et alentir un peu l’impetuosité du fil de l’eau, iI reit planter au dessus de son pont des defenses de grosses pieces de bois. Amv-oT, César, 22. — La loiauté n’est si grande F_Iin cœur d’ennuitz allenti. LE CARON1 Poesiee, 51. — Et qui rine rend tant maigre et alle.nti, Que d 121. \rigueur je suis aneanti. Forcadel. Œuv. poet., p, 114. — L’amour audacieux desirant que ses flarnesMentissent du tout la vertu nOt mues, Elançoit deus noz cœurs mille flam-beaux a.rdans. 7.1111ales DEs ROCH E POUr une Mas-carade d’Amazones. — Contre eux [les démonsl Musique ne peul qu’elle ne profite ; si ce n’est pour les chasser des corps occupez, au moins pour le_s faire retirer de nous et alentir leurs forces. LE LOYER} Hist. des Spectres VIII, 3. — Ces plaisirs sensuels allentissent et ahoiblissent grondement les forces de l’esprit. St FRANÇOIS DE. SALES] Vrays Entretiene epiriluels, 13’NI, 228). S’aientir, De-venir lent. — Et toy, g, rand Jupiter, qui lambrisses le monde, Comme 1111 riche. palais, De mille Astres mouvons, dont Ia carriere ronde, Ne s’allentist jamais. R.. CIARNiER, Porde, 944, — J’en trouve, qui se mettent inconsideréruent et. furieusement en lice, et s’alentissent la course. Montaignee III} HI (IV, 1441 Devenir moins vif. — Je reesbais que la forte foiblesse De mon parler à. chanter ta faconde, Tes yeulx divins et cheveleure blonde Nes’alentit pour ceste grieve angoisse. O. DE fvfAc ri Y, Amours, Sonnet 76. — L’esbat des champs continué Ne s’allentit diminu( ;. R.. GARNIER, Porcine, 328. —Ces yeux, ces deux flambea.ux, se son.t faicts cruels feux, Mais ces feux, instrumens de ma. perte certaine, S’alentissent un peu par l’effort de mes pleurs. Primen2.s, L. II, à Mile de B. — Du —1…eut des souspirs que j’enfante, J’ay voulu ma fl.a.mme amortir ; Mais mon feu, tant plus je l’es-vente, S1.acroist, au lie-u. de s’alantir. P. DE. BRACH, Amours d’Aymee, L. 11., Ode 4. Se relâcher. — Car l’arc tendu. trop violentement, Ou s’i2iLlentit, au se rompt vistement. SARD7 Arn-o.tire de Cassandre U, 111). S’affaiblir. — Leurs tarces s’estaient plus alenLies par cinq ou six ans de paix que par dix ans de guerre c ; kuverte. Sat. Harangue de M. d’A ubray, p. 208. S’amollir> — Bien souvent nous oublions-nous de sorte., qu’aveuglez de tant de. bonnes fortunes, nous ailentissons en nous-mesmes. EL PASQUIER, Monophiles L. I (II, 699). —Mors commença ceMe R.orne à s’alentir en delices, desquelles procederent les guerres civiles. Id., Pou.r-parier Prince (1, ion). Aientissement. Action de s’alentir. — La faute de luy envoyer deniers, et. l’alentissement des soldatz pressés de necessité, et les estrangers se faschans de servir sans paye, causerent la faim, la peste et la ruyne de » skie camp. BELLE FOREST, Chron, et Ann. de France, François Ier Alenviron, v. Environi Aleré. — Des mousches grosses et alerees, lesquelles ne peuvent vivre que dans les fournaises ardentes. l’HEFEI’? COSMOgr., VII ? a. A Perte. (locution adverbiale). Dehors, hors de la maison. — Tu te tiens coye regardant Sur Endymion endormi Couché dehors alairte, enmi Lies mons ou les champs o..0 les bois. Baïf, DeViSd ? S Dieux, 8 (IV, 192). —_Aschylus, menassé de la. cheute d’une m.aison, a beau se tenir à fairte, le voyla as.sommé d’un toict de tortu.e, qui eseliappa des pattes d’un aigle en l’air, MoNTA1GNE, I, 19 (1, 88). — Tu arrestes ton thar pour regarder Endimion qui dort à Perte, ainsi que quelque veneur. F.. tra.d. die LuciEN, Devis des Dieux, 11. — Celuy n’est moins hors le chemin et à rerte, qui est proche le dehors de la porte comme celuy qui en est encor bien king. Id., ib., Ermotin, — Lors Eadimion Alexandre… jouoit SEUL personnage. Sçavoir est comme il dormoit couché à. Perte et celle qui estait la Lu.ne descendait vers. luy. Id., ib., Alexandre, 39. — Cela. estoit hien deu à Mica, et davantage… pour faire coucher un homme à, Perte, ou sur la ! raille, ou sur la dure, G I) iLL. Bou en ET, Seree 241), — Toutesfois pour cela. je ne penseroy pas quo les Ga.rmanes fusse.nt les G’ymnosophistes qui alloient nuds, et dormaient à Perte, ot hors du toit. LE LOYER, Hist. des Spectres, V, 6. Sur ses gardes, en éveil. — Le pilot… prevoiant un tyrannicque grain et fortunal nouveau corn-inenda tous estre l’herte. RAIIELMS, 1V5 18. est bon de. „ prendre garde à tout, et avoir l’œil au guet c’est une belle et honne chose que la prevoyance, et d’estre tousjours à. rherte. Amyot, ESprit familier de Sociales. — Tel qu’un chien qui… Arpente en cent faç.ons la carnpa.gne deserte : Son pied, son nez, son œil, son. oreille est à Perte. Du BARTAS} 2e Semaine, ier Jour, Ar-tifices. Aletoirei ; —v. Aiectoire. Aleuromentie 1)ivination au moyen de la farine de froment. — Par Aleuramantie, n’estant du froment avecquos de la farine. RAB ELAIS5 25. Aiexandre (prononciation). — Ne prononcez vous pa.s aussi Aleseandre à l’italienne, pour Alexandre ? — Vrayment j’oy plusieurs qui prononcent ainsi ce mot à la façon d’Italie. H. Es-TIENNE, Dial. du Lang. franç. ital.,. 249. Alexicaque. Qui écarte les maux, — C’est ce qui a_ faiet teindre par l’antiquité cest Hercule celtique, alexicaque et dompteur de monstres. L’1-1 o9PETAL ? Reform. de la. Justice, 6e partie (y, 257). — Un trouve dans Rabelais Ale.ezectecis : —-Par vostre benigne faveur me serez contre les talumniateurs comme un second Hercules Gaulloys, en sçavoir, prudence, et eloquence : Ale.xicatos, en vertuz, puissance, et auctorité. là. IV, au card. de Chastillon. _Aie.ricaeos, defertseur, aydant en a.dversité, destournant le mal.. C’est un des sur-noms de Hercules. Id., Briefve Dedaragion. Alexipharmaque. Remède contre le poison, le venin. — Le. bon vieillard Guidon pa.rlant desdites ulceres, ordonne y appliquer lamines de plomb Frottees de irkif-argent. Car veritablement on peut dire qu’il est alexipharmaque et antidote contre les ulceres malins. 2."louR. PARÉ, V, 29. — Comme theriaque, ou mithridat dissout en eau. de \rie, avecques Un. peu de pouldre de mercure, lesquels sont alexiphaLrmaques. Id., VII, 11, — Avec un nombre inflny d’alext teres et alexipharmaques desquels on a de coustume eamuser les malades. Id., XX, 1, lle Alexitere. Remtl…de contre le poison, le venin. — Par le moyen de ralexitere, qui est l’onction vif-argentine. AMBR. PARÉ, iritrOd., — [Le feu] est par ce moyen le vray alexitere et contrepoison du mal qu’il avoit ID" Xe 9. — Que si Pulcere est verolique, fa.ut avoir recours à son alexitaire, qui est le vif argent. ID,. XI, 16. — L’alexitere doit estre plus fort que hi vomn, à fin qu’il domine et le chasse hors. Id., X IV,.2IL. Ale.ziphciemaque. Aleilterique. Qui peut remédier au poison, au Ipten’in. — II y a telle proportion du corps a la vertu alexiterique, qu’il y a d’icelle a la venimeuse. JouBEnT, Annoi. sur la Chir. de Gu, y de Cha.ulicil Cornpl.). Aleziaa. — Or durant ee festin Damoyselle famine, Avec son nez etiqu.o, et sa mourante mine. Ainsi que la cliarté par Edit l’ordonna, Faisoll un beau discours dessus l’alezina, EL nous torchant le bec aleguoit Symonide Qui dict pour estre sain qu’il faut mascher à vuide. REGNIErt, Sat. 10. — Dans l’Index de l’édition Courbet Equivoque sur Alene et Lezine. Via.lardi a écrit sous ce titre : Della famosissima compagnia della Lezina, un code d’avarice raffinée, et cet ouvrage traduit en français a paru en 1604 Paris chez Abraham Saugrain. » Alface, — Cidius Arrahal, alface du païs, qui est à. dire sage, se mesla de leur accord [de Hamet et de Maharnetj. AUBIG NÉ, Hist. Unio., I, 15. Alfacquin. — Mahommet baille une religion toute nouvelle aux Arabes, leur donne des Prestres Alfacquins, Muphtes, Meulanes, Sophis, Toquesins, LE LOYER, Hist. des Spectres, 1, 9. parole de Dieu en Avicenne est l’Alcoran di. Mahommet, et encores les Escrits et Commentaires des Docteurs Arabes et Mores, et de leurs Muphtis et Alfacquins. ib, , V, Y. Aliter. Porte-enseigne. — Le Seigneur Baglion gaig.na une enseigne des ennemis, rayant. luy inesine arrachee de la —main d’un Allier, qui estoit un capitaine Turc, Esclavon de nation. THEFE T 5 Cosinogr., Vi I, 1. — 11 se trouva tel ca.pitaine e.spagnol… qui se vist cha.nger sept fois d’alU.er ou porte enseigne. BRA riET-ôNIE., Cap. estr., Hugues de illonicada (I, 236). — Il se releva. ; et, abordant un allier qui avoit une enseigne noire aveequ’une croix blanche, en despit de tous luy osta_ son enseigne. Id., M. de Bourbon. I, 271L ». —Il loua aussi fort deux altiers ou port’enseignes. lu., ib., Capitaines italiens 01, 6). — Voyrj veiiir un altler espaignol, grand homme, de bonne grâce et belle force, a_vec son enseigne courormelle. 1D Cap. franç., M. d’Esse’(111, 192). — De la maison de l’archiduc… ses pages, ses médecins, valets de chambre, archers de sa garde, trois prestres et presque tous ses officiers, quarante al fières et soixante-quatorze hoirunes de torninaildement. AuBIGNÉ, Uniy., XV, 19. Ainnican, Alcoran.. — Ils ne sçauroient faire un tel livre que son Alfurcan ou Mcoran. T’IF.Cosmogr., VI, 5. — Me dernail ila.nt si c’estoit PAlfurcan, ou Alcoran. Id., ib, VI 14, — Hornar, disciple de Mahemet, les subjugu ;.i. et leur enseigna les folies de I’Mfurcan. Id., VIII, 16. — Il [Mahomet] commence ainsi en certain endroit de son Aifurcan Alcora.n. LE LOYER, HISt. des Spectres, V Alfurea.niste. Religion Alfureaniste. Mahométisrne. — Les Turcs sont venus…, ayant gousté la religiori Alfurcaniste. THE v ET, Cosin..ogr., VI, fi. Alga. Algue. V. Alge. Algarnalae Algamana. —C. d’algarnaia, H. A. BELAISI III., 26. — F. d’Aiguamala.. Id., III, 38. — Voyez-ey., incinstrant le viet d’aze, le vray Algama.na. Id., V, 17. — On voit généralement ! à. un mot de la langue hermétique, désignant peu t-ètre IP. mercure. Algarade. Mouvement vif, brusque. — Uri cheval de sejour, Lequel apres avoir faict la. rompture De son licol, son estable ou elosture, Gaigne les champs, faisant mille aiguera_des, Haulse… la teste, et jecte des rua.des. SA LEL, Iliade], VI, 116 ro. Souleeernent, atta.que. — Les Gaulois se ressentans de leur ancienne generosité, brassoient tousjours nouvelle algarade. E. PAsgures, Becherchegi I, 4. — 0 qu’on est mince En bons desseins et beaux projetsi M-ettre sa maison en para.de, Et rompre une lourde algarade, Ce sont bien ctifferens sujets. Baïf, Min-Lee, L. IV y, 211). Agitation — Ils faisoient proressiou de ne succomber à l’amour, el n’ayans esprouvé telles algarades que dites estre en moy., à. peine qu’ils sceussent considerer les moyens de s’y sçavoir bien gouverner. E. PAsQulErt, L. I (II, 702). — Dites moy combien de link : ans, combien d’algarades nous repassent par les esprits pour n’avoir le temps, les heures et saisons à nostre apoinct, I D., Leilreg, iü. Algarader. Attaquer brusquement. — Ilz furent pendus et estranglez jusques au noniblic de quarante neuf à_ cinquante des plus signalez et remarquables du chasteau, affin puis après de servir d’exemrde aux aultres, qui… se vouldroient ingerer d’algarader les princes chrestiens et catho-liques. Var. hist. et lie., I, 153. Algarer..Faire des attaques brusques. — Mais noz. gens (quelque escarmouche et visage des ennemis qui devant eux vint algarer) ne perdirent pour ce courage. Not ; Lima, Hist. tolus.> p. 75 (G., Cornipp. Algariser. Faire des attaques brusque.s. — Les Hunes, nation plus attouchant Ie degré de In cruauté, que nulle que pieça aions nommé, algarisoient valeureusement en la contree de Scilliie. NO G’"MER, Hie. /0108.] p. 88 (G.5 — Ses soldats allaient algarisant, et faisant. la braval.. ! jusqu’aux partes de Tolo.se. 1 D.5 ib., p. 315 (O., Compl.).

Alge, Algue. — Principalement 12.eulx PIUS ri) chers] qui seront couverts d’herbe alga. BEAU, trad. COLU MELLE], VIII ? 17. — L’au Lre [poisson] suit les rivages, Pour se nourrir d’escume et l’autre paist sa chair Au milieu de The-tis de l'alge ayme-rocher. Du Bartas, 1re Semaine, 5e Jour. — Demain l’Eure enflant. ses abbois De fueilles jonchera. le bois., Et d’alge vile le riva.ge, Luc D E. LA PORTE, trad. d’HORACE, Odes, il], 17. — Cf. Algien

Algien. Qui se nourrit d’algues. — Les pourpres qu’on appelle lirnonneuses se nourrissent de limon, et les a.lgienn.es, qui sont les moins estimees de toutes, se nourrissent PENET, trad. de PLINE, IX, 37 (G., Compl.). Algiser. souffrir. — Tousjours l’hyver ne dure, ainsi nostre fortune Pour tant nous Rigi-ser ne sera tousjours une. P, MATTil E ] Eglogeire de l’ingrat exercice de la poésie. Algorisme. Arithmétique, — Ces enfans deviPndront grands en algorisme. RABELAis, Il, 12. Fi. (Valgorisme, lu., III, 38. — Jea.n Fonte.na..y, natif d’Orleans… a ecrit un livre d’agorisme, appelé autrement chiffres. Du VE R-DlER] Biblioth.> p_1215 Algoriste. — Tout compté et rabatu, ainsi que raja un bon et juste calculateur, ou aIgoriste. G. B U D É, du Princes 18 (édi t„1. Fouclier, Algousan, v. Argoilesin. Alguarciala, v, Algarfuzia. Algueradel v. Algarade. Alhartafz. Sorte de reptiles. — Aspicz, _ AbP-rlisirnons. Aihartafg, R.AP ELAlSt IVI 64 Alhatrabans. Sorte de reptiles. — Aspicz… Alhatrabans. Aractes. RAnze,.Ais, IV, 64. A l’hertee v. A Verte. Alibi, Ruse, détour, moyen, avantage, profit. — Se telz Pasteurs sont subtilz, fins et caulx, Voulans avoir les laines des brebis, Et submerger aigneletz et tropeaulx, En leur vivant, puis prendre laines, peaulx Après leur mort, cherchant tels, alibiz Pour eulx vestir de sumptueux habit. GREÏGC>RE, Folles Entreprises (I, 6.4-65), — Ainsi doncqu.es, se le Pasteur ad vise Ces Loups meslez avecques ses brebis Sans qu'il y ait, difference d'abitz, Il en perdra, peult entre, congnoissance. Car ces faulx Loups cerchent leurs alibis Pour aux Pasteurs faire quelque grevance. Io_, ib. (i, VO). — Vieiii loups saulvaiges... De cailloux bis Serez fourbis,_. Car bien trouverons alibis De garder m.out.ons et brebis. CRETI.Ne Sur la nativ. du. Dauphin François — Leur heresie ont. semé Rn maintz lieux, Et demonstrié ferocité lupine, liemplit d'erreurs et de fraulde vulpi ne, Cherchant au monde avoir leurs alibis Dessoubz relit d'aygneaux ou de brebis, GRINGOBE, BiaMIR des fireretiqUeS (I, 326). — Pour le truage tout. prenez pro vobis ; Pour voz abis et rominagrobis Maintz alibis serche.z trop deshonnestes, "inv. Poés. franç., VIII, 256, — Pour ce, Seigneur Monophile, seroit-ce une grande bestise à tout homme de bon esprit, asservir sort esprit d'une si estrange façon, qu'il ayme mieux se ruïner d'heure à autre auprés la femme qui ne luy est. destinée, que de chercher sou alibi aveiq' unes et autres, la faveur desquelles il gaignera. du prenier coup, parce que le ciel les luy aura reservées. PASQUI$11-, Monophile, L. H (II, 774). Alibi forain (terme de droit). Incident soulevé dans un proéès, question accessoire. — (Fig.) Il est gailand et votas sçait.... bien trouver les alibitz forains et petits poullains grenez en la çatouere. Rabelais, Il, 21. — Cependa_nt de despit il semble qu'on me tire Par la queue un matou, qui m'eserit sur les reins De griffes et de dents mille alibis forains. REGNIERp Sat. 10+ — Dans ce passage de Régnier l'expression alibis forains semble désigner les efforts du chat pour s'échapper. Aliboron. Maistre Aliboron. Ifomme qui se mêle de tout, qui tait profession d'être bon à tout, qui se prétend. très habile. — Tenez, quel maistre Aliborum ! Comme i l fait ce latin trembler ! Farce de Maistre Mirnin., — Que Diable (dist Panurge) veult praetendm ce maistre Alliboron ? Rabelais, r, 20. — Quand j'a y conté à ce maistre aliboron, qui est autant sorcier que moy, ee que je voulons qu'il list, il a commandé à faire du scru.puleux,,, puis, quand je luy a.y promis deux escus, il a change de chance. LA_RI V E Y5 le Esprits, III, L — Qu'il vienne de delà les monts quelque messer, ou bien de quelque autre contree, qui se vante d'entre un maistre aliboran en tout, et guerir de toutes maladies, et plusieurs autres, comme nous parlons vuIg-aerement, ne diriez vous pas, à voir l'estime en laquelle on le tient, que c'est quelque chose plus que naturelle ? BErirc.,NE. PoissEpiwr, l'Esté, IL 3 (cité par A. Thomas, Maistre Aliboton). — En la ville d'Angers y avoit.,. Apoticaire rostre voisin... et si ne pe.nsoit_., qu'il y eust à la journee d'ara cheval, voire deux, un plus habile ou qui le secondast en son rnestier... L'un de nos compagnons appellé Gringalet, voulut un jour descouvrir plus au long l'impudence de ce galant, comme les bons esprits font perpetuelle guerre à l'ignorance, et. à la gloire sa compagne et passant et se promenant à pas mesurez et esloignel. vis à vis sa boutique, ce maistre aliboron ne faillit incontinent... i tirasser Gringalet par la manche de son manteau. Du FA iL, Contes d' Eutrapel, i. — Le premier et plus apparent d'entre eux se nomrnoit en son village Aliboron, joli Monsieur, ou maistre pour le moins, homme talit faire, et grand raillard. Suppiernent du. Catholicon, 2, dans Tricotel, édit. de la Sat. Mén., II, 19. — Il luy es1 loisible [au papel d'ordonner, changer, rechanger, mesnager, virevouter, et, culebuter c'en dessus dessoubs tout ce qui concerne la foy, et i'interpretation des escritures. Bref, il est un vray maistre Aliborum, qui se mesle de toutes drogues. Il est le lac Muni et le brouillemesnage. MA R ii X, Deir. de la Relig., HI . — En somme., la croix est un vray maistre Aliboron qui se mesle de tous inestiers, c'est le fru. lolum en toutes les ceremonies de l'Eglise Romaine ; il ne se joue farce qu'elle n'en soit de la partie. Id., ib., 11, In, 2. — La royne mere, quand elle avoit queigue grand affaire sur les bras, l'envoyoit querra.. . e L avoit son grand recours en luy. Luy mesme, engoguenarda.nt, il disoit estoit un ana.istre Aliboron qu'on employoit à tout faire. RHANTômi...„ Cap. franç., 'rial-est :hal de Biron (V, 148). — Sur ce point, nous depescharnes maistre Aliborilm du Fay, instrument trompeur et trompé, t-...ornme il a paru par son testament, auquel il a confessé avoir trahi le parti de Dieu, pour faire sa fortune. AuBI Sancy, II, 4.,A.11>borrins, — Pour le dernier service furent presentees Des drogues sernogues... Des aliburrins, RABET,Ats, III, 3a ms. Alicacabut. Coqueret. — Pomme de Alicacabut, Puis en frotta un coing de cendres d'un nie de Arondelles, pour veoir si elle estoit escrip te de rousee qu'on trouve dedans les pommes de MicaCabUt. Rabelais, II, 24. — C. d'alidada. Rabelais, ln, 26. Alienation. Éloignement, désaccord. — Combien qu'ilz ayent une fois conféré ensemble, neantmnoins, it y avoit telle alienation, qu'ilz s'en retournerent, sans aucun accord. CALviri., SI2incte Cene (V, 459). — Caton se courroucea de cela et s'y opposa... Cela fut cause qu'il y eut quelque alienation de voulentez entre eulx. Amyot Cicé ron, — !Pay volontiers evité de n'avoir mes affaires confus : et n'ay cherché, que mes biens fussent. contigus à mis proches et ceux a qui j'ay à. me joindre d'une estroitte amitié : d'où irai. sent ordinairement matieres d'alienation et dissociation. Mc+NTAicNE, III, 10 (IV, 138). Aliene. É.aranger, impropre. — Lesquelles choses, -Yeu que ne les saurions aproliter, nous seroient aliènes et estranges. DES F i RJ E i s, trad. du Lysis de PLATON. — Metir011S-nous... que ce qui est bon à un ChaSCUn luy soit propre, et au co n traire ce qui est mauvais aliène et estrange... ? I D, ib, — La rythme de notre poëte sera voluntaire, ion forcee recrue, non appellée propre, non aliene naturelle, non adoptive. Du BELLAY, De/fente, II, 7. — Infinitez de nouveaux esirs des autres richesses, lesquelles sont alienes, et en possession d'a.utruy, naissent immedialentent. PONTUS DE TYARD, trad. de LEON FIEBRIEU, t'Amour, Dial. I, p. 17. — US veulent alterer et corrompre la vraye et simple interpretation de ce mot. de Catholique luy apportant des forcies et. alienes in terpretations. CHARRON, tes Trois Veriiez III, 10. — 'Pay estimé qu'il m'estoit et juste et necessaire de luy respondre sur cela en peu de paroles, à ce que personne d'entre vous, seduit par tels discours hors de propos, ne se rendist plus aliene et difficile a m'ouïr en mes justes deffenses. Du VAIR, DefflOSthelle pour Ciesiphon. Aliene de. tranger a, éloigné de. — La Nature humaine... si elle eust bien mesuré et recongneu sa force, sans s’eslever a.0 desir des choses alienes de son devoir. J. de Vintemille, trad.. de la Cyropedie, Epistre au Roy. — Autant te dy-je des satyres, que les François, je ne scay comment, ont apellées coqz à l’asne : es quelz je te conseille aussi peu t’exercer, comme je te veux estre aliene de mal. dire, Du BELLAY De/ fence, II, — A telz, pour ce qu’ilz n’entendent ia poësie que de nom, je ne suis deliberé de respondre, produysant pour deifence tant d’exceilens ouvraiges poetiques grecz, latins et italiens, aussi alienes de ce genru. d’ecrire, approuvent tant, coinme ilz sont eux mesrnes eloingnez de toute bonne erudition. ID+, ib., II, 11. — La chair._ le rend non seulement allene et estranger, mais aussi ennemy de son Createur, DES AU TELS5 Autre Dialogue ynoral, Argument, p. 97. — Mais où rrie perds-je. icy, et. esgare-je en chose paraventure un peu aliene de m.on but ? E. PAsQuiEn, 11finophile, L. I (II, 74.5). — Ainsi qu’il me souvient avoir leu en un passage de Sa.pho,.. parlant d’une femme ignorante et aliene des Muses. Amyot, Propo$ de Tabie, 111, 1.. — Et si me semble que leur teste des sabbats n’est pas du tout anone de Bacchus. Id., ib., IV, 5. — Ceu.x mesmes qui sont alienes des lettres, et addonnez à plaisirs importuns. Id., ib., V, Proeme. — Ayant esté de tont temps le nom de Christ defrendu et a.nipiifié par ce royaume, et estant à ceste _heure combatu par le moyen et ambition de l’Empereur et de tant de nations alienes de nostre religion. lieloNLuc, Commentaires, L, 0, 158). Il y a certes occa.sion d’avoir pitié de ceux qui prennent tant de peine à mal faire, et, laissant ce qu’ils ont de cOmmode à la_ main, vont chercher hien loing des choses alienes de la nature, DU alquence française, p. 165. — Croyons flous que nostre sainct Pare… vueille erenclre une resolution si aliene de toute raison…, ? Id. Actions Traictez Orat., Besponse d’un bourgeois’de Paris, p. 161. — Il n’y a rien de plus faux, ny plus aliene de la verité que ceste maxime d’ileraclite. Id., Ouvert. du. Farter-fient en oct. 1607. — Toutes ces vani Lez sont alienes de mork dessein. Aubigné, 1…eiWs rie poinctg de science, 9..B. Aneau, dans le Quintil Horatian, reproche à 17}u Bellay d’avoir employé aliene En Gest endroit mesme contrevenant à ton enseignement tu dis alien.es pour estranges, escorchant là et par tout ce pauvre latin sans aucune pytié.. P. 175, su.r le L. ch. 5. Cf. ibid., p. 207. A..liener. Faire pa.sser au pouvoir d’autrui. — Ils vous diront que vostre doux langage Les cœurs humains aliene et engage, Et que l’accueil voz doulces manieres Peult appaiser Mars ntre ses banieres. Marot, Meg. r. S’aliener de. Se rendre étranger à, s’éloigner de. — Il n’ya doute qu’Adam. estant decheu de sort degré, par telle apostasie ne se soit aliené de Dieu. I, xv, 4. S’aliener (sans complém.ent)i. Se retirer [loin des hommes.J., — Le desespoir de se aliener aux desertz m’est plus convenalle que a luy de l’accomplir. MAunicE ScÈvs, Depiourable Fin de Fiamete, ch. 36, Aliené. Éloigné. — D’où vous concluez qUell e-St aisé à. juger combien Saincteté est aliené de consentir aucune paix avec ce Prince, Du VAIR, Actions el Traicter oral., Response d’un bouegeois de Paris, p.14.7. Ennemi.— Ili [Lucullus et Pompée] ne furent de rien meilleurs amis pour avoir parlé ensemble, ains se pa.rtirent l’un d4avec l’autre, encore plus aliénez qu’ilz n’estoyent au paravant. Amyot, L recru , 36. Privé. — Da.me Vertu. „ appercevant de clere veue la tresillustre Duchesse de Savoye… destituee de joye, et toute alienee de confort, il luv print a.0 cœur une pitié incroyable. LEMAERIC : DE BE LGES1 la GOUM/Me Margarit.ip,..te (IV ? 42). — sont. ce signes d’un homme, aliené de son bon en-tendem.ent ? LOUISE LABÉ :, Debat de Folie.01 d’A)nourl DiSee 5. — Finalement mourut aiiené di, son sens, aprés a.voir pa.r plusieurs jours renié et biasphemé Dieu. H. filseriENNE., Apol. pejur ch. 26 (II, l06)+ Aiiené de. Êtranger à.. — Devenir, au lieu qu’ilz souloyent estre bonnes gens de guerre, laboureurs, marchands et mesnageis, du tout alienez des a.rnies. ANYoT, Cimon, 11. — Pendrait une surseance d’armes, je veux dire, lors que par commune capitulation des deux osts, les Gaulois estoient au Conseil pour sçavoir s’ils devoient lever le siege pour l’argent qui leur estoit offert, ou le continuer, Camille leur vint courir sus en temps du tout importun et aliené des armes. E. PAS-QUIEni Recherches, I, 3. Alieurs, v. Ailleurs. Aligeriquei Ailé. — Aligerique le cheval F’ H. ga.sits Viogne bien test à ceste heure présente..1 Anc. Poés. franç„ I, 202. — Cf. Alligere. Aligné. Accouplé. — alignee, en_ qui presente a.0 Loup pour avoir lignee et gerit-.ra-fion.. LT, Tc DE LA POR.TF. : „ Epitheles, 245 FG, Aliment. Dans l’exemple suivant, ce mot semble désigner un objet necessaire à la vie, d’une façon générale : — Par ce moien, tiran.t de clés lui eeste belle commodité de linge, se trouvera-il d’autant mieux accommodé, que moins sera contraint à desboureer argent à Pachapt de tant necessaires alimens. O.. DE SE an.Es, Théâtre d’Agric.} V, 16_ Alimentaire Qui reçoit des ahments, de quoi vivre. — Sans parler d’aucuns lieux Oit [le droit d’alnesse] est excessif et desreglé, esta.nt tout le bien a.bsolument à raisné, et les puisnez comme serviteurs e.t alimentaires seulement. CliAriRoN, Discours chrestiens, Redemption, 9. Allrnenten.x. Nutritif, — Los remedts propres aux ulceres de l’estomach doivent estre meclica-menteux et alin-tenteu.x. AMBR. PARÉe. X1, 18. — Le suc d’icelle-s [herbes] peut estre dit medicament alimenteux, Id., XVI, 35. — De ces eaux Ie.s. unes sont alimenteuses, les autres purga.tives, les autres odoriferantes. I D., XXVI, 5, — dit aussi que Paracelse.. a guery un grand nombre de ladres par le moyen de l’or potable, combien qu’il soit facheux croire que l’or soit medicanienteux ou aliment.eux. G, BOUCHET, 36° Seree Pif, 111). Alindel. — Par Necromance, ou par magie, Ta nias moyen de l’adjurer… L’Alindel ou la clavicule Ne te le sç.a.uroient acquerir. Du MAS, meslees, 246. — Il faut peut-être lire aludel, nom d’un appareil qui servait à sublimer.

Alipte. Celui qui frottr et parfume les baigneurs. — Mener il 1101.15 vouloit premierement baigner dedans les thermes des cardingaux, belles et delicieuses souverainement, yssans des bains nous faire par les Aliptes oindre de precieux basme.Rabelais, V, 5.

Aliqualement. En quelque façon. – Il se trouva une fois en compagnie d’honeestes hommes, l’un desquels vouloit faire accroire qu’il savoit faire beaucoup de tours de soupplesse, et toutefois n’y entendoit guères. Dont iceluy le Loisy estant aliqualoment indigné, va dire à luy et tous les autres qu’il gugeroit bien de deviner —tout ce que chacun d’eux feroit. TABouRoT DEs Accorap$, Escraignes dijonnoises, 47.

Aliques, Quelques (latinisn-te forgé par plaisa.nterie). _Aligues Qices. Quelquefois. — grande cité, Où nous pouvons aller alives vices. Epistre di( LyfflObrill15 dalLS RAB.ELATS., 278.

Alis. Dense, serré, &impact. — Les coquilles sont formees d’une n-latiere alise, serree et fort compacte, et bien fort dure. PALISSY] Disc_ acimir., des Metaux et Alchimie, p. 219. — faut donc conclure que la froidure vient de l’air, et que la riviere est alize ou condensee comme le cristal. Id., ib., des Glaces, p. 240. — Il y a autres terres qui sont si alises, ou si peu poureuses que pour ces causes ceux qui en besongnent S011 t contraints d’y mettre du sable. Id., ib., des Terres d’argile, p. 303.. — Toutes choses, quelques compactes ou anus qu’elles soyent„ S011t pore.uses. Id., Extrait des sentence.s. principales, p. 275. — Mizes, sont les choses serrées, comme le caillou, et le pain broyé, auquel n’a. esté donné lieu de se lever, et toutes choses qui sont si hien condencées qu’il n’y a aucuns pores apparents. Id., ib., Expliccit. des eriot, s. plus difficiles, p. 377.

Alissement. Allèchement ( ?). — Jaçoit que par son inclination et proclivité naturelle elle tende voluntiers a plaisir prendre, et percevoir les delices mondaines en obtomperant aux sen temens, et alissemens voluntaires qui SOrit ses familiers et suyva.ns. BUDÉ] Insiitiaion. du Prince, ch. 20 J. Foucher).

Alittrosne, Il faut probablement lire alti-trosne, au trône éle-vé. Voir Altitrosne.

Alkatin. Vertèbre lombaire. — Au dessus des fesses on lieu que les Arabes a.ppellent Al Katim. R.ABEL.A.is, III, 20. — Ual.katin comrne un billart. Id., IV, 31.

Alkemiste, Alkymie. v. Alchimiste, Alchimie.

Aliacquays. — Il [Monstrelet} appelle les solda.tz lacquays, ce qu.e j’ay veu con.firmer en mes jeunes ans à. aucuns —vieux routiers ; mais ilz les a.ppeloient les aitacquays, comme voula.ns dire gens à pied allans et marchans près leurs capitaines. BRANTômE, Couronnels françois, v. 305.

Allecter 1. Téter (intrans.). — Car des enfants, et petitz allaictants Dieu pa.r leur bouche ha parfaict sa louange. 13,..zs.-NEAtr, Chant natal. — Il —vault mieulx vendre les cochons lors qu’ils allah> tent ; car ainsi la truye n’est cha.rgée de tant de cochons. COTEREAU, trad. de Cou : MELLE, VII, 9. — Quand Dieu. a defendu qu’un chevreau ne fust point rna_rigé au laict de sa rnere, c’est comme s’il disoit : Qu’il ne faut point ravir une beste si tost qu’elle sera venue au monde, jusques à ce qu’elle ait allaicté SOD. temps. CA.L’rirî, Serrn. sur le Deuier., 91 (XXVII, 29( ». Moyse… dit mesmes Que Dieu. destruira les enfaus qui allaittent., les vieilles gens qui sont. desja chenus. Id.] ib., (XXII, 21). — Les oiseaux si tost qu’ils sont esclos, commencent à becqueter, et les bestes, combien qu’elles allaictent, c’est à dire les petis, si est-ee quiencores ont-iIs quelque industrie, ils suyvent la rnere quand elle s’en ira. Id., Serin. suri la premierc à Tienothee, 577-578). — Par le dehors Ie glaive destruira, et par le dedans des maisons sera. la frayeur : [pour exterminer) voire le jeune homme, voire la vierge celui qui allaicte avec l’homm.e chenu. Dans TH. DE BÈZE, Pseeruines de David et Cantiques de la Bibk, pi 771. — 11 n’y a chose qui soit tant nuisible aux enfans


qui allaitent. Cholières, 5e Matireee, p. 316. — Il est escrit, tu ne cuiras point le chevreau de laict de sa mere ; c’est à Epte les Prestres ne eruciliront pa.s Christ cependant qu’il ailaicte encores. Pli. DE MARN1X„ Diller. de la Relig›, 11, Jr 21. — Comme un enfant d’amour qui, attaché au tetin de sa mere, allaite en dormant et dort en allaitant. St François de Sales, Amour de Dieu., VI, 8. — Cette ame de laquelle je parie, ayant la seule volonté engagee, l’entendement, memoire, ouïe et imagination libre, ressembloit, comme je pense, au petit entant qui allaitant pourroit voir, ouïr et mesme remuer les bras, sans pour cela quitter son cher tetin. Id.], ib., VI, 10..

(Trans.) — Prens done pitié ; tes glaive.s triomphons D’Antoine et rnoy pardonnent aux enfans. Pourrois-tu voir les horreurs maternelles, S’on meurdrissoit ceux qui ces deux rnamrnelles… Ont allaicté ? JODELLE], CieOpagre captIoe, III (I, 128). — Pourquoy n’ay-je rendu l’esprit si tost que je f1.1S iS511 du ventre ? Pourquoy les genoux m’ont-iis receu. ? Pourquoy ay-je allaicté les man-in-telles ? CALuni, Seren. sur le Livre de Job, 12 {XXXII’, 151). — Il est vra.y qu’un enfant sçaura bien al ! ailler sa mere : mais tant y a que si on le laisse., defaut, il ne sçauroit chercher, non pàs prendre ee qu’il aura de. besoin. D., Ser.m. sur la preeniere à Tienothee, 48 (LI1I, — Les enfans allaitans nourrices —veroliees en sont infectés. Ambr. Paré, XVI, 2. — Touti ? la plainte de la nourrice seroit que par la faute d’estre tirée, ses rnammelles luy feroient mal ; en un besoin, ce seroit à elle à se succer le bout ou se faire alailer par un autre enfant. ClIOLIÈRES ? 6e Matinee, p, 231, — Telle a esté 1 :, r, : t fin de Charles le Quint, le plus brave. et magnanime empereur qui allaicta oncques marrinielles de mère. BRAN’rôme.., Cap. este., Charles Quint (I, 5.6, var.). Sucer. — Quiconque veut estre bien nourrisson de Mars, il faut dès l’enfance tetter du lait de la déesse Bellonne. Mais celuy, comme force autres., n’en allaitta jamais, car il avoit esté dedié à Eglise. Id., Couronnas françois, VI, 205.

Alaicter 2, v, Alecter.

Allaigre, Allaigresse. v. Ailegre, Allegresse.

Allaigrir. Rendre a.gile, dispos. — Pa.r Payde de Bacchus… sont hault eslevez les espritz des humains : leurs corps evidentement alaigriz. IV, 65.

S’allaigrir. Se rendre dispos, — Bistonis estoit un lac en Roma.nie, duquel Phyllis parie, disant que Demophon ne se viendra point allaigrir et delasser à nager en son lac. Cri. FoNTAINE., tees d’Ovua, Ep. 2, Annotacion.. — seroit bon… de laisser tels propos, et nous aller un peu reposer et dormir, pour nous alaigrir et delasser. LOUVEAU] trad. d’Apulée, I, 4.

Allamblquement. Distillation. — [Fig.] Et les envoya dans terre, non par assassinat ny poison, mais par atténuation et a.11ambiquement de la substance sperrnaticque. Brantôme, cies _Dames, part. II (IX, 683).

Allambiquer, Allangoré, Allangourir, Allanguir, Allanguissement, v. Alambiquer, Alangourer, Alangourir, Alanguir, Alanguissement.

Allan. Sorte de gros chien. — Ses compaignons avoient la charge des limiers, des levriers, des brachetz, des allans, des chiens et des mastins. Lemaire de Belges, Illustr. I, 23. — En ce quartier naissent les bons chiens de chasse, qu'on dit Allans : et en Latin molossi : qui sont comme dogues d’Angleterre. Id., ib., 11I, L Allant (adfl. Actif. — Qu’il ait pour son plaisir dix et huict chiens courans, Un bon vallet pour eux, qui soit des mieux allans. GAUCHET, Plaisir des Champs, le Printemps, Discours. (Subst.) Homme actif, habile, rusé, trompeur, fourbe. — Au seul pourcha.s d’ung affiné gallant Nommé Babil, si merveilleux allant, Qu’il n’avoit sens ne cerveau dente drame. CRETIN f laidoyé fat rrdolDreux. — Lors je vy en ung angle Un_ compagnon, aya.nt sa robbe sangle, Qui bien sembloit avoir esté galIa.nd, Mais de prirnsault ne congneu tel allant_ Pc]uaDiGNÉ, Pierre Faileu. L’Acteur. — Le compte. nous est si bien mis devant les yeux… que proprement me semble y entre, et voir le bon homme Robin Chevet, sesbattant ainsi el jazer, et envoyer quelcuri I la forge, — C’estoit un grand allant, (dist Anselme). Du FA Propos rustiques, 4. — Jay sou.ven tesfois… ouy parler de ce Perro•, comme d’un grand allant, et qui (à propos) entretenoil fort ces gentilz hommes, avec lesquelz se trouvoit fort bien. Id., ib., 11. — Chalant est un maistre galant, C’est un allant que mon chalant, Et vrayment j’auroy fort affaire Do Vescrire ce qu’il sçait faire. Baïf, PCISSedernS5L. I 218 — Les plus grands allons de tous [les ermites imposteurs] sont ceux qui portent à demy nuls deux peaux sur leurs corps, l’une devant et l’autre derriere, qui sont. de Moutons ou de Chameaux. T_HEvET, Cosmogr., Xi, 7. — Ce n’estpas tout., il se dit père, Oyezvous, d’Olivier Galland, 0, de pardieul cet un allant. JEAN GODARD, 1r, Diesguisez, \Te 2. v Mentir, Allarine, F. Alarme. Aile. — Combien que, Faye trouvé des coquilles petrifiées… d’ailes, couteleux, petoncles, chastaignes de mer. PALISSY, Disc. adertir., de Pierres, p. 280_ A1Iebastre, y. Albastre. Alleboteur. Grappilleur. — Gens soubzrnis… à la Lune, comme… Riverans, Matelotz, Chevauheurs d’escuirie, Alleboteurs, Rabelais, Pantagr. Pragnost., 5. — V. Haleboter. Allobouter, Allebreuer, Y. Haleboler, Haiebrener. Allech-er de. Attirer à. — [Le titre de Senateur] estant un nom de Magistrat. sans effect, qu’ils [les papes] presentoient tuutesfois aux Princes estrangers, quand ils tes vouloient allecher de venir en Italie] pour prendre leur que relle en main encontre leurs ennemis. E. PASU I ER ReCherCheR, ru, ri. Allecter, y. Alecter. Ailes. Action daller. — Antoine… sen —revint en Alexandrie… remettant son allee ert Mede en une autre saison. SEYSSELI Guerres civiles, L. VI extraict de Plutarque, ch. L — Dieu tout au long de ton allée en tiere Soit en ta voye et dedans ta litiere. aor, Epistres, 55, — Pour ce demeurer vous convicin I, pour ceste heure, et differer vostre allée. BliDÉs Institution du Prince, ch. 36 (édit..1. Foucher). — Eile estoit aussi ennuyee du retour de son rnary qu’elle avoit esté de son allée. MARC. DE Net.V, 5 Hepiani.., 3. — Je fuy les lieux par où je vo y passer Le peuple errant, et dresse mon allée Entre les bois hérissez de fueillée. RoNSARDt Pocenes, L. I, Discours d’un, amoureux (v, 8a-s4). Elle.., s’est mise à me donner des maledictions abominables à dire, ci à faire priere aux Dieux, que malheureuse Fust mon atiee, et plus encore malencontreux mou retour. Amyot’, Esprit, familier de Socrate. — Vous venez à Nazareth, qui est encor debout, bastie sur un petit costau ou colline : à laquelle l’aliee est fort dangereuse. THE VET, Cose-nogr., I. 11_ — Le Seigneur Grandmaistre, voyant que le Turc bastoit son depart, et qu’il ne fereFit pas bon pour iuy a.pres son allée, se depescha. aussi avec ses galeres. ID„ ib., VII, 6. Alleenient, v. A iliement 1. Allegable. Qu’on peut citer. — De ses Registres se prennent et prendront au temps futur les exemples aIle.gables par honneur, Buni, Institution du Prince, ch. 15. — Lies darnes y ont participÉ.J !, entre lesquelles une extraite du sang de France non allegable sans insigne profanation d’honneurs tout ce nie le estonne… par ses escripts. B.ABELms, V, Prologue. Allegation. Citation. — Le Philosophe Chrysippus •esloit a ses livres, non les passages seulement, mais des ouvrages entiers d’autres autheurs Epiturus au rebours, en trois cents volumes qu’il laissa, n’avolt pas mis une seule ailegation, MoNTArcrgiE, I, 25 (1, 197). — Ce que vous estimez le plus riche, en icelles [harangues], est, à mon jugement, le plus pauvre ; je veux dire, tant de passages Grecs et Latins, tant d’allega-Lions d’autheurs, dont vous repayez vostre discours, J. PASQUJEnt Letiree, VII, 12, — Il ne faut que l’epi tri liminaire d’un Allemand pour me farcir d’allegations, lloNTAit ; NE, III, 12 (IV, 195). — Nous autres naturalistes, estimons, qu’il y aye une grande et incomparable preference, de l’honn.eur de l’invention, à l’honneur de l’allegalion. Id., ib. (IV, 196). Allegeable. Qui soulage. —Ny herbe ny onguent contre Amour n’est valable. Seulement tu peux bien par tes vers recevoir A ta playc amoureuse un secours allegeable. norismitn,.Armours de Marie (I, 185). Allegeance. Allègement, soulagement. — Et devers vous s’envollent mes pensées… Pour y chercher allégeance certaine, Comme Je cerf qui court à. la fontaine, NIARoT, Elegies, 20. — Puis, quand sentez voz pulssanoes fo37blettes, _Allez (muant aux hommes allegea.nce, En leur chantant « Faictes m’en la vengeance. Epiare., q, 13. — Mille S011iCiZ inordans je trouve en ma mai son, Qui me rongent le cœur sans espoir d’ailegeance. Du BELLAY f Regrets, 130. — Nous aurons pour le. moins cette vaine allegeance De ne mourir point taus aujourdliruy sans vengeance. BERTAUT, trad. du Liv. II de l’Eneide, p. 274. — Tu ne verras plus en ma vie aucune allégeance de ceste maladie. BIUNTÔME, Cap. est,., Philippe> roy diEspaigne (11, "93). Aiieger. Soulager. — La fille… selon son aage commencera d’aneger a mere de labeurs domestiques. P. DE ClIANGT, Irestit. de ta Femme Chrest+, 1, 10. — Belle saules verde._ laquelle… alliege le diaphragme..Rabelais, III, 2. — Voi, tout puissant, Foi, nies alege ensemble Ton povre peuple, ansés puni. J. DOUBLET, Elegie 26. — Elle [11Eglise] vient au secours de ces povres ani mules avec de la suffurnigation de l’encens ; car cela les allege grandement de la vilaine puanteur du Purgatoire. PH. DE MAFNIX,.biffe{. de la Relig., II, Iv, 20. ealleger. Se rendre agile. — Des souliers aux semelles plombées, pour ealleger au courir et. à. sauter. Montaigne, II, 2 (II, 17). Allegir, Soulager. — Ciar en chanta.nt. de. sa mort Elegie Ma grand douleur semble [f_in] estre allegie, B, AN E AU, 14/19n, MarChant.

Allegorier, Mettre sotts forme d’allégorie. — Lequ.el Quedragésimal —spirituel autrement dict Quareene allégorié fut J’imprimé à Paris l’0.n 1565. EsTiENNE, Apo.C. pour Her.„ 37 (II, 277).

Allégorifique. Allégorique. — Voilà. les allégorifiques significations de la corde toute ensemble voyons maintenant que signifie chacun nœu à. pa, rt. Il. EsnENNE„, Apoli, pour Her., 37 (1 I, 290).

Allegorizeur, Celui qui attribue un sens allégorique. — Encores moms faut-il parler des aillegorizeurs qui avee leur sens spirLtuel nous ont pensé gaster et pervertir toutel’Escrituree TH. DE BÈZE, Ps. David, Epistre.

Allegre. Agile, leste. — le corps tant al ! aigre que je auray saulté leurs tranchees et percé oultre tout leur camp, da.vant qu.’ilz me ayent apperceu. RADELids, II, 24.

Dégagé, so prêtant au mouvement avec alsanc… — II [César] estoit beau personnage, blanc, de 11,.1, Ie et allegre taille. Montaigne, Il, as (III, 155).

Allegrer. Réjouir. — Jà. Geter Zoroastre en ses mille cités Le Bactre joint au Sace mieu.x a incités Sous leur Paropamise aven ln. Margiane De sa vigne allegrant sa. proche Sogdiane, niiiiuRICÉ. SCÈVE, Microcosme., Li p. — Le jour qu’Amour vint, rn’annoncer la guerre, L’air me bondit an senestre tonnerre Qui M’Olegra4 BUTTET5 dlenalthee, — Du mois d’Avril la. liche et bonne pluie Des laboureurs tant n’allegre les yeux. Id., ib., 177. — 11 [Orphée) allegroit tout le desert sauvage De sa chanson, que d’une douce voix II mariolt au toucher de ses doigts. Baïf, Poenws, L.d.. II (II, 75).

S’aallegrer. Se réiouir. — [L’homme] Plus satisfait s’allegre, et à pleins flancs respire. MAURICE SCÊVE5 Microceene, L, II, p. 6.3. — Toul est gailla.rd le ciel, qui tiede haleine, Va revétant de beauté souvereine Prés, mons et bois : tout s’allegro sous lui, BuTTET, Anuathee, 167. — Bon jour, monsieur Philausone, je suis fort joyeux de ceste rencontre…, — Bon jour à vostre seigneurie, monsieur Celtophile. Puis qu’elle s’allegre tant de m’avoir rencontré, je jou.yray d’une allegresse reciproque m’estre imbatu en ce lieu. H.. EsrE Es niai. de.t. Lang. franç. ital., I, 3’7-38.

Allegresse, Agilité, vivacité, vigueur, promptitude..— Carpalim… courut apres en telle hastiveté et allaigresse qu’IL Ie attrapa en moins de cent pas. RA.BELMSe II, 25. — Les cerfs craintifs, les dains de peur legers, Vivent sous toi : et de vite allegresse Jusqu’au taillis gallopent quelque fois, Quand tes limiers les poursuivent. au bois. VAUQUELtN DE LA FRESNAYE Foresteries, 1, , 1. — [Hercule] Par la forest s’égare] Pour y cercher aviron nouveau Car avoit ce jour rompu en l’eau Le sien, ramant de trop grande allegresse. BÉFLEAU, , RaviSSerneeit dillyllas (p. 144). — S’ils ont vestue quelque chemise legtere….. ils la despouillent, avant que mettre la main aux armes… estimans qu.e cela. leur oste leu.r allegresse et legereté. THEvET, , Cosmogr., XXI, 9, — Son coursier on. ameine, où d’alaigresse promte Avec —un ris amer sans avantage il monte.. P, ARNIER, gialle 1076. — L’Espagnol est grave : Ie François diligent et actif, de sorte qu’on le diroit courir lors qu’il ne —va que le pa_s : rega.rd de l’Espagnol, qui pour ce s’aide volontiers d’un serviteur


François, à raison de son allegresse en toutes ses actions. ANIBR. PARÉ., CIL 7. — Je Pa.3.veu pardelà soixante ans se moquer de DOZ. abigresses : se jetter avec sa rohhe fourrée. sur un cheval… ne monter guere en sa chambre sans s’eslancer trois ou quatre degrez à la, fois. MONTA1CNF" II, 2 (11, 17). — D’addresse et de disposition, je n’en a.y point.

; et si suis fils diun pore dispost, et d’une allegresse qui luy dura. jusques à son extreme vieillesse. Id., II, 17 {III, 33), — Et 118 leur peut-on sans malice refuser cela, [a, ux eaux], qu’elles niesveillent l’appetit, facilitent la digestion, et nous prestent quelque nouvelle ailegresse, si on n’y va pas trop abbatu de forces., In., II, 3’7 (III, 225).

Allegriser. Réjouir, — Le père eut ses faitz moult. prisez, Et furent tous Rilegrisez Quand eurent ou-y la promesse. Anc. Poés. franç., X11, 28{J.

Alleguer. Citer. — Est deffendu qu’on ne —voyse allegant Hebrieu ny Grec, ny Latin elegant. MARoT, Episires, — Plutarche aussi on livre qu’il a faict de la. face qui apparaist on corps de la. Lune, anegue un notrimé Phenaee, lequel gran dement craignoit que ! a Lune tornbast en terre., RabelaisI, Viir 17. — Le grammairien Didyrnus T, II1 petit traitté qu’il a. escrit et dedié. Aselepiades, touchant les tables des loix de Solon, allegue Ies paroles d’un Amphicle.s, ci.squelles dit… que le pere de Solon slappelloit Euphorione AmyoT, Solon, 1. — Nous pourrions encore anegu.er plusieurs autres telles rencontres aiguës et plaisantes de Iny. In., Démosthène, — 011 dit que iuy mesme (Timon] vivant feit ce bel Epitaphe : car celuy que ion al ! egue communement n’est pas de luy, ams est du poéte CalIimachus, ID, , Antoine, 70. — Il [saint Bernard] en dit beaucoup davantage mais j>ay voulu. alieguer cela en passant, CAL-vIN> IV, vu, 18.— Quailt au preterit imparfaict, je irouve que nous ensuivons les Gre.cs, plustost que les Latins, a.ussi en certains usages ciliceluy, desquels rallegueray un, 11. ESTIENNE, , COntreireitée 1, 3. — Quant a.ux blasphémes qui sont et encore plus.souloyent estre proférez en chaire par les prescheurs faisans profession de la, religion Romaine, j’en allègueray ici à pari quelques exemples, pour ajouster à ceux que j’a.y amenez ci-dessus. ID, e Apol. Four lier.. 25 (11, 90). — Ce grand precepte est souvent ailegué en Matou, Fay ton blet, et. te congnoy, rviorqTAIGNE, I, 3 (1, 14). — J’km ay alleg.dé pa, r ey de. vaut des exemples. Id. 1I, 3 (II, 30). — ri y en a mille exemples : sudra d’en alleguer trois. In., II, 5 (II, 49).

Nommer. — Ja ne rn’oniez alleguer en mes plaindes Le mien amant, comme Sa_pho et maintes, Mais mon mary, dont plus mon cueur se deult. Marot, Elegi-es, 20. — 11 allega., pour Je premier, son maistre l’empereur Cha_rles, exalta par dessus tous. BaANTI », n, Cap. estris marqUis de Marignan (I,.302

Indiquer. — Tout ce que j’0, y aPegué jusqu’ici ha le nom d’utilles commoditez. AuBierri Lettres diverses, 2.

(Sans complément). Faire des citations. — Comme doriques il fust un jour venu un medecin, qui faisoit merveille d’alleguer et d’arguer, tant qu’il rompait la. teste à tous eeulx qui e.stoyent table, pour luy clorre la bouche Philotas luy feit cest argum.ent sophistique. AKYOTt Antoine, 28.

Alleine, Alleiner. v. Haleine, Haleiner.

Allemaigne, Allemand, v. Alemagne, Alemand. Allemandier. Amandier. — Je consideray aussi, que le Souverain avoit donné chastagner de sçavoir a.rtn.er et vesiir son fruit d’une industrie et merveilleuse robe semblaidement le noyer, allemandier, et plusieurs autres especes d’a.rbres fructier… PALISSY, Reeepte verilable, P. 85i Allemarche. Nom d’un arbre. — Chesnes, saulx, fresnes, alleinarches, ormes, plaines, fouteaux, peupliers. LnytkinE DE BEL.UESI Illustr„ I, 28. Allemeliet Allengourir, Allenteri Allen-tir, v. Alengourir, Alenler, Aller. Aller par mort. Mourir. — Vous avez en ces cartiers la maison d’un Grec, lequel… est allé par mort,..SALrAT, trad. cl’HÉHoDoTE, IX, 116. S’en. aller ba-s. Tomber, disparaitre. Qu’est-ce qu.e leur est purgatoire, sinon une peine que. souffrent les a.mes des trespassez : en satisfaction. de leurs pecliez ? Tellement que si on oste la phantasie de satisfaire leur purgatoire s’en va bas. CALvt ? i, Insiit., V, p. 350. N’y estre allé ni venu. N’y rien comprendre. — Ceux qui ont glosé, que ç’a esté’à cause de Pimmola.tion d’Isaac, n’y sont allez ni venus comme ces Rabins des Juifs ont. phantastiqué. CALVIN, Setert, sur le Deuter., 99 (XXVII, 295). Aller au deoilmr.. Venir à_ l’esprit, — Il m’alloit toujours au devant qae cecy estoit. u.ne cautelle du marcquis ; sçavois à qtii j’aveis affaire. lielornuc, Commentaires, L. III (II, 78). — m’altousjours au devant qu’il m’en adviendroit ce quF ! m’en est advenu, et que ce gouvernement ne mil’a.dmeneroit qu’envyes et hay-nes. ID, , L. V (III, 69). Impersonnellement, ou disait : il pa bien ou mai à qqn. dans le sens où nous dirions que que qu’un e.ia bien_ ou mal. — Et puis, pauvre baudrd, et comment t’en va, que te semble de ce traitement. ? RABELAts,), 7’, 7. —Mais —vien Janne, je te prie, Va L’il bien à. nostre Antoinette ? —Monsieur, entrez en la sallette, Vous la, trouverez bien en point.. Belleau, la ReConnitet V, 1. pa. de bon. L’affaire est importante, il y a un grand Intérét en jeu. — Il y va de bon : il est qu es Lion la quelle de ces lettres doit estre payée de tant de sieges, battailles, blessures, prison.s services faits à la. couronne de France, par ce sien fameux connesta_ble. Mo NTTA.icTsE, I,. 46 0, 383). — Leurs favorits regardent à soy, p]us qu’au maistre. Et il leur va de bon : d’autant qu’ô. la verité, Ia. plus part des offices de la vraye amitié sont, en.vers le souverain, en un rude et perilleux essay. In.,’11, 13 (IV, 228). Cela eha bien, (Formule de refus.) — Nous avons a.ccousturné de dire, Cela va hien, ou, bon prou luy Mec, quand nous ne voulons point de quelque chose, ou que nous ne l’acceptons point.. Amyot, Commeni il faut lire les pones, 6. Aller, formant line périphrase verbale avec mourir : = mourut). — Endernentiers, Nordebert, lieutenant du Duc Pepin Heristal, Prince du Palais, alla. mourir. LeiliTAIIILE DE BËLGES, 3, — Ce pend.ant que ces choses se traitoient, le Roy Clotaire alla mourir. ID, , ib. — Qui est. rnorveulx si se voyse inoucher. Marot,. Ballades, 2. — Mais, la.s Si tOSt qu’elle eust jecté sa veue En contrebas, la povre despourveue Va veoir au pied de la tour, desciré Contre les rocs, son aray desiré, Id., Leander el hrero. Aller, formant Une périphrase verbale avec le participe présent (aller accusant = accuser), Ordinairement, cette périphrase exprime une idée de fréquence ou. de continuité. — Il est tout manifeste Que dedan.s contre. ton vueil celeste Est deffendu qu’on ne voyse allegant liebrieu ny Grec, ny Latin elega, nt. Marott Episires, 42. — Amour duquel parlant je voys faict en vous langage et voix Pour chanter çes haultes louenges. Id., PS. de David, aux Da.mes de France. — Il ne veult pas qu’on lei…Toise accusant De lasche cueur. FR. HABERT, trad. d’HoRAcE, Satyree„ 1, 2. — Si des saincts yeulx que je. vois adorant Vient mon ardeur. Du BELLAY, l’Olive, 40. — Que Ton voyse sautant, Que lon voyse blutant D’un pié ilbre la terre. Id., Vers Lyriques., Ode 8, du. Retour du. Printemps. — Se donn.e garde un chacun regardant, Que ce portrait ne luy voyse dardant. Un feu si cha_nd qui lu.y cuise da.ns Baïf, Amours de Aldine, L. (I, 42). — Je n’entendrois le cry du peuple lamentant QU’On voise sans propos ses inaisons abbatant. Du BELLAY, Jeux Rusligues, Hymne de la Surdité. — Si que cent ans n e puissent voir le jour, Qu’il laissera nostre François sejour, Ne l’an centieme en soy Se retournant, Son regne heureux pas ne voise boumant. Baïf, NemeS, L> VIII (II, 4, 06). — EL d.e quoy est-il si méchant ? A fin que je SaCha.lit. 11).5. Devis cies Dieux, 4 P01/11 convaincre la foiblesse de leur raison, il n’est besoing d’aller triant des rares exemples. Montaigne., 12 (II, 163).. — C’est. prester à. la lettre, d’aller attribuant Ce grand effect. à quelque ordonnance, sans l’intelligence, consentement, et discours de qui le produit. In., ib.. (II, 192). — Aya.ns plumé nn. chat.ion vif, ils alloyent le nommant l’honu-ne de Platon. Id., ib. (11, — Je voyois evidemment grossir et croistre les advantage du subject que j’allnis desirant. I D-5 ib. (11, 333). — J’ay comme eux interest de venger Ie sang d’Hector sur les Grecs, lesquels iLs vont favorisant contre moy, Io., II, 36 (III, 191). — Comment est-ce que l’on vous nomme ? — On trea.ppelle Olivier Galla.nd. — Et comment va-on a.ppellant Vostre père ? JEAN Go-D À Fl. D tes Desguisez, IV, 5. — Le hien que j’ay perdu me va tyrannisant. REGNIER, Plainte. S’en aller, lii.1/47i d’un substantif, d’uri adjectif, ou d’un parlidpe, indiqu.e que lo sujet est sur le point. d’arriver, arrivera forcément. bientôt à l’état indiqué par ces mots. On peut traduire par va devenir, sera bientôt. {Devant un substantif.) — Les Angloys s’en vont bons danseurs, Les Allemans tien.nent mesure, Marot,. Episires, — Nous avons force traitez qui nous aprenent com.ment il faut uzer sens mental Ouy, c’est le sens menteu.r et requivocque des Jesuites, desquels vous vous en alez disciples, si Dieu n’a pitié’de vous. AuniG : r.. ; i, le reducee (II, 104).. Geneve s’en va un bon abric, toutes choses considerees vous y estes aimé et honoré. In., Lettres d’affaires personn„, 8.

(Devant. un adjectif.) — Se doubtant bien que le roy ny la royne ne veullent point changer de relligion, et que, s’en allant le roy grand, comme il faict, il voudra extirper la kur. Morinuc, Lettres, 137_ — Les Ephores voians que la ville par ce motel) s’en allait deserte et depeuplee citoiens. Amyot, Dicts des Laredaem., Agésilas, 73. — Si 1, 7ous n’y prenés garde, vostre royauTne s’en va le plus miserable qu’il feint. jamais, au iieu. qu’il souloit estre le plus florissant. Mornuc, rommeniaires, L. VII (III, 457). — Ainsi sommesnous venus d’annee en armee en un si calamiteux esta.t, que s’il n’y est soudainement remedié, la France s’en ira demi deserte. La Noue. Disc. pol. et mil., I, p. 14. — Il demandoit deux fois autant.I un. prodigue, et qui s’en anoit pauvre, qu’el. un bon rnesnager et riche, parce qu’il esperoit i en demander et en avoir encores du riche, là où il n’esperoit jamais rien recevoir do celuy qui s’en alloit pauvre_ Glial. BOUCHET, air Seree (IV, 288). — Les Prestres des Pa.yens qui vo oient que la Religion Chresliene prenoit racine malgré eux, et que leurs Temples s’en alloient deserts, n’estoient point mal-contens que le peuple enst ce soupçon de malefice contre les Chrestiens. La LoyErt, Rist. des Spectres., VII, 4+ — S’il eut survesecu, ce seigneur s’en alloit très grand, car le rot Henry raymoit extrêmement, et désir oit fort l’advancer. BRAwribmE, Cap. franç., M. de la Chasfaigneraye (V, 83), — Cela ainsi divulgué, Amour serra ses t’esches impucliques.. Sans ceste descouverture le monde s’en alloit tout impu. digue. BEri.o.’r.o F DE VE’RYJLLE, Voyage des Minces foi Éunez, p. 340. — Quelques jours apres… ayant bon appetit l demanda a souper à sa femme, qui lui dit, « Ouy, mon ami, il s’en va preste. : 0 In., Moyen de parvenir, Reprise (II, 239). — Ils commencèrent a sauver leurs personnes et leurs thrésors, et toute la ville s’en anon déserte sans l’accident qui arriva à la citadelle, I > I NÉ, VI r I, 25, — Le roi qui _s’en alloit exécrable à son peuple, se rend inimitable aux déle0ii011S. I v, , ib„ IX, 1 (Devant un participe passé, — 1-1 eut certaines nouvelles que, sans secourir la ville de Boulangne, elle et ceuix qui fi.stoien".. dedans s’en alloient perditZ. LE LCri7A1. SERVITEuR, Hist. rie Bayart, — Quant il voit les herches faictes, et si mal garny de gens de guerre qu’il stoits congneut à l’œil que la ville s’en alIoit perdue, et. par conséquent le royauline de France en gros cla.ngier, In., ib., 57, — [Hanniball estima que par toute voye de raz e ou de forte, il h, falloit attirer au conibat, ou autrement que los affaires des Cartaginois s’en alloyent ruinez. Am-yori, Pabius ifa.rimus„ 5. — Voyant qu’il n’y avoit ordre ny moyen aucun d’eschapper, la ville s’en allant prise, il se tua luy inesme de saprore main. Id. ? AfariltS "à6, — S’il ne se hastoit, Iep Capitolik s’en alloit bruslé, In >5 Sylla, 27. — Persaens voyant que le (hosteau s’en alloit perdu, se sauva secrettement ale vistesse en. la ville de Cenchrees. In., _trahis, • Est-ce le henefice que me rendez pour avoir delivrè rostre royaume, qui s’en alloit du. tout ga_sté et de olé ? I.eioLTVE ? 41J, trad. des Facctieuses Nuits de Si. RA PA. ROLEI. V, I. — Que de faseheuses gens, , non Dieu ! quelle cousiume De demeurer si lard dans hi rue ù ranser ! _.. La nuiet s’en va passée, allez vous reposer. DESPORTES ! Diverses Amours, Contre unc nuict trop claire. — Priam Roy de Troue sentant que sa ville s’en alloit prise, envoya son petit fils Polydorus en Thrace. Amyot, Collalion d’aucunes hisioires 24. — Mei de Meule s’en va mort, si vous ne l’aydés, car sa sentence est arrestée, et ceste motet le doivent faire estran ter dans la prison. MONLUC, CommenL, V (I I, — Et me, mandoit ledit seigneur de furie que, si dans six jours il n’f_istoit pas secoureu, la ville s’en alloit perdue. Id., ib., L. V (II, — On m’advertit, que la ville d>2’gen estait entrtie en peur, et que tout le monde corarnençoient à plyer bagaige, et que la ville sien ailoit abandonnée, Id.,. ib., L. VII (III, 35O —Comme vous entendras que ventre place s’en va assiegée, vous voudrés lever ung camp pour la secourir parce que la raison le veut t. ib., L, VII (III, -Nos Daines, ainsi molles et delicates qu’elles sont, elles s’en vont tantost enteouvertes jusques au nombrilMo NTAIGNE 5 II, —12 (H, 173). — L’Italie s’en anion destruicte par le sejoiir d’une arrnee estrangere. FAUCHET, Antiquilez, VI, 4. —=La religion Catholique s’en allaite perdue, si, le Roy mourant sans enfants, la succession du Royaume venelle au Roy de Navarre. Mén., harangue de M. d’Aubray, p. 200. — Vous veistes bien, au progTez des affaires du Roy, que les vostres s’en allaient ruinées. Ib., p. 223-224_ —-S’il leur pouvoit persuader (nonaorer ces idoles, sa cause s’en allait gagnée. St FRANçois DE SALES, De/erse de la Croix, III, 5. — Sans luy nous perdion tout. Troy’s’en alloit perie, MONTCHREST1EN, HeetOrs IV, p. 52. — Ils estoient sa ressource, et puis qu’elle 18S perd, Je eroy que son tombeau s’en va bien test ouvert. In., les Lacenes, 1V, , p. 187. — Son procès [de Saincte-Bouline] s’en alloit faict, et en danger de mort, sans la faveur de ses amis, par lesquels il se purgea. BRANTffiriE, Cap. franç., M. d’Aussun (IV, 23). —Le royaume s’en va brouillé fort par vos particullières divisions. Id., Discours sur les Duels (1171, 451), — L’armée s’en alloit assiégée et forcée de se rendre sans les nouvelles qui vindrent au baron des mauvais affaires du Lyonnais. Grid Hist. Unv., I I i, S, — La ville de Bornmel s’en allait quittée sans « arrivée du prince Maurice, qui se retrancha à une des parts de la ville. Id.t ib., XV, 19. _11 s’en va lard, il s’en va nuit il va être tard, il va faire nuit. — Garçons, il s’en va tard, allon trouver mes bœufs. BELL EA II, la Bergerie,. ire Jrnifii. { Il 193). —Bergers, il s’en va tard, je crains de faire attendre Trop long temps à souper mn bergere Cassandre. Id., ib. (I, 803). — Mais ce pendant je ne fais rien, Et s’en va tard. Id., la Reconnue, V, 3. — Basions-nous, Monsieur, il s’en va tard, il est plus de sept heures à. nia monstre_ CruneL. BouCHET, lae Seree (III, 6). — Il s’en va tard, et serait meslapIT temps de nous retirer. ID » 27e Serec (IV, — s’en va nuict, et des haults monts descendent Les umbres grands, qui parmi l’air slespandent. MA ROT ire Eglogue deVIRGILE. Cela s’en va Bals dire. Cela va sans dire. — Quand l’on nom.me l’Eglise Catholique… on entend tousjours la Romaine. Cela s’en va sans dire, comme les heures (le nostre. Curé. PIE. DE MA RN LX 5 Differ. de la. 1, 1. Les ra.nçi, ons des hommes d’armes… estoient parmy les François et les Espaignolz taxées selon leur mot et condition r cela s’en allait sans dire. BnANTômE, Capfranç., le grand roy François (III, 150), Gela s’en va S voye. Cela va sans dire, c’est tout naturel. — Mon bon arny, se faire te sçiavoye Aulcun plaisir, cela s’en va sa voye. CrireriN à Jacques (1+1 Bigue (p. 206). — Si mieux faire savoye, Je le ferais, cela s’en. va sa 11.7e.ye, G. TA MOT a Ch.. Fontaine, dans le Passetemps des Amis, p. 267. (Formes.) Indicatif présent. ire pers.:— Je men —vois en’Isle de Crete, souz la conduite des Dieux. Lii>1A1RE DE BELGES, MUSIr., II, 6. — Je chante comme un pazoquet ;, Te ne voua jamais san bouquet, Marot, EpiSireiFe 57. — Jeuz à Paris prison fort inhumaine; A Chartres fuz doulcernent encloué. Maintenant.vous où mon plaisir me mairie. In., Rondeaux, — Monsieur le prieur, ne vous ennuyez point, je m’en voye querir mes eornpaignons, qui estoint avec moy c.heux vous. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 7. — Le Diable me emport si je v vols. Si je y allois, le Diable me emporteroit. É.ABELAIS, III’23. — Et toy [l’heure] mille fois mourante, Tu renais autant de fois, Sans qu’en la mort Io. sejournes : Car en mourant tu retournes, Et sans retour je m’en vois. BELz.v..Au, Petites Inventions, l’Heure. — Mais, triste el. seul, pa_r les bois Je m’en vois, Chantant mes plaintes mortelles. JEAN DE LA Tim..LE, Chanson 2_ — Et de là je m’en vois Gaigner sur un eosteau l’allée au long du. bois. Id., le Courtisan retiré. — Quant à qu.elques mots qui sont bons ide soy, mais qu’on ga.ste par quelques lettres qu’on y raet a.0 lieu d’antres, ou bien qu’on y adjouste ou. oste, il amena pour exemple, quand on dit Je m’y en yobe, au lieu de dire Je m’y en’pay. 11. ESTIENNE, Dial. du. Lang. franç. ital., I, 205,. — Mais je m’en vois un peu bien à. gauche de therne. MOPIITAICNE5, ii5 27 (iii, 110)— Je vois au change, indiscrettement et tumultuairement : mon stile et mon esprit. vont —vagabondant de mesmesi hi, III, 9 (IV, 111). — Vien ça, Mor-temer, je te va.s faire ung marché. NICOLAS TROY ES Grand Parangon, L — Car je m’en va bien loin plus outre qu’Eridane. Baïf, EgiOg1ée 15.

2e pers, : Cas là. bas aux enfers Adonis t’en-vois, RONSAHD5 Etegies, Adonis (IV, 36). — gre.gtniS chasser aux oyseaux. — Et bien que ne t’en Ti.rois tu doncques apres que tu en as assez pris ? _A.D.’Y OT, Dap hn 1’5 et Chloé, Li Ill, p. 45. —Quand tu vais en Paphos, nryce„ ou Amathonte, Ta majesté n’est telle..A :.éte JAMYN, trEtiv. L. IV, 147 va, — Quand il y fait bon, tu t’en vais. Baïf5 MirneS, L, II (V, 72), — Pourquoy vais Lu nu, Amour ? Mialt6 DEs Rocrus, Secondes Œut..res, Bergerie, ao -Alors (pie tu vais tirant Dans Ie sein de ma Rebelle, Je sens ta fléche cruelle, Mon pauvre Cneur martirant. Mme@ » Es Rocms, Secondes Œuvre..s, Chansons, 84 vo.

Impératif ’Quant de ce corps fera.s departement, Mon aine, vais tout droit en la maison Des esperitz, lesquels par achoison D’Amours sont mortz. Anc. Poés. franç., IV, 199. — a.fin ke le poêl ne te bouy é.ne tranble desus toé, E desus ton kors hérisé vé.se lever droét. Baïf 5 les Be.30gnes d’.Eziode (V 343). — Escoute, Rose, n’y vais pas. Mines DYS ROCIIKS, aiTUVreS, Sincere). et Charite„ 119 r°.

Subjonctif présent. ire pers. —Ou fauldra_ (la chose est toute seu, re) Que voyse à pied, ou bien que je dellieUre. Marot, Epistres„ 8. penscz aucunement. que je ne m’en voyse aussi content de vous que si ceste ville estoit en vostre disposition et me l’eussiez donnée, LE Lo Y AL SERVITEUR, HiSii de Bayart, 51. — Aussi affin que dire adieu je voyse A mes ainys. MA110T 5 EpiareS 4 3 — Il faillit que vous y allez environ dix et onze heures…, — Or bien, ma mye, dit le compaignon, ne vous souciez, il n’y ara faulte nulle que Je n’y voise. NrcoLAs DE TRoyEs, Grand Parangon, lit_ — Où et chez qui d’entre vous voulez vous que je voise ? DF.S PÉMERS* trad, du Lysi.s. de PLATON (1, 8). — Faut-il que j’y voise des-ore., Ou bien s’il vaut mieux que par toy Soit faite. Pentree avant rnoy ? JODELLE, rEugene, 11, 2. — Quand j’aurai un fardeau sur mes espaules ou en mes bra.s, que je le voise jetter sur ma leste, et qu.e je face un grand hurt, ce sera pour me casser le cerveau. CALVIN, Serm.. eur de Job, 38 (XXXIII, 469). — Quel nouvel enchanteur avec son art magique A sceu si bien charmer ma raison et mes yeux, Que je vaikie courant. ainsi que furieux Sans pouvoir a_rrester ma fuyarde Angeligue ? GREvrN, Ir de. rOlimpe, p. 233, —Je seroy encor plus beste de bailler quelque. message à rF---Fit yvrongne icy., Il vault mieux que j’y voise moyrnennese Jean de la Taille, Les Corrivaux, I, 4


— Tousjours ton nom., belas 1 pour trop aimubr, Vit en J11011. cceur qudque pa_rt que je voise. REIN-sA.RD, Sonnets et Madrigr. pour Astree (1, 247). — 11 n’y a chose qui me tiene Que je ne luy voisc arracher Les deux yeux, s’il la vient toucher. Baïf, CEE/Mique, IV, 6. — Mais si vous ne vouiez appaiser vostre. noise, J}ay bien affaire. ailleurs, où faut que je m’en voise. Eglogue 4 (III, 28). — Comme Pfiris là bas faut que je voise,’Non pour l’amour d’un.e Helene Gregeoise, Mais d’unt ?, Sain-tongeoise. RO INSARDi Sonnets pour Relene, Chanson (I., 263). — Il m’est bien seant el plus noble pour moi, Que je valse à cheval. Tracl, elloruicE (1582), Epistres, I, 17. — Ten moy main et me vueille defendre De tant d’aguet. qu’ils m’ont tendus, Que je ne chope et me —voisE surprendre Aux laqs de. ces hommes perdus. DEs-PoRTEs, P.5.. de David, 140.

2e pers. — Or suy le donc ; jà. te sont prepare2 Cent mil lionneurs là où failli que tu voyses. MA. l’Une (Munis divers, — Et quelque part quE voises t’eslevant Ou rabaissant, celle qui me faici guerre, Celle beauté tousjours devant I..oy erre, Du BELLAY, l’Olive, 43. — Tu viendras dong’flua. Mernent, Heureux Prelat, et à ta. suite Retourneront semblablement L’esprit, la vertu, la conduite, Qui te snyvent ou que tu voises Veillanl aux affaires Fra.nçoiseL Id., Vers Uriques, Ode 7. — Sus, Luil doré, des Muses le partage… Susi l’honneur mien, il est temps que tu voises Donnei plaisir aux oreilles Françoises. Repu A Ft D 5 iirynnii de la France (V1, 146). — Va voir en ma maison toy-mesine… — Vous plaist-il ? feras piaisir, Pourveu qu’y voises doucement. Baïf, Brave, 11, 5

3e pers. — Et que Flora, qui de tous biens est Voist tapissant de ! tourelles muslee-s LeE champs, le :  ;., -prez, les monts et les valees. LEMAIRE DE BELGES, I r istre de V.Anzant verd. — MaiÉ plus que nul ?… s’esjouit et degoise Le franc Tityrei en. doux et joyeux sons, Parquoy le prys luy de-meure, ou au’il voise. Irp., la Concorde des Alia Langages, ire partie, — Or desliez ce malheureux EL qu’il s’en voise à Padventure. GRINGORE5 Loys, L. V (II, 171).. — vouldr.a VOYSE en ce monde conduire Le chariot qui le monde faictluyre. MA Rot, Liv. I I de la illetamorph. — Il ramone àla cognoissance de son peché, luy disant qu’elle voise querir son mari. CAL113N, Serm. de. ln Pentecoste, 5 (XLVIII, 65). — Soit que pal ordre ou soit qu’a l’aventure Voyse le cou.rs affaires humains. Du BELLAY, Antiq, de Rome, 9. Souhaite. luy encor’qu’il face un long. —voyage, EL bien qu’il ait de veue elongné son mesnage, Que son cueur, ou qu’il voise, y soit tousjours present, „ les Regrets, à son Livre. — Ayez sard plus ce soing, que ce qui si hien Voise de bien en mieulx. O. DSMAGNY„ Dem Poés., Sonn. — Il fault que celuy qui veult raire devoir dlorrirne sage au gouvernement d’une chose publique, voyse tousjours de faic..t preferant ce qui est utile à ce qui chatouilie et qui flatte la multitude. AeryoT, Cicéron, 12. — Mars, à qui plaist Phorrible cruauté… _En quelque part, Prince, que ton pied voise, S’enfuit veincu devant ta Royauté. RONSABD, Sonnets à dip. personnes (11, 26). — Non, non, ce n’est pas sa nature Qu’elle s’en voise à l’avantu.re, GREviN, la Tresuriere, Avard-Jeu. • Velus faites —Ires bien.„ de luv accorder qu’elle s’eu vienne. ! avecques moy prelidre un peu l’air aux champs.i. — Je ne refuse point qu’elle ify voise. JEAN DE LA TAILLEi les Corrionts,. 111, 1. — Et faut qu’eux desdormis, laissant la douce paille, L’un voise à son labeur, l’autre à ses brebis aille. Maurice Scève, Microcosme, I, I, p. 25. — Mais où qu’il vuise le Roy Son. mal traine dedans soy. Poemes, L. III (II, 141). — Tout te soit, Hanri, fa.vorable partout An se long voéia.j,’é l’ivêr adousi D’un nouveau printans la vigueur clavant —toè Iirrâze répandant. Baïf, Etrénes de Pioézie Pransoke. Au Roê Poulogne. — Au paravant que ce fleuve Iroise rendre son tribut à la intii Oceane> plusieurs autres petits se (les-orkge.nt dedanS. TH EV CoSiee..ogri.„ XV, 12.. —’ay crainte que quelqu’un rne voise deceler. — ? rayez aucuns Lesmoins qui en puissen.t parler. R.. GARNIER, la Troade, 703. — Car quelque part de la France qu’il voise, Il trouTirrera. toujours un peu de noise, V.A_UQUEL1N DE LA FrusisAY-E., Satyres jrançoises, Chiverny. — Ne voisc au bal qui n’ayme.ra la danse, Ny au ba.nquet qui ne voudra manger, PIERAC1 Quatrains, 105.

3e pers. du plur. : Je. ne voy poirit qu’un Sainct Gelais, Un Ileruet, un Rabelais, Un Brodeau, un Seve, un C’happuy Voysent e.scrivant contre luy.. M’ARDT., Epistres, 51. — 11 n’est pas dit (certes) que tous donneurs Voysent cherchant (pa.r tout) les deshonneurs, Et n’est pas dit que Ies dames qui prenent Font toutes mal, et qu’en prenant mesprenent. Marot’, Elegies, 26. — C’est celle que j’ay desirée… Les meurs de l’un à l’autre plaisent, Conviennent bien. _A_1J dia_ble voisent Ceux_ qui m’en veulent desgoûter, DE$ PeRIERS r A n.deld I VI. 2. — Qu’ilz voise.n.t maintenant crier contre la congnoissance des langues : par l’ignorance desquelles ilz s’abusent en une chose si facile et manifeste. CALviN, Inetit., XIII, p.705. — Si jamais je ray dit, Que je sois écondit Du bien je repose : 7k-Ies desseins, mes discours Me voysent 211 rebours De ce que je propose. Baïf Amours de Meline, L. I (I, 85). — que tant de g-ens morts pour riostre franchise Se plaignent aux tombeaux de nostre couardise ? Et que les Peres vieux voisent disant de nous, Ceux-là ont mieux aimé, tant ils ont les cce-urs mous, Honteusement. servir en dementant leur race, Qu’armez pour le païs. mourir dessus la pla.ce ? I-1. G Ail-NIER, Cornclic., 105.. — Quelle raison de diversité trouvez vous que trente ou quarante Juges voisent exercer Justice au pays dont ils ne sont natifs ny originaires ? DIT FAILl Contes d’Euira-pel, 9. Aller, substantif. L’a.ction d’aller. — Qua..nd il s’en va son aller —nous despite ; Quand revient, cha.scun est conforté. MA.RoT, Epigr., 141. — Vous suppliant que par rrion _Apostolle 11 plaise a. vostre haulte magniffIcence rie me donner aucune ccingnoissance. De vostre. aller, ou bien de la meure. EL rk’Ainnoisr. :, Epi, stree Veneriennes, —Il Vasseure de m’envoyer a.ffin que tu con-sentes ton aller. _A_. SEV1N„ trad. de : BOCCACE,. ie Philocope, L. II, 29 ro,. — Quand bien je y fusse allé, mon aller n’eust rien préjudicié vostre service. Mck ? auc, Lettres, 14. — L’occasion de son aller seroit encore_ trouvee plus juste, à cause qu’il n’y alloit pas pour faire la guerre à ses citoyens ny à son païs, comme faisoit Themistoci es… A M Y OT, Alcibiade, 3 7. Allure, port, manière d’être. — Tantôt sa. doui… bouche et 5011. divin parler, Tôt son Corsa.ge tantôt son bel aller. Baïf., Amour de Francine, ii. 1 1, 181). — Ils (lient que ce sont gens mornes, sans esprit., qui n’ont grace aucune à parler, une voix rude, un aller pensif, un visaige de mauvaise rencontre, LouisE LABÉ, Debat fie Folie et d’Amour, Dise. 5. — Son ris et son regard et sa parole pleine De merveilles n’estoient d’une nature humaine : Son front ny ses cheveux, son aller ny sa main. RoNsA RD,..çur la mort de Marie, Elegie 0, 222). — Tousjours au cueur Francus luy revenoit.., Et quelle Nt la. douceur de sa grace, Quelle sa robe, et quel fut son parler, Ses doux regards, sa taille el son aller, Id., Franciatie, III (111, 104). — Ostez vostre beauté, ostez vostre jeunesse… Cet aller, ce parler digne d’une De.e.sse. Sonnets Four Helene, 1,. 31 (I, — L’aller legitime est un aller froid, poisant et contraint : et n’est pas pour tenir bort à —un aller licencieux et effrené. MoNTAIGNE, I, 22 (f, 143). — Aux arnitiez communes, je suis aucunement sterile et froid : car mon aller n’est pas naturel, s’il n’est à pleine voyle. Id., III, 3 (III, 285). Les allers et les venirgi Les allées et venues. — [Dardanusl espia tant les allers et venirs du Roy Jasius son frere… que finablement ledit Dardanus le trouva. à despourveu. LuiAIRE DE BELGES, I, 14. — 11 me suivit diligemment sans mon sceu, espia rnes allers et mes venirs. Id., ib., 1, , 26. leng aller. A la longue. — Le temps.(pour —vra, y) effa.ce toutes choses ; long aller mes tristesses encloses Effacera. Tg R T Elegies, la. — mais pensez-vous, par une morte cendre, Et par —vouloir tousjours fuïr et faindre, L’honneste fin que je veux entreprendre Et l’heureux feu. au /ong aller estaindre ? MELVii DE SAINCT-GELKYS ŒUY.. poét, , 63. — ITalensi leur osta tous leurs enfans masles moin.dres de quatorze ans, qu’il confina en diverses villes du Levant… alln qu’estans distraits de la veue et cognoissance de leurs peres, meres et parents., ils ne recongneussent, au long aller, autre pere commun d’eux tous que l’Empereur. fil PA.SelER, Rech-erches, 17 8. — De cet ordre s’en ensuivit au Iong aller un desordre. Id., ib., II, 16. — 11 est impossible que d’arrivee nous ne sentions des piqueures de telles irnaginations : mais en les maniant et repassant, au long aller, un Ie, s apprivoise sans doubte. Mo NTAIGNE5 I, 19 (I, 92). — Sans pouvoir arracher un seul mot de verité de ceste gent corrompue, combien q-u’au long. alle.r tout soit. seu. Du FAILe Cornfee d’Eutrapel, 30. Ait plue long aller. plus tard. — Le P. Recteur de Chambery me dit que Pexpedition de son proces vous estant recommandee, il l’aura ou demain ou, a ; t plus long aller, passé demain. St FRANÇOIS DE SALES, Leteree, 770. Au. lori aller, _Au pis aller. —Vous sçaves quelle querele vous soustenes, et a.0 fort aller que le fruizt de nostre victoire nous est reservé ; au ciel et ne nous peult faillir. CALVfN, Lettres, 3146 (XVII, 704). Az/ enjeux aller. En rnettant les choses au mieux. Les fideles ne pouvoyent gueres bien esperer pour le temps advenir, et au rnieulx aller, il sembloit fust impossible que jamais ils fussent restituez en l’este duquel ils estoient decheus. CA_LviN, Exposition sur le ps. 87 (VIII, “R2), Bailler l’aller et venir. Donner un double coup. — Elle Iuy court sus avec ses deux patins, à chasque main le sien, et flic et flac, en lu-v baillant son aller et venir. Les Fanjareg deg uie Rckn-temps, p. 82. Ne gagner, n’avoir que l’aller pour le venir. Échouer dans une entreprise, perdre sa peine. — Ne prendre. Veiller que poter le veni.r% N’obtenir aucun avantage. — A Passault de Cogny en Piedmon I.. ceux de dedans… resisterent tellement conlvi. le Viclasrne (le Chartres et autre, s François qui ef.. : itoient devant, qu’ils n’y gaignerent que 1-aller pour le venir. Thevet, Cosmage, XIII, 12. — Au premier de l’an, y eut une intelligence dans la ville par un La Fontaine, qui devon saisir une porte en faveur du duc de Longueville. Un Mauclerc de la ville’ayant feint estre de la partie, décela tout, et le roi, qui avoit amené la nu.ict cinq cens gentilshommes, eut l’aller pour le venir ; ies intelligens furent pendus, t, ni€N, Hisi. Lin XII 1, 15. — La phispart rie prennent l’aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrez, d’une prudence taciturne et. incommunicable, se defendans de la contagion d’un air incogneu. MONTMGNE 1I1, 9 (IV, 99). Aliesnier. — Fort je me plains des mauvais taverniers ; N’a, pas long-temps, en mangeant d’une tourte, Je fus trompé d’aucuns fins allesniers. J’entens trompeurs attrapans grans deniers Deçà, delà, ne leur chaut de quel lieu, Et font tousjours vendanges sens panniers. Anc, poée, franç., V, 95. (La. Complainte du Comm-un Peuple à l’encontre des Boulangiers qui font du petit pain et des Taverniers qui brouillent le bon vin.), A.Ileure. Action d’aller. — Pour sa santé nay hesoing de songer, Mus a grand haste ayant vostre escripture Devers sa face reprendre mon allure Car mon retour trop longuement luy tarde. VI iciizt, D’AmBoisE, Complainctes de l’Esclave Fortuné, 38 vo. Grand affleure. Vite, à grands pas. — Ti hony s’en vint sur le pré grand’alletire Nous accorder. M A ROT, Eglogue au Roy. Alleures. Traces. — cheval… cheminant sur les pa_ssees et alleures du loup s’engourdit er perd le pas. St FRAtiço[s DE SALES, LettreSi 2n. — (Fig.) — Les fumees et traces ne retirent pas le bon chien de la queste, mais l’y eschauffent et animent ; airs y esventant en la Croix, en la Creche, aU Sepuicre, ]es jnissees et alleures de mon Sauveur, tant plus suis-je esmeu et affectionné a ceste benite recherche. Id., Defense de Il Croix, III 4. — Dieu a empreint sa piste, ses alleures et passees en toutes les chu.ses creées. Id., —A fillObir de Dieu, III, 9. Alliable. Qui peut être allié. — Elles doivent estre allia.bIes et compatibles les unes avec les autres. AmBri.. PARÉ, IX, 16. Alliage, Alliance, — Si celle qui jadis d’un pudique alliage Estoit nocierement adjointe à ton cos té N’eut veu do ses beaus ans le filet arresté. Sonnet du sieur de PORCHÈRES à P. de Bra ch, dans les Regrets fan. sue ks MQ11 d’Aymee, L. IV. Aliianciers. — Laissans ces mal plaisans Almontasmes ea halle mer. RABELA rs, IV, 10. (Le chapitre priècédent a pour titre Comment Pantagruel arriç.).a en l’ide Enna in des estranges alliances du pays). AllihDron, vr Aliboron. Allieer (cf. allicher). Allécher. —C’est merveilles que les perse et mere ou marys permettent à leurs filles et femmes lire telles bystoires inu lines… je ne vouldroye par icelles alIicor la volupté de la femme chreslienne. P. BE CH A : fie GY, Instit, de la. Femme chrestienne, I, 5, Allichement. A/Richement séduction. — Sainzt Jaques dit que par allichement Et doulx attraict on est facilement En chair tempté par sa concupiscence. J. BoucHET, Epistres morales id ri Traverscur, I, 14. — Les Romains,., avec cest allichement taschoient de s’obliger un peuple difficile à estre subjugué. TH xvner, Cosmoge., XVI, 3, Allich-ement de. Ce qui attire à. — Plusieurs miseralement perdus, pour couvrir leurs faunes, rejettent toute la cause en l’abondance des chesses, lesquelles ilz dient estre les allichement des pompes et sumptuositei dissolues. LE CAnox, Dialogues, I., a (109 vo). Allicher (cf. allicer). Attirer, — Et tes vertuz que ta nature affiche. G. (.1.oLiN BucHEil à J. Bouchet, tepistreg familieres d Traverseur, 66..— Les pescheurs usent cl’appost, s puants pour allicher les poissons. Amui !. PARÉ, Disc. de la. raie. Allécher, séduire. — Aimes tu mieux béer âpres une madame, Lui raire des prosentz, cherir, l’afficher, Et en fin pour tous mets n’en pouvoir approcher ? FR. ti Al3ERT trad. d’HoRACRt Satyres, I, 2 (Paraphrase). — Ce que tiennent la pluspart des Philosophes, et qtie quelquefois j’ay creu, 0.Ilich.é de leurs raisons. ENET, Cosmogr.., I, S. — Ces galans avoient esté allichez par les richesses de l’Europe. Id., Lb., VI, 2. Alliement 1. Alliage. — Le sta.gnum, dr.i ! Pline est ce que les Italiens appellent pair°, de quoy on fait la vaisselle d’estain qui est un alliement de plomb blanc et de cuyvre.lhGENÈRE, Comment. deUsAn, Annotait., p. 196 PG.), — Certes c’est grand cas qu’on n’apprent rien en l’este de la monnoye que vice et meschanceté, car chascun regarde a l’allyement de la fausse monnoye, et y en a qui donnent. beaucoup d’argent pour recou vrer une pièce fausse bien faite. Du PIN ET, tract, de PLrNi, XXX111, 9 (G.). — Vous ayant trouvé dans la fonderie [de l’arsenal] qui ordonniez de ce qu’i/ falloit pour faire un fourneau d’alleement de metaux, SULLY, Œconom. roi., CX X XIV (G.). Alliement 2. Aliment ( ? f — II annibal et. son armée se faschairent et ennuyarent grandement, que argent, vivres el. esperance, qui est l’alhi : Eliot-d du cœur, loir failloient. Bran t Ingtit. du Prince, ch. 3.9. Allier 1. Amasser. — Car qui venait avoir Brant richesse H fault qu’il ayt en soy prouesse Et despendre, sans follier, Le bien qu’il a peu allier….Inc. Poés.. franç., X, 89. S’allier de. S’ailier à, s’unir à. — II luy ha semblé n’estre point convenable à un Prince tresChrestieni., soy allier d’un ennemy de la foy. SEYSSEL, /list. de Loays 11, p. 54. _ espousa la fille de Hermocrates… ce qu’il feit pour s’ailier d’une maison noble, li. celle fin que son estat en fut de tant plus aveu ré. ANIYOTà trad.. de Dtorioiu, XII1, 30. — Ceuix que ion apriPlloit les Aleua.des en Thessalie… s’allierent de i>liilippus Roy de Macedoine. ib., xVI, 6. — Et concourent toutes les villes ensemble mie haine mortelle tontre luy, en s’alliant les unes des Carthaginois, les autres des Mamertins pour luy courir sus. Id.., P ? abus, 23. — Quant à Pompeius… il [Sylla’chercha de s’en allier et de le se joindre, courront que ce Fust, par alliance, Pompée, 9. — Ceux-cy comrne moins puissans… s’allierent des Germains et d’Arioviste. FA Ir CHETi.AntiqUiteZe I, 15, — Childebert… s’allia de Thiebert son neveu, et mit sus une grosse armée. In., ib„ 9. (Fig.) Prendre comme auxiliaire, appeler à son aide. —Il fa.ult qu’on sih.umilie, Que d’oraison nniet et jour on s’allie, 3. BoucHF.T, Epistres morales du Traverseur, I, 1 Allié. Compact_ — Tant s’en faut qu’elle (la rivière].soit, spongieuse, que je ne trouve rien plus alliéqu’elle est. PALIssy, Discours adirtirables, Glaces, p. 240. Allier 2. Sorte de filet, — On vous L’ici riez et. alliez Dont furent tous prias et. liez Icealx oy seaulx. Haudent, 366 Apologues dÉsope, I, 127. — Si d’un œil clair-voyant enfin il aperçoit Quel. que vol de perdrix en un cominode endroit. Pour tendre ses ailiers, là droict il s’achemine. CL. GAU-CREI’t Plaisir des Champs. L’Hyver, Ton.nelle (p. 300). Alligation. Action de lier, de nouer, ligalure, — Le mariage fut celebré au dimanche suyvant où furent bien trompez un tas de petis rustres, qui estoient venus tout expres pour serrer resguillette. Car ma nacre porton un billet sur soy, qui empesche la vertu des alliga.tions magique, s. DES AUTELS, Mitistoire Barragouyne, ch. 4, Alligere. — Oncques je neuz chancre ne boussouflure… Dont je mercye ung bon dieu gere. MicHEL D’AmBoisE, Epistres reneriennes, 13. — Ou menvoyez voz membres alligeres Pour absenter ces puantes megeres. Id., le Babilen, 23 ro. Alliguer. Alléguer. — n’en charge pas les Albigeois n’ailiguant contre eux autre chose, sinon qu’ils se mocquoient… de tolites les traditions ou ordonnances Ecclesiastiques. Pu. DE MARNIX, Der. de la Relig., E, tir, 12, AllDdial. (Fig.) Libre, — Car de l’amour n’ay plaisir qu’en songeant… Au vray je sens que peult sa forfaiture. 0 qu’il est feint à ramy cor0 qu’il rend serf l’esprit allodial. FoRcADEE., Œup, poét, , p, 126, il.Ilogement. Logement. — L’ennemi estant… mal fourny d’argent et des commoditez de vivres et ealloge.mens. P FI D E A 11. NIXe Ecrits polit. d hiqt0r., p 279. Allonge. AllongernenL — Soventeinente est un mot François ayant une alonge Italienne. ESTIENNE, Precellenee, p. 319, Délai. — Le conseil de Metz, au lieu de respondre aux protestans, a envolé par devers [empereur, pour avoir une alonge, et mestera peine de rectifier tousjours tant quil pourra. CALVIN, Lettres, 494. Lallonge qui] demande nest pas pour sentretenir en gra n.de fermeté. Id., ib., 195. — Pensons donc à nous, voyans ItEl monde qui recule tousjours, et vou droit faire comme les mauvais payeurs, que quand ils auront « gagné quelque aionge, dorment sans souci jusques à ce que le terme soit 1,..enu. Id.,. Serrez, sur le liv. » de Job, 30 (XXXII’, 380). — Les hommes recullent tousjours : É.2 : 1.. encore que Dieu les presse, il leur semble qu’ils trouveront quelque moyen pour fuir. Brief, nous poussons le temps à. Pespaule (corrime on dit) et nous donnons des allonges, In., Serin. SUP le cantique frEzechicts, 2 (XXXV,.541). Allongeai]. Allongement, ad di tion supplémen — La.isse, Lecteur, courir encore ce coup d’essa.y et ce troisiesme along-eail du reste des Pieces de ma. peinture. MoNTAIGNE., III, 9 (IV, 67). — Combien a l’on veu gens qui, ayant acquisibeaucoup de repu talion, pour a.pres s’estre trop envieillis, Pont perdue ?… il y a’certaine saison cle mourir cest, alongeail vain et inutile leur raie perdre le los de 40 ans de bon service. CH A R-Robt, le$ Trois Veriiez, I, eust esté plus court d’alieguer du premier coup l’Escriture, sans faire cesi allongeai’, ce destour de la doctrine et fies Sacrernens " : et puis venir à PEscriture. In., ib., Ill, 6. — Pour un allongeai ! chetif de trois jours qu’il eust peu vivre davantage… Il a une etern ib.’: de vie honorable. Id., Discoure Chrestiens, I, 8, Alionger. Différer. — Tes bien aimez cornpagnons de navire Sont la assis t’attendans a, bouger. Su.s done, sans plus le voyage allonger, Allons nous ea. PELETIER DU MANS, 2e Liv. de l’Odyssee, p. fir6. Allonger les S, v. S. Aliongir. Allonger, — En contant encores le nombre des annees qui est necessaire pour une chacune secte, tu es tombé bien loing de ton conte allongissa.nt par trop la besongne, et la remettant à l’aa.ge et vie d’un autre. F. BR ETIN, trad. de LucIEDIT Ermetin, 67. —Qu’il cognoisse… que c’est à dire ranger un escadron en cornes alongies, ou bien le mettre de front. Id.„ ib, , Com-ment a faut escrire une. histoire, 37. — Encor faut user d’une temperee et moyenne composition ou a.ssernblee de mots et periodes de sorte qu’ils ne soient ny trop estenduz et alongis… ny de reehef trop courts. Id., ib., 46. — Or sera, le proëme suffisamment grand, lors qu’il sera esgal et consclna, nt aux choses traictees soit qu’il soit allongy ou accourcy. In., ib., 55. —- rne veut faire mourir peu à peu, et m’allongissant la. vie me veut donner un.e plus cruelle mort. IrF, , ib., le 11121yran, 20.. — Je dy cecy, afin que tu n’obscurcis.ses ton discours, en le resserrant à ton escient, ou l’alongissant par trop. ib., A naearsis, 18. — Ils marchent en canetant, allongissant plus un 1111UC10 et. nerf que l’autre. 18° Seree 176). — Cela depend de nous d’accourcir ou alortgir ces apres-disnées, de mesmes quo des estrivieres. CHOLIÈRES, Ge Ap.-Disnee, pi 238. S’allongir. S’allonger. — Son col est gresle, et, sortant. d’un gra.nd corps,. va en arne.nuisa.nt et s’alongissant. comme le col d’un Cigne. Amyot, Hist. L. X, 118 vo. — Quand tous… s’amoncellent en eux-mesmes, tout te membre se retire et ride., comme aussi se çleploye et estead, qua.nd ils s’allongissent. PA.R.É, I,. 10. — Par laquelle repletion la. verge se grossit et alIon-git. Id., _XVI, 18. Allongissement. Allonge-ment. — Suivant. le raccourcissement ou allongissernent du nombril. OU11..L. Boucr[E.T, 26e Serce (1V, 159). Ailortgner, Allonger. — L’en croist ou diminue sa substance, l’en allongne ou appetice so’n langaigP, FAtRt, Art de Rheiorique, L, I, p. 157. AIltouguir. Allonger. — Un. remors miserable De la mort clesireux talonnant ce coupable Vien dra ramentevoir un antique clesir Allonguissant ses jours, lors qu’il vouldra mourir. (-.RE-VIN, CeSar, I, p, 5. Sifillym.g.i.eir, S’allonger. — Le plézant riz forrné I-Far la petite. boche : Ou d’un. doble Corail un peu ealonguissant, Lors qe la Joue antiant, par le vermeil se couche Amor an petis creus sus son frês languissant. TA ILLEMONT„ la Trieariter p. 43. Alloser. Louer. — La phis m’extendre a. tel Prince alozer, La plume est tendre, et n.’a.y forse à le ozer. CRETIN, à Fr. Charbonnier (p. 230). — De ce bien dois je Dieu louer Et vous mercier humblement Et comme celle aloser Qui est doulce courtoysernent. Anc. Poés. franç., XII I e 1 4 9. — Impossible est qu’on. sceust l’honneur parfaiet De ceste Haye a.ssez bien alloser. V1I,.1154, ealloser. Se louer. —- m’esbahis que tu n’as honte De Valloser si sottement. Si devant tous appertement Tu as ce faict, qu’est il besoing De t’en vanter prese-ntement Ne d’appeller autre en tesmoing ? G. HAunENT, 366 Apologues d’Ésorg, I, 18.

Allouable. Qui peut ètre mis en ligne de compte, considéré comme valable. — Pour n.e vous rnettre en ligne de compte close qui ne soit bien allouable… je vous diray franchement pourquoy je me suis resolu vous en faire part. Lettre de M. Al RA trur, dans E. Pasquier, Lettres, XI, 7.

Allouer. Placer, rrie t tre e compter [en tre].—Non ayant. rnacons ne ferremens pour tailler pierres prenolent les pierres quilz trouvaient sur le lieu et les mettoient lune sur laultre ainsi quilz les pouvoient mienlx aloue.r, SEYSSEL, trad. de Tuxacy » IDE, IV, 1. — ne veulx natter ne vanter ; Mais, certes, Monsieur auroit honte De t’allouer dedans le compte De ses plus jeunes apprentifz> MA Orr Epietres, 5L — Pourtant, si Pay fasché la Court Hommaine Entrt meschans ne fuz onc alloué_ De bien famez j’ay ha.nté le dommaine. In., Rondeaux, 67. — Les plus sçavans, desquels la, pharne vole, Ont accouplé l’eloquence et Bariole. Tu es, Seigneur, en ce non-lbre alloué, Qui es de Loix et de frase &nié. FORCADEL, Œup. poét., p. 225. — Ne pense, amye qUe la louange Qui t’est delle soit pour eschange De te qu’il t’a pleu rine louer, Voire jusques à m’allouer Entre les auteurs de nostre aage. In., ib., p, 228. Allouer de. Admettre clans, compter comme ap-partenant à. —-J’ay autant. d’envie que ce rna.riage se faCe que VQUS rnesms, autrement serois je bien insensé, me voyant desja sur Paage, et a.ya.nt plus de besoing d’aide que jamais, si je n’estimois que ce me hist un grand heur d’estre alloué. de. vostre maison Amyot, Daphnis et Ch L. III, 59 un. Allouer,. Prendre à son service. — Comme la bonne chambrière ! qui disoit à celle qui l’allouoit Voyez-vous,’madame, je vous serirriray » Drs PÉRJEas, Récr., 46. Compter [comme valable], rriettre en ligne de compte. — Si le plus rueschant du monde s’est aquité de. son devoir en quelque point, il ne double pas que cela ne luy soit aloué pour jus-tice. CA Linri, VI, p. 380. — Ce ne. SOIR que fatras, lesquelz il n’a point comrna.ndez, et ne les appreuve point et quand ce viendra rendre compte, ne les alouera nullement. In., ib., VI, p. as 13. —Ce mot de reputer emporte ce que nous disons’clouer ou meure en ronce, Comme quand un homme doit, s’il a payé, cela luy est aloué ; ou bien si en deduction de ses debtes monstre, j’ay fait ceci, j’ay fait cela, et bien tout luy est aloué en sorte qu’il en est quitte. In., Sem. se..e. la Ge-nese, I" de la Justification (XX111, 691). — Quand ils auront ba.rboté leurs patenostres, ouy beaucoup de messes.. il leur semble que Dieu doyve allouer cela pour bon. Id., Sem’. du dernier aciveneirneni de C. (LII, 228). — Quay qu’ifs brassent puis apres pour l’honnorer et servir [Dieu], ne sera point aloué en ses contes : pource que ce n’est pas luy qu’ils honnorent, mais en son lieu’mirs songes et resveries. Instit. (1560), iv,. Quand nous faisons hien à. ceux qui ont necessité de nostre aide, et que nous nlavons point egard s’ils ont faculté de nous rendre la pareille ou non, Timilà Dieu qui met le tout. en ses.contes, c’est à 111Y que s’addressent ces items-là, et les alloue en 5es registres. In., Serm. sur la seconde à Tineathe „ 7 OLAV, 85). — D’autant que nous les raisons [nos ceuvres1 par Ia grace de son S. Esprit, il ! es approuve et les alloue comme justes. I P., Serin. sur rEpistre aux Galates, 17 (L, 489). — Lors Phinees, homme de faict., Vint, et vengeant un tel forfaict, Fit cesser l’ire espovan table Et luy fut ce faict alloué. Pour chose si juste et notable, Qu’à jamais en sera loué. Tri. D E Ps. de David, 106, Compter, évaluer. — Que vault cecy, que vault te louer ? On ne pourroit tes vert-ae allou Tant sont maximes, et tant de haulte exstir rlY11CHEL D’AMBOISE, Complainems L’Eseti Foriuné, Epistre. A.dmettre comme juste, approuver i : une pense, un article de compte]. — Comme Peric en la reddition des con-tptes de ceste charge eust couche un article de despense de dix taler] qu’il disoit avoir employez ou falloit, le peu. l’alloua, sans vouloir enqu.erir comm.ent ny quor. Yin., Périclès, 23. — Ces biens sont I diez Jesus Christ : ils doivent donc estre sez selon sa volonté. Il ne profitera. donc rien mettre sur les contes de Jesus Christ ce qui aura esté despendu outre son mandement : car ne l’aloera point. CALVIY, Insgit., 1V, v, 18. Pericles… rendant ses com.ptes, coucha au chapitre de despense un article de dix mil escus, sans aquit ny mandement, et sans dire la cause. Le peuple alloua l’article sans vouloir.s’enquerir plus avant, cognoissant la prudence et loyauté du personnage au maniement de la Republique. J. BOD R’e. publique, VI, 2. — Le peuple aloua la despense, cognoissant à veue d’œil que tous en prierai et chacun en particulier y avoit profit. Id., ib. — Mercure. Et. la cire pour empoisser les fentes de l’esquif, avec les arpes, puis le cordage dont tu as lié le voile à l’antenne, le tout deux drachmes. — Charon.. C’est bien dict, j’alloue ces choses. F.BRETIN, trad. de. LuciEN, DelarS des Mors, 4. — Ils disent que si un curateur a faicl. a.ppren.dre son mineur à danser… que cela sera alloué en son compte. GILULL. BOIJC.E1ET, Gerce (1, 157). Reconnaître comme vrai, concéder, accorder. — Si vous me disiez que c’est là où il faut aller pour apprendre à bien faire ses besongnes, je le vous allouerois franchement. E. PAsQuiER, Lettres, II, 12. — Ne Vay-je pas tousjours tenue en singuIiere recommandation, et aussi cherement comme Ma propre vie ? — J’alloue bien cest ar-ticle pour une part. C. D. X, P., trad. de GELLI, Discours fantastiques de hislin. Tonnellier, Disc. I, p. 27. — Aussi à ton conte, qui te PaIloueroit OT1 "[Gia, 11.1 voudrois tantost inferer ta mort n’estre qu’un esbat et jeu de plaisir, que l’on ne doit aucunement redouter. Id., ib.., Disc. Il, p. 36.— Quand je Vauray alloué cela, nieras-tu que la vieillesse ameine à sa. suitte tant de mala.dies.., rnerite d’estre maudite… ? Id., ib., 1-.)isc. X, p. 327. — Quand Diurnes les chainons de ceste chaine d"Flomere seroient encores en estre, si faudroit il crue Pon m’allouast qu’il y a disjanction entre les sciences. CnouhnEs, 2e Ma.tinée, p. 60, Approuver. — Pour bien louer et pour estrû loué De tous espritz tu dois estre Fors que du mien. MARoT, Rondeaux, 19, — Ii a souvent en la bouche mortification, comme ont les Libertins : mais entendez cruelle est sa mortification dont if pa.rle, cornme il se declairei que Si LM homme entend que Dieu. fa.ce tout, qu’il sera puis apres alloué en tout ce qu’il fait. CAtviN, Epistre contre un Cordelier (VII, S56). — nie falloit na_rrer au long et. tout à. net, pour y comprendre l’opinion de ceulx qni au devant avoient blasrné ce que ravois dit, et tost a.pres rapproverenti pource que le Cardinal alloua mon dire, J. BLOND, trad. de Tn. Mo Rus, sie d’Utopie, L. 21 ro. — Le Recteur et supposts de l’Université s’y opposèrent, et fut leur opposition alouée par arrest de cette Cour, et enjoint à ces Religieux do lire. seulement dedans ! ours cloistres à littys clos. PiàsQuIER,’Recherches, Prenon… que toutes choses te sont heureusement succe dees, qu’il a alloué tu doctrine. F. BRETIN) trad. de Luc [Ex, De ceux qui vieent à gages, 13. — Toutes les trois personnes y ont consenty et operé, le Pere en envoyant son fils, acceptant et allouant tou.t ce que par iuy seroit en cest affaire pré et negotié. CUARRON7 Discours e..hrestiens, Redeneption, 2. — [l’Équité] vous produira la parole de Dieu qui l’authorise, les Constitutions des Empereurs qui l’advouent, les sentences diF, Ls Jurisconsultes qui l’allouent., et l’usage qui Ia reconnoist. Du VALR, Ouvert. dti. Parlement en otit. i608. — Ceste recerche extraordinaire me Eera allouée pour le plus grand capitaine de son siècle. Et aussi nous avons poursuivi le su.ccés de ceste personne, pource qu’elle donna le bransle au reste. AUBICNÉ Hist. Univ., VI, 4. Estimer, faire cas dee — Ilz veirent un si grand amas d’or clequoy on ne tenoit cornpte non moins vilipendé entre ce peuple qu’il estoit alloué entre eux. J. LE BLOND, trad. de Th. MoRus, l’Isle d’Utopie, L„ II, 56 ro. Anouette, v. Alouette. Allout. Fatigué, épuisé. — Je nientens phis ni Otite ni aubade Sont ilz tous mcFrts les Satires d’Arca_de ? Ou. de. chanter faehez et allouis ? Où sont, les vers que de foy j’ay ouis..i ? FoncAn EL, Œuvr. poét., p. 244. — regrigné corn-ruent pourra il fournir à l’appointement ? Il a ses outils brbeux, maigres, lasches, secs, —alouïs, poltrons, debiffez, cselopez. illatinec, p.. 26.3. — Les uns pour estre recrus, las et alonis, les autres, pour estre trop foibles n’avoir encores la force, estoient retenus de pouvoir engendrer_ 7e Ap, _DiSnée p, 277, (Texte. : Allouvi. Affa.mé comme —un loup (au propre et au figuré), avide. — Ta gueulle allouvie N’en sçauroit manger. CORBOZET1 Fables d’ILIsorbE, 58. — Je suis ailovy et affa.mé de bien. faire et travÉlil-ler comme quatre bCPUtZ. RADELMS, 24, — La convoitise est sans frein, et comme une beste allouvie, qui tourmente… son homme d’un riesir insa.tiable de s’accroistre de plus en plus. E. PAS-QUIER, Pour-parler du Prince (I, 1023). — las ! plus que devant allouvy je demeure. La grandlaim que j’avoy de la voir prit. aleure, Pour un jeusrie sr long, peu de refection. DiVerSe..5’Anwurs, L. (1, ait). — Appetit. Fameiique,.. gourmand, aliouvi. M. DE LA PORTE5 EPiebeeCS. — [La guerre civile) Ce Monstre. hideux qui est une beste allouvie, Plein de feu, plein de sang, du ma.sque prend sa vie, E. PAsQuiER, Poés. diverses., Congratul. au Roy Charles IX {II, 914). — Ostez-moy ces serpens et ce tigre affamé Qui trie traisne alouvy pa_r lieu enflammé, Anc. Poés. franÇ., III, 306. — De mesmes font les maris ausquels on fait difficulté de leur ordinaire Là dessus je vous respons.„ que ceux dont von.. ; parlez sont des vilains et alouvis ; mais, quant à honneste homme, qu’il ne fera. point tant de CnouÈriEs, Se Ap. Disnee, p. 130. — Le rugir du. lion, le bruyant siflement Du basilic ne domw.. un tel etonnement Aux animaux, que. fait son flair et son baleine, Sou appetit glouton, sous lequel à. grand’peine Ils respirent de peur tout est mal asseuré En ce. gouffre allouvi. VAUQUELir4 bE LA. FRESNAYE Satyres irançoi$es, T… V, à M. Bertaut. — 11 retrancha. et la fureur barbaresque de ces tyrans et l’esperance allouvie de l’Espaignol, supbrimant tout à fait le Conseil des Seize. fi]. PAsQuiER, Lettres, XVII, 3. — Par une convoitise allouvie, N..oulul gouster de ce fruict, desirant aucunement siesgaler aux Dieux. Id., ib., XVIII, — Diray-je MISSI les eseueils de l’envie Dessous la mer m’assez ? Les chiens de Scylle, et Charybde aIouvie De cent. vaisseaux froissez ? Trad. de Fo LENCOs Coccaie, L. XV (II, 21). — Tout pour eux soit amer, qu’ils sortent execrables Du lict sans reposer, allouvis de leurs tables. AuBIGNÉ, Tragiques, I {TV, 38). — bien qua.nd du solda.t la diette ailouvie’Piron au lieu de pain de son hoste la vie. Id., ib. (IV, 39). — Les mastins allouvis sont devenus sauvages, Faicts loups de naturel, et non pas de la peau. Id., ib. (IV — [A la France] Si tu peux allouvi clevorer la viande, Ton chef ma.nge tes bras. Id., ib. (IV, 47), — Les maris forcenez lanceront affamez. Les regards alouvis sur leurs femmes aimees, EL les cleschireront de leurs dents affamees. Id., ib., L. VII (IV, 282). Allouyer. Titre de certains officiers de justice. — Ou ne tiendra pour ce jourd’huy la.. Jus tice en la cave, parce que l’AlIouyer est yvre. GUM.L. BOUCHET} 9e iSeree (II, 170), AIlov.I, v. 2111ouvi. Alloy 1. — Je luy cede la mestayrie de la Pomardiere, à. perpetuité pou.r luy et les siens possedable en franc alloy. RABELA.155 I„ 32. Alloy 2. v. Aloyer. Alluder. Faire une allusion, un rapprochement. — Les jurisconsultes done, quand ils ont dit Possessionem, quasi peil ?..an passionem ; u-iman,.qua.45i de Fneo Testam-entum, quasi mentis testationern Interclicta, quasi inter duos dicta, et autres inflnis, ils ont simplement. alluclé, et ne se trouve aucun passage où ils ; Appellent telles Allusions Etyrnologies. T.0..1401E : ROT D ES AccoRDs, Bigarrures, I, 11. — Vostre maistre n’estoit eludé, c’est vous qui avés illudé le nostre, et nous faites des illusions ; c’est pourquoy il m’est perrais d’alluder sur vostre norn. Var. hie. et lin., X, 274. Alluder à. S’accorder avec. — Telle imitation se peut dire divine Tant bien è proprement allude a son projet. Hé que ee bel esprit (par un interne objet) N’allude encor si bien a nia peine ègre heureuze ; 1011.n 1-fon vit tracer par formes du subjet Aus yeus de tous humains d’une amoreuze. TAILLEmoriT„ nicarite, p, 27. — Ga_ston de Foix prenoit un sing-ulier plaisir de baptiser ses serviteurs de nouveaux noms ! alludans à leurs complexions. TABouReor pss AccoR-Ds, Bigarrures, I, 11. M’Ille. Convenable, approprié, — Et suffiroit ceste ceIebrité De loz, passant (quant moy) verité A collauder de louange alludée Sans en mentir Erasme aussi Budée. J. BoucEET, Epiwres familieres Traverseur, 65. Ailurnellei v. Aliumement. ffiluma.ge, infla.mmation. — Les fla.mrnes sont allumements et fluxions de pas-Lure et m.atiere ra.re, qui pour son imbecillité ne resiste gueres. Amyot., de la Face de la Lune, 21. — A quoy faire, dis-je, nous viens tu derechef fourrer icy ta secte Stoïque, et nous viens tu. glacer tout doulcernon.t. par entre noz propos voz eva.porations et allumemens des astres… ? Id., des Oraele$. de la prophetisse Pythie, 12.

Allumetier. Faiseur ou marchand d’an.inettes. — Gens so-ubzmis.., à Mars, cornme… Allumetiers, Boute feux, Ramonneurs de Cheminées, Franctaupins, Charbonniers : Alchimistes, Coqua_ssiers, B E LA 1S7 Pania gr. Prognost., 5. — Geoffroy à la grand dent estoit metter [aux enfers]. RAPELAIS, II, 30. — Dans le premier exemple, Marty-Laveaux attribue à altumetier le sens d’incendiaire. Mais alors le mot ferait double emploi avec boute feux, pla.cé immédiatement après. Allumette. Ce qui enflamme, ce qui excite. — La nature a semé en nous Des allumettes de courroux. DES AUTELS, Façons lyriques, y. — Notons, quand le diable nous apportera de telles allumettes pour nous enflammer tant plus à rencontre de Dieu en nos afflictions, (lut. nous ne luy donnions point d’audience, CAp…1\, Serra. sur te liv. de Job, 9 (XXXIft 123), —Aux parties basses dont nous puisons la passion, l’ire, la cupidité, la vengeance, la volupté, alumettes de l’injustice. E. Plaidoyé pour le Due de Lorraine (1, 10811r). — N’est-ce pas un alechement, une amorce et un aiguillon à la volupté ? car l’usage nous fait sentir evidernment que la cerimonie, la vergongne et la difficulté ce sont esguisemens et. allumettes à ces fievres là. MoNTAiGNz, II,.12, var. 1580-88 (V, A l’un les yeux apprennent l’adultere, à ]’autre l’inceste, à l’autre la convoitise : les yeux estans les allumettes de tous vices, et les guides de toutes meschaneet.ez. BoticaET, 11e Seree (III} 19.7).—Si qu’un seul d’enterrer ce demi mort. eut seing, Luy jeta un crochet et entralsna le reste Des Diables et des vers, allumettes de peste, En tin trou. AuBrivs, Tragiques, VI (IV, 26). On emploie aussi le mot en parlant. des personnes. — n y a en un chaseung pays certains es prits Lurbulens qui sont les allumettes des remuemens et nouvelletez. L’IlosrurAir, Mémoires, ni 211. — Je composois une exhortation aux François, pour les exciter à l’obeissance de leur Boy ; adressant ma parole tantost aux Princes, tantot. aux Predicateurs, allumettes de nos troubli : ”.. ;..t. divisions. E. PAS Q UIE R. Lettres, MN’, 1. — Qui-1que peu après meurt Isabelle, veurtee du Eqiy Charles sixiesune, en son jeune aage l’une des prvmieres allumettes des guerres civilt— ! s. [D., Recherches, VI, 4+ ll son. Rapprochement. — L’allusion des mots n’est un seur fondement Pour y sur-maçonner mi ferme bastiment. Du ARTA5.2e Semaine, 2e Jour, 1es Colon ie-s. Alluvion. Débordement, inondation. — La semblable inondation et alluvion advint en lisleDataLute. SE YSSF.L, trad. de TH’Jin DiD 1, HI, —13. — L’on n’estime pas la grandeur, grosseur, roideur d’une riviere, de l’eau qui luy est advenue 1 : ar une subite alluvion et deshordement des prochains torrens et ruisseaux, Cu AR RO NT, Sagesse, I, Préface. Allez. Diez Etymol., au mot Trincare) assimile cUaz à l’allemand ail ari.s,. — Je ne sues de ces importuns Lifrelofres, qui,.. contraignent. les Lans et compaignons trinquer, voire taros alluz, qui pis est. HA BE f.A IS, TT1, Prologu e. Ally ers e nt, V. A il iernent.. A]mandat. — Puis il prend r.’strelabe, où la Sphere est reduile En forme 1’-bute plate. Ici se void descrite La Carlo des hauteurs, les Amucantharats, Avec les Azimuts et. les Almadarats, Du BARTAS ! 2e Seenaine, 2e fûur, les Colon-nes. Almadie. Sorte de pirogue. — En ceste rivivre ont estC reins quatre s-aulvaiges de k terre en une almatiye qui est ung petit batteau. JEAN FoNTENEAu, Cosmogr., p. 407, cité par Sainéan, des Ê. rab., X, 40. — Les hosteaux desquels ils usent sont petites Almadies, d’escorce d’arbre, sans clou ne cheville. Tir Cosmogr., XXI, 14. — Il n’y aura celuy terre qui avecques flanelles, barques, gon esquifs.., al madies, zambuches, coquets… aille secourir, et de mains et de voix ne donne courage à prendre terre. IÀF. LoyER, des Spettres. W. 17. Almagne, v. Alernagiee. Almanach. Faiseur d’almanachs, compogeur d’alinanachs. Faiseur de prédictions, de conjectures sur l’a.venir. — Laisse, laisse, imprudent, ces vaines impostures Aux faiseurs d’Almana.cs et diseurs d’aFarittlreS, BERTAUT ! Elegies, p. 389. — Je croyois que le son de ces cloches seroit un tauxiii et les feux un flambeau de guerre qui s’espa.ndroit quelque jour par toute l’Angleterre toutes-fois le temps m’a depuis enseigné que j’estoislun tresmauvais faiseur d’Almanachs. E. PA scr LER, Recherches, VI, 15. — Je ne veux, par ce mien chapitre, estre un com.poseur d’Almanachs, et prognostiquer quel je pense devoir estre le SueCés de toute ceste poursuite. Id., ire., IX, 31. Almanach employé dans un sens burlesque. On hausse la chasuble à Monsieur le Presbiter par derriere, comme si on vouloit se mirer en son qualibistre ou visiter son alinanac, pour [L’y mettre un clystere par le fondement. PH_ i MA e N1 X a.Di fer. de la Reg „ I I, f, 21. Aime. Nourricier (au propre et au figuré), bien-’faisant. — Hecepvoir le doulx, le desyré, 1.• dernier embrassement de l’aime et grande incrii„ la Terre, lequel nous appelions Sepulture. R E LA rs, Hl, 48. — Je te salue, Terre, ô Terre portegrains… Porte-rruicts, porte tours, Mme, belle, mmobile. Du BA RTA1 : 3, lre’Semaine, 3e Jour. — Alme Soleil, demain avant ton heure Monte en ton char et le Tate bien fort. RONSARD, Aneours de Cassandre (I, 38). — te salue, Esté, le Prince l’an née, Fils du Soleil fauteur de toute chose liée, Pere aime, nourricier, donne-blé, donne-vin. 1n., Hymne de l’Esté — Aiipres l’aime Soleil, le flambeau de l’annee. I-3Aïr# le Premier des AleÉeores 6). — Plustost l’aime Soleil, rompant sa course égale, Donra ses premiers feux à la mor Atlantale. R. OArtriiiEn, Porde, 829. — La sterilité Ne vient, des seuls terroirs, ny la fertilité, Aine pie rnimr, Soleil, qui l’influence darde Et les rend planturvux selon qu’a les regarde. PlnetA-c, Plaisir, (let vie rustique. — Soit que l’aime Phebus sorte au malin de l’onde… Soit’lue de rais plus chauds il s’enflamme à. midi iirinNTeniinsT1EN,.Aman, 17 p. 237. — Riche presera du Ciel et de Palme Nature. Bi LLEAU, Amours des Pierres precieuses, I’Amethysle. — Aime Venus qui liens, sous la grand’sphere blonde Des signes porte jour, le plus beau ciel du monde. JOD ELLE, 1) id On III (1, 194). — Aise pore Denys, tu es beaucoup à craindre, Qui contrains un chacun, et mil le peut contraindre. RoNsARD, Hymne de Banc/u. (IV, 26). — Alme Océan, père de l’Univers, Qui separe les quatre pars du monde. Brantôme, POéS. in de, 125 X, 478)+ — Somme, fils de laNuict et de Lethe oublieux, Pere aime, nourrissier des hommes et des Dieux. lioNsAnni Odes, IV, — C’est ce sang bien heureux ides martyrs], qui sert d’alme rosee, Pour rendre plus fecoud de l’Église le champ. Du BAÉTAS, le Triomphe (le la. Foy, 3. — Si la rieur de mes jours se flestrit en ce temps, Elle va refleurir à l’eternel Printemps, Et la grace de Dieu. comme une aime rosee, Distillera dessus sa faveur phis Prisee. 1(4 Reine d’Eseosse, V, p. 108. — O nuict aime, par toy Sont faits du tout esgaux le bouvier et le Roy. Du BARTAS, 1re Semaine, 1er Jour L'alme, inclyte et celebre academie que l’on vocite Lutece. RABELAIS, II, 6. — Quel jugement, est cettuy ? De tout un college. De quel College ? De nostre aime Faculté de Theologie..E. Pasquier, Recherches, III. 44. — Le sage So- crates Estoit très mal marqué, et ses œuvres par-faicts Sont si resplendissans que c’est une lumiere D’alme philosophie amour plus singulliere. 1., LAS-PHRISE[Nouvelle Tragicomique {VII, 473-474). — De gazons (l’herbe un temp1eje te voue, Heureuse, sollicite et aime Liberté. RONSATW Amours di. Cassandre 108). — Et à ton los, ô nourrice des hommes, Aime Santé, par qui vivants nous sommes, De mille vers un tableau j’appendra.y. BELLAft Sonnets divers-, 8 (édit. Chamard). Je te salue,.c1 saincte et aime Surdité. Id., Jeux Rustiques, Hymne de k L.Çurdité. — La chasteté, l’honneur et l’aime ternperance, MACINY Odes, [1, 3, — Aussi celuy qui trouve tant d’honneur Que regarder vostre face immortelle Et de vos yeux la, divine esfincelle. 1 : Nre peut avoir un plus al me bonheur. Am. J_Irmli t 1-loésiee, L. IV, 192 — Ainsi qu’an voit souvent que les Dieux ennemis, Tollis.sa_nt le bon-heur, fouissent les amis : E t1 que i’alme amitié, tant soit elle envieillie, Avecques les honneurs et les biens est faillie. ri. GARNIER, 1C1 Troade, 2689. Almement. D’une manière nourrissante, bienfaisante… De chasque sien tetin coule une source vive De la.jet aliriement doux. Du BARTAS, 2 Semainei Se Jour, lesCapitaines, — Il sçait quel frein retient l’Ocean dans ses bornes, S’il oheit, vassal, à l’Astre porte cornes, Si le suant baiser du Ciel, alraement doux, Est des perles te pere, et. des huistres l’espoux. ID-, ib., lie Jour, la Magnificence. — D’après un procédé très habituel alors, ]’adverbe équivaut à un adjectif qui serait coordonné avec l’adjectif suivant : aimemnt deux = aime et doux. Alrataantarath. Cercle de la sphère céleste parallèle à l’horizon. —F. d’Azimuth, f. d’Ai micantarath. Rabelais, III, 38. — Les almicantara.ths diets cercles des haulteurs. JACQUINOT, Astrolabe, 12 (G., Compl.). — Et l’Almicantarath en onze poincts cerclé Avecques l’Alzimuth dessus un. seul reiglé, MAURICE SCÈVE, Microcosme, L. III, p. 91. Aliaillique. Bienfaisant. Possible n’est coucher en rhétorique, Reduyre en prose, ou sens aile orque, Ymaginer vostre nom florissant En haut gille sil. n’estaitjouyssant D’une science ardue et almifique Consideré. R. DE COLLERYE, Rondeaux, 122. Almir3que. (Espagnol almizcle, musc). — En sa maison, elle faisoit parruns, contrefalsolt storacq, benjoy, am es, ambra, agalles, almisques, musques. NICOLAS DE. FrItOYES, Grand Paranpn, 51, Preparant la matrice à l’Astrolabe rond, Dont. l’Ahnur au contour ses lignes entre-rompt. MAURICE SCÈVE, Microcosme, L. I I p. 90. Atoé. Aloès. — Des noms des herbes : comme… agaric, alpe, anis, aneth. H. F_ISTEENNt, Conformité, L. III, Advertissement. — Ferons nous accroire â nostre peau que les coups d’estriviere la chatouillent ? et à. nostre goust que 1%1°6 soit du vin de Graves ? MoNTAiGNE, I, 40 (I, 833. (Prollone.) Aloes (2 syllabes). — De Thini, d’Ambre5 et d’Alpes feray mes parturns. NUYSnlitENT, UY. poet., p. 90. Aloor, y, Allouer. Moine, v. A luine. Aloinne, V. Alumne. Alon e r Allonge. Alongeable. Qui peut être allongé. — J’appelle tousj ours raison cette apparence de discouri :  ; que chacun forge en soy… C’est un instrument de plomb et de cire, alongeabie, ployable et accommodable à tout. biais et.11L toutes mesures. ? dari rrAIGNE, 11, 12 (II, ar). Alongeall, Alongir, Alors. Alors comme alors. On fera comme on pourra, le moment venu. — Alors comme alors, ayons plaisir, et. quant nous arons à menger pour aujourd’huy ne pensons point pour demain. N rcoL DE TROYES„ Grand Parangon, 51, — Si vous estiez à la cour… il vous faudroit tenir pour vrayes paroles Franceses> non pas seulement toutes celles que j’ay dictes… m•is un nombre infini d’autres de inerme fogge. Alors comme alors : pour le moins j’arnierois mes oreilles. II. ESTIENNEt Dia’. du Lang. franç. ital., I, 61. — l’Irles oreilles auront beaucoup à souffrir quelques fois a la cour, si je ne trouve moyen de les bien boucher. Mais alors comme alors : maintenant poursuvvons illustre propos. Id., ib., I, 282. Aloseau. d’alose. Sorte de poisson. — Fui il saulmon, turbot et. a.losea.u. HAUDENT, 366 Apologues d’Ésopsp I I, 139. Aloser, v. Alloser. Alosis. (eadifig, prise,) — Le seivneur Jan Jordan Ursin, lors que le Roy François… obtint la victoire à firlarignan.,. acheta cinq ou six maisons contigues en forme d’Isle… les l’oit emplir de ragotz, falourdes et tonneaux, avecques force pou1dre de canon, puis mei t le feu dedens. Clestait une nouvel] : Alosis, et nouveau leu de juge. H ABELAN5 fitSciamachie (I Lit 395). Alouer, v. Allouer. Alouette. — Rabelais fait plusieurs fois allusion à un vieux proverbe « Si les nues ch.eoient Les aloès sont toutes prises. Leroux de Lincy, L. des Proverbes, I, 1a9. — N’esperez dorenaTirTant prendre les alouettes à la cheute du ciel car ïl ne tombera. de vostre aa.go, sur mon honneur. RABELAis, Pantagr, Prognost., 9,. Si les nues tomboient esperoyt prandre les alouettes. Rabelais, I, 11. — On dict que les Alouettes grandement. redoublent la ruine des cieulx. Car les cienix tombons, toutes seroient prinses. Id., IV, 17. LES allObtetiCS. Jeu. Rabelais, I, 22. Alourder. Étourdir, importuner. — De Ià sans vous laisser importuns ils vous suivent, Vous alourdent de vers, d’alaigresse vous privent. RE.Gri LER, Pitt. 2. — Faietes taire ces enfans… cela fait un si grand bruit. que cela m’a_lourde. Var. Met. et iitt., IX, 192.

Alouvi 1, v. Allouvi.

Alouvi 2, v. Allouvi.

Aloy, Alliage. — Vous y errez de Dieu la pure loy Plus clair sonner qu’argent de fin ailoy. 13.fIAROTi Ps. de David. Au Roy.

Métal d’alliage. — Ces salutz là sont ilz de bonne mise ? S’ils ne sont bons, je vous les changeray, Et bien soudain d’autres forgeray, Ou faulsement, contre justice et loy, Avec l’or pur meslerons d’autre edlOy. DE$ PÉRIERS, EP iStre Mme Marguerite, fille du Boy (I, 73).

Monnaie, métal monnayé contenant un alliage. — O Dieu., ton palier d’efficace Sonne plus clair que fin alloy. MAR.OTe Oraisons, 6. — Je congnois bien que pour la correcture De mon escript et petite facture Tu ne voudrois (adverty par la loy) Prendre de moy argent ne aultre aloy. DESAR-PE N à. J. Bouchet, dans les Epistres familieres du Traverseur, 1)1. — Je te salue, heureux et plus quleureux Celuy qui dignement voudra chanter ta grace, Ta vertu, tes honneurs, il faudra qu’il se face Argentier, General, ou Tresorier d’un Roy, Ayant tousjours Ies doigts jaunes de ton alOy. RO.NSARD IlYnethe de l’Or (IV, 354). — L’or est Le nerf, et du nerf vient la_ force… Quand est de moy, si cet aloy ne siDnne Dedans mon sa_c, mon Euterpe frissonne. Poemes, L. II, au Tresorier Éle l’Espargne (VI, 234). — Quand on voudra esprouver de on prendra. la touche, ou Q11 le mettra en la fournaise. CALVviii, Serin, sur l’Epiere à’. Tite, 9 (LIV, 491). —Tandis que Boyvin eut à soy Le vaillant d’un liard d’alioy, Pour avoir du vin. de quoy bolre, Il a tousjours gaigné la gloire Sur tous les meilleurs biberons, Baïf, Pa-ÊSeierriel L. III (IV, 335). — Bien souvent la chose illicite et reprouvee passe avecques celle que le diable propose ouvertement estre licite et honneste, comme, parmy le bon alloy et monnoye, passe quelque piece fausse qui seroit d’ailleurs rebutee.. LoY En, Hist. des Spectres, V1I, 16. Aloy pourrait désigner particulièrement la mon-. naie d’or dans les phrases suivantes : — il ne fut onq veu en sa_ vie. marry qu.e deux fois : l’une, quand il eut trouvé en une vieille muraille un pot de fer auquel y avoit grande quantité de pièces antiques de monnoye, les unes d’argent, les a.utres d’aloy, desquelles il ne sçavolt valleur. Drs PÉRIERS, NOtiv, Réer., 19, — EIltFe l’alloy et la Lay, n’y a autre difference, sinon qu’il semble que l’alloy ou argent soit inventé pour Ies commerces des gens privez : et la loy,.. pour les tra fiques des grands Princes. E. PAsQurER, Pour-parler du Prince 0, 1030), — Le sens est douteux. Dans les phrases suivantes, aioy s’applique probablement au cuivre employé pour la monnaie : —Rememorant qu’en guerre sont mors telz, Qui en France portent ti ng grant rnmaige Mesm.es perd u or, argent et alloy, Par deffaulte de croire en maint passage Ung Dieu, ung Roy, une Foy, nne Loy. OniricoaE, ks Folks Entrepfbises (I, 34).—A d’aucuns fais acquerir loz, Et ra, vir or, argent, alloy, In., ib. CI, 111). — Mais tu luy a.prens telle loy Que or, billon, argent et alloy Elle prent pour m’a.bandonner. Id., ib., 115). — Je cognois fort bien la monnoye, Soit or, soit argent, soit alloy, Anc. franç., I, 106. — Ils [les comtes de la Marche) avoient le pouvoir de faire battre monnoye, inoictié d’argent et dialoy, de trois sortes d’especes, qui valloient quelques trois solz et derny de la nostre. THEvET, Coe..n.togr., XIV, 8. — Il fit la. decla.ration du pris et valeur de sa.dite monuoye, qui toutefois ne potrie-oit avoir cours qu’en ses terres et Seigneuries : et icelle seulement d’argent et ealoy, et non pas d’or. In., ib., XIV, t’op — Ledit Due ordonna… que les plus haultes pieces d’argent ne vauldroient que douze solz tournois, les autres six, et les moindres trois celles d’aloy, de dix deniers et de trois aussi. Id., ib., XV, 11. Aloi sert à traduire electruin, composé d’or et d’argent ; — Ce que de fer ou de liquide Faire se peut,. Drs MAsuREs, Encercle, VIII, p, 411 (Quod fieri ferro Iiquidove potest electro). (Fig.) Matière. — Riches, povres sont faietz tous d’un A.110y., GRINGORE, les Folies Entreprises 1511, Bas d’aloi. De médiocre qualité. — Aya, nt, trouvé les siens ba$ d’aloi pour une telle preuve, il avoit prié le duc di. laisser l’affaire rompue par son dépa.rternent, luGNÉ"., Hist. Univ., XI : 14, Aloyer. Allier, mélanger, — Qui sont autant de deniers Itommains, t’eh que nous veoions jourdhuy forgés d’argent, con-ibien qu’il s’en treuvo, qui sont alloyés d’aultre metail. ireJ.-ifired. du.. Prince, ch. 48. — Monnoye. Sonnante, blanche, marquee… aloyee, M. DE LA PoRTE, Epithetes. (Fig.) —Xenocrates, philosophe de bonne foy et de hon aloy, frappé a.0 vray coing de philosophie, sans estre aloyé d’aucune simula_tion et cupidité.. Bi : D „ Institut, du. Prince (édit. 1 Foucher), ch. 27. Alozer, v Alloser. Alpes (inasc.). — Hannibal, qui par feux d’aigre humeur arrosez Se fendit un passage aux Alpes embra.sez. AuBIG É, Tragiques, (IV, 29)„ Alpestre. Rude, sauvage. — Scilla devient rude pierre et alpestre, Qui rend la mer en Sicile diffOrr1113. VASQUIN P1-11LIEULe tra.d. de PÉTRARQUr., [, 1V, Triomphe d’Anwur, chap. 2.— Ayant desjà Flamine couru beaucoup de pays, il arriva en un lieu desert e.t solitaire, où il trouva un pauvre hermite… Que raides vous iey, père {dit Flamine), en ces lieux alpestres. et inhabitables… ? LouvEA.u, trad. des Facétieuses Nuits de SrRA-PA_ROLE, IV, 5. Alphenic. Sucre cuit avec.. une décoc tion d’orge. — Sucre candi, alphenic, et d iaireos. A in Ri PABÉe XXIII 3. Alpheste (ialprjarilq. — De. ceste qualité sont, Hesroelothe et Homere appeliez alphestes &est à dire. rechercheurs et inventeurs. Rabelais, Ve ins. Aiphitomantie (0, 9vrov, tanne d’orge), Divination par la. farine, —dlorge. — Par Alphitornantie designe.e par Theocrite en 5. ; a Pharmaceutrir. Rabelais,. III, 25. Alquernie, Alquimie, Aiquemiste, Alchimie, Alchimisie. Alquitran. —Les pins de la forest et rezines des sa.pins qui servent de fumees, alquitra.ns et eneensernens, LE Lirre ER, Hist. cies Speare$, VII„ 8. v. Halte. Alteraison. Altération. — ilz ont… douleurs destomach, aiteraisons, et envies de boireANT. DU MOULIN e trad. de J. (ri NDAGINE, Complexions des hoenmes, p. 268. — Car cette soif, un peu demeurant comme eteinte, Tousjours d’alteraison aura la gorge atteinte. VAUQUELIN DE LA nus-N A Y F t Satyres irançoises, à M. de Sainte : marthe. Alteratif. Altérant, qui change l’état des soli(1-. ou des liquides dans l’organisme. — L’usage des medicarnens, soit purgatifs, soit alterat.ifs. A114111R. PARÉ, 5., Qui altère-, qui donne soif. — Ses capitaines… gousterent desdictes drogues pour esprouver si elles estoient tant alteratives. RABLAISI He 28. — Souverain plaisir et remede contre les alteratives chaleurs. Trad. de BOCCACEe Flaminette (1537), eh. V, 63 ro’. Qui indique la soîf habituelle. — Nez qu’on peut dire estre assez buva tif, Nez coloré de teinct altératif. Var. hist el iitt., S36.

Alteration. Trouble, agitation. — Trouver inventions… à soulager les mescontentemens du peuple, à appaiser leurs alterations et empesclier les tumultes et seditions. Ph. de Marnix, Correspond. et Meslanges, p. 416. — Il ne nous restoit Un seul sol par maniere de dire, pour donner le moindre contentement, ny aux soldats, ny aux mattelots, estant d'heure en heure menassez d'extrémes alterations et mutineries Id., Ecrits polit. et histor., p. 259.

Émotion, colère, —,1` arresterois bien iin trouble sans metroubler, et cha.stierois 1111 desordre sans alteration. Montaigne, 10 (IV, 147).

Alteratrice. — Cinq autres facultés naturelles spechiles, sçavoir est, Attractrice, Retentrice, Concoctrice ou Alteratrice, exp-ultrice, et Sequestrice. B R. PA R É, I ntrocl., 8. — L'alteratrite ou eoncoctrice change et tourne ce qui aura esté prins et retenu, ot le fait du tout semblable à la partie dont elle est faculté. Id., ib.

Altercant. Celui qui est en altercation, en débat. — Le Roy... reforma entre ces deux altercans une bonne et seure paix. Du PRF..4.11, 310, dans Vaganay, Deux mine mots.

Altercas. Altercation, querelle, débat, lutte, rivanté, — Que dis-tu, varlet ? fault. mettre Ung fer au feu, sans altercas. GRINGORE, Saine Loys, L. VII (II, 229). — Minos le juge est de cela soin.gneux, Qui devant lui, pour entendre le cas, Faitt deschiffrer tels noysifz altercas Par ces crie-urs, dont l'un soutient. tout droict Droict contre tort, l'autre tort contre droite". MARoT„ l'Enfer. — Que dictes vous, .gents de boutique... Gents d'Esglise, gents de Pratique, Et vous qui cerchiez altereas, Ane. Poés. franç., XI, 74'. — [Turnus] Perce. Phegee, encor' au dur esclandre Rafle abhat, Prytanis et Alca.ndre, Noiàmon, ignorans tout ce cas, Et sur les murs émouva.ns l'altercos. DES MASURES, Eneide, IX, p. 486. — Si à Turnus l'Ausonien, par ca.s, Vient la victoire a.0 present altercas, Il conviendra a.ux veincus pour l'esclandre Se retirer à la ville d'Evandre. Id., ib., XII, p. 625. — Il sembloit à la verité, le temps passé, que ces isles de la Mediterranee eussent un houneste alterc-as ensemble, à qui auroll de plus doctes et excellens hommes, pour maintenir leur reputation. TuEliET, COSMOgr.i. VIII, 2. — De lie sortit Federic, vaincu et prins pa.r Loys de Baviere POUr l'alterca,t de l'Empire. Id., ib., XX, 8. — Pendant qu'ils sont en altercats sus cest. affaire : il les faut esgallement tous ouyr. F. BRET[N, trad. de LUCJEN„ Erinotin, 36. — Les ordres des 'Moines à Rome ont eu grands altercas et mené longs procez, pour sgavoir lequel geentre eux sonn.eroit le premier la cloche de Ave Maria RU matin. PH. DE MAHNEK, Diger. de la I, iv, 2. — J'auroy pensé toute autre chose que. venir en cest altercas avec vous, LARIvEY ! la Constance, III, 6. — Voyant les querelles ordinaires des soldats q-u'ils faisoient tous les jours, et les abus,insollences escandalles, meurtres, esclandres, supercheries, strettes et altercMs qui. commettoient. BRANTôME :. DiSe. Sur LM DWIS (VI, 389).

Altercatif. Où il y a altercation. — Débat. N'oiseux ou noisif, turbulent... altercatif, mutin. M. DE LA PORTE, Epithetes.

Altercateire. Où il y a. débat, diseussiori. — Toute la_ philosophie, en ta pluspart des colleges, est encores altercatoire et questionnajre. 1562. Adven. roy sur la Ref, de l'Univ. (G.).

Altere 1. Malheur, état pénible, douloureux. — Car hien qu'il combatit comme vaillant et Preux, Si fut-il pourtant pris ; mais toutes ces al-


teres s'amoindrirent do rien ses Cortunes pru ;..peres. E. PAsqulER, Leitres, V, 4— 11 faisoit la sourde. aureille, prenant plaisir, qu'il estimoit profit tenir ainsi ce jeune homme en telles alteres et calarnitez. Drj. COnieS d'EEttrapd, 16. — Comme l'Italie estoit en ces alteres [la lutte des Guelfes et des Gibelins], aprés la mort de Federic et de Conrad son fils, il y eut une forme d'inter-regne d'E.mpire. E, PÀSQUIERi Reehercheg, TV-1I 56. — Comme il Piron sur l'échafaud.] estoit en ces alteres, Voisin Iuy dict qu'il failoit lire son Arrest. Id., Letres, XVII, 5. -L),IP de ses gens tout effrayé me vint dire que son Maistre estoit sur le point de rendre rame à Dieu... Le voyant en ces ancres, demeuray cinq ou six heures en sa chambre. Id. ib., X_I X, 16, — Et en ces altères demeurarent jusques à neuf heures du lendemain. matin, ne parlant d'autre chose que de leur faict de conscience et du tort qu'on leur tenon a.0 respect de la fidellité et obéissance qu'ils avoient tousjours porté à leur prince. Brantôme, Cap. estre, le Confe d' Aiguemont (II, 160). — Une fiebvre pestilencieuse la saisit à Paris si contagieusement qu'elle luy causa la mort. Estant sur ses alteres se perdit fort en grands regretz. des Dames, Part. II (IX, 668).

Emotion, trouble, agitation, contrariété. — Si n'ont-ils en telles matieres prohibé avoir un autre soy-mesme, au.quel on peust seurement reveler et dese.ouvrir Ies passions de son arne pour donner par ce moyen secours à mille petites occurren.ces et alteres, qui nous tombent en l'esprit d'heure à. autre. E. Pasquier„ Monophile, L. I (II, 701). — Que si telle eust esté ma fortune, d'estre hebeté comme la brute, Amour._ ne m'eust reduit en telles alteres. 113.5 L0 Ainourebegeg, 2.3.— Que ne me dis-tu au moins qUi tu e.s, sans me tenir plus longuement en ces .alteres.... ? C, D. K. P., trad. de GELLI5 Discours fantastiques de Juslin Tonnelier, Disc. I, p. 17. — CeIlly qui se colere aisément est fort aisé à appaiser : au CODtraire Ie mela.ncolic qui est d'une humeur lente et frcFide, tout ainsi que tardivement il entre en ces alteres, aussi s'estant coleré, tardivement bannit-il le courroux de sa fantaisie. E. PA SQlr 1E8, Lettres, Vil, 6. — Le tort qu'il a receu de sa Perigourdine l'a mis en telle altere qu'il ne vous sçauroit dire deu_x mots d'une femme qu'il ne la vous represente comme une vilaine. CaoLtÉ.REse 2e .Ap. Disnee, p. 71. — Quels propos tenoit lors Philippe, et en quelles alteres cela le mit, vous Ie jugerez par les lettres qu'il escrivit à ceux du Peloponese. D 11 : VAIR, Deenosth. pour Ctesiph., p. 498. — Heureux ou malheureux, Son iige ira franc de misere, Et son cœur vigoureux Ne sera jamais en. altere. MoN-TcHREsTTEN, Hector, 1, p. 16. — Pardonnez, je vous prie, à ma temerité. Je ne puis plus vous voir en ces tristes alteres. — Las ! mes douleurs encor nlegalent mes miseres. Id., Cardiaginoise, V, p. 153. — Elle... fut interrogee de _M. d'Orléans si elle avoit eu l'allarme et peur. Je vous laisse à penser ce qu'elle en dist et la peine et l'altère en laquelle elle fut l'espace d'un quart d'heure. Brantôme, cies Darnes, Part. Il (IX, 68).

Estre aux alteres, mettre aux alteres. — Le jeune homme compta si bien son piteux cas 'à Françoise qu'elle ne pouvoit accorder et si n'osoit refuser ce que son amy lui dernandoil, tellement qu'il co-gneut qu'elle estoit fort aux altères. l'IdARG. DE NAV., Ileptarn., — Il ne dura guières qu'il ne fust aussi tost tué, sans que la. dame en pAtist, qui demeura longuement pourtant en tremble et aux alteres. BRANTinITE, des Dames, Part. II (IX, — Mais iiruoici mon gentilhomme Italien, ce pauvre martir d’amour ; jo Ie veux un peu mettre a.ux altères, Larivey, Laquaie, — C’est ce qui l’a mis aux alti.ri’s, A cause qu’il a des affaires, Esperant de se prevaloir _De l’a.rgent qu’il pourrolt avoir Et par emprunt qu’il pourroit prendre, En un tel besoing, de son gendre, JEA.N GODARD, ICS DesgriiisLez, IV, — Cette importune ardeur qui vou.s met aux aiteres Esleve en vostre esprit ces fantasques Chimeres, Et vous fait ressem.bler au fiévreux alteré. MoNrrcnREs-riEN, Carthaginoise, III, p. 138. Entrer sur ces alteres, rentrer S’Ur ces alteres. Tomber dans cette faute.., retomber dans cette faute. — Que s’il a. esté loisible à, vostre Advocat de se jouer de sa langue et de son esprit. aux despens de la repu Lation de mes parties, ne pensez pas, maistre Simon Bobie, que je peusse, si je voulais, me. jouer, sous meilleurs gages, de la vostre, au sujet qui se presente entre nous. Toutesfois ja à. I.).ieu ne plaise que j’entre sur ces ah tores : el c’est où je veux faire mon hola. E. PASti 1E R, Lettres, XII, 1. — Toul. le motit de sa condamnation fut pour deux causes : L’une pour s’ostre contre les commandemens de S. Paul lia.biliée en homme., l’autre pour avoir adjousté foy aux voix qui se presentoierit à elle de nuict… Estant és mains de la. Justice., se pouvant gara_ntir de la mort, comme elle avoit faici en quittant les habiliemens d’homrn.e, et neantmoins le lende.main les ayant repris, qui luy esion une asseurance de mort trés-cruelle, il ne fa_ut point faire de doute qu’elle r’entra sur se.s alteres par l’ad vis qu’elle en eut ta nuict. ID_1 Recherches, 1. 5. L. Papon emploie le mot altere dans des phrases U semble se rapprocher plus ou moins de l’idée de soit. Ainsi altere signifie soif, au figuré : — L’altere de N’engeance ou Bellonne sienfu.me Au sang mortifié de nos cueurs ne s’allume. Pastorell e, I, 1.41tere signifie peut-être aeidité — Un monarque Espagnol dont les alteres rangent Mainte esclave Province a son heur violent. Paetorelie, 111, 1. — Alteres pourrait désigner la soif, le gosier altéré, à. moins que dans cette phrase il ne. soit eonfondu avec artere, ce qui avait lieu quelquefois : Pour arrozer mes alteres a.rides, Elle a plus de nectar quo mille Pierides. La Constance. — Alleres désigne peut-être les gueules affamées : — Qui pourra. figurer les affres de nos peurs, Faire voir la tremeur des bestes refuya.ntes De cent loups affames les alteres beantes. Pastorelle, 111, 1. Aliere. Émotion agréahle, — Heureux Coiet, tay qui dois Estre fraizé de ses doigts, D’elle le seur secrétaire, Lors que son sein haletant Ira tout esmeu sentant D’Amour quelque douce altere. E. PASQUIE11„ Jeux Poet., 1re part., Chanson 833).. — Estant en ees doux altères de plaisir, et en ces doux bains de délices et d’aise. —Brantôme, des Daines, Part, II (IX, 114). — Ils ont veu plusieurs dames demeurer ainsy eisvanouyes et pasmées estans en ces doux altères de plaisir. ID>, ib. (IX, 522). — Quelques miens amis, qui avaient esté au sermon de Gontery, me viennent voir, pour me congratuler de l’honneur que j’avais inesperément receu de luy… Et comme restois en ces alteres, je receu vos Lettres. E. PASQ1U1ER, Lettres, XXI, Alieres. Transport prophétique. — Je ne puis penser que dedans ces petites fleurs si bien compassées ensemble, il n’y eust quelque influence de vostre divinité a l’odeur de Laquelle je ne me sens moins esperdu que jadis ces bons vieux peres, lorsqu’Ils entroient és alteres, pou.r prophetiser aux passants. E. Pasquier, Lettres Arre-Ourereses, 9. Anime. 21 F. Arierei Alterément. Avec altération, avidement. — Mon ceil peu caut beuvant alterément D’une beauté Pamoureuse d011eetir. PONTUS DE TYARD, Erreurs Amoureuses, L. Se 32. Alterier. Modifier. Le vivre doit estre tout à Fait refrigerant et humectaxit, au reste fort ténu, et qui pour la pluspart consiste en bouillons de poulets et de chair de veau, que mesmes nous altererons avec herbes d’ozeille, de laictue de pourpié. AmBR. PARÉ, XX, 16. Élmouvoir, ander, troubler. — 11 ee retira tout douleement en son logis, sans se monstrer alteré en façon quelconque, combien que met importun le euyvist. tousjours en luy disant tous les oultrages qu’il est possible de dire. Amyot, Périclès, — Et mille semblables ; dequoy le monde se laisse si aysément pipper, estimant que noz interests alterent le ciel, et que son infinité se forrnalise de noz menues actions. Montaigne, 13 (II, 386). — Les exemples de cela… altererent 1 é-llernent le. peuple de Brabant et de Flandres, qu’il n’estait plus possible de le tenir en bride. PFli DE MARNIX, Correspond. et lifeelanges, p. ik36. — Si elles ne vous disent rien, vous croyez qu’elles sont fantastiTles, alterees, et qu’elles aiment ailleurs. Gunl.. BOUCHET,. 3e Seree (I, — Sur ces pourparlers de la reyne d’Escosse, l’on en creust ou en appréhenda. quelque chose ; et rnondict sieur rnareschal de son costé en estoit alteré, en allarme et en jalousie de son gouvernement. BRAN-m Cap. franç, , de Montmorency (III, 357j. Irriter. — En estants entrez en procez, M. le Connesta.ble le gaigna par arreste Cela. les aliera tellement que chacun d’eux taschoit de desarçon ruer son compagnon, Sat, 114`én, , Harangue de ifAubray, p, 184, — Cela servit à altérer ceux de Ia Elia.ce et de Hongrie con.tre Ferdinand. AT.BiGNÉr Rist. Unifprit I, 14+ S’ancrer. Se transformer, se changer, — mont Bayane en val soit abatu, Et cette pleine en montaigne s’altere. DES A_uTELs, Am-oureux Repos, Sonnet 90. — [L’Amour] La voyant, aussi tost $e transforme et s’altere En un corps fanta.stic, sans veine et sans artere… Invisible, ven-teux, et de substance d’air. Belleau, ta Bergerie, 213 Journ., ies A rire° urs de David (II, 140). S’émouvoir, se troubler, s’irriter. — Je suis d’advis que, sans plus vous fascher ne &titrer, cl’eulx radez. ce que jadis feistez d’un chien et d’un renard. Rabelais, IV, Prologue.— J’ay bien osé prendre la hardiesse›.. de donner jour à ce petit ouvrage….. basty de telle estoffe qu’il ne peut offenser que Geluy qui forge en son cerveau. r1011.velle OCCaSiOn de s’alterer soymeeme. R. BELL E A (le la Bergerie, Dédicace. — Qui fait bien principa1e.ment pour sa propre satisfaction ne s’altere pue pour voir les hommes juges de ses actions contre son rnerite. MONTMGNE> III, 10 (IV, 140). — On dict qu’il a entendu. me figurer n.ous representant un petit homme de deux couleurs bien estoffé et orné des marques d’un bon. traistrei Jugez, s’il vous plaist, s’il y avoit subject de s’ancrer. Lettre de VILLEROY iut DPI Vaire darIS Trieûtell édit., de la Satyre Menippee, 141. A1teri. Altéré. — Me promettant quil corrigeroit la translation latine dicelle es lieux et passaiges que luy sernbleroit quelle fut alterie ou obscure. SE YSSEL, trad. de Tuucru ID Ep PrO

Alternatif subst.). Celui qui alterne. — Ainsi._ pourrez donner la chese à l’Espagnol et regner seul sans alternatif. FR. D’AlvinoisE, les Neapoiétaines, II, 8.

Alternation. Alternance, changement. — Qui ne feroit que une operation, sans alternation, varieté et "nutation, viendroit tantost en ennuy. F. LE ROY ? Liore de ia Femme forte (Vaganay, Pour l’hist. du franç. mod.). — Par la vicissitude et aIternation des heureux suceeq et malheureux evenernents. ro_.T BELLAY,. p. 294 (G, — Entre les elemens ne :. eiera symbolisation, alternation, ne transmutation aulcune. RABELAts, III, 3. — Toutes choses prennent de. tuy leur commencement, accroissance, moyen, continuation, changeaient, alternation et fm. Ls BLOND, trad. de TH. rifloRus, l’Isle d’Ulopie, L. II, 89 ro. — Les invasions et incursions contraires, et alternations et vicissitudes de la fortune au tour de moy, ont jusqu’à cette heure plus exa_speré qu.’amolly l’humeur du pays. MosTAictstE., III, 9 (IV, 70). Alternysé. — Ou bien… ne sera.. Il jamais veu, que toute Court justiciere en general soit méti zée, ou hien qu’elle puisse devenir de telle sorto alternysée, q-a’aucurt Juge selon le vouloir divin ne se peiist plus accordÉ : i.r à la voix de plusieurs, si la Vérité. ne s’y accorde. BILLON ? 1176, dans Vaga-nay, Deux mille mote. Alterque. Alterca, tion, débat. — Ils. veulent estre maistres, et. la lune rnaistresse afin qu’il n’y ait alterque. entreleux, ce n’est que hien fait pour quelque temps de faire surceance. C110[AÈRES, 9e Matinee, p, 310. — Comme les parties estoient.sur le point de tomber en alt.erque, arriva le rnary, auq-u el, parce qu’il estoitlegiste, s’adressa son cornpere en la presence de sa. femme et de son adverse partie. ID, , 5e Ap. Disnee, p. 213. Alterquer. Se quereller. — Il advient en telle maniere qu’on languist en combat de parolles que la verité en altercant est perdue et la charité destruicte. CALVIN ? Instit_, IV, p. 2ao. Altesse. Hauteur, élévation, rang élevé. — grandeur et altesse d’Agamemnon. G, C. D. T.7 trad. de BotcAcE, Ficammate, L. VII, p. 248. — Mais je veux cy apres en serenant l’Altesse De mon front a_ceoiser l’orage qui me blesse. P. MATTHIEU, Clytemnestre, II, p. 28. — Ca_r jugeant que restois contraint par mon malheur De quiter le logis, où il ne fait plus seur, Pay laissé quand et quand ceste royale altesse, Les fragiles honneurs, et la. vaine richesse..1. DE CHA_MP-REPUS, Uly8Re, II, p. 29. — Demain matin me despouillant de la gra.ndeur et altezze que ray… je vous feray cet honneur de me battre à. vous. BRAN Tù ! Iri E ? DiSe0/.4PS sur Ires Duels (VI, 472). Élévation morale. — [A la Vertu] C’est en la Court où tu dois Faire luire ton Altezze, Sur la. Majesté des Roys Qui poursuyvent ta caresse. P. IVIATTHIET.5, Vasthi, I, p. 20. (Sur l’origine italienne ou espagnole du mot.). — De quelque lieu qu’elle soit venue [la façon de pa.rler telle que Sa Majesté, Sa Sainteté], tant y a pfon l’accommode aux princes aussi, qui sont au desous des roys telleme.rit qu’on dira en parlant d’un Duc, Où est son altesse ?.,. Onenten d’un Duc qui est seigneur souverain. ESTI EN N Dial. Lang, franç. ital., I, 313. — Et depuis que d’Espagne et d’Itale est venu Le fla.teur Baise-mnirk au devant inconnu, Que les Princes, les Ducs, ont Pris ce mot d’Altesse, L’ombre pour le soleil fut pris de la Noblesse. VAIrQuELEN DE LA FIIESNATED Satyres françoises, L. IV, à François Vauquelin. Granee, politese, , tragruet, une armee bien leste, aliwe a_coustree d’un freon, et suyvie d’un estramaçon, se trouverent aussi sur les rangs. Du FAIL ? Contes d’Eutrapel, 33. —Ainsi le trouverez vous dans Sainet Gregoire, lequel escrivant à un Patriarche ou Arohevesque dit Vesira santaux Patrices de Gaule ou Italie, Vestra, excellentia, Qualité dont on use encore envers les Ducs non souverains, tout ainsi que du mot d’Altegs-e emprunté de l’Espagnol envers les Ducs souverains., E. PAsiztriEtt, Recherehes„, VIII, 5, (Construction). — Il mourut à Nancy, ayant esté envoyé ambassadeur par l’empereur son rnaistre vers l’altesse de madame sa. niepce. BRADITTÔME, . de La Noue (VII, 244). Altiffier. Élever.— Puis que nous avons destiné ceste apresdisnée pour dresser, hausser, et altiffier un Arbre do Vie, nous departirons premierement la vie de l’homme en trois degrez, à sçavoir, de la vie contemplative., active et fa.c-tive. CHOLIÈRES ? 4e Ap. Disnée, p, 141, Altiioque. D’un langage élevé. — Veine altiloque, et qui mieuIx possible, ha Seule monstré ses euvres (se me semble) Que n’ont pas faict tous orateurs ensemble. Tito ricks PFLEVOSTI dans.1. Bouchet, Epistres familieres du Trayerseur, 88. — La composition des Alexandrins doit estre grave, hautaine, (et si faut ainsi parler) altiloque. RoNsArt.D, Ari poet. (VI, 458)., Al-Moquent. Qui a. un langage élevé, — Courroussé suis, Poete altiloquent… Dont tu ne puis cy faire demourée. J. BOUCHET, Epieres /amiliera du Travereeur, II estoit doct, doulx., celebre, et facond… Prompt, et hardy, altiloquent lepide. Id., ib, , 78. Surquoy fais fin, orateur tant suave, Altiloquent, tant coppieux et grave. Id., ib„ 98. Où il y a un langage élevé. — Encores n’a esté homme qui., Paytsurmonté [Hornérel pas oraison sublime et altiloquente. BUDÉ Instit. du Prince (édit. il. Foucher), ch. 15. Altimetre. Qui sert à mesurer la ha_uteur. — Par Peschelle altimetre, et mieux geometrique. MA.URICE SCÈVE ? Microcosme, L. III, p. 90. Altissim.o. Très haut, — De mon seul cloy je poyse les abismes Et soustiens tout par etaictz altissimes. P. Du VAL ? Moralité à six personnages., dans le Théâtre mystique, p. 142. Aitissonant. Qui a un son élevé, puissant. — Dire le puis la gloire des docteurs… Dire le puis la fluste altissonante sainct esprit si treshien resonante. J. Boucuur, Epistres familieres Traeerseur, 68. — Maistre Jacques Prevost, Du sainet esprit la fluste altissonnante. III., ib., 70. Altitortant (adj. et subst.). Qui tonne d’en haut, celui qui tonne d’..n haut. — Je suis lernperiere des hommes et [Yieux… sceur et feran). e du. Roy Jupiter altitonant. LEMAiliE BE BELGES ? Illustri, I, 31. — Elle seule [Junon] peuIt fleschir la severi té de Jupiter Altitonant. ib, pro]. — 0 Dieu vivant, quel’tempeste est cece Il peult sembler que les homme.s rnortelz, Par leurs engins redoutables, sont telz Comm.e tu es, ô haut altitonant. Epistre du Roy à _Hector de Troye (III, 76). — Le dieu altitonent Men soit tesmoing. MICHEL D’AmRoisE., Epistree VeneTiennes, 8.. — Car ainsi plaist au dieu altitonant.. I-D., les Cent Epigrarrenes, 13 ro. De par Jupiter Paltitonant soit faict un cry public. par tous les carrefours d’Athènes. DEs NRIERS, Cymbalum, Die 3. — L’Altitonant sa voix grosse hors meit, Et gresle teu sur la terre transmeit. Marot, Ps. de David. 16. — L’Altitonant en ses faitz admi-ra.ble. GUEROULT lee Livre des Emblèmes, p. 62. — Le monstre tant detestable Ja troubloit l’Altitonant, De sort cri espouvantable Quasi les cieus estonnant. CH. FONTAINEt RaQissement de Proserpine.(p. tia9). — Dieu. Tout-puissant… aititona_nt. M. DE LA PORTEt Epitheies, 149 rn. D’où part le tonnerre. Davant ce hault altitona.nt trosne. 3. BOUCHET, Episires fa.milieres du Traoerseze, 6a.

Accompagné du tonnerre. —C’est toy, Dieu, qui gouverne L’aurore et le ponant D’un ordre aititona.nt. P. lirlATTEHEtt, Aman., II, p_ 40.

Qui a l’éclat du tonnerre. — Lomme par LUI Fondan, sublin Comœdien : Pa.r un grand Pollion, altitonant Tra_gique… Fu, HABERT, trad. d.’Ho-RACE, Salires, 1, 10, Paraphrase.

Altitrosne. Au trône élevé. — Pleurez, Palais, saint siège imperial, Temple royal, sacré lieu curial, Droit et. loyal, souverain alittrosne [sic]. Poés. franç., XIII, 397.

Altitude. Ila.u-teu.r, élévation sens abstrait). Tout nostre effort n’est rien que pure fiumblesse Envers ta force et puissante altitude. LEMAIRE OF. BELGES,. Epistre. du Roy à Hector de Troye (III, 71). — donques vrr de terre, moins que riens, Cesser day bien parler de l’altitude De ceste amour,. MARG. NAV.>„ les Margueries, le Miroir de l’Anie peeheresse (I, 66). Grade universitaire. — En civilité Et droit canon estoit habilité Tant et si bie..n, qu’apres sa longue estude De la licence avoit eu l’altitude, BoucHET, Epistres farnilieres du Traverseur, 78.

Altitudinaire. Haut. — Lu. quatrième et derniere station de l’altitudinaire firmament.. Texte de 1550, dans Vaganay, Deux mille mots_

Alaine. Absinthe. — Et ton ambrosin baiser Se [ait plus amer, Meline, Que n’est l’amere aluyne, Baïf, Airmours de Maine., L. II (I, 74.). — Sur le rnoy de may, Pespargoutte Sera bonne avec l’aluyne. Ana. Poés. franç., IV, 41. — Le chardon et l’espine, L’ortie, raIuÏn.e… C’est ce que je deMande. Baïf’, Diverses Amours, L. I (I, 299). — 0 Nymfe, estime moy plus piquant que Pespine, Beaucoup moin.s qu’un oignon, plus amer qu’aluïne, Si ce. jour ennuyeux ne m’est plus long qu’un an. Jr), , Eglogue.5’(irr, é., 5).— Pour garder ies artres et lignes de gaster les draps, faut mettre sur Ies draps de Paluyne, herbe amere comme l’absinthe, si elle n’est espece d’absinthe. St FRANçois 1 : 1Z SALES, Serinons autographes, F)8 (VIII, 54), — (Par comparaison) : Moyse appelle cela une racine germin.ant fiel et aloine, quand par flatteries nous ta.schons d’assopir tous remors, et nous faire à croire que le mal n’est que jeu. CAL1.71w, Conire les Libertins, 15 (VII, 1C3)i. (Fig.) Amertume, chagrin. — Pleust Dieu que Par qui te m.eut Fut encore dedans sa Sans Lily, peult estre, ton cœur n’eust Changé son miel en aluï.ne. FoRcAD E CELUI. poet.e p., 81.— Fay pour le moins que e, este Dame belle Ne me soit tant ennemye et rebelle, Paissant son cœur d’aluyne et de fiel, O. DE MA G N lm A MOZITS, S. 29. — Aussi mile et mile songlotz Et mil et mil soupirs encloz Dedans rna, bouillante poitrin.e J’enfantay, Durand, tristement, Alors que de ton partement Je goustay Pam.ere aluyne. Id., Gayac ; p. : 31. — Comment peux-tu, Nature, ainsi cacher Dessous un miel une ainere Baïf, Diverses Amours, LI (I, 291).

Alumant. Qui brûle. — Si offrit ! archiduc pour lame du Roy son pere or et cire alumant. E ? ICA R DE BELGES, Pompé lemeralle de Phelipe, 5 de Cas-tille. (1117, 261).

Aiumelle 1. Ce qui enflamme. — Quiconque a veu brusier de nuit à la. chandelle Le petit pappil-


Jon qui tournoye à l’entour, CestuT pense soudain que suis pour vostre amour Bellement consumé d’une chaude alurnelle, Qui coule doucement cle Triouelle en mouelle, De veine en veine, puis fait son tour et retour Par tout. mon pauvre corps, soit de nuit, soit de jour, Enfin dedans mon cœur campant son estincelle, MARIE DE Rom 1 E UT ŒUte, poét., p. 103.

Alumelle 2, v. Alemelle.

Alumer (subst.). — A l’alumer de leur feu, la maison et ce qui estait dedens sautèrent. Aubigné, Hist. Univ. XII, 11.

Alumne, Nourrisson (au propre et au figuré). Les Muses lors qui avo3.rent fait Penqueste De son sçavoir et songneuse eonqueste, Vont suppliant par tre.s humble requeste Palme et couronne I._)e laurier verd pou.r leur filz et abrutie, Gui I, l„ CR E TI N COMp inte sur la mort de de Bissipai. — [C’est la Peinture qui pai : le] Besongnez donc, mes alnumes modernes, Mes beaux enfa.ns nourris de ma mamelle, Li— ::SA1RE DE BEEcEs, la _Plainte du Desiré (111, 162). — Les bonnes et sin-iples gens.. se prosternerent aux piedz du noble Paris, leur alumne et nou.rriture. „ illustr„ 1, 38. — 0 nostre enfant, de France doulx alwrin.e, Dont Renommée si hault buccine et sonne. Que pa.r ton bruit volarit jusques a.ux cieuix Chascun te nomme. le bien ayrné des dieux. _Any, riflés. franç., IV, 181„ — 0 tresfelice et heure-ulx la personne Q-uon. peult juger de toy, Fortune, alumine, blicHEL EFUrilrBolsp.., Deseript, Fortune, 83 ro, — J’admire honneurs de ce digne du Bourg, Piteus pere du paovre, alornne des de Ouse. L. PastQrelie, V, 2. Aluner, Imbiber d’une solution d’alun. — Sans premier aluner le papier. Rabelais, II, 11.

Aluvée ( ?). — Pourquoy pla.isir incremeiratum cedo Et alu-vée ancrement recedo. A•nc..Poés. franç., XII1, 407.

Aluyne, v. Alaine.

Alveolle. — Pour bien. former ! es petis veolles Prendre convie.nt escorees assez molle.s. MICHEL, trad. des Georgiques de’VIRGILE (publ. en 1519), dans Delboulle, Notes lexicol.

Alysse. Nom d’une herbe. — L’alysse estant pe.nclu au plancher d’une maison est un. salutaire remede contre le charme. JuLuti\I BAuDori, Trois livres des Chgrines, 114, dans Delboulle, Notes lez icoi.

Alzimuth. Azimut, — Et l’Aimicantarath en OJIZO poincts cerclé Avecques PAIzimuth dessus un seul reiglé, MAILER= ScÈvÉ, Microcosm-ee L.. p, 91.

Amable. Aimable. — 0 vra_y espoux, mary inestimable, Parfaict amy, sur tous Ies bons a.m.able. A.D[G. DE NAV., les Marguerites, le Miroir rie l’ame pecheresse (I, 41). — Vostre beauté vos kit à rceil choisir ; Mes en dedans, en grace bien sorta_ble, Loge vertu de soy si fort arnable Que le travail, si c’est travail, e.mporte Aveucques soy recompense ! ouable_i D’havoir servy dame de telle sorte. IlErtoET, Poès. diverses, 13, — Parquoy ces partz, qui en toy sont amiables, D’honnesteté, se font desraisonnables, Les Rymes PER.NETTE DU GUILLET, p. 74, — Lisant de nuiet docteurs irrefragahles„ Docteurs subtilz, seratiques, amabies. MA RG. DE NAV., Dern. Poés., les Pri5ons de la Royne de Nay., p. 193, — Cyrus venu en eage virille, et se trouvant le plus puissant et robuste de ceux de sort ea.ge, et aussi Ie plus amable. SALIAT, trod, d’Hérodote, 1, 123. Amacer. Amasser 2.

Amadeans, Amadees. Nom d’un ordre monastique.. Celestins, Theatinsi Egna, tins, Ama, deans, Cordeliers. Rabelais, IV, 18. — Capueins,.. Arnadees, Ciarins, Mineurs, Minimes. PH. DE MAltNrx, Di/fer. de la Relig., I, : v, 5.

Amadigauliser. Imiter le style du roman d’A radis de Gaule. — D’autres y a encor qui se plaisent, par un long discours, de faire ostentation do leur bien dire, et monstrer comme ils sçavent Arnadigauliser, remplissons une page entière de ce qui se pourroit escrire en deux lignes. Tabourot des Accords, les Bigarrures, Préface.

Amadiser (intrans.). Imiter le langage galant des personnages du roman d’Amadis de Gaule. La livres d’Amadis… ser-voyent de pedagogues, de jouet et d’entretien à beaucoup de personnes dont aucunes apres avoir apris à Apaiser de paroles, l’ea.0 leur venait à la bouche, tant elles desirove_i.nt de taster s+ ulement. un petit morceau des friandises qui y sont si naïvement et naturellement representees. L NOUE, Dise. pal. et mil-, VI, p. 161.

(Trans. Modeler sur le style de l’marlis de Gaule. — Là le trop caut amoureux, Feignant d’estre langoureux, De fiel n’emmielle sa. langue, Et là. le pauvre transy Dun laborieux soucy N’amadise sa harangue. T A H U REAU, Premières Poésies, Amour charnpestre. — Vos harangues arna, disees, Ainçois vas bayes desguisees, Sçavent les fous entretenir. J. D i LA JESSEE, le Courtisan (G., Compl.). — Une damoiselle ne sçauroit estre entretenue de devis mieux affiniez, mignardez et amadisei de plus gentille grave que sont ceux que luy tiendra un homme lettré. CHOLIÈRES, 8 Matinée, p. 277.

Amadiseur. Celui qui hutte le langage galant des personnages d’Amadis de Gaule.— Ces beaux Amadiseurs a_uroyent faveurs des dames. LAsmusE, 537 (Vaganay, Deux mille mms).

Amadouement. Action d’amadouer. — Eu un estai, populaire, auquel Postude principale estoit de contenter le peuple par amadouement de paroles. E. PA SQUIEII., Lettres, I, 2. — Il y a done. quel deux moyens de jouyr et appaiser un peuple esmeu et furieux, l’un est par fierté… l’autre plus ordinaire est par flatterie et amadouement. CE A.RRO X, Sagesse, III, 4.

Amadouer. Frotter avec de l’amadou, — Diogenes… y roulla. le tonneau fictil qui pour maison tuy estoit, ,.. et._. le tournait} viroit… affustoit, baffouoit, enclouoit, ainadouoit, goildronnait, mitonnoit. RADELms, III, Pro].

Caresser. — Glorieux de me voir si hautement loué, devins aussi fier qu’un chat amadoué. REGN [F.Ri Say. 8, • Comme le chien Melle, Qui battu de son maistre, avant qu’il le r’appelle, S’en retourne vers luy, et son mal oubliant, Son seigneur amadoue, et le va festoyant. Du MAS, Lydie, p. 66. — Vous seres portés aux tetins, et on vous amadouera sur les genoux. St FRArb : ÇOIS DE SALES, A rnour de Dieu, Ill, Il.

(Fig,) il ne nous faut imaginer une fiance, laquelle amadoue Parue, et luy donne un repos souef pour l’endormir. CALVIN, InStit., III, XX, IL.

Amadoueur (subst. et adj.. Caressant, flatteur ; celui qui caresse, qui flatte. — Mais cet amadoueur, qui me tient à la bride., Me voyant approcher du lieu de mon secours, Ma-ugré moy tout soudain fait va.noyer mon cours, Et d’où je vins mai-sain, malade il me reguide. RO NSARD Sonnets retranchés (VI, 4). — Amadoyeur, Blan-


dissant, flateux, traistre. M. DE LA PORTr, Epitheies, 17 ro. — Amour. Aveugle, cruel… violent, joyeux, amadoueur, Id., ib., 20 ro. — Car l’arc amadoueur du petit Delien M’a tellement blessé de son dard Papb.ien Que seulement au. cœur j’esprouve sa tempestee P, DE CoRN u Œuv. post., P. 5.

Amadoueux. Caressant, flatteur. —Esperance. Trompeuse, vaine,.., aniadoueuse. M. DE LA Po RTE., pli tes, 165 ro. — L’esperance arnadoueuse « se monstre en ces grandes Courts facile et appa.* rente à plusieurs, VAuQuELiri DE LA FRESNAYE » ar(ie0n de ne croire à la calomnie (p. 210). — L’amadoueux espoir sorcier de mon tourment. LASPHRTSE, 69 Vaganay, _Deux mille mots-).

Amaigrir (intrans.). Maigrir. — Je m’en voys tout vestu de gris En un boys ; là je me confine. Au monde aussi bien j’amaigris, IA ROT, Epigrammes, 99. — I1 a.maigrissoit de jour en jour. N. D É MD NTREU X, ler Lippe des Bergeries de Juliette, Journ. V, 25’7 vo.

Amaindrir, v. Amendrir.

Amaisonner (s’). Établir sa demeure. — Canal], l’un de ses fils, s’amaisonne à. l’entour Du Jourdain doux-glissant. Du BARTAS, 2° Semaine, 2e four, les Colt.Pnies.

(Fig.) — Tout bien foisonne et par accort résonne Et s’amaisonne en ceulx qui dispensées Ont ces’trois fleurs qu’on nomme trois pensées. LE ! AIRE DE BELGES, Nostre Eaige (IV, 335).

Amamment. Avec amour. — ui bien le list, offrant à Dieu son tout., De Dieu aimer n’ara jamais le bout. Il n’y a vers ne mot en ce tra.ictié Indigne d’entre arnarnment practiqué. Anc. Pués. franç., V11, 122.

Aman. — (En Suisse.] Ainsi font ils les assernblees des communes, pour eslire l’aman, qui est en chacun des petits Cantons le souverain Magistrat celuy qui a esté par trois ans Aman… nomme trois citoyens, desquels le peuple en choisit un. BODIN, Republique, II, 7.

Amancher. Emmancher, munir d’un manche. — Mais tout aussi tost que peut estre Sa congnie arna.nchée, il mist Par terre autant chesne que haistre. IlAuDENT„ Apologues d’EsopE, 1, 150. — Lequel inquis sur chacune des trois A respondu en venté que celle Laquelle estoit amanchee de bois Luy competoit, non voulant aultre Id., ib., II, 34. —Leur noise estoit pour une serpe grande De fin acier arnanchée de ho-Mx. Anc. Pués. franc., 245. — A Capoue… se font de tresbeaux et bons cousteaux, tous arnanchez de cornes de buffles. T u EVET, COSInOgrb, XVII, g. — Un autre de travers sa faux a.ma.nchera, L’autre d’une harquebuze hardiment s’armera, L. GAUCFJ F.T, Plaisir des _Champs, l’Esté, Chasse du Loup, p. 151. Le bois où fut amanché le pic dont on releva la terre. BE ROA LD E DE VE R.VILLE Moyen de panenir, Benediction, I, 211. — Voila pourquoy depuis Chasteleraut on a amanché des coustea.ux de si belle corne de couleur. Id., ib., Risee, I, 31 S’amancher. S’ajuster. — Je ire sçay si je me pourra.y a.rna.richer en discours, BE RoALD E DE VERVILL E. 5 Moyen de pcippenir, Article I, 303.

Amande, v. Amende.

Amandé. Assaisonné d’amandes. — Son manger sera panade, orge mondé, et non amendé pource que les amendes causent douleur de teste, raison qu’elles sont vaporeuses. Ambr. Paré, VIII, 14. — Le malade… usera de panade, orgemondé ou arnandé. Id., XV, 23.

Farci d’amandes. — La viande est elle lardee ? La volaille est elle amandee ? Ft. Belleau, la Reconnue, IV, 15. (Sens donné par Marty-Laveaux). (Substi) Préparation aux amandes. — l’ipledicamens alimertteux, comme. Orge-mondé, Pariade, Amandé, Blanc-manger. AMDR. PA_RÉ, Registre dei Medicamens (III, 637). — Dans les deux autres exemples d’Ambr. Paré •donnés ci-dessus, amandé peut aussi être substantif. Boisson aux amandes. — Il print… eerteue sorte de breuvage qui avoit justement le goust et couleur de lia.mandé. MONTAIQNE ! Jeurn de Voyage, p. 208. Amandement, Au : Lauder, y. Amendement, Amender. An : Landen’, Amandier. Contenant une amande. Noiau. Dur, pruneux, olivier, abricotier… arnandeux ou amandier. Me DE LA PORTE, Epitheies, 282 ro. Amandre. Amande. — Les autres asseurent que pour se passer long temps sans manger, qu’il n’y a rien de meilleur que de boire °ileum violaceum, mellé avec un peu de grasse, ou de l’huile d’amandres. Guii.L. SOUCHET’25 Seree (IV, 115). — Sa partie… n’estolt qu’un cagne-foireux, visage de prunes cuittes, hypocrite, mangeur de pate-nos Ire, encoffreur cliamandres pelées. Var. hist. et Iitt., VT 105. Amandriade. Hamadryade. — Faietz luy aymer de quelque arnandriade, D’une oreade ou de quelque nayade. P. Du VAL, le Puy du Souverain Amour, dans le Théâtre mystique, p. 86. Les dieulx, demy dieulx, déesses et. demies deesses, napees, dreades, ama.ndriades, himundes, oroades. Id., ib., p. 97. Amandrir, y. Amendeir. Amant. Amans de Portugal.— Deux amoureux sur un estal, Ils rie vivent pas sans soulcy, Pauvres amans de Portugal. irae. Pués. franç., VI, 206. Araanteier.. Envelopper [comme d’-u.n. manteau]. — Laquelle [ambition ou malveillance] •mantelée d’ypocrisie, et souventesfois d’habit monastique, s’est effrenée, depuis peu de temps, jusques au dernier poinct de temerité. BU D É, Inslit. du.. Prince, édit. J. Foucher, ch. 46. — De tel habit [la peau d’un renard] la nation des Françoys ne se suait bien amanteller, combien qu’elle soit moult ingenieuse en invention d’habitz et nouveaulx a.ccoustremens, ili, , ch. 52. Amauuense. Secrétaire. — Cette derniere me voulut servir d’amanuense eserire sous moy deus livres qui ont esté perdus. AuniGNÉ, Lettres de poincts de science, 8. Aulaphrose. Amaurose. — Et tout joignant vo} c., 7 L’obscure Cataracte et l’Amaphrose aussi, Dont lune par l’amas d’une humeur trop grossiere Dedans l’optique nerf clost l’huis de la hlmiere : Et l’autre d’une teille emmantelle envieux La cristalline humeur qui reluit en ses yeux. Du BARTAS, 28 Semaine, ler Jour, les Furies. Amaranthe. —1544. Amairantha signifie non pourrissante, et se digit proprement de la fleur que nous appelions Passeveloux. J. MARTIN, trad. de P ArcadiedeSANNAZAR (Vaganay, Rey. des Et. Rab., , IX, 299). (blase.). — Douce et. belle bouchelettem Plus suave et mieux fleurante Que l’immortel Amaranthe. Belleau, la. Bergerie, ire Journ. (1, 279, , A.mardine. Huile amardine. — Par ce moyen ils conservoient les corps des trespassez : usa, ns aussi de l’huylle Amardine, tiree d’un fruict portant ce rnesme nom, semblable à un petit marron. THEVET ! COSJP, Mogr., X, 8. Amardine (pierre). — Je ne sçay si la pierre dite Amardine n’a poinct prias son nom de eut’huylle, ou l’huvile de la pierre veu que l’un et l’autre se rapportentt en couleur, Amarissant. Exprimant le chagrin. —Avec cœur triste, é face palissante, Trarablante voès„ boche arnarissante. TAILLEMONT ! Genievre, p.128, Amaritude. Amertume. — Absince ou Ab 8ynthe… C’est une herbe qui a beaucoup de vertus singulieres, d’aucuns nornmee Alcirre, des riutres Fort, à cause de sa forte odeur et vehemente a.maritude. M. DE LA PORTE, EpitheleS ! (Fig.) — Si n’y a il propos Me dire exempt de fiere amaritucle. u ILL.CRETIN,.Apparition de Jaquesde Chabannes, p. 118. — Le dueil sur dueil renforcé damaritude eussent peu fournir à vents et oraiges assez irnpet.ueux pour troubler la marine de prudence, en laquelle vous naigiez tranquillement. LEMAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Fertus (IV, 18). — En trop grant amaritude et regret de courage. {rainé des Pompes funebres, Prologue UV, 2121). — A ma fortune on peult remedier, Qui ne me tient d’aujourd’huy ne d’hier, Mais de long temps plaine d’amaritude. DE COLLERYE, Pondeaux, 106. — Si je me plaintz en griefve amaritude De vostre felle ville ingratitude, Vouldriez vous donc mal pourtant nie sçavoir… ? MicHEL D’AMBOISE ! le Babilon, 25 ro. — Je te requiers en toute humilité De voulloir test moy ton pouvre servant… Hors delivrer de ceste servitude Ou maintenant je souffre amaritude. Id. ! ib., 84 vo. — Fortune… a corn…pay la mienne alegresse en triste langueur, et mes plaisons riz en amaritude de pleurs et plainctz. Trad. de BoccAcE, Flammette (15n), ch.. ss, 22 ro. — Mais dy qui est ta niere ? — Larme en douleur distilles et tarie. — Ton pers quel ? — Ardeur aspre et severe. — Quelle nourrice ? — Amaritude amere. COLIN BucllEite POé$ies, 16. — Pour soustenir ma vie en ce bas monde, Qui sur les hors d’amaritude panche. I.D. à J. Bouchet, dans les Epis reg lamilieres dru Traverseur, 66. — Es —victimes et sacrifices que faisoient les infideles a la di eusse 11111.01 garde des nopces, jamais n’y laissoient le fiel, signifia.nt que entre ramez ny devoit est.re aucune ama.ritude ne courroux. P. DE CHANGY, Instit. de la Femme chrest., II, — Plus fuit le Cerf, et plus on le poursui} Pour rnieulx le rendre au rhetz de Servitude Plus je rn’a.bsente, et plus le mal s’ensuyt De ce doulx bien, Dieu de l’amaritude. MAurucs SCÈVE,’Mie, 16. — III jlayme mieux vivre en povre rnesnage Et obtenir libre condition Que de grandz biens avoir fruitio.n Et tousjours estre en crainte et servitude, Ou au danger d’aulcune amaritude. HAuDENT,….21polagues d’EsopE, I, 120. — Mais beaucoup plus eurent d’amaritude Mes esperitz, exemps de servitude, Dequoy Nature, entre tous ces grans ma.ul-x, A des humains moins de solicitude Quelle n’a pas des autres anirnaulx. MICHEL D’AMBOYSE, trad. de FREcosu, le Pleur de Heraclite, uh F nr-} p. 64. — Auquel pourra des cœurs François l’estude D’ore en avant lire Varnaritude Qu’lla tout gentil esprit de trop se voir Par l’appetit tirer hors du devoir. VA sie rN PfilLiEUL, trad. de Pétrarque, à Catherine de Médicis.

Amarris, Amarry. Matrice. — En te faisant li allege et purge non seulement le reste du corps, mais aussi excite en l’amarry desir d’engendrer. L. Leroy, trad. des Politiques d’Amsro-rt, I, 5, Commentaire, — Voila pourquoy le Roy qui commandoit à l’heure En la terre où. jamais le Ciel triste ne pleure Commande de jetter les dextres homicides S-ur Ies fils innocens des femmes Abramides, Soudain que ra.marry les aura mis dehors. Du BARTAS% Judith, L. IL — Quant à Ia necessité de telle connexio.n des mammelles avec I’Amarry… elle est toute manifeste en la nourriture deL l’enfant. AMBR. PAIdb il IL — L’utïlité est de porter et je tter la semence dedans l’amarrv, pour la conservation du genre humaine Id.., I, — L’Amarry est de substance nerveuse et membraneuse, afin que plus aisément se peust dilater et estendre. ID-, le 34.. — Reste maintenan.t à parler des membranes, qui dura.nt le temps que la femme est grosse, enveloppent le petit enf-ant dans leur Amarry. I D.5 I, 35. — Car hien que l’aiguillon de la concupiscence Ne puisse par effect preceder la naissance, L’enfançon toutesfois, dans I’amarry caché, Est jà serf de la, peine et captif du peehé. BARTASe. 2e S’entaille, ler Jour, l’imposture, — Goya, que te sert (Dit-il en souspirant) d’avoir premier ouvert Le fecon.d amarry de la premiere mere Et salué, premier} Ad.am du nom de Pere ? Id., 1er Jour, les Artifices. — Qu’est ce… que Pimagination de la famme grosse n’imprime a.u. petit enfant, esta.nt encore au ventre de la more, par un subit temperament des e, sprits qui se portent aux nerfs pa.r lesquels l’amarry est conjoinet al, Tee le eerveau ? GuiL BOUCHET5 22e Seree (III, 280). — L’Arne est creée de Dieu a_u corps de l’enfant estant en l’amarry de la mere. LE LOYER ! Hist. des Spectres, V „ — Censiderons l’Embrion : tant et si longuement qu’il est logé en rarnarry de la femme, l’opinion commune est qu’il prend nourriture de son sang.menstruel. E. Pasquier., Lettres„ XIX, 16. (Fig.) — Le Ciel, brusIant d’amour, verse ma.inte rousee Dans l’amarry record de sa. chere Espousee. Du BARTAS, lte Semaine, 2e Jour. —Et lors que le, s Zephyrs de leurs douces haleines Fecoudent l’amarry des plus steriles plaines. PIBRAC, P1ai sirs de la V ie rustique, Continuation. — Le eiel estant la cause agissante et feconde, La terre la matiere et l’amarry du monde. 3. DU CHESN E, le Gra.nd Miroir du Mi9nde, L. Il, p. 45. — Ces deux corps n’estoyent donc que la nue Matiere, L’infertile Amarri, la seiche Pepiniere, Sans force, sans semence et seve, paravant Que Dieu n’eust sepa, ré du Ferme le Flua, nt, Id., ib., L. V5 p. 169. Il est souvent question du. mal de l’amarry, des souffrances de Pamarry. — disoit qu’avoit faict veu, Pour Ie mal de. son arnarry, Ne coucher avec son mary Les vendredys ne samedys. Ane. Poe. franç., V, 79. — Donc feignant la malade faisoit la plus piteuse chere du monde… contrefaisant (soulm une fainte hy-pocrisie) quelquesfois avoir le cœur failly, l’amarry desvoyé, une autrefois des trenchaisons. Comptes du Monde adelentureux, 48. — Et Madame, qui perd l’attente Du bien que donnent les maris, Souspire de son Dinarris, Et crie que personne n’entre, Qu’elle a des trenchaisons au ventre, Comme s’a’vouioit accoucher. BELLEA.U,.111 Reconnue, 1, , — L’attraction d’air faite par les arteres t’est demonstirée aux femmes qul ont suffocation de l’amarry, lesquelles ne demontren t avoir autre fruition d’air, que de celu.y qui est attK de la superficie du corps par lesdites arteres. PA.B.É, Il 4. — Ceste herbe, est bonne contre les douleurs de. l’amarry. 0, D E SERRES Thetre VI, 15. — Parfums faits de sa racine recreent les femmes tourmentees de la suffocation de Famarri. Id.5 ib. Arnarris désigne souvent le mal lui-même. — Et voulentiers parloyent de quelques herbes pour la fievre cholique, OU la marriz. Du F.AIL, Propos rustiques, 3. — Y voulez-vous point d’eau ? — Non, non, il est bon ainsi, car, quand j’y mets de l’eau, II me faict mal au ventre et me cause l’amarry, LARiVEY, la Velve, II, 2. — Madame vostre mère estoit lors levée, pource que l’a.marry l’avoit tourmentée toute nuict. In., le Morfondu., III, 2. — (Peut-étre pourrait-on attribuer le même sens au mot arnarry, dans l’exemple de R. Belleau cité dans l’alinéa précédent.) Am.aressé. Affligé.— LI’ay le cœur amarrissé….. d’un grand tort que me fait ma femme. CHO-IAÈRESt 91) Marinée, ph 300. Annarulent. Amer. — Mede produit citron ama.rulent, Qui a le jus restraintif, tard et lent. R. LE BLANC, trad. des Géorgiques, 56 vo (Ci., Compl.). Amas. Action d’amasser. — C’est à luy un amas qui ne luy apporte ny honneur ny profit, d’aller ainsi par tout recueillir les fautes d’autruy. Amyot, Citr1151.5Ùé7 i0. Action d’assembler. — Lors ung consille fut A Nytia ; de compte faict eust Troys cens dix huit evesques, gens notables., Saincts glorieux, prudens et charita.hles, Dont sainct Silvestre avoit faict ung amas, Qui l’Arien rendirent contumax. GaiNeoRE„ Elazon. des Heretigues (I, 309. Action de s’assembler. — Par ce mot [Albigeois]. ont esté designez ceux qui, ayant fait leur premier amas en Albi, ont rendu plusieurs défenses, et par plus d’un siècle, en Languedoc et aux pa_ys circonvoisins. At.--niGNÉ, Hist. Unie..§., II, 7.. Action d’assembler des soldats. — Faire un amas. Iii_ssembler des troupes. — Il [Andromachus] presta lors Sa Viiie à Timoleon pour y faire son amas, et persuada ses citoyens d’entrer en lig-n.e avec les Corinthiens. Amyot’, Timoléon, 10. — Aussi luy venoit desja le Roy Darius a.0 devant, ayant fait son amas à Suse.. ID-5 _Alexandre, 18. — Le Roy Lovs reit amas contre le Turc, où la for tune de Sofyman accabla la force des Hongres, et fut occis ce jeune Roy. THEVET, Cosmogr… XX, 7. — Le Roy de —Navarre rut en peine pour un grand am.as que faisoit d’une part le Sieur de Lansac, de l’autre le Vicomte d’Aubeterre, sous couleur d’avoir querelle l’un contre l’autre. AUBIGNË, Sei Vie à ses entants (I, 44). — M. de Soubize fit son amas, et marcha au deva.nt du Prince de Condé avec sept regiments faisants plus de cinq mille hommes. Id., ib. 0, 88). — Ceux de Tarascon… ne faillirent pas dans huict jours après de faire un amas de 1, 500 hommes, et, passé le Rhosne couverts de chemises blanches, d’entrer dan.s la ville de Beauquaire. ID" Hist. Univ., III, 8. — L’amas de Maugiron ne s’estoit peu faire qu’il ne fust composé de royaux et de liguez, ce qui remplit son armée de partialitez et par elles de mesfiance. Id., ib., X1, 11. Amasie. Ignorance ( ?). — Dure Fortune, a quelle fantasie Mas tu privé de ma bo.nn.e ama_sie ? MICHEL D’AMBOISE, Description de Fortune, 86 ro. Amassé. Ramassé, trapu. — Il estoit homme trappe„ bien arna.ssé. DES PÉRIERS, NOW), Réer.] — Jeune homme de taille moyenne, trappe, et bien ama.ssé. PARià, XIX !, 7. — Les unes d’icelles [avettesi sont grandes, et toutefoys assez amassées et grosses, COTEREAU,. Columelle, IX, 8. — Buffle. Sot, pelu, sauva.ge, puissant, noir, amassé. M. de la Porte, Epithetes, 59 ro°. — Le Rhinoceros estant plus court et amassé que l’Elephant. Thevet, Cosmogr., XI, 19.

Amasser 1. —Ramasser, relever. — La dague que je tenois me tomba des mains, laquelle Demeneté ne faillit pas d’amasser tout incontinent. Amyot, Hist. Æthiop. I, I, 6, r°. — Mercure feut prompt à leurs apporter coingnees.., Tous choisissoient celle qui estoit d’Or, et l’amassoient. Rabelais, 1V, Prol. — Ainsi dit Amycus, qui sans choir eslança Les caestes sur l’arene, et Pollux amassa Les plus pres de ses pieds sans en faire autre compte. Ronsard, Hymne de Pollux et de Castor (IV, 288). — Là. fut getté à mes piez une pomme… Je l’amassay. Ch. Fontaine, les XXI Epistres d’Ovide, Ep. XX, p. 401. — Son cheval s’enfouit : mais la bastine dont il estoit couvert tumba à terre toute ensanglantee, et un page de celuy qui l’avoit frappé l’amassa. Amyot, Artaxerxès, 11. — L’épiant glenneur Va tallonnant les pas du courbe moissonneur. Pour amasser l’épy. R. Belleau, la Bergerie, 1re Journ., l’Esté. — Un bouquet te tomba de ton sei… Je l’amasse et l’attache au bord de mon chapeau. Ronsard, Eclogues et Mascarades, Ecl. 2 {III, 401). — Ils ne daigneroient pas seulement amasser un diadesme, quand ils le trouveroient en leur chemin. Amyot. Si l’homme d’aage se doit encore mesler des affaires publiques, 11. — Cabirichus estant tombé mort, Theocritus qui estoit assistant amassa la javeline sacree, et la retira hors du sang. id., De l’Esprit familier de Socrate. — L’aleine luy faillant, hanseux [Hippomènel halletoit… Quand la premiere pomme il jette en la carriere : La vierge [Atalante] s’ébaït, et demeure derriere, Envieuse du fruit qu’elle veut amasser. Baïf, Poemes, L. VI (II, 315). — La richesse estoit en tel mespris que le plus chetif citoyen de la ville n’eust daigné baisser le bras pour amasser une bource d’escus. Montaigne., I, 22 (I, 132). — Qui sçauroit le poix d’un sceptre ne daigneroit l'amasser quarnd il le trouveroit à terre. id., I, 42 (I, 361). — Un de nos voisins, lequel se leve tousjours de bonne heure, pour trouver quelque chose mal serrée du soir, amassa une bourse un de ces matins, bien remplie de ce qu’on y met. Guill. Bouchet, 15e Serce (III, 111). — A mesure qu’Hippomenes sent sa maistresse luy presser les talons, il laisse eschapper, comme par inadvertance, l’une de ces pommes : la fille, amusee de sa beauté, ne faut point de se destourner pour l’amasser. Montaigne, III, 4 (III, 302), — Xénophon sacrifioit couronné quand on luy vint annoncer la mort de son fils Gryllus, en la bataille de Mantinee. Au premier sentiment de cette nouvelle, il jetta sa couronne à terre : mais par la suitte du propos, entendant la forme d’une mort tres-valeureuse, il l'amassa et remist sur sa teste. id., ib. (III, 305}. — Mon frère blessa Cobios à la main de l’espée, qui lui eschappa aussitost, mais le capitaine Bourdeille... luy dist : « Amassez vostre espée, capitaine Cobios… » Brantôme, Disc. sur les Duels. (VI, 343). — San Petro se voulant revancher de semblable courtoisie luy dist : « Jehan de Turin, amasse ton espée… id., ib. (VI, 345. — Plusieurs, allans le chemin de Paris, voyoyent chapeaux et manteaux par terre qu’on daignoit amasser. Aubigné, Hist. Univ., III, 3. — Quant à la mule (comme les lieux sont fataux), elle s’alla rendre à la_ croix osaniere du cimetiere S. Mexant, au mesme lieu où fut amassé frere Jean Tappe-coue, un grand Jubilé auparavant, comme escrit Maistre François, autheur excellent. id., Faeneste, 111, 7.

Amasser 2, Tuer. — Tirerent tant de coups d’artillerye contre nos gens que... plusieurs en amacerent. J. d’Authon, Ann. de L. XII (G.). — Un jour je me trouvay où l’un deux parlet d’Amasser un homme au lieu de dire Tuer… Et puis se reprenant commença à dire qu’il penset à Amassar, comme s’il eust esté encores en Italie, H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 76. — Les rudes François disent amasser pour tuer ; mais c’est de l’italien massar. L. Trippault, Celthell. (G.). — Pour amasser la fievre langoureuse Qui te saisit entierement, Ma belle, Le cœur, le cors, les os et la mouelle, Phlébotomer te faut cet Augst, qui t’use. Ph. Bugnyon, Erotasmes de Phidie et Gelasine, sonnet 107.

Amasseur. Celui qui amasse. — Ceulx que l’on dit des lectres professeburs„. Aujourd’huy sont’des vilz ars possesseurs, Et amasseurs Des 1 : Fiens mondains à destre et à senestre. A.nc. Poés.. franç., X11, 2.13, — Car le maling se vante et se faict seur Qu’en ses desirs n’aura aucun default, Ne prisant rie.n que Ilava.re arnasseur, Et mesprisant rEternel de là hault. Ps. rie David, 10. — Amasseur. Studieux, vigilant, avare. M. DE LA Porurn, Epithèies, 17 vo. — Bon gardeur pa.sse ramasseur. Baïf, IlifilneS, L. I (V ! 23). — Mieux vaut bon gardeur que bon amasseur, Proverbe cité’par H. Estienne, Prereitence, p. 227, — Nature. a. faict ainsi que Pavare ama, sseur, Lequel, pour conserver et cacher en lieu seur S011 tresor precieux, il cherche lieu duysible. AUBIGN Crea-don, ch. 12 (III, 4E1).

Celui qui recueille, collecteur. — En la. basse Bretaigne estoit un messire Phesselin, lequel fut esleu par les principaux de la confrairie de Monsieur sainct Yves l'amasseur perpétuel de toutes les aumosnes des bonnes gens qui avoient devolion du saint. Comptes du. Monde adventureux, 9.

Amastiner (trans.). S’accoupler avec [une chienne]. — Ils ont aussi une sorte de. mastins ou chiens mestis dits crocures, qui sont. fa.its d’une chienne amastinee d’un)oup, Du PIN ETi trad. de PLINE, VIII, 21 (G., Compl.). — Les Indiens prenn.ent grant plaisir de faire amastiner leurs chiennes aux. tigres. ib., VII I., 40 M., Corn pl.).

S’amastiner. Devenir hargneux comme lin chien. — Le naturel des femmes est de s’amastiner da.va.ntage, tant plus elles voyent que leurs maris en endurent. GY BE FOUCAX.11iT, trad. d’AnisTENeTE, p. 186 (G., Cornpl.

Amateur de qqn ou de qqch. Celui qui aime qqn ou qqch. — Voyant aussi que sans malice aucune Tous deux estoient, et tous deux amateurs De son sainct nom et vrays adorateurs. Marot, trad. du liv. I de la Metamorph. — C’est le heraut qui nous a annoncé Que Dieu avoit de tout poinct renoncé De se venger contre nous de l’injure Que luy avoit faict nostre ame parjure : Et qu’il avoit esté mediateur Tant qu’il estoit d’ennemy amateur. id., Serm. du bon pasteur et du mauvais. J’ay bien perdu le mien consolateur, Tout mon support et parfaict amateur. J. Bouchet, Epistres familieres du Traverseur, 79. — Constantius espoux de saincte Helaine Sage Empereur en sa court souveraine Ne voulut onc avoir de serviteurs S’ilz n’estoient tous de Dieu vrais amateurs. id., Epistres morales du Traverseur, II, i, 9. — Un Serviteur qui sera feable en service, amateur de son maistre et de son honneur. Budé, Instit. du Prince, ch. 35. — Il s’en alla… ayant receu de ses beaux faicts une belle recompense et digne d’un grand personnage amateur de ses citoyens et de son païs. Amyot, Flaminius, 13. — Ilz prestoyent vouluntiers l’oreille aux propos de Clodius, et l’appelloyent gentil Capitaine et amateur des soudards, pource qu’en parlant à eulx il faisoit semblant d’avoir compassion d’eulx. id., Lucullus, 34. — Crassus mesme, qui avant son bannissement luy estoit ennemy, luy alla diligemment au devant, et feit son appointement avec luy, disant que c’estoit pour l’amour de son filz qu’il le faisoit, lequel estait grand amateur de Ciceron. id., Cicéron, 33. — Ces raisons vous doibvent suffire à tous qui estes amateurs du roy et de vostre patrie. L’Hospital, Harangues (II, 41). — Je ne laisse pas d’avoir faict le devoir d’un personnage vrayement amateur de sa patrie. H. Estienne, Precellence, p. 11. — Si on eust voulu croire M. Mendoze, zelateur de la Foy, et amateur de la France, s’il en fut onc. Sat. Men., Harangue de M. le Lieutenant, p. 79. — J’ay esté nourry aux piedz de vostre Majesté attacquee de tant d’ennemis et d’accidents qu’elle a eu besoing de serviteurs amateurs des affligez. Aubigné, sa Vie à ses enfants (I, 76).

Amant, amoureux. — Mais toy qui as fait separation De mon doux lict, pour fornication Avec autruy meschantement commettre, Et en mon lieu tes faux amateurs mettre, A moy tu peux toutes fois revenir. Marg. de Nav., les Marguerites, le Miroir de l’ame pecheresse (I, 43). — Tu ne delaisseras tes parens pour suyvre tes amateurs. P. de Changy, Instit. de la femme chrestienne, 1, 15. — Que plus le mary ne se montre amoureux que mary ; car l’amateur trop ardent a sa cupidité est equiparé a l’adultere. id., de l’Office du mary, ch. 4.

(Féminin.) Amatrice. — La Galaxes de la paix amatrice Et Dyana des boys observatrice. Michel d’Amboise, Propos fantastiques, 2. — Ils ne se pouvoient persuader que la nature en telles choses fust dedans le corps humain comme dedans une ville amatrice et inventrice de nouvelletté. Amyot, Propos de table, VIII, 9. — Si elle eust vescu, il n’eust esté question d’un seul Huguenot en tout son Royaume, tant elle estoit amatrice des choses spirituelles. Thevet, Cosmogr., XVI, 5. — Elles sont… tant amatrices d’elles-mesmes et tant soucieuses de se délicater et se plaire seules en elles-mesmes. Brantôme, des Dames, part. I (IX, 722). — Philothee veut dire amatrice ou amoureuse de Dieu. St François de Sales, Vie devote, Préface.

Amathiste, Ametisse. Améthyste. — Le saphir, la jacinte fine, L’emeraulde, la cornaline, Liamatiste, la crisoli te. Anc. Poés. franç., VI, 265. — Le cercle estoit d’Ambre, et dedans le chaton estoit enchas.see une Ametisse Ethiopique. — Amyot, Hist. Æthiop., I, V, 54, v°. — En l’Amethisse Aethiopique vous voyez une couleur vive> et un feu qui estincelle du fond de la pierre… Elle ne dement point son nom, ains veritable-ment est Arnethisse à celuy qui la porte car elle le tient sobre, et le garde d’envvren. Id., ib., 55 ro. —— Le rouge jacinth’, le cora), L’e : liotrope rouge et verte, L’ainatiste, et le crystal.. JEAN Dr. LA TAILLE, Blason des pierres precieuses. — Ceux qui approuvoient les songes, et par iceux vou-ioient sçavoir de U advenir, les vouians exciter, disoient qu’il estoit bon de prendre et retenir sous ma langue des pierres precieuses : dont les unes meuvent et esveillent les imaginations et songes Par ieur beauté, les autres par leur secheté, comme fait Pa.mathiste et la cassidoine, Guat, BOUCHET, 16° Seree (111, 4.44)i

Amatir. Vaincre, abattre par la souffrance. — Luy justement me bat et me chastie, Et passience en sa bonté je prens, Laissant ma chair de douleur amatye. MA 11G. 15E NAV, 1 Dern, Poe., 1e Navire, p. 412.

Abattre, décourager. — Combien que Dieu permet ce pendant qu’il se face des persecutions en plusieurs lieux, que cela ne nous desconforte ou amatisse les meurs. CALV/Ne Serin. 3u.r Ps. 124 (XXXII, 43).

Amatoire. Relatif à l’amour, d’amour, amoureux, exprimant l’amour. — Il luy meit le bras senestre au col, et le dextre s’Ur la clerc poitrine, et savoura lescorce du doux fruit damours par plusieurs osculations et approchemens amatoires. LE FLÀ1RE DE BELGES, 111USir., I, 25. — Le jouvenceau… la feit sçavante de ramatoire interrogation. CAVICE01 le Peregrin, 245 b, dans Vagan.ay, Deux mille mats. — Elle assez ignare qui doit re-jecter ses amours, veult elle lyre les amourettes d’autrui pour soy occuper en la recordation d’iceulx… ? Car à les lyre ene.s sont detenues de telles, a.matoires cogitations. P. DE CHANEY bis-de la femme chrestienne„ I, 5. — Duquel (Héliodore] on trouve encore aujourd’huy des livres amatoires qu’il composa en sa jeunesse. _Amycyr, Proeme du Translateur. — Caesar donna la lettre… à Caton, qui la leut, et trouva que c’estoit une lettre amatoire et lascive de sa sœur Servilia.. AMYOT, Marcs Brutus, 5.— Pindare, Alcman, Simonides et Bacchilides al/oient escrit plusieurs Parthenies, et. encore des Prosodies, des Paeans, voire des lamentations tragiques à la Doriene, et mesmes ju.sques à des chansons amatoires. ID., de la Mu..9ique, 17. — Mille autres petites mignotteries, dont elles usent pour attirer les hommes au plaisir 8_McliOire. TILEVET, Cos-mogr., III, S. — La familiere de soy, submoni-toire, amatoire, sont toutes [lettres] familieres. J. Papon, Troisierne Notaire, 45, dans Vaganay, Deux mille mots.

Qui excite l’amour. — Antoine estoit si ras-sotté de breuvages amatoires, qu’il ne se sça.veit gouverner. SEYssEL, Guerres Civiles, L. VI ex-traict de Plutarque. — Ceux qui par breuvages et potions amatotres veulent, forcer le naturel de leurs Dames pour les induire à aimer. E. PAs-QUIER, Monephile, L. Il (II, 68). — Et disoit davantage Caesar qusAntonius nsestoit pas mais-tre de soy, ains que Cleopatra par quelques charmes et poisons amatoires l’avait fortrait de son bon sens. AMYOT, Antoine, 60. — Il fut ensorcelé d’un breuvage ama.toire et autres charmes. ID., Si l’homme d’auge se doit encore inesler des affaires publiques, 16. — Las ! Aimee, c’est’toi qui m’as contraint de boire Aux vases de tes yeux le breuvage a.matoire. P. DE BRACH, jr Livre des Pohnce, 1’Ai ince, 2. — Par un secret caché, leur ardeur je mettrai Dedans une boisson d’amour envenimée, Que je fy pour gaigner l’amour de mon Aymee, Vrai breuvage amatoire. ID., Amours d’Aymee L. I. Ekg. 7. — Il donna un certain poison à sa fille, qu’il disoit estre un oignement a.ma.-taire. E. PAsQurEn, Recherches, VI, 27.

Poil amatoire. Poil voisin des organes sexuels. — Ils apprindrent aussi à ne porter aucun poil sur eux, que teluy de la teste : Qui est cause que les femmes ostent et arrachent le poil de la barbe à leurs maris, et de leurs sourcils Les maris au semblable arrachent le poil a.matoire à leurs femmes. THEIblET, Coffliogr., XXI, 4. — Quand au poil amatoire, ils se l’arrachent reciproquement les uns aux autres, les hommes aux femmes, et elles celuy de la barbe de leurs maris— In., XXI, 10. — Vous n’avez voulu toucher aux eani-baies et sauvages, qui ne se lairroient pas un seul poil sur le corps, mesmes jusques Loire. Cholières, 6e Ap. Disnee, p. 254.

Amatrice, v. Amateur.

Amauruyttes, Hémorroïdes, —Je prie à Dieu pie vous soyez coqu Et sur la teste ayez la forte taigne, Et la fièvre incessamment vous teingne, Ayant. tousjours ainauruyttes au cul. Anc. Poés. franç., V, 256.

Amazonesque, Amazonide, Amazonien, Amazonique. D’Amazone, des Amazones, relatif aux Amazones. — L’Italie… se recourbe vers le bout du costé gauche, à mode d’une targue Amazonesque ou Turquesque. De Pinet, trad. de Pline, III, 5. — Fleche. Volante, aceree… amazonide. M. de la Porte, Epithètes, 137, r°. — Il faut laisser à la licence Amazoniene pareils traits à cettuy cy, Montaigne, III, 5 (III, 375). — Laissons à part ces resveries et fables Amazoniques. Thevet, Cosmogr., IV, 11.

Ambage. Détour (au sens matériel). — Par les quelz descendent es genitoires en longs ambages et flexuositez, Rabelais, III, 4.— Les arteres les quelles de la senestre armoire au cœur prenoient leur origine, et les esprit vitaulx affinoient en longs ambages, pour estre faictz animaulx. Id., III, 31.

(Adjectif.) Où il y a des détours. — Taise, en ses fictions, l’Egipte adore-fere L’ambage labirinthique vaine elle sceut faire Pour vastes monuments des monarques si fiers. L. Papon, Pastorelle, IV, 2.

Ambageois. Langage détourné, — A Vauge-liard, à Saind-Lambert, Où, comme on dit en am-bagoys, Qui part de sa place, il la perd. Anc. Pois. franç., XII, 28. — C’estoit la ruse secrette dont par ambageois il les avoit advertis avant la bataille. FAUCHET, Antiquitez, V ! 19. — Ces messagers retournez se plaignirent de l’orguei/leuse responce du Prince. Mais /e Roy plus advisé entendoit bien ce que son fils vouloit dire par am-bageois. ID., ib, VII, 4.

Ruse. — Mais, se puis, leur fera.y gouster Du mors frians, dont aux Françoys "VoulIoient bailler par ambagoys. Anc. Pe*.s. franç., II, 79. — Mais maintenant ne t’en chault quand tu voys Estre eschappé par tes fins a_mbigeois, HAUDENI T, Apologues Él’EsoPE, I, 1, —A ouyr ta voix Certainement tu semble chievre, mais C’est pour affin que par tes ambigoys Puisses entrer et m’avoir pour ton mectz. ID., ib., I, 135. — Jean d’Austriche… ne cerchoit seulement que restivemens et eschap-patoires, e.’(pour le regard de plusieurs articles contenuz en la pacification de Gand, on y cer-choit une infinité d’amba.geois. Pu. DE MARNiXr

Ecrits polit. et hisior„ p. 125_

Ambagieux. Où il y a des détours. — Le petit enfant tire et prend son nourrissement d icelles [mamelles] par certains petits trous anfractueux et. ailabagietTX. Mien. PARÉ, Hi 3.

(En parlant du langage.) — Telz rnemoires sont les moyens par lesquelz la parolle enigmatique de sapience et de sa doctrine fameuse et ambagieuse a esté expliquée et ouverte. BUDÉ, Inatit. ciu Prince, édit. J. Foucher, ch. 24.

Ambagineux. Où il y a des détours. — Afin que par iceulx on punit cognoistre ce qu’il pense-rot et revolveroit en son dict estomac qui est plain de lieux concaves et ambagineux. G. Tory, Champ fleury, L. I, 1 r°.

Ambaguys. v. Ambageois.

Ambarval (Ambarvalls). Processions ambar-


vales. Processions autour des champs. — Tant de belles processions, amburbiales, ambarvales, et ambetelesiales. Pu. DE IVIARNix, Differ. de la Relig., 1, Tir, 6.

Ambassade (mas. — Après avoir content la vieille de son heureux arnhamade. Comptes du Monde advenÉureet-r, 39. — Cét ambassade fut blet Pan du monde 3940, CHARRON, Discoure chrestiens, Redemption, 6. — Il refusa un bel ambassade honnorable, une commission sur le sel de Pecays profitable, AtrEicrd, Sancy, I, 8.

Ambassadeur, messager. — Les ambassades, legats et autres gens de bien commis et delegués a quelque bonne chose taire. J. BoucinT, _Noble Dame, 65 vo (G., CorripP. — Pour honnorer ces-tuy noble ambassade En son vivant surnommé La Vernade MICHEL D’Aliii30I5E„ le Babilan, 53 vo. — Phoenix fut l’un des trois ambassades qui furent envoyez vers Achilles pour venir au secours des Grecz. BUDÉ, Instit. du Prince., édit. J, Foucher, ch. 15. — Mercure incline aux lettres la Nature Par le pouvoir qu’il en ha es haults cieux, Ou Ambassade il est des autres dieux. DES AUTELS, Repos du plu.5 grand travail, p. 53. — Comme ces deux personnages fussent envolez par les Lacedemoniens ambassades en Asie, ilz se trouverent saisis par Sitalces. SALIAT, trad. d’IHRoDoTE, VII, le. — Quand l’Embossa& estranger, le seigneur voisin ou allié, les gouverneurs de quelque ville, ou autres se presentent à hiL LE CARON, Dialogues, I, — Ambassade ou Ambassadeur. Sage, vieil, reveré, floquent. M. DE LA POBTE, Epithète$, 18 ro. — Constans estcrit grand Seigneur, Ambassade, representant la personne du Prince. THEVET, COMOgr., VIII, 7. —

Les Ambassades voyans qu’il n’y avoit aucune ’esperance de paix ou accord, prient le Duc, qu’il luy plaise leur donner une guide, qui les conduise jusques en leur pais. ID., ib., XIX, 14. — Ce grand Guamaonocon a plusieurs Messagers et Ambassades, qui font ses affaires par Je monde. ID, , ib., XXII, 11. — Ayans là de fortune rencontré quelques Bosforans, ambassades du Roy" Eupator. F. BRETIN trad. de LUCIEN, Alexandre, 57. — Par ceste mort sommes a, ppellés à la pleine fruition du royaume celeste, comme par ion he-rault et embassade envoyé du ciel..AP, IBR, PARE’,’XXIV, 53. — Le pape, oyant si bien gergoriner ces ambassades, ne sçavoit que croire autre, sinon que ce fussent quelques grands docteurs. C110-LIÈFUES, 5e Ap. Disnee, p. 207. — Mais toy, Force de Dieu, Qui de zele empenné discours de lieu en lieu Comme mon ambassade, û loin-volant. Archange, Gabriel, l’un des chefs de Pastreuse Phalange, —Va t’en viste à.. Venise. Du BARTAS, la Le-, parethe. — Cestuy qui fut en premier lieu Cheva— • lier et Comte de Longueville, seul superinteo-da.nt des Finances, seul entremetteur des grandes negociations du Royaume, par la bouche duquel, et non d’autre, un Philippe le Bel respondoit tous Ambassades. E, PAsQuiER, Recherches, VI,. 43. — Dans l’exemple de Le Caron et dans celui, d’E. Pa.squier, le mot ambassade pourrait aussi avoir son sens d’auj ourd

(Fig.) Messager. — Allez, mes vers, Ambassades divers, Allez porter un doux Salut à celle Dont la mernoire en ces fascheux clesers Vivre me fait en mort continuelle. DES AUTELS, SUile du Repos du plus grand travail, p. 121. — Et vous, soupir, ambassades du cœur, Me rapportez les j nouvelles d’enntlitZ. LE CARON, Sonar, 40. — Ne I voyez-vous souvent les amans, ravis d’une ex-treme extase, perdre ensembiement la pa.role, et neantmoins, au deffault d’icelle, s’aider de reciproque regards. qui seuls leur servent de truehe-rnents et arnhasades, POUF descouvrir ce que ]a langue surprise ne peut bonnement proferer ? E. PA5QUER Colloques d Arnow’, 2. Lieutenant. II aTermoit qu’il est.oit ambas de de J1cmpereur. E. E L A PLAN CH E, trad. des cinq premiers livres des À nntes de T* C TE L. II, 89 r°. Ambassadeur Lieutenant Les 1egonaires qu’avoit envoyé Visellius Varro ambassadeur de la h5e Germanie1 E. FiE LA PLMCXEJ f rad. des cinq premiers’ivres des Annaic d T CITE L. [11. 113 y0. L’ian estoi receveur de Sylla— nus et Pautre on Ambassadeur Lb, , h. III, 126 r°+ Do]abefla.++ dressa quatre bata.iflons, desqueiz il donna a charge aux Tribuns t Am— bassadeurs1 ! n Lb., L. IV, 144 y0. — Apronius don ria ]a re5te des Auxi]ar a Cethecius I.abeo Ambassadeur de la cinquiesme 1egion Jn, ib., L. IV, 171 yQ Ambase. Ambassadeur. — Gelon, tyran de Svracus, suspendit ainsi son in1ination en la guerre de5 Baibares contre les Grecs. tenant. un ambasse k Deiphes, tout des presents ! pour estre en eschaiiguette à veoir de quel osté tornberoi t la fortune, et prendre l’occasion à poinct pour le concilier au victorieux. Mo NTA I GN E, III, 1 (V 21) var1 de l’exempl. de Bordeaux). Ambatr (s’) v Enbzllre (s) Am bee c lesial. Procss ions am beccles iale-s. Pro— cessions u tour de 1ég1ise Tan L de belles pro— cess o us, am b u rb aLes, a inbar Fales, e t ambeccle-sales. PIL DE MAHNIX, Dif/er dek Re1i, I, u1 6. Ambeliner dan s cer tain es éd il io ris m b1iner, qui vaut meuxL Embobeliner. Ce maistre homme sceut si bien niheIiner ce.ste fille, qu’elle le creut. VABOJROT DES ACCORDS ? Escranes di— jnnoises, 19. Awbesus Ambesax. Double as (au jeu de dés). — Vous fa.ictes croyre que de qWne sort ternes, Et de quaternes que c-e sont ambears+ Anc. Fo. /rutç., \TU, 250. Si le dez ne vous veiilL u1trement ambears, ternes du gros bout guare d1az. R.AnELMS, U, 12. — Les plus grands et accouplez il nornrnot Senes les plus pett Ambezas. ID., V, 10. L’expression faiie ùbeas s’ernp1oyiit dans un sens libre : L’irn de ces masques sç.chant bien Ie nom de la remme contre qui il avit joué, et le nom du maxy de cest.e îemme, car c’estoit sa femme, la roitva jisqu’à un coin de la salle, et l ! uy couvre oi mcrrnmon, et ayan faici am.beats, d se demasque : la femme voyant que c’esioit son mary, hiy va dire1 Maudite soisje si e vous co— gnoissois, regardez si c’eust est un autre+ Guuz. BOIJCHET ?’i 5ere I, 137)+ ÂmbL Sort. dinstrttmni de chirurgie. — Maitre Nkolas Picart, Chirurgien de monsei— gneur le Duc, me monstra un Ambi, auquel il voit adjoumst quelqim choses par dessus celuy pie j avos tire d’liippocra tes1 A M n. PA i, XIV, 2)+ Ambic jeu sem ent, y. —4m b ï —emen t.

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Ambidextre. —Es proprit.és etdroictures na— turelles et morales, qui on t grande discrepance et disconvance a1rec j Politiques et cvies, sinon qu9li soyent corrigées et attempertes par hoin— me rnes1 et ambidextres1 qui s’aydent de deux rnain Bu 1rtit. d Prine, édit. J. Foucher, eh. 27.

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Amble anticle (mots d’argot). Excommuni I’ar. hist. et iiU., VIII.

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Amblent. — Il me semble que par l’air am— bient mesme n’y ait peu dintellect etendu L LE Roi, t-rad. des Po1itiqes dAR1TOTE, 1, 3, Com— mentaire.

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Ambieonosis (mot d’argôt). Coesmes, hies— ches, eoemeloI1iers et pechons, le pechon qui am— beonos ! qui sesis ont 11ouqué la morfe, il a lime en ternatique et gourrntique, et son an ja passe d’euterver. Var. kit, t kt., VIII, 154.

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Ambier (mot d ! argot). Aller. — A ieF c’est afler : et ils demanderont, oi amble le courrier ? il respondra, j1arnbie au taudis, c’est à dire, à la maison. GwLli. BOUCHET. 15e LSree (III, 13O) — Prismes ce que bon nous sembla autour du vil— lage, et. arnbizsnws le pelé juste a targue, c’est à dire nous cri Filasmes prompt.emen t le chemin de a prochaine vil1e Var. hi&t1 t Uu.. VIII, 157+ Ambiisrn k pelé à deux lieues de là et arri— vasmes à Nyort. lb., VIII 168. — Après ce bel effct. nous ambiasmes li pelé à une lieue de là. lb., VIII, 169k Fuir. w’1 hist t liu.,. VIII, 86F

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Ambigeois, Ambigoys, y. A ni ba geo is.

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Ambigue au masculin). — Tciul. homme est subject au evenemens de fortune, qui sont doub— teux et ambigues BuiÊ, ln.9tiI— du. Prince, édt J — Foucher, eh. 5.

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Ambiguement. D’une rnanire amhigue, du— teuse. — Je deduis ce poinct si ambiRuement, que j’en laisse la resolution k l’arbitrage de chaCun. E. PASQ1nER, Lettres, I, 3.

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Ambigueux. Ambigu, incertain. — Accidieuse, av are, ambitieuse, A mbigueuse a in ertu me, a g— groti3+ A.nc. Fois. Jranç., XIII, 392. — Paris… en doute amnhigueuse de son parentage ne seeiit que faire pour en savoir plus à plein la verit. LE 1AIRE DE BELGES, iULfr. 1, 24.

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Ambitieusement. Avec ernpressement avec ardeur. — Ceste sacrec amitié tant a ernply ce ciel, que jicu de gens sont. — qui ne ayent ambitieusement aspiré estre receuz en icelle. RAn— LAIS, I, 31+ — Deux femmes rn’ayaris pris par Ie mains me tiroient chacune de son cos bien via— lamment et de toute sa puissance, et à peu tint qu’eies ne me desmernbrassent, se debatans ainsi ambitieusement entre elles. F. BRETI, Vie dc Luc zen.

Artificieusement — C’estoil. arnbicieusement et in.sideuement donner inoyen à flnthimé de vaincre comme les Prt.hes en fiiyan L D U VA] R Àrrest-s prononc en robe rouge, 6. — Ce qui doit servir en passant de réponse cc que l’on vou— droit dire contre les lttlr€’s de Declaratkw, quam bicie us e me n t elles avwen t esté oh tenues sur le sujet d’un procez pendant à la Cour, et. qu’elles contenoieiit une manifeste contravention au droict observé en cete Province.. 1., ib., 7. — Chacun sç.ait en que] temps a esté obtenue cette Declaration, ambicieusernent sans doute, et surie sujet dun procés particulier qui etoiL pei— darit en cette cour. Iii, ib.

Avec vanité. — En telle maniere coucha Cicero le decret du Senat, arnbic.ieusement et autrement quil navoit esté ordonné. SEYSSEL, trad. d’Ap— pJ, (urre civiles, LIII 8. — Quant à ce que dit P o ni po ria tius, sernblan t affermer le con traire, n’est que pure resverie dun cerveau mal (ait higerre et fantasque, non gouverné de raison, ains se p1aant ambitieusement en ses propres rnven— tion+ LE Loi, Hi. des Spetrcs, VI, 1.

Ambitieux. Qui excite l'ambition, le désir. —eux qui ont en nostre art acquis le tesmoignage D'escrire doctement ont vescu dans l'usage De POr ambitieux, et ne furent tentez De ses es-blouyssons. Ro rir 5ARD5 Hyrfene de l'Or (IV, 337), Le nom et filtre de souverain, la monstre, le dehors est beau, plaisant et ambitieux, mais la charge et le dedans est dur, difficile et bien espi-neux. CHARRoN, Sagesse, 1, 49.

Ambition. Intrigue, brigue. — u regard du pays de Phrygie, Manlius le te remeit par corruption dargent, comme tu dis... et tu confessis assez par ce moyen que tu las eu injustement. par eorruptelle et par ambition. SEYSSELt trad. d'AP- PIEN, Guerre Mithridatique„ ch. 6. — E ne pour-roit presen ter plus de quatre Candidatz qui peus-sent entre designet sans refuz et ambition. E. nE LA PLANCHE,. trad. des cinq premiers livres des ...1.unaJes rie TACITE5 L. I, 11 r°.

Ambitionner, cité comme mot à la mode. — Je lui appris encores à dire souvent maxime d' Estai, maladie d'Estai, periode d'affaires, interes-ser, prendre la garantie, faire fortune, courir risque, symboliser, jalouzer, ambitionner, un esprit poli, et mille termes en cette façon, à quoy on conoist aujourd'huy une belle are. Au nicbTÉ, Sancy, II, 1+

Amblant, v. Ambler.

Amble, employé au pluriel. L'an luy feist un beau grand cheval de boys, lequel il faisolt... aller le pas, le trot__ les ambles. RABELA_Is, 1 12. Sanie/. ses ambles. Presser le pas, se hter. —Astres paresseux, dormez vous ? Hastez voz ambles, vieilles Heures. AuBIGNÉ, .Prienteere, III, Ode 41. Sortir de sim arnbte. Changer de ton. — Il m'advint, comme faisant autre chose, de parler de ceste Princesse ; et aclonc sortant de son emble, il commença de troter, nous racontant une infinité de sotties des bons et mauvais traitemens recevait d'elle. E, PASQUIErt, Lettres, XIX, 16. Entrer en ces ambles. Parler de cette façon. —Je vous importune pour raison des grandes beau-Lez qui se vovent reluire en vous, et saris aucune cause prenez- occasion de refus. — L'opinion qu'avez conceue de vostre valeur, et non pas de ma beauté, quoy qu'il vous plaise en dire, vous font entrer en ces ombles. E. PASQU1EB Colloques d'Amour, 1. (II, 792). Perdre seg Lrenbie_s. Se déconcerter, échouer. — v Cestui-c me pense f FI aire perdre mes ambles. LA- TV E Y, l'es 'doux, IV, 6. — Ce fut à. chercher de toutes parts interpretes, deschifreurs, desnoueurs d'e.sguiliettes, et autres gens de l'autre monde qui y eussent rien entendu Thaumaste et Panurge, avec l'art de Lulle, y eussent perdu les ambles. Du FMI,* Contes d'Eutrapel, 15. — Les autres six, qui avoient jugé par courtoisie et pour gagner la Faveur du peuple, perdirent Leurs arables, furent moquez de ceux dont ils esperciient grand loyer, ID., ib., 27.

Perdre le trot pour l'arable.. Échouer dans unu., entreprise. — Il y a plusieurs gens aujourd'huy... qui sont par ladicte lesquelz quand ilz nous verroient, pourraient deviner ce que nous y yrions faire... et si ainsi estoit, nous aurions perdu le trot pour l'amble. LE MAÇON, trad. de Bec-cAcE, Décarnéron, VIII, 3.

Mettre en les ambles, aux ambles. Rendre inquiet, soucieux. — Si la femme, au precedant le mariage, a esté si sotte de se soumettre à la volonté de l'homme en quelques embles pourra-t-elle de là en avant mettre son mary : quand ... il vien-


dra remettre en sa memoire les privautez dont elle aura usé envers luy... desquelles il pourra soupçonner qu'envers un autre elle sera aussi prodigue et liberale comme envers soy. E. PAS-QUIER, MOÎLOphile, L. I (II, 716). — Liheral, qui avait mis cette femme aux ambles, adjousta : « Commère, ce seroit une grande et reprochable honte à jamais à un homme, si, voyant perir son amy, ne luy prestoit quelque amiable secours. » LAR1VEYe trad. des Facetieuses Nuits de STRA.P.tRoLE, VI, 1.


Ambler. Aller l'amble. — Cest asrre embloit si legerement, qu'avec les pieds il deschicquettoit menu les feuilles qui estoient par le chemin, Trad. de FoLENco, Merlin Coccaie, L. XX (II, 193).

Amblant. Qui va l'amble habituellement. — palefroi amblant est. attaché, De pourpre et d'or fort brave enharnaché. DES MAsU Ru, Eneide, p. 168. — D'où vient... Qu'un courtaut courageux, qu'un amblant Palefroy, Porc entre enharnaché d'une façon galante... N'en est plus glorieux? se vantant seulement Ou bien d'entre dispos, ou d'ambler doucement ? Vauquelin de la Fresnaye, Satyres françoises, L. V, à P. Le Jumel.

Ambleure. Amble. — Ha ! Jeunesse, la Mort te suit., Car nulluy elle n'asseure ; Ne te donne point de respit ; Elle vient plus (lu% l'ambleure. Anc. Poés.. franç., III, 90.

Ambligons. Qui a des angles obtus. — Triangle au demeurant IsoceIer se peut. de scaIene ambli-gone, Se variant de forme, et de nom eXigOne. MAURICE SCàii7E, Microcostne, L. p. 64. Triangle amblygoine, qu'on diroit 'notice-angle. ÉLIE VINCENT, I' Arpenterie, dans Delboulle, ..Notes lexicol. — Es loges Ambligones Se rangent plus de corps qu'ès maisons Oxygones, Veu que Ies angles Droits et les Angles Aigus Vont moins s'eslargissant leurs jambes que l'Obtus. Du BA rt.-TAS ce Semaine, 2e 'Tour, les Colomnes.

Amboire, Ambouehoir, v. Er boire, Embou- choir.

Ambre. On trouve aussi la forme italienne ambra : En sa maison, elle faisoit parruns, contre-fiaisoit staracq, benjoy, ames, ambra, agalles, aimisques„ musques. Nrcor,As DE TROYES, Grand Parangon, 51. Ambre de chien.. Urine ou matière fécale. — 11 tire un petit ba.ston d'espine, qui bouchoit un trou, lequel estoit ali bas du vaisseau, et. soudain sort une claire matiere, qui les prend au nez. Sens-tu, dit Cingar, l'eau rose, et l'ambre de Zarnbelle bouchant son nez commence a crier... Ha I c'est de la merde, qui put trop. Trad. de FOLENGO, Merlin COCCaiel L. VII (1,189), Boece,+ cherche quelque lieu de retraite au privé, ne craignant de s'y fourrer il ne se soucie de se mettre dedans de ia civette intestinale, ou Sous de l'ambre de chien, moyennant qu'il puisse descharger ses espaulesid'une telle peur. ID., ib., XIX (11,156).

Ambregriser. Parfumer. Vous n'oublierez de l'ambregriser de vostre odorifera.nte chresme pour de payen ]e rendre bon Catholique Romain. PH, DE MARNIXF biffer. de la Relig-,II, I, 3.

Ambrin. D'ambre, ressemblant à l'ambre. — Goutte. Liquide, perlee, froide, humide, ambrine. M. de la Porte, Epithetes, 195, r°. — Des mouchettes à miel, les unes vont aux fleurs, Les autres vont lechant les perletes rosines Des larmes de Narcisse, et les gommes Ambrines. A fin de les confire en célestes liqueurs. Belleau, la Bergerie, 2e Journ. Baisers (II, 84).

Ambroise, v. Ambrosie.

Ambrosiade. — Le tiers [neuve] est de vin vermeil qui passe en bonté tous les vins Bastards, tous les Ambrosiacles, Malvoisies, el tous les Ypo- crias qui fussent jamais. Napig. du Compagnon à la Bouteilles D.

Ambrosie. Ambroisie. — Puis Agiaia, autre Nymphe gentile, Print du nectar et de l'am-broise utile... Si en feit boire et mener à Ve- nus. LEMAIRE DE BELGES, 2e Conte de Cupido et d'Atropos (III, 45). — On dict... y estre Saturne lié de belles chaules d'or... alimenté de Am-brosie et Nectar divin. RABELAIS, 111, 24. — Tu ne velds oncques tel apprest de bancquet, infernal.... Tu diroys proprement que ce feust. Am- brosie Stygia_le. ID., IV, 67. — ..-Imbrosie. Viande des Dieux. ID., Briefve Declaralion (III, II les repent tous deuxide celeste ambrosie. R.o1.- s.A.RD, Bocage Royal, 2e partie OH, 344). — C'est à faire aux Dieux, de monter des chevaux aislc.7., et se paistre d'Ambrosie. lieloNTAIGNE. I, 42 (I, .366). — Ils mangeoient à sa table, avatoient Fam-brosie, Et des plaisirs du Ciel souloient leur fan-tasie. REGNIERT Sat, 111-

(Fig.) — 0 doux baiser, savoureuse Ambrosie. 13.00F1 Amours de M'Aine, L. (I, 31). —Quels doux ravissemens de gouster l'Ambrosie Que sa main delicate offre à ses Courtisans. Mo-rercuREs- Ti EN, la Reine d'Escosse, IV, p. 105,.

Ambrosien, D'ambroisie, de la nature de Pain-broisie, doux, savoureux, exquis comme l'ambroisie. — Dame Esperance... l'a semons au plantureux convive des esperitz bienheurez qui ne se paissent que de liqueur necta_ree et de metz am- brosiens. LEMAIRE DE BELGES, le Temple d'Hon- neur et de Vertus (IV, 227). — Icy ne croist que fruits Ambrosiens, Et n'y boit on que liqueurs Nectarees. C'est le sejour des a.mes bienhe.urees, Des animaux qui origines I110 meffeirent. ID., 2e Epistre de l'Amani Verd (III, 28). — La seule vapeur nectaree et ambrosienne est si penetrante et. si vegetative, que des que le flair en a esté prochain à mon sens odoratif, mon rude concevoir sest esclarcy.h., I1hsfr, 1,25. — Quand Venus vid les regions imbues De flair plus doux qu'odeur arnbrosia.ne, Partant du clos des florettes barbues : Elle appella la fille de Diane. In., ConCorde des deux Lengage$, ire partie (III, 105). — Il va soudain les fleures appelle, Et les thevauIx leur cornniande atteler, Ce qu'elles font : et les che-vaulx superbes, Fort bien repeuz d'ambrosiennes herbes. Hors de Testable ont tirez et guidez. MA-ROT, L. II de la Metamorph. — Car toute odeur ambrosienne y fleurent., Et n'ont jamais ne deux ne trois saisons, Mais un printemps. ID., Com- plaintes, 4. — Pen-la moy doncq, qu'elle semble parler, Ores sou-rire, ores embasmer l'air De ne sça.y quelle ambrosienne haleine. RONSARD, Amours de Cassandre, Elegie Janet CI, 121). — O belle bouche cinabrine, Ambrosiene, nectarine. BAÏ.F AifilnirS de Meline. L. II L 53), — Et les coura_ux vermeilletz De sa bouche, toute pleine 1 :Pune ambrosiene aleine. GUY DE TOURS, pi rs amoureux, L. HI i1, 84). — La nuit ambrosienne immortelle et joyeuse Seulement fait cesser sa vigueur valeu- reuse. AmeiDis JA N, Iliade, xvrn, 126 vo. Ambrosi eux. Parfumé comme l'ambroisie. — Les odeurs d'ambrosieuse halaine. LE CIRON, Claire, 186 b, dans lii.ragana.y, Deux mille mois.

Ambrosin. Doux, agréable, parfumé comme l'ambroisie. — Et ton ambrosin baiser Se tait plus amer, Menne, Que n'est Pamere aluyne. BAÏF Amoure de Meline, L, II U, 74). — Baiser. Amoureux, doux, arnbrosin. M. DE LA PORTE, Epithetes, 43 vo.— Heureux qui jouissant du souverain bonheur Savourois à. longs traits l'am-brosine douceur, Et le nectar sucré de l'immortelle vie. BELLEAU, la Bergerie, 2e eroTir11- l'Amour d'Ixion (II, 20). — Où les odorantes fleurs... Font que tout y rit, d'un flair Ambrosin embas- niant Pair. BAIE., Poemes, L. III (II, 131). — Et Genevieve admirable en sa fleur Remplist nos sens d'une ambrosine odeur. Am. JA..m.Y.N, CEuf.F. Poedque$, L. V, 265 r°. — D'une si rare et douce ambrosine viande Mon esperance vit. Ro SA Sonne t5 pour Helene, I, 49. — baisa.y vostre bouche rosine, Savoureuse, mollette, odorante, ambrosine+ GUY DE Tou RS, Souspirs amoureux, L. III (I, 93). — La Sublene a les yeux si doux et si riants Et le corps amorcé de morceaux si friands, Que les yeux ne sçauroient de si douce viande Se saouler, tant elle est. arnbrosine et. friande. ID., le Paradis d'Amour 1I, 13 Où l'on se nourrit d'aml3Froisie. — Nous n'aurions jamais veu les lambris azurins, Si nous ne confessions que la grace divine Cherit l'humilité en sa table ambrosine., P. IblArrinzu, Vasthi„ 1V, p. 95_ Atabrusque (L), y. Lambrusque. Ambuche, v. Embusche. Ambulacre. Lieu où l'on se promène. — Pour les passans du long cest ambulacre Est et sera portraict le simulacre Du noble Roy, que Mort nous veult oster. Poés. franç., XIII, 406. — II y a un triple portique et ambulacre superbement esta.nçonné de piliers aquitaniques a ta inonstre duquel l'entree fort spacieuse et les ambulacres servent de clostu.re au domicile. PARA- D1, Hist. de Lyon, p. 73 (G., Compl.). Arabulatif. Relatif à la marche. — [La fa-cultéj progressive ou ambulative. AMBR. PARÉ, 1, "1. Qui se déplace. — Aux ulceres corrosives et am-buiatives. ANDR. PARÉ, VIII, 39. — En ulcere.s virulents, corrosifs, ambuIa tifs, et malins.. ID" IX, 15. — Les charbons jettent une. sanie virulente.,, qui fait Pulcere corrosif et arnbulatif, pourri et corrompu. In., Ambulation. Marche, promenade. — Leur servant de coussinetz pour Pambulation et appuy desdictz pieds. AMER. PARÉ, IV, 40. — Et fera l'on eschauffer le patient par bains, frictions et a.mbulations. ID., X XIII, an. — Apulée aussi es-cric que la betoine est souveraine pour empescher les arnbulations nocturnes. l c —1.1ILL.. BOUCHET, 16e Seree (III, 151. Ambulatoire., Ambulant. -- Apres que la dicte taille feu l mise sur le peuple, qui estoit bien grande et excessive, il [Louis XII meit une creue d'environ douze cents mille livres tournois, pour faire Un camp fourny ambulatoire... auquel avait environ vingt cinq mille hommes de pied. Ssys- SE L, Hist. de Lou.ys !CH, p. 126. — Ilz errent con-tinuellemen.t par grosses bandes represen tans grandes citez ambulatoires- L. LE Roy, trad. des Politiques d.' AlusTorrEs I, 2, Commentaire. — Nonobstant qu'auparavant ledit Parlement fust ambulatoire, les causes d'importance se vuy- doient à Paris seulement. THEV ET, COMOgri XV, 5. — Ce fut ee Roy qui le premier institua le Parlement, qui auparavant estoit ambulatoire, allant la part où le 'Roy estoit. ID., ib„ XV,1.5, — Le Parlement, qui estoit auparavant ambulatoire, et n’a_voit puissance que par commission, fut erigé en Cour ordinaire par Philippe le Bei. J. Bo » tr, Republique, IV, 4.. — C’est d’un Apostre faire un Evesque, et mesmes un Evesque ambulatoire, qui jamais ne reside en son evesché. PF !. DE MAara.c…, Dia. de la Relie, I, u, 5.

Ambuler. Marcher. — Entre les quelz leans trotte et a.mbulle Le Passeron de l’amie Catulle. LEMAIRE DE BEL.GES, 2e Epistre de l’Amant Verd (III, 32 — Et mesbahis que les statues de pierre Quant ils te veoyent ambulante sur terre Ne se humilient et ostent de leur place Pour faire honneur a ta riante face. MICHEL D’AMBOISE, Episr ires et Lettres amoureuses, 118 v°.

Amburbial. Processions amburbiales. Processions autour de la ville. — Tant de belles processions, amburbiales, ambarvales, et ambeccle-siales. PH. DR MARNIX, Differ. de la Relig., I, v, 6.

Ame 1. Personne. —Vostre pere et vostremere souffriraient-1h que vous touchissiez leurs mulets à tout un fouet, s’il vous en prenoit envie ? — Pourquoy me le souffriroient-ils, Socrates ? Comment ? aine ne les oseroit il toucher ? — Ouy dee., mais c’est. à faire au muletier. DES PÉRIERS, trad.. du Lysis de PLATON (Il 15).

Ame moutonniere. — Reste il icy (dist Panurge) tille ame moutonniere ? Rabelais, IV, 8. — Arne moutonniere. Mouton vivant et animé. ID., Briefe Declararion (III, 198).

Rendre l’aine en l’autre monde. — Or regna puis aprés quatorze ans tout seul pacifiquement, et enfin rendit l’orne en l’autre monde d’une mort calme. E. PASQUIER, Recherches, V, 25.

Aine. La légende qui accompagne un emblème et en indique le sens. — Le Roi de Navarre travaillant à se resoudre pour se sauver de la Cour, et estant le premier de l’an renfermé dans un coche, pour en se pourmenant parler plus seure-ment avec les siens, de Ftocquelaure, le dernier auquel ledit Roi demande ses estreines, lui fit present d’un bouquet d’olive, de laurier et. de cypres, joignant au corps de cet emblesme

qui s’ensuit lun sonnet]. ALTEJ Sonnets spi-

grammaiiquee, 1. — L’autre [sonnet] fut donné pour estrenes et pour aine d’un bouquet portant emblesme. ln., Hist. Uniç., l’Imprimeur au Lecteur.

Ame est quelquefois masculin. — Elle seiche les os et attriste l’aine, qui est de sa nature joyeux et divin. N. D E. MONTREUX, 1 er Livre des Bergeries 4e Juliette, Journ. IV, 188 ro. —141 raisons se. raient fort bonnes… si rame n’est oit divin. ID., Lb., 194 v°.

Ame 2. Sorte de mesure. — Avec aucuns âmes de breuvage> lequel il avoit fait mesler en lieu de Mem.. Dans Ph. de Marnix, Ecrits polit. et histor, p. 293. — Il allegua h difference qu’il y avoit entre un tonneau de bierre de Hambourg, rem-ply jusques au haut, et entre une ame de Boisle-due, qui est beaucoup moindre, et entre une quar-telette. PH. DE MARNIX, Differ. de la netig„ II, v, 1.

Ameiller. Traire. — [Le bétail] Beslant aigu, de son bon gré demande Que ion l’ameille, et de luy mesme tend Son pis enflé qui de cresme s’es-tend. RoNSARDT Poe mes, L. Il> les _hies Fortunees (V, 160).

Ameilleurer. Rendre meilleur. Les engendrant, endoctrinant.., et ameilleura.nt. PoNTus E TYARD, trad de l’Amour de LEoN HEenitu, p. 393. — La terre est ameilleurée par la marne l’espace de dix ou trente alls. Palissy,


Discours admirables, De la marne, p. 329, — Je voudrais chercher toutes Ies terrieres desquelles les potiers, briquetiers et tuilliers se servent en leurs œuvres, et de cha.seune terriere j’en vou-drois fumer une portion de mon champ pour voir si la terre sert « ameilleurée. Ire, ib., p. 340. — Ils disent tous… que la morne et la terre d’argile est grasse, et que les terres sont ameilleurées pour cause de la graisse qui est en la marne. In., ib., p. 352. — avoit du sel aux pailles et foins, les fumiers ne pourroyent aucunement arneilleu-rer la terre. ID., ib., Extrait des sentences— principales, p. 374.

Amellieurir. Devenir meilleur. — Tes clesor-donnez appetitz et frivolles voluntez ne mentent aucun remede, ny du ciel te peult venir, si tes œuvres ne ameilleurissent. MAURICE SeÊvE, la Depiourable Fin de Flamere, ch. 19.

Ameine, v. Amene.

Amelette. (Diminutif du mot âme). — O vagabonde omelette Doucelette, Compagne, h6s-tesse du corps. BAÏF, Amours de Meline, L. II (I, 85). Fiere douceiette, Pren mon omelette, Qui sur toy volette. LE CARO ! b21 Poesies, 63 v°. — 0 que le chien de telle marque N’a peu fieschir la liere Parque Avare de cest’a.melette. FORCADEI„ œu.v. poet., p. 184. — Amelette Ronsardelette, Mignonnelette doucelette, R1011’115A.RD DerraerS PerS (VI, 3C4). — Et dit-clin qu’il [un papillon] list entendre Tel propos, avant que rendre Sa chere amelette au vent. Gu DE TouRS, Souapirs amoureux, L, III (I, 84).

(Mot de caresse). — Où fuis-tu, mon Angelette, Ma vie, mon arnelette ? RoNsAitu, Amours diverses, Chanson (I, 3551. — He Dieu, Dieu, que j’ai de plaisir… Quand d’une bogue parolete Tu m’appeles, mon arnelete. VAUQUELIN DE LA FRES-NAYE, les Foresteries, Ir, 2. — Voila l’Alouette Qui ja degoise sa chanson, Sus, sus, debout, mon Arnelette, Allons ouir sa chansonnette. GREVIN ! Poesies, les feEt.r Olimpiques, p. 88. — Lesquelles ils appellent Deesses, angelettes… ame ou omelette. M. DE LA PnT, Epitliétes, 21 ro. — Que je suis miserable ! Pensant raire en sorte que Fidelle print en hayne ma très douce amelette Victoire, affin que seul j’en peust jouyr, je me fais le ministre de sa mort et. de la mienne, L’Amy, I.e Fi-delle, IV, 9. — Je ne pouvoy desirer chose plus propre à mes desirs, lesquels sont de sauver la vie à ma très aymée amelette Victoire. ID-1 ib.

Amellorement Amélioration. —Les fueil-lards servent au pré diameorernen.t. BELLEFO-ft EST, Seer. de 1’Agric., p. 320 (G.). — Outre rame-liorement de la chair, ceste commodité se treuve en ce mesnage. O. DE SERRES, Théâtre d’A gric., V, 2.

Arnellorir. Améliorer. — On ne voirra point seulement en ce lieu les choses bien arrunees et avec bonne diligence, comme font cornmun.ement laboureurs, qui par art et travail a_meliorissent les terres q-ui de leur nature sont mauvaises. J. Leblond, trad. de Th. Morus, d Utopie, I,. II,

67 re. — Ameliorir les jardinaiges. Texte de 15581 dans G., Compl.

Amellorissement. Amélioration. — Combien : qu’à. cela l’utilité publique de l’instruction de leurs enfants et l’amaorissement de ladicte ville les deussent assez exciter. Lettres missives de FIENR1 IV, Berger de Xivrey, VI, 354 (G.).

Amellus. — Comme sont es lieux arrousez de ruisseaux les arbres portant amellus. Cotereau, trad. de Columelle, IX, 4. — La racine d’ amelles, une herbe venant aux prez… laquelle a la tige jaune et la fleur a couleur de pourpre. In., ib, IX, 12.

Amen. Jusques à amen. Jusqu’à. la Fm. — Ne dites mot jusques à ce que vous oyez amen_ CHOMÈRES, 2e Ap. Disnee, p. 78. — Nivelet, entens-tu bien ce qu’ils disent ? — Oui dà, Monsieur ; mais attendez jusques à amen. TOURNEBLT. les Contens, I, 4.

(Prononc. amen rimant avec an, testament, incessamment) Cest à Ferrare, au huictiesme an De la tienne proscription ; Mais à la tienne intention Que ce soit le dernier. Amen.. LYON JANET, dans Marot, Epistres, 45. — Homme qui n’a denier ne maille Ni de quoy faire testament Bien fol il est ; si s’en travaille, Dire luy fault Jesus, amen. Anc. Poés. franç., IX, 205. — Pour quoy prions ce corps incessamment Que de ce mal il nous guerisse. Amen, Ib., IV, 205.

Amenage. Action d’amener, transport.. — Les frais de l’amena.ge du se/ sont. par trop grands. P, A, LISUEi Discours admirables, Du sel commun, p. 255.

Amenance, Les nopees furent fort. somptueuses et magnifiques, et bien fort a.ussy les amenances qui se firent à la Tour-Blanche et. à Fourdeille. BRANTôME, Vie de François de Bourdeille (X, 0). — Note de l’édition Lalmne Conduite crue l’on faisait aux nouveaux mariés quand l’épou.x amenait sa rem.me chez lui.

Amencie (Amentia). Démence, — De curieux cerveau forsenee amende Se croyant [= se fiant] abusé en sa necromancie. MAurucE ScÊvE, Microcosme, L. III, p. 84.

Amendable. Pouvant réparer. Prenez en vous discretion. Gens qui commettez tel forfait, En faisant restitution Amendable pour le meffait. Âne. Poés. franç., XII, 89.

Devant payer une amende. — Si quelcun oste de la main-burnie (c’est à dire Garde) du Roi un homme ou femme, il sera amendable de LX Sols. FAU cH vr, Origine des Dignitez, II, 5.

Amendaie. Lieu planté d’amandiers. — Es Oli-vetes, Amendaies et Coudraies, cinq ou six toises [d’intervalle] satisferont. O. DE SERRES> Thartre d’À gr ic, VI, 19.

Amende. Réparation. — Et si de cœur tu pleures, pour t’amende Ton eau sera tournée en vin nouveau. MARG. DE NAV., les Margueriees, Oraison de rame fidele (I, 126)..

Punition. — Puis crya de par l’Empereur… que quiconques d’iceuIx vouldroit la mort evader, arrachast publicquernent la Figue avecques les dens, puys la remist on propre heu… Aulcuns d’iceulx eurent honte et horreur de telle tant abhomin.able amende. RABELAIS, IV, 45.

Revenir en amende. Revenir à un état meilleur. La lieue [souffrance] nest se me semble si grande Quelle ne puisse revenir en amande. Micrin. D’AmtotsE, Complaincies de l’Esclave Fortuné, 41 v°.

Amendement. Passage à un état meilleur. En peu de temps et presqu’en un moment D’une bataille on voit l’amendement. SALEL, Iliade, Xi, 219.

Guérison. — Puis d’un tel rov (après l’amendement)’ru recevras les eraces rn% eritoires. MA ROT, Chants divers, 10— Cantique à la déesse Santé.ei

Faire amendement. Obliger, aider. — Je te-sup-lq doncques tres humblement, Noble prelat, me faire a.mandement De quelque eseu par donner ou par prest. MICIIEL D’AMBOISE, le Babilon 29 r°.

Amender (trans.). Ré.parer, expier. Les Rommains requirent les Carthaginois quilz leur feissent amender louItraige faict à leurs Citoyens. SEYSSEL, trad. d’App.[EN, Guerre Libyque, 2, — Si je pensois qu’on luy eust fait tort, je le vouldrois amender envers luy. LE LOYAL SERVITEUR, Hist. de Bayart, 21. — Quant à Clytus, la faute en fut amendée outre son poix, MQNTAEGNE, II, 36 (III, 192). — Nos Roys marris de ce que Theodat a_voi tué sa femme leur parente… le menacerent de luy faire la guerre> s’il ne leur amendoit ceste faute. FAUCIÉET, AniiqUiteZ, III, g.

Améliorer, amener à un meilleur état. — Cerés, changeant les glans de Chaonie En bons espics pour le vivre amander, Du hault du ciel vous puisse regarder. Ro NSAR1115 Sonnets ci diverses personnes (II, 32). — Oh ils me gasteront donc tout mon ogs. — Pensez qu’ils ne l’amenderont pas LARI.VEY les Esprits, II, 3. — Il advint que le More n’en amenda aucunement sa couleur basa-nec, mais qu’il en perdit entierement sa premiere santé. MoNTAEGNr, II, 37 (III, 218). — Et peuvent veritabiement employer la responce de Hip-perides aux Atheniens, se plaignans de liaspreté de son parler Messieurs, ne considerez pas si je suis libre, mais si je le suis sans rien prendre, et sans amander par là mes affaires. ID., III,

244). — Vous empirerez la condition de vostre mary plustost que de l’amender. MARG. DE VA-LOIS, MeinOireS, p. S4.

Rendre moins pénible. — La rnedecine qu’elle luy bailloit pour amander sa douleur la luy rendoit beaucoup plus forte. MARG. DE NAV." Hepta-

méron, 10.

Punir. — La Cour est resolue de ne plus supporter ces desordres, et d’amander si severernent ceux qui les commettront, qu’en lin elle exterminera hors de ceans par la rigueur des peines ceux que les loix et leur conscience ne peuvent contenir en leur devoir. Du VAIR, OUVeri. du Parlement de la St Remy, 1601.

Payer [une somme à titre d’amende]. — L’empereur Leoni.. l’a condamné d’amender dix livres d’or, et au bannissement pour dixans. CH DL [ÈRES, 4° Matinee, p. 139.

Receyoir [un profit, un avantage]. — Et pour autant que nay riens amande Par cy devant, pour navoir demandé, Doresnavant est besoing ma-mander Par requerir, prier, et demander. MICHEL D’AMBOISE, le Babilon, 29 ro. — Mais di moy, n’as-tu rien amandé de ton pere ? (Car il avoit du bien)._ Comme se peut-il faire Qu’il ayt eu tant de biens, ô pauvre pastoureau, Et qu’il ne t’ait laissé quelque petit troupeau ? BAÏF, Eglogue 1. III, 89). — Vous aviez amendé plus de trois miile escus de la succession de Phyllon vostre beau-pere. Du VAIR, Dernosth. pour Ciesiph,

S’amender. Venir à un meilleur état. — Cuydez vous doncq, si ces rnotz je iuy mande, Que die son mal et doulleur il samende ? MICHEL Complainctes de l’Esclave Fortuné, 39 vo, — Cf. l’exemple de Michel d’Amboise dans l’alinéa précédent.

Amendé. Venu à un meilleur état. — Or je vous voy, France, que Dieu vous_ gard ! Depuis le temps que je ne vous ay veue, Vous me semblez bien amendée et creue. MA ROT, EpiStreS, 50. — Elle… a esté et est de present fort malade : bien est vray que depuis rnidy en ça, elle est merveilleusement amendee. LE MAçoN, trad. de BoccAcE, Décamé-ron, X, 7. — Les medecins luy conseillerent d’user d’une grande abstinence. Ayant. jeuné deux jours, il est si bien amendé qu’ils luy declarent sa gua.-rison et permettent de retourner à son train de vivre a_ccoustumé. llorcroacriE, II, 13 11 390).

Amender (intrans4. ntre réparé. — Je vous voy estonnez et espoventez.. pour les maulx et dom-maiges que avez receuz iesquelz par a.dventure amenderont. SEYSSEL, trad. de THISCYD/DE, 13.

Être puni. — Tu ne recevras punition condigne, mais un peu plus gracieuse. Car tes presens sauveront quatre de tes filz, mais tu amenderas de par] la mort de ce-1111y que tu aymes singune-rament. SALIA.T, trad. d’IliftopoTE, VII, 39.

S’améliorer. — Beuvez dii meilleure attendons que l’autre amendera. RABELAIS, Parktagre Pinggnost., 10. — Il avoit celay… qui ne desira.st veoir les choses en autre estat, esperant chascune des parties que sa condition a.menderoit par k changement, et qu’elle viendrait au dessus de ses adversaires. ArriyoT, Solon, 29_ — Il en est peu Ede veuves], de qui la santé n’aille en amendant. MONTAIGNE, II, 35 (III, 178). Venir à un meilleur état.. — Croy que ce cueur de te congnoistre amande…_….mAttaT, Rondeaux, 5zi. — Quand elle le veit si maigre et deseoforé, ne se peut tenir de luy dire : Je ne sca.y, Monseigneur, comme ii vat de %rostre conscience, mais vostre corps n’a poinct amendé de ce pellerinaige. » MARG. DE NAV., HepÉdin., 26. — Si nous n’apportons une grande diseretion„ un grand soin, et exaete diligence en cet estude, nous y pouvons aussi-tost empirer qu’amender. Du VAIR, Chwert. du Parlement en 1606. Notre Mme de Chantal a esté rudement malade, mais maintenant se porte beaucoup mieux, et va tous les jours en amendant de santé. St FRANÇOIS DS SALES, Lettres, 658.

Devenir moins pénible. — Et à_ iceux demande Si ta douleur acroist, ou s’elle amende. Cm.. Fall.- TAtriffE, les XXI Epistres d’OVIDE, XIX, p. 386.

Profiter, bénéficier, tirer parti, hériter.—A justice est requis les yeulx hender, Lier les mains, posé qu’on la redouh te., Car en jugeant elle. ne doit veoir goute, Ne. prendre riens dont el puisse amender. GRIPITORE, les Folles Entreprises (I, — Quand l’on attribue à quelqu’un louenge de telle chose, dont il faict à blasrneri en desguisa.nt ses faicts de mauvais en bons,.. afin d’avoir sa bien veuil-lance, et d’en amender en biens temporels. SEyssn,. Hist. de Loue XII, p. 171, — Allez le trouver, et luy dictes que, s’il ne va vistement rendre sur Laurencin ce qu’il a pris, que jamais de m.oy n’amendera d’ung denier. LE LOYAL SERVITEUR, Hist. de Bayart, — Si j’eusse esté de la nature de ces peres rigoureux, je vous eusse desavouées pour filles, et jamais n’eussiez amendé de mon bien. DES PiRiRES, Now. Recr., 5. — Nul cleulx namende du butin. J. LE BLOND> trad. de TH. MoRUS l’Isle d’Utopie. L II, 87 vo. Nostre Seigneur pour nous donner courage de bien faire, veut bien accepter ce en quoy il n’a mil profit : il le requiert. comme s’il en amendait, et nous de-clare que ce ne sera point peine perdue. CALv iN,’ Serin. sur le liv. de Job, 82 (XXXIV, nO). — Je no veux pas dire que Lacedemone amende de ceste guerre, niais bien veux je maintenir qu’elle en reçoit moins de dommage que ne fait la ville d’Athenes. AC01 YOT, trad. de DIODORE., XIII, 19. Ledit Crassus n’amenda de son pere que de trois cens talens, toutesfois en la fin il amassa jusques à sept mil et cens talens. Cu. FONTAINE, Nouvelles et antiques merveilles, F. — Cesar Auguste ne laissa à ses heritiers que trois millions sept cens cinquante mil escuz, combien qu’il eut paravant


sa mort amandé de succession de ses amis de trente cinq millions d’escuz. ID., ib. — Que pleut à Dieu’que tu pusse contreindre Mon cueur à, ce ou le tien veut ateindre : Et qu’en toy fust pou4 voir de commander Ce dont tu vous par requeste a.ma.nder. ID, les XXI Episfres d’OvIDE, XVI, p.. ao7. — 11 [Crassus] allait flattant et caressant des femmes pour en amender. Amy oT, Compri !. de Crassus avec ! Vicias, 1. — Le deffunt tesmoignoit d’estre offensé contre luy… Simultez qui avaient passé si avant, que le deffunt avait declarà publiquement par plusieurs fois, qu’il ne vouloit point que les Bandons amendassent de son bien. Du VAIR, Arrests prononcez en robe rouge, 5.

Amandé. Diminué de prix. — II fut ordonné par le Bureau que les Sergens… auroien.t chacun huict sols parisis par jour pour la despense d’eux et de leurs chevaux, jusques à_ ce que les vivres fussent amendez. E. PASQUIEH, Recherches, II, 5. —-— Le premier [conte] fut d’un avaricieux et usurier, qui s’estant pendu de ce que le bled estoit amendé, voulut raire payer la corde à celuy qui l’avoit coupee pour luy sauver la vie. Gui ii BoucliET, 31e Seree (IV, 311).

Amendeur. Celui qui rend meilleur. — Ma bouche prononcer Ne mon coeur rien penser Ne puisse, qui ne plaise A toy, mon deffendeur, Saul--veur et amen.deur De ma vie mauvaise. MAROT, P. de Dapid, 17.

Amendrir (trans.). Amoindrir. Par blasphemer on amendrist prouesse. GRINGOrtEes, Folles enrepii&e I, 130). — La Vierge.., En ses saintz flancs porta virginalment Le lb de Dieu regnant eternelment, Sans amaindrir la puissant Dei te. Ane. _Poés. franç., III, 159. — Une cité qui se gouverne par raison ne doibt point faire dhon-neur daventaige a cellu.y q-ui a bien conseillé par dessus tous les anItres, ne aussi I-u.y amendrir ce !-luy quil avoit au paravant. SEIISSEL trad. de THUCYDIDE, HI, 7". Me semlInit avoir trouvé compaignie qui araaindrissoit mes ennuytz. Trad. de BoccicE, Flainmette (1537, ch. Iii,vo. (Intrans.) S'amoindrir. — Prenans allegresse !• L plaisirs dont que4ue foys ma douleur maindrissoit. Trad. de BOCCACEe Flamme-tic (1537), ch. v, 57 ro. — Assez suffit se je suis et rernains Trouvee belle du regard des humains, Et que mon loz n'amendrit ni ne change. CH. FOTVFAINE, les XXI Epistre d'OvinE, XVI., p. 302.

S'amendrir, S'amoindrir, — Par la delectation desquels se abolit ou amendrit la tristesse et me-'encolle des gens. SEYSSEL, trad. de TaucTDiDE, II, 7. — Par telles gens les choses publicques samendrissent, et. les particulieres se destruisent. ID., ib., VI, 3.

Amene. Agréable. En icelle planure estoit assii le chef de tout le Royaume, le noble Ilion.., en lieu amene et fertile, autant quart sauroit souhaiter. LEMAIIIS D E BEL ES. IlhiStr.i 11 21. Aucunes des autres Fees, si comme les Napees, sestudierent de taire sortir de plusieurs endroits de la montaigne plusieurs fontamette.s et ruisseaux coura.ns à douce noise, dont l'eaue estoit plus clerc que beryi, et le regard a.rnene et delectable. ID., ib., L 2. — ling millier de lieux sont là encore Et bort pays, qui la conté clecore, Tant bel, a.rnène, fecond et bien fertille Qu'à toutes choses vous le trouvez utille.. Anc. Poés. franç., VIII, 231. — Adone Cretin le mene Par un sentier odorant et amene. MA ROT, Compkinetes, 5. Aux choses phis delecta_blement delectables, comme sont... celles du toucher... a.vec la gracieuse et a.mene tomperie. Pontus du Thyard, trad de l’Amour de LEON HEBRiEu„ Dial. III, p. 355 — La susdite ville est… assise en un lieu amene et plaisant. Tu I EVEre Cosmogr., V1, Mercure diligent. Prend la fille à Neree par Ia main, et la meine Au grand mont Pelien aupres du val ameine, Que le fleuve Pence entour va arrousant. JEAN DORAT, Epithalarne d’Anne de Joyeuse, p. 24, — Sous les taillis D’une amene fresca.de. P.’MATTHIEU, Clytemnestre, I, p. 3. — Le dedans estoit un fecond, doux et amene sol.. ou la tem-perature de Pair„, faisoit naistre une admirable abondance. Du VAIR 5 Actions et Traictez oratoires, Exhortai. à la Paix, p. 65_ — Corner —une douce riviere qui rend amenes les rivages qu’elle de-trempe, St Frt.ANçois DE SALES, Lettres, 604. — Nature,., + Pa posée [la ville de Marseille] à un air doux et amene, à un coing de terre fertile et deli-cieux. Du VAR, Ouvert. (-1e$ Grands Jours à Marseille, en may 1612.

Amener. Citer. — Ils ameinnent aucuns lieux des Prophetes, où il semble que Dieu partisse la vertu de nostre conversion entre luy et MIS— CAL — VIN 5 inSdi., II, p.100. —Le lieu de Sainct Jacques, qu’ilz ameinemt pour confermer aussi leur erreur, sera aillieurs expliqué. ID., ib., IV, p. 209. — L’un et l’autre est tresbien declairé par ces parolles de sainct Paul que j’ay amenées cy dessus. in., ib. (1560), III, xi, 21 —-Je n’ameneray point de sainct Augustin tout ce qui pourroit servir à la cause mais je me contenteray en bref de rnonstrer qu’il est du tout de nostre costé. ID., ib., IV, xvii, 28. — Quant aux exemples grecs, mon intention a bien esté.„ de n’amener que ceux que je penserois estre ; es plus malaisez à trouver..1-1. EST L ENNEI COnfOrrnité, L. I, p. 48. — Encores ne ri-spond-il droictement aux exemples tant grecs que fra.n-çois que nous avons amenez cidessus. ID., ib., I, 2, p. 85. — ils ont aussi certaines façons de parler dont nous n’avons point amené d’exemples… ou les italianismes sont du tout cachez. ID.., Die du Lang. franç. ital., I, 134. — Tous les verbes que j’ay amenez pour exemple jusques ici sont d’une mesme sorte quant à la terminaison. ID., Precellence, p. 300. — C’est ce que Ciernent Alexandrin ameine d’Artabane. LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII, S. — Je voudrois bien que, pour probation de leur dire, ils amenassent quelque passage de l’Escriture,. LA F11 FE Y, les Jaloux, Prologue.

Amener à compte, v. Compte.

S’amener. — C’esfoit bien raison, que s’estant luy rnesmes amené, il receust la somme ordonnée et promise à cellu.y qui Pameneroit. Bull É, Luta, du. Prince, ch. 28.

(Formes.) FUtier. — Par ainsi amenrez le Roy Dedans Paris et son arroy. GRIEN &ORE, St Loys, L. II, p. 52. — Ains quand son temps propre il verra, Justice a son poinct amerra.. Tu. D a BEIZE Ps. de DaQid, 94. — Seigneur, voyla cinq esclaves : si tu és un Dieu fier, qui te paisses de chair et de sang, mange les, et nous t’en amenons davantage. MoNTAIGNE, I. 29 (1, 252).

Amenité. Agrément. — Aussi tost qu’elles ont Gusté tes dicts d’excelse amenité. Epistre du Ly-mosin, dans Rabelais, III, 275. — La vie presente ha tousjours force delices pour nous attraire : et ha grande apparence d’amenité, de grace et. de doulceur, pour nous a.mieller. CALFI71.1 Instit., XVII, p. 812. — A cause des monts arrousez d’une infinité de ruisseaux et rivieres, qui causent telle arnenité en ce heu. TF1 EVET, COSMOgr., 11, 8. — iray choisi jusques à cette heure, à m’arrester et à me servir de celles où il y avait plus d’amœnité de lieu, commodité de logis, de vivres et de com-


pagnies. Montaigne, II, 37 (III, 225). — Cette pauvre femme luy veut donner une idée de l’allie-nit des collines chargées d’arbres et de fruits divers. St François de Sales, Sermons recueillis, 57(1, 234).

Ament, Insensé. — Je vous pry’, vrais amans, De n’aimer si très fort Que n’en soyez arnens Et encouriez la mort. Var. hist+ el litt., III, 351.

Amenté. — Vous qui… emplissez /es forestz Et de chiens et de sons et d’abois et de retz, Et faites, d’un trait d’arc que vote main décoche, Culbuter le sanglier si de vous il approche, Et. des voix de vos chiens, vivement ameniez, Fuir d’effroy les chevreuils et cerfs de tous costez. CL, 0.01.ucuET, te Plaisir des Champs, l’Esté, Chasse du Cerf. — Note de P. Blanchemain : J’ai déjà rencontré ce mot et j’ai mis ameutez, croyant. à une erreur typographique. Peut-être vient-il du verbe latin amepitare, qui signifie lier avec une courroie, QU lancer avec force. mi Ce dernier sens n’est pas invraisemblable ici.

Amenué. Exténué. — Las, combien d’indi-gens, transis, amenues, Re-languirent beantz+ L. PmLFON, Po.slourelle, 1, 1.

Amenuiser (trans.). Diminuer. — Car pour leur loz amenuiser N’ontsuffy Mores Afriquans. LE- MAIRE DE BELGES, let CO uronne Margaritiqu.e (IV, 52), — Et ensuyvant ceste Samaritaine, Laissa.y mon seau aveques la fontaine, Où tous les jours ne faisoys que puyser Et ne povoys ma soif amenuyser. MARC. DE NJILv., Deril Poés., les Prieuie.5. de la RÉtikC de Na., p. 204. — Sans plus son chant amenuysoit La douleur qu’il portoit en l’a, me, Et. plus douce encore luy faisoit Trouver son amoureuse ilarne. O. DE MA_G NY, Odes, 15.

Exténuer, affaiblir. — J’amenuise mon cœur d’une poison arnere, EL pleurs je fon mes yeux, BAÏF, Amour de Francine, L. I (I, 138). — Des pleurs, des maus, des sanglos et des plaintes Dont un bel œil ma vie amendisa… J’empli, Robert, tes mains chastement. saintes. O. DE Dern. Poés., p. 49. — Vertu n’est pas morte… Bien que foible et debille, et que mal recongnue Son Habit décousu la montre à deminue, Qu’elle ait sèche la chair, le corps amenuisé, Et. serve à contre-cœur le vice auctorisé, REcr1ER Sa. 2.

Amenuiser en poudre. Réduire en poudre. — Baste je niiray pas, et si j’y vay, Je fouldre l’haut tonnant m’esclatte, et m’amenuise en poudre. P. MATT1i1E1, i, Vasthi, II, p. 45. — Il a au ciel le foudre Pour tousjours ses haineux amenuiser en pouliche. ID., Aman, II, p. 45, — Mais mon bras justicier Escroulera sur toy son tonnerre et son fouIdre, Pour de mile tourmens t’amenuiser en pouldre. ID., ib., IV, p. 101.

Amenuiser (intrans.). Diminuer. — Les mar-chans et gens de rnestier N’ont plus rien, tout va à l’Eglise. Tous les jours mon bien arnenuyse. GRuirGoRE, le Prince des Setz, Sottie (I, 27)_

S’amenuiser. S’exténuer) s’épuiser. Traitres [ses yeux], puis que par vous en peine si cruelle, Mourant., je m’amenuise, endurez justement De vostre folle erreur le desservi tourment. BAÏF, Amour de Francine, L. Il (I, 160). — Le cerf.,.. D’un feu caché se detruit, et n’a cure, S’amenuisant, ny d’eau ny de pasture Mais furieux, sans repos, sans repas, Suit jour et nuit sa biche pas à pas. Eglogue 5 (III, 34

Amepithis. Plante.— Fueilles d’armoise, pimprenelle, chamedris, arnepithis, scolopendre, O. DE SERRES ; Théâtre d’Agric., VIII, 5.

Amer 1. (pris substantivement). Amertume. — Et dit un Attalus en Seneque, que la mernoire de 110Z amis perdus nous aggree, comme l’amer au Fm trop vieil.. MONTAIGNE, II, 20 (III, 76). sa chambre est, la belle sans amer, Plaingnant celuy voult tant aymer. LEMAIRE D E BELGES :, ta Couronne Margaritique 11her, 28). —En mon esprit aulcun amer Ne verrez, ne chose vilaine. R. DE COLLERYE, Rondeaux, 25. — Or est en dorai’converty leur amer. ME MN DE SAINCT GE-LA_YSt Cupide et Psyché, dans Gohin, édit d’He-roët, p. l31i.— La fortune convertira son amer en doulceur, son desdain en contentement. LA R E les Escoliers, I, I. Doux amer, v. Doux.

Amer 2, v. Aimer.

Ameres, v. Maire.

Amerin (adj.). Aneerine saule* saule amerin, saule amerine (Amerina Sala). L’experience y est en Nymphaea Heraclia, Amerine Saule, Che-neyé, Periclyrnenos, Tamarix, Vitex, Mandragore, Cigale_ les quelles dedans les corps humains… gla.ssent et mortifient le germe proii-ficque. RABELAIS, III, 31. (Les éditions de Rabelais mettent entre Amerine et Gaule une virgule, qu’il vaut mieux supprimer). — On met troys genres principa.ulx de saulx, de Grece, des Gaules, et de Sabine, qu’aucuns appellent Amerin… Le saulx Amerin a l’osier gresle et rouge. COTE REA trad. de COL UMELLE IV, 30. — Llozier que les anciens no.m moyent saule amerine, ou vimina_le, c’est a dire propre a lier. LIESAULT, Mais ruse., p. 601 (G., Compl.).

Amerir. Rendre amer. — La sainte heresie De l’Amour, douce Ambrosie, Divin Nectar, si le fiel De la palle Jalousie N’en am.erissoit le miel. Des Autels, Façons lyriqe.tes, VII, 15.

Ameriter, v. Admeriter.

Amerodoucement (mot forgé). Avec un mélange d’amertume et de douceur. — L’Abbesse un jour s’apercevant que ceste Nonnain venoit à quatre pieds au chœur, la prit à part, et lui re-monstra, la ce FISUrant amerodoucement. BÉ-liOALDE D E VERVILLE, k Moyen de parvenir, Ho-ewlie, I, 69.

Amertumer. Rendre amer. — Dieu pour cette bonté vous bien-heure tousjours, Et ja.mais le malheur n’amertume vos jours. R. GARNIER, les Juifves 630.

S’amertumer. Devenir amer. — Trop de miel mangé s’amertume : Qui trop le plaisir a.ccous-turne Gaste du plaisir ie p1aisir BAÏF, les Mimes, L. I (V, 24).

Ames. — En sa maison, elle faisoit parfuns, con tref aisoit storacq, benjoy, ames, ambra, agalles, almisques, musques. NICOLAS BE TROY Es., Grand Parangon, 51.

Amesnager. S’amesnager. S’établir dans une maison. — S’il retourne s’arriesna.ger chez soy+.. il ne prisera pas comme il doit sa femine et ses en Fans, ni le revenu de sa maison. LA NOUE, Dise. pol, et mil.. VII, p. 178.

Amesnagé. Pourvu. — De six vaches à laict estant. amesnagé Et de quatre bons bœufs, s’il n’a rien d’engagé, Il vivra comme Un Roy. GAUCHEY, Plaisir des Champs, le Printemps, Discours, p. 114.

Amesuré. Mesuré, modeste. — Fille, quand vous serez à part, Soyez tousjours arnesurée. Anc. Poés. franç., II, 22.

Amete. Diminutif du mot âme. — Quand ces


ametes naines et chetives s’en vont embabouynant et pensent espandre leur nom pour avoir jugé à. droict un affaire, ou continué l’ordre des gardes d’une porte de ville ils en montrent d’autant plus le cul qu’ils esperent en hausser la te.ste, MONTAIGNE, III, 10 (IV, 149).

Amethisse, v. Amathiste,

Amethistizant. Ressemblant à l’a.méthyste, La quarte [colonne] de Rubis baillay, masculin, et Amethistizant, de maniere que sa flamme et. lueur finissait en pourpre et violet, comme est l’Amethiste. RIBELAis, V, 42.

Amethystizonte, — Amethystizonte… est dite ainsi pource que lextremité des fla.rnmesches quelle jette se termine en couleur de violette, comme LaInethySte. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margariiique (IV, 142).

Ametisse, V. Amathiste.

Ametrie, Irrégularité. — En second lieu nous ferons mention des symptomes qui suivent l’ametrie des excremens, fiL.NIBR. PARÉ, XX, 1.

Ameubler. Meubler, pourvoir. — Elle est bonne menagere, bien logée, bien a.rneublée de ce qui luy faut. JEAN DE LA TAILLE les Corrivaus, V, 5. — Que mon cabinet soit ameublé de bons livres. N. RANN, CEttg)res, p. 107 (G., Compl.).

Rendre meuble [la terre]. — En quelque temps qu’on les plante [des arbres], il fault tousjours avoir esgard de les planter par un temps humide et un peu pluvieux, et. que la terre soit bien trem-pee et ameublee. GO R GOLE Tr. d’agric., c. 5 (G., Compl.).

Ameublir. Rendre meuble [la terre]. —— Terre fort grasse par soy, ou meslee et ameublie du fien. LIEBA ULT, p. 207 (G., Compl.).

Ameublissement. Ameublement. — L’empereur Alexandre Severe… n’envoyoit jamais les ju.dges aux provinces, qu’il ne les assortist de tout leur equipaige et ameublissement nécessaire pour s’entretenir honorablement pendant leur magistrat. L7HOSPITAL, Reformat. de la Justice, 40 part. (IV, 387).

Ameurir. Faire mi : ifir. — Les aulcuns disent que ces fruyctiers mettent leurs poyres en fiens de chevaux pour les mourir plus tost. PALSGRAVE, Esclam, p. 628.

Ameuter (s’). Se joindre tà qqn] pour une attaque. — Trois puissans fléaux de Dieu furent en mesme temps desployez sur la Frange occidin-ta/e, car la famine et la peste s’ameutèrent à la guerre contre ceste contrée desi à aux abbois pour les misères passées. AUBIGNÉ, Hist. Univ., X, 1.

Amezau. — D’icelles couches ils font passer l’eau dedans le forans par une tronce de bois percée, qu’ils appellent l’Airnezau. PALISSY, Discours admirables, du Sei commun, p. 252. — E n chascun champ de rnarez, il faut. bien une pièce de bois autant longue que le pied d’un grand arbre, laquelle est percée tout du long, qu’ils appellent l’Arnezau. ID., ib., p. 258.

Amiable. Qui peut être aimé, digne d’être aimé. — Hero marchoit en gravité honneste, Rendant par tout de sa face arnyable Une splendeur à tous yeulx agréable. 3r1AROT, Lee-mil-cri et Hero. — La superiorité laquelle estoit la moins odieuse et plus amyable de toutes nous a esté proposée pour exemple. CALviN, Ins1i(. III, p. 150. — Le Seigneur requiert bien autre chose des Chrestriens qu’un visage joyeux et alaigm à ce qu’a rendent leur beneficence amiable par humanité et doulceur. ID., ib., XVII, 796. — Vous estes s’euh mon etoile amyable. Du BELLAY. COIii)e, 12. — 0 douce peinture amiable, Pen Lure toute pitoyable_ Qui me ris promettant le bien Vers qui tout autre ne m’est rien.. BAÏF, 4rer-ober5 de Meli, pie, Li I (I, 28). — Je ne puis me souler, ô Clwinette amiable [une chaine d’or donnée par Francinel, De te mettre en ma bouche et de te relia-Ler. In.,.Anwear de Francine, L II (1, 168). —— Ainsi semble il que l’amiable Mantinee (car ainsi la surnomment les poMes) ait esté totalement effacee…Aimyor. Arahts„ 45. — H n’y a vraye foy… sinon eelle qui nous suggere ce nom tant doux et amiable de Pere, pour invoquer Dieu franchement. CALVIN, (1560), HI, Mill 5, — Mais son peu de loyauté Avec son peu de beauté M’ont fait estre variable Pour d’une plus amiable Desirer la privauté. BAÏF, , Diverses Amours, L. I (I, 328).

Agréable, qui plat. — Celles [les salades] de Legugé me semblent bien aussi bonnes et quelque peu plus doulces et amiables à reste-mach. RABELAIS, Letlres (III, 260). — Les pommes de Coing… sont Flrofitables à l’estomach..+ mais estant rosties au feu, elles sont plus amiables. M. DE LA_ PORTE, Epahetes, 87 vo. — Les viandes qui sont un peu saupoudrees de sel, pour la bonne bouche, ont force de rendre agreable au goust toute sorte de vin, et toute eau amiable. ArdvoT, Propos d-e table, IV, 4. — C’est une philosophie populaire et amiable entre ceux qui, estai-1s aveuglez de la folie de leurs concupiscences, ont perdu le sens commun. CALVIN, instit., IL p. 84. — [Que] Ny pour def aire un las tant agreable, Ny pour éteindre un feu si amiable, Nul ne me dorme ou conseil ou moyen. BAÏF, Ainor$ de Meline, L. I (I, 25). — II nous ont monstré combien ce repos est amiable, quand David dit qu’il s’est couché et a dormy paisiblement et s’est levé, d’autant qu’il estoit en la garde de Dieu. Cie.uvr_N, Ins. lit. (1560), III, n, 37. —O sejour amiable ô repos pretieux I AUB IG N Pr britteeng, 1, 19. — Des principaux bienraicts de la vertu, c’est le mespris de la mort, moyen qui fournit nostre vie d’une molle tranquillité, et nous en donne le goust pur et amiable sans qui toute autre volupté est esteinte. MONTAIGNE ! I, 19 (1, 85).

Doux. —Ori m’a dict qu’elle est amyable Comme un mouton. MAROT, Dialogue de deux amoureux. — Les pasteurs remenent aux estables Liées herbages fleuris les brebis amiables. BAÏF, Poemes, L. VI (II., 286.

Bienveillant, affable— — Bien me congnoist la prudente Cybelle, Mere du grand Jupiter arnya-ble. MAROT, l’Enfer. — [A Ovide] Si tu me lainez en l’art tant agréable. Je te surmonte en fortune arayable. ID., Epistres, 50e — IL. alla preschant à ses parents et amis que Lyturgus n’es toit pas ainsi ru.cle ne rebours, comme il sembloit de prime face, ains estoit le phis douliz et le plus amiable envers les autres qu’il estoit possible. AMYOT, Lycurgue, 1, 1. — Il [Pisistrate] estoit courtois, et avoit la parole doulce et amiable. ID., SOIOn„ 29. — Ceux qui veulent monstrer leur subtilité cavillent que cela, ne se doit pas entendre de ]a derniere resurrection : mais du temps auquel Job es— peroit le Seigneur Iuy devoir etre plus doux et amiable. CALVIN, Instit., Il, x 49.

En bon accord, uni par — Ih avoient de tous temps esté bons et. amiables voisins. RABELMS, I ! 26. — [A la France et à l’Angleterre]. Pour ce, vivez comme amiables sœurs Par les combats les Sceptres ne sont seurs. RONSARD, Bocage royal (In, 251).


Amical. — Le ciel, la terre, Pair, et la mer et le feu, Et tout le monde entier, d’un amiable neu S’entretiennent conjoints. BAnire Poceneu, L. V ([1, 224).

Amoureux. — Ce franc baiser, ce baiser amyable, Tant bien donné, tant bien receu aussi, Qu’il estoit. doulx I MAROT> Epigrarnmes, 126. — Ainsi ie dolent Cephale Vous soit amiable et dous, Et laissant sa femme palle Daigne aller avecque vous. RONSARD, Odes, IV, 12. — Couple d’amans amiable, Que puissiez-vous sans ennuis D’une amitié perdurable Passer les jours et les nuits. BELLEAU, la Berger, iFe Journ., les _Nyififes de la Seine.

Amiable de. Ayant de l’affection pour, — Un cousturier fort amyable Des povres, mais plus que le diable Quand au reste subject au croq, Robboit chascun jour drap ou (roui Dont il accoustroit de tous poinctz Jaquettes, robbes et pourpoinctz, Lesquelz donnoit gratis aux gentz Qui luy sembloient estre indigentz. HAUDENT. Apologues. d’EsoPE, Il, 159.

Amiablement. Amicalement_ — Il le traictif.i courtoisement, amiablement le logea aveeques soy. RABELAIS, 1, 50. — A fini… que tous iirTes— eussent amiablement en bonne paix les uns avec les autres. AMYOT, Périclès, 1 — Quand ces hommes d’armes turent aupres des premiers de l’armee d’)thon, ceulx d’Othon Ies saluerent amiablement et les appellerent compagnons_ Othon., 12. — Je vous ai dit ces choses amiablement pour vous prier d’avoir ci apres en détestaton les meschans conseils, par lesquels je croi que vous avez esté poussé plus que par vostre nature !. AuBiGNÉ, M’et. M’av., VII, 3. — Entre ceux de cette compagnee, qui me rece-ut fort amiablement, M. Durant m’embrassa en disant Vous estes venu trez à propos pour avoir bien de l’exercice. In., Leitres d-e piété, fi (I, 386).

Avec bienveillance. — Si vous supply, ô fleuves immortelz, Et toy, Prelat, dont il est. peu de telz, Et toy, cité fameuse de hault prix, Ne me vouloir contemner par niespris, Ai us recevoir tout amyablement L’humble Dieu ga.rd de vostre humble Ciel-rient. MAROT, Epistres, 48. — Il failli do rit que la purification du cœur preeede : à ce que les œuvres provenantes de nous soyent aniyablement receues de Dieu_ CALVIN, VI, p. 381. — Le Roy le salua, et luy parla a.miablement. AMYOT, Thémistocle, 29. — M. de Guyze, qui estoit tout bon, magnanime et généreux, ! e receut fort bien et amiablement, ainsi qu’es toit sa cousturne. BRANTÔME„ Cap. franç., M. de Guise (IV, 255).

A l’amiable. — Christ a voulu là monstrer combien de dangiers s’exposent ceux qui ayment mieux poursuyvre leurs querelles et procez jusqu’au dernier bout que de transiger amiablement. CALVIN InStil. (1560), III, v. 7.

Amiableté. Qualité de ce qui est amiable (aux divers sens du motl.. — La sagesse de Rebecca, arnyableté de Rachel et fidelité de Sana. P. DE CHANGY, Instit. de la femme ehrestienne, T 3. — Acquier au faict la souvenance, Au temps la discrete prudence… En richesse amiabieté. 13, 111iit, Mimes, L. III (V, 158). — J’ay deux beaux enfans. sçavoir Arniableté et Amour. F. BERTIN, —trad. de LuciEN ! Devis des Dieux, 20 (en grec. %ce%’Eptin). — Qu’il la face toute semblable à la beauté de la Venus d’or… Ce sera le devoir des graces qu’elle esciaire et resplendisse partout d’une amiableté. ID., ib„ les imagee, 9.

Amicabilissime (latinisme par plaisanterie). Très aimable.— Ces meretricules amicabilissirues. RABELAIS, II, 6.

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Amielde, —Etsoubz le masque feint d’impure loyauté, Se plongent aux trenchants de mainte cruauté, Cuydans pour s’immoler (amicides victimes), Se pendre, se tuer, se ruer aux abismes, Se gorger d’une breze, ou se pblehotomer D’un aspide esguillon, se faire renemer De magnanime force, Ames tres genereu.se.s. L, PApoy, la Com-

Lance.

Anneissime (latinisme par plaisanterie). Très

ami. — Epistre du Lymosin. de Pantagruel++ en-

vqiée à un sien ainicis : 9ime. Dans Rabelais, III, 275.

Amidell. Celuy qui auparavantet hier rejet-toit avec. horreur des œufs, de l’amidon, et du pain IO ! Plus blanc du monde, aujourd’huy mange

du pain bis mesna.ge, avec des olives et da

cresson, WieOre bien-aise et de bon a.ppetit.

AM l’or, de la Tranquillité de l’âme et repos de lprit, 3. (En grec : &E.r.".a.o4 petits gâteaux).

Amidonner.—Pour entretenir l’empoix blanc de leurs chemises, les amidonner de ris. Texte de 1581, dans Godlefroy, Compl,

Amie. S’orle de poisson. — Le Renard cha-rital : de et rAbidoise Amie Sans mettre en te] danger leurs boyaux et leur vie, Se sçavent dé-pestrer du ferré vermisseau. Du BARTAS, 1re Se-

maine, 5e1 Jour.

Amiellement, Action de rendre alléchant. — Ce qu’une grande partie du monde a acquiescé à telz amyelemens, desquelz un venin si mortel estoit adoulcy : cela ne s’est point faict pour tant que les hommes pensassent Dieu estre satisfaiet.

Destit., V, p. 322.

, AIlierhement — Au premier rencontre Alman-zor eut du pire mais cela ne fut qu’un amielle-ment de fortune, attendu que au second combat qu’ils eurent, les Chrestiens furent presque tous fricassez. THEvErr„ Co-sni.ûgr., XIII, 6.

lienclre alléchant, — 11 est vray qu’on leur baillera beaucoup d’emplastres, mais ce n’est point pour purger l’irnmonclicité intérieure c’est plustost. pour adoucir et amieller par dessus l’ordurt., laquelle demeure tousjours en dedans, atLviN Serin., sur le Deuter., 169 (XXVIII, 556).— Fortunio… tant fit. et dit avec ses paroles sucrées et amiellées… qu’il adoucit le vouloir obstiné d’icelle. LouvE.Au, trad. des Facétieuses Nuit.s. de STRAPAROLE., III ! 4. — Blandissemeng et Blandices. Flateur, attrayant… mielleux ou amiellé, M, D E LA_ PORTE, Epithètes, 52 M.. —

mielleuse ou amiellee. Li : F., ib., am vo.

Allécher, séduire, attirer. — On nous a trop amyelez Soulz couleur de bonne esperance. R. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez, p. 86. — Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus que d’estre amyellé de doulces paroles et flateries, CALvIN, Instit., II. p. 20, — La vie presente ha tousjeurs force delices pour nous attraire et ha grande apparence d’amenité, de grace, et de doulcenr, pour nous amieller. ID., ib., XVII, p.812. — En luy disant : it Mon orny (car il le falloit amieller), faites-le moy seulement, et ne vous souciez du pris, car je le vous payerai à vostre mot. » DES PÉRIERS, Nom).’Ver., 81. — Les premiers sont ceux qui, pour entrer en credit, font profession de prescher l’Evangile, et en donnent quelque goust au peuple, pour ra_mieller. CALv[N, Excuse

Nicodemites (VI, 597 — Les autres, lesquelz

on a.mielioit. de loing peur les attirer, se nom-moyent auditeurs. ID., Contre les Libertins, 3 (inf, 152). — Qu’un choc-un s’advance, et que nous venions d’un courage allaigre, pour ouyr nostre Dieu, d’autant qu’il parte « à nous si humainement, et d’un langage paternel qui n’est point pour effaroucher les enfans, mais plustost pour les amieller (comme on dit). In., Serin, , eur le Deuter.., 43 (XXVI, 399). — H vz.tuldroit bien mieux que les feuz fussent allumez pour consommer les corps, que les aines fussent amiellees pour sempoisonner mortellement et perir à jamais. Ini, Lettres, 216. — Satan les amielle d’autre costé, et les amadoue, et fait qu’ils se prisent tant et plus. ID » Si, $ZiFk liv. de Job, 33 (X XXIII, — Dieu no-us amielle quelquefois quand il nous veut avoir pour siens et de son troupeau, ib., 149 (XXXV, 355). — Geste loy [de la confession] est mortelle comme une peste veu que si es povres arnes sont touchées de crainte de Dieu, elle les precipite en desespoir si elles sont asSO-pies, en les amiellant do veines flatteries, elle les

hebete encore plus. 1.D., 156()), I II, iv, 24. C’est une chose douce et pour bien amieller beaucoup dc gens, de dire qu’il n’y a point de supe..

riorité. ID, Serin.. sur l’Epistre aux Ephesiensi 44 (LI, 803). — Sainct Paul n’a point, ici parié eamieller les hommes quand on les redargue comme y en a qui voudroyent que tout ce qu’on leur propose fusi sucre et miel. ID., Serinn sur la

seconde à. Timothee, 26 (LIU, 312).

45’amieller. Se séduire soi-même ou se laisser séduire, — Ceux qui n’eslevent point leur sens et pensée à tel spectacle se peuvent bien amyeller pour une minute de temps, s’attribuant justice. CALVIN, ins.tit.., VI, p. 366. — Voilà certes nostre consolation unique : laqueile °stère, ou il nous sera necessaire de perdre couraige, ou bien nous flaLer et u.niyeller par soulas vains et frivoles, qui nous tourneront en ruyne. ID., ib., XVII !, p. 817,

Amieneure…àillèchement. — Icelle concupiscence nous relient en sa Majesté, par toutes les sortes de delices et plaisantes amielleures dont nous sommes contents de nous repaistre. Bub É, Instit. dit Prince, ch. 1.

Amiette. Diminutif du mot amie. — De ces petites perle tes, De ces perles vertieletes, Wamiete aus ïeus riants Ses bouquéts va variants Ces bouquétz, que ma mignonne liplignardelete me donne, VAUQUE.LEN DE LA FREsNAyE, les Foresteries, I, 10, — Allon nous en, m’Amiette, Dessus le gravier jouer. PH. BUGNYONI Gayeté dey May (p. 124. — Amie… Le dim. ArtiietiC, M. DE Là.

PORT E, , Epigete$, 19 ro.

Amignarder. Traiter d’une manière douce, tendre, caressante, flatteuse. — Flatte le, et ramignarde, et luy donne à manger son sa.oul. LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Décanee’ron, III, D’autant plus qu’un pero voudra arnignarder son enfant, il le gaste : et.les meres encores plus. CAL.-

vIri, Serin. sur le li(). de Job, 21 (XXX, 2, 63, —Je.m’esbahi… comment le bruit de tant de voix tu-mulluantes ne trouble le repos de vos tendres et delicates oreilles, /esquelles aueunefois a-rnignar.-dez des amoureuses douceurs de la poesie. LE CA-Ro ?, i Dialogues, I, 4 (128 vo). — Mon cueutb enamouré de vostre cueur, Mignarde, Migno toit un bouquet des plus exquises fleurs Que le riche printemps par les douces chaleurs Des doux-saullans Zephirs ventile et amignarde. GnEviN, halimpe, p. 48, — Les petits enfans se delectent… à ouïr paroles flaleuses et qui les amignardent..AMBH. PARÉ, XVIjji 24.

Soigner. — Convient les amignarder [les œillets] par engraissemensà O. na SERRES5 Théâtre VI,’12n

Siamignarder. Se dorloter. — De quel fonds…

Amicide. — Et soubz le masque feint d’impure loyauté, Se plongent aux trenchants de mainte cruauté, Cuydans pour s’immoler (amicides victimes), Se pendre, se tuer, se ruer aux abismes, Se gorger d’une breze, ou se pblehotomer D’un aspide esguillon, se faire renemer De magnanime force, Ames tres genereu.se.s. L, PApoy, la Constance.

Amicissime (latinisme par plaisanterie). Très

ami. — Epistre du Lymosin. de Pantagruel++ en-

vqiée à un sien ainicis : 9ime. Dans Rabelais, III, 275.

Amidon. Celuy qui auparavantet hier rejet-toit avec. horreur des œufs, de l’amidon, et du pain IO ! Plus blanc du monde, aujourd’huy mange

du pain bis mesna.ge, avec des olives et da

cresson, WieOre bien-aise et de bon a.ppetit.

AM l’or, de la Tranquillité de l’âme et repos de lprit, 3. (En grec : &E.r.".a.o4 petits gâteaux).

Amidonner.—Pour entretenir l’empoix blanc de leurs chemises, les amidonner de ris. Texte de 1581, dans Godlefroy, Compl,

Amie. S’orle de poisson. — Le Renard cha-rital : de et rAbidoise Amie Sans mettre en te] danger leurs boyaux et leur vie, Se sçavent dé-pestrer du ferré vermisseau. Du BARTAS, 1re Se-

maine, 5e1 Jour.

Amiellement, Action de rendre alléchant. — Ce qu’une grande partie du monde a acquiescé à telz amyelemens, desquelz un venin si mortel estoit adoulcy : cela ne s’est point faict pour tant que les hommes pensassent Dieu estre satisfaiet.

Destit., V, p. 322.

, AIlierhement — Au premier rencontre Alman-zor eut du pire mais cela ne fut qu’un amielle-ment de fortune, attendu que au second combat qu’ils eurent, les Chrestiens furent presque tous fricassez. THEvErr„ Co-sni.ûgr., XIII, 6.

lienclre alléchant, — 11 est vray qu’on leur baillera beaucoup d’emplastres, mais ce n’est point pour purger l’irnmonclicité intérieure c’est plustost. pour adoucir et amieller par dessus l’ordurt., laquelle demeure tousjours en dedans, atLviN Serin., sur le Deuter., 169 (XXVIII, 556).— Fortunio… tant fit. et dit avec ses paroles sucrées et amiellées… qu’il adoucit le vouloir obstiné d’icelle. LouvE.Au, trad. des Facétieuses Nuit.s. de STRAPAROLE., III ! 4. — Blandissemeng et Blandices. Flateur, attrayant… mielleux ou amiellé, M, D E LA_ PORTE, Epithètes, 52 M.. —

mielleuse ou amiellee. Li : F., ib., am vo.

Allécher, séduire, attirer. — On nous a trop amyelez Soulz couleur de bonne esperance. R. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez, p. 86. — Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus que d’estre amyellé de doulces paroles et flateries, CALvIN, Instit., II. p. 20, — La vie presente ha tousjeurs force delices pour nous attraire et ha grande apparence d’amenité, de grace, et de doulcenr, pour nous amieller. ID., ib., XVII, p.812. — En luy disant : it Mon orny (car il le falloit amieller), faites-le moy seulement, et ne vous souciez du pris, car je le vous payerai à vostre mot. » DES PÉRIERS, Nom).’Ver., 81. — Les premiers sont ceux qui, pour entrer en credit, font profession de prescher l’Evangile, et en donnent quelque goust au peuple, pour ra_mieller. CALv[N, Excuse

Nicodemites (VI, 597 — Les autres, lesquelz

on a.mielioit. de loing peur les attirer, se nom-moyent auditeurs. ID., Contre les Libertins, 3 (inf, 152). — Qu’un choc-un s’advance, et que nous venions d’un courage allaigre, pour ouyr nostre Dieu, d’autant qu’il parte « à nous si humainement, et d’un langage paternel qui n’est point pour effaroucher les enfans, mais plustost pour les amieller (comme on dit). In., Serin, , eur le Deuter.., 43 (XXVI, 399). — H vz.tuldroit bien mieux que les feuz fussent allumez pour consommer les corps, que les aines fussent amiellees pour sempoisonner mortellement et perir à jamais. Ini, Lettres, 216. — Satan les amielle d’autre costé, et les amadoue, et fait qu’ils se prisent tant et plus. ID » Si, $ZiFk liv. de Job, 33 (X XXIII, — Dieu no-us amielle quelquefois quand il nous veut avoir pour siens et de son troupeau, ib., 149 (XXXV, 355). — Geste loy [de la confession] est mortelle comme une peste veu que si es povres arnes sont touchées de crainte de Dieu, elle les precipite en desespoir si elles sont asSO-pies, en les amiellant do veines flatteries, elle les

hebete encore plus. 1.D., 156()), I II, iv, 24. C’est une chose douce et pour bien amieller beaucoup dc gens, de dire qu’il n’y a point de supe..

riorité. ID, Serin.. sur l’Epistre aux Ephesiensi 44 (LI, 803). — Sainct Paul n’a point, ici parié eamieller les hommes quand on les redargue comme y en a qui voudroyent que tout ce qu’on leur propose fusi sucre et miel. ID., Serinn sur la

seconde à. Timothee, 26 (LIU, 312).

45’amieller. Se séduire soi-même ou se laisser séduire, — Ceux qui n’eslevent point leur sens et pensée à tel spectacle se peuvent bien amyeller pour une minute de temps, s’attribuant justice. CALVIN, ins.tit.., VI, p. 366. — Voilà certes nostre consolation unique : laqueile °stère, ou il nous sera necessaire de perdre couraige, ou bien nous flaLer et u.niyeller par soulas vains et frivoles, qui nous tourneront en ruyne. ID., ib., XVII !, p. 817,

Amieneure…àillèchement. — Icelle concupiscence nous relient en sa Majesté, par toutes les sortes de delices et plaisantes amielleures dont nous sommes contents de nous repaistre. Bub É, Instit. dit Prince, ch. 1.

Amiette. Diminutif du mot amie. — De ces petites perle tes, De ces perles vertieletes, Wamiete aus ïeus riants Ses bouquéts va variants Ces bouquétz, que ma mignonne liplignardelete me donne, VAUQUE.LEN DE LA FREsNAyE, les Foresteries, I, 10, — Allon nous en, m’Amiette, Dessus le gravier jouer. PH. BUGNYONI Gayeté dey May (p. 124. — Amie… Le dim. ArtiietiC, M. DE Là.

PORT E, , Epigete$, 19 ro.

Amignarder. Traiter d’une manière douce, tendre, caressante, flatteuse. — Flatte le, et ramignarde, et luy donne à manger son sa.oul. LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Décanee’ron, III, D’autant plus qu’un pero voudra arnignarder son enfant, il le gaste : et.les meres encores plus. CAL.-

vIri, Serin. sur le li(). de Job, 21 (XXX, 2, 63, —Je.m’esbahi… comment le bruit de tant de voix tu-mulluantes ne trouble le repos de vos tendres et delicates oreilles, /esquelles aueunefois a-rnignar.-dez des amoureuses douceurs de la poesie. LE CA-Ro ?, i Dialogues, I, 4 (128 vo). — Mon cueutb enamouré de vostre cueur, Mignarde, Migno toit un bouquet des plus exquises fleurs Que le riche printemps par les douces chaleurs Des doux-saullans Zephirs ventile et amignarde. GnEviN, halimpe, p. 48, — Les petits enfans se delectent… à ouïr paroles flaleuses et qui les amignardent..AMBH. PARÉ, XVIjji 24.

Soigner. — Convient les amignarder [les œillets] par engraissemensà O. na SERRES5 Théâtre VI,’12n

S’amignarder. Se dorloter. — De quel fonds… sortnit cette bene ordonnance de ne donner traite aucune à marchandises foraines en leur pays, en— semble que les enfans ne se presentassent devant la face de leurs peres ou meres, avant. qu’ils eus— sent atteint le quatorziesme an de leur a.age, sinon pour os ter toute occasion et. aux grands de s’anéantir par curiositez estranges, et aux petits de s’amignarder dedans le sein de leurs meres ? E. RtsQuiER, Recherches, 1, 1.

Amignardir. Rendre gracieux, orner. — Ce poeme tel que je le veux, encor qu’il ne soit tant arnignardi de curieuses figures que les autres… ne devra point estre COrkternrié. DES AUTELS, _Re— plique à Meigret, p. 65.

Amignardiser. Traiter d’une manière dout :.o, caressante. — Craignez vous pas qu’enfin ami—gnardisa.nt si douillement vos enfants, vous les froissiez et ruiniez. P. BOSQUTER (G., Compl.).

Amignoter. Traiter doucement, tendremen[ : caresser, flatter. — Considerez que par nous ai— laiclez Avez esté en vostre adolescence, Torchez, lavez, bercez, emmallotez, Arnignotez, tant que de pouvretez Estes gectez en grant convalescence. Ane.Poés. franç.., X, 234. — Ting Singe avoit deux petits jeunes Singes Dont l’ung a.moit d’une amour sole et folle… Tousjours le baise, ami— gnote et acolle. CORROZET7 Fableg d’EsopE, 98. — Sus, Dieu chasse-soucy, sus, Dieu aux pieds de laine, Cesse d’a.mignoter ce puissant capitaine. J. DE CILAMP-REPUST Ulysse, 1, p. 19.

Rendre doux, caressant. — mielleux — mielleux ou amiellé, mignot ou arnignoté, M, DE LA PORTE, Epithetes, 52 ro. — [Vénus] En cent fa— çrons friza ses tresses blondes, Amig. nota de ses yeux les regars, Regars, je faux, oins homicides dars. RONSA, RD, Franciade, III, var. (premières éditions).

Amignotter est cité par H. Estienne. — Quand bien ils a.uroyent trouvé quelqme moyen d’expri— mer Mignard, Illignardelet, Mignardise, encores auro-yent ils peu faict. Car Le plus fa.scheux leur resteroit, d’en trouver qui exprimassent Mignar— de., Mignardiser, Mignotter et Ainignotter. Pre— cellence, p. 104. Amignoteur. Flatteur, séducteur. — Bouffon. Plaisant, flateur….. patelin, amignoteur. M. DE LA. PoirrE, Epithetes, 54 vo. — Maquereau… Caute— leux, affrontenr… arnignoteur. ID., ib., 253 v0. — Detz. Hazardeux, carrez, chanceux… arnigno— teurs, lre., ib., 146 vo. Servant à la parure. — Oignernent ou anguerei. Espais, salutaire, liquide, a.mignoteur. ID., ib., 287 vo.

Aministrateur, y. Administrateur.

Amiot. (Poire (11). — La Poire du Printemps, d’Angoisse, d’Arniot, de Molard, de Nostre-Dame, de Tahou, de Coulis, de Parmain, de Saint-Rigle, de. Verdelet, de Rozete, de Renoult, de Hardi, de Pucelle. O. DE SERREi3e Théâtre d’Agric., VI, 26.

Amirable, v. Admirable.

Amiral (Poire dl. — La poire… d’Amiral, de Messire-Jan, d’Angoubert, de Lombardie, de Bel— œil. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VI, 26.

Amirant. Amiral. — L’amirant d’Arragon fut envoyé vers l’empereur, AUB1GNÉr Hist. Unj XIV, 28. — C’estoit les préparatifs d’une armée entre les mains de l’amirant. ID., ib., XIV, 28. — François de Mandosse, qui estoit pour lors amy— rant d’Arragort,.. fit passer la Meuse par divers endroits et riallier devers le Brabant ses troupes, qui faisoyent trente mille hommes, tant de cheval


que de pied. ID., ib., XV, 19. — L’amyrant via— boit toute la neutralité, tant par la Westphalie, en la ville d’Alpen, comme aux terres et "a la maison rnesrne de la comtesse de Meurs. ID., if — Entre les prisonniers furent notables, premièrement ilamirant, lieutenant général de l’armée (espa— gnole], In„

Amiras, v. Admirai.

Amirateur. Admirateur.— Belleau, mon natu— rel, dés ma plus tendre enfance, M’a fait amira— teur des poetes de France. RIVAUD EALr, Epiare à. Remy Belleau (p. 223).

Amiration. Amirer, 17. Admiration, Admirer.

Amiste. Répandue (admixia).— Quesse beau ! — té ? — Aline decrient, Vivante grace et fa— veur grandement Avecq couleur par les membres amiste. MICHEL D’AMBOISE, les Cent Epigrammes, +38 vo.

Amistion. Mélange. — Du mauvais sang faict par admixtion des autres humeurs procedent troys differences de phlegmon non vray. TAGAuLT Instit chir., p. 55 (G.). — Il y a dix sept especes d’or, c’est. a savoir huict de l’arnistion d’argent aveG or, et huict de l’admistion de cuyvrci avec or. G. DE TOURNI_FS, Potte. de l’art. (0.).

Amitié. Affection. —D’elle je m’asseure si fort Que jusqu’à l’autel de sa mort S’estend l’amitié fraternelle. JODELLE., Eugene, V, 1. —La Iuy donnant, Prenez, dit-cil’, mon fils, Ce beau pre— sent que de mes mains je fis Pour gage seur d’ami— tié maternelle. RONSARD, Franetade, I 11l, 5). — meu d’amitié paternelle… dit : « Messieurs, je vous supplie ne tourmenter plus mon fils, et le delivrer. » LARIVEY1 trad. des Face— eues Nuits de STRAPA_ROLE, X, 5. — Ignatius Pere et fils, proscripts par les Triumvirs à Home, se resolurent à ce genereux office de rendre leurs vies entre les mains l’un de l’autre… ils se cou— rurent. sus l’espée au poing : elle [la Fortune] en dressa les pointes, et en fit deux coups esgale— ment mortels et donna à l’honneur d’une si belle amitié qus eussent justement la force de retirer encore des playes leurs bras sanglants et armés, pour s’entrembrasser. MONTAIGNE, 1, 33 (I, 281). — ressayeroy… de nourrir en mes en— fans une vive amitié et bien-vueilla.nce non feinte en mon endroict. In., ri, 8 (II, 85). — Les His— toires estant pleines d’exemples de cette amitié commune des peres envers les enfans. 1 », , 1118 (II, 97).— Le filz s’oppose au plomb, foudroye pour le pere, Donne Pane pour l’aine, et ce traiet d’amitié Des brutaux impiteux est mocqué sans pitié. AutlicriÉ, Tragiffues, V (IV, 209). Amour. — Mais qui a. meu du monde la. plus belle A me laisser ? Est ce amytié nouvelle ? MA— ROT, Elegies 8. — Ainsi leur grande arnytié con— duysoient, Et en plaisir secret se deduysoient. Leander ci Hero. — Daine où le Ciel logea mon amitié, Et dont la main toute ma vie enserre. RoNSAR.D, Amours de Cassandre (1, 26). — Quoy ? est-ce cy la recompense belle De l’amitié d’un amant trop fidelle ? BAÏF7 Amour de Francine, L, I (I, 113). — N’as tu pas encoressceu qu’il a esté si ingrat envers moy que de m’avoir laisse° là, et. qu’il a rangé du tout son amitié à la fille de ce Picard nostre voisin ? JEAN DE LA TAILLE, tee Cor— rivai, 1, 1. — Ce gentilhomme a resolu, Apres avoir sceu d’Antoinette Et de moy— l’amitié secret— te… De luy faire grand advantage Si je la prens en mariage. BELLEAU,. la Reconnue, V, 5. — Elle aimera d’une amitié ridelle L’amant épris de sa beauté nouvelle. MI. JAMYN7 (Euv. poet., L. V, 265 vo. — C’est aussi un effect digne de conside— ration, que les maistres du mestier ordonnpnt, pour remede aux passions amoureuses, l’entii.re. veue et libre du corps qu’ou recherche que. pour refroidir l’amitié, il ne faille que voir librement ce qu’on ayme. MorerAiliNE, II, 12 (II, 213). — Facent les Cieux vengeurs tous leurs foudres des— cendre Sur mon parjure chef, le red-uisa.nt en cendre, Plus tost que je corrompe et rompe "ami— tié Donnée et rejurée à ma chue moitié. P. nF. BRACH, liegreis funebres, Eleg. 2. — Quant aux devoirs do l’amitié maritale, qu’on pense estre interessez par cette absence je ne le crois pas. MONTAIGNE ! III, 9 (IV, 83)1. — Si par vostre rigueur l’Acheron j’outrepasse., Mourant r oiray vanter ma consta.nte amitié. 13 RT A. Tl Stances, p. 310. — Tous deux en nia longue amitié Nous sommes aveugles, Maistresse. IChanon, p. 373, — C’est mal son amour employer, Que de n’en tirer nul salaire. — Aymer pour l’espoir du loyer, Cest une amitié mercenaire. ID., Dialogue de Damon el de Panopee, p. 486.

Attraction, — Il n’est rien de plus notable que cette amitié elernentaire qui est entre toutes les parties de l’air. DA.TtiPlitAWF.] Merv. du monde, 88 ro (0„ Compl.).

Amitiguer. Adoucir. — Toute odeur forte et bonne, comme pouliot, rue, encens, receue nvec grande diligence, approurite et amitigue la douleur. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 51.

Amitonner. Caresser. — Les grands, et ceux et celles qui ont des luges leurs amis, si d’avon— ture vont s’exercer le bout autre part, ou faire a.mitonner l’ouverture speculative apres nature, cela leur est joliment imputé à faire l’amour en tout honneur et galantise. BEROA ii DE VER— VILLE, Moyen de parvenir, Slance, I, 21A.

Amitter. Perdre (cité comme exemple de mau— vais latinism0. — il est ault.re ma.niere de barbare appellee vice de innovation commis par ignorons voulions apparoistre escumans ternies latins en les barbarisa.nt, sans prendre leur com— mun significat, comme « Se ludez à la pille, vous arnitteriz. FABRI, Art de Rheiorique, II, 116.

Ammitonner, v. Emmitonner.

Ammobate (41r101dCrr, qui marche sur le sable). Sorte de serpent venimeux. — Aspicz.„ krnmo— hales. Apimaos. RABELAIS, 1Vt 64.

Ammortir, y, Amoelir.

Ammy. Ami. — Quand il fut ammy chemin entre la cité de Sa.rdis et celle de Thybarne. A:spioT, trad. de DionoRE, XIV, 9.0.

Amnestie 011bfl — Le bon homme, ++ jettoit tout inconvenient sur l’amnestie des temps où les disciplines auroient esté dissipées et perdues. Du FA r Contes di Eutrapel, 4.

Pardon. — Vien, Sainte, vien, les bu comme toy Saintes De l’Amnestie ont mes ture-urs étai il tes. D ES AUTELS, Amoureux Repos, Son— net 92.

Amnistie. — Avecques oubliance sempiternelle de toutes offenses praecedentes, comme estoit la Amriestie des Atheniens. RABELAIS, III, 1.

Amoder (s1). Se mettre là faire qqch.]. — Alors jazer je m’amode Comme beau parlant, bien disant. R. DE COLLES. Y E, Ilelonoiogue du Re., Folu, p. 64.

Amoderer. Modérer, tempérer.— Puis elle en R deux [régions] couvertes de neige, Et su milieu de ces deux est le siege De deux encor, que Dieu qui tout ouvrait, Amodera par cbault meslé de


froit. ]’IARor, Liv. I de la Metamrph. — A pre-. sent, comme ayant amoderé sa cholere, il punit plus doulcement et peu souvent. CAtviN, Instit., VII, p. et56. — Julie n’a.modera pour son dire sou douloureux plainct. A. SE vni, trad. de BoccAcr.s le phibrope, ri. I, 18 vo. —-— Diane..+ voyant qu’elle estoit assez vengée… annulera justement son yre. In ib., L. IV, 85 ro. — Pourveu qu’un peu d’Illysse la froideur Vueille d’Achille anlode. rer l’ardeur. PELETIER DU MA N s, CE Evv. poel, , au Roy, — Il thia.rs] ne sa.uroit souhaiter homme pour bien qui soit, si ledit Mars nest amoderé par Venus. Ar. DU MOULIN; trad. de Jr.’D’ENDA GINE, Complexions des hommes, p. 22. — Et si le fie] n’amoderoit un peu Le doux du mie] dont mon cceur est repeu, Entre les Dieux Dieu je ne von— drois estre. Ro SR », ATM tirs de Caseandre (1, 7). — Le Ciel a, donq pitoyable et benin… _Amodera la rigueur du venin Et nia peine mortelle, Drs MA. SURES, dRw. peet.. p. 23. — [A Catherine de Mé— dicis]. En fait de paix, en guerre commencee, Des phis acorts tu guidas la pense De ton conseil, ne perdant la saison D’amoderer la fureur par raison. BAÏF., Poeenes, L. VIII II, 376). — Au rait de quoy fut quelque murmure, ce qui donna occa— sion à iceluy, comme supérieur mal recogneu, en— trer en colere, qui toutestoi fut amoderee par ces bonnes dames. JEAN DE LA TAILLE, les Singeries de la Ligue.

Régler. — Ainsi que font nos grands sénateurs en leurs cours et causes, pour les juger et amodérer selon les loix di. l’équité et justice. BRAN— Disc. sur les Duels (VI, 367).

Réduire. — Lesdits sieurs… ont tous d’une voix eslu maistre Pierre du Castel docteur mede— cmn. aux gaiges toutesfois de trente livres tour— noys, à Laquelle somme de.x.›..x livres ils ont ad— Trioderé les gaiges anciens qui estoient de quarante livres tournoys. Dans RABELAJSr t. p. 328. — Pour moins de cinquante mille e-scus Bourdeloys, amoderez à la douziesme partie d’une Pithe, vous en aurez fait." l’experience. RABELAIS, Paniagruel, III, 52.

S’amoderer, Se modérer, s’apaiser.. Ayant habandonné sa raige et s’estant ung peu amoderé.. A. SF.-v.[N, trad. de BoccAcn, le Philorope, L. 11, 23 v0. — Voyant que je ne luy respardois rien, sa colere eamodera.. TUEVT, COSMOgr., X I Xi. 3. — Ces parolles..,. donnarent à songer à. l’empe— reur, si bien qu’il s’amodéra et visita le roy, et luy pro mist forces belles choses. BRA NTÔ M E dedq. Dames. part. I, Marguerite, reine de.Nae.

S’entendre, s’accorder. — L’Empereur s’est amoderé a.vecque le Roy vostre.mestre pour faire une paix perpetuelle. Âne. Poés., franç., X, 347.

Amodier. Régler. — Et n’y espargneray du mien pour con.temperer et amodier les conditions controverses entre les deux parties. RA EifiLAI : 31 IV, 35.

Amoenité, y. Ain.eniÉé..

Amoindrer Amoindrir. — Si pour te voir mon souhait j’amoindrois, Se passerait peut arc aussi mon dueil. PH. BUCNTON, Erotasines de Phipiee Gelasine, sonnet 54.

Amoitir. Rendre moite, mouiller, — Ce néant— moins, des pierres la partie Qui fut. terreuse, ou molle, ou a.moytie D’aucun humetir, elle fut trans— formée En chair et sang d’homme ou femme for— mée. MA ROT, Liv. I de la Metamorph. Al1e7, mes vers, en fans d’un dueil tant ennuyeux Que mon pleur plus que l’ancre amoitist ceste carte. JODELLE, les Amour, sonnet 32.

Amolier. Amollir, adoucir. — Qui amollia courage Du douillet Sardanapalus.., sinon d’aise l’abondant flus Et de paix la longue asseurance ? Apte.. Poés, frgn, , Vil, 235. — Qui parle &milice-ment ses amis multiplie Et plusieurs ennemis appaise t amoIie. lb., X„ 354.

Amolissabie. Qui peut être amolli. — Le guccre, „ penetre jusques au noiau… par le travers de la coque, quoique dure, non amolissalde. O. Dr. SERRES1 Théâtre d’A rie., VIII, 2.

Amollier. v. Amolier,

Amomon, Amome. Plante aromatique, parfum qu’elle fournit.— Les fines drogues, comme Baulme, Ambre gris, Amomon, Musc, zivetb. RALtELAIS, PrOlOgUP. — Et l’odorant amome eAssyrie Sera commun comme herbe de prairie. M.knoT, Eglogue. sur 1a nai.5•Eanee du. fils du Dau-phin. — Les marjolaines y fleurissent, L’amôrrie y est continuel. RO riSA RID, Pièces retranchées, Odes (VI, 81), — La terre par le ciel encor’n’estait maudite : Son sein ne produisoit encores l’Aco-nite… Mais Myrrhe precieuse, e l’Amoine qui serti. Si doucement au nez, et le Basme et l’Encent. 1D-5 Eelogues et Mascarades, Ecl. 1 (111. 37—Si l’Amome Asien sur tes rives ne croie…, Aussi le chaud extrême et la poignante glace Ne corrompt point ton air. ID, , ib. (III, 379). — L’amorne est un petit arbre pareil à la vigne sauvage qui rend bon odeur. M. DE LA PORTE, Epithetes.

Amoncelement. Froncement. — Tant se sont trouvez de gentils esprits, qui y ont hasardé du leur en industrie pour cuider amener ces grands reveurs et images pleinPs de coupea_ux en campagne et en devis bonnes Les, qui se trouvoient pa.iez en un haussement d’espatiies, amoncelé-men de levres. Du PAU, COntes d’Eutrapel, 17.

Amonceler, Changer en montagne. — Combien Luculle et autres ont ils laissé’d’imitateurs qui ont taché à les passer, soit à traiter les hommes en grand apareii, à amonceler ins plaines, aplanir les rnontaignes, seicher les iacs… ? Lou.ÉsE AB), Delle de Folie et d’A mour, Dise. 5, p. 63.

Amoncelé. Francé. — 11 a le front refrongné, ridé et amoncelé. ANIBR. VIL Re, Introd., ch. 18.

Amonestement, Amonester, v. Admonestement, Admonesfer.

Amonition 1, v. Admonition.

Amonition 2 (corruption de Munition). Provision de vivres. — Les a.utres furent d’avis de ne pins pourine.ner les Perses, mais se jecter sur leur Dmonition, et leur copper vivres. SALIATI trad cl’I-UrtopoTE, IV, 128. — D’un uosté nous portons avec nous grandes amonitions, et d’autre est certain que tous les grains des terres et nations au nous arriverons seront en nostre. puissance. In., ib., VII, 50, — Une chose les fasche : 1 plus que tout, savoir que vivres leur failloient, que la cavallerie fermoit les passages aux viven-(tiers qu’ilz avoient envoiez au Peloponnese, pour leur taire venir monition. ID., ib., IX „ 50, — Niais a_uroient à se contenter de l’amonition, a sÇavoir du biscuit, bœufs, vacilles. salees, nn, PAR.É.„ Veyage do Mets. — Ce Je.sus qu’ils gardent, en chair et en sang pour les festins Sacerdotaux., le tenans estroitément enserré dans le : — ; armoires et cabinets de leurs magazins d’amonition, pour s’en servir en temps et lieu. Pu. pli MkRNIXb Differ. de la Relig.„ H, 1, 2. Provisions de queirre. — Il ne restail plus qu’à dresser les amonitions d’armes qui leur faisaient


besoing. J. DE LA LANDEs trad. de DICTYS CRÊTE, la ro.— Les uns estoyent des mots où la faute est aisee à cognoistre, et où elle n’est pas volontiers commise que par le peuple grossier… ou pour ie moins que par ceux qui n’ont aucunes lettres du nombre desquels nous sçavons estre la plus grand’part des courtisa.ris. Et quand à ceste sorte, il me souvient de Monition (voire Amonition, selon aucuns) pour Munition. H. Es-TIENNE D id. du Lang. franç. ital., I, 198. — Flottes ou armées navales… garnies de leurs chourmes, equippages, amonitions et gens de guerre. PH. D E MARNIX, Difier de la Relig., Additions (IV, 232).

Coups d’amonitions. Coups de boulets de canon. — Volant finablement les demolitions De trois mil quatre cens coups d’amonitions, Le duc tant desireux de gaigner la muraille Commande à tout son camp de se mettre en bataille. Ana. Poés. ranf., VI, 314.

Cf. Amunition.

Amonitionnaire. Munitionnaire. Dequoy amonitionnaires ont livré, la quantité de rfl. vtic. xi. viertaulx de bled. Texte de 1585 dans PH. DE IVIARNIX., Ecrits polit. et hist., p. 295. — De cecy ant les susdits amonitionnaires dès le me de Juing faict repartition aux Capitaines pour leurs suppots, tant en grains que pain de mault, la quantité de mira. vf. Lt1I. viertaux. lb., p. 296.

Amont (adverbe), En haut, vers le haut. — Qu’avois tu, mer, Venfuyr soudain ? Pourquoy amont, l’eau du fleuve Jourdain, Retourner fuz contrain.cte ? MAROT, Ps. de David, 43. — A ceste heure foys bien à poinct l’arbre forchu, les pieds à mont, la teste en bas. RABELAIS, IV, 19. — Quand la criminelle est descendue, on retire amont l’eschelle. AdrIYOT, Numa, 10, — Socrates montait à mont. vers la maison d’Aridocydei. ;. ID., de l’Esprit familier de Socrate. — Car elle le retient Empetré, comme on voit un serpent. que soustient En L’air l’oiseau royal, et qu’amont il emporte. BAÏF, PoeirteS1 L. IV t11, 194). — Je marche plus ferme et. plus seur à mont qu’à vaL MONT, A.1( ; NE, I, 25 (I, 182). — Le m.oust bouillant dans un vaisseau pousse à mont tout ce qu’il y a dans le fonds, In., II, 2 (II, 12). — Ils laissoient en mesme temps eschap per i.rn aigle, lequel s’en volant ir mont signifiait que l’aine s’en alloit en paradis. Iti., H, 12 clI, 276). Voyez prendre à mont l’essor à Platon en ses nuages poétiques. ID., ib. (11, 297).

D’amont. D’en haut, de la région haute. — [Gargantua] tyroit à la butte, au papeguay, du bas en mont, d’amont en va], devant, de coueé, en arriere. RABELA15 I, 23, — Et oultre advertit ses soudards de porter de longs javelots, et de les lancer soubs les espees des Barbares, quand ilz les vcrroyent ramener leurs grands coups d’anion 1150•IYQT Camille, 40. — Il se laissoit neantmoins gaigner l’or et l’argent qui venoit d’amont devers les citez de Suse et d’Ecbatane. ID., Démosthène, lir,.

Amont.(préposition. Vers le haut de. — Pource me trouvay plus legiere a courir amont leschelle. Trad. de Bcpc.cAct, Flammeue (1537)„ ch. vi, 93 ro. — Ils rampoient et gravissoient avec les ongles amont nostre Navire. Navigat. du. Compagnon à la Bouteille, B.

Carte amont (terme de jeu). — ! Pay flux, contre-flux, carte amont. IiilArto.r, Epistres, 44.

Amorabaquin (.9). Le sultan, — Ces quatre entreprindrent de grant voulenté d’aller veoir le saint Sépulcre et Lamoral Ba.quin, dont il estoit en ces jours moult gra.ns nouvelles en France. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 11. — Advint sous le regne de Charles sixiesme, que les Hongres rnanderent Ambassadeurs vers le Itoy, pour le prier de leur vouloir estre aidant contre une grosse armée des Turcs qui le.ur venoit tomber sur les bras, sous la conduite de Basait, que. les aucuns ont iir.oulu surnommer Bajazeth et les nostres l’Amorabaquin, E. PA5t2tFlER, Recherches, \.7I, 32.

Amorabond. (latinisme par plaisanterie). Amoureux. — Comme verisimiles a morabundes captivon la benivolenee de lornnigene et. ornni-forme sexe feminin, O. TORY Chillnp fleury. Aux Lecteurs. — Comme verisimiles amorahonds captons la benevolerice de l’omnijuge, ornnilorme et ornnigene sexe feminin. RAB ELA IS, II, 6.

Amorceler. Morceler. — L’Empire fut non seulement. troublé, ains arnoreelé par les Huns, Alains, Vendales, Visigots, Ostrogots. E. Recherches, IX, 33.

Amorceur. Qui attire. — 0 CCM’felon plus pierreux qu’un rocher, Qui t’a fardé d’amorceuse merveille ? LE CARON, Sonnet 86. — Amorceuse peut aussi ètre le féminin d’amorceux.

Celui qui dresse une amorce. — Sa troupe, oyant les pistolacles, TeprIt la charge. Tant y a que cest.t. an-torse fut bruse et les arnorseurs deffaits, Aubigné, Hist. Univ., VII, 15.

Amorche. Amorce, attrait, — [Platon] appel], volupté la principale amorche et le plus grand appast de mal faire que leshommes ayent. A 31Y 0’1’5 Caton_ le C’enseur, 2 — Ilz devoyent renvoyer hors de Sparte tout cest or et cest argent comme une peste et un appast et amorche attrayante à mal faire. ID" Lysandre, 17.

Ce qui enflamme. — Tels malheureux cerveaux ont esté les amorces [lire amordies], Les flambeaux boutte feux, et les fatales torches. Au Bi-GNÉ, Les Tragiques, 1 UV, 59).

Petite troupe destinée à attirer l’ennemi. — Pompeius marchant incontinent droit à luy [Per-pe’ma]… lu Y attiltra u ne a.morche de dix cohortes, qu’il envoya piller la campagne. AMY OTI _Peempée, 20. — Cf. Amoreeur.

Amorcher. Attirer, allécher. — Ayans desfait les premiers qu’ilz a.voyent rencontrez, et y ayans gaigné beaucoup de biens, ilz [les Teutons et les Cimbres] en lurent si bien amorehez, resolurent de ne s’arrester nulle part que premier ilz n’eussent. ruiné Rome et saccagé’l’Italie. Amy0T, Marius, 11.

Amorciller. — Pillottez mon thresor, L’amor-cillant tous] ours d’une ardeur allechante. LAS-PEIRISE1 312 ÉVa_gan.a.y, Deux mille motu).

Amordre. Avoir amors. Avoir l’habitude. — Il faudra donc que je in e asseri…e… Et que comme valet je serve… Ne me adviendra tel (leshonneur Tant que j’aie la vie ou corps, Et si n’y avez point de honneur Se à fa vostre [femme] l’avez amors. Anc. Poés. franç.., IX,.155. — Tant maniement du duel] se comportoit Quant elle vit son chier fil, qu’on portott D’autre façon que l’on n’a.voit amort. Ib., XIII, 402.

S’amordre. Mordre. — Comme un Poisson, quand à Phairn il s’amord Couvert d’apast il avalle sa mort, 13, A u, Imagination poétique, p. 139. — L’homme, ne sçait non plus son heure Que le poisson, qui plus s’asseure Quand il s’amord à l’ameçon. BAïr, les Mimes, L. 11 (V, 113-1n).


Estre amors. Avoir mordu. gros poisson Qui est amors à Brape, IV, érk,

S’amordre. Prendre goût, s’habituer, — Qui,’conque à mal dire s’amort, Je vous diray quoi point ne s’ayme, Puis qu’il en per(le corps et’rame. Ane. Pods. franç., X, 2(t9.

Estre amors. Avoir l’habitude. — Sans hasture Non plus que l’asne par droicture De bien fair& tu n’es amorse. AUDENT, Apologues diEsopE, 1I, 123.

Amorevolesse (italianisme par plaisanterie), Amitié. — J’avois mis un bon ordre pour ne’n’oublier pas, cràignant vous faire attendre, — J’interprete une telle crainte à une grande a.me-revolesse. Il. ESTIENNE, Dial. du Lang. franç. 1I, 1. — Je cuidois italianiser et dire amore-volesse„ Beroald de Verville, le Moyen de parvenir, Emblesme (II, 10).

Amorseur, v. Amorceur.

Amorter. Ëteindre. — J’estains et garde feu de vivre ; Si grant feu n’est que je n’amorte. Anc. Poési franç., IV, 116.

Amortif. Calmant. — Tant que contrainet suis d’aymer mieux choisir Faseheux d’amie pitoyable Qu’un amorti plaisir e Fable. MELlrsi DE. SAINCT—GELAYS (Eu.v. 96.

Amortir. Détruire, anéantir. — Or est aux., Phamps ce mortel chariot., Et n’y a bled, sauge nej polliot, Fleurs ne boutons hors de la terre yssuz’Qu’il n’admortisse en passant par dessus. MAROT’Complainctes, : 3—Lors qu’il sembloit bien à chas-cure que sa force et puissance fut du tout amortie, encore cornrnencea elle de recher à se res-sourdre et se remettre sus. AMYOT, Dérhétrius,

Éteindre. — Quov ? devant qu’amortir le flambeau de ta vie, Ne (lis-tu point adieu à ta pauvre Poreie ? R. GARNiER, Pureie, 1758. — Apres que chacun s’est retiré, tous 1Ps serviteurs qui por-toyent les flambeaux les IP, isteignent, et par tout Phostel on va commandant qu’on airnmortisse le torches. St FRANçois rn m.Es, Serinens aÉito-graphes, 82 (VIII, 68).

Rendre comme mort, accabler. Quelques-fois on les trouve [ses vipères] si surprises de froid qu’elles demeurent toutes amorties et immobiles, comme si elles estoient r : •elées. AMiin. FIA ti XXIII, 6, — Seule dolenre, amortie, esplonree Comme orpheline et vefve mal parce Suis je m’en-droit en ce desplaisant monde, Sans bien, sans ris, et sans joye esgaree, Comme à Dieu plaist„ ainsi que malheuree. LEliff AIR E DE BELGES, les Regretz de la Darne infortunee 011, 188). — Ce leur estoit ung dur et miserable spectacle de laisser leur camp et leurs bagaiges, dont leurs eueurs et tous leurs sentemens e.stoient presque —bug amortis. SEYSSEL, trad, de TnucyDIDE, VII, 13. — Cela sur toutes choses abhatit et amortit Je cueur des Capitaines. In., trad. d’APPIEN, Guerre F’arthique, II, p. 135. — Celle bataille fut le premier exploit de la guerre Mithridatique, lequel amortit merveilleusement le cueur des Ducz Rommains. Id., ib.. Guerre Mithridatique, II, p. 167. — D’autant qu’auparava.nt en peur Et en espoir mon povre cœur Estoit attentif, d’autant, las A present est il morne et las Et amorty de grand ennuy, DEs PÉnrE.11s, l’Andrée, 11, 1. — Fain me detient, Frayeur m’a amortie ; Froid, Maladie et Langueur sy m’asaillent ; Je. vis en mort et sy meurs en la vyee P. Du V, A1L Meredité à six personnages, dans le Théâtre mystique, p. 18. — Ceste veue… leur

— Il est à nous, ce. rameçon. BAÏF, le

en nuy t secou-poét., engendra un tremblement et une frayeur, qui les amortit de tout point. Amyot, Crassus, 26.

Amortissable. Qui peut être tué, éteint. — Voulez-vous similitude. plus apparente que du feu materiel, auquel si ne prevoyez lors quiI s’est pris en quelque endroit, il s’a_ccroist de peu en telle sorte qu’a peinc avecqu.es toutes les eaues l’es— tint-on, combien que du commencement. sans aucune difriculté il estoit amortissable. E. PAS-QU’ER., AI onephile, L. II (II, 770).

Amortissement. Action de détruire, —Vous… ma Damoiselle, avez voulu que missions à ceste’heure nostre estude en l’amortissement de l’amour. E. PASQU LEU Monophile, L. II (II, 781).

Amouillé. Mouillé. —— Comme une Sabine._ Qui dans le sa.cré foyer tiene, Ains que son las m.ary revien.e, Fagotz de long temps amassiez, Et qui au parc tissu de elayes Clouant les besk— :. toutes gayes, Le pair bien amouillé égout14._].. PE— LETIER. rk u MANS, rOde seconde de l’Epocle d’H o— nAGE (p. 84).

Amour. Amy par amours, V. A, n.q. FenLFn dwwur. Femme galante. — Comme il s’amusait avec une Femme d’amour nom mec Haverie. CUEVEEINY, Mémb, an 1591 19., Compl.), Toute femine d’amour, soit petite ! soit grandi., ayrne que l’on luy donne. Bri.AHrôm E, Cap+ franc.., fienTe) Li (III, 245).

Amour. Sorte de jeu de cartes, — Les autres maniant dans la Carte l’amour, Le mal et le bagat passent le ba_ult du jour. CL. GACCIIETe te Plaisir dee Champs, l’Automne. Divers plaisirs, p. 2G5.

Amours, Sorte de danse. RAB ELAIS 5 V, 23 (I[I, 223).

Pour l’amour de. A eau.se de. — [Hypsicratia] avoit bien tou.sjours esté hardie et avoit eucu.eur d’homme, tellement que Mi thrida tes pour l’amour de cela Pappelloit Flypsierates. AMYOT, Pompée., 32, — Il_., sortit de sa prison pour six mille eseus„ encor ci [fi I faschast fort au roy, ne l’aymant et. pour l’Amour de luy, avoit faiet un ba_ndon général après la bataille> que nul… ne laschast aucun prisonnier…, saris le commandement exprez du roy, 13RANTiiiel E, Cap. eer., le marquis rie _Pescayre (1, 18(1). — Il lit une grande révolte dans Crémone contre M. de l’Eseu, pour l’amour de la composition que ledic I. M. de l’Esou fit sans son scett„ ih., Jannin de Médicis (il, 8). — On l’a.Fbpclloit…, le grand sanglier des Arciene$, pour l’amour de ses terrs qui aboutissoient aux Ardenes, et. qu’il ra— Yageoit toutes les terres de l’empereur. ln., Cap. franç., Robert de la Marche (HI, 18.9). — [Sa cul— rasse] n’estoit guières à liespreuve, pour l’amour de la pesanteur dont son vieil aage ne vouloit qu’il en Vit guières chargé.. ID., ib, , le Connes gable Anne IlloPtmoreney IlI, 927), — Et fut attaquer l’escarmouche, qui ne dura guiéres, pour l’a.mour do la nuict qui Slirdlit. ID., ib., k mareschal Biron 1V, 150). — [Le seigneur Troyle Ursi ni nous vint prier de ne partir encor pour l’amour de ceste allarme. Cmirannels françois (V, 411). — M. de la Palisse et autres ses cQn Lidan luy pour l’amour de sa nehvre, s’excuser et combattre à. cheval> I D Dise. sur les Duelee (VI, 264), — Oc— tavie César répudia aussi Scrihonia pour l’amour de sa paillardise. ID., id-es Daines, part. II IX, 28).

Pour l’amour que. Parce que. — Padt estro aussi quelle [Ilélènel le choisit plus voulentims [Ménélas] pour’amour que sa sœur Clytemnestre ostoit desja mariee au Roy Agamemnon soli frere. LEMAIRE DE BEleCE13, IllIÉ-Str : be 11, 3. — Si conti— nua-ll tousjours ie siège, pour l’amour que son


père luy avoit recommandé à sa mort la prise dil cette place. BRANTÔME, CÉ.kp. irone., M. Pari7, : ed W, 222).

Amour, féminin. — Ne. vois tu pas que mon amour est. plus seure que celle d’HeIeine.., , ? LE-MAIRE UIBELGES„ IllidStr., lI, 13. — Car le long temps ne l’absence loingtaine Vainert) ne’mua l’amour vraye et certailue… MABoT, Epistres, 5. Ce mien propos monstre l’amour fervente Que j’ay à Christ, mon espoux et mon roy. ID., k Riche en pot-pelé, — A la bonne et syncere amour est craincte perpetuellement annexe°, IbiltELAJS, IV, 3. —— Moyse.., remonstre aux successeurs que toute leur dignité gist en l’amour gratuite de Dieu. CALvin, Insiit. [15601 III, xxi, 5.—Car ainsi que la Mort, l’Amour entiere et bonne Ha la main dure et forte. BE.L.LgAu, Eg1ogue8 LS-aerees, De ma i longue amour voilà tout le salaire. DES— PORTES, Elegie$, — L’amour des Espagnols et. des Italiens ! plus respectueuse et craintifve, plus mineuse et couverte, me plaist. MONTAIGNE, III, 5 (III, : 368). Je voudrois qu’en lieu de quel— que antre piece de sa succession, mon pere m’eus !. resigné cette passionnée amour, qu’en ses vieux ans il portait à son mesnage. 1i., III, 9 (IV, 51).

M’amour, t’amour, s’amour. v. Ma, Ta, Sa.

Amourachement. Amour (avec ou sans idée, — d.éfavorablej. —-Il commença (ayant laissé ses autres amourascherniens qu’il avoit en la ville) à mettre.son cueur e.n elle. LE MAÇON, trad.. de Bo c— c A C EI Décaent’ron.> IV, 5. — Je delibere de vous ra— conter un ainourachement de village. lb., ib, , V111> 2. — Je ne su i 01].=.1..rifaint, à qui ces amou— rachemens séent désormais gueres bien. 1D., ib., VIII, 4„ — Et conclurent ensemble tout ce qu’ilz luy devoient faire do cest amourachement. Ira, , ib., IX, 5 — Si conclut avec eux ce que chacun a.voit à faire et à dire pour avoir passe temps de ramourachement de Calanclrin. ID, ib. — Le roy.>+ s’apperceul un jour de l’amourachement de son fils. LABlVET„ trad. des FacetieuseR.Nuits de STRAPARCILEt IX, 2. — Le roy, qui sçavoit Pa— tnourachernent de Violante et son fils… ordonna que les deux corps hissent ensevelis dans le môme tombeau. In., ib. — Avel il racomté auparavant l’amourachement du roi ? H. EsTi N N Dia. du Lang_ franç. ital., 42_ — Faisant mention de ce m’esine roy, et reduisant en riimmriire ce qu’il en a dict, eri ce passage sur lequel nous sommes de— meurez, touchant son amourachernent. IDij ib., II, 47. — Il avoit leu Aneroye, Trehisonde, les faits d’Ogier le Danois… l’amourachement de Carlon et d’Aspremont. Trait de FOU co, N COCCAlie L. III 1, 61).

Amouracher. Rendre amoureux.— Voz yeux Verront pelle qui peut amouracher les Dieux. P. MATTHIEU, Vaehi, 11.1 p. 3’2.

Amoureau, diminutif du mot Amour. Je voy mille amoureaux y venir prendre place Ici l’un tout gaillard, l’autre là> voletait.. BAÏF, Amours dia Meline. L. I (I, 24). — Ainsi Venus de— p I tee Ses Amoureaux irrita. In" ib. 11, 47 —Que de C.’rraces, que d’Amoureaux Voloient comme pe— titz oiseaux Sur la bouche et sur la poitrine De ma Nynifelette divine. O. DE MAGNY, les Gayelez, Ta_ — Mille chiens Bactriens Du cors mort pre— senté no font tant de morceaus Que le. cruel Amour el tous ses Amoureaus Menu hachent ses lianes de crocs Cytheriens. VAUQUELIN DE LA F111.E’s7SAYE„ kg Fresteries, 11, 9. — MjII amou— reauN et mille passetemps A petits sauts volent tousjours pres d’elle. BLLkU Petites inveniionel Sonnets (.1, 1fi4).— Une race De petits amoureaux qui de jour et de nuit Demandent la _bechee et m.enent un grand bruit. Rori SA RD, Elegries, 18 (IV, na).— Et. ce pendant mille langueurs, Et milles amoureaux vainqueurs Tormentans son cueur at-tize. Gluiv iN, la Tresoriere, I, 1. —Voyni : quand je suis amoureux, J’en passe incontinent l’envie, Sans martirer long-temps ma vie De passions et de langui •qrs Et de mille aunoureaux vainqueurs, E.— ; bahiS., HI, 2, — Mille et mille amou-reaux. Pillant le trait affuté sur ta coche, BELLEAU, la Bergerie, lre.14’) ita Chasteté 1.> — Maints amoureaux aislez et derriere et.. devant De sagettes et d’arcs touchent l’asne en avant. BAÏF, Egkigue 4 (III, 25). — La Reine de beauté, inere des Arnoureaus, Dedans une coquille en mer nagea petite. Pidisstru.r, Quatrains, 11. — Avec mille amoureaux, arillés de mille attraits. P. DE BRACH, MaSperatie du’Triomphe de Diane. — Autour d’elle mesme, voletent plusieurs louanges semblables à de petits amoureaux. F. BRETIN, trad. de LuciEN, k Precepteur des Harangueurs, 6e — Des arbres Prnhaurnez les trop chargez rameaux Petillent sous les nids des gentils amou-reau-x. Du BARTAS, 2e Semaine, 40 Jour, la Magnificence. — Quand je vis vos beautez de toutes parts reluire, Et sur tout en vos yeux mille et mille amoureaux Tiran s dedans mon cœur parrny vos arcs jumeaux Des sagettos de fou pour doucement me nuire, TABOUROT Des AccoRns, Bigarrures, IV, 3.

Jeune homme amoureux. — Jc trouvay plusieurs mignons et amoureaux autour de ma femme. F. BRETIN, trad. de LUCIEN, la Vraye. Histoire, II, 35.— Corne elle veut encore paroistre belle et faire la jeune, [Lyce] se voit au contraire desdai-gnée de jeunes amoureaux. LUC DE LA_ PORTE, tra.d. d’lloBAcE„ Odes, IV, 13, titre. (En latin : juvenis).

Amourer (s’). Devenir amoureux. — Et de ses gens nully ne dernoura, Foyblesse fors qui de inoy s’amoura Si grandement que ne me veult laisser. MicutLD’AmBoisE, Pirckpns fantastiques, 1 (60 vol.

— 1I1 s’amoura ferventem.ent d’luy. LE MAçoNS trad. de BOCCACE, Décaméron, N. 7. — Garde toy d’adorer Par trop ce monde I de t’en a_mourer.

AliT OT di. BanineSenient et de (L, ril, 110.

Art-Louré. Amoureux, — va souhaitant quelque Nymphe arnouree. Am, JA MY N, Poe., L. I, Poeme de la. Chasse, 72 vo. — L’enfant aelé Cupidon, T’enflammant de son brandon, Te prend ta banc amourée. LUC DE LA PORTE, trad. ci’lloRAcE, Odes, III, 12.

Aimé. — Comme un toreau par hi prée Court apres son arnourée, Ainsi tout plein de courrous Je courray fol apres vous. RONSA_RD, Odes, II, 16. — fA. Caniche.] 0 des nauchers affleurée Et des facteurs moult cherée. Luc DE LA PORTE, trad. Epodes, 17.

Amouret, diminutif du mot Amour. — Sa beauté tout le monde enflamme Car je voy bien souvent. passer Maints arnourets que irespasser Elle fait en les regardant. J ()DELLE, Eugene, 1, 3.

— Par les amours grandets Les petits amourets Sont nourris et nourris Soudain font de petits Une nouvelle engeance. BAÏF, Dieer8es Amours, L. II l, 369).

Amoureteau, diminutif du mot Amoureit — Parmi les fleurettes… Les Arneureteaux aislez Daandez, décarquelez, Ainsi qu’oiselets volages Voletoient sur les rivages. G. DURANT, à la suite de Bonne/one, p. 134.

Amourette. Dame d’amourettes, Maitresse. — Quelques fois il pensoit de la prier d’estre sa Dame


d’amourettes : puis la justice lui en mettoit une crainte en Paine, si qu’il s’en re.veilloit, l’estimant, dec trop de mente pour estre d’un ordre si mise-rahle : Et puis l’aymara de passion il desiroit et eust voulu qu’elle eut obtenu tel rang qu’elle eut esté capable d’estre Impera.trice. BF[tC’A1.DEDr VERvILLE, Voyage des Princes fortunc.2., p, 75,

Amourette. Fleur. — blanche Giroflee el Amourettes grises, On vous baptise mal, voitg non-imant Mignardises. PASSE BAT, Vers d’ammiiq 1.28).

Pommes d’amourettes. — Les romarins, les sou-cilz, L’aspic et les violettes, EL les pommes d’amourettes. AUBI G riz É., le Primteins, Ode 23.

Amoureusement. Avec affection, tendres : III — Si Dieu envoye des crawls, filz ou Hes, on tés doit recevoir joyeusement, comme don celeste, et les instruire amoureusement. P, in CH A.N GT, de l’Office du Mary, ch. 12. — Ils trouverent le fibre-soli, lequel ils emportèrent ; et s’en estans raids riches, retournérent vers leur vieil père, qui le, s receut fort amoureusement. LAnivEy 5 trad. des Facetieuses NEd its de STRAPAROLE, VII, 5. — L’honorable et plaisante compaignie s’assembla au lieu accoustumé, où chacun s’esta.nt assis selon son reng cl clegrel, Madame entra, les saluant amoureusement. I ib., XII, Préamb. — [La fortune] donna à l’honneur d’une si belle amitié, qtu ils (Ignatius et son fils] eussent justement la force do retirer encore des pIayes leurs bras san-glants.et armés, pour s’en trembrasser en cet estat, d’une si forte estrainte que les bourreaux cou-perent ensemble leurs deux testes, laissons les coips tousjours pris en ce noble n.eud, et les playes jointes, hurrians amoureusement. le sang et les restes de la vie Furie de l’autre. MuNTAItr T (1, 282). — Ce divin Sauveur baysoit… les petitz enfans qu’il prenoit amoureusement entre ses bras. Su TeRANçois DE SALES, Amour de Dieu., 11 9. — Certes, ma Ires ehere Fille, vous me faites bien playsir de me nommer vostre Fere, car j’ay en verité bien un cœur amoureusement paternel pour le vostre. ID., Letires, 1006.

Amoureux. Affectueux, tendre. — Nous con-poissons Que vostre fllz est am é des Françoys, Pour ce qu’il est amoureux et courtoys Et qu’il ne rist jamais mil vitupere. GRINGORE, St Loys, L. I (II, — rIecuba Csuyvant le na.turel des meres qui sont tousjours air ; oureuses eL difficiles de leurs enfans) donne ordre et moyen qu’il fust sauvé. J. DE LA UND E, trad. de DlICTYS D E CTIETE, L. IV, 92 vo, — Le piteux cas advenu à, ces deux amoureux frères… emeut non seulement les femine.s, mais aussi les hommes, à larmoyer et jeter quelques souspirs, pensans combien grande avoit esté Pamitié que Hermacore portoit à An-doiph.e, son frère. LARIFE „ tra.d. drs Facetieuses Nuits de STRAPAROLE, VII, 4. — [Dieu] hait la pasle peur d’esclaves fugitifs, Il ayme ses enfans amoureux et craintifs. AuticNÉ, Tragiques, VII OV, 214).

(En parlant des choses.) —— Or vy, entant, vyl enfant bien heureux ; Donne à ta mère un doux ris amoureux. MA ROT, Eglogue sur la naissance dit fils du dauphin. — C’est tout ce que j’ay peu recouvrer de ses reliques (moy qu’il [La Boétiel laissa d’une si amoureuse recommandation., ! te-ritier de sa hibliotheque et de ses papiers). MONTAIGNE] I, 27(1, 228). — Je ne suis pressé de passion, ou havneuse, ou amoureuse, envers les grands. MONTAIGNE, Ill, 1 (III, 244).

Qui inspire l’amour. — Car peu de jours apres. S’envola dans le ciel où maintenant heureux A son gré se repaist de l’object amoureux De ce Pere benin, qui l’ame rassasie. Pibrac, les Plaisirs de la vie rustique, p. 129.

_Agréable au goût. — On doibt raire bouffir du vin bon et amoureux et doulx. COTEREAU, tra.d. de COLUMELLE, XII, 21. — Aucuns meslent une partie de saulmure et de vin aigre, et de ce compostent les olivesPosies, qui sont assez amoureuses seules. In., ib.., XII, 47.

Amoureux de Bretaigne. — Amoureux de bretaigne, ange de greve, apporte barbet. Dm AuT E L5, M it ist ire barragouyne, ch. 5.

Amoureux de caresme, v. Caresme.

Amoussir. Émousser. — Amoussir le trancli an t du fer. SiBIL., Did. c. l-es hl. am.. (G., Compl.). — (Fig,). [Le sang du pelica.n I abbat l’effort. du venin qui par la vertu bezoardique de ce sang subtil est amoussi et aneanty. BEFLoALDE, Palais des curieux, p. 414 (G., Compl.).

Amoustillé. Excité par le moust ou vin nouveau, émoustillé. — Vous if estez encorcs :.ean amoustille.z ? RABELms, I, O.

Amoytir, v. Amoitir.

Amperier, v. Emperler.

Amphiblistroide (άμφβληστροειδήζ), semblable à un filet. — La tunique… nommée en Grec : Amphiblistroïde ou Retiforme. Ambr. Paré, III, 8.

Amphibolie. — Nous suyvrons encore ces équivoques par les amphibologies ou arnphibolies qui sont. équivoques à deux ententes que nos bons pères ont surnommé des entend-trois. TABouniriT DES ACCORDS, Bigarrures, I, 6.

Amphibologia. — Amphibologia, c’est quant la s.entence est douteuse. P. FABRE, r Art de Rhetorique, L II, p. 122.

Amphictyonique. — OultrepIus r avoit en Oreee un conseil publique par dessus tous, appellé Amphictyonique. L. LE ROYs trad. des PolitiqueF d’ARIsToT E, IV, 1.e,) Commentaire.

Amphicyrce (άμφίκυρτοζ), à deux cornes ; lune au premier quartier), — Quartiers [de Pane]… croissans, initions, amphicyrces, bris : ans, et desi-nens. RABELAIS, IV] Ancien Prologue.

Amphionien. D’Amphion. —— Harpe. neson-naine Davidique… amphionien ne… orph canne. M. DE LA PORTE, EpahetCS, 204 vo.

Amphisbene (1 ; wienwin :). Sorte de serpent. Aspiez. 4.3imphisbenes. Anerudutes. IV, — Ce n’est pas toy, Seigneur, Qui troublas de nos ans k commencé ton-heur ; C’est nostm orgueil qui fit en l’enfance du monde De deux cruels venins l’Araphisbene fecondi-L. Du BAtIITAs, lr° Semaine, 6e Jour, p. 267. — On prétendait que l’amphisbéne avait une tête et des crocs venimeux aux deux extrémités du corps.

Amphitane. Chrysocolle, pierre précieuse. — L’aymant tire le fer, mais Pamphitane, alias chri-socolla, tire l’or. St FRANÇOIS DE SALES, il..l’enrenns autographes, 100 (VIII, 153).

Amphitheatral. De l’amphithéâtre.. —— Et cela raisons nous au s jeus publiques et solennelz : és-quelz, soient en Theatres ou sales, gardons nous encor quelque ombre des jeus iiimpiiithéatraus et &coniques. tant célébrés par le passé. SEBILLET, Art. Poetique, II, S.

Amphitheatrique. De’amphithéâtre. — Les ftleilies Ede papyrus] sacrees et hieratiques furent mises au tiers rang, apres lesquelles les amphi-theatriques estoient tenues pour les meilleures, et les nommait on ainsi pour raison de l’amphi-


theatre ou on tes faisoit. Di PIJNLT, trad. de PLINE., XIII, 12 (G., Compl.l.

Amphorismer. Faire des aphorismes. — Ou bien s’il [le médecin] a la parole fardée, Et sçait un peu de l’art d’amphorismer, Vous le verrez sur aultres estimer..1. Bo UCIIET Ep. mor., II, 8.

Ample (subst.).— Il arresta d’aller froisser Les —perilz rongeans les timides, Et courageux de traverser L’ample des campaignes humides. O. DE MAGNY, les Amours, p. 90.

Ampler. Amplifier. — La premiere se appelle interpretation ; eest quand l’en pourroit dire en briefves parodies, il est amplé par aultres termes

et de plus grande deelaration. P. FABRI, Art de

Rheiorquie, L. I, p. 70.

Ampliateur. Celui qui augmente, qui complète. Ni()y, maistre ! Tosse… ampliateur du Calepin, qui ay tenu les estolles au doctrinal, qui ay enseigné tant d’adolescens de bonne indole. LARIVEY, Fidelle, V, 4.

Ampliation. Action de complé ter. — Les juges Areopagites… —usoient de certaines notes sedan la varieté des sentences par ti) signifions con-demnation à mort par T absolution : par A ampliation sçavoir est_gu and le cas n’es toit encores liquidé. RABELAIS, 1V, 2.7.

Amplier 1. Amplifier, augmenter, agrandir. — D ardanus souverain en lart Magique composa aucuns livres dicelle, lesquelz il commanda estre mis en sa sepul turc. Mais depuis sa mort, un grand philosophe nommé Abd entes Dertmeritus reit tant. qui] les recouvra et. les esclarcit et amplia de. commentaire. LEMAIRE DE BELGES, I,.1.—Le Hoy Priam restaura. sa cité de Troye..+ et amplia grandement sa seigneurie. ID., ib., 1, 19. — Sylvanus le Dieu des bois et des forestz amplia ses umbres de plus grand estendue pour rendre le lieu plus plein de daces. ID., ib., I, 29. — Gundengus, premier’Roy Bourgongne… se mit en devoir damplier les ! imites de son Royaume. IDE, ib., 111, 2 (II, 394). — Noz ancestres… ont a.mplié et accreu cestuy nostre empire jusques a restai que vous le voyez. SEYSSEL, trad. de Tuucieni.DE, I, 18. — Depuis fut crue cl. ampliee icelle cité par Amphion et par Zethus. ID., trad. de DioDortz, II, 22. — Ils contendent comme raison du plus ou du moins, comme pour augmenter ou diminuer Pauctorité de l’oligarchie ou de la democratie, et ainsi des autres republiques, à fin de les am plier ou restraindre, L. LE Rime, tra(. des Politiques ARIsToTE, ,

— S’amplier. S’amplifier. — Mon rude concevoir sest esclarcy, nion gros entendement. sest ouvert, et mes organes se sont amplIez, comme pour recevoir un don supernaturel. LEMAIRE DE BELGE$, llusÉr., 1, 25.

Amplier 2, ier. Employer.

Amplificatif. Qui amplifie, qui développe. — Il est besoin d’user de plusieurs raisons amplificatives. R. ESTtENNE, Rhet. d’Aria., I, 9 (G., Compl.). — J’adjouste à cela deux mots. qui ne restraignent ny ne modifient… mais sont plustost

amplificatifs et extensifs. CHARRON, tee Trois Veritez, 111, 14.

Amplifier. Accroître, agrandir. — 11 amplifia le peuple romain par mer et par terre depuis la mer oceane jusques a la riviere d’eutrates. SETS-SEL, trad. d’AppiEN, 290 vo (G., Compl.). —Phi-lippus] confessait avoir beaucoup plus amplifié son royaume par or et par argent que par armes. Ahlya’r, trad. de DIODORE XVI, 15. — Ayant Clovis amplifié les bornes de son royaume jusques a la riviere de Seine prernierement, puis cOles de Loire_ E. PASQUiE Ri Recherches, H, 15. — Ayant esté de tout temps le nom de Christ deffendu et amplifié par ce royaume, et estant à ceste heure combatu par le moyen et ambition de l’Empereur. MoNtuc, Commentaires, L. I (I, 158).

Ampliment. Action d’accroitre, de développer. Si cha.seun de nous taschoit, pour l’ampl i men t et. perfection de nostre art, de faire de mieux en mienlx. L’Imprimeur au Lecteur, dans DES PÉ-ruzns, Œupres diverses, p. 173.

Amplissime. Trés grand, très haut. Nos illustrissimes Cardinaux et amplissimes Evesques et Arehevesquesi PH. DE MA IIN/X, Differ. de la Re-Zig., Il, 1, 3.

L’amplissime. Le plus grand, le plus élevé. — Entre les Lacedemoniens ceulx qui exercent l’am-plissime magistrat s’appellent bien anciens) comme veritablement ilz sont, L. LE Roy, trad, des Polifiques d’ArasToTE, II, 7, Commentaire.

Amplitude. Grandeur, grosseur, largeur. Le curé..+ envoya un sien valet au logis de l’abbé, avec une bouteille d’assez forte amplitude, Nioo-LAS DE TROT ES, Grand Parangon, 54. — Sus l’issue de table fut appi-brté un pot pourry… et estoit de telle arnp1itud it grandeur. FtAreEr., ms, V, 22. — Là nous visrnes plusieurs bestes, oiseaux et arbres, tels que les avons de par deça, en figure, grandeur, amplitude et couleur, In. V, 29.

(Au sens abstrait). — La prompte et affectionnée devotion de tous les hommes de lettres tendant a, celebrer vostre amplitude se descouvre, Monseigneur, et se monstre chescun jour en. tant de leurs œuvres et escritz qu’il vous dedient. LIAI, trad. de GEORGE GE MISTE, à Odet de Chas-Linon.

Ampium (os). — Elle se insere en l’os amplum. AMDR. PARÉ, IV, 34.

Ampoison. Sorte de bouteille.— Si madame la Comtesse nous envoye des bouteilles, on les emplira tant quil y aura du piqu’ardent, et si nous eussions eti, des ampolons a suffisance, nous n’eussions pas oublié de vous envoyer vostre part. St FRANÇOIS DE SALES, Lettres, 867.

Ampouler. Gonfler. Quoy qu’on face on ne peut destourner son passage [d’un torrent] : Car empouié de flots et bouillonnant de rage, n rompt tous les objets, et, roule à son plaisir. Am. JAidyNe (Eue,. poet., L. IV, t99 ro.

[Fig.] — Et que je puisse d’eux faire une tra-gedie Semblable à celles-cy, qu’humble je vous Où j’empoule des vers pleins de sang et d’horreur, De larmes, de sanglots, de rage et de fureur. R, GARNI E., Tragédies, au Roy,

Emplir. — tLebuveurs]Qui scleventIernatn… Pour les verres ampouler. P. MATTFuEu, Vastki, p. 30, —0 goulus appetis le gentil esehançon Versant le vin souvent ne peut trouver façon Irestre assez diligent pour ampouler la coupe. ID., ib., p. 39.

S’ampouler. Se couvrir d’ampoules. — Desor-mais la sueur de ton front coulera Tes mains s’empailleront, ton dos se voutera. DU BARTAS, 2e Semaine, 1 el— Jour, l’Imposture.

Ampoulé. Empli. — Bouteille. Panssue, ampoullee. M. DE LA PORTE, Epiiheies, 56 ro.

Comportant des ampoules. Rougeole. Empoulec, pustuleuse, marquetante ou marquetee. M. D E LA. PORTE, Epitheir.e. 2.61 ro.

Ampoulleux. Se rapportant aux ampoules. —


Aucunes fois le vent en sort aveu une humeur es curneuse et ampoulleuse. DALEscH., Chir, , p. ek9t KG., Cone).

Amputer. Couper, tailler.— Puis dit comment les arbres se resjouyssent, et en quelles terres et regions veullent estre plantez… comment se doivent nourrir, amputer et d’autres façons a.e. complir, GUILL. MICHEL, trad. des Georgique 58 r° (Delboulle, Notes lexicologiques).

Amuche. Aumusse. J’ay vu bru, non forte à cognoistre, Qui de ramuche de son maistre A faict reborder sa costelle. Sonies, Hl, 89.

Amulete. — 1558. Les philtres, brevets, ou amniotes..1 ont un bruit sans effect. Pou-rus DE TYARD, Mantice, dans Di. (Vaganay, Pour l’llia. du. franç. moderne).

(Masc.). — Aussi y donne "on un folastre arnu-Iete et. digne du subject. TABOUROT nes Acco D s, des Faux Sorciers.

Amunition. Munition. En laquelle y avoit un collego ordonné pour la surintendenee des vivres, comme pareillement il en y avril. un autre pour les amunitions de guerre. plie DE MARNIX, Corresp. et Mlange, p.4.30.

Amunitionner. Approvisionner. lit le priay de nne. laisser une companye de celles de M. de Savignac… jusques à ce que j’aurois deplacé les grains qui estoient dedans ]a ville, affin que les ennemis ne s’en aydassent pour admunitionner Na.varreins. Mo rii Luc, Commentaires, L. VII (III, : 136). — Pour n’avoir la ville esté assez pourveue de vivres et amunitionnée. Pa. DE MARNIX1 Cor-Peel". e illeslanges, p. 4 an. — Qui considerera aussi la grand prévoyarme dont il usa pour l’amuni-tionner [Metz] et y establir vivres, munitions, règlements, pollices. BRANTÔME1 Cap. jranf., M de

Guise , 188).

Amusarder (s’). Employer son temps (k une chose vaine]. — Si l’étude rengarde, Nous lui mandons tous trois Que trop H s’arensarde Au grand chaos des loix. BurrET, le &rond Livrc des Vers, Ode 6.

Amuse (subst.). Action de perdre le temps. —— Sans l’amuse que feu, à attendre une garce Jus-. qu’à minuit soné, qui faillit à la farce. FR. II AreETIT, trad. d’HaR_AcE, Sût., I, 5 (Paraphrase). — Mais non, ami, laisse soubdain L’amuse et restude du gain. Luc DE LA PORTE, trad.. d’HortAcE, Odes, IV, 12.

Amuse-badaus. Ce qui est propre à amuser, à occuper de niaiseries. — Praedietion (amuse badaus sur le tourbillon de vent advenu à Paris, en cest an 1583, 1e1 a de decembre. L’EdsTonE,

Ire p., p. 168 (G., Compi.). — On fist force processions à. Paris, pour prier Dieu de benir ce secours imaginaire, que les politiques apekient amusehadaus. FL1, ib1. 2b p., p. 49 (G., Compl.).

Amuse fol. Ce qui est propre à amuser, à occuper de niaiseries, à faire perdre le temps. — Satan ha des illusions infinies pour nous tromper. Vray est que toutes ses rautelIes ne sont que memme-ries ou jeux de farce et amuse fois. GALvykr, De sir Dieu librement (VIII, 427. — Ceste cere-morde n’estoit point un amuse-fol, ou de petits entons mais… elle emportoit instruction. Ire., Seren, seer 1 Deuter., 97 (I XVII, 371). — Le Diable… toujours machinera à nous mettre des amusefols devant les yeux. I 1)., b„ 199 (XXIX, 21’4). — Apres, il y a.voit les jeux. Car nous sça-vons que le diable ha tousjours ses amuse-fols pour endormir ceux qu’il a prias. 1D., Serm, sur l’Epitre aux Corinthiens, 3 (XLII, 610).. Dieu n’avoit point baillé à son peuple des amuse-fois, comme on dit… ce n’es toit point jeu de petis en-rari, que les sacrifices solennels qui se faisoyent. ID.. Serin_ sur la ire à. Tineothee, 3 (LI Ii.,. 33). Celui qui occupe à des choses vaines. (mi trompe en taisant perdre le temps. Quand une place commence à ouvrir l’oreille à la composition, ten nés la hardiment pour perdeue il est vra.y qu’il ne fault pas leur donner loisir du se raviser, car il y a des amuse-fouz et qui font mine de parlem.en ter, mais c’est pour venir à. leur poinct. Mornuc, Commentaires> L. II (I.,. !’1'.21).

Amuseler. Museler. Premier qu’entrer en un village… Envoyez homme qui soit sage Pour bien amuseler les chiens. Anc. Poés. franç., 1, 1_65.

Amuse-lourdeau. Ce qui trompe un sot, un imprudent. _Ainsi le fol desir se trame son cor deau, Et se treuve attrapé dans l’amuse-loureau. Les Fanfares des Route-Bontemps, p. 23.

Amusémant. Avec soin. Nous nous en gouffrasmes tout à faict dans le vantre des Alpes, par —Lui chemin aysé et comode et arnuséma.nt entretenu. MONTAIGNE* Journal de V oyage, p 133.

Amusement. Occupation. C’est une espi nolise entreprinse, et plus qu’il ne semble, de suyvre une alleure si vagabonde que celle de nostre esprit, de penetrer les profondeurs opaques de ses replis internes.., et est un amusement nouveau et extraordinaire, qui nous retire des occupations communes du monde : oury, et des plus recommandées. MONTAIGNE, II, 6 (11, 64). Le Piedmont. eust servy d’escolle tousjours et d’amusement aux gens de guerre françois. BBANTôME, des Dames, par t. I. , !  ;, 0 (le P nce (VIII, 132).

Amuser. Occuper à de.s choses vaines, retarder, tromper. C’est trop icy barguigné. Vends luy si tu veulx si Lu ne veulx, ne Pa.muse plus. RAB E LAIS, IV, 7. Que je ne t’amuse pontet L’en-garde de t’en aller, si tu en as envie. LA BOÉTIE, trad. de la nagerù de XÉNoPuoN, ch. 19. Mais garde toy d’user De mots durs ou nouveaux, qui puissent amuser Tant soit peu le lisant. De BELLA y le Pl9ele CinertiSani Il y a encore deux autres vices à reprouver en ces constitutions… Le premier est (-m’elles nous amusent. à des obser vations pour l2 plus grand part inutiles. CALvIN, instic, IV, x, 11. Je t’amuse, tu pourrois bien —Avoir affaire ailleurs„ Nenny. BAÏF l’Eulutque, IL 2, Cyrus amusa toute une armee plusieurs jours à se —venger de la riviere de Gyndus, pour la peur qu’il avoit eu la passant.. i’vlowrAiGNE, I, (I, 26), Pourquoy non Aristote seulement, mais 1R plus part des philosophes ont ils affecté la dif ficulté> si ce n’est pour faire valoir la vanité du subject> et amuser la curiosité de nostre esprit, 11.1Y donnant où se paistre, à ronger cet os creuz el. descharné ? In., II, 12 (I1, 246). Cette his toire d’un fameux et grand philosophe nous repre sente bien clairement cette passion studieuse, qui nous amuse à la poursuyte des choses de l’acquest desquelles nous sommes desesperez. ID., ib. (II, 250). Pour l’advenir qu’il seroit temps.d’arnu ser son pensement aux choses qui estoient dans les nues., quand iI auroit pourveu à celles qui es toient à ses r_bieds ib., (II, 288). Peu de gens meurent re.solus que ce soit leur heure der niere : et n’est endroit ou la pipperie de l’esperance nous amuse plus. ID., II, 13 (II, 384). Ce seroit une grande simplesse à qui se laisseroit amuser ny ail visage ny aux parolles de celuy qui fait estat d’estre tousjours autre au dehors qu’il n’est au


dedans. Id., II, 17 (III, 41). — Je trouvay la place encore toute chaude, d’un miracle qui venoit d’y faillir par lequel le voisinage avoit esté amusé plusieurs mois. ID., III, 11 (IV, 159). M. d’Es trozze m’amusa, tousjours sur un grand embar quement de mer qu’il vouloit faire..+ et ainsi m’a musa un an sans rien faire. BRANTÔME. Cap. estr., Dom Juan d’A ? ariche 1I. 110). —Le conseii ainsi pressé voulut feindre un traité avec le roi pour amuser le peuple. Au mcN.É, HisL Univ.. XIII, 7. Atheistes vaincus, vostre infidelité N’amusera le cours de la Divinité. ID., les Tragiques, Vil (IV, 283).

S’amuser. S’occuper à des choses vailles, perdre son temps, s’attarder. Voyant Pantagruel qu’il s’amusoit à tirer sadicte masse qui tenoit en terre entre le roc, luy court sus. RABELAIS, II, 29. Ce pendent que les prebstres se arnusoient à con fesser, les petitz rnoinetons coururent au lieu ou estoit trete Jean. 1D., I, 27. Faire testament… à. ceste heure… me semble acte autant importun et mal à propous comme celluy des Lances pe sades et mignons de Caesa.r entrant en Gaule, les quelz se amusoient à faire testarnens et codi. lors que par necessité leur convenoit cou rir aux armes. ID., IV, 21. Frere Jean… par les fenestres mettoit la plume au vent : quand la vieille descendit criant à_ l’aide et au meurtre, en s’amusa_nt. à recuilIir sa plume. ID., V, 15. Il [Voconius] s’amusa tant en l’isle de Samothrace à sacrifier aux Dieux d’icelle, et se faire recevoir en la confrairic de leur religion, qu’il ne peut pas puis apres arriver à temps pour engarder de par tir Mithridate& AMYOT, btettliuS, 13. Mais je m’amuse trop ; car voulant entreprendre De pou voir par mes vers vos vertus faire entendrePen treprends de conter les estoiles des cieux, DES PORTES, Diverses Amours, Stances. Aucuns des principaux du conseil de Noradin s’efforcèrent de luy persuader de courir sus aux chrestiens, et qu’il n’y fit jamais meilleur, cependant qu’ilz s’amusaient aux pleurs et à l’enterrement de leur roy. BHANTermE M. de La Noue (VI], 257.

Amusé. Occupé à des choses vaines. Mais pour-neant ces deux sœurs abusées Prioyent au temple en leurs vœux amusées : Les Dieux malins leurs priers n’escoutoyent. Ro NS A 111.0 FrandadCe III (III 88). Là. les Bolides sœurs, vainement amusees, En vain cuident remplir leurs cruches pertuisees. BAÏF, PoeineS, L. III (TI, 125).

Amuser. Occuper. Si ta charge publique au travail ne t’amuse, Vien lire de Venus le bien et le malheur. RONSARD, Elegies, Adonis (IV, Le monde regarde tousjours vis à vis : moy, je re plie ma voue au dedans, je la plante, je l’amuse là. MONTAIGNE, He 17 0115 55).

S’amuser. S’occuper. [A fin que ses biens] ne le reteinssent trop s’il se vouloit amuser à les faire valoir, il les mesna.geoit (Pune maniere qui luy sembloit la plus a.isee et la pIus certaine. Amy0T1 Périclès, 16. Beaucoup de gens s’amusent à le lire [Raimond Sebond], et. notamment les dames. Mo NrAIGNE, II, 12 01, 141). —Philopoe men condamna la lucte,.. d’autant que les prepa ra.tifs qu’on employoit à. cet exercice estoient di vers à ceux qui appartiennent à la discipline inili taire, à laquelle seule il estimait les gens d’hon neur se devoir amuser. ID., II, 27 (III, 110). Passante arre.ste toy un peu, je te prie, el, t’amuse ’…eoyr et admirer ceste tombe. BruircrômEi Tom beau de Mme de Bourdeille, X,’28.

Amusé. Occupé. Vous seriez mieux diestre ores amuse° Tout à part vous filant \rostre fusee, Duquel mestier sont les femmes ouvrieres. Peltier du Mans, 1er Livre de l’Odyssée, p. 25. Souvienne toy, regaignani ta raison, Que ta Mais-tresse est de grande maison, De noble sang, et non pas amusée A devider ou tourner la fusée. RON S Poernes, L. I (V, 87). Ses servantes aussi quelle a bien sceu choisir, Chassant l’oisiveté, sont toutes amusées A cherpir, a peigner, a tour ner leurs fusees. Mmes DES ROCRES5 ta Femme forte, p. 148.

Amuseur. Qui occupe à dos choses vaines. Ce monde abuseur, Grand mensongier, et des gens a.Mtlseur. J. Bo T..r cHET, Episire$ famitieres di Tra verseur, 76.

Amusoir. Ce qui amuse, ce qui occupe d’una façon vaine. — l’a convié au recouvrement de l’Estat de Naples, qui est le jouet des Papes, et arrmsoir des Princes estrangers. B. PASQUIER1 Leitree PeT Quoi besoin de s’amuser en la plus part des Plaidoyez de Cicéron, et autres tels arausoirs d’esprits… ? In., Pour-parler du Prinee (1, 1Ô33. [Tarquin le vieil] fait une infinité d’ouvrages pubiicques pour servir d’amusoir au peuple. ID„, Lettre’, IX, 7, —Cela, \TOUS dy-je, ne mente response. C’est un arnusoir pour donner quelque feuille à vostre cause, que sçavez ne va loir rien. ID., ib., XII, 1…i’lLyans les Papes… pourpensé que cette dignité n’estoit qu’un amu-soir de peuple… estimerent qu’ils viendroient à la longue mieux à eller de leur intention par une sage tolerance. ID., Recherches 5 11154. En quoy l’on peut dire que par une grande bizarrerie nous avons par ha.zard trouvé la quadrature du cercle, amusoir ancien des Mathematiciens, où ils ne peurent jamais donner attainte. ID.., ib., IV, 15. Carloman, Charles, Louys, Charles le Gras, Louys le Begue… estimons qu’il n’apparie-noit qu’à la lignee de Charlemagne de prendre le filtre de Roy, se liguerent. contre Bosson, qui leur fut un long amusoir de guerres, sans en rapporter grand profit. Ii)., ib., V, 4. Le Duc d’Anjou les espuisa tous [les trésors du roi] au voyage d’Italie qu’il lit pour conquerir le Royaume de Naples, ancien et malheureux de l’ambition de nos Princes. ID., ib, VI, 2, Je vie.n.s maintenant au sujet du Royaume de Naples, que je pretends n’avoir esté quun amusoir de l’ambition de nos Princes, fd ! eurre de nostre ruine. Io., ib., VI, 28. En moins de rien il reduit le pais de Bresse, et la ville de Bourg sous Pobeissance du Roy, non toutesfois la Citadelle, que le Duc se prornettoit devoir estre un amusoir de deux ans au Roy. In, , Lettres, XVII, 4. Passe-temps. Mes livres a.ujourd’huy me servent d’amusoir, Je devise avecq’e.ux le matin elle soir. E. F QUIE Jeux poétiques, 1’7, 11.

Amusoire. Ce qui amuse, ce qui occupe d’une façon vaine. Je ne puis moins en faveur de cette chetive condition, où mon aage me pousse, que de luy fournir de jouets ot d’arnusoires, comme à l’enfance. MoNTArcriE, III, 5 (III, 316). Ce sont amusoires dequoy on paist un peuple malmené, pour dire qu’on ne l’a pas du tout mis en oubly. IEL5 Ill, 9 (IV. 44).

Amutinement. Mutinerie. Il eust mieux valu qu’il ks eust entretenus en cest’humeur et amutinement. liRANTÔNE, Gap. estr., Charks de l’A unoy (I, 231). En d’autres amutinernens aussi, il les sceut très bien chastier. ID., ib. 0, 2a4). Je parle ailleurs de plusieurs arnutine mens de ses gens. Ite, , ib., Dom Phillippe, roy d’Es, pan e II, 91). — Si on ne leur donne prestement de l’argent… ils feront une révolte et amutine ment entre eux. IDu Cap. franç., M. de la Pallice


(Il, Entre les pins signalez amutinemens que raye ouy raconter pa.rmy eux, ce fut. celuy qu’ilz firent en Sicile à Ferdinand de Gonzague, ID, , Rodomontades espaignolles (VII, 147).

Amutiner. Mutiner. Lucullus… ne faisoit CRS que fort peu de ses capitaines… ce qui fut cause de sa décadence, que’Clodius, meschant gar-. nirnant, aida fort à pourchasser, lui a_mutinant tous ses soldez, et les rendant tous mal contens contre lui. ID., Cap. franç., M. de Autreq (III, 38).

S’amutiner. Se mutiner. Les soldats s’am-tinoien.t et ne faisaient que crier tous les jours après l’argent. BRAN TôleF., Cap. estr., M. de Bour. bon (I, 260). Quelques quinze cens soldats es-paignolz peu para.dvant s’estoient amutinez pour leurs payes et s’estoient saisis de la ville de Lost. lieb, ib., Dom Sanche di Aoilla (11, 184).

Amutiné. Mutiné. Ayant tellement la.sché la bride ausdicts soldez, que, soti_bz prétexte d’estre amutinez par fauite de payement, ilz envahireni et saisirent par force les principales villes du pays, PH. DE MARN1X, Ecrits polit. et histor., p. 184. Ayant faute d’argent pour contenter et payer soldez, niesmes les lansquenetz amuLinez. BRANTÔME, Cap. estr., Dom Antoine de Lève (I, 163). L’empereur le fit son vice-roy en Sicille, qu’il gouverna fort sagement, et mesmes contre los soldat2 espagnols amutinez, qui la ravageoient et la mettaient à sac, sans sa grande prévoyance et vakur. ID ib., Ferdin.and de Gonzague, I, 248.

Amy. Amy de table. Par la croix Dieu, c’est mon amy de table I Sa dame suys, voére et n’arise aysnée. Moral à troys pereonnage$, dans le natte mystique, p. 228.

Amy par amours. Amoureux, amant. Elle… pensa en soy-mesmes d’avoir secrettement (s’il estait possible) un banneste et sage amy par amours. LE MAÇON, trad. de BoccAct, Déexue-ton., IV, 1. A laquelle frere Albert demanda si elle avoit point d’am par amours. ID., ib., 1V, 2.

Faire un amy. Prendre un aman Sy le mary se double bien Que sa femme face un a.my, N’est, il pas bien sot et demy De s’en courroucer telle ment Qu’il en perde l’entendement.. ? Sotties, II, 317. Elle fait un amy a.uqueI elle se tint pour quelque temps ; puis ne se contentant de hty seul, en fit un autre. DES PÉRIERS, NOW.F. Récr., 6.

Amie. Maîtresse. Peu de gens ont espousé des amies qui ne s’en soyent repentis. 1[ jusques en l’autre monde, quel mauvais mesnage fait Jupiter avec sa femme, qu’il avoit premierement pratiquee et jouye par amourettes ? lirloNnAluriE, III, 5 (III, aai).

Faire une amie. Prendre une maîtresse. n va disant. que j’ay faict une amie, Mais je n’en ay, encore poinct d’envie : Je ne scay pas a bieii pin-’dariser. JEAN LE Houx, Chansons du Vau de Yi I, 63. f Fig. Prince, rais amye immorteilei• Et à la bien a_yrner entens ; Lors pourras dire sans. cautelle : « Mes amours durent en tout temps. », MAROT, Chants divers, 12.

M’amie, s’amie, v. Ma, Sa.

Amyable, Amyablement, Amyableté, Amyelement, Amyeler, Amyrant, Arnytié, les mêmes mots écrits avec. È.

An. Que Pieu te rnette en nial-irer, i 1. Mal-an.

Anabaptisme. Doctrine des anabaptistes. Il abhorrissoit l’anabaptisme. J. TIGEore, Che. de St Cyprien, 20, dans Delboulle, Notes leiic1.Querebaptizés vous doriques ceux qui vont de nostre Eglise a la vostre ? ceseroit un anabaptisme. St FBANÇOIS DE SALES, Controverses, III, r„ 2.

Anabaptistique. Relatif à la secte des anabaptistes. — Cestuy-ci qui avoit tous] ours terni de la perfection anabaptistique. TEI. DE BÈZE, Vie de Calvin.

Anabatique (&…mliktrocik, qui tend à. monter). — Laquelle [fievre] toutesfois et quantes a des exacerbations qui vont en croissant et de vança.nt, s’appelle Epacmdslique et Anaoatique, c’est —à dire croissante et devançante. AmBn. PARÉ, XX, 1, 8. — Quelques-uns la divisent [la fièvre continue] en Homotone ou Acmastique, Epac-mastique ou Anabatique, et en Paraemastique. ID., XX, I, 9.

Anacampserote (iivifftxcielekipun, plante dont on se servait pour les philtres destinés à rappeler les amants infidèles). — Repaissons… et tastons de ces anacampserotes qui pendent là. dessus, RABE-LAIS, V, 30.

Anacardin. Fait avec l’anacarde. — Confection anacardine. JOUBERT, Pharm.., p..182 Compl.).

Anacare, Timbale !, sorte de tambour. — La [musique] Phrygienne.. avait… ses tambours, ses cymbales, ses cascavelles, ses anacares au son desquels les Menades sautoient et faisoient gam bades. Lr. LO Y E rt, Hist. d-es Spectres, VIII, 3.

Anacephaleose Cznix$pecatdpinç, ré ca.pi t.ul aIl faut en bref recapituler ces beaux mysteres par une belle anar_ephaleose. PH. DE AlARrifri Difier. de la Relig., Il, iv 1.

Anachite. — Diamant Anachite brillant et resplendissant comme foudre. HABELÀ/S1, Ve 42.

Anachorite. Anachorète. — Ainsi qu’on veoit de sainct Anthoine bermyte Lequel estoit si hon A nac h mi te. J. Eo uc ri ET, Episires morales dsiu Tra verseur, I, 2. — Comme les Cenohites Viva.ns ensemble, et. les Anachorites Qui vivent seulz par les boys et desers. ID.s ib.

Anadiplose (ilxvix8i..eternq, redoublement). — Anadipiose est un Nombre par lequel un mé.me son est repeté à la fin du precedent vers et au com mencement du suivant. Fou QUE MN Rhelorique fratIÇOiSe, 30 Vo.

Anagliphère. — Ambigueuse amertume, ag-grotée Anagliphère, acerbe, audacieuse. A ne. Poés. franç., XI I Iy 392.

Anagnoste. Lecteur. — Curieusement aiant par la voix et pronunciation du plus docte oL fidele Anagnoste de « ce royaulme ouy et entendu lecture distincte d’iceulx livres miens. RABELAIS, IV, à Odet de Chastilion. — Anagnoste. Lecteur. ID » Brielye » eclaration (111, 195). — Ledit Calvin treuva luy-rnesme Alcuinus, qui fut autresfois un docte et sçavant Anagnoste de Charlemagne. TA RO rj ROT DES.GCORB S Bigarrures, l, 9.

Anagogique. Relatif à l’anagogie ou recherche du sens mystique des livres saints. — 011 se passerait bien à un besoing de s’aller rompre la teste aPressesquestions tropologiquementanagogiques, velu qu’il suffit de croire comme nos anciens peres. TA.EinREA.u, 2 Dial. d5114 Democritic, p. 181. — Us abusent des passages de l’Escriture… quand ils s’attachent aux mots, sans considerer les circonstances, au lieu que leur ordinaire est de ne s’arres-ter aucunement à la lettre, mais rapporter tout à certains sens allégoriques, anagogiques, troPolo gigues. 11. ESTUNNE, Apol. peur Her., ch, 32 (II, 178), — Aucuns autres Lprescheurs]… divisoyent la matiere avoyent à traiter en certaines)artie ;  ; q. Et la plus ancienne façon estoit de dire


qu’une partie seroit allégorique, l’autre anago gigue, l’autre tropologique. In., ib., ch. 34 (II, 211).

Anagogiquement. D’une manière anagogique. — La quarte maniere ana.gogiquement, et ainsi llierusalem signifie Peglise triumphante. Art de Rhetorique, L. I, p. 12-18. — Ana_gogique-me.nt, Esaû represente le cors, qui est Paisné ; car avant que l’ame fust creée, le cors fut fait et en Adam et en nous. Jacob signifie l’esprit, qui est puisné. St FRANÇOU. DE SALES, Lettres, 229.

Anagrammatiser. Transformer par transposition des lettres_ — Terpandre est vivant et resus-cité par Ronsard, anagrarnmatisant riéTpc4 ti)Covacrip 8o :  ; par Se›. :. Tép-xxv&po4. L M. P, dans Odes de Ron sard, 159 b. (Vaganay, limer l’histoire du. français maderne). — Ce vilain ITerodes (anisa les predica-tours a.voient ana_grammatisé le nom. de Henry de Valois. L’E$T01LE, Méitz., 1, 199 (G., Compl.). — Ces défauts et inepties de Richeo.me, qui se fait de Teste à toutes heures, ont esté cause que trois ans aprés, Carolus Scriha.nius, lors Recteur de l’Université d’Anvers, qui, sous son nom anagramma-tisé, s’est a.ppellé Clarius Bonarcius, prit ceste querelle en main. E. PASQUIEit, Leitre$, XXI,. 2.

Former par transposition de lettres. — Ce vers suivant est un vers en tremesié et anagrammatisé : Alpipencabas toc habet ninas quot habet gras, c’est à dire : Pica tot habet peinas allias qua habei ni gras. TABOUROT DES ACCORDS, Bigarrures, 15 20.

Anagrammatisme. Anagramme, transposition de lettres. — En ce tens la Ilorissait Lycophron, non tant pour la poesie, que pour ce qu’il bison des anagrammatismes. Du BELLAY, nehrence, 11, S, — Arternidore… le Stoïque a laissé en son ivre des Songes un chapitre de l’anagrammatisime, on il montre que par l’inversion des lettres on peut exposer les songes. ID., ib.— De Panagramma-tisme ou rnieulx inversion du royal et immortel nom de Marguerite de Valoys. GUY Dr. LA GARDE, Histoire du Phoenix. — De l’anagrammatisme du nom de Valoys. ID., ib.. — A la tin desquelz cou pletz tousjours ce refrain est repeté, Io le Delien est né, contenant un anagra.mmatisme, c’est à dire une inversion des lettres du nom d’Estienne Jo delle, FO QUELN Rhetorique françoise, 29 r°. — Sur l’anagrammatisme de Gaspard de Coligny, admirai de France : Là gyst grand police. Anc. Poés. franç., V, O. — Ce que l’Anagrarnmatisme de son nom [Henry de Valois]. Roy es de nul haî, faisait encores paroistre. M. DE LA PORTE., Epithetes, 205 ro. — Anagramrnafismes ou noms retournez if aucuns grands seigneurs et dames. JEAN DE « LA TAILLE (titre). — Quelques gens d’esprit tournèrent son nom… en quatre sortes, à l’imitation des Grecs, qui appellent ceste façon de faire ana grametatisme, c’est à dire transposition de lettres_ REGNIER DE LA PLANCHE, Hist. d-e l’Est « de France, I, 70. — Des anagra_mmatismes ou ana grammes. TA.BOU FLOT DES ACCORDS Bigarrures, I, 9 (titre). — II faut bien noter que les Anagram-rnatismes donnent grande ouverture à l’intelli gence des songes. ln., ib. — Les Prophetes se sont quelquefois dextrement aidez de l’Anagramma lisme caché et voilé sous les mots. LE LoYEE., Hist. des Spectres, VIII, 6. — Perclieac estoit avec nous, et Platon aussi, lequel au soir fut laissé avec les Damoiselles faire des anagramatismes. BE ROALDE » BE VERVILLE, MOyen de parvenir, Glose, I, 187. — Gourdon, Gentilhomme EsetIssois, qui se pensoit excellent en rAnagrammatisme des noms, rnesme estimoit que dedans les anagrammes par luy faits se trouvoit dépeinte la bonne ou mauvaise fortune d’un homme. E. Pasquier, Lettres, XX, 3.

Anagramme. — 1571. Il [Ronsard] se joue sur l’anagramme [1560 et 150 anagrammatisme] du nom de Marie. BELLEAU e dans les Autours de Ronsard,. 342 (Vaganay, Pé, Pur l’Hist. Éh..t franç.

Analogie. — Henri Estienne s’excuse d’employer ce mot : — Non seulement ils tireront proufit de la lecture de chacune histoire en particulier… mais aussi apprendront par iceluy à confronter Les histoires anciennes avec Les modernes, et à. con-sillet…el… l’analogie (si les oreilles Françoises peuvent porter ce mot). Apol. pour Her., H. Estienne à un sien ami (I, 87).

Analogique. — Selon justice distributive, que le dict philosophe [Aristote] appelle droict analogique, c’est a dire proportionnal. Budé, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 43.

Analogique à. En conformité avec. — Les ob-jeU —..’nt tant analogiques à nostre cœur, semble à tout curieux que tout ait. esté falot ex-pres pour son sujet. BFROALTI flI VERV1LLE, Voyage des Princes jortufiez, p. 323.

Analogue. — 1503„ Selon d’aucuns le terme analogue est moyen entre l’univoque et l’équi voque, Le Guidon en franeoys, 156 h, édit. de 1534 (Vaganay, Pour l’Hie du irane. moderne).

Analphabete. Qui ignore l’alphabet, les choses élémentaires, — C’est tres mai fait de permettre l’exercice de ! a chirurgie… a ces ignorans anal-phabe tes, qui n’estudierent jamais en aucun livre. JOUBERT, Annot, s. la (-bit-. de Guy de Cime (Œ, C., ompl.).

Analphabetique. Complètement ignorant.. — Ce qui est autant comme une confrontation de facunde avec enfance et de science avec rusticité analphabetique. B 1_1 D g. „ instit. du Prince, édit, J. Foucher, ch. 25.

Ananas. — La plante qui produit le fruict nommé par les sauvages ananas est de figure semblable aux glaieuis. J. or LÉRYI Voy. au Bré sii, "II, 22 (Delboulle, Notes lexicologiques).

Anancitide. — Je lie SUIS point ignorant qu’il y avoit aussi en la Theurgie….. quelques herbes, comme l’Agiaophotis,., dont ! es Magiciens se seroient aydez, ce dit Pline, pour evocquer los Dieux, et puis l’herbe Anancitide et sa contraire la Synochite, qui retenoit et ernpeschctit de s’en aller les Dieux une fois evocquez. LE LOYER, Hist. des Spectres, VII, 5.

Ananda, v. Enda.

Anaphore. — Anaphorai c’est quant d’ung mot ou deux plusieurs vers sont commencez. Fabri, Art de Rhetorique, L. II, p. 128. — Anaphore, c’est à dire relation, est un Nombre, par lequel un méme son est ouy aus commencementz des distinctions de l’oraison, c’est à dire ou des virgules, ou des membres, ou des periodes et clausules. Fouquelin, Rhetorique françoise, 24 r°.

Anasser (s’), Se prendre dans une nasse. — Fig. Doubles lévres coralines, Vous par mon ardent aymer Peustes mon ame enfermer, Qui s’a-nassa dedans’VOUS A l’a_past d’un sucre doux. BAÏF, Amours d-e Metine., L. II (I, 58).

Anathématique. Relatif à l’anathème. — Ils la vous ont foudroiee [la reine d’Angleterre] à force esclats do tonnerres ana_thematiques. PLI. MARNix, Difier. k Relig., I, a, 9.

Anathématisation. Action de frapper d’ana-


thème, — Cagots tiennent leurs grands jours’force sessions, stations, perdonnances, confessions, fouettemens, arrathematisatitms. RABF, ; LAIS, VI 28. — Je jure Dieu le Créateur, touchant ceste Evangile, et sur peine d’anathématization et damnation éternelle, que j’ai entré en ceste saincte association catholique selon la forme du traieté qui m’y a esté leu présentement. Dans Aubigné, Hist. Univ., WH, 3.

Anathématiser. Employé au sujet de la religion païenne, ce mot signifie maudire par impré, cations. — Il men en avant que les presbtres par le commandement du peuple excommuniassent, " maudissent. el anathematisassent celuy qui ja-1 mais seroit quo Imi envoyast devers les, Perses pour traitter appointe ment avec eulx ; Am.y0T, Ar tki.e 10.

Anatomie, Action de couper en morceauxà Faire l’anatomie de. Couper en morceaux. — Hespailliers de la nauf Lanterner e a.rnene.rent le Pliysetere lié en terre de l’isie prochaine… poui en faire anatomie, et recuillir la guesRe des roi-gnons. HAPELAIS, IV, 85. — ilà c’esl AHzon cestei vieille diablesse. Que le diable face maintenant’une a.nathomie de sa cervelle. J E.tri DE LA TAILLE, les Corrivcius, III, 3. — Je suis resolu de baigner mes mains en leur sang… J’en veux faire une telle anatomye qu’un chirurgien n’en sçauroit faire une pareille. LARiVEY, les Jaloux, V, 2.

Dissection. — Par frequentes anatomies acquiers toy parfaicte congnoissa.nce de l’aultre Monde, qui est l’homme. RABELAIS II, 8.— Et notamment ay souvenance d’avoir yen faire ès es-choies de médecine l’anatomie d’une chambrière qui avoit esté pendue pour ce mesme forfaict. H. ESTIENNE Apol. pour lier., ch. 18 (I, 3941. — Et eusse bien voulu estre en lieu où ion oust fait l’anatomie de ce monstre si rare, pour voir ce qu’il avoit dans le corps. THEVET, COSMOgr.5 IX, 6. —Je pense qu’il soit aux escolles de Medecine, où l’on faict une a_natoinye. LARIVEY, les Escolliers, 111, 3, — Les Medecins de Mont-pellier demanderent un gentilhomme à la Justice, qui avoit esté condamné à avoir la teste trenchee pource que la Justice dudit lieu doit tous les ans à ceste faculté un homme vif et un mort, pour les anatomies. GuiLL, Bou-cn ET, 1413 Seree, III, 59. — [La Faculté de médecine] permet aux Barbiers d’acheter un corps ox-posé au gibet pour ra.natomiser, moyennant que l’anatomie fust faite par l’un des Docteurs en Me decine. E. PAsQuiEn, Recherches, IX, 3L — Plusieurs soldats m’ont dit que les chirurgiens de Par-rnée, pource que c’estoit un fort bel homme, en firent une anatomie, et qu’ils avoyent commencé à l’inciser avant qu’il fust expiré. AuB10 NÉ, Hie. VIII, 11.

(Fig.).— Tu fais de toy piteuse anatomie, Cherchant tes os, tes veinPs, et tes sens. FoncediamA, Ceuy. Foe., p.151. —i on eust fait quelque anatomie de son cœur, et sondé ou espluché là dedans tout ce qui y estoit… on n’y eus I. trouvé nulle haut-tresse secre tire. CALVIN, Serra. sur le liv. de Job, 115 (XXXIV, 684). — Bref, si quelqu’un faisoit anatomie De ma cervelle ou de mon triste cueur, Peut estre a_uroit et merveille et horreur D’un cueur qui a tant pensé d’erreurs vaines, D’un cœur qui a tant enduré de peines, Et d’un cerveau qui a tant discouru. JEAN LIE LA. TAILLÉ ! Combai de Fortune ei de Pauoreté. — Si par anatomie estoit son cueur ouvert, On s’escriroit d’un cueur qui auroit tarit souffert. Ii, e Courtisan rciiré. — Puis si tu veux peindre les passions Que m’ont causé tant de perfections, Ouvre mon chef, fais-on l’anatomie.. Am. mYN, Œu. poet., L. IV, —166 ro. — J’ay esté, suis, et seray partisan des Mavules, et . . . si on faict anathomie de moy, on les doit trouver peintes sur mon cœur. Aubigné, Lettres et Memoires d’Estat, 6.

Analyse, examen minutieux.Il n’y doit avoirni moelle, ni os, ni pensees, ni affections, que tout.cela ne soi’, sondé, que Dieu ne face un examen, etcomme une anatomie de toutes les parties de nosunes-. CA I, v pi, Serm. sur la premiere à Tifflothee, 312 I_JIII, 446). Il veut que sa Parole entre ennos a.mes, que nous en soyons touchez, qu’il y aitun examen fait, et comme une anatomie de tolitesnos pensees et affections. ID., ib., 47.(LIII, 560).Si nous voulons faire l’anatomie de ce crime qu’on appelle trahison, nous y trouverons du sa crilège. 11, Estienne, A pot.. pour lier., ch. 15 (I, 288). L’habilité n’a esté guère moindre en J’ana tomie de ce mot Sacerdos. Ini, ib., ch. 27 (II, 270).i Me voila peint au vif, voila l’anatomie De mon cœur vicieux. Du BARTAS, 2e Semaine, 3e Jour, la. Loy. Je volis laisse à part plusieurs autres particularitez, dont je ne veux icy taire une ana tomie, ains vous renvoye, si vostre loisir le porte, au Catechisme et Examen qui a esté par rnoy fait de leur doctrine. E. PASQUIER, LeilreS, XX, 1.Ayant fait une bonne anatomie de ce pauvre con damné, [ils eurentj l’asseurance d’une abjectepoltronnerie reduite en sa perfection. AuB[GNÉ, Lettres diverses, 23.

Anatomie sèche, ou Anatomie, sans épithète.SquIette. [En Égypte] ils ont accoustuméd’apporter ordinairement au milieu d’un festinl’anatomie seiche d’un corps d’homme mort.AMYOT, le Banquet des Sept Sages, 2. Tin corpsmort et seiché comme une mom mie s’appelleiftlitc4, sans humeur, et intùe%iel ; une anatomie seichee au Soleil ou à la fumee. ID, Proposde table, VIII, 10. Ces corps morts sont, 9 a. n saucune chair, ayans seulement les liaisons et join tures des oz, ainsi que vous voyez estre les Ana tomies seiches, qu’on voit ordinairement és bou tiques des Chirurgiens par les villes de France.THF’SET, COS17i0g.r., XXII, 2. La composition…1 universelle ou contexture des os du corps humain s’appele des Grecs Seeletos, qui signifie Anatomie ’ eiche. AMER. PARÉ, IV, 43. Ainsi faisoient les’Egyptiens, qui au milieu de leurs festins et parmy 11 leur meilleure chere, faisoient apporter l’Anatomie seiche d’un homme. MoNTAIGNE, I, 19 (1, 91). Aprés qu’ils [les Ethiopien.s] a.voient vuidé et descharné jusques aux os, comme une anatomieseiche, le corps de leurs amis defulits, ils les accous 1, &oient et lissoient de piastre. Amin. PARÉ, Die i cours de la Mumie, 2. Un feu devorant dans ses. ! veines escios, Luy consume le sang, penetre dans ses os, Saccage ceste humeur qui nourrit nostre vie, Et sa beauté transforme en seche anatomie.Du BARTA.s, 2e Semaine, 3e Jour, la Leiv. Mu lets qui ne sont que momie, Carcasses d’une ana tomie. BELLEAU, Petites Inventions, le Mulet (I, 11011. Je mire en adorant dans une ana thomyeLe portrait de Diane entre les os, afin Que voiantsa beauté ma fortune ennemie. L’environne par tout de ma cruelle fin. AUBIGNÉ, le Primiem.s, L. II., St. 1. Entre lesquelles [personnes] estoitun vieil homme, grand et sec comme une anato mie. La Nuteelle Fabrique, p. 41. Jaunatreset rouillez estoient ses deux gros yeux ; Les mainsSèches, sans chair, comme un anatomie. Anc.Eoés. franç. III, S15. Seroit-il donc dit… qu’aulieu d’une &due de belle chair je devinse une car casse, ou plus test une anotomie ? B RA N Tâhl E r desDames, part. II (LX, 542). Il ne luy demeura quela peau et les os, et sernbloit plustost une anato-


mie ou une image de la mort, qu’un hon.inie vivant et respirant encores, St FRANÇOIS DE SALES, Amour de Dieu.. VIL 10, Ne retire pas ton es prit, sans lequel je ne suis qu’une anatomie de lapuante charoigne d’un mort..AUBIGNÉ, Medilieur le Ps. 51 (H, 1S0). On vit… les hospitauxpleins des charongnes des morts de faim., les ruesbordées de languissans et pavées d’anatomies.ID, , Hie UniP., XIII, 7. Voicy a.prés entrerl’horrible anatomie De la mere assechee. ID., Tragiques, I (IV, 41). Les temples, hospitaux, pil lez et embrazez, Les colleges destruits par la main ennemie Des cytoiens esrn eus monstrent l’anatomie De nostre honneur ancien (comme l’on juge aux os La grandeur des geants aux sepul chres enclos. ID., ib. (IV, 59-6(”.

Anatomique. Anatomiste. L’usage duquel nul anatomique n’a encores parlé. Amnrt. Anainenie de la teste, 105 (G., Compl.) Le JardinMec-li.iina.1, qui… a esté dressé de nouveau à. Montpente, par M. Richier de Beleval, Medecin du itoiet professeur Anatomique et Botanique en l’Université de ladite ville. O. DE SERRES, Théâtreor Agric., VI, 15.

Anatomiser. Couper en morceaux. —Va, ladre, vert… à tous les millions de Diables, qui te puis sent anatomizer la cervelle. RABELms, [V5 66. J’anatomizeray son corps comme Med ee Fit celuyde son frere au sepulchre d>Egee, P. MATTuip.u, Clytemnestre, III, p. 40. — Vous anatomi.seriez volontiers un cheveu’en quatre parties, pour en tirer la quintessence. CHOMÈRES, 5e Ap+Disnee, p. 224.

Disséquer, faire l’autopsie de. Les os sont dernierement anathomisez car ils sont au par fond du corps. Le Guidon en françois, 40 h (Vaga [-Lay, Pour I Hit du franç. mod.). Un homme qui aura anatomisé les animaux. BELON, Na. desoys., I, 6 IG., Compl.). Anatorniser des serpents.ID., Singe, I, 31 Œ, Compl.). Pour refrais cl& la memoire de ceux qui ont anatomisé et de-coupé les corps. Amnii. PARE, L. 1, Préface. Ilmourut..+ en jouant à la pa.ulrne… Je l’anatomi say, et trouvay une grande quantité de sang es pandu dedans le thorax. IT1. V, 30. Monsei gne-ur de Nemours m’envoya querir pour anato rn iser son fils mort, aagé de huict mois. ID., XVIII, 95. Et si les gros esprits ne se perdront pointen ce cadavre qu’on veut anatomiser, commenous voyons qu’il se fait en nos communes anato mies. GUILL. BOUCHET, 1.4e Seree, III, 67.

(Fig.). Analyser, examiner ou décrire minutieusement. Comment par Xenomanes est ana tomisé et descript Qu.aresmeprenant. RABELAIS)IV, 30. rentens assez que c’est que mort et vo lupté, qu’on ne s’amuse pas à les anatomizer, MoNTAruN EI II, 10 (II, 116). Il sçait accorte ment tirer rame des loix. En affaire douteux, pru dent, il subtiliz.e, Et des plaideurs rusez les cœursan.atornize. Diu BARTAs, 28 Semaine, 4e jour, kMagnificence.

Anatomiste, 1503. Qiiand tu sçaura.s toutesles deux c’est assavoir la science et l’experience, tu seras parfaict anathomis te. Le Guidon en fran.pis, 32 a, édit. de 1534 (Vaganay, Pour l’Hist. dufranç. mod.. Des scavans anatomistes. CA NAPPE, Tabl. anatomiques, 95 ro, dans Delboulle, Notes lesicol.Anatomistes, c’est à dire ceux quiont mis ! eur estude à voir les parties intérieuresdes animaux. BELON) Nat. des oyseaux (Vagariay, r d’Hist. du fraie,’nad.).

Anavatique, v. Anabatique.

Ance 1 et 2, v. Anse I et 2.

Ance 3 (mot d'argot).— Ance. De l'eau, Var, hist. et lin., VIII, 18 :3.

Ancé, v. Ansé.

Ancelete, Diminutif du mot. lance/ie. — Vien don ; mon coeur, mon ancelète ; Vien mon soulas ; V1,.n enchaîner mon amourette De tes deux bras. Prinetemps d' neer, 228 vo (La Curne).

Ancelle. Servante (au propre et au figuré). — Lors auras souvenance de Pegasis Œnore ton humble «Ficelle. LEMAIRE D E BELGES, Jttutr.. 1, 26. — En ce Monde, dix millions de plainctes, De pleurs, de cris, de soupirs, de complaintes Ne sou f-firoient de bien regretter celle Royne Duchesse et de Dieu rraye ancelle. Anc. Pois. franç.>, XII, 112. — Adieu vous ditz, toutes filles pucelles ; Adieu vous ditz, et femmes et ancelles. Ib., I, 113, — Mais tousjours se faull garder comme ancelle, Jusques au jour que son seigneur l'appelle. FIE ROET,. Epitaphe de Louise de Savoie. — Trespuis-sant Dieu, concede à ton ancelle Et luy permetz que cestuy là. ou celle Qui me prendra mon miel furtivement De mon picquant soit altainct vivement. CoBROZET3 Fables d' EsoPE y 89.— Telles ne sont discipules ou ancelles du povre Jesu Christ. P. DE CELANGY, 'riait, de la femme chresiienne, 1, 9. — Lors tu... detestera.s le jour que tu feuz joincte à tel rnary, quant par tes vices tu le rendras hayneux et mal voulant, et demeureras comme ancelle et chamberiere. ID., ib., II, L — En caresme l'on nettoye la vaisselle, pots, verres chauderons : Ion prend aussi blanche nappe sur table, pa.reillenaent sert on de blanches sen.-il tes : et ceci est l'office des filles, chambrières et ancolies. H. ESTLNNE, Apol. pour Hm, ch. 37 (II, 285). — lcy rompt ses cheveux sur Ia tombe la Foy, Pleurant avec sa soeur Charité, qui souspire, Qui se bat la poitrine, et sa face deschire, N'ayant autre confort sur ta fosse, sinon Le plaisir jour et nuit de sanglotter ton nom, Et de dire aux passans que jadis tu fus celle Qu'elle choisit en Dieu, pour sa lires humble ancelle. RONSARD, Pièces retran chées, Epitaphes (VI, 245). — Rempare ton servant par ta force eternelle, Et preserve au besoin le fils de ton ancelle. DESPORTESi Ps, de David, 85. — 0y1 Seigneur, ton. serf qui t'apelle Car ton servant je suis, Estant le fils de ton ancelle, Autre ayrn,er je ne puis. In., ib.. 115.

Le mot s'emploie particulièrement pour dési gner la Sainte Vierge. — Respond Marie, Ecce de Dieu l'a_ncelle. GUILL. CRETIN, Rondeau double, p. 28.— Ung hereticque appelé Théodore, Ayant en soy diabolieque esperit, Dist ung vray dieu estre aultre Jesu.christ, Et que Marie, humble Vierge pucelle, Ne fut de Dieu mére pure et an-celle, Mais fut la mère à Jesus seullement. GRIN-GORE, Biazon dee fieretiques (I, 315). — Si prie à Dieu et sa tresdoulce Ancelle, Que dans cent ans en santé excellent Vous puisse veoir. MAROTÎ EP istres, 25.— Roze vernant, de Dieu mere et an celle. hi., Rondeaux, 73. — Je te supply, des femmes la precelle, De te m.onstrer vers moy si doulce ancelle Que mes pechez ton filz Jesus efface. MICIIEL D'AMBOISE, Ba-liadeSJ, 150 ro. — Pore eternel, dont la bonté est telle Qu'elle ne peult de nature mortelle Estre congnue, entendue ou coin-prinse, Mais toutesfois Amour veult que ne cele Les biens qu'as fait à ta petite ancolie... Graces te rendz, dont pour Mere m'as prise De Lon tres-cher et tresamé enfant. MARG. DE NAV..., kS Mar guerites, Comed de la ai#. de J. C. (I r, 9). des Esluz le desiré desir I Las I te plaist il en la terre gesir Comme un enia.nt, et pour mere choi-


sir Moy ton ancelle ? EAD,, ib, (II, 15). — Nous alons veoir ceste saincte pucelle, De Jesuehrist mérc, fille et ancelle. Moral à cinq personnages, dans le Théâtre mystique, p_ 185. -Je te salue, d très-humble pucelle, Qui du Seigneur te nommas humble ancelle. M'IMAN DE St GELAYSÎ Œuç. poil., 11, 291.

D'après H. Estienne, au temps oi I écrivait la Precellenee, 1e mot était encor usité : — Quant à An.celle, U n'est pas tant hors d'usage. P. 189.

Anchagrigné. Chagriné. — Va, va_ bezognér... Pour n'et., anchagrigné de kouraj è ta l'am' -Lez anfans, Onke la vi kèter par lês voézins, ki te M. l'ont. BAÏF, lé$ leezognes Eziode (V, 339).

Anche 1. Tuyau. —L'un tout autour du pivot fait rouer La viz qui geint, l'autre Je marc asserre En un monceau, et d'am pressez le serre, L'un met à l'anche un panier attaché, L'autre reçoit le pe• pin esca.ché. RONSARD, Gavelez, 3 (.11, Gosier. — Prez mes amis honnestement J'a.yme mieux boire et mouiller l'anche, Que manger mon pain en ma manche, N'ayant jamais c...ontente ment. JEAN LE HOUX, Chansons de.i. Vau de V ire,. 1,84.

Embouchure du hautbos, de la musette (ad propre et au figuré). — Ma voix est enrouée, Je ne sçaurois chanter, et quand je le voudrois (Je jure par ton bouc) encor je ne pourrois : Car on m'a desrobé à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu miavois donnée. RoNsAtili, Eglo gues. 4 (Ili, 429). — Marsyas qui inven ta la hanche pour emboucher le haubois. AMYOT, Cwn ment il faut reirener la cholere, 6. — Je n'ay soin de bourdon, d'anche, ny de pipeau, De loure oi.4 de flageol, et ma douce musette, Comme chargé inutile à mon col est muette. P. D r. BnAcH, Poemes et AI L. III, Discourspastoral. — Or, depuis luy, d'aucun cette musette ennee, Aumoins que j'eusse veu, n'avoit esté souflee, Quand, jeune bergerot, une audace je pris De racoutrer son anche en mes ans moins apris. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Idillies, II, 66 (II, 620). — Tu ne dois pas laisser, ô Poëte, en arriere Croupir seule es forces la Muse Porestiere Mais tu la dois du croc &pendre, et racoutrer Son enche el son bourclon. ! ID., Ari poet., III (il 89).


Anche 2, v. Hanche 1.

Ancher, Enter. — Si... d'olivier une branclif Par le bout incisee en un tronc sec on anche, Racine elle y prend. Trad. de VIRGILE (1583), 4-8 b, dans Vaganay, Deux Initie mots.

Anchinoee (άγχίνοια, intelligence). — Vous estiez demeuré sur les panses excogitees par l'an-chinoee, sagacité et olerce de messieuts les tailleurs. — Tout beau, monsieur Celtophile vous vous mettez hien aux champs soudainement, es-corchant tout en un coup et Grec et Latin. H. Es TIE N NE, Dial, du Lang. franç. ital,, .1,267 .

Ancholie, Anchre, v. Ancolie, Ancre.

Ancien. Vieux, âgé. — Helas, mon cher enfant Paris, que Vay je fait pourquoy veux tu abandonner ta povre ancienne more idesolee ? LEMAIRE DE BELQES, flustr I, 38, — Ainsi se partit lan-, cie.n Roy [Pria.mi du consistoire. ID., ib., II, 22. — Lequel... sera gouverné et instruict par les anciens princes et gens sçavans du royau.lme. RAFIELAis, I, 50. — Dieu y amena ce bon Religieux, qui 11 enseigna le chemin de Nostre-Darne de Serranc. et l'asseura que là seroit rnieulx logé que en autre lieu et y trouveroit une antienne vefve,, nommée Oisille. MA a G. DE NA V., fareptant, Pro Prologue. Ce Cordelier, homme antien, estoit Confesseur d’une tort lion neste Dame. BAD., ib., 56. — L’ancien pere, adverty d’un cas si malheureux, cuyda perdre le sens, des regre : tz et filiales lamentations qu’il fist. Comptes du Monde adveneureuz, 18, Il bailla aux sergens Archidamia_ la pre miere à executer, laquelle estoit fort anciene, et avoit vescu jusques à son extreme vieillesse en plus grand honneur et plus de dignité que nulle autre Dame de la ville. Amycer, Agis, 20. Bien que la reverenee et l’honneur qu’il devoit. A son pere ancien a.rrester le devoit. BAÏF, Passeiems, L. Il (IV, 289). En ceste captivité’, ne parloit à, personne, fors seulement à une sage et ancienne Darne qui l’avoit en sa garde. ALCRIPE5 Nouvelle Fabrique, p. 146. Elles viennent vers nous. — Ceste ancienne femme Qui marche la premiere est quelque grande Dame. R. Garnier, ieeS Juifves, 583.

(Prononc.). Ancien comptant pour trois syl labes, Et par devant sa demeure ancienne Se pourmena sans repos ny arrest. MA_ROT, Lie. II de la Metaenorph. Et qui jadis, en faisant consom mer Pharaon Roy dedans la Rouge mer, En liberté remit soubz voz monarches Tous voz pareils, an-eie ris patriarches. ID-, les Tristes Vers de Beroalde. — le se diastole, comme en anden, terrien.. SE-BILLET, Art Poet., 1, 8. Les anciens amoureux Là, parmy leurs amoureuses, Vont menant danses heureuses En ces manoirs bien-heureux. BAI ?, Amours de.Meline, L. II ii, 81). Il n’est his toire ancienne Dont. elle ne se souvienne. ID., Amour de Francine, L. III (I, 226). Et se chan gea la fille belle De Pandion en arondelle, Comme dit le peuple a.ncien..13E.LLEATJ, Odes d’Anacreon (1, 20). Tout ce que l’art de Lysippe donna… &m’oit orner ceste ville ancienne. D Ir BELLA-YI Antiq. de Rome, 29. Qu’eussions-nous leurs es cripts, pour voir de nostre temps Ce —qui aux anciens servoit de paBsetemps. ID., Regrets, 147.. Et la demeure ancienne Des delices d’Adria.n.’ BELLEAU, la Bergerie, lre Journ. (1, 199). eine jadis rendit des hommes porcs, Puis les remit en leurs anciens cors. BAI ?, Eglogue 5 (III, 30), Et ne faut pas rejeter la parole Des anciens comme vaine et frivole. I.1) les Amours, au duc d’Anjou. Terre fertile, anciennes retraites Des Corybans, Dactyles et Curé tes. Ro brsék lie, Franc iade, L. II IIII, 52). lEson vit rajeunir son escorce an cienne : Nul charme ne sçauroit renouveller la. mienne. Ie., Sonnets pour Helene, II, 32. Las ! je suis le poison et la peste des miens, Je pers de 1111’mes ayeux les sceptres anciens. R. &mire LEK, Mare Antoine, 1803. Dy —moy comme sa race autres Fois ancienne Dedans Rome accoucha d’une Pa tricienne, D’où nasquit dix Galons et quatre vingts Preteurs. Regnier, Sat, 10.

Ancienneté. L’ancienneté. Les anciens, ran i, tiqnité. Celuy est trop grand admirateur de l’ancienneté, qui veut defraucler les jeunes de leur gloire meritée. Du BELLAY Dettence, II, 2. En 1._ toute l’ancienneté il est malaisé de choisir une IP douzaine d’hommes qui ayent dressé leur vie à un certain et asseuré train. Mo NTAIerire, II, 1 (11, 2). L’ancienneté pensa… faire quelque chose pour la grandeur divine, de l’apparier à l’homme. ID., 11, 12 (II, 263). De toutes les opinions que l’an eiennieté a eues de l’homme en gros, celles que j’embrasse plus volontiers.., ce sont celles qui nous mesprisent, avilissent et aneantissent le plus. II, 17 (III., 23). L’ancienneté iugea qu’à’ esplucher par le menu touts les autres grands capi taines, il se trouve en chascnn quelque speciale qualité, qui le rend illustre. Ie., II, 36 (III, 195.


— Je deffle toute l’ancienneté de nous raire part piece mieux relevée et de phis belle estoffe que cette-cy. E. P.iLsQuiER, Recherches, V11, 10. D’où vient… qu’ils ne se voulurent conformer en tout aux belles decisions de ces grands Juriscon sultes, tant honorez par l’ancienneté ? ID., Lettres, XIX, 15. —Je vous feray done une ouverture que vous, qui couchez tousjours de l’ancienneté… ne pouvez refuser : c’est que… nous prenions pour loyx inviolables les constitutions de l’Esglise esta bues et observees en elle jusques à la fin du qua triesrne siecle. Auele.rd, Sa Vie à ses enfants (I, 80).

D’ancienneté. Anciennement. D’ancienneté les pays n’estoyent distinctz par lieues, miliaires, stades, ny parasanges. RAB ELAISe 11. 23. Je scay bien que le second est plus accoustunié au jourd’huy et que d’ancienneté il a esté en usage. CALvirq, Instit., IV, p. 265.

(Prononc.). Cinq syllabes : Qu’il n’endure pour rien qu’on vielle l’expresse Police d’un pays, ny les prernieres Ioix Qui soustie.nnen t l’Estat, ny d’un Peuple les droits, Ny l’a.ncienneté de nostre loy Salive. JEAN DE LA TAILLE, le Prince Necessaire, ch. i.

Anciler. Être servante de. Je ne puis moins satisfaire au devoir De l’amitié, qui tes vertus an cule, Qu’en louangeant ma Riante civile, Ce qu’en elle est de beau te faire voir. Ph. Bugnyon, Erotasmes de Phidie et Gelasine, Sonn. 57.

Ancolie. Plante considérée, par un jeu de mots, comme symbole de la mélancolie. Le sou cil et l’ancholie croistront plus que de coustume avecques abondance de poires d’angoisse. RABE-LAIS, Pantagr. Prognoet., 4. L’espoir certain et parfaicte asseurance De ton retour plain de res jouyssance, Que nous donnas à. ton partir d’icy, Nous a tenu jusques ore en soulcy Assez fascheux et tresgriefve ancolye.. In.> Epistre à J. Rolgehel (III, 299).

Ancon, v. Angon.

Ancoys, v. Ainçois.

Ancre. Ancre de dernier respit. Dernier recours, dernière ressource, Denys le Tyran estant, pour ses extorsions extraordinaires, dechassé de tous ses Estats, pour anchre de dernier respit, se mit à endoctriner les enfans. E. PA.SQUIER, Pour parler du Prince (I, 1020), —Il emprunta ceste ancienneté du Jurisconsulte Julian> duquel tou tesfois nous apprenons une leçon à ce contraire : quand il nous enseigne qu’il fanon prernierement juger selon les uz et coustumes des lieux, et si elles manquoient, avoir recours aux pins prochaines, et en leur deffa_ut, au Droict commun de Rome, comme anchre de dernier respit. ID., Recherches, IX, 40. V. l’alinéa suivant.

Ancre sacre, Ancre sacree. Au sens propre, l’an cre maîtresse, à laquelle on a recours quand les _li_utres sont insuffisantes. (Fig.) Dernier recours, dernière ressource. En laquelle il souloit comme en l’ancre sacre constituer son dernier refuge contre tous ne_tufraiges d’adversité. Klan Ais, III, En apres je voudrois encores poser entre ces deux troupes, et cinq cens pas plus derriere… trois mille chevaux… Et cec serait l’anchre sa cree (comme on dit) qui à l’extremité s’esbranle-roit. LA NOUE, Disc. pal. et mit., XXII, p. 510. En fin la deffenderesse se voyant. comme convain cue et condamnée par sa propre conscience, re court comme à son ancre sacrée à ceste derniere deffence. Du VPL : Re Arreste pronone. en robe roigge, 5. Nous louons Dieu… de ce que vous avez convoqué et assemblé, similis le nom des Estes, le conseil de vostre royaume, seul et salutaire moyen auquel vos Majeurs ont tousjours recouru, comme à l’ancre sacré, pour remettre toutes choses à. leur première intégrité et perfection. Dans Aubigné, Hist. Uni’, VIII, 6.

Jeter l’ancre sacree, l’ancre dernier. Recourir à la derniére ressource. — Quand les ambassadeurs furent de retour à Rome, le Sellai ayant ouy leur rapport jetta l’ancre sa_cree, ainsi que Ion dit en commun prOverbe, comme estant la chose publique en extreme peril de tourmente. Amyorr, Coriolan, 32. — Doneques jettans l’ancre dernier, anon Sacrifier et prier Apollon. JEAN DE LA TA.iLLEpk Mort de Paris Alexandre.

A l’ancre. Dans l’inaction et dans l’impuissance. — Toute la contree estoit à l’ancre. RÂBnLiiils, 2, — Combien de Resans bons laboureurs ont esté appellés de leur charrue pour prendre l’administration de Republiques fortes et puissantes, toutesfois sans eux ruinees, mal ordonnees, et (ce que l’on dia) à l’anchre ? Du FAIL, Propos Eus-tiques, au Lecteur.

Ancre, masc. — Deux ancres sont bons au navire. BAÏF, Mimes. L. If (V, 624. — Cf. ci-dessus deux autres exemples.

Ancrement ( ?), Pourquoy plaisir in cre mentum cedo Et aluvée ancrement reeedo. Anc. Poés. franç., XIII, erLO’.

Ancrer (intrans.). S’ancrer (lig.). — Les Romains a.ya.ns desfaiet Antiochus, commencerent à ancrer de plus en plus sur la Grece. AMYOT, lopénzen, 17. — [Pyrrhus] trouva moyen d’ancrer dedans les affaires Ide Maeedoine par un tel moyen. Pyrrhus, 6.

Ancrier 1. De l’ancre. — Cordage et Corde. He-tors, liant, marinier… ancrier. M. DE Epithetes, 93 vo.

Ancrier 2. — Seiche. Noire, marine, a.neriere [jetant un liquide noir comme de l’encre), molle, rivagere. M. DE LA PoRTE, pithetes, 373 ri=1*

Ancyle. Ankylose. — Le bras ne se peut plier ny estendre… et tel vice est nommé ancyle ou an-cy1Q.gis. Aia. PARÉ, X.I ï I, 19.

Anda, v. Enda.

Andabate. Gladiateur à cheval qui combattait ! es yeux bandés. — Encore que tu combatisses en manie.re des andabates. E. DOLET, Epist, /am, Ciu., 125 vo (Delboulle, Notes krieologiques). — Les andabates en champ de bataille. TAJLLEP/ED Antiq. de Pontoise, 73 (Delboulle, ib,).

Andain. Ce que le faucheur coupe à chaque enjambée et à chaque coup de faux. — Tous, tous ils ont passé par le fil de l’espee Comme l’herbe des champs Au plus chaud de juillet par andains decouppee Sous les glaives fauchans, CiiASSIC NET, Pis., 19.

Andar vie (ital. : larda/. via). S’en aller. — Eu-trapel qui mouroit de faim tout oultré print congé., de la cornpaignie, et andar vie à la prochaine maison qu’il pensoit trouver pour appaiser l’ire de son ventre affamé comme un loup. Du FAlL, Ba liverneries Eutrapel, p. 35.

Andinomie, Andiperistase, v. Antinomie, Antiperiglase.

Andistrofer. Transposer. — Monsieur le Cardinal, les Bohemiens s’en recommandent à vos bonnes garces (j’ay la langue fourchante andis trorante), je dis puces. Beroald de Verville Moyen de parvenir, Livre de raison (I, 110).


Andosse, v. Endosse.

Andouille. Plat comme andouille. — Voulez vous en Fra.nçois braver un homme, vous dites que vous le ferez bien camus, au que luy rendrez le nez aussi plat comme andouille. E. PAsguiErt, Recherches, VIII. 26.

Faire comme andouille. Tout à fait rempli. La gloire de leurs miracles, dont nos legendes sojif farcies comme andouilles. PH. DE MARNIX, Der, de la Relig., 1, 1, 8.

Brouet d’andouille. Chose sans valeur. — Se re-. levant quintessensiellement en apparence rnagnP ont ifl1é avec les medicaments l’œuvre ; parfaict de benoiste extraction, si que les mar… ehans ayant passé par leurs mains, et gausM de ce : brouet d’andouille, ont forcené d’amour a.pres : ceste invention. BErtOALDE DE VERVILLE5 Moyen d-e parvenir, Noie, 1. 161.

Laisser aller en brouet d’andouille. Abandonner comme sans valeur. — En ce Dialogue je ny estime crue ma Zophire, ? aissant aller tous les autres personnages en brouet d’andouille. Les Fanjare$1 des Roule Bontemps, p, 50.

Rompre les andouilles avec les genoux. Faire une-entreprise qui ne peut réu.ssir, employer de mauvais moyens. — U ne faut pas cuider du beau premier coup vouloir changer ceste nature, et rompre les andouilles avec les genoux, pour la raison que c’est une chose de trop.grand.’pein.e. Du FAIL, Ba liverneries d’Eutrapel, p. 7, — Comment Panta-gruel rompit les Andouilles aux genoulx. Ri LAJ5 IV, 41 (ULM. — Autres rompoient les An douilles au genoil. V, 21. — flans le premier exemple de Rabelais, il s’ait du combat contre les Andouilles, mais c’est evidemment l’expression proverbiale qui a suggéré les mots employés). — Cf. Anguille.

Despouilleur d’andouilles. — Si je n’avois peur d’estre cause que plusieurs blasphemerolent, je, vous eanterois une mfinité d’interpretations que les Cordeliers m’ont apprise. Or bien que nous fa-dons ici mine de rire, si le disons-nous à la honte de ces de, spouilleurs d’andouilles pour les nettoyer, et qui nous voudraient reprendre encore k que toute leur vie soit collette d’actions impu dentes. BEROALDE DE VErnTILLEI Moyen de par1 venir, Arrest (I, 13-t74). là

Andouillicque. Des andouilles. — Si Dieu n’y eue. pourveu, la generation Andouillicque eust par ces soul : Fdars culinaires toute esté exterrninee. RABELAIS, IV, 41. — Mardigras.,. premier fondateur et original de toute la race Andouillicque. ID., IV, 42.

De la nature, de la forme des andouilles. — Le serpens qui tenta Eve estoit andouillicqu.e. RA. BELA1S., IV, 38. — Le reste en bas estoit andouille serpentine, ou bien serpent andouillicque. ID., ib. — Aucuns [des dial]esi, à la mode que les voyez peints, ont Le nez andouilliqu.e. Supplement Catholicon, ch. 8, dans Trico teL édit, de la Sat. Mein., 11, 31. La moustarde l’a.voit prins par le nez, et luy a.voit fait decroistre son petit bout an douliq. Var hist. et lie, IV, 251.

Andre (mot d’argot). Femme, — Andre, c’est une femme. G-UiLL. BOUCHET, Ise Gerce, II 1, 130. — Une an dre qui va sur le trot° uer, c’est une femme qui va babiller. ID., ib., III, 131.

Andrie. [A Sparte] En leurs assemblees pour manger, di ttes Andries. Ls ROT, trad. des Politiques d’Aristote, 11, 7.

Androgame. Époux d’un homme. — Disons, eomme l’on dit à Neron l’androgame : Que ton Pere jamais n’eust conneu d’autre femme Aubigné, Tragiques, II (IV, 95).

Androgin, adj. Qui unit Phomme et la femme. — Nous repaissa_ns en cette sorte Du doux plaisir que nous apporte Le nœud de l’Androgin lien. Liuy DE Touns, Mignardises amouretiSeS, 4 (11, 35).

Subst. Chercher s-an androgine. Par allusion au mythe platonicien, chercher à rejoindre la partie à laquelle on avait été uni autrefois chercher une aventure d’amour. — J’ay cogneu piusieurs belles darnes de ce naturel, lesquelles les premières ont plustost recherché « leur androgine que les hommes, et sur divers sujets ; les unes pour les voir beaux, braves, vaillants et agréables ; les autres pour en escroquer quelque somme de dinari. BR AriTi5/1t1 E, des Dames, part. 1 (IX, 79).

(Féminin. — Le premier feu de mon moindre plaizir Faict halleter mon alteré dezir : Puis de ntoz cœurs la celeste Androgyne Plus sainctement vous oblige ma foy. Du BELLA Y, P Honneste Amour, 4. — Ma maistresse esmeue à pitié Du travail de mon amitié, Me choisissant pour sa moitié, Joingne à ma vie heureuse L’Androgine amou reuse, Po Itir TUS DE TYARD 5 Erreurs Amoureuses, L. III, Chcznçon.(p. 113).

Androginer. Unir [un homme Cl une femme]. — Je ne puis toutesfois rej celer ta constance, Qui, nous androginant d’une ferme alliance, Me fait chasser l’amour, la promesse et la foy Du Ty ran mon espoux, et me donner à toy » P. MAT THIEU, ClytenMeere, IL p. 27.

Androgynie. — L’Androgynie en deux moi tiez cassée. LE CARON, Poesies, le Demon d’A mour (34 v°).

Andromane. (άνδρομανήζ) — La fille à qui il eschappoit de se marier, et qui sentoit les esguil ions et poinctures de la chair (telles filles estais appelees par les Grecs… Andromanes, c’est à dire, enrageans d’avoir le masle). GuILL. Bo ucHET, 5e Seree, 1, 210.

Androphage (&vro. ;, qui mange de La chair humaine). — Au dela tout est desert pour)a grande part, et outre habitent hommes andro phages. SALIAT, trad. d’HùnopoTE, IV, 18.

Aneantir (intrans.), Se réduire à néant, devenir incapable. — Vaut il pas mieulx estrci laborieux Et à telz faictz honnestes curieux, Qu’a neantir à paresseux repoz, Rendant l’esprit tepide et indispoz’..,’FERRY JULYOT, 15 21, à Antoine Ludin.

Périr. — Toute l’arbre s’en portera mal et arteantira. COTE RE A U> trad. de COLUMELLE, V, 9.

S’aneantir. Se réduire à néant, devenir incapable, — Les gens de guerre s’aneantissent quand on les tient en repos, GRUU ET, Di. le, I, 39 (G., Compl,). — H n’y a rien de pire que le sejour aux soldats, parce qu’ils deviennent nonch.alans et yvrongnes, jouent leur argent, se corrompent ci’’t s’a.n.ea.ntissent. BRANTÔMEi Maniem. de la. g ueere (G., Compl.).

(Prononc,), — Lequel peut estre dompté par raison, et petit à petit anyanty. CALVIN, InStiti„ 43.

Aneau 1, v. Agneau.

Aneau 2, Aneler, Anelet, v. Anneau, Anneler, Annelet.

Anemathisé. Anathématisé. — De ses doulx yeulx ne suis plus advisé, Mais on me fuit comme Anemathisé. IVIicHEL D’AmBoisE, Deseri pi. de Fort., 86 ro.


Anemoné, mas. Anémone. — C’est PAnemoné double qui la produit telle [a fleur], et aussi plus abondante en fueillage que le simple., duquel la fleur composee de moins de fueilles que du double est communément de couleur violet° ou bleue. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VI, 12.

Anemophylace (enrÉp.0%-_, vent., observateur). — J’aym crocheté tout ce que jamais periserent tous les Astrophiles, Ilyper nephelistes, Anemophyla.ces. RAB LAIS Paintagr. Proenost., au Liseur.

Anenda, v. Enda.

Anerudute. Sorte de reptile. — Aspicz, Am phisbene.s, Anerudutes. RA.BELAIS, IV, 64.

Anestiolalie ( ;..ecr.LIDi errant, vagabond, bavardage), —Lisez icy le procés faict et parfaict à vos Astromanthes, et, si me croyez, ne nous ve nez plus matagraboliser vos cabaliques et ourano-graphiques Anestiolali es. CIIOLIÊRES, Sct Ap. Dis nee, p 354.

Anevrismatisé. Où il y a un anévrisme. —De peur que le sang… ne s’escoule et passe au travers de la tunique de l’artere anevrismatisee ou dilatee. Aeuen. PÀ.ni, V, 30.

Anevrisme (fém.). — Si les Anevrisines sont grandes, ne reçoivent curation. ANER. PARÉ, V, 2.0, — Telles anevris.mes deviennent grosses. ID. ; Lb.

Anfractueux. — 1503. Les oreilles sont carti lagineuses et e…nfractuetises. Le Guidon en fran çois, 50 a, édi t. de 153k (Vaganay, Pour l’Hist. du franç. moderne). — Et fault au jourdhuy„ qui veult monter en ce comble… qu’il passe par la voye anfractueuse et Labyrinthe des Sophistes. BUDÉ, inslit. du Prince édit. „T. Foucher, ch. 25.

Anfractuosité. — 1503. La pia mater._ est pannicule.,. lequel_ pénètre dedans le cerveau par toutes les anfractuositez et cavernositez du cer veau. Le Guidon en irançoye, 45 c, édit_ de 1534 (Vagana.y, Pour Plie : st. du franç. moderne), — 1503. Les pertuys et les enfratuositez et substance de l’oreille. Ib., 263 d, — 1555. L’on trouve beau coup de révolutions et anfractuositez. BELON, N (L iure des ogs-eaux, 16 (Va.ganay, ib.).

Anfurir. Devenir fou. — Ressan tant par apres an moymème (Ce qi encor me fet de douleur anfu rir) Le Dieu fis de Sipris si apremant furie. LUI. LEMONT, la Tricarite„ p. 53.

Angarie. Charge pesante, oppression, vexa tion. — Pour la rançon desquels… feut tant tiré de deniers du Royaume… qu’il demeura presques du tout desnue d’or et d’argent, et leut besoing mettre grands angaries sur le peuple. Szyssm„ Hia. de Louys X ! 1, p. 67. — [Les Venitiens] mec. toient à leur volonté ordinairement sur toutes gens d’Eglise., sans congé de Pape, ne de Prelat, decimes, tailles et. autres angaries. In., ib., Via. • les Venitiens, p, 21. — Osiris..toute la terre conquesta : non tant à force d’armes que par sou laigement des angaries. RABELAIS, III, I, — Ces sation de guerres, pilleries, anguaries, briguan.de ries. ID., IV, 51. — H [Hercule »… mettoit les peuples hors de tyrannie, hors d’erreur, des dangers et engaries. ID., V, 15.

Angarier. Accabler de charges, de vexations. — La maniere d’entretenir et retenir pays nouvel lement conquestez n’est.., les peuples pillant, for çant, angariant, ruinant, mai vexant. RAB ELAIS, 111, 1. Feray le chois D’estre desgradé ras, ain çois Qu’estre jamais engarié Jusques là, que sois marié. id., V, 46. — Ceux qui sont endebtez endurent et supportent que ton les angarie et que lon les gehenne, comme des esclaves que Ion fait fouiller aux mines. Amyot, Qu’il ne faut point emprunter à usure, 8.

Ange. Voir les anges. Être au comble du bonheur. — Je souhaite, moy bon beveur, Tousjours trois fois l’année vendanges, Et boire si bien du meilleur Tant que je cuide voir les anges. Anc. Poés. franç., III, 140.

Ange de grève. Crocheteur, portefaix. — Il y eut quelque crocheteur, en portant ses faiz par ville, qui le heurta… assez lourdement, et puis il luy dit gare ; il estoit temps ou jamais ; auquel maistre Jourdain va dire : « Viença, pourquoy fais-tu cela, ange de grève ? ». Des Périers, Nouv. Récr., 68. — Quoy voyant, et que personne ne le congnoissoit, aussi que la faim commença luy allonger les dents, fut lun des Anges de Greve, et bon petit porteur de Hotte, Crieur de Cotterets, et gentil Cureur de Retraicts. Du Fail, Propos Rustiques, 8. — Ange de greve, apporte barbet, arracheur de dents. Des Autels, Mitistoire Barragouyne, ch. 5. — Monsieur du Pied-Fourché… envoya ambassadeur à messieurs de la Marée et de la Draperie ; monsieur du Port Saint-Paul à monsieur du Port Saint-Nicolas, anges de Grève à la Tournelle. Var. hist. et litt., III, 179.

Ange de mer. Sorte de poisson. — Gracieux seigneurs. Empereurs. Anges de mer. Rabelais, IV, 60.

Bouque d’ange, Eau d’ange, v. Bouque, Eau.

Quand il est question de l’antiquité païenne, le mot ange s’emploie pour désigner un génie, un démon. — De dire qu’il y ait des esprits ou des anges… Il n’est pas vray-semblable. Amyot, Marcus Brutus, 37. — Ton Daemon, disoit il, c’est à dire le bon ange et l’esprit qui t’a en garde, craint et redoubte le sien. id., Antoine, 33. — Chacun de nous au jour de sa naissance A d’un bon ange aussi tost l’assistance, Pour le guider tout le long de sa vie. id., De la Tranquillité de l’ame et repos de l’esprit, 15. — Le Daemon ou bon Ange qui est dedans nous prie et supplie les Dieux. id., De mandes des choses Romaines, 10. — Il luy demanda à la fin qui il estoit : le fantasme luy respondit, Je suis ton mauvais ange et esprit, Brutus. id., César, 69. — En tel estat fut surpris Brutus par son mauvais ange, le soir avant la battaille de Philipes. Brantôme, Cap. estr., le Mareschal d’Estrozze (II, 240).

Au féminin : Ange, Angele, Angesse. — Pose la Devarfil auprès cette belle ange. Il n’est fille dans Tours plus digne de louange Pour la facondité de son langage doux. Guy de Tours, le Paradis d’Amour, II, 21. — Ces mesmes poëtes… faisant de la nature angelique ainsi que de l’humaine, disent au feminin Angele. M. de la Porte, Epithetes, 23-24. — Et avez vous oui jamais parler d’angesses, de cherubines ou seraphines ? Yver, p. 555 (G., Compl.).

Angelet. Diminutif du mot ange. — Par dehors se gettoient quatre angeletz bien empressez. Lemaire de Belges, Pompe funeralle de Phelipes de Castille (IV, 247). — Pour eulx mourut cest oysel deifique, Car du hault boys plein de sainctz Angeletz Vola ça bas par charité pudique, Où il trouva corbeaux trèsordz et laydz. Marot, Ballades, 13. — Ces mesmes poëtes… ont composé deux diminutifs Angelet et Angelette. M. de la Porte, Epithetes, 24 ro.

(En parlant de l’Amour). — Le caut archer Amour, l’angelet Cupidon. Buttet, l’Amalthee, 51. — Quand nous ne pouvons plus endurer la sajecte Que l’aveugle angelet contre nostre ame jecte. P. Matthieu, Vasthi, V, p. 101.

Angelette. — On oit aux cieux des voix clairettes, Des trompettes et des clairons D’Anges, d’Archanges, d’Angelettes, Qui vont chantants aux environs. Vauquelin de la Fresnaye, Idillies, II, 65. — Pourquoy, Malherbe, dolent Pere, Regrettes tu ta fille chere, Puisque la belle Infantelette Est ore aux cieux une Angelette ? id., Epitaphe de damoiselle J. de Malherbe. — Non comme fille, ains comme une Angelette, Qui va du monde au hautain Firmament. id., Sonnets sur la mort Madeleine de Bailleul, 15.

(Fig.) — J’iray tousjours et resvant et songeant En ceste prée où je vy l’angelette, Qui d’esperance et de crainte m’allaitte. Ronsard, Amours de Cassandre (I, 68). — Voicy le bois, que ma sainte Angelette Sur le printemps resjouit de son chant. id., ib. (I, 80). — Bien qu’un Appelle, ou un autre Eufranor, Zeuze, Parrhase, ou un Timante encor Peussent revivre et voyr mon Angelette, Si ne pourroit leur blandissant pinceau Representer au vif, dans un tableau, De son beau corps la moindre veinelette. Tahureau, Sonnet 12. — Comme tout seul je plaignoy mes douleurs Dans un jardin, voicy mon Angelette Qui près de moy secrettement seulette Se vint baisser pour y cueillir des fleurs. id., Sonnet 17. — Et suis marri de mon lasche gouvert. Quand retenir telle proye au besoing Plus ferme et fort je ne sceuz ou n’euz soing Contre l’assault d’une seule Angelette. Vasquin Philieul, trad. de Petrarque, L. I, S. 76. — Une angelete ay veu un jour matin, Qui des hautz cieux en terre descendit. id., ib., L. I, Pose 3. — Ma maistresse est toute angelette, Ma toute rose nouvellette. Ronsard, Amours de Marie, Chanson (I, 145). J’ay quelque-fois tenté d’œillader les merveilles De ma fiere Angelette et sa rare beauté. Grevin, Olimpe, p. 60. — Ne vous enfuyez plus, ô ma douce Angelette. id., ib., p. 68. — Lesquelles ils appellent deesses, angelettes, divines. M. de la Porte, Epithetes, 21 ro. — Le Peintre qui desirera Peindre une celeste Nymphete, Amour luymesme, une Angelette Que tout le monde admirera. Vauquelin de la Fresnaye, Idillies, II, 21. — Tant ell’ est angelette, humeine et desirable. L. Papon, Discours à Mlle Panfile (I, 20). — Voicy le coudre où ma saincte Angelette Se vint asseoir pour y prendre le fraiz. Guy de Tours, Souspirs Amoureux, L. I (I, 5). — Le voicy ce joly pré… Où ma folastre Angelette, Où ma belle Nymphelette Reçoit tant de passetemps. id., ib., L. III (I, 77). — Ha ! que tu te moquerois… De moy, petite Angellette. id., Mignardises Amoureuses (II, 45).

Angelic. Instrument de musique analogue au luth. — Je guide tout, tabourins et bedons… Harpe, Angelic, Luz, Manicordions. B. Aneau, Lyon marchant.

Angelical. Angélique. — Semblablement, Nonnettes De renom nettes, Seurs collectes, jeunettes, Blanches, brunettes, de verbe angelical, Priez pour l’ame du Roy bazilical. Anc. Poés. franç., XIII, 401.

Angelin. Angélique, d’ange. — Ces deux nobles vertus cardinales… desployerent leurs aesles angelines. Lemaire de Belges, la Couronne Margaritique (IV, 42). — Pour la perfection de leur speciosité approchant de forme angeline, mieux ressembloient Demydeesses que feminines creatures. id., ib. (IV, 92). — Si vont leans courans, jouant et voletant, Hauts esprits angelins, en effect, tant et tant. Que nul vivant n’en scait le nombre innumerable. id., Concorde des deux langages, 2e part. (III, 131). — Non le libre respir de ce qui vit et loge Au parterre Angelin de si divine gorge. L. Papon, Discours à Mlle Panfile, I, 40. — L’autre de ses douceurs d’angeline soufrance Ne scait rien qu’endurer. id., la Constance, p. 7. — Tretz angelins. id., Hymne à Marguerite, p. 9.

(Subst.). Ange. — Ce Dieu… Luy offre pittoyable un sceptre de sa croix… Soymesme pour espoux, et l’espoir de sa gloire Entre ses Angelins pour plus riche douaire. L. Papon, la Constance, p. 28.

Angelique. A l’angelique. A la façon des anges. — Ne l’ayant trouvé, ains des Anges, elle ne se peut contenter, bien qu’ils fussent tres beaux et habillés à l’angelique. St François de Sales, Sermons recueillis, 20 (IX, 11).

Angelique. Sorte de figue. — Angeliques, qui sont blanches, longues et grosses, Pourquines, noires et petites. O. de Serres, Théâtre d’Agric., VI, 26.

Angeliser. Rendre semblable aux anges. — Ce n’est poinct de miracle, dist Oisille, car où le cueur s’adonne il n’est rien impossible au corps. — Non aux corps, dit Hircan, qui sont desjà angélisez. Marg. de Nav., Heptam., 63. — Sainte et sacree ivresse… qui ne nous hebete ni abestit pas, ains nous angelise et, par maniere de dire, divinise. St François de Sales, Amour de Dieu, VI, 6.

Angelot. Diminutif du mot ange. — J’estoys faict comme ung angelot Que l’on voit painct en une Eglise. R. de Collerye, Monologue du Resolu, p. 64. — Un sien jeune paige… tant honneste en son maintien que trop mieulx resembloit quelque petit angelot qu’un homme. Rabelais, I, 15. — Le changement de mœurs qu’on a observé… en plusieurs, avec le changement d’aage, a donné occasion de faire cest autre proverbe, De jeune angelot vieux diable. H. Estienne, Precellence, p. 204.

Monnaie d’or anglaise, très répandue en France surtout au temps de Charles VI et de Charles VII. — Si acquerrez loz, Rides, Angelot, L’or, la chair et l’os Des Angloys couez. Cretin, Invective sur la Journee des Esperons (p. 172), — Ces vieux doubles ducatz, nobles à la rose, angelotz… retourneront en usance. Rabelais, Pantagr. Prognost., 6. — Je suis d’advis que… vous luy escriviez quelque mot de lettre et dedans icelles mettez quelque Escu sol, ou quelque aultre piece de vieil or comme Royau Angelot ou Salut, etc., en consideration de la peyne et diligence qu’il y prend. id., Lettres (III, 359). — Panurge luy donna… une grande espée bastarde bien dorée à fourreau de velours, et cinquante beaulx angelotz. id., Pantagruel, III, 25. — Panurge… feist jecter en leurs naufz… deux mille beaux angelotz pour les ames des trespassez. id., IV, 18. — Je recognoy bien cestuy-ci, Et ce double ducat aussi, Un noble, un angelot encor. Grevin, la Tresoriere, II, 2. — Ils ne cognoissoient point ny Escus ny Ducats, Nobles ny Angelots, ny ces Portugaloises Qui sement dans les cœurs des hommes tant de noises. Ronsard, Elegies, 4 (IV, 47). — Pendant que le conte d’Argail regardoit jouer après soupper, y eut un certain galant… qui comme par maniere d’esbat destacha vint-cinq ou trente qu’angelots que nobles à la rose, lesquels estans ployez, servoyent de boutons d’or aux deschiquetures du robbon dudict conte. H. Estienne, Apol. pour Her. 15 (I, 229). — Le ducat courant de Venize, Rome, Naples, Palerme et Messine, qui est une monnoye imaginative, estoit anciennement la vraye monnoye d’or pesant un Angelot. J. Bodin, Republique, VI, 3. — Tenez, je vous donne ce besant (c’estoit environ une piece d’or valant un angelot). Fauchet, Langue et Poés. franç., II, 86. — En la livre d’or de ce temps-là, il y avoit soixante et douze pieces de mesme metal, c’est à dire autant d’Angelots. id., Antiquitez, V, 9. — L’Anglois, pour avoir noz vins, noz pastels, et nostre sel, nous porte ses beaux nobles à la rose et à la nau, et ses angelots. Var. hist. et litt., VII, 153. — Un… caporal de la couronnelle… comparut le matin à la messe, habillé tout de satin vert, et ses bandes de chausses toutes ratachées de doubles ducat, d’angelotz et nobles, jusques à ses souliers. Brantôme, Couronnels françois (VI, 106). — Adonc le Notaire luy mit un doublon d’Espagne et deux angletots d’Angleterre, et trois vieux escus François. Beroalde de Verville, Moyen de parvenir, Enseignement (I, 101). — Il faut premierement recognoistre de luy l’envoi de cent mille Angelots prestez par la roine d’Angleterre. Aubigné, Hist. Univ., V, 10.

Sorte de petit fromage. — Qu’esse ? — A mes beaulx angelos. Sotties, III, 135. — Les angelots fins, et les fromages de toutes sortes. Navigaiion du Compagnon à la bouteille, D. — Il me semble jà que je sens Force bonnes tripes de Sens… Et que dans mon ventre je cogne Vin blanc muscat et vin vermeil… Avec force angelots de Brie. Jean Godard, les Desguisez, V, 5. — La Brie entre autres, pour ses bons fourmages appellez Angelots, et les-Baux en Provence… sont beaucoup prisez. O. de Serres, Theatre d’Agric., I, 22.

Angenart. Jeu. Rabelais, I, 22.

Angence, v. Engeance.

Angers. Venir d’Angers (expression proverbiale). — Enda voire Monsieur, vous nous en voulez conter, vous venez de Blays : Vous voulez rire : vous faites bonne mine : je croy que vous venez d’Angers, vous en avez bien veu ceus qui en venoyent : vous en saviez de deux, vous nous en avez baillé d’une : je croy que vous estes fils de boucher, vous tâtez bien la chair : combien me voulez vous acheter que vous me tâtez ainsi ? Tahureau, 1er Dial. du Democritic, p. 23.

Angevine. Très petite pièce d’argent. — S’il estoit possible de forger monnoye plus petite que le penné, et qu’on voulust diviser le marc d’argent aussi menu comme en Lorraine, qui en font huit mille pieces, qu’on appelle Angevines, dont les deux cens ne valent que un Real. J. Bodin, Republique, VI, 3.

Angiologie. (ἀγγειολογία). — Paul Æginete et Albucasis commandent de faire une incision qu’ils appellent Periscythismos, ou Angiologie des Grecs. Ambr. Paré, Apologie (III, 684).

Anglesche, v. Anglois.

Anglet. Angle, coin. — Paris tout esperdu et hors l’haleine attrapé en un anglet, sans avoir plus loy de fuyr ne de se sauver… sadvisa de se jetter aux genoux de son seigneur et frere. {Lemaire de Belges, Illustr., I, 43. — L’esguillon et stimulement de juste raison… m’a semond et enhorté… à reintegrer et en son entier remettre le livre qui, par long temps… tant a esté de tous gens d’esprit estimé, que bien l’a daigné chascun veoir et tenir au plus haut anglet de sa librairie. Marot, Préface du Roman de la Rose. — Puis mettoit le poulce de la main gauche sur l’anglet de l’œil gauche. Rabelais, II, 19. — Le premier cabinet, qui sera devers le vent du Nord, au coin et anglet du jardin… je le bastiray de briques cuites. PALISSY, Discours admirables, p. 59.

Angle d’un édifice (fig.). — Pierre qui feut jettee et reprouvée, Et comme rien des Juifz approuvée, Qui feut en fin, pour chef de l’edifice Mise en l’anglet. Marg. de Nav., les Marguerites, Oraison de l’âme fidèle (I, 123). — Sainct Paul dit que Jesus Christ est le fondement, et que c’est la maistresse pierre de l’anglet. CALvin, Serm. sur l’Epitre aux Ephesiens, 15 (LI, 430). — Nostre Seigneur Jesus est tellement maistresse pierre, qu’il est pour soustenir tout en l’anglet : et nous sçavons que c’est le plus grand Fardeau de tout l’edifice. Id., ib. (LI, 431).

Coin, dans le sens d’espace restreint., recoin. —.11 Lequel nom ichrestienj no-us voyons de nostre temps estre pressé et reculé en un petit anglet. de la terre. LE MAIRE DE BELGES) Schismes et Con ciles, 2e part. (III, 284). — A present je rnetz sus Un testament eternel de là sus, Qui s’estendra jus qu’aux derniers angletz Des regions et peuples tous seuletz. MARG.DE NAV., les lilearguerifes, le Triefrrnphe de 1’À gneau (III, 27), — Ih ne laissent anglet vuide de simulacre en tous leurs temples. CALVINt _filait., au Roy, p. xxiv. — Il est facile à un chascun de gasouiller en un anglet d’eschole queîle dignité ont les œuvres pour justifier l’homme. ID., ib., VI, p. 364. — C’estoit ce qu’il. fanion icy cercher, quelle fiance nous pourrons apporter, pour nous deffondr en cest horrible ju gement et non pas ce qu’on peut babiller, ou mentir, ei quelque angle d’une Sorbonn.e. ID., ib., VI, p. 387. — Tous les angletz du monde sont pleins des images de la vierge Marie qu’on dit qu’il [saint Luc l a faiet. I, Traicté des Reliques (VI, 435 — En toute la Chrestienté a grant peine y a •il un seul anglet qui ne soit affligé en son endroict. Leures (XI, 488). — Quelque temps apres que la Chrestienté fut espandue partout, il n’y eut quasi anglet de la terre qui ne fut horrib1emen1 affligé. IJLl ib. (XIII, 68). — il est contera, d’estre reculé et mis au plus bas rang du commun peuple, moyennant qu’il puisse avoir queique petit anglet au Temple. ID. De servir Dieu libre mens.V111, 457). — Ils lies sacrificateurs] es Loyent. semez ça et 1, afin qu’il n’y eust nul an gin de la terre où Dieu n’eust ses messagers et procureurs pour retenir le peuple en bride. ID…., Serm. sur k Genese, 30 de Melchiseder. (XXIII, 6’1). — estoit caché en quelque anglet, à son privé, il serffit mieux pour vivre paisiblement que d’estre là en cest estat où il est. ID., Serin4 sur le de Daniel, 6 (XLI, 378). — Ils ne laissent nul anglet au ciel, lequel ils ne sondent avec leurs dis putes. ID.,’pistil, (1560), III, xxv, 11. — On a commencé petit à petit de chanter des Messes in finies par tous les anglets des temples. ID., il ? „ IV, xFIH 8. — Que si pour fureter tous les anglets du monde Tu ne trouves quartier dont la beauté res ponde Aux beautez de ce lieu, Du BARTA5p 2e Se Pnaine, ler Jour, Eden.

Angleterre. — Tacitus parlant du Roy d’An gIeterre Cogidunus, nous fait sentir par un merveilleux tract cette infinie puissance, MoNTAIGN El II, 24 (II, 95). — Quand il [César] fit l’entre prise de trajetter en Angleterre, il fut le premier à sonder le gué. ID-e If i 34 MI, 169).

Anglicquement. — Par _bien soy bassiner an.. glicquement. RABELA_ISi II, 11. — M. Sainéan tra duit par angéliquemeni : « Dérivé isolé d’angle, forme archaïque pour ange. »

Anglois. Saoul comme un Angtois.— Si d’aven-


ture il mourait ainsi sou comme na A rigloys. R)1. BELATS, 1, 15. — M. Sainéan Lanerue de Rabe lais, I, 429) montre que cette expression était pro verbiale « Dicton français cité par Êrasme, Adages, fo 313 Syracusana mensa… apud Gallo royerb ium, tarn satur est quant A nglio. m

Anglois. Créancier. — Marchantz taquins, usu riers, incredulles, Pour recongnoistre ou nier mes cedulles Me —foirent hyer adjourner et citer, Et au jourd’huy je faietz solliciter Tous mes Angloys, pour les restes parfaire Et le payement entier leur satisfaire. CRETIN, Epistre à François Pr, p, 188. — Un. bien petit de près me venez prendre Pour vous payer ; et si debvez entendre Que je n’euz onc Angloys de vostre taille. MArio.r, Rondecuti., 3, A un créancier. — Si faut-il que j’assemble Guil laumo et son Anglais Matthieu, Pour les accorder en ce lieu. JODELLEt Eugène, V, 3. — Luy décédé, les créanciers, et rnoy entre autres..+ nous reti rons pardevers monsieur le cardinal son neveu… Je ne parle point de l’honneste et gratieux ac cueil, de Ja joyeuse’réception que l’on nous rai soit « II me semble., disoit monsieur le cardinal, quand il nous veoit, que les poux me mordent. » Une autre fois, nous estions des Anglois, L’autre fois ses salueurs et donneurs de bon jour. RE GNIER DE LA. PLANCREe le Liere des Marchons (II-282), — Quand le peuple pour un creancier ap pelle un homme Anglois, qui est celuy auquel il ne tombe soudain en l’entendement que l’Anglois pre tendait avoir faict plusieurs convenances d’ar gent avec nous, qui ne luy avoient esté acquit tées ? E, PAsQuiER, Recherehes, V111, — De ce que nous appelions nos creanciers Anglois. ID., ib., VIII, 27 (titre). — Dans ce chapitre, E. Pas quier, après avoir cité Cretin et Marot, ajoute : « Vous voyez par ces vers que l’un et l’autre ap pelle ses creanciers Anglois. Et à vray dire ce mesme mot en cette signification tombe en là bouche ordinaire du peuple. » Il donne une expli cation historique. (Féminin). Angtesehe. — Sans faire assa.ult, vingt jours faisans séjour. Muraille et tour, à tour et à retour. Tout à l’entour ont Indu et faict bresche, Mais d’assaillir n’est pas viande angles elle. /Inc..Poés. franç., XII, 242. — Et est certes la venté recognue mesmemerst par les histoires AngIesches. E. PASQUTER, Recherches, I, 11. — A laquelle entreprise se joignirent de mesrne cœur plusieurs Compagnies Anglesches. In., ib., II, 17. — Jean, Duc de Bourgongne.. attira par sourdes practiques la nation Anglesche en France, pour rendre sa cause plus forte. ID., Lettres, X, 6. — Aprés que la femme Anglesche sous l’habit d’homme eust esté si impudente d’imposer aux yeux de toute la Chrestienté. ID., Recherches, III, — Nos Universitez… ont esté depuis estahlies ; en nos Eglises Archiepiscopales ou Episcopkdes hormis celle de Caen, qui ne fut institution Fran çoise, ains Anglesche1 hi, ib., IX, 5. — Trois jeunes Damoiselles Anglesches sœurs Phono rerent de plusieurs distiques Latins. l, Lettme, XXII, 5.

Angoisse. Étroitesse, serrement. — Apres vous voyez Sesto, qui… gist sur le plus estroict de toute l’angoisse du passage. Trevet, Cosmogr., XVIII, 15.

Eau d’angoisse. Poire d’angoisse, v. Eau, Poire.

Angoisse, masc. — Qu’est ce que vous allés d’un angoisse tranchant, Entre mille souspirs vos larmes remaschant Aux recluses langueurs du cerne de vos levres… ? L. Papon, Pastorelle, II, 2.

Angoisser (trans.). Mettre dans l’angoisse, serrer le cœur. — La veue des angoisses d’autruy m’angoisse materiellement. Montaigne, I, 20 (I, 105). — Ce qui angoisse mon ame… c’est que je suis environnee de froids et fols amis. Aubigné, Medit. sur le Ps. 73 (II, 165).

(Intrans.). Être dans l’angoisse. — Adieu, Belle Anne, adieu, je ne veux plus te voir. Pour toy je ne veux plus angoisser de misere. Guy de Tours, Souspirs Amoureux, L. III (I, 95).

S’angoisser. Se mettre dans l’angoisse. — Ils n’ont en cela rien de plus grand et meilleur que les bestes, quant à ne se angoisser et troubler point de ce que lon raconte des enfers et des Dieux. Amyot, Que l’on ne sçauroit vivre joyeusement selon Epicurus, 8.

Angoissé. Qui est dans l’angoisse. — Il adjouste que son esprit est angoissé, et qu’il est semblable à un baril plein de moust. Calvin, Serm. sur le livr. de Job, 121 (XXXV, 34). — Nous ne voyons pas que nul ait esté plus effrayé ny angoissé de plus grande destresse que luy, quand quelque signe de l’ire de Dieu se monstroit. id., Instit. (1560), I, iii, 2. — [Jésus Christ] estant ainsi angoissé n’a point eu d’esgard à soy, afin de procurer nostre bien. id., ib., II, xvi, 5. — Combien qu’il soit angoissé outre mesure, si ne laisse-il pas d’appeller son Dieu, celuy duquel il se plaind d’estre abandonné. id., ib., II, xvi, 12.

Qui exprime l’angoisse. — Ils recourent à Dieu d’une voix angoissee. Desportes, Ps. de. David, 106.

Angoisseusement. — [Cléopâtre.] angoisseusement palle. Jodelle, Cleopatre I (I, 99).

Angoisseux. Étroit, resserré. — Tous ces destroicts si angoisseux de la mer, desquels l’entree est toujours dangereuse. Thevet, Cosmogr., VIII, 6. — De tant plus le bruit en est grand et l’effort furieux comme plus le lieu est estroit et angoisseux où ces tourmentes s’engendrent. id., ib., XXII, 14.

Qui harcèle, qui presse. — C’est que ma mère est chez nous poursuivie Contre son gré de muguetz angoisseux Et importuns. Peletier du Mans, 2e Liv. de l’Odyssee (p. 32).

Qui donne de l’angoisse. — L’un fait mourir Phyllis par attente angoisseuse, L’autre navre Procris en la vallee umbreuse. Jodelle, Tombeaux, Sur le Trespas de Jeanne de Loynes (II, 284). — L’accident est bien plus grief et plus angoisseux quand il advient tout au rebours de l’esperance. Amyot, de la Vertu morale, 10. — La mort est douce à ceux Qui souffrent comme moy quelque mal angoisseux. R. Garnier, Porcie, 502. — Ses deux Souleilz me font heureux en la prison Où loge la douceur et la peine engoisseuse, Aubigné, Primtems, 64. — Je me sens si pressé d’angoisseuse douleur Qu’il faut qu’en soupirant mille plaints je Commence. Desportes, Diverses Amours, Complainte. — Jusques aux portes d’une mort tres-angoisseuse. Montaigne, I, 20 (I, 113). — Je tiendray à partie de grâce, si me faictes promptement mourir plustost que de me laisser languir plus long temps en ces angoisseuses miseres. Sat. Men., Har. de M. d’Aubray, 282-83.

Où l’on éprouve de l’angoisse. — Puis à la fin la mort en tourment et en dueil Dans un lict angoisseux luv viendra fermer l’œil. Ronsard, Hymne de la Justice (IV 208).

Qui éprouve de l’angoisse. — D’esprit triste et confus, de misere accablé, En horreur à moy-mesme, angoisseux et troublé, Je me jette à tes pies ; soys moy doux et propice. Desportes, Œuv. chrest., Sonnets spirituels, 11.

Qui exprime l’angoisse. — En mon piteux adieu mes larmes angoisseuses, Voire des Tyriens les pleurs ensemble unis. Voire les pleurs des miens avec les autres mis… Ne pourroient pas des dieux combattre les lois sainctes. Jodelle, Didon, III (I, 197). — Il avoit l’ame attainte D’une angoisseuse et miserable plainte. Ronsard, Poemes, Hylas (V, 130). — Je verse de mes yeux une angoisseuse pluye. Desportes, Amours d’Hippolyte, 20.

Angoissir. Mettre dans l’angoisse. — Ce bien que lon estime tant Mortelle vie angoissist et moleste. Michel d’Amboise, trad. de Fregoso, le Pleur de Heraclite, ch. v, 67 vº.

Angon. Sorte de crochet. — Lucianus philosophe dit que princes sans vertu ressamblent grans images bien et richement doreez, pour leur beauté et artifice notable regardeez, mais dedens sont vuides, creuses et tenebreuses, de croches et de angons diversement soustenues et lieez. M. Lefranc, Estrif de fort, 189 rº (G., Compl.). — (Fig.). La terre, souspendue aux angons de cest univers, tient en balance les elemens qui la tiennent en suspens. Du Pinet, trad. de Pline, II, 5 (G., Compl.).

Sorte d’arme munie de deux crochets. — Aven dagues, espées, couteaux, piques, demy piques, javelines, halebardes, vouges, angons et plusieurs autres sortes de bastons. Nicolas de Troyes, Grand Parangon, 11. — Un de la troupe… leve sa francisque ou Ancon (ainsi s’appelloit un baston des François fait en forme de hache, que je descriray ci apres plus au long). Fauchet, Antiquitez, II, 16. — Ceste faon d’arme s’appelloit Ancon et Francisque… et tenoit beaucoup de la hache d’armes, sinon qu’elle avoit la hante plus longue. id., ib., III, 8. — Les pietons avoient la Francisque ou l’Ancon, une façon de hache longuette, qu’ils lançoient au joindre de leurs ennemis. id., Origine des Chevaliers, L. II.

Angonnage. Que le cancre te puisse venir aux moustaches, et troys razes de anguonnages, pour te faire un hault de chausses. Rabelais, IV, 21. — Trois rases d’angonnages. Tuscan. Trois demies aulnes de bosses chancreuses. id., L. IV, Briefve Declaration (III, 200).

Angoubert (Poire d’). — La poire… d’Amiral, de Messire Jan, d’Angoubert, de Lombardie. O. de Serres, Théâtre d’Agric., VI, 26.

Angouier, v. Engouler.

Angoulmoisine. — Une herbe… à laquelle j’ay donné le nom d’Angoulmoisine, comme estant le premier de toute la France qui en a porté la graine. Thevet, Cosmogr., V, 10.

Angoumoise. — Que si vous prenez, de la Nicotine, ou herbe à la Royne (qu’aucuns maintenant appellent Petum) et on n’y trouve ceste vertu, soyez asseuré que ces deux plantes n’ont rien de commun ny en fortune, ny en propriété, avec le vray Petum des Ameriquains, non plus que l’Augoumoise [sic], qu’on vante estre le vray Petum. Guill. Bouchet, 25e Seree (IV, 114).

Angourie. Sorte de melon d’eau. — Coulis lequel on tire des graines de pavot, de melons, de courges, d’anguries. Du Pinet, trad. de Dioscoride, VI, 1 (G.. Compl.). — Les Noirs usent du fruit de Palme, qu’ils nomment. Cocas, gros comme une Angurie, telle qu’on en mange en Turquie. Thevet, Cosmogr., II, 16. — Soubz ceste seconde escorce est couverte certaine mouche blanche… laquelle ils mangent en lieu de pain avec la chair et le poisson… et a le goust des Angouries, que j’ay mangé en Turquie. id., ib., XII, 21. — Quant aux melons, concombres ou angouries, ils les mangent comme ils viennent de terre, sans leur oser la peau. Voyage du S. DE VILLAMONT1 p. 310 (G., CompL).

Anguier. (mot d’argot.). Pendre.. — di sent… il a esté angué, c’est à diri : i pendu, à six pieds de la dure. Guai.. BoucRE.T, 15e Seree (III, 129). Angué, c’est à dire pendu : si aucun de leurs compagnons a esté angué, ils diront, il a esté marié : et un tel a dansé à ses nopces, c’est à dire qu’il y a esté fouetté. ID., ib. (111, 120).

Anguiliere, v. Anguilliere.

Anguillade. Coup de fouet (littér, coup donné avec une peau d’anguille). — Vous me [’aides un mauvais tour, pour lequel icy ou ailleurs serez tresgriefvement puniz.. Les petites anguillades la saule de ners bovins ne seront espargnées sur voz espa.ules. RABELAIS„ Pamagr. Prognosi, , Au Liseur benevole_ — Le patissier luy bailla l’anguil-rade si bien que sa peau n’eust rien vallu àfaire cornemuses. RABELAIS, II, 30. — Je le renvo3re-rois bien d’où il est. venu à g, rans coups d’anguil-lade. ID. V, 16 (édit. de 1562). — Ou le pirate, ayant tout depouill é, Pais t les nauchers à belles an guilla.des, FR. PEnntrif, Pourtraiet, as ro (G., Compl.). — As-tu point eu de regret aprés la perte de tous tes biens, d’estre expose aux bastonnades et anguilla.des de ces galeres ? E. PASQUiER, Pour parler de la Lmy (I, 1052). — Quel heur ce m’eust esté, si, sortant de l’Eglise, Il m’eust conduit chez luy, et m’ostant la chemise, Ce beau valet à qui ce beau maistre parla M’eust donné l’anguillade, et puis rnleust laissé là. REGNIER, Sat, 8.

Anguille. Anguille de bois. — Serpens, id est, Anguilles de boys. Rabelais, IV, 60.

Rompre l’anguille au genouil. User de violence mal à propos, employer de mauvais moyens. — Chascun dit : « Je feray merveille, • Je rompray au genoil » Mais je vois bien baisser l’o reille Le plus souvent au plus habille. A ne. Poés. franç., X, 157-58. — Nous devons supporter es ignorans et infirmes, et ne les grever outre mesure : et encores qu’ils faillent, si est-ce que petit à petit on les doit reduire, plus tost que de rompre l’anguille au genouil (comme on dit). Calvin, Serm. sur 1’Epitre cue.z Galates, 10 L, 392). — Les meilleurs supposts du Pape, voyans bien pie les abus ont esté si lourds et enormes qu’il est impossible de les maintenir, diront, Et bien, si ne faut-il pas toutesfois certher une reformation telle qu’on rompe l’anguille au genouil il se faut contenter de quelque bon moyen. ID.., lb, ! 33 (Li, 689). — Ils dirent qu’il faut caler la voile, qu’il faut hurler avec les loups, qu’il faut eviter les scandales, et qu’on ne peut pas rompre l’anguille au genouil. Serin. sur rEpisire aux Ephesiens, 48 (L1, 851). — Bridons nos esprits en patience, et ne soyons pas comme dia.ucuns qui voudroyent rompre ]’anguille au genouil, comme on dit., et sont picquez quand lis voyent qiuLe du premier coup on ne s’avance pas pour retrancher le mal. Ir., Serre4t. sur k prenztere à Tienolhee, 45 (LI11, 543). — Aussi faut-il y procéder avec grande révérence de Dieu et discrétion… pour attirer ceux qui sont en erreur plus tost à repentance qu’à la peine. Ceux donc qui non-seulement n’ont donné ce conseil, ains au contraire ne l’ont voulu recevoir des plus sages el. expérimentez de ce royaume… ceux, dy-je, qui ont pensé rompre l’anguille au genouil, et qui ont empiré la playe jusqu’à la rendre incurable, sont-ils pas les vrais au.theurs de tout ce qui en est. advenu et qui en adviendra ? REGNIER DE LA PLANCHE, Hist. de rEsiat de France, I, 328. —


On ne doit prendre les matieres si ric à rie. Laisscz poursuivre le Sr Alphonse sans le battre des ar-rests et. conciles : vous rompriez autrement du premier coup Pauguille an gen0ii. CHOMÈRES„ 8e Ap. Disnee, p. 289.

Serrer l’anguille. Presser étroitement qqn. — C’est icy qu’on serre l’anguille, Et. c’est icy que lion vous pille. Car les cent francs n’abondent rien. Et, de la façon qu’on vous voile, Il faut donner tout vostre bien Pour payer un escu du roue. Var. hist_ et litt, II, 201.

Escorcher l’anguille par la queue, prendre : l’anguille par la queue. Faire le contraire de ce qu’il faudrait pour réussir. — Autres escorchoient les Anguilles par la queue. RABELAIS, V, 21. — Si nostre vieille s’esvertue, L’anguille est prinse par la queue. Les Fanfares des Roule Bontemps, p. 124.

Anguille sur roche. Anguille sous roche. — il y eut quelque autre anguille sur roche qui me causa ceste prison. E. PASQUIER„ Recherches, VI 515.

Anguille. Sorte de bateau long. —Une anguille de 40 pieds de long. Texte de 151_0 (G.). — Une enguille de quarante piedz a environ de quilhe avec un bon tiffia.c. Texte de 1515 (G.). — Certains petitz vaissea.(ulx, comme anguilles, gaulons. Texte de 1568 (G.).

Anguillette, Petite anguille. — Apres lue-qu&z sortirent neuf dromadaires chargés de jaTn. bons et langues de beuf furnees, sept. chameaux chargez d’anguillettes. R.AuELAIS, II, 2. — mouchoit, c’estoient Anguillettes sallees. ru., IV, 32. — Saulmons sal1e Angmillettes sallees, ID, IV, 60.

Anguilliere. Lieu où ]on entretient des anguilles. — L’anguille est singuliere es grands es-tangs et recommande en iceIuy de la Noue, tes-moins les anguillieres que les princes y ont fait faire. Li E BA ULT, p. 488 p., Cumpl.). — A ce mes-nage Pejo-listerai PAnguiliere, afin qu’aucun animal de service se nourrissant dans l’eau ne def aille au pere-de-famille. O. oL SERRES, Theare d’Agric., v, la.

Angulaire. Anguleux. — Les MIS Produisent leurs fruiets ronds, les autres longs, angulaires. Am YOILI de la Curiosité, 5.

Anguonnage, v. Angonnage.

Angurie, v Angourie.

Anguste. Étroit, resserré (au propre ci au li-glué). — Où je nasquis entre deux bestes brutes, Dessus le foin en creches fort angustes. FnutY ui, T0T, I, 19 (trad.. de LACTANE). — qui s’honore De colonnes bornant l’estroit de son Bosphore De bouche si ang-u.ste et de col si estran. MAURICE SCÈVE1 Microcosme, L. II, p. 52.— Ainsi qu’au temps d’une incertaine Lune, Quand la lu-.miere est fort auguste et brune, On va parmi un grand bois tenebreux. DES MASURES, Eneide, VI, p. 283. — Lieu qui de soy pour cest effect estoit fort incommode, tant pour estre pressé et auguste que pour estre pdus propre pour la guerre. PAP. MASSONS Disc. sur k mar du roy (G., Corn pl,), — Il seroit du tout, impossible que lesdits religieux se puissent accommoder, pour estre l’eglise trop petite et anguste. Texte de 15’22, dans Félibien, Hist. de Paris, t. III, p. 712 (G.. ComPl.). — 011 il se trouve faute de place, et que le lieu est trop anguste pour le nombre de ceux qui sont conviez, cela ne peut venir que de la negligence et faute de jugement du festoiant qui a fait faire la semonce. AMYOT, Propos de table, I, 5. — Un bruit tel que le vent passant par un lieu estroit et anguste. AirIBR. PARÉ, Introd, ch. 6. — Les playes pro et+ les autres fondes, angustes et. caverneuses. ID„ VIII, 32. — Le conduit est estreci, et rendu plus anguste. XV, 51. — Ceux qui ont le sommet de la teste es-levé en pointe… n’ont jamais bonne ratiocination… à raison que les ventricules du cerveau et autres organes sont angustes et pressés. ID., XVIII, 11e — Les vaisseaux, à sçavoir veines et arteres, sont augustes et estroits. ID., XVIII, 71, — Ladite sternutation se fait avec son et bruit, à raison que les matieres passent par lieux an-gustes et estroits, qui sont les colatoires, ou les os cribleux qui sont au nez. ID., XXIV, 43. — Mais peut estre dira quelqu’un, la Republique est. si estroite, et les hommes d’experience en si petit nombre qu’il ne s’en trouvera pas à. sufire. Il est bien vray si l’este est si anguste qu’il n’en seroit pas grand besoing, comme en la Ptepublique des Pharsaliens il n’y avoit que xx. personnes qui eussent la seigneurie. J. Boïr. Republique, t. — Loz virginal par ma beauté venuste ? tinta delaissé en angustie auguste. FERRY JULTOTt I, 9 (2° Elegie).

Angustiation. Resserrement. — Tant dc reso-lutions et maximes prises et fondees sur la faveur, liberté ou angustiation de la faculté de tester_ An GENTRÉ, Ady. sur les pari., Comment, col. 2, 006 (G., Compt.).

Angustie. Étroitesse, resserrement, — Combattre es angusties et destroicts des passages, en ou il ne fust pas possible de s’estendre. M. Du BELLAY„ Mérn., L VII, 202 rcl (G., Compl.). — Autant en peut-on imaginer du foye, lequel attire par mes veines Mesaraïques et la veine Porte, retient par l’angustie de l’orifice d’icelles. AMBR. PARÉ, I, 1. — Et se finit cedit corps à l’embou-ehure… qui s’ouvre et referme. en certaine an-gus tic. hie 17 34. — La compression et. angustie desdites arteres. 1D., V, 7. — Es anevrismes qui 80 font par une grande ruption de Parler°, on n’entend aucun bruit car tel sifflement vient pour l’a.ngustie et petite ouverture. In., V. — Pour l’exiguité et angustie (c’est à dire pour la petitesse el, estroisseur de ses vaisseaux). Io., VIII, 12. — Il incise et atten.ue le sang caillé, qui autrement ne pourroit passer pour raison de Pangustie de la playe, Io., VIII, 32. — Pour Pangustie et strieture de la trachée artere… ils respirent avec bruit. In., XIV, 18. — Ce ladre avait certaine sien de drap entortillee auteur de son col..+ pour faire sa voix enro-uée, qui se faisoit par l’angustie et stricture de la trachée artere, serrée par la li-siere. In., X.iX, 23.

Gène, Situation difficile, embarras, détresse, disette. — Les assistons comtnencerent se estou-per le nez, car il se conchioit de angustie. RAB B-LAis, II, 19. — L’exces de vostre paternelle a.ffec-tirai me range en ceste angustie et necessi té, qu’il me conviendra vivre et znourir ingrat. In., IV, — Je l’a.y appris par un chant que quelquesfois j’ay entendu d’un personnage qui, à mon jugement, avoit passé tous les destroits t angusties d’Amour. E. PASQUIER5 Monophile, L. H (II, — Depuis revins en Judee, où delices n’enstlYvis, mais jeusnes, pauvreté, Toute angus-tie, et dure souffreté.. FERRY J LrLyoT, I, 19 (Trad. de LACTANCE), — Les Clazomeniens quelquefois estans reduits en telles angusties qu’a leur Gendarmerie estoit deue la somme de vingt mille ta-emprunterent ceste somme des Oum riches Marchands des leurs. E. PsQUIER Pour-parler dei Prince (I, 1029). — [Stilicon] bni.ssoit sous main avec les nations estranges toutes ma.nieres de troubles, atin que plus aisement il peut venir au dessus de’ses attain tes, quand Honore de


toutes parts seroit reduit à l’estroit et angustie d’affaires. In., Recherches, I, 7. Maintes-fois ils guerroyoient particulierement le Roy mesme, et le reduisoient en grandes angusties. ID., ib., Il, 2. — Es tans pour lors reduits en résgrandes anus-lies, et perdu pour la deffense du Roy une bonne partie de nostre Duché de Lorraine. ID., Elaidoyé pour le Duc de Lorraine (I, 1079). — Tous ceux qui se retrouvoyent en angustie de vivres, PARA Dit, Hist. de Lyon, p. 289 (G., Con-ipi.). — [Horace] vainquit par son esprit les angusties de son pere. Luc DE LA PORTE, Vie d’Horace. —Othon premier Empereur de ce nom estant. constitué en grandes angusties de guerre contre Henry son frere et Gilbert son beau-frere. E. PAsQuIER, Re chercheg, III, 12. Ne manquoit-il de sens com mun de croire qu’un grand Empereur d’Allemagne… non reduit en aucune angustie d’affaires, eust voulu bailler en mariage sa sœur veufve de Roy à un Prince, nouveau rebut de fortune… ? In., ib., VI, 12. — Estant la ville de Calais… re-duite en telle angustie qu’il ne luy restoit plus aucune esperance de secours. ID., ib., VI 546.

Angustié. Resserré. — Si par l’estroit du c…he-min ne sommes zingustiez et coarttez. J. DE GA1 riNY, Sermons. de Guerricus, dans Delhoulle, Notes lexicol.

Anhelation. Essoufflement. — Anhelations, spasmes et rompures„ Du PINET dans Tbrilboulle, Recueil.

Anheler (intrans.). Souffler. — Quand [Pan] dedans anhela, Le vent esmeu dedans ces cannes là Y feit un son delicat en voix failiCie. MA ROT, Liv. I de la Meiamrph.

Haleter. — Mainlesfois avons.., administré re-frigere plaisant à ton palais en noz diverses fontaines, et estaint lardeur de ta douce alaine aniie-larkt., LE MACRE DE BEL GE S, IlitiStr., I, 24. — Lors Phanon va adviser le monde Qui Ilamboyoit de feu tout à la ronde, Si que du chatild grand’angoisse porton Et, anhelant, de sa bouche sortoit Comme d’un four vapeur de chaleur pleine.IM ROT, Liv. II de /a Meganierph.. — la le tres.suant Atlas Anliele dessous sa charge. Du BELLAY, la Musagnaeornachie. — Comme il eut pris assignation avec Laïs la courtisanne, qui luy avait promis l’aller trouver en certain lieu, ce pauvre philo sophe anlielc.)it de l’attendre. CnoLiÈREs, 9e Ma tinee, p. 3.03.

Anheler après. Désirer avidinnent. — Le ci : 1.1)i-tain.e Aquilius, auquel le roy 71, 1i ! hridates fit boire plus d’or fondu qu’il n’en eut sceu desirer, encores que son cœur anhele aprés sans en pouvoir estre rassasié. CHOLIÈREs, lre Matinee, p. 53.

Anheler (trans.). Souffler sur. — Il fault garder que les serpents ne les puissent anheler [les poussins] et sifler sur eulx : car cela leur est tant. pesti-lent qu’il les tue generalement touts. COTEREA14 trad. de CoLumv, LLE., VIII, 5.

Anianter. Mettre à néant.. — Et disoit le seigneur à la daine qui vouloit ayder son escuyer, qu’elle ravoit songe, et Leur commanda de sa puissance que la chose fut aman tee ne que jamais question n’en fest. NICOLAS DE TROY E.Se Grand Pararegou, 11.

Anicher (s’). Se nicher. — Sur la terre d’amour tremblotent Les oiselets qui se haisottent, La paille et la mousse cercha.ns Pour s’auicher parmi les champs. BÉREAU, Egloge…te 9.

Anicheur. Anichee.er de poules. Homme qui s’occupe des menus détails du ménage.. — S’il a esté en sa jeunesse casanier, un anicheur de poules, II et à gogo en sa maison. Dl ! FAIL, Centes d’Eutra-pet, 16. — Entre autres se mit sur les rangs et s’equipa un de leurs voisins, bon G-entil-homme, mais non trop brusque ni ouvert, ains un semblant trop grand mesnager, retraieur de terres, et docte annicheur de poules. ID., ib., 31.

Anichilation. Annihilation, anéantissement. — Par ceste recongnoissance de son tilz sensuivra lannichilation de sa. fortune., ! a ruine de son païs, et ia mort de luy mesmes et de toute sa famille. LF.mArHE DE BE LG E Miter. It ! A. — Du trop peu manger procedent plusieurs incon-venients, comme debilitation de uorps, perturba-don d’esprit et anichillation de soy, de sorte qu’on ne peut charitablement ouvrer. J. Bou-catET, Noble Dame, fo 248i, (G., Coinpl.). — Raison pour liuy vous est bie.nCassandra : Si ne l’oyez de vous Ion attendra Comme de Troye annichil-la.tion. FERRY JUL’YoT, 15 29 (Epistre aux Escho-tiers). — Ce seroit la ruine et anichilation de toute leur con tree„ PrIt EAUX, Cosmogr>, XXI, 5.

Anichiler. Annihiler, réduire à. néant, fair’cesser. — Richesse Cell t et devint grande et belle Les orateurs passoient temps avec elle, Et &lais-soyent Devotion, sa mère, Adnichilee, quasi comme É111 tutelle. GRINGORE : i les Folles Entreprises (I, 99). — Toutes ces menteries et fictions Grecques sont hien aisees k mespriser et annichiler par une seule autorité de nostre acteur Ma-nette : in. LEMAIRE DE BELGES1 Illeteer.. 15 18.— La. Fortune mondaine combien guelte soit aornee pour un temps de grand resplendeur et speciosa& neantmoins elle est legerennent fugitive ut tost anichiIee. ID., ib., I, 31. — Les Payens repro choient ceste malaventure aux Chrestiens, et vou-loient du tout a.niehlier la foy. In., Schiernes et Conciles, Ire part. (III, 264)1, — Qui sont les choses pour lesquelles autres Empires, Royaumes et Seigneuries ont tousjours esté ci sont deffaicts, destruicts et annicliilez. SEYSSEL, Hist. de Lowe XII, Vin. sur les Venitiens, p. 245. — Ar-riere donc, royrio Panthasiiée : Maintenant est ta gloire anichiPt., ROT, Chants divers, 15. — Neussent esté les volumes des Digestes, toute la langue Latine fust perle et anichilee. G. TortY, Champ geury, Lettres adiouxtees, 73 P. — Christ, nostre espoir, contre Mort et Envie, Qui estoit mort, est. retourné. à vie ; Dont Mort. se tient morte et anichilée.. DES Pi : MERS) ViCÉ, iinee Paschalis Laudes 1, 84. — Il m’a falleu faire ce proesme, ca.use d’aucuns, qui ne peuvent porter que la vertu de l’homme soit destruicte et anichillee, pour ediffier en luy celle de Dieu. CALVIN, p. 41. — Il nous fault amener la vraye diffmi-tion : laquelle quand elle sera approuvée par bons tesmoignages, elle annichiiera facilement les autres. ID., ib., l’v « , p. 291. — Le trop grand aise amolist le povoir… Il a nnichlie et le cueur et cou rage., BOUCHET1 Ep éstres morales du Traverseur, rv, 2. — Vueillés au moins un peu dissimuler, Pour le mesdire des gens anichiler. CH. FONTAlE les X XI Epistres d’Ovide, 16, p. 304. — Leur autorité et puissa.nce se trouva du tout anichilie par le moyen de Saladin. E. PAsQl. : iiER, Recherches, I, 12. — Tu ne peus nier que depuis ces troubles ils ne se soyent totalement appliquez à rabaisser, ruyner et anichiler, enfoncer et a_bys.mer la petite nasselle de l’Eglise reformee. PALISSY, Recepte veritable, p. 109. — Le g clemocraties ne sont point destruictes et annichiiees par toutes gens : mais par ceulx qui excecient les autres en vertus, L. LE Raï, trad. des Politiques di… » MsTorir. V, 5, Commentaire. — Ceux qui veulent anichiler l’autho-


rité du Sainct Siege alleguent la hardie, sse de La Court. Au Bi GNÉ, Confession de Sancy, I, 1.

Rendre inutile. — D’autant que la noble cous-turne est là [à Malte] de ne les entretenir [les galères] ny de les annielfiller en oysivetté dans te port, ordinairement elles vont en tours. BRAN TÔME, Cap. franç., te Grand Prieur de France (IV, 151). — Annichilier peut aussi s’opposer à enire-ienir et prendre le sens de laisser s’endommager,. laisser tO.Mber en ruine.

S’anichiler. S’anéantir. — Leur force et leur • dureté robuste… se commença à. anichiler. MAIliE DE BELGES Itistr., III, 1. — Il reste donc que je labeure„ Et que je veille, diligent, A ce que David indigent Du tout perisse et s’annich3le.1 DES MASURES, David fugitif, 622.

Anicrochement. Crochet. — Tu m’as faiL ; comme si’quelqu’un retenait Urie nau ô. trQ ; renies… avec quelques anierachemens, ancreS ferrees, et chables nautains. F. BRETIN, trad. del Lu ctu’i „ Lexiphane, 14.

(Fig.). — Les hanicrochemens des confesseurs. RABFLA1S, Il L La finesse, la tricherie, les pe-titz hanicrochernens sont cachez soubz le pot, aux roes Iii II, 12. — M le connesta.ble… advisa d’en faire plusieurs ref.traneherniens sur les payes, 1 les abbaisser et gaigner quelques jours sur Ies mois ; bref, y faire quelques petitz an icrochemens. BRANTôME, Cuttronnel3 françois (V1, 107).

Anil. — Le meilleur anil est celuy qui e.sl. lu plus pur. ANT. Couri, Hist. des drogues, II, 26 (Delboulle, Notes texico1.).

Anilir. Annihiler, effacer. — Au palais tant renommé de la Soudane d’Ultibie, dont la superbe structure anilissoit la gloire des pyramides du Caire. Print. d Yver, 6, ro (G., Compl.). — Ne pourrait-on pas lire avilissoit (auilissoit) ?

Animadversion. Remarque. — La cause du debat vint des Animadversions dudict Ramus contre Aristote. DES AUTELS, Illitisloirr Barrai goedyne, ch. 11. — Il fut deus passages [mal compris par Amyot], l’un duquel ils attribuent l’animadversion au fils de M. Mangot, Avocat de Paris, MaNTAIGNE,.1 Ir) urna de Voyage, p. 240. — Ne. vous enfournez point, en ces animadversions, vous n’y feriez que le sang tout clair, et trouveriul bien à qui parler. CHOLd.RES, Ir° A p i-Disnee p. 46.

Châtiment, punition. — Les plainctes qui en vienneint de toutes parts mériteroient une sévére recherac des indeues exactions des greffiers, leurs commis et clercs, et une exemplaire anima.d-. version, L’HospiTAL, Reformat. de k f ike part. (IV, 346). — Quant est du Lieutenant d’armee de l’Empereur Romain, il y a assez de rescrits des Empereurs… addressez aux Lieutenans d’armee, pour faire apparoir que la eognoissance du crime de sortilege, divination, Magie et. : venefice luy estoit attribuee, comme l’anirnadver-sien et punition. LE LOYER, Hist. des Spectres, : VII, — Pour autant que les Ministres de l’E-glise estoient divisez en plusieurs et diverses Par-roisses, aussi estoient les Archidiacres tenus en, certain temps faire les visites… sur chaque Curé, pour, le tout rapporté à l’Evesque, en estre faite.’telle animadversion qu’il luy pJairot. E. PAs-Qu’ER, Recherches, VIII, 33. — En toutes ces condamnations portées tant par la sentence de Melun que trois Arrest, 3, dans lesquels fut. prise une animadversion exemplaire contre quarante malfaiteurs, ce ne furent que ceux (pal 4L’estoient trouvez avoir eu part ou consenty, le iielldredy (pin-ziesme de Novembre, aux trois assassinats, ID., Lettres, XVII, 2. Encore crains-je bien plus… que vos Mercuriales soient paroles emportées du vent : d’a.utant que ce que vous y faictes est par. forme de conference amiable, qui demeure sans effect, pour n’estre accompagné d’une animad version exemplaire. ID., ib., XIX, 1.

Animal. Ètre animé, l’homme et la femme aussi bien que les bêtes. ! Pay tousiours ouy dire… que l’homme est le plus notable et le plus vaillant animal que nature creast. LOUVEAU, trad. des Irkeetieuses Nuits de STRAPAROLE, IV, 3.. Le verser aux affaires n’est point une commission ou office qui ait l’utilité pour son but et pour sa fin, 3iFiS est une vie d’animal doux, paisible et compagnable. AMYOT, Si l’homme chlage se doit encore mcsler des affaires publiques, 14. Ce n’est point faict à l’homme qui ait le sens entier, ignorer que l’homme est un animal mortel. ID., Conso lation à Apollonius, 28. Entre les animaux le plus beau est. l’homme. Jr, Opinions des Philo sophes, I, 6. Nous estimons dont. que Dieu soit un animal bien-heureux, incorruptible, et bien’: railleur aux hommes. ID., Contredicts des Stoïques, 38. Oyez ce pauvre et calamiteux animal [l’homme]. MONTAIGNE, H, 12 (II, 219). Si I Dieu est, il est animal, s’il est animal, il a sens. ID., ib. (11, 277).

Esprit animal, v. Esprit.

(Forme analogique). An.i.m.a.a. Puis qu’il a pieu au bon Mercure de m’avoir restitué le parler, ! et que vous en voz affaires prenez bien tant de Loisir de vouloir escou ter la cause d’ung povre animai que je suis, vous devez sçavoir que cestuy mon palefrenier me faict toutes les rudesses qu’il peult. DES PÉRIERS, CifinbalUin, Die 3. Dieu dit, Que la terre produtise… bestail, et reptile, et animau de la terre selon leur espece. Et ainsi fut fait. Dieu donc fit l’animau de la terre selon son espece. CALVIN, Bible franç., Genèse, 1 (LVI, 6). lir. Si quelcun cependant, nous allegue le proverbe. ancien, que l’homme est un anirnau d’un jour,’nous le confessons bien. ID.., inegit. (1560), III, IX, 2. (Dans l’édition de 1541 : animant). tepAnimant. Être animé. Noel, noel, si hault que l’air en tonne, Non l’homme seul, mais tout, animant (lia. B. ANEAU, Chant Natal. L’hom-aie est un animant. d’un jour. CALlilN, biStit., : XVII, p. 812. Platon ne sçait en quel rafle il les I doibve colloquer [les femmes], ou des animans raisonnables, ou des bestes brutes. RABELAIS, III, 32. Ne me parragonnez poinct icy la Salamandre., , je vous a.sceure que en grande fournaise elle est, comme tout aultre animant, suffocquée et consu-mée. ID., III, 52. Tu debverois plus tost estre esmeu à misericorde de contempler un i pauvre lepvrau t. estre dessiré d’un chien… un animant paisible et innocent estro mengé dun cruel. J. LE BLOND, trad. de TH. MORUS, i’Lgie d’Utopie, L. II, 62 vo. Le serpens qui tenta Eve, estoit fin et cauteleux sus tous m’Uns animans, RA B E-LMS, IV, 3, Mesmes es animans brutaulx il apprent ars desniees de Nature. ID., IV, 57, 11 par invention grande mesla deux especes de animans, Ases et Jumens. ID., IV, 61. Tant qu’es-tonna l’amy de sapience, Qui restimoit estre humain animant. ID., V, 12. Les chemins y sont animaux, si vraye est la sentence d’Aristoteles, disant argument invincible d’un animant, si se meut de soy-mesme. ID., V, 25. Est il possible de voir un animant plus remply de tromperie… que la femme qui se veut mal gouverner ? TARI : II-EAU, I." Die. du Democritic, p. 14. Ha [ pauvres malheureux et mal-nés que nous sommes, Sus trous les animants, nous miserables hommes. ID., PoeS. diverses, Elegie aux Muses (II, 219). Ovide au premier de la Metamorphose divise l’animant en cinq especes, estoilles, oyseaux, bestes, poissons, hommes, attribuant aux estoilles ame, comme les philosophes anciens. P. DE LA RA MEE, Dialectique, I, 26. 11 n’y ha animant cour tois et gracieus que l’homme. LouisE LABÉ, Debat de Folie et d’Amour, Disc. 4. Toy qui tiens sous la double escorce D’un petit animant la force, Pour le plus brave et le plus fier De tous animaux defier. 13ELLEAU Petites Inventions, la Tortue. Celuy vrayement estoit et sage et bien appris, Qui cognoissant du feu la semence divine Estre des Animans la premier° origine, De substance de feu dit estre nos esprits. OTT BELLAY, Regrets, 117. Il y a tantost trois ans, que laissant cette liberté, à laquelle tout animant est naturellement enclin, je choisis pour tout mon heur la servitude. E. PASQLUER, Colloques d’Amour, 4. Tant à l’endroit des poissons que de tout, autre animant. THEVETi Cosinogr., Xl ; C, 16. Nature… à deux doigts pres ou environ de la commissure Lamb-doÏde, a fait un et le plus souvent deux trous.. par lesquels les vapeurs s’exhalent, ou autrement l’animant mourroit. AMER. PARE, III, 3. Rien sans ame et raison ne peut produire un animant capable de raison. MONTAIGNE, II, 22 (11, 278). La femme d’un Senateur… importunément soli-cita son mari… lequel estant assez instruit de quel bois se chauffe tel animant, ne luy voulant communiquer chose qui importast tant peu fust, la contenta et paia en monnoie de femme. Du FAIL, Contes d’Eutrapel, 33.

(Fig.). Où est ceste grande humblesse et honnesteté laquelle volontiers accompagne ou doit accompagner ceux qui sont élevez aux magistrats et autres dignitez pour estre les principaux chefs entre les membres de cet animant politic ? TAHUREA.11, ler Dial. du Democritic, p. 78. Zeno [fait Dieu] la loy naturelle, commandant le bien et prohibant le mal laquelle loy est. un animant… MONTAIGNE, 11, 12 (Il, 256-257). I) semble n’estre pas vray-sernblable que Dieu ait faict ce seul ouvrage sans compaignon et que la rnatiere de cette forme ayt esté toute espuisée en ce seul individu… Notamment si c’est un animant, comme ses mouvemens le rendent si croyable que Platon rasseure. ID., ib. (11, 269). L’homme est le plus precieux animant de ce grand immortel animant du monde. AuBiGNÉ, sur le 138. 16 (II, 220). Le monde est animant immortel ; il n’endure Qu’un de ses membres chers autant que luy ne dure. ID., Tragiques, VII (IV, 288).

État, menière d’être d’un animant.Quelques singes par le commandement d’un Roy Egyptiac ont esté apprins à voltiger, baller, et à toutes façons de soubresaulx instruictz, tellement qu’en rien ne ressembloient l’idée de leur premier ani mant. Du FA ! L, Baliverneries d’Eutrapel. L’auteur à son grand a my H. R.

Anime 1. (latinisme par plaisanterie). Aine. Submirmillant mes precules horaires, elue et abs-terge mon anime de ses in.quiriations nocturnes. RABELAIS, II, 6. Voulant saper plus que ranime vale. Epistre du Lymosin, dans Rabelais, III, 280.

Anime 2. 11 4, baste ranime de. Il est en sa puissance, en son pouvoir de (italianisme). Le dict Gramignin luy propoza qu’il ne tiendroict qu’à luy qu’il ne feust seigneur de Barges, et qu’il luy bastoit l’anime de luy mettre le chasteau entre les mains. MONLUC, COMMentaireS, I (1, 192). J’ay bonnes jambes… mais j’ay bail.’la strade desja tout ce malin, et n’estet cela il me basteret l’anime d’accompagner vostre seigneurie par tout ou elle voudret. Fi. ESTIENNE, fiai. du Tang. /r.-i., 1, 50. — Tout beau, monsieur Philausone, tout beau : autrement je diray que si tost que ray eu parlé de Capriccio, quelque caprice vous a pris. — Comment ? vous baste-il bien ranime de trouver l’origine de ce mot, laquelle tant d’autres n.lont pu trouver ? ID., ib., I, 167.

Anime 3. Sorte de cuirasse. —Yei commença à se montrer Pavant garde de l’infanterie de messieurs les edams de la ville, la quelle estoit de 60 tant corcelets que animes avec morions, espées et dagues, le tout mignonnement doré. Enirie de Henri II à Lyon, Cérém. fr.., 1. I, p. sao (dans Gay, Gioug ire arehéo14. — Couvertz de corceletz ou anymes jusques à L’es tendue des bras et des cuisses. Entrée de Henri /t à. Rouen, fo 13 (dans (imay, Gloss. archéol.). — Les manches de la jubbe erriez soubz la joingture des bra.s, de taille d’argent, tissues en forme d’anyme d’une claire et luysante maille1 brodées de fin or. Ib., fo 38. — Marchèrent les imprimeurs tous habillez de noir, a.yans plumes hlanclie.s et équippez en gens de guerre… portans animes, corselets, morions dorez et. enrichis, et les autres maillez. Céré.rn. de France, 361 (dans Gay, Gloss. archéol.). — Le cheval marin est une beste du Nil. ›. de la peau l’on fait des escus, animes et rondelles, aussi n’y ha armes ni poinctures quelles qu’elles soyent qui la puisse transpercer. MATITÉE., Noies sur Dios-rn ride, 11, 21 (dans Gay, Glosa. archéol,), — Lesdits eapilaines suyvis des bouchers, en pareil rang de trois, les six. premiers rangs couverts d’animes et mourrions dorez. PARADINI Hist. de Lyon, p. 322 (04.

Le mot anime est souvent employé pour dési gner même des cuirasses employées dans l’antiquité. — Ilz estoient vestuz de belles cottes d’; _urrnes, garniz de belles cuirasses, a.nimes, et hal kgerets luisans., L DE VINTEMiLLE, trad. de la ropedie, VI, 9. — [Lucullus] marcha ie prunier droit vers l’ennemy, armé d’une anime d’acier faite à escailles reluisante au Soleil, et par dessus une ente d’armes frangee tout à l’entour. AlitY0Te Liicuilee, 28. — Ores il porte, en lieu du rochet blanc, L’anime au dos le cimeterre au flanc Pour la fonde loyale. DES MASURES, David triom phant, 43’). — Le cheval vigoureux Se cognoit en tombant doublement mal heureux, Car il se rompt le col, et fichant les escales D’une luisante anime és maistresses entrailles, Il sert, ô creve cœur l celuy de tombeau Qui cent fois a peigné son crin nettement beau. Du BARTAS, 2e Semaine, 3’" Jour, la Vocation.. Animé. — Je croy que quelque malhabile de correcteur ou animé d’imprimeur ont adjousté à la lettre, lesquels je donne au diable, avec leurs impostures, menteries et animositez et sotises et imprimeries…BnAriirTômE, Discours sr « . les Duels (VIT 276), — Note de l’édition Lalanne : simulé, mal intentionné. Animer (&). S’irriter. — C’est devant Sa.gunthe que ledit Hannibal fut fcru d’un coup de fleche, et perdit bien cinquante mille hommes : dont il s’anima de telle sorte que depuis en la prinse (flce1Ii U feit occir tous ceux qui e trouverent dedans, TuEver, Cosenogr., VIII, 3, Anirnensement. Avec ardeur, avec passion, — Les Seigneurs estans contons de tenir le Roy afferé, ce ne fut merveille si le jeune Duc Richard tut depuis tant a.nimeusement supporté des grands de ce Royaume, par erainete d’advancer


le Roy, en luy souffrant joindre à son domaine la Normandie. FAUCITETI Antiquitez, XII, 6. — Guerech… tant animeusement poursuivit Conan tout le temps de sa vie, qu’apres plusieurs rencontres à Padventa.ge de l’une et de l’autre partie, Conan, bless.é au bras, ceste armee fut contraint de se tenir clos dans les murailles de Rennes, 1D.1 ib., XII, 18. — Je ne crains pas… que l’on pense que poussé par l’ardeur de la haine que je luy portais, je dehacque icy contre luy plus animeu sentent que veritablement. Du VAIR, Cie.-on pour Milon. — Quand nous venons à supputer les parties de la vie de l’homme, estimons-nous le temps qu’ils ont employé à boire, manger et dormir ? ou si nous couchons principalement en compte les jours où ils ont animeusernent com batu pour la vertu ?’Ib.., ta Sainte Philosophie. La gloire que l’histoire des siecles anciens a donné à nos majeurs de se desvouer animeusement pout, leurs lirlaistres et Seigneurs, voire s’immoler courageusement sur leurs tom.beaux, n’est pas toute perdue. In., Harangues tunebres, 14. —Vous exci-tans ainsi anim.eusement à ceste science. ID., OuPert. du Parlement en.1606. — M. de Blanc Mes-nil, pioy (pie les Seize eussent jetté toute leur envie sur luy, soilicitans a.nimeus.ement ce que lon luy fist son proces, il trouva moyen de sortir de Paris, et se retira à Cha2ons. CA_TET, Chron. nove noire, p. 181 (G. Compl.).

Animeux. Courageux, vaillant, ardent. — [La Princesse Marguerite] toute ariimeuse et tout adamantine, pour la vraye approbation de sa pre ciosité, ha esté essayee toute rigueur… entre les dures meules de Fortune. LEM.À1RE DE BELGES. ? la Couronne Al argaritique (IV, T2). — De ceste mort romps le dard venimeux Qui frappe fors, foibles et animeux. FERRY JULYGT, I, 20, Etegie de precative, — Mais tandis que Cassie aura goutte de sang En son corps aninneux, iI voudra vivre franc, R. GARNIER, Gornelie, 1202. — Tii n’iras travailler d’ordinaires allarmes Les bestes des forests, affrontant, animeux, L’espee dans le poing, un Sanglier escumeux. ID., la Troade, 1100. — Quel Démon t’a conduit des Thraces ani., meux Sous mes yeux maternels par les flots e.scu. maux ? 11)., ib., 22111.

Violent., furieux, acharné, — Balaille. Furieuse… horrible, animee ou animeuse. M. DE 1,.& PORTE, Epaete$, 4 T°. — Yen f. Orageux, si-fiant_ animé ou animeux. ID., ib., 416 r0. — Passionné haineux, Je te suivra_y par tout d’un cœur plus animeux Que n’est pour ses petits le sanglier escumeux Apres le catit chasseur, qui d’une main accorte Les a prins en son fort et larron les emporte. R. GARNIER, Hippolyte,. 11319. — L’ennemy se presente, et cette longue plaine Fourmille de soudars que Polynice Élimine, Demandant, animeux, que l’accord convenu Pour le sceptre Thebain luy soit entretenu. ID.1 Anti gone, 496. — Permettent les bons Dieux que nos Princes esrneus De sa força.nie voix, ne souillent, animeux, Leurs glaives conjurez d’une mort fraternelle. ID., ib., 594. — S’ils parloyent librement, ils louroyent mon emprise. — Qui les ernpescheroit d’en parler sans feintise ? — La crainte d’offenser un Roy trop animeux. In., ib., 1870. — DuTries-disant la langue venimeuse, Et du filateur les propos emmielez, Et du moqueur les brocards enfie-lez, Et du malin la poursui tte. anirneuse… Sont de la Cour les Œillets et les roses, PIBRAC, Quatrains, 106-107. — L’Italie estoit tolite semée d’armes et teinte de sang, pour les animeuses partialitez des Guibellins et des Guelphes. N, DE MONTREUx, ler Livre des Bergeries de Juiz : et ?, ; Mien. IV, 205 r°. il y avoit c…ncor plusieurs des leurs lesquels es-Loient absens pour les animeuses recherches que l’on faisoit contre eux. CAT ET, Chronique nove-flaire, 181 (G., Compl.). — Sembla que la guerrt-se dette reschauffetb et es file plus animouse que d• vara. P. FIunAuLT„ Mém., an 1601 (0., Compl.).

Malveillant. — Laquelle opinion, bien qu’elle ne soit animeuse comme la première, si est-ce que qui eonsiderera le commun cours de nostre nature, malaisement qu’il trouve que la Gaulo.. doive jamais avoir esté plus populeuse cpulà présent. E. PASQUIER, Recherches, I, 3. (1re opinion c’est le vin qui attira les Gaulois en Italie ; — 2e opinion c’est l’excès de population de la Gau 1 e.)

Animosité. Courage, vaillance, énergie, ardeur, passion, — Darne Fortitude lenhorta de reprendre sa ferme anirno, ité a.ccoustumee, de restaurer sa constance, et de remettre en avant sa patience tres louable. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margarisique CIV, 43). — Or venons maintenant à descrire la vertu qui cause telz ef-fetz en ceste dame, cesta_savoir Animosité bonne… Cet une vigueur qui est appropriee à l’âme, pour parfaire ses œuvres : ou cest une parfaite seureté de courage lointaine de crainte et de folle har diesse. ID., ib. IV, 7243). — Il [Paris] se desac-coustuma de la chasse et du noble travail… ener-vant toute la force de sa puissance corporelle et animosité hautaine, en oisiveté venerienne. ID., niustr., H, 13. — Ceulx qui sont demis hommes enervés, pusillanimes, ou efteminés et eun.uchN ; de virile animosité. BuD É, hestit. du Prince, ch. 18, Cruaulté.., procede souvent de timidité et pu-silla, nimité plus que d’animosité et grandeur de courage.. ID., ib., ch. 36. — Grande prudence et animosité L’une avec l’autre ici endroit s’assem ble. CH. FONTAINE ! Epigrammes, p. 47. — L’animosité est la chose qui cause l’amour, veu c’est la faculté de rame par laquelle nous aimons. L. LE Roy, trad. des Pelitiemes d’ArasToTE, Vil, 7_.

Animositif. Faculté… a.nimositive. Ardint. PA.Rii, XV, 52.

Animule (animula, petite âme). — Elle [l’Eglisej vient au secours de ces povres animules avec de la suffumigation de l’encens ; car cela les allege grandement de ]a. vilaine puanteur du Pur gatoire. Pu. DE MA.urux, Der. de la Relie, Il, iv, 20.

Anisme, v. Anime 3.

Anjourner (pour enjourner). Remplir de jour, éclairer. — Si vostre trop dur sommeil Pouvoit dessiller sa nue, Et voyr le suyvant Soleil Qui an-journe’Lustre veue. TAHUREALi, Premieres PE es à Madame Marguerite (I, 26).

Annal. Annuel. — Ainsi nous te ferons de grana restes annales Gayement celebrant tes saintes Ba.cchanales. TAHUREAUf Premieres Poe sies, à Pierre de Paschal (I, 28). J’ay dit, an et jour, pour la perfection et comble de la revolu tion et nombre annal. Du FAiL, Contes dl Eutra Pei, 30. — Aucuns parlerent d’un Dictateur per pntuel et de Consuls annaux, Sas. Mén., Épilogue, p. 296. — En ce mesrne teinps, sçavoir aux Ides de Septembre, les anciens Hetrusques fichoient et plantoient leur clou annal, GRA RRON, DiSCOUPS ChreeienS, H, 2.

(Subst.). Annale, au singulier.. Annales. — Car S i en croit à nostre vieille annale, Crete de Teucre est ia terre natale. RoiNsA Rn, Franciacle, L. III OH, 94).


Anneau 1. Mariage,. — Plusieurs grands Seigneurs et Gentilz-hommes cherchoient fort sa bonne gram, les ungs pour l’amour seuIlement., les autres pour ra 2Inea.u, car oultre la beaulté elle estoit fort riche. 70 FI G.riE NAv., nreptam.. ; 53, — Aa, doit-il donc sembler aux hommes si estra.nge… D’avoir peu abuser une femme, une amante, Sous ombre de l’aneaum î RIVA UDE Ali, COMpleinege 2 (p. 150). — Le beau pere ne pouvant accomplir ce 0, voit promis de bailler à l’anneau, fait tant. que son gendre ne laisse à espouser sa fille, avec promesse que trois mois apres le mariage consommé, i/ ne faudroit à. leur bailler ce qu’il leur avoit promis. Guii.L. BoucuEl-, 58 Seree (I, 201). (Ancienne forme). Annel. — L’annel qu’il a en son doy signifie Que ydolatres„ hereticques deffie Ainsi que vray espoux de saincte Eghse. GRIN GORE, les Folles Entreprises (1, 84).

Anneau 2, v. Agneau.

Annel 1. Annuel. — La mela.ncolie annelle Vous reIasche quelques mois, Et puis Ia saison nouvelle Renouvelle vostre voix. PONTUS.111 :’TYA.RD, Vers Liriques, Ode au rossignol a à hiron delle.

Annel 2, v. Anneau 1.


Anneler. Disposer en anneaux, en boucles. — L’une d’un buis cent fois dentelé par deux pars Seillonne les touffea.ux de ses cheveux espars, L’autre verse dessus ses perruques dorees Un fleuve doux-glissant de senteurs Nectarees : La tierce, or’de l’aiguille, ore d’un doigt mignart, En frise, en crepillons en anelle une part. Du BAR TAS 2e Semaine, 4e Jour, la Magnificence. — Toute la devation des filles de ce jourehuy… est. bien vermeillonner leur face, attifer et anneler leurs cheveu.x. J. DR ; BAR.R.AuD„ trad. de GuE VARRAI Epistres dorées, 1Ve na (dans Uaganay„ PoUr l’histoire du fronçais moderne), — Elle crespe, elle anelle, elle gredine et frize Le poil plus court, qui pointe, et du grand se divise. P. DE BRACH, Hier ch. XVI, 6 vo. — Un zephir doux-sou fiant, qui d’une fraische alaine Dans les cheveux espars se joue et se promene, En nouveaus cres-pillons le beau poil retordoit, Que la nature mesme aneloit et ondoil. hi., ib., ch. IV, 28 viF. Munir d’un anneau. — Ils ne s’amusent qu’à fouir la terre avec le groin… Pour à. q-uoi rernedier, conviendra anneler les pourceaux, c’est à dire, leur mettre des petits anneaux de fer au groin, les y fourrant avec un poinçon aigu : car pour la douleur qu’ils sentent ainsi annelés, desistent de fouiller. O. DE SZELRES, Théâtre d’Agric., IV, 15. Annelé. Disposé en anneaux, bouclé, naturellement ou artificiellement. — Tes cheveulx d’or, annelez et errantz Si gentement dessus ton Soleii dextre, sont les cha.yrions estroictement serran tz De mille Aman tz l’heureux et. mortel estre.lifIA.U. RICE SCÈVE, Delie, 296. — Quand je voy de ton front Pyvoire bosselé, Et les poils annelez de ta erespine tresse. P. DE CORN u Œeity. poet.„ p. 8.

Annelet (adj.). Disposé en anneaux, bouclé, — Sous les flots annelets de ta blonde crespine S’entrevoit sur ta face une couleur pourprine. BEL LEAU, EgiCogiege$ ieacrees, 6 (II, 314. — Dans un bois tu me tendis Le reth, dont tien me rendis, De deux tresses crepelettes, Blondelettes, annelettes. G. DURANT, aies, 1, 10.

Annellement. Étreinte d’un anneau. — (Fig.), : Mon ame lors… Se delaçoit du triste annellement Qui einouvoit sa captive pensée. LE CARON, la Glaire, 187 Vaganay, Deux mate mots).

Annemanne, v. Ennemen.

Annexation. Annexion, — L’annexation qu’avoye [aidt.. de mon benefice a Leur hospital. Bomv.. Chrew. de Gen., II, 402 (G., Compl.).

Annexement. Annexion. — La Bretagne, la reunion des terres que nous avons de a Bour-gongne, Pannexem.ent de l’Escosse, nous en don nent certain tesmoignage. E. PASQUIER, Pour parler du Prince (1, 1038).

Annexer. Unir, joindre. — H doibt annexer le plus qu’il peult tant flue que le langaige de mot so en mot, et que n principal verbe ne soit point loing di la sentence a la difference du latin. P. FABRi, Art de Rhetorique, L. H, p. 102. — A la bonne et syncere amour est craincte perpetuelle-ment annexee. RABELAIS IV, 3. — C’est chose e• comme annexee à la souveraineté, cl)estre trahye. CHAR RON1pçagesse, I, 45.

Rime annexée. — Annexée est dite la ryme en laquéle lés vers sont annexez, en sorte que la der-niére syllabe du précédent commence tousjours le suivant. SEBHA…KT, Are Poét., 11, 15.

Annicheur. Annichilation, Aunichiler, y. ! 1 Anicheur, Anichiladon.

Annichillement. Anéantissement. — Dieu cognoissant t.a grand’perseverance Bien mentant candide preference, T’a conservé et conserve en entier Contre tous ceux qui verroyent volontier Plus tost soudain ton. annichillement Que ton renom prosperer tellement. FERRY JULY0Te ire Part., 6.

Anniselle. Sorte de plante odoriférante. — Elle faisoit eaues pour sentir, de rozes, d’oza.b.ar, de jasmin, de treboul> d’anniselles pul verées avec du vin. l’ilIcotAs DE TROYES, Grand Parangon, 51.

Annoblir, v. Anoblir.

Annoblissement. Ennoblis, sement. Apres tout le discours de la force de la charité pour Fan-noblissement des vertus, il faut mettre la méthode (remployer la charité a cela. St François de Sales, Amour de Dieu, L. XII, 1re rédaction (V, 486).

Annoi, Ennui, chagrin. — Toy, dame Equo, complains mes grans anno Ane. Poù. franç.., XI, 94.

Annombrer. Compter, énumérer.— Combien loin s’espandroit mon propos> si je voilloye an-nombrer combien lia.rdiment ils rejettent le joug des Peres, desquels ils veulent estre veuz obeissans enfa.ns. CALvira, Instit. (1560), au Roy de France. Le-s autres. ont annombré deux clefs, Discre-lion et Puissance, hi., ib., III, Pi, 14. — En la (1eduction de ce poinct, il y a tant d’exemples si inemorables que ce ne serait que redite et remplissage de papier de les vouloir icy an.nombrer. IiI PASQUIER, Recherches, I> 5.

Annombrer à, dans, entre, etc. Compter parmi, mettre au nombre de. — Le Haptesme… est une marque et enseigne, par laquelle nous protestons que nous voulons estre annombrez au peuple de Dieu. CALviN, Instit. (1560), IV, xv, 13, —Toutes telles calamitez sont annombrées en la Loy entre les maledictions de Dieu IDib., IV xx 25 1 e 9 Combien que les Helvetiens fussent lors aenom. brin en la nation GalliCky8e. BONIVARD, Advis et deeis des leng. (G.). — Entre les animaux lunaires, nous pouvons annotnbrer le chameleon. LA Bob., Harmon., p. 150 (G.).

Inscrire [dans une listel. — Anicet, evesgue de Romme, et Polycarpe, Iesquelz ont depuis este annombrez au calendrier des saincts. Exhort. aux


princes et seign. de.e Gon. flet iloy, 25 vo (G+). QiiP.. pour cela il ne fut annombré au Catalogue d Papes> c’est une ignorance crasse et supin°, flou vellernent con trouvee. E. PAsQuiEu, Eechertims, III, 17.

Annombrer à. Compter comme. — Il mourut le premier jour de Novembre 1582, jour que je veux annombrer à une partie de son heur, parce que c’estoit le jour de la Toussainct. E. PASQU1E11, Lettres, VII, 10.

Annoncement. Annonce. — Une representation et commemoration, ou annoncement et remembrance du sacrifice. PEI. DE MAILNIXI Ditier. de la Relig., II, i, 17. — Le rameau d’olivier porté à Noé par la colombe lui fut annoncemeni de bonne nouvelle. O. DE SERBES> Théâtre d’Agric., VI, 26.

Annonceur. Celui qui annonce. — Si ! l’y souvint du corbillon couvert Qu’Aglaure al.rot de main prophane ouvert, Lors qu’elle veit par deso. beissa.nce L’enfant lequei. sans mere print naissance ; Voit en apres qu’au celeste annonceur Elle est ingrate, et ingrate à sa sœur. MARtliT, Liv. II de la Metamorph, — Les autres disoyent : Il semble estre annonceur de nouveaux Dieux, pouree qu’il leur annonçoit Jesus et la resurrec tion. CALVIN, Bible françoise, Aces des Apostresi 17 (LXII, 842). — Comme royzeau de procligé annonceur, Du blond Troyen fidele ravisseur. Du BELLAY" Vers liriques, 15. — Et jamais au sommet quand la nuict est obscure, Les Chouans an, l nonceurs de mauvaise adventure Ne s’y vienn6n1 percher. R 0. N SA RD, ECkete 3 (III, (108). — De’faux Predicants de mensonges, Annonceurs 4 leurs nouveaux songes, Le Royaume est deshabité. ! BAÏF ! Ire Salutation. au. Roy (V, 258), — Ayant ouy parler des grandes et excessives cruautez quEi cest annonceur de nouvelle religion exerçoit par. tout où il passoit. TnEvi..r> Cosmogr, , IX, 16. —. J’ay opinion que si durant le regne du grand Roy François quelqu’un fust venu à predire ce qui depuis est advenu, qu’on l’eust assommé, comme un annonceur de mensonges. LA Nou Ee Disc. pal. ee mil, , 2.

Annonchalir, v. Anonchalir.

Annonciateur. Celui qui annonce. — Il y en a aucuns qui, encor qu’ils conoissent qu’elles sont grandes, si les font-ils tousjours tres-petiLes, quand ils vienent à les apIiquer à leur patrie, tant pour la charité qu’ils ont envers elle, que pour ne vouioir estre annonciateurs de tant de maux. LA NOUE, Disc.. pet, et mil, I (p. 26). — Le pape est un grand annonciateur de l’Evangile. Pp. DE MARN[X, Di/fer. de la Relig., I H, 4. — Simples annonciateurs, ministres, herauts et serviteurs. ID., ib.> I, iv, 13. — Afin de pourveoir son Eglise de ministres, tesrnoings et annonciateurs (le la Doctrine de salut. In., ib, , I, iv, 14.

Annonciation. Annonce. — J’en voys nommer aucunes qui… volontairement ont, receu la mort, bien que sur le coup’annonciation leur soit fort amère et OdieUSFC. RRA NTÔNIE, des Daims, part. II (IX, 453).

Annone. Le bon des cribleures est nieslé avec liannone, qui est le bled du grossier ordinaire composé de toutes sortes de grains, O. DE SE/1.1tI.:4, Théâtre d’Agric., VIII, 1. — Le Bis est pour le grossier de la famille et manœuvres, qu’on fait de l’annone, qui est composition de toutes sorte.6; de grains. ID., ib..

Annotation. inventaire de biens saisie. — Pour procéder par deffaulx et contumaxes contre les defaiiians, accusez et chargez des séditions, lacez et saccaigemens qui y ont esté commis eL annotation de 1Purs biens et d.émolissement de leurs maisons. Moi ix, Letires, 119. — Les juges de Bloys… procédèrent par def aux et annotations de ses biens. REGN3ER DE LA PLANCHE> Hie, de rEstat de France, 11, 59. — Nous sommes en un temps des Grands Jours, où l’on chastie ai grement les vrais contumax, et mesmement par saisie et annotation de leurs biens. E. PASQUIER) Lettres, Ville 9. — Du depuis nous avons appellé du Decret de prise de corps, i_gnominieux em prisonnement, longue detention de nos personnes, saisies, et annotations de nos biens. In., ib., XII, 1. — Et en cas que non, que du rnoings il plaise ordonner audit fisque, et au reeepveur des anno tations des biens confisquez qu’ils ayent à payer et furnir prestement à ladicte suppliante les deux mille florins cy dessus mentionnez. Texte de 1.589 Compl.)., A.unoter. Noter, remarquer, mentionner. — Voilà ce que ra.y briefvement annoté en discou rant ton œuvre de la Defence et Illustration de la langue Françoise. B. Arizu.ku, Quinlil Horadan, p. 214. — Ce que ray bien voulu icy annoter, à fin que le chirurgien prenne garde à la grande diversité et malignité de ceste maladie pestilente pour y obvier. AmBn, PAR& XXIV., 5. — Le vin, comme Aristote annote, s’accommodant à la na ture des heuVellI’S. GUILL. Bo U Cli ET 1 SCre’e (I, 11). — Afin de n’estre point. anotté dans son livre. CHASSIGNETI Mespris de la vies Disc. à Va rambois. inventorier [des biens saisis-1. — Il conclud à ce qu’il soit dit qu’il a esté mai et nullement de Inné ; ignominieusement le mary, la femme et toute la famille. emprisonnez ; les biens mal saisis et annotez et demande despends, dommages et interests, E. PAsQuiER, Lettres, XII, Annuictement. Tombée de la nuit. — Sur l’annuicternent du jour mesme de mon arrivee. Du VILLARS, Mem., VIII (G.). Annuit, v. Enhuy. Annuiter, V. Anuier Annullatif. Qui a_nnule. — La pape a mis au decret et en la bulle de l’absolution une clause annullative de l’a_bsoIution donnee par les prelats en France. Gin VERNT5 Méln.lan1596 (G., Compl.). Annullement. Annulation. — Annullement dudict droict de civilité et prerogatives Burd, Inuit. du Prince, édit. J. Foucher, eh. 45. — Ayant obtenu de Dieu comme un relief ou an nullement du decret de Dieu mesmes. T. DE Canlique d’Ezéchias, Argument. Annuyter„ u. Anuiter. Anoblir. Faire connaître, illustrer, glorifier. — Seulement je monstre… quelle est mesme la salielissiinc sincteté de la Messe… Car i fauldroit plus grand livre pour bien esclarcyr et anoblir si grans rnysteres selon leur dignité. CALVEN XII, p. 6GO. — D’Olympe les joustes illustres Qui retournoient par cha.cuns lustres Anoblir les bords Piseans. RONSARD., Odes, V, 2. — Ceste montagne-la devon estre sanctifiee, pource que Dieu l’avoit choisie, afin d’y bailler sa Loy c’est donc un lieu qui est anobli jusques à la fin du monde. CALVIN> Serin.. $tEr le Deuter., 64 (XXVI, G66), — Prince Troyen anobli de travaux. Qui sur la mer as souffigit mille maux. RONSARD, Fran. L. IV 1tl, 142). — La cognoissance des bonnes lettres… ayauL esté. ramenée. en France par le roy François, plus a nobly par cela que pour autre chose advenue de son temps, se tourna aux esprits malins et curieux en occasion de toute mes chancelé. RECNIER LA PLANCHE, Hie. de l’Esiat de France, I, 2. — Or le Ciel tout puissant mon thrône a restabli, Mon propre deshonneur m’a de gloire anobli ; Mes malheurs plus luisante ont. rendu ma couronne. MoriiTcruusTres, k Car taginoise, II (p. 217). Ennoblir, élever. — Ceiny à qui Dieu donne raison, prudence et eloquence, il les doit anoblir de science en a_cquerant vertus et aornant sage ment ses pa.rolles. P. FABni, Art de Rhet., L. I. p. 6. — Ce sont les facultez dont la premiere con dition de l’homme a esté ornée et anoblie, CAL VIN, Instit. (15), I. xv, 8. — Mais nous faillons, mortels, quand estimons la vie Au conte de nos jours, qui deust estre prisee Au nombre des vertus dont l’aurions anoblie. BAJF, Passeteens, L. I (IV, — Elles anoblissent, aiguisent et rehaussent le plaisir. MoriTADL ; NE, I, 19 0, 84). S’anoblir. Devenir C01111I4 se glorifier. — Les Ioix… grossissent et s’annoblissent en roulant, comme nos rivieres MONTA1GNE, 115 12 (II, 353). — La vanité de notre presomption raja que nous+.. enrichissons les autres animaux des biens naturels, et les leur renonçons, pour nous honorer et annoblir des biens acquis. Ip., ib. (11, 177). Anobli. Orné, embelli. —O tresnoble isle [Can die].,. jadis anoblie de cent citez, aujourdhuy presque deserte. LEMAIRE DE BELGES, Legentie des Vien, ch. 1. — Or tu auras en don si tu me fais service) Ge present a.nobly d’excellent arti-fict : i !. RONSARD, Hymne de l’Hyper (nr,.a32). — Et Pyvoire poli De ton col blanchissant se pre scrite anobli De perles, de rubis et de pierres ex quises Dans le fond d’un carqua.n nefvement as sises. BELLEALT Eglogues sacres, 1 1„ 302). — Dans le premier exemple, anoblie signifie non seulement ornée, mais aussi rendue glorieu.se. Anodin. Calmant. — Ce cataplasme, lequel a grande vertu anodine et sedative de douleur. AMER. PAR& VIII, 25. Anoircir (s’). S’assombrir. — Le soleil qui est rouge au lever, et qui s’anoircist, donne significa tion de la plu : ri..7e. A. PIERRE, Const. Ces., I, 3 Anomal. Qui n’est pa, -1 soumis à une loi. — Au paravant ilz [les Lacedemoniens] esioient les plus anomaux et mal moriginez de tous les Grecz, LrAT, trad. d’HittopoTE, I, 65. Anumbrernent. Action de compter. — Le temps, qui suit le mouvement, et e5-4 tin anombre ment du mouvement antecedent et succedent, est pareillement eternel. PONTUS DE Tiviii.RD, trad. de l’Am-our de LE.or. : HERR]EIJ, Dial. I EL p. 126. Anoininé. Sans nom. — Tu sçais que seulement toute chose est aimee Qui fait d’un homme un singe, et que la verité Sous les pies de t’erreur gist ores anommee. JoD., Chapiee à sa muse CG., Compl.). Ânon ( ?). — Le stocphis et merlu bien de trampez et dessalez, des anons et poncepieds, la semoule, et autres semblables. AMBR. PAn XX, r, 35. Anonchaler. Dédaigner. — 0 vraye amante des humains, pour qu.oy avez a.nonchallé cil qui ne se feust oneques lassé de vo.sire veu.e ? O. DE St GELAYS Sq. honn., 77 ro (G.). — Anoncha-la.nt cette main pitoiable, Qui tant lui fut au be soin favorable. LA PF.RUSE, Medi, p. 5 (O.). S’anonehaier. Devenir nonchalant. — De peur… que leur main et courage ne s’anonchallasse par oisiveté. J. LE BLOND, trad. de Tu. Moulus, V Isk (t’Utopie, L. I, 11 Anonebalir. Rendre nonchalant, négligent, — Beaucoup pensent, quand ils ont quelque bonne affection, avoir tout gaigné : et cela les a.noncha-lit. CALVIN, Serin. sur la. Passion., 2 (XLVI, 850). — Afin que leur fertilité n’a_nonchalisse le labou, reur, O. DE SERRÉS, Théâtre d’Agric., II, 4. Anonchalir de. Rendre négligent de, indifférent à. — Toutefois linge blanc. ou net habillement Ne me peuvent donner aucun contentement : Car l’es prit languissant d’une a.mere tristesse Anonchallit •.. le corps de toute pontesse. PONTUS DE TYARD, Elegie à Ronsard, p.186…Sarionchalir. Devenir nonehalan.t, négligent, • indifférent. — Ainsi la dame a qui nul ne s’adresse, Qui des amans advisez fuyt la presse, S’anonchallit et tant se laisse aller Qu’i) ne luy chault de bien ou mal parler, De decorer le corps ne reSpeFit. LA BORDERIEI l’Amie de Court (G.). Ilz sanonchalissent, mesprisant’exercice quotidien qui nous est tant necessaire à tous. CAL-VIN, Lettres, 562 XI, 935). — Regardez comme Dieu laisse escouler cealx qui se sont petit à petit annonchalis, et comme ii permet facilement que-tans du tout deshauchez, ils sen aiîlent à perdition.. ID., ib., 1853 (XIV, 670). — Quand un homme cuide estre seul, il se debau.che et Wallon-chaut jusques à ce qu’il tombe en desespoir. ID., Serin sur la Genese, ler sur Melchisedec X X III, 649). — Quand un homme s’attend ainsi à la nRisericorde de Dieu, et qu’il Wanonchallit sous ombre de cela, ou bien s’a_ban.donne à mal, c’est autant comme s’il renonçoit à toutes les promesses de salut. ID., Serin. sur le Deuter., 66 (XXTvl, 701). — Plusieurs s’anonchallissent, craignans de s’envelopper en des choses mauvaises, et d)estre secluits, ils laissent /à tout, et ne veulent point approcher nullement de Dieu. In., ib., 86 (XXVII, 229). — Il ne pense plus à son affliction passee, et se repose par trop, c est à dire qu’il Wanonchalit. ID.’Sam. sur le Cantique orEzechios, 3 (X. \ Io 556). — Il y a mesme des rnocqueurs de Dieu, qui s’anonchalissent tellement que ce leur est tout un de c.e. qu’on leur preschera : ils n’en tien nent conte non plus que de tables. Serm de la Nati-y. de J.-C. (XLVI, 961), — Tous ceux qui se pardonnent et flattent, et, en repoussant tout souci de venir à conte, Wanonchalissent, nient qu’il y ait un Dieu. —ID. ?’, Lait_ (1560), I, pi, 2. — Joab, combien cognoisse que l’issue de la bataille où il entroit deendoit du bon plaisir de Dieu, et istoit en sa main, ne s’anonchalit point qu’il ne regardast à executer ce qui estoit de sa vocation, resignant à. Dieu le gouvernement de tout. In., ib., I, xvn, 9. — Ceux qui Wanonchalissent se plaisent en Leur repos, pource quils ne sentent point que c’est un dormir mortel. fo., Lettres, 3315 (XVIII, 313).. — Nous devons prendre garde que si le Seigneur nous a donné quelque bonne adresse pour un temps, nous ne nous annoncha-lissions là dessus, T. DE etzEl PS. de David, 144, Argument — Les Insulaires s’anonchalissans, pour se voir sans Prince, furent long temps tourmentez de chacun.. THEVET, Cosmogri, VIII, 3. — Je n’ay rien cher que le soucy et la peine : et ne cherche qu’à m’anonchalir et avachir. MON-TAIGNE, 11.11 g (IV, 53). A nonehali. Devenu nonchalant, négligent. — Le peuple a.noncbally par l’oisiveté de son Prince. TIIEVET, COSMOgr., XX, 11. — Il &y a rien, selon moy, plus illustre en la vie de Socrates, que d’avoir eu trente jours entiers à ruminer le decret tic sa mort : de 1>avoir digerée tout cc,’temps là d’une tres certaine esperance, sans esmoy, sans alleration : et d’un train d’actions et de parollDs ravallé plustost et anonchally, que tendu et. relevé par lo poids d’une telle cogitation. MoNTAluNE, Il, 13 (II, 389). — La vaillance et bonne con-duicte des trois premiers nouveaux princes fut telle, que nos peres do ce temps la n’eurent pas grande occasion de regretter leurs anciens gneurs, de trop long temps aJtonchalis et perdus en deiices. FAUCHET, Antiquitez, VI, 1. Anonchaller, Ananehallir, v. Anonchaler, A nonehalir. Anonchiaoir. Rendre nonchalant, mou. — Mais lent et vain anonchalant son cœur.,. Il [Hercule] s’habilia des habits d’une femme. RoN smiu, Amours de Cassandre, Elegie à Muret (I., 114). S’anonchaloir. Devenir nonchalant, mou. — [Les Levites] devoyent… estre comme gardiens de la Loy, afin_ crue le service de Dieu ne filst point mesprisé, que les hommes ne devinssent point prophanes pour s’anOnChalnir. CALVIN, Serin. skie 1e Dezaer., 10 (XXVII, 489). — Qu’en se cognoissant hommes, c’est à dire, povres crea-tures inutiles à bien, que ce ne soit pour s’anon-chaloir. In., ib., 165 (XXVIII, 506). Anonyme. —1557. Les autres peuples du mont Atlas sont anonymes, c’est à dire sans aucun nom particulier. Recueil dee pals, 75 (Delboulle, Notes Anorexie. Dégoût des aliments. — Le Bou Urne tantost„ tantost rAnorexie, Or’l ; t canine faim, or’la Bradypepsie… Se parque dans lu creux du ventre plus petit. pif BARTAS, 2e Se maine, ler Jour, les _Furies. Anorler ( ?). — Doncques, François, aiant d’honneur les lustres, Et vous aussi, E : scoçois très illustres… Anoriez ce gra.nt roy, le sien père, Qui pour Geta de joye plus n’espère, Et à l’espoux donnez soulagement Pour supporter quelque peu son tourment, Arec. Poés., franç.. V, 239, Sur loi mort de Madgeteine d-e Franee, royne d’Eseosse. Anormal. Extraordinaire. — Lm ; ce roussin d’un coup si anormal Vint ce lyon entre deux yeulx frapper Qui le kit choir et renverser a val. IlitTnENT, Apotogues d’Esopn, I, 143. Anormalogle. Caractère de ce qui est anormal, — Vous adjustés font cecy a l’anormalogie de vostre fie. St FRANçois LÎR SAi.F. : s, Coniroverse, Il, vin, 3. Anatomie, y. Anatomie. Anotteri v. Annote.. Anse I. Occasion, possibilité, Ja.y faict icy ceste petite demonstrative digression, affin quib. quelque studieux esperit preigne lanse de la ma-tiere que je luy mets devant les yeubc, G. TORY. Champ fleury, L. I, 3 vo, — Je n’o.ste l’anse à personne de parler apres moy : ce qui sera permis à ceux qui le voudront et pourront faire. DF..5 Au-TELS, Repligue à Meigret, p. 56, — Ga, ius en fut fort. marry [du meurtre de Quin tus AntylliusJ„. et Opirnius, au contraire, prenant ceste anse, s’en esleva, et se mei t à. ernouvoir et inciter le peuple d’en faire la vengeance, AMYOT, Catus Gracchu-g, 13. — Si d’adventure il a quelque sien amy hargneux, querellant facilement, et calomniant toutes choses, ce luy sera une anse pour le re# prendre luy-r]esine, quand il viendra à faillir en plus lourdes raultes. In., Comment ten pourra dis cerner le Ilatieur &d : mec l’amy, 35. — La dissension de la religion estoit comme un manche et une bonne anse, pour mettre les Estats des Provinces en. dfssensio.n et discorde entre eux. Pii. DE MAR Ecriis pol. et hi-st, p. 131. (En argot). Oreille. — Par ce moyen avoient-ils perdu les a.nces, et estoyent tous demeurez mon nins, et sans aureilles comme les cinges, dei Compagnon à la Bouteille, A. — Les oreilles sont les ances. GUlLI. BOUClIETI 15e Seree (III, Anses. Oreilles. Va ?. hist. et lage, VIII, 182. Anse 2. Par mon anse. Sorte de juron familier, altération volontaire de par nton Serois-je pas bien folle m’en aller les mains vuydes, veu qu’il y a de quoy los emplir ? 0y, par mon anse. LARIVEY3 le Laquais, III, 5 — Si je n’eusse con sentv à ses volontez, elle ne fust ce qu’elle est niaiiitenant, non, par mon anse. ID., ib., V> 5. — Par mon anse, ta maistresse est bien far011ehe. In., ta Vetve, I, 6. — Par mon anse, je m’en re tourne. ID., le Morfondu, IV, 7. — Par mon ance, on pourroit aller autre part qu’on ne trouveroit kas un homme si deliberé que may.BEROA_LD E D E VERVILLE, Moyen de parvenir, Arlicle (I, arm). Ansé. Muni d’anse. — Vaiseau. Fraie ou fragile, profond, beant, large, ansé. M. DE LA PORTE Epitheges, 412 ro. Ansé& Cuve à, deux anses. — La viz dii pres souer s’appelloit receptes… les ansees, rooles. RA 13E.LA1g, Ve 16 (1562), Anserin. D’oie. — Un lict à triple couche de plume anserine. RABELAISe 1, 20. Auseron. Petite anse. — Ils puisent de l’eau du fleuve avec des seilles de cuir a ariserons de bois. Trad. de LE0145 Descr. de 1’Air., I, 172 Œ. Cornpl.). Anseté. Muni d’anses. — Resehawd. Oreillé ou Oreillonné, ardent, cuyvreux, anseté ou hanss-eté. M. DL LA PORTE, Epitheies, 353 vi). Ansette. Dimin. d’anse. Textes de 1501 et 1521 (G., Compl.). Anspessa.de, y. Laneespessade. Antagonie. Antagonisme. — JEHAN DU BEC’Disc. de l’anÉagonie du chien et du livre (G., Compl.). Antan. L’année précédente. — Au prix d’an tan, un chacun Dict qu’on ha trois potz pour un. JEAN LE HOUX’Chans. du Vau de Vire, I, 64. — La graine de fougere, Qu’en plein minuit nous cueillismes entan Denise et moy la veille de saint Jan. BAÏF1 EgiegUee 5 (III, 35). — Ba.c.chus, si tu nous veux donner bonne vinee, Nous qui antan de marbre avons fait ton image, Nous te la refe. rons toute d’or cette armee. ID., ib., 11 (III, 60. — L’an recommance Et ma fortune autant s’avance Comme elle s’avansoit antan. ID., Mimes, L, Il (V, 121). Auparavant. — Zalas, Zalas, voicy pis que an tan. Nous allons de Scyne en Carybde. RiLBE LAisi IV, 20. Antartiquement. Dans la région antarctique, Martian Capella… assemble., „ la Perruque de Berereice avecques le Canope, les disposant antar tiquement. PONTUS BE TYARD> 29 (Va.ganay, Deux mille mois). Ante. Tante.— Madame Johanne de France ie ton ante fille au bon roy Charles septiesme. LE MAIRE VIE BELGES., le Temple cl’Hereneur et de Verhis (IV, 230). — Et trouveras leans… ta dame df ?  ! mere, madame Charlotte de Savoye avec ton ante madame Marie sa sœur germaine. ID., ib. (IV, 284). — Son oncle [de’Vesta’fut le grand Ocea.n, duquel les ondes circuissent la terre universelle : et son Ante dame (ires. ID., la Couronne Marga ritique (IV, 101). — Ses belles antes, sœurs ger maines de sa mere, sont Honnesteté, Sobrieté, Verecunde, et Chasteté. ID., ib. (IV, 102. — Mais ray cogneu la faulseté Du cardinal mali cieux. Ma cfnere ante voulut desponser. Et me toit sus ung grand ereur, Et veult espouser aultre femme. Anc. Po. franc., X, 316. — On dist en Eingleterre et en Franche que le Roy veult laissier sa femme, laquelle est ladite anthe à la Majesté Imperiale, Ib., X, ai9. Alyénord, Madame noble et franche, Femme et espouse au noble Roy François… Vostre ante, aintoys Marguerite de franc ch.oys, Que Dieu pardoint, fut moyen du bon eur Que vous avez en triomphant honneur. XI, 97. — Il Yi.reult vanger la mort de son ante. RA_BELAiSt Lettres, 111, 365. Grand anie. — Sa grand ante fut tres benign.e Princesse… Madame Marguerite de Bourbon, LE MAIRE DE BELUES, la Couronne Margaritique (IV, 101). Anteeedence. Ce qui vient avant. — Les cir constances, dependances, consequences, et ante cedences de chascun afaire particulier sont le plus souvent toutes diverses et contraires. 0-N il LLET, Dise. sur les moyens de bien gouverner, 15 vo (G., Compl.). Antecedent. Précédent. — Par mes antece dentes lettres, vous aurez sceu de la venue du Le gal.. LE Duc DE SAVOIE à St François de Sales (XI, 450). Anteceder. Surpasser, vaincre. — Mais de tout son pouvoir tra.vailloit de les an teceder et passer en tous belliqueux et ehevalereux actes. BouR.DisDeÉ, hryet. d’Anjou (G.). — Vous debvez regarder Et vous contregarder Quand parlés de telz gens, Pour fureur eva.der Qui peult a.nteceder Telz negligens. Arec. _Nés. franç., I, 182, — Si ainsi est maulgré les devineurs Aurons bon temps, et tous les divins heurs Que le bon Dieu tout puis sant nous concede Et les mal-heurs par grau il ariteeede. 3 BOUCHE ; Epistres jam.ilieres du Trewerseur, 23. Antecesseur. Prédécesseur. — Car il est vray que leurs antecesseurs Avoient jadis la Guyenne m’Avise..1. Bo lu’m' ET, Epistree famaieres du Traverseur, 1. — Pource que les banquets et. fes tins de noz antecesseurs se offrent, i fault penser que non moins estoyent de bonne doctrine que bien instruict.z. Du FAlLi Propos rustiques, ch, 3. — Nous… avons noz ceremonies propres à nostre mestier… serments pour invioiablement garder nos statuts, que feu de bonne mernoire Ragot nostre antocesseur ha tire de beaucoup de bonnes coustumes, et avec adjousté de son esprit. I.D., ib., ch. 8. — La lignee de Merovee faillant en ce Childeric susnommé, aussi la faineantise des Roys antecesseurs cessa. THEVETi Cosmogr., XV, 15. — Vous voyez en la personne de cet excellent prince… assemblées toutes les vertus qui ont ja mais decoré les Roys ses antecesseurs. Du VAIR, à la Closiure de la Chambre de Marseille. Ancètre. — Comme fist Cathilina quant il nom• moit ses antecesseurs et leurs bonnes meurs de vant le senat pour soy couvrir de la conjuration. P. PABni, Art de Rheiorique, I, (15. — Ta pieté, qui ores joute Pour egaler l’antecesseur. C. FON TAINE Ode 5. — Ce n’est pas peu, naissant d’un tige illustre, Estre esciairé par ses antecesseurs : Mais c'est bien plus luire à ses successeurs, Que des ayeux seulement prendre lustre. PIBRAc, Quatrains, 30. — Le bien que Dieu luy a donné, ou par ses antecesseurs, ou par ses 1onnes.11-. ; a.c quests, 0, DE SEints, Theitre d'Agric., G, Anteehe. Habitant de l'autre hémisphàre. qui tendent à l'Antarctique. sont Anteclies e.1 Antipodes, d'autant qu'ils sont posez en contre Clima.tz à nous. TH EVET, Cosmogr., XXII, 4. Anteehrist (pronom.). — Mais tant. y a gut mainte femme S'efforce à parler par escript, Or est arrivé PAntechrist. MAROT, Epistres, 2fi. — Dites nous quel autheur escrit La naissance de l'Antechrist. REGNIER1 DiSC. d'un.e Ma. — Ces-tuycy en la face Du Pape non demen1 l'appella ante-Christ, Faisant dti vive voix ce qu'antre par rit. AUBIGNÉ, Tragiques, IV (IV, 181i.). Anteeiens. Habitants de l'autre hémisphère.. Anteciens, qui habitent l'autre zone tempert-ce.. L. LEROY1 Viciss. des choses (H. D. T.). Antefrasis. Antiphrase. — Yronie se corn mect en plusieurs manieres : l'une par an'teira.i., ! de paour de offencer les auditeurs. P. FABru, Art Rhelorique, L. I p. 189. Antelié. — Le premier clavandier Romain Janus à deux visages estoit Roi .en Italie et Dieu en terre, voire le principe des Dieux souverain Patron et Dictateur de l'ancienne religion catholique Romaine, Prince des Limentins, Forcules, Cardes et Cardinaux, vi bref de tous les demons antellés. PH. DE MAHNix, Difier, de la &lig., I, 11, Z. Antemne. Longue vergue fixée au mât par une poulie.— Le pilot... feist calier les Boulingues„,_ et de toutes les anternnes ne rester que les gri-unes et coustieres. RABIU.A18, Derl 18. — Le nocher gouverne son navire selon l'experience qu'il en a, ores tendant OU laseha.nt une corde, ores haussant l'antenne, ou remuant l'aviron. l'ielorifTA [G NE, II, 1 11, 301) . AntenuptiaI, Antérieur au mariage. — Et n'a telle veufve droict aux heritages cottiers acquis constant leur mariage, n'est que par convention antenuptiale fust autrement disposé. Your). Cota. gén,, II, 907 (G., Compl,). Lesquelz premiers comparons declarerent. ne avoir este faict quelque traictié ou contract antenuptial, Texte de 1550 Compl.). Autepenultieme, Antepenultime. — 1500. Le sabmedi, antepenultime de juillet. l'irlEnicis, Chron.., I, 493 (Delboulle, _Notes lexied.). —1550. Le penuitime et rantepennitime degré. Rousskr, Estat et mutation des temps, 69 (Delhoulle, Noies — Je parleray de ceux aussi qui ayans trois syllabes, ou plus, ont l'accent, les uns en la penultime, les autres en l'antepenultinle. H. Es TIENNE, Precellence, p.. 40. — Ils font beaucoup mieux sonner l'antepenultime de Republica, que nous la penultirne de Republique. ID., ib., p. 42. Anteposer. Anteposer Mettre avant. — Et que je suis à. anteposer à toute la compagnie. Frein, acte du Syn. nod., XV (G., Compl.). Anteprecedent, Antérieur à ce qui a pr&,.édé. — En interpreta.n.t les ordonnances anteprece doutes. Nouv. Cole. gén., 16 août 1597 (G., Compl.). Antepredieamenti. Préliminaire. — Pour l'assistance ez matines des feste s solennelles ou autre reste quelconque, pour le vin qu'ils appellent antoprodicamens et. postpreclicamens et pareilles desponses superflues. Texte fie 1545, dans FEU BIEN, Hist., de Paris, II, 72.3a (G-,, Compl.). Anteriorité. — Une grammaire historique et meteorique con tendantes de leur anterionté et posteriorité par la triade des articles. La. Creer,rne philoeophale, dans Rabelais, édit. M144., III, 284. Anterat (adj.). D'amour veut jouir du Cyprien plaisir rot desir Aveq" la foy de PH. BuGinroN, Erotasmes sonnet 53. Contraire à. l'amour. — 'AYript«., Anteros, se peult. dire en françois Contr'amour. Mais puis qu'il te plan tani greciser et latiniser en franeà, tu devois dire Anterot selon son origine et analo gie. B. ANEAIJ1 Quintil Horatian. Anterotique. Antithèse au sujet L'Anterotique de la riille et de la. Du BELL.ty+ Anthe. — Plutarque dit des poissons appellés Scares et Anthes qu'aussi tost qu'Us ont avalié liaim du pescheur, les autres qui lors. sont presens accourent tous pour luy aider, et rongent le filet et le petit cordeau. AMER. PARÉ', Lire des ani maux, 16, Anthonomasia, Te. Antonomasie, Anthos. Romarin. — Miel mercurial ou cl'an-d'os, electuaire tenait diaphœnic, sucre rouge. AMER. PARÉ' XXi n, 2. Anthosat. De romarin. — Les miels violat, rosat, bueosat, mercurial et anthosat autrement dit de rosmarin, sont tous preparez de mesme sorte. LIEBAuLT, p. 392 (G., Conipl.). Anthracite. Pierre précieuse d'origine végétale, — Anthracites est contee entre les Escar. boucles, pource qu'elle ha couleur ignite, mais elle est toute environnee d'une veine bla.nche, LE MAIRE nu BEr.,t3Es, la Couronne Margaritique (1171 FA). — Et estoient toutes de pierres bien pre-denses : l'une d'Amethyste, l'autre de Carboucle L-ybien, la tierce d'Opalle, la quarte d'Anthracite. RIA 13 E LA1S, V, 411 — Les rubis anthracites jetiez au feu deviennent comme morts. E. 13iNET5 Merv. de Nat., ch. 21 (G., Compl.). Le nom est féminin dans le premier exemple. Anthrope. Homme. — hellin par ses odes 'achaines Conquit l'honneur que tant l'an thrope appete. PH. BUGNY ope, Erotasmes de Phi die et Gelasine, sonnet 93. Anthropolatre. Celui qui professe comme un culte l'amour de l'hurna.nité, — Les saincts peres appellent les arriens idolastres, les nestoriens an thropolatres. MORNAY, Inst. de l'Etieh., p, 211 (G., Compl.). Anthropomantie. Divination par l'examen des entrailles d'un homme nouvellement tué" — Par l'Anthropornantie, de laquelle usa Helioga-balus. RABELAIS, In, 25. — Satan si fort le cœur de l'homme endiable Qu'il lui fait, ô horreur I im moler son semblable. marge LiAnthropo ma.nce). J. DU CHES.NEF le Grand Miroir dit Monde, Li III, p. 91.

Anthropomorphite. — Je ne vois point.,.. quel fruit peuvent recevoir les Idiolz des images : esquelles Dieu n'est .liguré, sinon pour les rendre Anthropornorphites, c'est à dire qu'a conçoivent un Dieu corporel. Calvin, Instit., HI, p.133. — Les Anthropornorphites, qui ont imaginé Dieu

réciproque. — Qui Doit marier un ante sa toute semblabîe. Phidie et Gelasine, de l'amour. jeu ne amm estre corporel… ont par trop lourdement failly. Id., ib. IV, p. 217.

Anthropopathie. Doctrine qui attribue à Dieu les passions humaines. — C’est pourquoy nostre langue en un si haut subject, Ne pouvant suivre Paule, et rame son object, Begaye ch.asque coup, et voulant peu faconde Rendre l nom de Dieu plus redoutable am monde, Par Antliropo pathie elle le dit jaloux., Repentant, pitoyable et brusla.nt de courroux. Du BARTAS, 2e Semaine, 243 f Arche. Antiastroiogisme. Doctrine contraire à. l’as troJogie. — On sentira une particludiere influence celeste qui astrologiquement decoulera., pour tes moigner l’astrologique affection que j’a.y eu à maintenir les iniluences astrologiques alencontre de PantiaStrOlOgiStrie. CliOLlÊRES> 80 Ap. Disneé, p. 315. Autlbust. Devant du buste, poitrine. — Le ventre à poulaines boutonné scelon la mode antique, et ceinct à l’antibust. RABELA1Sp IV, 31. — Un chacun se prosterne à beaux genoux> et se frappe Pantibust de coups de poing. PK. DE MA NiTX : Biffer, de la Relig., II, I, 21. — Pour les rne pediez et journaliers, on peut satisfaire avec un patinastre et a.ve maria, ou en frappant son antibust, In., ib., II, ivr Am…U=111e, v, Ailticatholique, — Sous le nom commun et general de schismatique, ou d’anticatholique UlARRON, les Trois V eretez, 111 „ Antieelotique. Ennemi de l’astrologie. — Je vous ay desja donné de si rudes coups vostre bresche, voire toute la muraille anticelotique est toute astrologisee. CuottÊnzs, Se Ap. Disnee, p.315. Antichambre, mot blâmé par E.Pa, squier Il y avoit plus de raison de dire Avant-chambre, que ce que nous disons Antichambre. Recherches, VIII, — 11, D. T. citent, d’après Delboulte, un exemple de 1529. Antichappelle. Chapelle précédant un autre heu. — L’anticbappelle chappelle proche le sepulcbrc. Voye du S. de Vinemont, p. 408 (G., Compa Antichrestien. Opposé au christianisme. — 1581. Calvin.. fist imprimer à Genève son Institution antichrestienne. P. D E LA COSTE Sermons, 153 b, édit (14c 1598 (Vaganay, Pour l’Hia, franç. mod, — Sinon qu’on veuille dire que l’Eglise a laquelle Nostre Seigneur nous renvoye soit lieglise errante, peccante et an ticbrestienne. St FR.A NÇO1S DE SALES, C011trOVerSCS,.11 ri, 2. — fis crient haut et clair qu’elle [1’ng1ise] a demeuré 800 ans en adultere et antichrestienne. In., ib., 1, ][, 7. Antichrist. Antéchrist. — A trente Diables soit le coqu, cornu, marrane, sorcier au Diable, enchanteur de l’ArltiehriSt. RABELAIS, LII, 25. — L’Antichrist est desja né, ce m’a Ton dicta ID., Iii 26. — Qui es tu ? Dont es tu ? 0 Lunettier de l’An tichrist. Ir., IV, 5. — Ils veulent faire l’Eglise telle dès saint Gregoire jusqu.’a cest Rage qu’elle doit 8stre du teins de l’Antichrist. St FRANçois DE SALES, Controverses, I., ii., 5. — Les merveilles de l’Antichrist ne seront qu’une bouttade de trois ans et demy. In., ib., _IP, HE, 7. — L’un est le vray Christ, et l’autre le Christ vicaire, c’est à dire le vray Antichrist. PH. Dr, MARNix, Differ. d-e Relie., 1, u, 10, — Ayant treuvé… un si grand zele pour [honneur de Jesus Christ ou l’on presupposoit estre le seul regne de rantichrist. Si FRANçors DE SALES Lettres, 871. Antiehristianisme. Doctrine, institution con traire au christianisme. — Ils les accusent et con damnent d’ignorance, superstition, Antichristia nisme. CHARRON, les Trois Veritez, III, 8. — Atta quer le Siege que toute l’antiquité a bonnortL. apeller la digmté mesme antichristianisme, qui sera celuy qui le pourra trouver bon ? St FnANçoiS E SALES, Centroverses, 11, Fi, 15. Antichristien. Contraire au christianisme. — Erreurs antichristiennes. G. Tilo i PSC/NI Secrets de r Apocalypse, 210 (Delboulle5 Notes le.ricol.). (Subst.). Adversaire du christianisme. — Ha, malheureux antichristiens nouveaux. Aftrus DEI iai, Defensoire de la foy chrestien.ne (Delboae, Noies lexicol.). Antichtlione. Pour Rabelais, antiehthone est synua, yme d’antipode — A ceste heure con pois-je en venté que sommes en terre Anticthone et Antipode. V, 26. Thevet fait une différence entre les deux mots — Parquoy je prendrois pour vrais antipodes ceux qui habitent les deux poles, et les deux autres prins directement, c’est a sçavoir levant et ponant et les autres au milieu antichtones, sans en faire plus long propos. Singul. de la France ant., ch. 57 (0, › Comp1.). Anticipatoire (terme de procédure). Lettre d’anticipation. — Lettres royaulx, coinpuIsoires, declinatoires, anticipatoires. RA.BELAIS5 III, 39. Anticipement. Action d’anticiper. — Lequel an Licipement les communes a.ccorderent à nostre requeste. Jorn. de P. Scatisse (G., Compl.). Anticiper. Prendre avant le temps, — Qui eust pensé que mort anticipast Ainsi sa vie, et si tost dissipast. On l’eust gardé qu’il ne se mancipast. CRETIN1 Cumplainte sur la mort de Guai. de Bissé pat, p. 55. — C’estoit chose desraisonnable que ce jeune homme anticipast ainsi presque par force "office de supreme dignité. A te YOTi Flaminius., 2, —11s se faschent de mourir jeunes et se plaignent, tant pour eux que pour autruy, que la mort les anticipe et les moissonne encores au verd et au fort de leur Rage. CHARRON, Sagesse. II 11. Occuper d’avance. — Achilles à tout une partie de ses plus feaux Myrmidons secretement et en grand haste alla anticiper le passage par où Hec tor devoit passer et se meit illec en embusche, LE MAIRE DE BELGES, 1llustr, II, 19, Avancer le temps de, hâter. — Julia, fille de Juiius Cesar et femme de Pompee, „ anticipa sa mort, cuidant accompaigner celle de son mary en-cores vivant. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margaritique (IV, 31). — Je [Chariclea] me deli bere bien de punir Trachinus avecques son odieux amour : car je le frustreray de son esperance en anticipant la mort. AMYOT, Hist. fEthiop., L. V, 61 ve›. — Comme s’il n’estoit point assez à temps pour souffrir le mal lors qu’il y sera, il l’anticipe par fantasie, et Iuy court au devant, MoNTAIGNEe 11, 12 (II, 222.

Prévenir, devancer. — Pendant qu’ilz estoient apres à taire bastir galeres, les Atheniens les anti ciperent : et envoyerent.,. une armee de tin quan.te galeres en ilsie de Methelin. Amirflorl trad. de Di o noRE, XII, 16. — Quelle honte sera-ce, quand nous aurons esté tant stupides, de ne point estre esmeus, apres que Dieu nous aura ainsi con viez, qu’il nous aura anticipez et prevenus par sa bonté infinie ? CALVIN, Serm. sur le D’enter., 148 (X XVIII, 287). — Mais les ay tournez et translatez, et toute l’Art Poetiquc, y a plus de vingt ans, avant Pelletier et tout autre. Toutefois non encore mis en luiniere, pour avoir esté anticipé.. B. ANiu Quintil Horatian, p. 157. — Les condamnez qui attendoyen t l’execution, du. temps de Tibere, perdcFyent leurs biens et estoyent privez de sepulture : ceux qui l’anticipoyent en se tuant eux. mesmes estoyent enterrez et pouvoyent raire testament.. MorcrAIGNE, Hi 3 (Hl 39). — Tullius Tvlarcellinus… voulant anticiper l’heure de sa destinée, pour se &flaire d’une maladie. ID., Il, 13 (H, 390. (I.ntrans.). Aller devant, prendre les devants. — Ainsi commençoit escarnper de la chambre, mais la vlle anticipa._ et sortit. RABELAIS, IIL 17. — H vous fault haster vistement de partir d’icy premier que lori &anticipe de nous contraindre à faire quelque chose malgré. nous. Afin’oT, Hist../Ethiop., L. V, 58 ro. — Un gros Cervelat.. anti-cipant devant le front de leur bataillon le voulut saisir à la gorge. RABELAIS, IV, 41. — Les a.urees anticipent, et d’elles est cre6 une R.oyne nouvelle.. ID. V, 24. Anticle 1, y. Antique. Anticle 2 (mot d’argot). Messe. Var. hist. ét Biez sur l’anticle, c’est feindre avoir voué une messe devant quelque sainct pour quelque mai, ou pour quelque hazard où l’on se seroit trouvé. Ib., VIII, 163. — Le claulvage biani randele, au rivage huré et piolente k hureite, el pelant la mille au eoesre c’est le mariage des gueuz et. gueuzes quand ils vont espouzer à la messe, et comme ils disent ceste chanson en cere-momie. Ib., VIII, 180. Anticqu.ement, V. Antiquement. Antiethane, y. Antichtkone. Aliti-cuisine. Salle précédant la cuisine. Nostre Iviesnager aura une anti-cuisine, qui luy servira de sallette ou mangeoir ordinaire, au travers de aquelle de necessité conviendra passer allant à la cuisine. O. D Fi SERRES, Théâtre di Agric., I, 5. — Le pere-de-famille les tiendra en office et subiection, les gardant de crier et folastrer de son anti-cuisine, ou il sera souvent mesmes à l’heure de ses repas. ID.., ib., 15 6, Anticyre. Ellébore [d’Anticyre]. — Il a tant ie cerveau de sectes esionn.é, Que toute la Rheu-barbe el, toute PAnticyre. Ne luy sçauroyent gua rir sa verve qui empire. RONSARD, Contin. du Discours des Ai iseres de ce temps (V, 34)). Antidater. Dater inexactement. — Lettre anti date& En ces mots nous usons de la preposition grecque &Wri signifiant pour : car lettre antidatee signifie atee d’un jour pour un autre. H. Eà".. TIENNE, Conformité, Mois trançois pris du grec, Ji. 206. Antidot, Antidote. — Le Cerf peut bien haïr un venin, de la sorte, Pour Pantidot rainé que sa leste lui porte. J. DU CHESNE, Grand Miroir gite ! donde, L. Pi. p. 151. Antidotaire. Livre indiquant des remèdes. — Ce grand deffault procede, en verité, De n’estre expert de la proprieté, Et qu’on se fie en ces an ti-do [paires Qu’ont entre mains tousjours apoticaires. J. BOUCF, ET, Epistre-s morales du Trayerseur, II, vin, 5. — Son abject est toute sorte de saveurs, desquelles nous parlerons cy apres en t’astre An-Lido taire. AMUI. PARÉeI iil.rod., 9. (Fig.).— C’est en ce beau petit bobulaire que… nous avons rencontré ceste mirlifique recepte, qui est bien la plus recreative et la plus festivale qu’Il n’y ait point en tout Pantidotaire de saincte mere Eglise Romaine. Pu. DE MARNIX, Differn de la t, iii, 9. Antidaté. Muni d’un antidote. — llz estoient tres bien antidotez le cueur, restomach, et le pot Ri ! vin, RABELAIS, II, 33. — Maistre Janotus..• bien antidoté l’estomac de coudignac de four et eau beniste de cave. ID., I, 18. — Ce pendent ve., noit son diseur d’heures en place, empaletocqué comme une duppe, et tre.sbien anticloté son alaine à force syrop vignolat. ID., 1, 21, —11 est bien with : Id : dé de pampre. Ii 1, O. Contenant un antidote. — Un petit traité inti tulé., Les Fanfreluches antidoties. RABELAis, I, 1. — lin inonde de Chimeres et de fanfreluches antidote-es da codignac de belle resverie. PH. DE MAR IN’X Difier. de la Relig., II, 1, 8. Antien, y. Ancien. Antifaticque, Antifone, y. A ntiphatieque, Antifortunal. — Leur boire estoit un anti-fc : Frtunal, ainsi a.ppelloient-ils ne scay quel bru-vage du pays. RABELAis, V, 26. Antigle, vu Amide 2. Antihomneit. 11 ne dit mot, et ne respond que par graves antihocquetz de la teste, et signes des épaules à l’Italienne. BILLON, 87 b (Vaganay, Deux mille mots), Antillette. Sorte d’anneau ou de crochet. — Deux verghes de verriere estoffé de dengue, d’aneau et de antillette. Texte de 1501 (G.). — Ata.cques a bende estoffees de enneaux et de hun-tinettes. Texte do 1510 (G.). — Lacets brisiez es-toffez de verrat’, de tiroir, de annili.1 —1 de antil-lette pour cassiz fournis par un serrurier. Texte de 1535 (G,). — Deux anneaux et une antillette pour ung tableau. Texte de 1583 (G.). Antimonien. Contenant de l’antimoine. — Ledit vin antitnonien fera tel effet que la poudre de celuy [antimoine qui est calciné et préparé. Amui. PARÉ, L. XXI-TV, chap. complém. (Subst.). Partisan de l’antimoine. — Et ne sçach.e Empiriques, Alcheraistes, tireurs de quinte essence, ou An timoniens, qui me le peussent faire accroire. Tl : LEVET, Cosmogr., XXI, 8. Antinomie, On trouve la forme andinoinie — Je suis confus de tant d’Aridinornies. VAUQUELIN DE LA. FRESNAYE, Idillies et Pastorales, 1, 20. — Pour nous decha.griner du chagrin de la Lay, Et nos esprits rompus de tant d’Andinomies, Fay nous voir tes beaux vers. ID., Divers Sonnets, 22. Aniinomie. Antonomase. — Par le mot, de cocu, porté par les oyseaux qui sont ainsi appelez pour aller pondre au nid des autres, l•es hommes s’appellent cocus par antinomie, quand les autres viennent pondre dans Pur nid. BRAN-, TômEI des Darnes„ part., II (IX, 68). Antioche. Royaumes Cil.Antioche. Biens imaginaires, chimériques. — Nous souhaitons tous les biens de ce monde. nous ba.stissons de beaux chasteaux en nostre rveau chacun voudroit avoir des Royaumes en Antioche, et je ne sçay (1110y. CALVIN, Serin. Sur l’Epitre aux Corinthiens, 12 (XLIX, 729). Antipapesse. Floriniont de Raimond…, le voulut renvier sur eux tous, par un traité par luy fait, sous le nom. de 114npape.e, c’est à dire, contre Jeanne la Papesse. E. PAsQuiER, te cherches, XII, 10. Antipathie. — Democritus au livre qu’il a escript en Grec des Antipathies, c’est a dire des contraires adfections et passions. COTEREAU, trad. de CoLutiirr.r.r. ! XI, à. — Concorde et discorde, que les Grecs nomment Sympathie et Antipathie. BE-. LoN5 (les yseaux, 11 (Va.gana.y, Pour l’Hise, du franç. in-od.). Antipatique, Contraire. —La froide Saila niandre au chaud afttipatique Met parmy le bra sier sa froideur en pratique. REGNIER, CEUV, FOSith., Complainte. Antiperiease. Opposition de deux choses contraires, chacune rendant pins forte, par con traste, l’action de l’autre. — Il me suffit pour elle en trait et chault Souffrir heureux doulce antipe ristase. MAURICE SCÈVE, 29a. — (-Irùrn, la froidure hybernalle des Antipodes, passant en ligne orthogonalle par l’omogene solidité du contre, pourroit par une doulce antiperistasie es chauffer la superficielle connexité de noz talons. L. Cresnie Philosophale, dans Rabelais, III, 281i. — Or en ceste attraction il se fait une agitation venteuse, lors qu’elle est plus reserree, et n’y a doute que, pour le regard de la proprieté du mou vement de lieu en autre, on peut tirer de cecy une tres belle connoissance, en remarquant que ceste reunion d’air qui acourt à sa blessure (ce que je pense les Grecs avoir appelé andiperistase) aug mente ta force de la chose esmeue. DAM PNIARTIN., Merv., 23 vo (G.> Compl.). — Platon dit que l’An tiperistase, c’est à dire la circonstance contrair• de mouvement alentour des corps… est cause des ilects qui se font és ventoses des medecins. Questions Platoniques, 6. — Qui sort en temps glacé d’au.pres du feu dehors, Par antipe rista.ze ha sentiment au corps D’une plus grand’froidure à [’environ cuisante. ANI. J A PMI, irELL94 Poe, L. IV, 169 vo. — L’hiver augmente la cha leur du corps par antiperistase, c’est à dire par contrarieté de l’air voisin. AmBR. PARÉ, InÉrod., 5. — Ceste Antiperistase (il n’y a point danger De naturaliser quelque mot estranger, Et mesrne en ces discours, où la Gauloise phrase N’en a point de son ûreu qui soit de telle Emphase) Est celle qui nous fait beaucoup plus chaud trouver Le tison fiamboya.nt sur le cœur de l’Hiver Qu’aux plus chauds jours d’Esté. Du BARTASJ lre Se meine, 2e fou, -. — Quand je recherche la cause de cette a.ntiperistase, je l’attribue aux glaces du nort qui se dechargent sur la cote et la mer voisine de la Terre neuve et de Labrador. l’IrIARc LEscAri DOT, iht. de la Noug.5. Fr., p. $07 (G., Compt.). • Le faix, le coup, le vent, roidit, durcit., embrazt.. L’arbre, le fer, —le feu par antiperistase. REGNIER* Mue. posih, , Complainte. — Par une suave et tres amoureuse antiperistase et contention, elle [la de honnaireté divine) s’est revigoree a la presence de son adversaire. St’FRANÇOIS DE SALES) Amour d-e Dieu., II, 5. Antiphathie. Opposition.— Toutes les vigiles, quatre-temps et jours de jeusnes poissonniers, iaictagiers et caria allers, avec toute la symphathie et antiphathie des andouilles et saucisses avec le quaresme prenant. Pu. D F. Mei RN1X, Differ. de la Relig.. II, 1, 21. Antlphaticque (subst.). Thèse contraire. — Le Roy vous ayant un jour commandé. de prou ver par discours la Divinité, vous ravistes les Darnes en admiration, et vous offris tes quant et quant à la preuve de l’antiphaticque, ce qui eust esté plaisant, mais le Roy vous fit taire. AuB1GN SanCY1 à l’Evesque d’Evreux. — Au front de Henry troisiesme Un jour il prit en problesrne A prouver la Delté, Pour s’offrir à la replieque 11 prenoît l’antifaticque Quand il en fut arresté. ID., Pieces epigramerzat.> 10. Antiphitosophei Celui qui est op1 : os6 à la phi losophie. — Je parle contre ceux qui mentent plus d’estre appeliez antiphilosophes que Philo sophes. PALissY, Die. dmir., des Metaux et Al chimie, p. 209. Antiphone, Antienne. — Ils fredonnaient entre les dents melodieusement ne scay quelles antiphones. RABELAIS ? V, 26. — Le tout faisoient avec arytiphones compete.ntes et à propos, tous jours chantans des aureilles. In.. ib. — L’Anti phonaire comprend les Antiphones que sainct Ignace a ouy chanter aux Anges de Paradis. PB. DE NIARNIX Dif fer.. de la Releg.., L iv, 7. — Les jolITS de ne se fera és Antiphones nulle commemoration de la croix ID., ib., III 4 21. — Cingar approchoit desjà lors qu’on en estoit à in Paradiston. Après laquelle Antiphone Berthe de voit estre jettée en la fosse. Trad.. de FOLENGO> Merlin Coecaie, L. IX (I, 242). — Vous nous cornés sempiternellement vostre succession, institution et substitution. „ et ne nous chantés jamais autres letanies, sequences ny anliphones.PH. D E MA NIX, D iller. de la /klig. Lir, 4. Antiplimnier. Recueil d’antiennes, — Ces chantres apporteront en Franco des Antiphoniers notiez de flotte Romaine par Sainct Gregoire. FAUCHET, Antiquilez, V11, 1. Antlphrastique. De la nature de l’antiphrase. — Par une façon de parler an tiphra.stiquee MARC LESGA.RBOT1 Hist de la Nouv. Fr., III, 326 (G., Corn pl.). Antipoda.lement. Dans la position des anti podes. — Quand nous nous regardons dans une fontayne, nous semblons y estre represen tés anti podalement, la teste en bas et les piedz en haut.. St Filmiçois DE SALES, Sermons autogr., 2 (VII, 44). Antipode. Personne occupant sur la terre un point diamétralement opposé. — C’est langaige des antipodes, le diable n’y rnordroit mie ; RABE LAIS, M 9. — Les antipodes inférieurs aux antipodes Supérieurs. Messieurs les antipodes, par le desir que nous avons de humainement converser avec vous, „ avions faict passer par le centre de la terre aulcuns de noz gens pour aller par devers vous. DES PÉRIE RS CynihatiOn ? IV (I, 376). — Je prendrois pour vrais antipodes ceux qui habitent les deux poles. TIIEVET Singul. de ia Fr. ant., eh. 57 (G., Cornp34. — Que la nature commune et la raison d’icelle soit la destinee, la providence di vine, et Jupiter, il n’est pas jusques aux Anti podes qui ne le sçachent. Aivor, Contrediets des Stoïques, 34, — Ne tiennent ils pas qu’il y a des Antipodes qui habitent à l’opposite l’un de l’au tre..„ ? In., de la Face de la Lune, 7.— S’il va des Antipodes, comme quelques uns tiennent, qui ha bitent le rond de la terre dessoubs nous, je pense que ceux là encores ont ouy parler de Thernis todes. 1r1 de k MciUnié d’Ileredote. — Comme il entendit dire qu’on avoit mis ra-fratchir une bouteille de vin dans un puys, il fut curieux d’y aller regarder ; et, apercevant son ombre dans Peau… il a_ppella ses compagnons, et leur dit : Hélas ! messieurs, venez viste m’aider à retirer n.ostre vin ; car il y a là bas des antipodes qui boiront tout nostre vin, si nous n’y mettons ordre. TABOU ROT DES ACCORDS, Apophth. du sieur Gau lant, 2 (III, 192). (Adj.). Situé à un point du globe diamétralement opposé, — A ceste heure congnois-je en ve-lité que sommes en terre Anticthone et Antipode. R A BE LAIS, V, 26. (Fig,). Complètement, opposé à la raison. — Esprits antipodes et renversez, voire esprits antro-pophages, qui ne vivent que de chair humaine, et qui font comme ces poissons de mer qui vont tousjours contre le fil d’eau douce et tousjours à rebours des autres. E. BINET, Merv de nat, , Ep. au lect, (G., Compl.). Antipodien. Situé à un point du globe diamétralement opposé. — Les quatre parts du monde a.ntipodien. Les Fanfares de e Roule Bontemps, p..1’Y2. Antipontife. —il y eut trois Antipontifes [mahométans] à qui remporteroit. BODIN, &pu blique, I, —10. Antipophare Rép/ique à une question possible. — Antipophore est respondre à question non demandee, corne « Je voy bien la malice du monde, et se tu demandes pourquoy Dieu se courrouce, je te dy que c’est pour noz pe-chez. » R FABRI, l’Art de Rhetorique, L. I, p.191. Anti-porte. — A Porte Ovine il y a une grand anti-porte fort large, et… les maisons de la ville s’y touchoinct presque, n’y ayant que la rue entre deux. Mom.uc, Commentaires, L. III (II, 55). Antiquaille. Chose antique (sans idée péjorative). — Vous l’eussiez comparee à une belle corn F d’abondance, telle que voyez es antiquailles. RA.-BELMS5 I, 8. — Cabinet paré de medailles Et cu rieuses antiquailles. Anc. Poés. franç., VI, 266. — Quelz chariots entailliez d’antiquailles, D’or enri-chiz et de perles garniz… Estre pourroyent comparez en beauté A la lueur et tant pure clarté Et aux rayons de ceste blanche nue… ? MARG. DE NA V., les Marguerites, le Triomphe de 1’Agneau (111, 40). — Je me souviens des belles antiquailles, Des beaux tableaux et des belles medailles Que je voyois dessou.z vostre grandeur, Quand vous estiez à fonte ambassadeur. O. DE MA GN Y Odes, I, 146. — Je me S u is estudié de recueillir des choses… que j’ay retirees de quelques antiquailles, on de quelques anciens registres. _AmY0T, Nicia, s, L Je VQ1/5 laisse penser qu’il diroit des ache teurs d’antiquailles, desquels le monde est plein aujourd’Ituy : aux dépens desquels maints trompeurs font grand’chère… Et me semble que le Savoyard n’eut pas mauvaise grace, lequel, voulant donner la trousse à. un sot et sottement curieux de telles choses, après Astre bien fakir faire la cour, en la fin pour une belle antiquaille luy mottera sa femme aagée de quatrevingts ans, H. ESTI E z, Apol. pour Her, ch. 2 (I, 55). — Ilz mespriserent la memoire de l’antiquité. Car la curiosité des lettres et recherche des antiquailles ont accoustumé de venir es citez avec l’oisiveté. L. LE ROY trad. des Politiques d’AaisroTE, WH, 6, Commentaire. — Comme Ion voit, à l’ouvrir de la porte D’un cabinet Royal, maint beau tableau, Mainte antiquaille, et tout ce que de beau Le Portugais des Indes nous apporte. PIBRAC, Quatrains, 7G, — Les choses antiques sont mieuxlaites que celles de ce temps, et aussi on void qu’on les cherche, et qu’on les acitepte bien cheres, et pource qu’elles sont antiques, on les nomme antiquailles et dit-on, Il a de belles et dures Guitt. BOUCHET, 286 Seree (IV, 229). — Non content de l’avoir embellie [Byzance] de Palais et superbes bastirnens, il y transporta de la ville de Rame plusieurs belles antiquailles. E. RtsQU’Eh, Recherches, 111, 4. — Sur tout me piaist le jugement qu’en fait le docte Pierre Pitou, lequel en la recherche de telles antiquailles se rendit ad mirable. ID., ib., V, 26. L’antiquaille, L’antiquité, les anciens. — Le reste j’ay cy dessoubz adjousté, par reverence de RABELms, I, 1, Nostre auteur suit l’antiquaille, comme l’on peut entendre des trois inscriptions susdites. Jot-BEivr, Gr. Mir., au’. lecteur (G.. CompL). — Demeurons à nostre anti quité. — Je me ris de vous ouyr parler de l’anti (piaille. BE RO A LD E D E VERVILLE Moyen de parue Tur, Glose (1, 190). — Mais veulent deterrer le Grecs du monument, Les Latins, les Hebreux, e toute l’Antiquaille, Et leur dire à leur nez qu’il n’ont rien fait qui vaille. REGNIER, Sut. 9. A l’antiquaille. A la manière antique. —Et quand le soleil part De son lever, il enlumine et lustre Ceste maison tant insigne et illustre ; Mai son de pris, bien paincte à l’antiquaille. Anc. Poés. franç., VI, 228. D’antiq ua ille, d’aval iquaille$. An tique. — Quart aux monnayes d’antiquailles d’or et d’argent, d cuivre, et medailles, et le surplus qui est à ma logis, je veulx qu’elles soient à celuy crue ma femme et ma fille nommeront. L’HosprrAL, Tes. tarnent (II, 527). Par plaisanterie l’expression se trouve em ployée dans le sens de vieux —Bon homme d’an-ticaille, Que Lu me resjouis de parier de bataille TnoTEREL7 les Corriçfauz, V, I (G., Par plaisanterie aussi, Rabelais dit jambon-s d’antiquailles, pour désigner des jambons d’excellente qualité — Le pot pourry estoit plain de potages d’especes diverses, sallades, fricassees, I saulgrenees, tabirotades, rousty, boully, carbonnades, grandes pieces de bœuf salé, jambons de antiquailles, sauimates deifiqu es. V, 22. L’antiquaille. Sorte de vieille danse. — Doibs • je endurer que… l’on nie vienne ratisser et tabus-ter te cerveau me sonnant l’antiquaille… ? HA of : -LAIS, II, 12. —Ainsi qu’enfans après leurs bagne nauldes, Ou ces mignons à danser l’antiquaille. I DES PhLIERS, Prognost. des Prognost, (1, 184). —’Pren ton flaioi, Rogelin, et y subie. Et sonne nous l’antiquaille legiere. B, ANFA ul Chant Natal. — Sonnez luy l’antiquaille. Tu nous as bien induit à Laisser le blanc pour le bis : les Balades, Rondeaux, Virlaiz et Chans Hoyaux, pour les son-netz. ID., Quintil Horatian, p. 200. ODans un sens iibre). Sonner l’antiquaille. — Voicy Maistre Jean Jeudy qui vous sonneroit une antiquaille dont vous sentirez jusques à la moelle des os, RABELAIS, II, 21. Touche luy Danse, — RABELAIS, V, 331 ms, — Naeeig. du Compagnon à la Bouteille, C. Antiquaiilé’, Devenu vieux. — Et ce qui est antiquaill6 et envieilly est bien pres de la mort. LA BOB., Hannon., p. à97 (G., Compl.). Antiquaire, Antique. — Une lanterne antiquaire faicte industrieuscment de pierre sphen-giticle et speculaire. RABELAIS, IV, 1. — En Pune des tables susdites… estoit exquisitement insculpé en lettres Latines antiquaires ce vers Iambique senaire. ID., V, 36. — [Aux Muses] Main-nant j cognois, vous voyant affamées, QuLurt esprit vous paissez seulement de fumées Et d’un titre venteux, antiquaire et moysi, Que pour un bien solide en vain avez choisi. RONSARD, Bocage noyai (HI, 228).

Précieux. — 1) chose rare et antiquaire [les Il dettes]. Rabelais, III, B. C. antiquaire. Id., 26.

Antique. Ancien, de vieille date (en parlant de ce qui dure encore), Pour icelluy [pays] contenir en office et obeissance par nouveau transport. de ses antiques et feaubt subjectz. Lesquelz de toute memoare autre seigneur n’avoient congne pie’Lu. RABELAIS III, L Panurge s’a.dre.ssR à. Epistemon, et luy dist Cotnpere mon antique amv, \Fous voyez la perplexité dei mon esprit. ID., Ill : 24. Je iriay inviter Bridoye… lequel est de mon antique congnoissance. 1 »., III, 29. Hip-pocrates… escrivit unes kttres à Dionys son antique amy. ID., III, 32. Gargantua.._ les bailla. à Ulrich Gallet son antique maistre des libelles et requestes. ID « Ill, 48.. Esperans en temps oportun les colloquer par mariage avecques les entans de leurs voisins et antiques amis. ID., ib.. Craignant quelque camisade d’Andouilles ses antiques ennemies. ID., IV, 32. Je rue pour-mene seul sur la rive Latine, La France regrettant. et regrettant encor Mes antiques amis, mon plus riche tresor. BELLA » f„ _Regrets, 19. Ancien (en parlant de ce qui ne dure plus). Affin d’entendre par quel moyen en si long temps ses antiques precee_teurs ravoient rendu tant fat, nia.ys et ignorant. RABELA ts, I, 21. Ponoerates luy feist oublier tout ce qu’il avoit apris souluz ses antiques precepteurs. ID « I, 23. Lettres antiques. La doue et. vraye Proportion des Lettres Attiques, quon dit autrement. Lettres Antiques, et vulgairement. Lettres Ro maines. G, Tu ity, Champ fleury, Titre. —Sus icelle porte estoit escript en grosses lettres antiques ce que s’ensuit. RAB ELA15 l 53. (Subst :). Les antiques. Les anciens. Ne seront saiges ceulx qui vendront leurs pellices et for rares pour achap ter du bois. Et ainsi ne faisaient les antiques. RABELAIS, Paniagr. Prognost., 10. 1-Ierodote, Pline, Solin, Berose, Philostrate, Strabo, et. tant d’autres antiques. ID., L. Ve ch. 30. Non con Lens les Antiques des drogueries susdites, sophistiquoient leurs vins en infinies sortes. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., III, 12. Au gouster et entamer des vins, les Antiques regardoient les astres selon leur cousturne en tout ce qu’ils entreprenoient). ID » ib., HI, 14. Antique. Chose antique (stat.n.e., vase, médaille, etc.), Si ceste antique estoyt mise en or, ce se mi une belle chose. PALSGRAlliE, Esclarc., p. 487. Je aillis d’estre tué d’une antique de marbre, LEsTonE, Ménz…, 2E’part., p. 113 (G., Compl.). Médaille (mèt-ne moderne). Louys fit. courir dedans la France et l’Italie cette Antiq-u.e, dedans laquelle estoient ces mots Perdi2rit. bylonis nomen… L’un des nostre… dit que ceste Medaille fut ainsi commandée par Lonys, d’autant que Jules en avoit fait. au precedant une autre contre Louys portant ces mots : P. fulius iyranne iiberat. E. PAsQuiEn, Recherches, III, 18. Jules fit aussi voguer cette Antique par l’Italie, portant ces paroles Bonon. P. Julit..es à yranno iebere, [o., ib. A rantiffue, A la mode antique. Son Excellence estott richement vestue sus les armes d’un accoustrement fait à l’antique. RABELAIS, Scio tnetehie (III, 400). Le plus souvent, quand nous parlons d’un ouvrage faict à l’antique (qui vaut autant à dire qu’à la mode ou façon antique), nous le disons par mespris… comme si nous disions, Mid lourdement. H. ESTIENNE, Apol. pour fler., eh, 3 (I, 59). P’antique. De style antique, Grands vases d’antique, grands potz, grans bassins. RAB ELA15 I, 51. En chascun repous estoient deux hea.ulx arceaux d’antique. ID., I, 53. Le dedans du logis. es toit sus gros pilliers de Cassidoine et Porphyre, à beaulx ars d’antique. ID., I, 55. On trouve la forme (-macle Je me ris de vous ouyr parler de l’antiquaille et m’est avis voyant ainsi jazer de l’anticle, de l’ancien, du vieilli, que yoy le maistre horlogeur de Geneve.. BEROA.LDE DE VF,’FIVILLE, Moyen de parvenir, Glose (1, 190). Antiquement. Autrefois, anciennement. Pres du lieu ou antiquement fut [ancienne cité de Cumes, Trad. de BoccAcE, Flainrrierte (1537), ch. y, 55 ra.-Mes isles Hieres anticquement dictez Stoechades. R.ABELAIS, Ill, 50. Es membres plus inferieurs de ces anirnaulx divins.., y a un os… duquel„. l’on jouoyt antiquement au Royal jeu des tales. ID., 1V, 7fPlus d’un courage ardent ma vertu s’allumait Contre ce populaire, en desrobant les choses Qui sont és livres (Irecs antiquement encloses. RoNsARD, Poemes, L. II, Discours contre Fortune V1. 1117). Antiquer. Annuler. Le temps induit ceste loy miserable Pour antiquer la cousturne honorable. FORCADEL, œuv. Poet., p. 134435. Antiquitaire. Celui qui recherche l’archaïsme. Je veux que eeluy qui de.sire reluire par dessus les autres en sa langue ne se fie tant en son bel esprit qu’il ne recueille et des modernes ut, des anciens… toutes les belles fleurs qu’il pensera d-uire à l’illustration de la langue. Non pas pour nous rendre antiquitaires+++ ains pour les transplanter entre nous, ny plus ny moins que le bon jardinier, sauvageon, ou vieux arbre, ente des greffes nouveaux qui rapportent des fruits souefs. E. PAS-QUIETI., Lettres, II, 212. Antiquité.. Ancienneté. Tous se rangerent comme en bataille> chascun par son office, degré et antiquité. RABEI, AIS, IV, 59, Vieillesse. L’antiquité, la memoire labile Me pressent tant que ne fais plus l’habile Pour deviser et composer par metre. G. TAMOT à Ch. Fontaine, dans le Incisseerrips des Amis, p. 266. Antirsé, y4 Enthyrsé, autisoreler. Ennemi des sorciers. Voylit un amas d’exemples que f ay bien voulu rapporter, comme un contrepoison propre pour rabattre les estonnemens que causent en plusieurs les contes de ces sorceleries, traictez si abondamment de t.ostre temps qu’il est à craindre que, sous l’ombre de’t'extinction d’Icelles, on ne ! es face pulluler davantage, et que les antisorciers n’en facent fourmiller une plus grande abondante que l’on n’en a veu cy devant. TABOUROT DES ACCOUDS, des FouLT : Sorciers (III, 124). Autispastic. Révulsif_ La phlebotomie est prise aucunesfois comme remede evacuatif, au-cuiiesrois comme antispastic, c’est a dire revulsif. Li BERT, GP. Chie., p. 700 (G., CompJ,), Eva. cuation.tntispastique. In., ib., p, 604.(0, , Compl,).

Antisque. Lentisque (?). L’excrement du Serpent qu’au tenebreux manoir, Pres du Lao Avernal une Sybille anticque A longuement nourry de Nappelle et d'antisque. Nuysement, Œuv.. Poét, p. 92.

Antistrophe, blâmé dans le Quintil Horatian : Ton Ronsard, se glorifie avoir amené la lyre grecque et latine en ce, pource qu’il nous fait bien esbahyr de ces gros et estranges motz, strophe, antistrophe, car jamais nous n’en oysmes parler. P. 203.

Renversement, transposition des lettres dans les mots. — Il disoit qu’il n’y avoit q’un anti strophe entre femme folle à la messe & femme molle à la fesse. Rabelais, 11, 16. — Des antistrophes et contrepéteries. — Encor qu’aucuns ayent estimé que ces Antistrophes soient Equivoques, si est ce qu’il y a grande difference, si l’on considère la définition de l’un et de l’autre ; car Antistrophe est proprement une alternative conversion de mots que les Latins ont appelé verborum inversiones, dont avec les Grecs ils ont prins l’étymologie de plusieurs noms, comme… forma du grec μόρφή. Tabourot des Accords, Bigarrures, I, 8.

Antitase. tension contre.). — Faire l’antitase des os, c’est a dire les retirer en arriere pour les colloquer l’ung à l’endroict de l’aultre, et les joindre si parfaictement que ceste conjonction approche fort de leur pristine union. Tagault, p. 540 (G., Compl.).

Antithete. Chose opposée, contraire. — Ilz considerent que Dieu ne permettroit aulcun ruai advenir, s’il ne veoit aulcun usage et utilité de ce mal, s’il ne congnoissoil les maulx, comme aul-cuns unit-hetes, orner les bonnes choses, N. de Bris, Insi., 45 v° (G., Compl.).

Antithèse. — Il usoit d’une figure de rhetori que qui. s’appelle An tithete, comme qui dirait Op position. ANiyoT, Démosthène, 9.

Antoine. Feu sainct Antoine, v. Feu. 1.

Antonomasie. Antonomase. — Antonomasia, c’est quant par excellence nous mectons le nom appellatif pour le propre nom, comme en disant, k philosophe, il s’entend Aristote. P. FABRi7 Art de. Rhetorzque, L. I, p. 192. — Je loueroys beaucoup phis celuy de nostre temps qui ha esté si plaisant en sa vie que, par une antonomase, on l’ha appeHé le Plaisantin. DES PÉRIERS, Nouv. Itécr„ 1. • — II n’y auroit point d’inconvenient de nommer par antonomasie carcz de &On tOUS prebSrreS vicaires, chanoines, moines et capelions qui feront des actes si vertueux comme il ha faict, 1D.1 36. — Je —t’averti user souvent de la figure Ar • an nomasie… La gra_ce d’elle est quand on designe • le nom de quelque chose par ce qui luy est propre, comme le rere foudroyant, pour J’if fter. Du BEL iv i Deffence, II, 9, — Antonoma_sie n’est autre chose.que Synecdoche, veu qu’on icelle le general est IMS pour le SPeCia]. ANT. FOUQUELIN, Rheto ripe Françoise, 17• — Quant au mot de Maistre qui s’adaptoit, par antonomasie, aux plus grandes dignitez de France, encores que chacun en son particulier soit intitulé Maistre, si est-ce que nous rapportons aujourd’hu.y ceste qualité aux moin • dres, comme sont les Escoliers et Maistres és arts, et Maistres des mestiers. E. Pasquier, Recherches, VIII, 19.

Antonomastic. De la nature de l’antonomase. — Il mesdiet des bons peres mendions Cordeliers et Jacobins, qui sont les deux hemisphaeres de la Christianté, et par la gyrognomonique circumbili-vagination des quelz, comme par cieux filopen-doles ccelivages, tout l’Antonomatic matagrablisme de l’eclise Romaine…• homocentricalement se treuil : lusse. Rabelais, III, 22. — Tes exemples ne sont Antonomosticz, mais Periphrasticz. B. ÂNEAU, Quintil Oration, p. 209.

Antrait, v. Entrait.

Antre, fém. — Creuse antre, épais halier, bois de haute futée. Vauquelin de la Fresnaye, les _Foresteries, II, 1.

Antre-harier (s’) (pour s’entre-harier). Se harceler mutuellement. — Fame, è mary, s’antre


hariants d’injures, La face on voed livider d blessures. TAILLEMONTi Gcnievrei, p, 115.

Anture, v. Enture.

Anuict, v. Enhuy.


Anuiter (impersonnel). Faire nuit. — Le Prince, devant qu’il anuyte, Se rendra icy. ORM GoRE, le Prince des Sotz, Sottie, I, 210+ — Fdt quand il anuytoit, Le fier Enée en songe l’agitoilf. BELLAYe 4e Livre de l’Eneide (I, 362). D’une entre-suy vante fuyte Il a.djourne, et puys annuyte. ID., la Complainie ds Desesperé. — Comme lors qu’il annuite, on voit en divers lieux S’esiever flamboyants mille astres dans les cieux. P. DE BRAcu, Poemes ei Mesi., L. H, Hymne de Bourdeaux.

(Intrans.). Amener la nuit. — Dedans ta maison importune (Non sou] d’i sejourner) Aussi tôt n’onuite la brune, Que pour te gemir sa fortune, Il va s’emprisonner. BUTTET, ter Liv. des Vers, Ode 22.

(Trans.). Mettre dans l’obscurité.. — Quand donc un long orage Menacera ce tout d’un ondoyant ravage. Que le ciel chargé d’eaux à vos monts touchera, Que l’air en plein midy la terre anuitera Haussez devers cest arc vostre alaigro visage. Du BARTAS, 2e Semaine, 2e Jour, l’Arche.

(Fig,), — La prerniere illumine, esclarcist et ouvre nostre entendement ia seconde l’aveugle, robscurcist et PRIMiete. MO Pi TAIG N El trad. de RAYMOND SEnoN, ch. 159.

Du Bellay considère anititer comme un vieux mot : — Pour ce faire, te faudroit voir tous ces vieux romans et poètes fra_nçoys, ou tu trouveras un ajourner pour faire jour… anuyier pour /aire nue Du BELLAY1 Deffence, li, 6.

Anvient, v. Air.

Anxieté. Suffocation. — L’anxieté proceden Le du poulmon lu y interrompoit, à tous coups, la pa rolle. G. C. D. T., trad, de BoccAcE, Flarnmeitee Li. VI, p. 381.

Anyme, v. Anime 3.

Aoré. Le vendredy aoré. Le vendredi saint. — Le jour du Venclred_…’prochain de Pasques qu’on appelle Aoré (c’est _1, 1oré, pouce qu’on y adore la Croix). FAUCHET, _ rinriquieez, III, 8. — Il tres-passa le Vendredy appelé Aoré : et le lendemain veille de Pasques fut enterré à Complegne. In., Lb., X, 13. — Et n’a pas esté seulement appellee la Croix aore, c’est. à dire adoree, mais aussi le Vendredi a esté diet Aoré, c’est à dire adoré, à cause de l’adoration de ! a. Croix de ce jour-là.. Dans St François de Sales, Defenge de la Croix, II, 9, — Le traitteur passe outre a se plaindre de ce qu’on appelle N Vendredi If cioré, c’est à dire adoré, à cause de ]’adoration de la Croix de te jour-la. » Or ne sçai-je bonnement si aoré veut dire adoré ou doré, ou bien, de requeste, priere et oraison, mais je dis… que ce mot ne touche que certaines parties de la France, ailleurs on ne l’appelle point ainsy. St FRANÇOIS DE SAUS, De fense la Croix, H, 10.

Aorist. — Sachant ce prétérit parfait, tu ne pourras faillir en le Aoriste, qui est un prétérit incléfiny. SEBILLET„ Art Poe, I, 9. — Il est.. Aorist yssu de preterit tres-imparfaict des Grecs et des Latins..RABELAIS, V, 1.

Aornature. Parure. — Cabinet des femmes est tout Pacoustrernent qu’il appartient à l’au nature des femmes, Comme miroers, aneauxi coelles. LE FEBVRE D’EST., Bibl, Hester, II, (G. Compl.).


note U. Couard.).

Aorneement. D'une façon ornée, élégante. — La Retilorique prosaïque d•o maistre Pierre Le Fevre,.. Laquelle dernonstrera et enseignera à facillement et aornement composer et faire de toutes sortes d'oraisons, P. FABIll, Art de lihelo rique. L. 1, p. 5. — Suffit qu'en gardant les rigIes, ie langaige soit aorneement ordonné. ID., ib., L. I, p. 15. — Parler proprement, purement, et »end ment. BuDÉ, Instit. du Prince, ch. 11.

Aornement 1. Ornement, parure. — Le corps du Prince deuil-let fut atourné de riches aornemens de preerninence ducale. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margarilique UV, 32). — C'est le loyer des bons preux comb a ta n.s, L'aornemen t des fronts Imperiaux. In., ib. (IV, 156). — Lequel tymbre est le propre aornement de vostre maison de Bourgorigne. In., Meir., L. I, Prologue. — Les paons estoient attribuez à son service [de Junon], pource que la puissance des nobles quiert tous-jourS aornernens exquis, pour convertir le regard du populaire à elle. ID., ib., 1, 31. — Et davantage print tous les riches aornernens et a.ccoustre-int'ns des femmes. SEYSSEL, trad. de DropoRE, Hl, 2. — Celle darne qui estoit singulier aorne-ment de nostre cité. Trad. de BOCCACE., .Flain.-mette (1537), ch. y, 69 P. — Les EstoilE. :sont l'aornement du Ciel. LE lieLiàçoN, trad. d,. Boc CACK :. Deearnenin, VI, n ce lieu vient à propos de disserer et deschiffrer des aornemens du corps. P. DE CIIANGY, Instit, de la femme ehres-tienne, 1, 9. — L'aornement papal. P.. BOITÀYS TUAIT, Theatre du Monde, ann. i6O (G.). L'aor nement de leurs pieds est plus superbe et pompeux que /e temple de Dieu. ID., ib. (G.). — Et n'y eut chose qui rendit la majesté des Roys de Rome tant venerable que les aornemens Royaux, que Tarquin /e prisque aporta des anciens Roys d'Etruirie. J. BODIN, Republique, II, 3. (Prononc.). Dans le second exemple, aorneinepe compte pour quatre syllabes. Mais iI ne compte que pour trois dans celui-ci J'emporteray, muschante folle, Voz aournernens et vos calices. Saince Loys, L. III (II, T.

Aornement 2 (adv.), y. Aorneernent.

Aorner. Orner, parer. — Car voz a.rnyz ont fait si ha.uIte emprise Que dignes sont destre tous couronnez De laurier verd et de gloire aournez. LEMArRE DE BELCES5 Chansons de Namur (IV, 295). — Les somptueuses tapisseries qui sont faites de la laine de voz bestes a_ornent les murs des Temples divins. ID., Muer., I, 22. — Des choses que e-este translation nous communicque, ies entendernens et engins humains sont rtourriz, vestus, ranforcez, a.ornez, resjou.yz. Prologue de LAuRENT VALTJE, dans Seyssei, trad. de Thucydide. — Bien peu voyons de tes sentences Renverser, car par grant science Tu aornes tes juge mens. Ana. Poés. franç., XI, 264. — Les dons, graces et prerogatives desquelles le souverain plasma lieur Dieu tout puissant a endouayré et norn.é. l'humaine nature. RABELAJS5 115 8. Belles guoieries longues et arnple.s, aornees de Pinctures, ID., I, 55. — Hercules... se farda et aorna ses cheveux de chappelletz de verdure et de (lorettes. Trad. de BOCC.AGE, Pletififilette (153'7), ch. i 15 vo.— De tous humains e.scritz, il n'y en R nul, de quelque artifice qu'il soit poli et aorné, qui ait telle vigeur à nous esmouvoir. CALVIN, hz-Stii., 1, p. 22. — Il estait vestu et aorné de grues souveraines. ID., ib., II, p. 40. — Seps de vignes, aornez de raisins de cinq cens couleurs. RABELAIS, V, 33. — Là estoit un temple sacré à ilercults, lequel je vey richement paré et aorné de plusieurs joiaux„ SALiAT, trad. d'Ilinopers, II, — Le chef n'est point tant aorné par une couronne royale comme par la Croix. St. FRANçocS DI SALES' Delense de la Croix, Ir, — Saincte vraye Croix adoree, Qui du corps Dieu fut aornee, Et de sa grand sueur arrosee, Et de son sang eniuminee. Dans St FRANçmrs DESALES, Defense de. la Croix, II, O..— Pour plus aorner le tout, il y avoit un cabinet à part remply de toutes sortes d'engins de guerre... le tout faict et représenté de bois si au naïf et au vray, qu'il n'y avoit là qui% prendre le patron sur ce naturel. BRANT1t114E Cap este., k rnaresehal d'Estrozze (11, na). is-eigorner. S'orner, se parer. — Et toutes fois tu comn-tetz tel desroy Pour te aorner de nouvea.ulx pareniens, Prenant plaisir à tes acoustremens. ORINGoHE, ks Folles Entreprites (I, 122). — Co jour la estoit une l'este solennelle a tout le monde, par quoy je me aornay de plusieurs sortes de draps d'or relu.ysant et draps de soye. Trade de BOCCA,CE nitninette (-1537), ch. I, 5' vo. — Lors que tu es ainsi deffiguree, Dieu ne te congnoist point de ses brebis ; tu as falsifié sa monnoye, quant tu te aorne de la marque de l'Antechrist. P. DE CHANCI", In-stith de ta Femme ehrestienne, .I, 9.

Aorné. Orné, élégant (en parlant d'un livre, de la angue et du style). — Au monde n'y a livres tant beaulx, tant aornés, tant elegans, comme sont les textes des Pandectes. RAI :1E1,ms, II 5. — Les loix... sont. redigees en Latin le plus elegant et aorné qui soit. en toute la langue latine. ID., 11,10. — Langaige tant aorné et bien latin. ID., 1, 15. Mal aorné. En mauvais état. — Sa maison es-toit separée des autres, et estoit demye rompue, et mal aornée. NICOLAS DE TROYES, Grand Parangon, 51.

(Prononc.), On voit ao,aou com.p ter pour deux syllabes dans des exemples du ler alinéa, Mais ao ne compte que pour une dans l'exempte suivant : De pourpre et lin richement fut aor-née, De dyamantz et perles couronnée. MAROT, k Baladin. Aoullsige, Remplissage d'un tonneau. — Le tonneau d'aoullaige est à la voulunté du dict seigneur de Montejean d'en prendre acquit ou non. Texte de 1527 (G.).

Aouller, Auillier. Remplir un tonneau, remplacer par du vin ou de l'eau la perte qu'il a pu faire. — Aucuns ne s'arrestans à ce terme continuent à auillier leurs vins jusques à la fin d'Avril de quatre ou de cinq en cinq jours, reouvrans Les tonneaux, et les refermons apres les avoir ream plis de nouveau Vin. O. DE SERRES, Theiire d'An, J II, 8. — De mois en mois on reonvrira les tonneaux, pour autant de fois les auilier ou remplir de bon Vin. ID., ib. — Auilier les Vins. avec de l'eau est meilleur qu'avec du Vin, tant pour le goust que pour la garde. ID., ib. — Le vaisseau où sejournera ceste Malvoisie sera exposé au Soleil quelque temps, à la charge de le tenir bien housché et tousj ours plein ce qu'on fera en le auilia.nt souvent avec de l'hydromel, qu'à ce expressément aurés preparé. ID., ib., VIII, 1. Aoullit. Engraissé. — Pore ou Pourceau. Gras, porte see, fangeux, grondant., aoullé. M. DE LA. PORTE* Epithetes, 332 vo.

Aourcer, v. Aourser.

Aournement, Aourner, v. Aornemeni, Aorner.

Aournure. — La Mort si prent que rien n'es-lit ; Aussi [bien] le jeune en son lit Comme le vieil en aournure, Ac. franç, III, 90.

Aourser (s’). S’acharner. — Les cheveulx lui ront et dessire Lei jaloulx, et sur luy s’aou.rce, comme faict ung lyon sur l’ource. Ane. Poés. franç., III, 162. — Qu’eussent-ils peu contre Pal-Jade, S’aoursans contre l’escu qui brille horrible • en sa senestre, Et contre la hache roide armure de sa forte dextre ? BAÏF, P Meg L. II (II, 66).

Aoursé, Qui s’est attaché, qui a briIé — Je sens a ce potage que le pot est aoursé. PA LIS G RA FE Esclarc., p. 698.

Aoussé. Luy affermant qu’ont esté si aous sez Luy desrober, d’où dernier est sorty, Ses deux 6 11101USea 111X] dont bien estoit sorty. BOURDIGNÉ, Pierre Faifeu., chap. 21.

Aoust. Moisson, récolte du blé. — Les armuriers la chantent, les LeIliers, les laboureurs à leur • charrue, aux vignes et en août, et en jouant incontinent chantent ses. louanges. NICOLAS DE TROYES’, Grand Parangon, 5.t. — Le temps de l’aoust estoit quasi venu. MEIGRST trad. de Po-TBE1 III, 53 CO., Couvi. — La necessité le contraignit d’envoyer les ungs aux pasturages avecq les chevaulx de bagage, les aultres à l’aoust. In., ib. — Quand tout le nombre d>aousterons est amassé ensemble, au jour qui est dit, ilz font tout rai : 11151i quasi en un jour de beau temps. J. LE BLOND, trad. de TH. MORUS, l’Isle d’Utopie, L. II, 36 vo. —En pays froid… les bleds ne sont cou ppez qu’en Aoust, duquel mois, à telle cause, la eueil, lette en porte le nom, de luy en tels endroits dite Aotest. O. de Serres, ThaÉre dAgric, II, G.

Aousté, Miri, Blé ou Med. Jaune ou jaunis sant, frumenteux.,. aousté. M, DZ LA Po RTE, Epi thetes, 52 vo, — Fneite ou Fru iules, Savoureux, beaux, plaisons, doux, aoustez. ID, , iSrk v. (Fig.). — [Repense.] Combien tee hautes con. voitises, Combien tes fiateuses hantises De tout • ton âge t’ont osté : Pour le peu que vas reco. gnoistre Te rester et —vravment tien estre, Tu meurs n’ea_t. stn pas 3.011Stév. BAÏF, Mimes, L. IV • (VI » )).

Aousteron. Moissonneur. Aulcun rustique a Cers feist requeste Qu’el ne vouisist faire eroistre ses grains A tout lespy, affin qu’il ne moleste Ne greva phis de austerons les mains. 1-1Au, DENT, Apologues d’EsopE, IL 63. — Voyla les vers qui sont en et-iste tapisserie. Je vous promets que ces ou.sterons sont si bien faits, et tout ce qui est contenu en ces vers si bien rapporté, crue rien ne peut estre mieux. BELLEAU, la Bergerie, Ire Jorn.. (1, 213. —La Verdure ja.unist, et Ceres espiee Trebuchera bien tost par javelles ciees Sous l’outeron ha_slé. BA-iFt 1" des Meleores 11I, 8-9). — Les gaillardz Aousterons maint et maint zouple-sault Dançent au bout du champ. CL. GAI/CHET, Pleisir d-es Champs, t’Esté, les Moissons, p. 131, — EL. l’oûteron halé, par trois nu quatre annees Abolit de Ceres les moissons re-tournees Avant qu’il peust revoir son ancien trouppeau. VA.UQUELIN DE LA FRESNA.YE, Idillies et Pastc.Fralei, I, 3. —Je ri’a_y dit ny que vous soyez hoste d’Alexandre., ny que vous soyez son amy, je n’ay pas tant perdu l’esprit que cela ; sinon que Je vueille appaer les ()listerons et autres mercenaires les amis de ceux qui les employent. Du VAra, Dem, osth. pour nesiph., p. 469. — Vous eussiez dit proprement que c’estoit la Providence qui envoyoit des ousterons en une moisson ja bien meure et. preste à couper. ID., de la Constance et Consolation, L. 11, p. 248. — Jamais le moissonneur, quoy qu’il tache avancer, La grosseur de son poing n’en pourra mettre ensemble, Ny l’onteron songneux qui les gerbes assemble Pour s’en em-


plir le sein assez en amasser. DESFORTF.S. Dapid, 128.

Aousteux. — Moissonneur. Courbe ou recourbé, laborieux, couppeur de bleds… aousteu M. DE LA PORTE, Eigithete$1 269 vo.

Aout, v. Aouste.

Aouterie. Moisson. Apres l’aouterie, je fe invité à la feste des nopces d’un jeune garçon, p DIALCRIPE, la Nouvelle Fabrique, p. 56.

Aouteron, v. Aousteron.

Apacqueter. Empaqueter. — Les marcha qui avoient a.pacqueté leurs marchandises, et un bonne partie desjà chargée sur des charrette% avoient tous deschargé. MoriLuc, Coinmeniaires, L. VII (III, 356).

Apaillardir. Rendre dissolu, débauché. — 13e-soignez en hardiment, cecy vous a.paillardyra PALSCRAVEe Esclarc.„ p. 627. S’apaillarer. Devenir dissolu, débauché. — Semiramis s’apaillardit Villainem.ent contre nature.. Anc. Poés. franç., XI, 183. Apaillardy. Devenu lâche, dissolu, débaudié. Luy LParisi qui souloit estre egal en force et en vertu à son nfiere Hector,.. est devenu si treseffe-miné et si appailiardy quil n’lla phis vigueur ne courage_ LEielAIRE DE BELGES, Muer., 11, 17.

Apaisable, v. Appaisable.

Apanage. (1 ans l’antiquité). — La region prochaine nommee Darda.nie estoit du domaine d’E-neas fils d’Anchises et des enfans d’An tenor, ainsi que par filtre dappennage. LEMI&TRE nr BELGEs, I, 21. — il appella ses erefans de luy et d’elle les Roys des IRoys, et donna pour a.ppen-nage à Alexandre l’Armenie, la Medie et les Parthes. ArtriTOTJ Antoine, 51i.

(Fig.). Domaine. — Il void la Parque racler tout Sans respect de grandeur ne d’âge, Void que de Fun à l’autre bout. Le monde est de son appen-nage. MONTCHRESTIEN, le Reine d’Escosse, V, p. 100. — H. Estienne témoigne d’une hésitation existant au sujet de l’orthographt et de la pro. nonciation : — J’a.y une question à vous faire., s’il faut dire Appennage, comme vous prononciez tan tost, ou Apanage, comme aucuns aiment mieux prononcer et escrire aussi_ Dial. du bang. franc. ital., I a2.e.

Apanner. Pourvoir d’un apanage_ — On voulut attribuer aux aisnez tout le droit de la Couronne, et… les freres de nos Rc[ys furent seulement appennez. E. PASQUIER, Rech-erches, II, 18. Louys qui le secondoit d’âge fut apanné du Duché d’Anjou, I1L ib, , VI, 28. — Ayant esté dés sa jeunesse appanée du Duché de Berry, elle choisit Messire Michel de l’Hospital… pour son Chancelier. ID" Lettres, XXII, 5.

(Dans l’antiquité). — Diceluy partage et dieri-bution chacun se tint pour content et bien apenné. LEMAIRE DE BELGES, Miter., II, 10.

Apanser, v. Apenser.

Apant. Appentis. — Il me donna une salie, trois chambres, une cuisine et encore un a.pant pour nos jans, MoriTAFGNE, JOIirn. de Voyage, p. al5. A par, ii,

A Par. v. Par.

Aparager, Aparat, v. Apparager, Apparat.

Aparcevoir, v. Appercevoir.

Apareiller, Aparesser, Aparoir, Aparoissance, Aparoistre, v. Appareiller, Appparesser, Apparoir, Apparoissance, Apparoistre.

Aparsonner., Pourvoir d’une part. — Mon createur, quant il me aparsonna, Appart sonna chacun efrect. Soilies, II 22. spart, v, /parti. Apartement, Apassionner, Apasteler, Aposter, v. Appartement, Appassionner, Ap passeler, Appo.sier. Apatis. — Mesme.ment y faisoit résidence le seigneur Prospere Coulanne, lors lieutenant général du pape, qui tenon tout le pays en apatis et en faisoit ce qu’il V01/10it. LE LOYAL SERVITEUR, Hie, de BayarÉ, 59. — Note de J. Roman : En apa tis, à contribution. Apaive.— Tous. se lias ten t comme font des passagers, qui, voulans aller à Padoue par le fleuve de. Brente, viennent à la foule se rendre à une ba.reque, de laquelle le harquerolier crier Apave, mipeTrad. de FOLENGO, Merlin Coccaie, L. XX (II, 183). _ Apeli Apeier, 17.. Appel, Appeler. Apenien. Digne d’Apelle. — Œuvre Ou Ouvrage. Laborieux… apellien, M. D E LA Po R.T g, Epii ; theses, 287 ro. 1 Semblable à Apelle.. — Peindre. Ingenieux, excellent… a.pellien. M. DE LA PORTE, EjpithefeS, 311 ro. Apelourde, v. liappeIourd.e. APendance, y. Appendance. Apenné, y. Apaner. Apelle (subst. De fait es apens. Avec réflexion, intention. — Nature semble avoir joint de fait et apens a l’homme ceste beste ingenie use [le renard]. LE BLArirc, trad. de Ch.R.DAN (édit. de 1556), 210 vo — Il est donc manifeste que nature a preveu toutes choses non legerement, ains de raid et apens. ID., ib., 242 ro (G.). (Adj.). De ! aii apens. Avec réflexion, intention. — Que sçait il si ce fol de fait apens luymesme S’est point allé jeter en ce peril extresme… ? VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Art Poét, 11I (I, 116). Apenseernent Avec réflexion, avec intention. — Le phisiciun fait ses ongnemens pour apensee ment guarir son patient. P. FABRI, Ar is de Rhe tnr.e L. I, p. 15. — Re thorique donc est science politique, qui est. appenseernent bien dire et parler selon l’enseignement de Fart. ID., ib. — Le cas est des choses qui sont par avanture et non mye apenseement faictes. In., ib., 1, 91. — En disant que l’adversaire le faict appenseement ou par conseil, et. que teIz cas ne sont point a pardon ner. "ID ›, ib., L. 1, p. 125. — Tous vices sont excusables par figure ou par couleur de reth.orique, quant ilz sont appensement et ornement couchez, excepté les vices de barbarisme et soieecisme. ID., ib., L. II, p. 113. Apenser. Penser, considérer. —Et qu’elle vilenie a.ppenser et songer Ce que morne une amour tant pleuree. G. COLIN BUCHER, Poesies, 108. S’apenser. Concevoir la pensée. — Dardan.us soy sentant de beaucoup trop Foible sappensa que puis quil navoit pu avoir raison de son Frere par amour, ne par Force, i sen vengeron par cautelle et trahison. LEritAiRn tiE BELGES, 11/U3tre, R. — Je me suis apensee..+ que tu luy mandes secre tement en ton nom quii vienne à ces jeux. ID., ib., 1, 38—Il sappensa que pour acquerir la grue de Lempereur,.. il valoit mieux quil quittast ladite seigneurie, ID., ib., III, 3 (II, /127). De fais appen.5é, de guayt appensé. Avec réflexion> préméditation. — De guayt appensé, or de fayt appensé„ PALSGRAVS, Esclarc., p. 835. — Adonques de fét opalisé, Nostre bordage ay repassé. BAÏF., Eunuque, IV, 2. Apenty. Addition, appendice. — C’estoit un apenty de continuation de Subside : Car comme nous sommes en un Royaume de consequence, ne faut rien aisément promettre, encores que ce ne soit que pour une fois, que l’on ne le vu.eille permettre à jamais. E. PASQUIER, Recherches, II, 7.— Quel sera le suecez par cy-aprés des affaires d’Angleterre, c’est un a.ppenty du prescrit chapitre, que je laisse à ceux qui me survivront. ID, ib., VI, 24. — Il ne nous en reste que l’honneste commem.oration qu’en ont fait les —Italiens, à laquelle j’a y voulu adjouster par forme d’apenty ce placard. ID., ib., VIF, 4. Apercevance, y. Appercevance. Aperché. Perché. — Les tours de ce chasteau noircissent de corbeaux Jour et nuict aperchez, sepuleraliers oiseaux. R. GARNIR, Hippolyte, 2“. A perlent. Apéritif, — Il faut aussi diligemment considerer la qualité [des viandes]. elle est : ou premiere, comme chaude, froide, humide, seiche : ou seconde, comme attenuante, incra.s-sante, obstruente ou aperiente. AMSR. PARÉ, In-trod., 14.

Apert. Découvert. — Lors entendismes Un son… obtus… et rompu, comme de loin venant et soubterrain. En quoy plus nous sembloit bible que si a.pert eust esté, et de pres ouy. Rabelais, V, 42.

Clair, évident, manifeste, connu. — Telles ver-tilz du noble jouvenceau Paris faisoient congnoistre et voler sa renomme° loing et pres. Mais encores survint il une aventure qui en donna plus aperte declaratioll. LEMAIRE DE BELGES, Rhee., I, 23. — Ainsi diront leurs victoires apertes, Et nous dirons noz rna ! heureuses pertes. M. ROT, Elegies, 1. — Graces aussi luy fault rendre des pertes : V-ray est que trop sont lourdes, et apertes A un chacun. In.. Epistres, 15. — Ce néantmoins, du_ genre humain la perte A tous [les Dieux] ensemble est douleur trésa_perte. ID., Liv. I de la Metamorph. — Qu’est-ce que nous demandons plus apert que la confession de Sainct Paul, qu’a feist devant Felix gouverneur de Judée ; c’est qu’il attendoit la resurrection future tant des iniques comme des justes ? CALVIN, Mail., IV, p. 295_ — Cela est une mocquerie aperte de Dieu. ID., Traicier des Reliques (VI, 429). — Pourtant ay je faict veu… ne porter braguette en chausses, que sus ceste mienne perplexité d’esprit je n’aye eu resolution aperte. RA B ELMS, DI, 24. — J’ou-blieray la peine inestimable, Et le gref mal, et douleur tant aperte Que me causa de mon Phoenix la perte. Guy DE LA GARDE, Hist. du Phoenix, Contre l’usurp. — Nous y viendrons l’an douze fois En celebrant à pleine voix La gloire et louenge de luy, Et nostre inestimable perte, Nostre des-tresse trop aperte, Nostre douleur et nostre en nuy. O DE MAGNY, ie$ Amours p. 140. — Les livres des Anciens se voyent, qui donnent bien a.pperts tesmoignaes de cecy. CALVIN, beaii. (1560), IV, xvit, 48. — Ç’a esté une trop grande hardiesse de Satan, pour resister et cornhatre contre ! a venté de Dieu si aperte et si manifeste. ID., ib., IV, xvio, 3. — Chacun y VOit son danger bien appert Mais trop craintif s’en tirer il ne veut, Ou s’il le veut le chetif ne le peut. Baïf, Diverses Amours, L. I (I, 285). — Quelle fureur ? Quel malheur trop apert Et toy et moy misera hies nous perd ? ID.., ks Amours, au Duc d’Anjou. Tousjours estait demouré inconnu Non remarqué d’aucune enseigne aperte. ID., PŒTneS, L. V (II, 254).

En apert. Ouvertement, visiblement. — Il ny avoit homme si hardy qui sosa.st nommer Glues tien… ne faire Je signe de la croix en appert. LE-/4MM DE BELGES, Schismes et Conciles, Ire part. (1R 258). Si, quand il dit mon nom, il a tous jours chanté En apert mon honneur s’il en a de tracté En ne me nommant point, je n’en donne un festu. BAÏF, Passeie.reu, L. (IV, 326). Apert. Ouvert, franc. [Pline] dit que les gens gras sont de lourd esprit, mais aussi qu’ils sont plus apperts et moins simulez que les chiches faces et chie-froidure de mingrelins et as.sechez de mance. Oum. BOUCHET, 26e Seree 156). Habile et vaillant. U arriva ung gentilhomme de Bourgonne, qu’on nOrralloit’messire Claude de VauIdray, appert homme d’armes, et qui desiroit ù_ merveilles de les suyvre. LE LOYAL R T EOR, Hist. de Bayart, 6.Contre luy S’es sa.yereal plusieurs bons et gaillardz gentilihom mes de la maison du bon roy Charles, tel que le séneschal Galyot, pour lors fort. gaillart et appert homme d’armes. ID., ib., 8. 11 fist ung tour de sage et appert chevalier. In., ib., 56 (titre). Apertement Librement, en ouvrant la route. Neptune 0..done. de son sceptre massif Frappa la terre, et du coup excessif Elle trembla, si que du mouvement Elle reit voye aux eaux aperte men t. ROT, UV, I de Ja Metamorph.. Nettement, distinctement, Es quelles voyons apertement le germe et la semence plus estre cou verte, munie et armée qu’autre partie d’icelles. RABELAIS ! III, 8. Puys houstoit le bandeau de ses ceil pour plus apertement les veair en face. ID., III. 31. Quand je pense es prodiges tant divers et horrificques les quelz veismes aperte ment. Io., IV, 27, Le premier qui le frappa, au moins que ion —veist apertement, tut run de ses compagnons au Tribunat, Publius Satureius. A rit YoT Tib, Gracchus, 10. Manifestemen t, évidem men L E t en cela plus sotz que fins Vous vous monstrez appertement. MAROT, Epistres, U. Comme quelque jour je monstreray plus apertement par eseript. RABE-LAIS, II, 10. Ceste affection se monstre plus apertement en d’aucuns, aux autres elle est plus cachée. CALviN, Inait., HI, pi 180. Ilz decla rent apertement leur impieté en cest endroit. ID-5 ib., V, p. 835. N’atendez point._ que je com mence mon oraison par excuses (comme quelque fois fi t les Orateurs qui creignent estre blasmez, quand ils soutiennent des causes apertement mau vaises). LoursE LABÉ, niellai de Folie et eilmour„ Dise.. 5. Celuy qui, en persecuta.nt furieuse ment l’Evangile, se dernonstre apertement estre Antechrist, sera-il reputé de nous vicaire de. Christ ? CA3.suir, Inslit. (1560), IV, vil, 24 Qu’est.-il de besoing donner à entendre à un peuple de quelle sorte de passions et pointures je fus navré, sinon pour descouvrir plus a.perternent ma bestise ? E. PAsQuIER, Lettre& Amoureuses, I, Je me garderay, si je puis, que ma mort die chose que ma vie n’ayt premierement dit et aper-tement. Mo : iNTAIG-NE, I,’2 (Ir 38). Clairement. Le Seigneur… tesmoigne apper tentent qu’il fault que tout ce qui est de nous soit aboly. CArrviri, Instie., II, p. 75. Dieu aperte ment commande aux pecheurs d’avoir certaine Esperance de salut. ID_, ib., IV, p. 299. Cestuy poinct est apertement exposé par Artemidorus. RABELA ! St 1111 14. La prophetio de la Sibylle apertement expose ce qui ja nous estait denoté… par les sors Virgilianes. ID., III, 18. Le sainct Envoyé.1.. me semble l’avoir plus apertement de clair. ID.. HI, 35. Outre ce que leur argument ne vaut rien, l’Escriture leur contredit aperte-ment en plusieurs lieux. CALVIN, Jn.tt. (1.560, III, xxiv, 1_0. Ouvertement. Il chargeoit apertement sur le Ftoy Priam et sur les siens, pour capter la beni-volence du peuple. LE : gt ! Al RE DE BE L G ES MUSE,’".11, 22. Force d’Amour me veult sauvent con traindre A. declairer mon cœur appertement. MA-ROT, Epigra7n7nreS, 292. Hz conspirèrent de le tuer, ce qu’ilz niasoyent pas faire apertement. DES PÉRIERS, Nom). Réer., 29, —Ce sera çeluy droictement Qui va rondement en besongne, Qui ne faiet rien que justement, Et dont la bouche. apertement Venté en mon cu.eur tesmoingne. MekRcIT, Pj. de David, 15. [Antiganus] dekbe rait de toutes choses à par soy, et puis cornman doit apertement ce qu’il avait arresté luy tout seul. AMYOTt Demeiriu.5, 28.Pourtant commen cerent ilz non plus à part un à un, ILy secrette ment eu derriere, mais tous ensemble apertement à. injurier Dion.. In., Dion, 14. Tout ce qui est à l’entour de nous non seulement est suspect, mais nous menace quasi apertement. CALVIN, Instü. (1560), I, xvm, 10. En se jouant en si horribles sacrileges, ils se moquent a.perte.ment de Dieu et des hommes. ID., ib., r v, 5. D’une manière décisive. J’ay bien en imagi nation quelques discours moiennans es quelz nous aurions deterrnination sus vos tre perplexité. \lais ilz ne me satisfont poinct. apertement. RABE-LAIS III, 24. Sans exception ne ambages tu m’as apertement dissolu toute crainete qui me povoit intimider. ID., III, 27. Dans cet. exem ple, aperterneen pourrait signifier habilement, promptement, comme dans ceux de l’alinéa sui vant Habilement, promptement. Toute la mais bise et industrie des dits chariots gisoit en savoir regir les freins des chevaux et de pouvoir des cendre et remonter apertement, armé ou sans ar mures, sur le chariot ou sur les chevaux mesme ment quand iiz couraient à bride abatue. LE MAIRE DE : BELGES, I, 40. Escha.PPé suis d’elle secrettement, Et suis venu vers toy apertement, MAB.OT, Elegies, Apertenir, v. Appartenir. Apertion. Ouverture. L’apertion [de la tu meur], sera faite ou avec la lancette ou avec le cautere actuel ou potentiel. AmBR. PARÉ, V, 10. Quant à la curation, si nous ne pouvons parve nir à la resolu.tion, on viendra à l’appertion. ID,’V, 16. L’apertion estant faite, au lieu de quel que matiere qu’il estimoit estre contenue en la tumeur, n’en sort que du vent. 1D., VI, 22..S’il survient solution de continuité par l’apertian des orifices des vaisseaux, elle est appelée anastomo sis. ID., VII, 1. Je te puis asseurer l’apertion avec la lancette, comme on fait la saignée, n’estre dangereuse. In.,.XV, 4. Aprés avoir ainsi fait la saignée universelle, et que pour cela la douleur et inflammation continuassent, alors on fera aper fion de la veine la plus proche de la douleur. ÉD., XX1, 13. La mauvaise disposition du corps requiert a.pertion de veine. TOLLET ! De revac. sang (G.). Apertise. Adresse, habileté. Sil scait rien faire de force de corps et d’appertise, quil ses preuve hardiement en toutes manieres desbatemens avec les grans seigneurs, Princes et gentilz hommes qui là seront. LEMAIRE DE BELGES" fiber., Il 38. — 0.nesile s'adressa à un sien cous tiller fort estimé au mesfier de la guerre, et qui au demeurant avoit tout plein d'appertisses et d'adresses. SALEAT trad. d'HÉBoDoTE, V, 110. — Vostre a.ppertize au rreanege des armes. L. PA-FION, MeSiangeS (II 149). Acte d'habileté, — C'est une grande apertise que de mortifier le vif argent. PALSÇRAVEt Es dam., p. 641. Exploit par adresse, force et vaiiiance. —Le cappitaine Bonnet y fist de grans appertises d'armes. LE LOYAL SERVITEUR, Rist. de Bayart, 50. — Par vous seront faictes apertises d'armes non encores veues de nostre memoire. RABELAIS1 IV, 39. — De l'eschole et de la doctrine d'Epicu rus, je iie demanderay pas qui soit sorty pour tuer un tyran, quel vaillant homme ait fait de grandes apertises d'armes. AMYOT, Contre l'Epi curien Colores, à3. — Les beaux faietz et apper tizes d'armes que fit ce grand duc de Nemours, BR A TÔNE, Cap. franç., Gaston. de Foix (III, 9).— Ji y combatit si vaillamment de sa personne et y fit si grandes appertises d'armes que jamais on ne vist mieux fere à combattant, ID., ib., le grand ro y François (III, -127).

Aperture. Ouverture. — Et seroit merveille que tant grande masse de terre fut ouverte d'une aperture, en sorte que si elle estoit ouverte, l'univers tomberoit. LE BLANC, trad. de CARDAN, 52 ro, édit. de 1556 (G.).

Apherese (terme de grammaire). — ApheresiE se raid, quant on oste une lettre ou sillabe du commencement du ternie. P. FABRI, Ari de Rhe-goriqu-e, L. II, p. 133. (Terme de philosophie). — induisent par là que la sortie de l'Arne hors le corps, qu'ils ap pellent ecstase ou apherese, se faisant sans le corps, est indice et argument de l'immortalité de l'Arne. Voila les propres mots desquels ils usent, où ils confondent Pecstase et apherese ensemble, qui est bien une lourde erreur car l'apherese est autant distincte de l'ecstase comme l'habitude de la privation. L'ecstase n'est qu'estre hors de soy... Mais l'apherese est une separation du corps d'avecques l'Arne, qui ne se peut faire op.e par la mort. LE LOYER, Hist. des Spectres, I v, 25.

Aphorisme (fém.). —Et la leur exposait sommairement par petites aphorismes. RABELAIS, Ve 30.

Aphrodile. Asphodèle. — La mauve est bonne à manger, et l'aphrodile doulce au gousf.. AMYOT' le Banquet des Sept Sages, 14. — Nous parvins mes en un grand pré tout couvert d'AphrodiIes. F. BRET1N, trad. de LUCIEN, Ménippe, 11, — Tout tant qu'il en y a ont les testz fort fragilz, Que l'op voit nudz et secz par les champs d'afro-dilz. iD., ib., Caron, 22. — Icy vers nous n'y a seulement que des aphrodiles. ID., ib,, la Navi gation, 2. — Ceux qui sont desia passez outre le matez se trouvent en un grand pré tout couvert d'afrrodils, et vers un fleuve ennemy de memoire qui se nomme Let.hé. ID,, ib., du Dueil, 5. — Le royaume de Pluton n'est point si sterile et sans fruict, et ne nous manque l'affrodil, que nous de vions ja apporter de vostre viande par deçà. ID., ib., du Diteit, 19. — Les pillerés en un mortier, y mesiant des cendres de la racine d'asphrodilles. O. DE SERRES, Théâtre CrAgriC.' VIII, 5.. — Des racines d'afrodilles concassees. ID.' ib., VIII, 6.

Aphronitre. — Albert le Grand recite qu'en


Goselaria une eau colligée au pié d'une montagno qui abondoit en cuivre de Cypre se tournoit en nitre quand elle estoit centreinte et ama.ssee. La portion d'icellui la plus blanche et ]axe pend aux spelonques et cavernes, aucunes fois il est rendu de la terre comme par sueur, et est appelé aphro-nitre, quasi l'ecurne du Nitre. LE BLANC, trad. de CARDAN.' in V0 (G,, Complj.

Apianes (vignes). — El y a troys sortes de vignes Apianes ou Muscatelles„ Elles craignent les pluves et les vents, et les abeilles, dont elles ont prIns le nom d'Apianes. COTEREAU trad. de Conniuu.n, HE, 2.

Apicule (terme de grammaire). Petit signe. — lad est la moindre lettre de Palphabet de la langue saincte, et le plus petit signe ou apicuie est un point ou accent. LA Bon., Harmon., p. 446 (G., Compl.). — En l'escripture on ne trouve au cune lettre signifiante le nom de Jesus, qui n'ait ses apicules et ses points. ID., ib., p. 449 (G., Compl.).

Apie, Cesar compo,sa un oeuvre tres elegant, de la raison et maniere de bien purement et net tement parler, dediant cest œuvre et l'envoyant à Cicero, comme prince et inventeur de Pelegance et apie de la langue latine. Tazoll. VALENTirmai, l'Amant ressuscité de la mont d'amour, IV CG., Compl.). Godefriby donne cette explication ct Douceur, grâce, m'Imité, par allusion à la dou ceur du miel de l'abeille.. » Ne pourrait-on pa.s plu tût 'ire copie, abondance ?

Apiecer. Ajouter, joindre. — Au bout de ces deux dialogues, j'ai a.ppiezé un paradoxe contre l'Amour. SIBILETI Contrera., Ep., édit. de 1581 (CL). Réunir les pièces, les parties de ce qui a été brisé. — Vien cercher avec. moi... Ce cors brizé, qui fut helasl si beau, et Papiesson pour luy donner tumbeau. P. DE BRACII1 Imitations, Aminte, IV, 2. Apiecé. Formé de plusieurs pièces. — Ceux qui (en naissant) ont les ongles tubereuses et apiecees. JOUBERT' Err. pop., I, I, 3, édit. de 1587 (G.).

Apier. Rucher. — Je lui accommoderai... le Poulailler, le Pigeonnier... l'Apier ou Ruchier. O. DE SERRES. Théalre d'Agric., Préface. — Joi gnant l'Apier ou Ruscher habitera la pluspart du temps le gouverneur des Mousches à miel. In., ib., V, 14. — Si le pais est aucunement sujet aux vents, l'Apier ou Ru.scher sera hautement fermé de murailles. ID., ib. — Aux R.usches achetees, nostre pere-de-famille ajoindra celles qui se trou veront parmi les forests, lesquelles souventesfois se rencontrent de la race des plus excellentes Abeilles, pour estre sorties des bons essoins enfuis de l'Apier. ID., ib.. — En pals d'Abeilles.,. telle curiosité pourra estre pratiquee, pour la commodité des rusches vuides, qu'à tel usage l'on emploiera sans grand destrac de l'Apier. ID., ib., VI, 6.

Apierrer. Changer en pierre, pétrifier. — Lors que de mon aegis, Couvert du chef serpent de la fille Phorcis J'apierrois les Troyens. G. Bou-NII, AleCirif)ra.

Apieu. Appui. — Que fault il chercher ? — Les esbas, Et de bon coeur luy suplyer Qu'i nous vueille ayder en ce lieu. — De plaisir faisons nostre apieu. Sotties, III, 327.

Apiler vi Appikr.

Apimaos. Sorte de reptiles.— Aspicz... Ammo bates. Apimaos. R.duiv.L.A.is, IV, 64.

Apistolyque. Corruption du mot. apostolique, peut-être pour le rapprocher du grec incisrrop APISTOLYCQUE;, qui, dans le sens chrétien, signifie non-croyant, incrédule, païen, — Aux maistresses plumes de son juriscliction, Pli. Dei MATINix, Difter. tic 1a 1-e1ig., I 1.

Apitancer. Pourvoir de pitance. — Et de ce pain acoup remplissanl non content, De compa-nage encor l'apitancer pretent. MAuktcE &ÈVE., te _Microcosme, L. II, p. 40. Apium risus. —Jus de Napellus et de Rhododendron, d'apium risus, et autres. Aerspw. PARÉ, 1X, 16, — A cela sont propres plusieurs ruatieres, d'entre lesquelles l'on choisira rapium risus. O. DE SERRES Théâtre d'Agric., VIII, 5. Aplacer. Placer. — U faut donc acoustumer l'entendement à l'estude des choses belles, et peu ù. peu le purifier, jusques a ce que la divine lu-miere y resplendisse, et que dedans nous nostre pense surparoisse, qui avec le Pere et la vraye lurniere e.onjoingne J'esprit, et avec les inteili-gences de l'ouvrier l'applace et face reposer. LA •B on Harmon., p. 2 (G.). — Posé que les metaux aussi resentent la nature de Peau, et qu'un chacun par nature responde a sa falune toutesfois II. semblent estre soubs la puissance de Mars, en la part a.quilonaire duquel il est aplacé. ID., ib., p. 139 (G.). — Et sera chacune cousche de terre batue avec des mas, chacune couche pour y apla-. cer la facine de pied en pied. Texte de 1592 (G.). Aplane ( ;u :..oun'1 ;•., fixe). Le firmament aplane. Le ciel des étoiles fixes. — Et feut manifestement veu le mouvement de trepidation on firmament dici Aplane. RABELA.i5e II, 1.

Aplaner, v. Applane.r. Aplanir. Caresser. — Luy la festie aussi, de la main rapplanit, La mignarde parlant, et elle luy hannit. MA.UIUCE ScLvr., Microcosme, L. Il, p. 54. — Car ce beuf à l'escart des autres beurs se tire La part 01), la belle est dont l'amour le martire, Et se rend tant privé que de luy approcher Elle oze, et de sa main l'aplanir et toucher,. BEREAU., Egtrogue 5.. [A Dorat] Là tour à tour les saintes Sœurs Qu'ainsi comme Apollon leur guide... Tu conduis, cueillant. des rameaux En leurs lauriers tousj ours nouveaux, En vindrent aplanir mon chef, Deslors m'Évoluant pour leur prestre. BAÏF, Poemes„ L. 111 (II, 161). — Jupiter peint en doucette blandice De sa grand' main aplanit la genisse [loi. ID, ib., L. IX 425.

Apiegement. Action de garantir, de cautionner. — Mon opinion donc est que, quand celuy auquel on avoit heu ne vouloit faire la raison à, l'autre (tel est le terme dont usent les bons biberons), fu.st ou par sagesse ou par impuissance, alors l'un de ses amis ou quelque bon compagnon de claroit qu'il pleger, et prenant le verre en la main beuvoit d'autant à celuy qui avait este l'assaillant. Si vous le prenez a.u.trement, il n'y a aucun sens en nostre response et a.pleigement. E. PASQUMR, RetherCheS„ VIII. 1. — quant à rnoy j'eusse souhaité ou que du tout le Velleian n'y eust esté introduit, ou que c'eust esté en son tout, sans rien chaneer des prernieres et originaires procedures, qui estoient.... d'approuver en plain tribunal l'aplegement par elle fait. in., ib., X e 4 1.

Aplet. Sorte de filet pour la pêche. — Droit de pescheries a tous apletz sur la riviere de Saine. Texte de 1583 (G., Compl.). Apné. Apnée. — Il sçavoit aussi le moyen de suspendre la respiration, ce qu'il appeloil apné, FIGE NÈRE, Vie d'Apoll. Thyaltien (Delboralle., Notes Lexieol.).

Apocagine. Déshonneur.— Ils verront arborer leur apocagine en proportigninant ieurs infâmes et infimes hontes à la haute de leur race. At-BIG rd, Hist. Univ., X, Attache, — Que peut es-perer en mes biens celuy qui est desherité du Ciel, et qui en a foulé aux pieds les tresors... convertissant mes amertumes en risees, mes perils en de-lices, le feu et la furnee qu'il m'a ralu endurer et avaler en parfuns parmy les putains, et faisant de la poudre d'Apocagine, où H s'est arrest comme un serpent, meslee avec mon sang et mes sueurs avec la boue et le souil où il s'est vea.utré. 1»., Lettres d'aff. personn., 7.

Apocar1ips4-7 — un saeriiége avare, un vray happe-calice., Qui veut interpreter le saint Apocaiipse. Anc. Poés. franç., Hl, 106, Apocope. —4 M'amye » se dict par apocope et non point par sinalimphe, P. FAIM, Art de Rhe torique, L. II, p, 129. — Apocope, c'est figure assez communement practiquee en nostre vulgaire ; et se faict quant l'en ne profere point aul-cunes lettres de la dernier° syllabe, sans syna.-limpher. Io., ib.., L. II, p, 131.

Apocoper. Abréger par apocope, par retranchement, — Il syncopoit (ou plusto.st apoeopoit) un mot, lequel estant accotistr de ceste façon a fort mauvaise puce. H. ESTIENNE, Did, du Lang. franç. ital., 1, Apocopir. — Aurora vient, qui la cicatricule Du diluculle, dyamettre obstaculle, Em matricule et la neigre maculle Adminiculle, reculle et fait cropir. Mucer, tapir, farestrer, a.cropir Sou.bz un souspir, ehampir, apocopir. Anc. Fo. franç., XIII, 388. Apodiation. Appui. — Le petit focile passe et embrasse 'astragale : qui est cause qu'il le tient plus fort que de l'autre costé, où il n'y a telle apo-diation Oui estaneeure. ArBR. PAR, XIV, 57. Apnclictiqueutent. Démonstrativement. — Et conclud apodictiquentent que la vraie Eglise est, don.cques la Romaine. Pu. DE MARNJX3 Dit fer. de la Haig., I, m, 6. — De tout cent nos desvoyés vueillent apodictiquernent inferei : Que l'au tho-rit11... monarchique, que les Papes ont en l'Eglise, n'est qu'une pure usurpation tyrannique. ID., ib., 1, u, 7, — C'est ce qu'il vous monstre apodic tiquement en trois parolles Io, ib., .1.

Apoge — Aux speculations les termes de tout Oge Et de l'equacion, et opposé Apoge Diversement sont pris au Solen. MAURICE SCÈSEe Mi crocosme, L, ut, p. 79.

Apoiltronner (e). Devenir paresseux, inactif>, — Femme avoir, est l'avoir à usaige Lei que nature la créa, qui est pour l'ayde, eshatement et societé de l'home n'avoir femme, est ne soy apoiltronner autour d'elle... ne mettre en non chaloir ses estudes et negoces, pour continuelle. ment à sa femme complaire. RABELA1S III, 35.

Apoinctation. Accommodement, conciliation. — Et disoient les taverniers de Semarve que soubs luy en un an ilz n'avoient tant vendu de vin cl'apoinctation (ainsi nommoient ilz le bvu vin de Legrugé) comme ilz faisoient souhz son pore en demie heure. RAeELATS, III, 41.

Apoint, Situation.. — Pour te renvoyer :plus coint [mon cœur], Je l'a.y mis en un appoint Que je ne t'ose reserire : Je te Pay, ce fernmelet, Acous tré de ce Colet, Pour t’appareiller à rire. E. Pasquier, Jeux Poétiques, lre part., Chenson.

Moment favorable, circonstances favorables. — Quand il yeid son appoint, il s’en vint environ ! es neuf heures du matin devant le PalaiS• DES PÉ niERs, Nom). Récr., 24— Le jeune homme, voyant son apoint, dist à sa mère. MARC. DE NAV., Heptain., 44.. — Toutes choses se peuvent faire par argent, quand un Prince est puissant pour trouver finances, et qu’il scait prendre son a, ppoinct, e oy aider des gens qui entendent le cours du marché_ BUDÉ, Inuit. du Prince, édit.., inicher, ch. 31. —Il espie les chemins de vostre pays, reconnoist les forteresses ou places’de petite tenue… qui lui donne puis après seur accez d envahir en vostre desarroy vostre Royau me, selon ce que son. appoint se presente. E. Pis QUIERI Recherches, 1, 5.— Tout ce grand cabus et meslange d’affaires couvoit dans soy toute la mutation de la Hepublique qui ne s’escloyt pas tout d’un coup, ains par traicte de temps, selon que les occasions enseignerent à l’estranger de choisir son apoinctID., ib., I, 7. — Stilicon… épiant son apoint, lors qu’ils voulurent passer les Monts, leur donna un jour de Pasques à dos. In., ib., I, 8. — Car, durant voz debatz, il y a bien danger Que, trouvant son apoinct, l’ennemi es tranger, Qu>appellé vous avez, à. corps perdu se jette Dessus vous et dehors de vo z maisons vous mette. BÉREAU, Complainte de France. Es tans de cette façon rebutez, ils mirent tout leur faict en surseance, attendans… leur appoinct, E. PAs IlellER, Recherches, 1111 44. — Justinian Empereur premier de ce nom, espiant son apoint, par l’entreprise de son grand Capi bilan Bellissaire, re prit Home. ID., ib., III, 4. — Les Saxons selon leurs appoints et occasions firent plusieurs capi tulations avec Charlemagne. ID., ib., VI, 1. — Le Duc de Savoye trouvant son appoint dedans nos troubles, s’empara, sans coup ferir, du Marquisat de Saluces. ID., Lettres, XIX, 4.

A l’apoint. A la commodité, à, la convenance, de la manière qui convient. — Veulx tu Fall t de damoiselle, Afin que tout chascuns te loue ? — De — damoyselle ? — Toyre. — Moue ! Ma foy, nennin, je n’Fin veulx poinct. — Y sera bien a ton apoinct. Sotties, III, 40. — Et toy, va-t’en voir si ma cappe, Mon grand saie et mon vie ! pourpoinct Sont ra coustrez à mon apoinct. OREVIN, les Eebahisi 1, 3. — Par dieu, j’estime une grand beste Celluy-Ià qui met en sa teste Et qui arreste en son courage Prendre —une lemme en mariage, Car il ne delthère poinct Chose qui soit à son apoinct. In., ib. — Re. gardes à te vestir., , — Je me seray tantust equip pé à mon appoint. Trad. de GELLIF, Discours fan taaiques de. Justin. Tonnelier, Dise. III, p. 73. — [Le connétable de Saint-Poli s’agenoui]la sur un petit. carreau de laine aux armes de la ville, qu’il remua de l’un de ses pieds pour le mettre à son apoirdE. PASQUIERI Recherches, VI, 10.

Bien à point. D’une façon commode. — Celuy gui est ceint est mieux appoinct et libre pour faire quelque chose, que le desceint. 130u CHET, 26e Seree (IV, 170).

Ma1 à point. Mal à propos. — Quand vous voyez mes yeulx de pleurs lavez, Me venez dire « Amy, qu’est-ce qu’avez ? Mais le disant vous parlez mal apoinct, Et m’est advis que plus tost vous debvez Me demander : « Qu’est-ce que n’avez point ? » MAROT, Epigrammes, 65.

Apoissonné, v. Appoissonner.

Apollinée (adj.). D’Apollon. — Les aime aussi la vierge tète-née, Et devant tous la bande Apoliinée, Phebus les voit aus Forests habiter


Pour ses rais eviter. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Foresteries, II, 5. — Fleur. Printanniere, odo rante…+ apollinee ou appoPinaire. M, DE LA PORTE, Epithete, 177 re.

Apollion. Destructeur ( ?). — Donc marche Apollion, au dessein endurcy, Faict fumier de rai sons qu’il cuit sans entendre, Va foulant sou bs ses pieds Phumain, la pitié tendre, Ignorant toute foy, paix, debvoirs et. mercy. AUBICNÉ, Sonnets Epigramin., 23.

Apologe, v. Apologue 1.

Apologie. Apologue. — Eutrapel… desçhar gea sa conception par une Apologie non moindre en doctrine qu’en Balivernerie. DL’FAlL, Bali perneries d’Eutrapel, p. 48.

Apologique. Apologétique. — Ceste belle pre face Apologique, que a faite François Aretin sur la translation des Grecques Epistres de Phalaris, B. ANEALT Qnti1 Horatian, p. 196.

Apologue 1 (féminin). — Quel besoin es toi qu’il s’amusast à escrire telles apologues ? AL CRIPE, _Nouvelle Fabrique. Aux. benevoles lecteurs_ On trouve la graphie npologe — Pru den te men t le figure iEsope en ses Apologes, d isa.nt chascun home en ce monde naissant une beza.ce au cou’porter_ Rabelais, III, 15.

Apologue 2, Apologiste. — Je respons, apo logue de mon Maecène, qu’ayant commencé son premier siège dans Orléans (1562), et pourtant esté soJdat 54 ans… il auroit esté trop lasche ou trop malheureux, s’il n’avoit à respondre en son nom de plusieurs exploicts, AUBIGN5 Hist. Uni. L’Imprimeur au Lecteur. — Je ne suis apologue d’aucun des partis et vous renvoye à, leurs escrits. ID" ib., X, 4.

Apoltronir. Rendre paresseux, mou. — Ceux qui ont esté tenus delicatement, et ont appol trou leurs ames par les delices, sont. la proye des autres. Du VAIR, Constance et Consolation., L. II. —-Le mariage., apoltronit ou a.ccrou.pit les bons et grands esprits. CHARRON, Sagesse, I, 46. — Continence, par /aquelle… toute volupté infame soit chassee, laquelle apoltronnit et reiasche le soldat. ID., ih, e III, 3 — Le long ektIme di3 la prosperité les reIasche, ramollit et apoltronnit. In., ib., III, 21. — La volupté mal prise ramollit et relasehe la vigueur di l’esprit et du corps… apoltronnit et effernine lus plus courageux. In., ib., III, 38.

S’apoltronir. Devenir paresseux, mou. — Je croy que les deux tiers s’amusent. en ces palais et plaicloyeries ; et cependant., encore qu’ilz a_yent naturellement bon cueur, avec le temps s’a_pol tronissent. MONLUC, Commentaires, L. VI (III, 145-146). — Un jeune homme doit troubler ses regles, pour esveiller sa Teigueur, la garder de moi sir et s apoltronir. MoNTAIGNE, III, 13 (IV, 234.).

Apoltroni. Devenu paresseux, mou. — Ny la creinte honteuse D’honorable travail mon a.me valeureuse Aba, tre ne pourra tellement que lais sant L’œuvre qu’ay pris en main, je madle apa ressaut Ou j’ayme mieux oysif nie sauvant de l’envie Trainer apoltroni le reste de ma vie. BAÏF. Au Roy (I, — Il n’est rien qui puisse si juste ment desgonter un subject de se mettre en peine et en hazard pour le service de son Prince, que de le voir appoltronny cependant luy-mesme à des occupations lasches et vaines. MONTAIGN F" II, 21 (III, 80).

Aponévrose. — 1541. Ces muscles font par leurs aponévroses ou enervations un cercle d’un tendon large finissant au lieu dit. iris. J. CALNAPPE, Tables anatomiques, 92 ro, dans Delboulle, Notes lexicoi. A.pophetie. — Il y a peu d’artifice en la disposition il y paroist seulement quelques episodies comme predictions de choses avenues avant l’œuvre clos, que l’affineur appeloit en riant ses apaphetiesi AuBIGNÉ, Tragiques. Aux Lecteurs. Apophlegmatisme Anoeriticerulpi6, p ni son des phlegmes), — Apophlegmatisenes selon les arecs, ou maseicaloires selon les Latins, sont medicamens lesquels, estant tournés dedans la bouche et maschés quelque espace de temps, tirent par le palais les exeremens pituileux, ou autres humeurs nuisans au cerveau. AMI111. PARÉ. XXV, 36. — Desqw-ls on fait plusieurs compositions, comme Collyres, Caput-purges, Lohoe, Den tifrices, Apophlegmatismes. ID., Registre des Me dicarnens". Apoph.thegme. (Prononciation. — Et puis le fit exécuter aussi tost, se fondant sur son apoph the’me que je viens de dire, fiRANTÔNIE, Cap franç., M. de MontpensierV. —10). Apophyse. — 1541_ Apophyses mamillaires. J. CINAPPE, Tables. anatomiques) 33 rn, dans Del boulle, Notes lexicol. Aporrhetigue (eknopyitExiriz, qui doute, sceptique). — Doncques sont huy les plus doctes et prudens philosophes entrez on phrontistere et es-cholle des Pyrrhoniens, Aportheticques, Scep-ticques, et Ephectiques. RABELAis, III, 36. — Les Sceptiques et. ApporrheLiques, douteux, et. ceux de la seconde Academie refutez. LE LOYER, Hisi. des Spectres, I, 6 (titre). Aposeme, y,.Apozere, e, Aposphalicque (mot forgé ; jeu de mots sur apostolique et4.1trlerpi » égarer, dévoyer). — En la science mattamaticque, aposphalicque Ro maine. P1I. DE MARN1X1 Differ. de Relig., I. iv, 8. Apostacque. — (Mort) Affine affreuse, amoureuse année, Antidatée, aporriffe, affectée, Acraventée, apostacque, aftlictée. A nc. Poés. franç., XIII, 392. Apostasier trans.). Abandonner. — Par itly [le vin) un sainct devoir le sage apostasie. P. MATI-TRIEFie Vue « , I I, p. 27. Apostate. Apostat (forme commune au mas culin et au féminin). Rihleurs, chasseurs, joueurs, gormens, Paillars, ruffiens, plains de tor-mentz, Reigneurs dissolutz, appostates… Venez, car vostre prince est né. Sotties, II, 212. — Mais comme à contre-cœur ceste apostate bande S’at tache aux fiers tyrans. Du BARTAS, 1re Semaine, ler Jour_ Apostater (intra.ns.). Apostasier. — De vil-lains sacriléges… Ont incité les Clarines pudiques D’apostater, devenir impudiques. Anc. Poés. franç., IV, 99. — Il avait esté predit apos-tateroit et se convertirait aux idoles, CHARRON, les Trois Veniez, III, 9. — Ils disent de l’Eglise et Synagogue Judeque du temps de Jesus Christ, qu’elle a apostaté en reprouvant le fils de Dieu. ID., ibp — Il dit qu’il avoit esté predit de l’Eglise Chrestienne qu’elle se revolteroit et apostateroit… In., ib, III, 9, adv. — Il est faux que du temps flelie l’Eglise Judaïque aye apostaté. 1D., ib. — Ils ont eu des Prestres faicts par nous qui on puis apostaté. 111, 13. Ameuter de. Renier, s’éloigner de. • tout faict divorce et apostaté de Dieu. CH in R.0 /.1 i 1’N N. •… :.,. I… _ L i. 1 r i I Igcs Trois Ferliez, III, lii. — Quelque autre hache lier à. simple tonsure a.uroit pense que nous son-mes en debat avec nos desvoiés, à sçavoir mon, Si l’Eglise peut a_bsolu.tement defaiIiir et apostater de son chef Jesus Christ. PEI. DE MARNIX, Differ, de la lielig., I, nt, 3_ Il 1 (Trans.). Renier. —, Te ne peux d’un œil sec rel garder les seigneurs Environnez de gens et decoree d’honneurs, Au scope de leurs jours apostater leur gloire, Et de honte ohfusquer ce que ja la Tne. moire Engrave en ses tableaux. P. IVIerTaLuu, Aman, IV, p. 109. A postaté. Qui a apostasié, qui s’est écarté de la vraie foi. — De vouloir tirer cda sur sa, visibilité, comme si c’estoit là le point qui fait que l’Eglise ne peut. jamais defaillir, est entièrement hors de propos… Luy niesme confesse,.. que plusieurs Eglises que Ies Apostres ont basties… sont toutes descheutes et apostatées, nonobstant qu’elles ayerit esté visibles autant ou plus que celle de Rome. PH. DE MARNIX1 Differ. de la Relig., 1, ni, C’est une niaiserie par trop badine, de vouloir faire à croire que si l’Eglise Romaine avait esté apostatee, il n’y auroit plus eu nulle Eglise Chrestienne az monde. In., ib., I, nr, 11. — Le fondement de la foi en Jesus Christ demeurant en son entier, sans ma.nifeste idolatrie, on ne sçauroit dire que le corps de ilEglise fut encor pour alors apostaté, ni en effect, ni mesmes en apparence exterieure, tellement que les vrais fidelles al’avoieat occasion de s’eu separer. In., ib. Apostatique. De la nature de l’aposta.sie, sédi tieux. — Repolte ou Revolternent. Seditieuse, trai-tresse, meschante, _Apostatique. M. DE LA PORTE, Epithetes, 354 vo. — Car que meritoit moins leur crime Apostatique, Que d’estre degra.dés de l’hon neur Angelique ? J. i U CH E SN E k Grand Miroir (lu Monde, L. III, p. 68. — Julien estoit bien apostat et idolatre, mais ce rernede n’estoit ni apostatique, ni idolatrique. Si Fnmaçois DE SALES, Defcnse de la Croix, 111, 1.0, var, Jeu de in o t.8 : apostatique et apostolique. — Sus donc, venez, mes rouges cardinaux, Supposts loyaux du siège apostolique. ! Inn. Pcés. franç., VII, 52, Apostatiser. Apostasier. — Ce niestoit pas Apostolizer, mais bien ApostaLizer, que luy Religieux voulusl comme les Apostres administrer les saincts Sa.ert.ri mesmes au milieu des villes, revestu d’un habillement qui n’a rien de commun avec les Moines. E. PASQ UT E R, lieeherChee, 111, VI. — En apostatizant avec orgueil et philaplitiee R. BENOIT„ Sec ad. not. à la Fr. (G., CompI.). — Le Diable commence d’abattre la foy de ces femmes par les ecsta.ses… et puis dernolit. ce qu’il y avoit de bon et entier en elles, et les fait en fin apostatiser de la Religion. LE LOYER, Hist. des Spectres, H, 7. Apostema.tenx.— L’ulcere apostemateuse est celle à laquelle y a tumeur contre nature. AMBR. PARÉ, Xi, 3. Apostera°, Apostume. Tumeur purulente. — Cettuy-ey commença à leur apprendre premiere-ment le nom des fiebvres, des rheumes et des apos-ternes. MoNTAAGNE, iii, 37 (III, 228). — On guern l’apostume Pour eventer et hors mettre son lieume. MICHEL D’AMBOISE, Episires et Lettres arnoureusts, 59 vo. — Un medecin ou un chirurgien ne percera pas du premier coup Paposturne…CÀkVIN, Serin, sur le li de Job, 50 (XXXII’, Quand une apostume sera dedans le corps d’un japrnme) au.pres de l’estorna, e1i, ou dedans les entrailles, ne sera-cie pas beaucoup pire que si on voyoit et qu’on y peust mettre la lancete ? Sertn„ sur la prop/Letie de Christ, à (XXXV 62g). [Manias] estirnoit que vaincre tousjours et venir au dŒssus de toutes choses fut acte de ma gnanimité, non pas d’imbecillité et de foiblesse, laquelle poulse hors de la plus debile et plus pas sionnee partie de l’ame le courroux, ne plus ne moins que la malien d’une a.postume. AMYOT, C6rio1an, 15. Il Ilit longtemps sans eappe.r cevoir qu’il avoit une aposturne dedans le corps, laque]le… vint à corrompre sa chair. ID., Sylla, 26. 11 feit crever Papostume qu’il avoit dedans le corps, rendit grande qu.anti té de sang. ID., ib., 37. —La posturne qui m’est venue sur le tain me donne plus de doleur que ne faisait avant qu’elle feust percée. MONLIlf : Lettres, V, 190. J’y souffert en chemin tai t. de doleur de la pos turne que j’ay sur le tétin que je n’en enduris jamais de pareil. ID., ib. Une playe ou concus sinn, qui par accident avenu engendrera apos turne à la partie offensée, sera plus chaude que de coustume. PAL Essy, Discours admirables. De ta marne, p. 229. Voulant occire son ennemi en lui traversant le corps avec son espee, il lui perça une apostunie qu’il avoit dedans, et par ce moyen lui sauva la vie. LA NOUE DisC. poi. et Ma., XVIII1 3, p. 397. Pareille..1 au flegmon qu’on lui avail arraché dans la postu me de sa peste qu’il avoit eue à Orleans_ AUBIGNÉ, Hia Uni.v., XI, 2. Ayant ce jour souffert beaucoup de maux pour deux a.posturnes qu’il avoit sous les deux cuisses. ID-r ib., IX, 17. Il sortit à ce bon roi une apostume fort venimeuse au genouil droit, qui ne le laissoit aucunement reposer. ID., ib., XV, 18_ Quand donc nous sentirons qu’il y a quelque aposteme cachee, que nous gardions bien que la pourriture ne croupisse là dedens, jusqu’à ce que la maladie soit incurable : mais que nous la purgions de bonue heure. CALVIN ! Serin sur l’Epitre aux Ephesiens, 36 (LI, 704)..Il y a beau coup de maux qui ne se peuvent ni fuir ni chasser. Il les faut donc endurer jusqu’à ce que le temps opportun soit venu, et qu’ils soyent meurs, et que l’aposteme creve, comme on dit. ID., Serm, sur la Ire à Timothee, (15 (LUI, 539). Je ne suis qu’un aposthenie du monde et un esgoust d’ingratitude et d’iniquité. St FRANÇOIS DE SALES, Vie dePinie, I, 12. Les hommes se plaisent, se faisans ac croire qu’il n’y a en eux que toute vertu et sainc teté : mais si Dieu les presse, le venin en sort, Papos turne se creve. CALVIN1 SerM. sur le Deuter., 61 (XXVI, 625-626). Quand on Fiel1L sonder leurs apostumes, et qu’on les vient percer pour en faire sortir l’ordure, et qu’on use de vehemence, alors voyla le venin qui en sort, et. desgorgent leurs bla.sphemes a l’encontre de Dieu,. ID., Serra, + sur l’Harmonie Evangelique, 52 (XLVI, 656). Il faut-. que leurs pechez et offenses soyent des couvertes, qu’on presse la lancette pour crever l’apostume, afin que l’ordure qui est caches au dedans sorte. ID., Serrrt. sur la 2e à Tienothee, 24 (LINT, 292). L’apostume est enfin crevée.., le peuple François ayant donné quelque air aux des dains et rancunes muettes qu’il couvoit dans son estomach par le heurt et rencontre de deux reli gions, s’est esclaté tout en un coup, avec une fu reur indicible. E. PASQUIER Lettres, V, 4. L’apostlanne se nourrissoit de plus en plus aux cœurs des deux Princes, à laquelle il falloit avec le temps donner air. 111., Recherches, VI, 10. (Par plaisanterie). Gonflement. Ce venerable hillot fut adverty De quelque argent que m’aviez departy, Et que ma bourse avoit grosse apostume. MAR0t1 Epistres, 29. Un bon galand ayant re marqué un prestre portant une bourse laquelle luy sembloit avoir une grosse aposturne. IL Es TIEN NE, Apol. pour Hier., ch. 15 (, 226). n me suffira de parler de ceux lesquels tant plus font les cemetieres bossus, tant plus grosses aposturnes font venir à. leurs bourses. ID, ib., eh. 16 (I, 305. Ma bourse est applatie comme une punaise, son a.posturne est crevée. F. D’AmBoisE, tes Nea politaines, 11, 8. Pus. Son estommac, qui n’a coutume De de vorer que l’apostume, Le froid venin et les fu reurs, Appelle poison les douceurs. Auniciskt, Printerns, Odes, 33. Adonc, bien q-ue craintif, l’esclave s’approchant, D’une legere main va l’es pine arrachant ; Et, pressant de ses doigts la par tie entamee, Fait à terre couler I’apostum.e enfla mee. Du BARTASs tre Senmin.e, 6e1 Jour. La Pe ripneumonie un brasier consumant Va dans ses troux venteux, inhumaine, allumant. Le cracheur Epieme, impiteux, l’assassine, D’aposturne em plissant le creux de sa poitrine. In., 21e Semaine, ler Jour, les Furies% Henri Estienne const.ate que la forme corrom pue aposPiMe est employée par les courtisans Messieurs les courtisans… ne disent pas moins Triade pour Theriaque, que Denroniade pour De moniaque… Et pareillement Aposturne pour Aposterne. Dial. du Langage franç, ital., I, 201-2a2. Apostemer, Apostumer (intrans.). Être af fecté d’une tumeur purulente, s’ulcérer. Cecy rescris affin que jeunes gens A ce peché laisser soient diligens, Et que si fort ilz ne s’y accous Lumen É Qu’a tout jamais leurs corps en apostu ment. 3.. BoucRET, Epieires morales du. Tra ver seue, I, 14. Mais je n’essaye Icy pourtant de re fraischir la playe Qui tousj ours saigne, et. qui ne guarit or’, Et qui pourroit apostumer encor. BEL LEAU, I. Bergerie, 2e Jours., Chant de triomphe. Qui sont cause d’en flamber la playe et la faire apostumer. AMBR. PARÉ, VII, 5. Les dents peuvent apostumer et pourrir comme les autres os. ID" XV, 26. Laissant apostumer la paye et faire son effect… il vint à la court au bout de six mois. BRANTÔME, Cap. franç., M. d’Aussun (IV, 13). Causer une tumeur purulente. Si faut garder qu’il ne mette le pied dans Peau, et qu’il soit en lieu sec en l’estabie. Si le sang ne sortoit dehors, y causeroit de la pourriture et si elle a.posturnoit —i] ne guariroit de long temps. CQTÉREA, U, trad. de COLU LLEI VII 12. S’aposteerter. Être affecté d’une tumeur puru. lente, s’ulcérer. Où elles ries amygdales] s’apos temeroient, on fera apertion avec la lancette. AMER. PA, VI, 6. Hors mis les paupieres su perieures des yeux et le mollet des oreilles, les quels endroits s’a.postumerent, et je tterent assez grande quantité de boue. ID., VIII, 14. Ladite partie s’enflamma de rechef et ea_posterna. ID., VIII, 32_ Dans certains exemples du premier alinéa, où apoSturner, à l’infinitif, dépend d’un autre verbe, il est possible qu’il y ait suppression du pronom réfléchi. Apostumer. Crever, Pour trouver une autre beste… qui a une apostume qui luy vient bien souvent soubz le ventre, pres du nombril, et la quelle… elle fait apostumer à force de gratter. TE EVÉT> Cosrnogrr.7 IV, 3, Aposturné. Affecté d’une tumeur purulente, ul céré. Là où le foye est apostumé. Am Y trr, Pour quoy la justice divine differe, 16. Une he morrhoïde apostumée. AMBB.. PARÉ, XI, 24. — Puis trouvay sa cuisse fort enflée, apasturnée et ulcerée. ID., Voyage de Flandres Apostunier (trans.). Gonfler. — Je ne sçay, mon Perron, quelle peste mortelle Apostume le8 flancs de trois mas-tins hurlans Qui herissant leurs cols asprement viollans. Me grondent nuict et jill1F une horrible querelle. NuYsEsE.NT, (Eut’. Pect., 106 Une vieille Curnee…11.0r riblant. sa poitrine, et renflant son courage, Apos tumé dedans d’urne fielleuse rage. ID., ib., 77 ro. (Par plaisanterie). S’aposiumer. Se gonfler. — En estahlissant inquisiteurs qui prennent garde quand leurs bourses viendront à slapostumer, pour estre incontinent en campagne, avec force coups de lancettes. PH. DE MARNIX, Differ1 de la I, ti, 2. Apostez : lieux. De la nature de l’aposteme. — Un [chancre] non uleeréi vulgairement appelié apostemeux. A ! irinR. PARÉ1 V525. — Lors que les dits humeurs de fluent en quelque partie jusques à, s’apostumer, ne c._.iuserit telles douleurs que celu.y qui fait la pute, ny mesrne un chancre apostu meux. In., XXI, 2. Aposter. Poster, placer. — [Mithridate] faisoit en un jour, sur divers chevaulx apostez en divers lieux, mille stades_ SEYSSEL1 trad.. d’APPIEN, Guerre Mithridatique, ch.15. Disposer, arranger_ — Là, dans une maison apostée el„ préparée, changeroit d’habit. 1311, 6LN-TÔME, COUrOnne15 françois (VI MG). Préméditer en vue d’un but. — Incontinent que le galant veid ceste.bourse à descouvert, il commence à pressier ce coultelier de quelques pro pos apostez, et I embesongna tellement qu’il luy IL oublier de remettre sa bourse en sa manche. DES PRLFS, Hécr.„ 8L ne cherchera autre chose qu’à. trouver le moyen de faire venir à propos aucun de ces mots, comme folâtre, far, acoster, aborder, d n’y manque rien, escorte… et ainsi avecques je ne. sçay combien d’autres sem blables mots apostez, il entretiendra. ensemble Madarnoiselle avecgues sa grace. TAI] ti REAUI ter Dial. du Dernorraie, p. 34, — Et les vindrent trouver là où ils estoient, assistez l’un de Daph neus et l’autre de Protogenes, comme si &eust esté chose expressément apostee. Aeineer, de’Amour. — [Leur style ancien fut] combattu de vertu, non de finesse, ny par surprinses et ren contres d nuict, ny par fuittes apostees, et re charges inapinees.. MoNTAIGN8, 1, 5 (1, 28). — Et fut ridicule l’humeur de Polycrates, lequel, pour interrompre le cour’S de son continuel bon heur et le compenser, alla jeter en mer le plus cher et precieux joyau qu’il eust, estimant que par ce malheur aposté il satisfaisait à la revolution et vicissitude de la Fortune. ID., He 12 (II, 266). Supposer faussement. — Qui sont donc ces exemples ? Des miracles apostez, H. ESTIENNE, Apol. pour hrer., 35 (II, 236). — Estes vous en cores en ceste sotte et ridicule resverie… comme si vous estiez à apprendre que tout ce qu’on dit des Harpies, ce ne sont que feintises et cas apostez ? Cuoms, Se Maiinee, p. 113. — On luy apposta une (auce accusation et preuve Qu>il desseignoit de faire sousievor ses provinces, pour se remettre en liberté. MoNTA[GNE, III, 6 (HI, 412). Apostheme, Aposthume, y. Aposierne. Lions ou ; apostilles de l’Alcoran des Cordeliers. ib., ch. 36 II, 267). — Vostre Livre semble y ed aucunement disposé Là une division en chapitr pour se diversifier eu plusieurs matieres, lesque vous nous monstrez (si ainsi voulez queje le au doigt, par les apostilles qu’avez in crées ei marge. E. PASQUIEII, Learee, XI, 8. — qui a fait voir à la France ses belles cherches, devon rechercher la verité de cl histoirch, afin de n’enlaidir, par une telle or& la beauté de ses escrits : et en la marge a mis forme d’apostille ce mot de Pasquier. MI, 10. — Chaque Mona.stere a voulu habi Airnoin à sa guise, les liftS par chapitres enti les autres par apostilles mises en marges, depuis placées dedans les textes.. lu., Recherches, V, 26, — Les meslanges que vous trouverez sont surve. nus à cause de l’antiquité de ce volume, et des an notations, apostilles et interpretations qui y es-toient mises. BEROALDE DE VERVILLE, _Moyen de pae-penir, Circoncision (1„ 25). Écrit. — Qui fera ung tel appostiile Comme list Sapho, la subtille, Qui composa de si beaux vers ? zinc. Poés. franç., X, 255. Apostiller. Annoter. — [Marie Stuart] se fist rapporter l’inventaire de ses meubles, bagues et joyaux, l’apostillant en la marge des noms de ceux auxquels elle les destinait. E. PASQUIER, Recherches, VI, 15. — Vous mesmes, Messieurs les Jesuites.. aviez en vostre Librairie de Paris et mes lettres Françoises et mes Epigrammes La tins, et les deux premiers Livres de mes Recher ches ; car les autres.niestoient encores imprimez. ; livres par vous apostillez de marques d’honneu• ès marges. ID., Lettres, XXI, 3. Noter. — Il dit qu’ils ferment mettre lesdits ar tires en Latin, et y apostiller les clifficu]tez et ç rections qu’ils y faisoient. "Du VAIR, Negotialio d’Angleterre, Exprim.er. — Nul, tant soit cler, apostiler N sçauroit au vray ma pensee. R. DE COLLERYEi Monologue d’une Dame (p. 79). Apostis. Pièces de bois sur lesquelles s’api, puyaient les rames d’une galère. — A coups de canon 11 clesrobe le mats, la poupe et le fanon,:Raze voiles et bancs, bancades et antene, Apos tis et fougons jusques à la Carene, Tout se voit descouvert. R. BELLEAU, la Bergerie, 2e Journ.11 Larmes sur le trespas de René de Lorraine. Apostole 1. Messager, — Tu doibs ton dueil du tout. anea.ntir, Et luy rescripre par secret a.po’s toile Une amyable et benigne epistolle Ou lu.y feras ton estat a congnoistre, MICHEL DIALMBOISE, Complaincles de l’Esclave ForÉuné, BO re. — Soub danement je miz en mon eouraige De vous es cripre une mienne epistolle Vous suppliant que par man Apostolle Il plaise à, vostre haulte ma gnifficence De me donner aucune congnoissance De vostre aller, ou bien de la demeure. ID., Epis-ires Veneriennes, 18 (30 3.70). — Mais ce pendant, la presento epistolle (Si je dy bien servira d’ap postolle, Signifiant que j’ay tresbon vouloir. DE-SARPEr.r5 à J. Bouchet1 dans les Epistres familieres du Traeerseur, 71. Apôtre ( ?). Pourquoy est-ce que l’on extone Plus un sot qu’un sage apostolle ? Anc, Poés. franç., VII, 89., Compagnon, — Laissons icy Pantagruel avec ques ses apostoles. RABELAIS; II 28. Apostole 2. Lettre attestant un appel (terme de procédure). — Confrontations,.., libelles, apostoles, letres roya_ulx. HABELms, III, 39_ kpostolique (à11. Comme ra.peitre (St Pauli., s Apostille. Annotation, note, remarque. — La première impression de ce livre qui est en petite forme, avec des apostilles, ha ce titre. H. Es. TJENNEe Apia. pour lier., ch. 33 01, 1.89), toire est racontée par un qui a. faict des annota — Pour parler à l’apostolique, elle [sâme] doit dire: Je marche, non pas moy seule, ains la grace Dieu avec moy. St François de Sales, Amour de Dieu, IlI, 3.

Apostolizer. Agir en apôtre. — V. Apostatiser.

Apostre. On n’y cognoist Dieu pour les Apostres (proverbe). — Aulieu d’adresser les hommes à Jesus Christ, pour avoir accés à Dieu le Père en uses leurs prieres, on les envoye confusement à sainctz et à sainctes. En sorte (comme le proverbe commun le testifie) qu’on n’y cognoist Dieu pour les Apostres. Calvin, Excuse de Jacques de Bourgogne, édit. Cartier, p. 45. — Cependant que les idoles ont la vogue et sont en usage, voila Dieu qui est obscurci. Et les Papistes mesmes confesseront bien cela en leur proverbe commun, quand ils disent, qu’on n’y cognoist point Dieu pour les Apostres. id., Serm. sur le Deuter., 80 (XXVII, 55). — Ce proverbe diabolique qu’ils tiennent entr’eux, On n’y cognoist Dieu pour les Apostres, a tesmoignage contr’eux qu’ils ont deschiré la gloire de Dieu comme chiens et en ont donné une piece decà et l’autre delà. id., Serm. de l’Ascension, 2 (XLVIII, 599). — Les petis enfans de la Papauté ont cela tout commun quand ils veulent delairer un meslinge confus, On ne cognoist point Jesus Christ pour ses Apostres (disent-ils). Aussi on le voit par experience entr’eux : car autant de nets qu’ils ont ou de sainctes, ce sont autant d’idoles qu’ils adorent. id., Serm. sur l’Harmonie Evangelique, 45 (XLVI, 560). — Les Papistes se condamnent par leur proverbe, quand ils disent qu’on ne cognoist point Dieu pour ses Apostres. Et de faict, ils ont tellement enseveli Jesus Christ qu’il est comme caché en ce monde. id., Serm. sur l’Epitre aux Galates, 5 (L, 330). — On a forgé une garenne d’intercesseurs et advocats, comme les papistes se condamnent de leur propre bouche, quand ils disent qu’on n’y cognoist point Dieu parmi les Apostres. id., Serm. sur la 1re à Timothee, 14 (LIII, 165).

(Fém.). Apostresse. — Quelle grace est celle que Dieu vous fait ! il vous rend apostresses, non en la dignité, ains en l’office et au merite. St François de Sales, Entretiens Spirituels, 6 (VI, 90).

Apostrofiquement, v. Apostrophiquement.

Apostrophe (masc.). — Combien que les François n’ayent de coustume de Spee lectiot apo- Strophe, si en usent ils naturellement. Doer, Accens, p. 283. — Quant à la lettre g, pour eviter la contrainte d’user tousjours d’un 2°. je l’ay devant l’a, l’w et l’o merché avêq un tel apostrophe, 8. TArLLEMONT, la T’riearite, Advertissement.

Apostropher. Marquer d’une apostrophe. — Puis que tu demandes un registre des mots que je veux apostropher. Des AureLs, Replique à Meïgret, p. 33.

Apostrophique. De la nature d’une apostrophe. — On luy fit une paraphrase dope pour son desseuner, et qu’il sen soulat s’il peut.-Benoave De Venrvicce, Moyen de parvenir, Titre (II, 237).

Apostrophiquement. À la manière d’une apostrophe — Je ne vy jamais tant de beaux banquets de paraphrases, les paroles y estoient aprestees en toutes sortes. le menu estoit de ces petites paroles, sillabes et lettres que l’on mange en poësie et en prose… mais cela… nous passoit apostrosiquement par la bouche. BEROALDE DE ERVILLE, Moyen de parvenir, Chapitre (11, 69). — Ils nous donnerent suite paroles couvertes, quantité de mots dorez, des phrases delicates, beaucoup de menus propos qui nous passoient An par la bouche ainsi que l’on mange les lettres aux escoles. In., &b., Reprise (II, 238).

Apostume 1, v. Aposteme.

Apostume 2, pour Apophthegme. — Ces messieurs les courtisans ne disent pas moins Triacle ie Theriaque que Demoniacle pour Demoniaque. Et pareillement.… Apostume pour Aposteme. Voire s’en trouveroyent qui diroyent.… des apostumes de Plutarqué, au lieu de dire des apophthegmes. H. Estienxe, Dial. du Lang. frane. ital., 202.

Apostumer, Apostumeux, v. Apostemer, Apostemeux.

Aposume, v. Apozeme.

Apotelesme (ἀποτέλεσμα, influence des astres). — Combien que aujourd’huy la hausse et souveraine magie ne soit pas si usitée qu’elle fut aux premiers ssectes. et qu’une grande partie des philosophes, prenans le plus court, si accommodent à ce qui nous est demeuré de jugements et apotelesmes des anciens, sans s’enquerit de la raison pourquoy ils jugerent ainsi. MELIN DE SaincT-GELAYS, Avertissement sur les jugements d’astrologie (LIT, 272). — Signes commandans et obeïssans, ce exaltations de Planettes, Apotelesmes, Dodecatemores, Genethliaques, Horoscopes, Anges, maisons. Le Lover, Hist. des Spectres, VI, 1.

Apothecaire, v. Apothicaire.

Apothecque (ἀποθήκη, magasin de vivres, d’approvisionnements). — Il fault (diet il) que le perefamiles soit vendeur perpetuel. Par ce moyen est impossible qu’en fin riche ne devieigne, si tousjours dure l’apothecque. Rasezais, II, 2.

Apotherapic. Exercice favorable au développement corporel. — Par maniere de Apotherapic s’esbatoient à boteler du foin. RABELAIS, I, 24.

Apothicaire. On trouve souvent la forme Apothecaire. — Silenes estoient jadis petites boites telles que voyons de présent es bouticques des apothecaires. RaseLats, 1, Prologe. — Visitoient les bouticques des drogueurs, herbiers et apothecaires., 1, 24. — Medicins, chirurgiens et apothecaires. [n., I, 27. — Je ne fay pas imprimer mes œuvres en intention qu’ilz servent de cornetz aux apothequaires. Du BezLay, l’Olive, 2 Préface. — I1 [Lucifer] souppe tresbien de marchans, usuriers, apothecaires, faussaires. Ra- BeLAISs, IV, 46. — François Cornu apothecaire avoit en cornetz emploieté unes Extravaguantes frippees. 1n., IV, 52.

Boîtes des apothicaires. — Ces pucelles sont fardées… comme les boëttes des apoticaires, peintes par dehors avec or et azur, et dedans pleines de poison. Amsr. Paré, XVIII, 49. — Cf. le 1er exemple de l’alinéa précédent.

Apothicaire sans sucre. Personne ou chose dépourvue de ce qui est indispensable. — Ce maistre urandus est un mirifique apoticaire sans sucre, un Docteur decretalypotent, un maistre aliborum.…. il vous fera cinquante sauces d’un coupeau d’oignon. Pn. pe MaRnix, Disser. de la Relig., Il, 1, 21. — Un autel sans images est autant qu’une vache sans cymbales, un aveugle sans baston et un Apoticaire sans sucre. In., 5b., II, ut (La phrase suivante nous montre que le sucre é denrée essentielle chez les apothicaires) : — Si vous voulez du sucre et de la dragée, allez en querir APOTHICAIRERIE — 244 — chez /es apothicaires, St FRANÇOIS tlE SALES. Ser mons recueilitis, /KI (IX, rà.59). Lettres d'apothicaire. — Faites que j'entende ce que vous voulez dire. — Si tu ne Pentens, je te le diray en lettres d'Apoticaire. JEAN DE LA TAILLE, le _Negromant, I, 2. Quiproquo d'apepreiraire. Erreur grave, date . reuse. — Ils ont passé legerement choses de bien plus grande importance ; donnans souvent aux lecteurs de leurs traductions des qui pro quo d'apothicaire. H. EsTiENNE, Conformité, L. I, p. 51, — Ils taxeront finement un Medecin d'em-poisnnnem.ens, et d'estre propre à bailler un qui pro quo d*Apoticaire. VAUQUELIN DE LA NAYE, De ne croire ci la calomnie. — Voyla comment le moyne sauva la vie au capitaine, ayant. esté pris pour l'autre. Ce fut bien un qui-pro-quo d'apoticaire. BilANTôms, Cap. "esti..., dom Juan Autriche (II, 133). • Apothicairesse (adj. fém.). — Dose. Mesuree, composee, sophistiquee, apothicairesse. M. DE LA PORTE, Epithetes, 152 ro. — Drogue. Aromatique, espiciere... apothicairesse. 1D.5 ib., 1_53 r. — Medecine ou Breupage. Salutaire, cordiale, arnere,„ apoticairesse. In., ib, 259 ro. Apothicairerie. Profession, art d'apothicaire. — Sans oublier l'Apoticairerie, Ou Ion peut faire a.buz et tromperie. Boucups, Epistres enorales • du Traçerseur. II, 8. — Par une exquise science et subtilité de apothicairerie ou de parfumerie, AMYOT, Que les bestes brutes usent de k raison, 7, — La plus part des habitai-1[s de ce lieu se tienent là l'hiver, et y ont leurs boutiques, notamment d'a.potiquererie ; car quasi tous sont Apotiqueres. MONTAICNEe Journal de Voyage, p. 315. — Il es-cri-vit à un sien confident... apothicaire... et luy manda que, s'il vouloit venir à Paris, I avoit bonne somme de deniers dont ils s'a.ccommode-riaient ensemble, et Ieveroient une bonne boutique d'apothicairerie. Var. hist_ et litt_, I I 100. Lieu où mon prépare les remèdes, — Là dedans on oyoit tic toc, du bruyl. que faisoyent des mortiers de bronze ; car c'estoit-là l'Apotiquairerie. Trad. de Fou.Neo, Merlin Coceaie, L. XXIII (11,265). (Par comparaison). — Du Paradis, où est ceste belle Apothieairerie, qu'ils [les Arabes] appellent. Elcanor, L'encens n'y manque. frit EVET, Cosinogr., X, 1. Apotome ( :.m.evQ1À,Ii), terme de musique, — L'excedant du plus grand au moindre fait le crome, Ainsi que le majeur semiton a_potome. M_AurtiCE SCÈVE, MirroCosme, L. II, p. 66. Apotropeei — Les Dieux ce lestes estoient,., appeliez des Grecz Apotropees, et des Latins Averrunees, comme qui cliroit des-tourneurs de maux ou preservateurs. LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII., 5. On trouve aussi apotrophee ; — Sur le sommet • de la teste leurs couppans je ne scay quant che • veux, avec certaines parolles apotrophees et expiatoires._ les font oiseaux tels devenir que pre-sentement les voyez. RABELAIS, V1 4. Apourir. Faire sembler pourri, mal odorant (par comparaison), — Et le flagrant de sa suave alaine Apouriroyt l'odorante Sabée. MAURICE SCÈVE, Delie, 166. Apozeme,Aposurne, etc. (ir,o' : ;4r.i, décoction). — Où l'on ne sçait que c'est de bouccon, d'assassin, De vieille maladie et jeune médecin, De julep, de bolus, de syrop, d'apozime. JEAN DE LA TAILLE, le Courtisan retiré. — Quant aux medicamens chi> lagogues, comme apozernes et potions, seront ordonnées par le prudent et docte Medecin. Amin. PARÉ, V, 12.— Un tas de petits Pscolfers Char tans, qui ordonnent en secret des apozeumes-, THEVET, Cosmogr., XI 12. — Pour-quoy praticquent les Medecins avant main la creance de leur patient, avec tant de fausses promesses de sa guerison : si ce n'est afin que reffect de Pirno_gination supplee l'imposture de leur apo-séme ? MONTAIGNE, .1, 20 (I, 114), — Et estime-rent„ „ qu'en ce pansement Us pouvoient avecques leurs oignemens, selon que la necessité lxigeot ordonner à leurs Miens aposumes, clysteres, potions, saignées, comme rernedes annexez à leur profession. E. PAsQuiEE, Recherches, IX, 31. — Les Chirurgiens furent citez partievani ta Faculté de Medecine___ sur ce qu'ils ordonnoieat de,s clysteres, aposumes et Ibrledecines, tout ainsi que les Medecins. In., ib. — Vous voyez la pluspart du menu peuple guerir de ses fievre.s, non par ingredients tels que nous pratiquons és villes, ains par certaines herbes pilees, qu'ils appliquent à leurs poignets, et les y laissera quelques jours, dont ils ne tirent. pas moins de fruict, que nous autres par nos aposumes, clysteres, medica.ments et saignées. ID., Lettres, XIX, 16. Appaisabie. Qui peut être apaisé. — Adonques fut ce pitié trop miserable de voir la tresdescon-fortee Princesse aeertainee de sa crainte entamer un dueil desesperé et non apaisable. Le BELGES, la Couronne Margaritique (IV, SM. — Ainsi partirent les deux Deesses, concevans une hayne non apaisa_ble encontre les Troyens. ln, ainstr., I, 33. — Cassanclra... des quelle sceut Iarrest de 'emprise, menoit uni dueil non appai-sable. ID,, ib., H, 1. Appaiser. Appui à. Apaisé envers. — Voila Saul à David appaisé. DES MASURES, DaVid fugitif, 2249. Appaiser. Pardonner. — Si par leur povreté cresperit ilz ont fait une lourde faune, par vostre grant bonté leur vueille estre appaisée. Li Loym, SEavirEun, HisÉ. de Rayart, ch. 17. (Intrans.). S'apaiser. — Ainsi les pelerins deni-gez s'en Payrent. à travers la plante à beau trot, et appaisa la douleur. RABELAIS, Te 38.

Appaiseur. Celui qui apaise. — Jetta.nt sur vous, sire, comme... défenseur des ordonnances de nos ancestres, juste vengeur de tant d'oppressions souffertes 'Jar la tyrannie de ces estrangers, appaiseur... de tous les troubles survenus tant en la religion qu'en la police. REGNJER DE LA PLANCHE, Hist. de l'Estai de Franze„ I, nia

Appaist. Pâture.— En lieu d'appaist et boni] nourriture, Ilz vont donnant esventée pasture leurs troupeaux ; et, dont croist mon chagrin Leur vont donnant la paille pour le grain, Dont I troupeau, de soy gras et alaigre, Par tel appais devient chetif et maigre. MA ROI, Complainte d'un pastoureau chrestien.

Appalir (intrans.). Devenir pâle. — Par ceste saison rigoureuse Toute verdeur appalyra. Anc. Poés. franç., XII, 76.-1 L'air resonne de cris, le Soleil appallist. R. GARNIER, Cornelie, 1675.

(Trans.). Rendre pâle. — Aussi direz aux gentes damoiselles Que le der teint de leurs faces e belles Ne vueillent plus par tristeur appaliir. MAIRE DE BELGES, Plainte du Degiré (111, 185). Qui est 'occasion qui ainsi ta appa.slie et diftor-mee ? Trad. de BoccAcE, Kami-nette (153'2), 70 ro — Quel souci Trouble vostre visage et l'appallist ainsi ? R. Garnier, Hippolyte, 1156. S’appalir. S’éventer. — Ce. boyre sappaiyra sil se tient toute la nuyet sans estre couvert. pALsGRAvEt Esclarciseement, p. 651. Appegli. Devenu pâle. — Cette belle couleur de roses et de lis N’honore plus sa joue et son front appalis. R. GARNMa, Hippolyte, 1112. — Que ma face appallie, Image de langu.eur, Par la mort me delie D’une telle rigueur. DU MAS, CEELVreS mes tees, p. 178. Éventé. — Ce vin est desja appaiy, encore nest il pas ung heure quort la tiré hors du vaisseau. PALS RAVE, Esaareisseinent, p. 439. Appandre, V. Appendre,. Appaner, y. Apanner. Apparager. Comparer, assimiler. — Ne sçavez vous pas que les Catholiques Romains sont les mignons de Paradis ?, , , voulez vous les appara.ger à ces maroufles de Juifs ? PH. El MA.11N I X ni/fer. de M. Relig., 1, ii[ ! 8. — Cestuy cy est le IVIdchise-dec duquel la sacrifica.ture ne peut estre apparu-gée aux autres. ID., ib., II, i, t. — Maistre Gen-tian auroit en grand tort, s’il avoit voulu a.ppara-ger les Huguenots el Calvinistes aux Juifs. ID., ib., If, TH, 1. seroit indubitablement une horrible bla_spheme, si la dignité des abeilles n’es-tait si grande que l’on y deust bien appara.nger la S. Eglise R.ornaine. ID., ib., II, v Conclusion. Siapparager aoec. Se comparer à. — Mars mesme le Dieu des combas Avecques vous n’ose-roit pas S’aparager, non sans raison, N’y ayant point comparaison De sa prouesse à vos rai-darmes. BAÏF, te Braver I, 1. Apparance, y. Apparence. Apparangonner. Comparer. — J’apparan-gonfle au grief mal que j’endure Et au travail qu’Amour rue forge, et forge, Ce tant subtil et tant mignon horloge, Qui pend doré à ta. riche. ceinture. B UTT E À elialihée, 45. Apparat. Préparatifs. — Ledit Empereur a remis sa venue en Romme jusques à la fin de Febvrier„. On a commencé en cette ville gros aparat, pour le recevoir. R.A.BELAis, Lettres 111, —.Non que je vueille mesurer la consequence dur] banquet en varieté et magnifique apparat de mangeries. Du FAH.., Propoe Rustiques, a..1Épparcevab1e.. Qui peut être perçu. — Il a dit la vraie science n’appartenir aux choses a.ppar-cevables par les sens. LIE CARONe DiefOgted3, L3 (94. ro). Appa reevance, Apparcetrair, V. A p pence Ponce, Apperceeboir. Appareil. Préparatif. — Xere faisoit les appareils de sa grande armee pour conquerir la urece. LA BŒT1E, Seroitude oviontaire, p. 25, Haut appareil. Armure complète. — Un chas-cu.n d’entre eulx… dresserent un grand boys, auquel y pendirent une selle d’amies, un chanfrain de cheval, !, des esperons, un haubert ! un hault appareil asseré, RABELMS, IL 27, — Pantagruel en abatit un, qui avoit nom Pk.iflandouille, qui estoit armé à halait appareil, c’estoit de pierres de gryson. ID., II, 29. — Par les premieres fillières jusques pres les enseignes estoient toutes arrnees à hault appareil. ID., IV, 36. — Il m’a bien pris qu’aucune maladie ne nie l’ayt encore desmise [Pâme]. A chasque charge qui me vient, je me presente et oppose, en mon haut appareil. MOTVTAIGNE, III, 6 OH, 395), Appareillement. Comparaison. — Regarde l’appareillement ; Quant tu fus né, Lu n’avois rien ; Quand tu mourras, semblablement Aussi tu n’emporteras rien. A.ne. Poés. franç., X. 88, APPAREILLER 1 Apparellier 1. Préparer. — II se tira incontinent devers le Roy Priam, et luy notifia lemprise de ses enfans : en luy rernonstrant que les aguetz et effors que lesdits enfans appareilloient contre iceux ambassadeurs ne redondoient point tant au prejudice des Grec comme Il z faisoient au deshonneur de luy. LneiAiRz Dr. BELcrs,.11Iu.str.„ Il, 12. — il se repose seurernent en sa clemence et ne double point d’avoir tousjours à toutes ses miseras remede appareillé à la rnisericorde d’ire-CALvni, Meta., I, p. 9. — [Minucius] disant que le Dictateur leur appareilloit de beaux jeux, en leur faisant voir l’Italie que Ion brusloit, pilloit et ga.stoit ainsi devant leurs yeulx. AMYOT. Fabius, 5. — Dion ayant fait appareiller un sacrifice sumptueux et magnifique en l’honneur d’Apollo, mena ses soudards tous armez à blanc en procession au temple. ID « pion, 23 ! —Mais quel bruyant tumulte assourdit mon oreille ? Est-ce un renfort nouveau que Priam appareille Pour secourir nos gens ? MoNTcHREsTuri.r, Hector, III. p. 37. — Dès ceste heure j’apareilie Un vers que je ramen-toy Pour chanter en digne vois L’arc, la flesche et le carquois. BAU, Amours de Meline, L. (I, 45). Préparer [des aliments, du poison]. — Nam-sicles… fit appareiller un souper plus surriptueux que de coustnnie. AnTor, Hist. ifehiop„ L. 66 ro, — Pompeius s’esmerveina grandement comme il estoit possible qu’un soupper de si ex cessive despense eust esté si promptement et si soudainement appareillé. ID., Lr.ecullus, 41, — Il donna la maison d’un citoyen de Magnesie à un cuisinier, pourautant, à ce que. Ion dit., qu’il avoit bien appareillé un soupper. Iii…An.toine, 24. — Le jour ensuivant. il ordonna à la Nine qu’elle ap-pareilla.st un beau disner. LouvEA.u, trad. des Facetieu_ses Nuits de STRAPAROLE, I.. — Ajax et Ulysse… furent contraints de cuisiner et. appareiller le soupper. AMYOT,. Propos de fable, VII, 4. — Le bon Cuisinier doit. appareiller ses viandes au gaust de. sbn maistre. E. PASQUIER, Lettres, VII, 12, — Lors j’appareillerais un festin delec-table, VAlIQUELiN » PE LA FRESNAYE, Divers Sonnets, 84. — [Les Romains] feirent a.dvertir leur ennemy Pyrrus.., qu’il se garda.st du poison qu’on luy avoit appareillé. AMYOTi Fituninius, 20. Disposer. Doraiice se mit à nettoier la chambre, à dresser les tapiz„ et à appareil/er le ]ict et toutes les autres choses. LouvE, Au, trad. des Facétieuses Nuits de S•rn APAROLE, 1, 4. — L’une des damoiselles le mena en la chambre des enfans du roy, où on avoit appareille’son magnifique lict. ID., ib. Orner. — Sa robe est de changeant, de mainte fleur vermeille De ses cheveux sans loy le hault elle apareille. AuBIGNÉ, Poésies diverses, 6 232). Préparer [une chose], faire en sorte qu’elle ait lieu. Dessoubz la grangilumie.re du soleil Ne trouve point le phenix son pareil ; Et aussi peu je trouve ma pareille En juste dueil, qui la mort m’appareille. MA RUT, Elegies, 20. — Quoy ? Si je l’aime bien, d’une germe pareille Pou rroy-je desi-Fer luy voir languir le cœur Au martyre qu’au mien sa rigueur apareille ? BAÏF, Amour de Francine, L. IV (I, 245). Disposer [à une action]. — Dicee alIoit encor allonger sa harangrue, Bien qu’on vist Eumenie appareiller sa langue, Et pour ne pouvoir plus à ces m.ots consentir, Ouvrir desja la bouche afin de repartir. BER-Hall% Pannarète, p. 462. A p par e iller à. Donner lieu de.. — Je te Pay ce femmelet Acoustré de ce Colet Pour t’appareiller à rire. E. PAsQuiERF Jeux Poétiques, 1re part., Chanson. S’appareiller. Se disposer, s’appréter. — Aussi mon (-lieur à l’a.yrner s’appareille. Mais d’estre aymé ne se tient pas bien seur. MA ROT, BOrideatix, 51. — \rostre beauté sans pareille Ne doit prendre desplaisir Qu’à je m’appareille, MELIN DE SAINCT-GELAYS, Chansons, 1 (II, 215). — Mes cris ne t’ont peu desgoutter Si je suis prest., tu t’appareille, Ta douceur à mon mai pareille La. mente en m’oyant lamenter. AlLEIGNÉ, le Prim,.. tems, I, 33. — Mais il faut que je m’apareille POUF aller son père acoster Et mon service presenter. JEAN Go DA ral„ les Desguisez, S’appareiller de. Se disposer à, s’apprêter à. — Son laurier (de Phébus] preste l’oreille, Si qu’au premier vent qui vient, De reciter s’appareille Ce que par cœur il retient. RoNsAme, Pieces retran-chees„ Odes 1’.11, 51). Appareillé. Prêt, préparé, disposé. — Trouvant son armée toute preste et appareillée pour corn-batre, il la mit incontinent aux champs, sans di layer tant soit peu son portement, Amy OT, Hist. L. IX, 103 ro. — Je salu.ois, à la fenestre estant, L’Aube au journal travail a.ppareillée. DES A uTELS, Epierinmes. — De tous cotez l’apperçoy les humains Appareillez à leur perte conquerre. ID., Amoureux Repos, Sonnet 17. Appareillé de. Prêt à, préparé à, disposé à_ — Si nous fa.ult-il tellement en estre las ou faschez (de la —vie terrienne] qu’en desisant d’en voir la fin, nous soyons ce pendant appareillez de demeurer en icelle, au bon plaisir de Dieu. CA.Lvrie, Instit., XVII, p, 814.—Si ainsi est que vous ay-miez mieux aller chercher voz maisons, voz pa-rentz et a.mys, je suis tout prest et appareillé de vous y a.yder de tout mon pouvoir. AnYoT, Hist, L. VI, 66 r. — Tous se monstrerent prestz et appareillez de s’exposer à tout danger pour defenclre leur pays. IL, trad, de D’ippon Ei XVII, 3. — Que tous ceux qui sont constituez Mi nistres de la parolle de Dieu advisent d’estre prests et appareillez de servir aux ignora.ns. CAL-VIN, Serrn+ sur le Deuter.7 42 (XXVI, 296). — Si estoit le peuh à la suscitation et suasion de cet Hyperbolus prest et appareillé de proceder par la pluralité des voix a.0 bannissement de l’Ostracisme. AMYOT, Alcibiade, 13. — Charon retournant en sa maison trouva tes conjurez tous prests et appareillez de mettre la main à l’œuvre., ID., Pélopidas, 10. — [Les soudards de Catu.lusl es-toyent prests et appareillez, si lon voulait priver leur Capitaine de test honneur, d’empescher aussi que Marius ne triumphast. ID., Marius, Z. — [Metellus] demoura ferme en son naturel, estant prest et appareillé de souffrir toutes les peines du monde plustost que de commettre chose aucune indigne de luy. ID., ib., 29, — Le Roy des Arabes… escrivit à Pompeius qu’il estoit prest et appareillé de faire tout ce qu’il luy plai-roit luy commander. ID.. Pompée, 41. — Quant aux autres biens et richesses, si j’en ay plus que Lely, je suis tout prest et appareillé de Von de-partir des miens, l ».. Alexandre, 59. — S’il n’es-tait prest et appareillé de recevoir ceux qui ont leur refuge à sa misericorde, ceste sentence ne consisterait pas. CAIAYIN, Inii1., III, xxiv, 15. — Le jeune fils… ]’accepta pour son seigneur, en luy offrant d’estre presti et. appareillé de faire tout ce qu’il luy serait possible. LouvnAut trad. des Pa-tccieuses Nuits de STRA PAROLE, IV, 1. Appm-calé. Qui est prêt, qui est destiné, qui doit avoir heu. — A fin que M pecheur ne s’enyvre en la doulceur de son peché jusques à oublier que le jugement. de Dieu luy est appareillé. CALviN, Instit., III, p+ 116+ — L ruyne est appareillée à tous ceulx ausquelz le Seigneur ne communique point sa grace. ID., ib., III, p. 136. — Le pardon est appareillé à tous pecheurs qui le requerront en vraye penitence. 1D., ib., VIII, p. 51 ». — Le miserable Laus ne preveoyt le dernier jour qui appareillé estoit à luy, A. SEinN, trad. de Boc-CAGE, le Philoeope, L. 1, 8 ro.— Ny les durs vents,. ny la temp" este fifre Jetta.ns ma nef en perilleux passage, Ny de l’espoir l’appareillé naufrage Ne tourneront mon penser en arriere. BAÏF, Amours de Aldine, L. I (I, 34). Qui est. tout prêt, dont, on peut disposer. — Vous voicy un gendre appareille qui est un jeune homme beau, noble, riche, honeste et bon+.+ Oit la pourrez vous mettre mieux ? JEAN DE LA TALLLE, le Negroman..t, V, fi, Appareiller 2. Comparer. — Ou soit qu’aux roses j’apareille Le teint de ta joue vermeille, Ou bien tes levres au coral. BAÏF, Amours de Meline, L I I, 29+ — Ta belle face j’appareillc.1 A la franche rose vern-ieille, Ton front à l’ivoyre taillé, Ta blanche gorge au laict caillé. J. BEFiEml, Eglogue 9. S’appareiller. Se comparer, s’égaler. — Paris… Nulle cité du monde à toy ne slapareilIe. BAÏF, Amour de Francine, L. Il (1, 189). — Elle [Méduse] osa bien à Pallas de l’honneur de beauté de-haire, Mais fast la vierge guerrière elle et. Son orgueil sceut a_hatre. Faisant d’en exemple à tous que ceux trop mallement méprenent Qui aux Dieux s’apareiller par ou trecu i d ance entreprene nt. ID., Poemes, L. Il (Il, 62). Apparemmeat. Visiblement, évidemment, manifestement. — La persuasion estant populairement semée entre les Turcs de la fatale et. im-ployable prescription de leurs jours ayde apparemment à les asseurer aux dangers. MoNTA1 Nte II, 29 (II, 127), — Cesti le devoir de l’Historien, que bien et proprement adapter les choses qui ont esté faictes et les proposer à voir le plus apparemment que faire se peut. F. Bits.tirif, trad. de LuCIEN, COMMeni il faut escrire une histoire, 51_ — Ces injustices-ci et autres semblables. si apparemment mauvaises, ne sant gueres tom-mandees. LA Nou P., Disc. poli et ma., X, p_ 260. — CF. Apparentement. Apparence_ Apparition. — Garonin.ce… se retira, laissant Aderite pleine de soucy jusques à l’aparence de la lune, laquelle par sa lueur luy promettant de la consolation, es.cla.tait à plaisir vers ce bel objet. d’amour. BEROA.LDE DE VER-FILLE, Voyage des Princes fortlene2, p. 624. A t’apparence. A la vue, sous les yeux, — Nous ne sommes pas juges competans en nostre cause. Il faut donc que le tout viene à l’apparence de Dieu et à son bureau. CALNIN, Serm. sur la Ge-nese., 30 sur le sacrifice d’A bre ham. (XXIII, 776). En apparence En évidence. — Voyez en appa-rance Nos journaliers labeurs, ( :,..[Iime la terre avance Et enfante scs fleurs. BEL LEAui Odes d’Ancereon (I, 32). D’apparence. En vue, notable, important. — Aristocratie, qui est une domination gouvernée par les principaux et gens d’apparence. C.ii.tvIN. [’tait+, XVI, p. 759. — Il est bien vray qu’un Roy, ou autre à qui appartient In domination, aY-séernent deeline à estre tyrand. Mais il est autant fa.cile, quand les gens d’apparence ont la supe-riorité, qu’ilz conspirent à elever une domination inique. ID., ib., p. 760. — Il est d’ancienne maison, et y a peu de gens d’apparence, non seulement en ce pays là, mais en tous /es environs. qui ne l’apparentent. TABOUROT DES ACCORDS, Apophlhegine$ du Sieur Gaulard (II I. 127). Apparence. Vraisemblance, raison ; caractère de ce qui parait raisonnable, sensé ; motif sérieux. Ceste raison a grand’apparence humainement. CAL’ker. ;, Instit., Il, p. 101. L’argument donc qui ha la plus grande apparence est celuy qu’on prend des paroles de l’Apostre, où il est dict que toutes choses sont créées par le Hz. ID., ib., IV, p. 21.9 Il y a (dist PantagrueI) de l’apparence en ce que dictez. RA13ELAIS1 IV, 26. Il y a une autre opinion d’aucuns philosophes, où il y a plus d’apparence qu’en celle la. Amy-oT, Lysendre, 12. Il velt et considera qu’il y avoit grande apparence aux remonstrances que ses amis luy rai-soyent pour le recluire et reconforter. In., Alexandre, 62. La plus part… essayerent d’en divertir Aratus, disans qu’à faune d’experience et de ne cognoistre pas bien le danger, il entreprenoil une chose ou il n’y avoit point d’apparence. In., Ara tus, Neron niavoit aucune apparence de faire mourir son maistre Seneque, sinon pour avoir ses biens…T.1301mi, Eepublique, V, 3La solitude me semble avoir plus d’apparence et de raison, à ceux qui ont donné au monde leur aage plus actif et fleurissant. MONTAJGNE, L 38 (I, 307). Les Juifs, les Maliometans, et quasi tous autres, ont espousé et revere.nt le langage auquel originellement leurs mysteres avoient esté con-ceuz, et en est deffendue ralteration et changement ; non sans apparence.. ID., I, 56 (I, 4a9). De renvoyer les hom.mes au sejour avant cinquante cinq ou soixante ans, il me semble n’y avoir pas grande apparence. ID., ib. 1149). Il y a quelque apparence de faire jugement d’un homme par les plus communs traicts de sa vie ; mais veu la naturelle instabilité de nos mœurs et opinions, il m’a semblé souvent que les bons au-tireurs mesmes ont tort de s’opineastrer à former de nous une constante et solide contexture. ID., II, 1 Oh 2). Cela est à sçavoir, quel la.nga.ge pa.rleroit cet enfant et ce qui s’en dit par divination n’a pas beaucoup d’apparence. ID., II, 12 176). Il n’y a point d’apparence d’estimer que les bestes fa.cent par inclination naturelle et forcée les mesmes choses que nous faisons par nostre choix et industrie. ln., ib. (IL 177). La philosophie nous presente non pas ce qui est ou ce qu’elle croit, mais ce qu’elle forge ayant plus d’apparence et de gentillesse. ID., ib. (II, 287). Ma sœur luy dit. qu’il n’y avoit point d’apparence de m’envoyer sacrifier comme cela, et que sans doubte s’ils descou.vraient quelque chose, ils se vengeroient sur mory, MA. DE VALOIS, Mie ? noves, p. 32i Nous le retenons à toute peine, la royne ma mem luy representant qu’il n’y avoit nulle apparence de sortir seul comme il estoit pendant la Dllitt. EAD., ib., p. 58. Et puis vous voulez que je rase de mes Recherches les passages esquels je me suis donné plaine liberté de parler d’eux… Voyez, je vous prie, s’il y auroit apparence que je fisse ce pas de clerc. E. PAS Qu’Er, Lettres, XIII, 12. Apparent. Notable, de haut rang, en vue. Cinquante des plus apparens de la ville vindrent à son logis, et testes nues se gectèrent à genoulx devant luy en criant misericorde. 1…s LOYAL SER.. ? 1LTEIJR, Il is. de Bayart, ch. 17. Mais Dieu vous faict ceste Face D’estrc yssue de bons pa.rens, Bien na.iz, riches et apparens. MAROT, Trad. de deux Colloques d’ÉRASME, 2.Estant à Soissons, il lit venir les plus apparens de la ville, et les fit seoir à sa table. DEs PhtiERs, Now. Réer., 6. Les prestres sont mariez aux plus apparentes femmes et excellentes de tout le peuple. J. Ln n11, 071.101 trad. de TE. MORUS, l’Isle d’Utopie, L. IL 96 ro. Illec estoit la lieur et la noblesse de toute la ville, comme chez la prerniere et plus apparente Dame. LOUVEAU, trad. d’A.euLÉE, I, Les uns vouloien t. que le peuple eust toute rauth.orité au gouvernement des affaires… et les autres voulaient que ce fust le senat, et un petit nombre des plus apparens A1voT, trad. de DIODORE, XII, 7. Le gentilhomme… fait diligence d’aller en rabaye..+ afin de parler au prieur, soubzprieur, et deux ou troys des plus aparens moynes. Comptes du Monde Adveniurme, 8. Pendant ceste attente, fut en la ville fait un festin par ce Prince, auquel toutes plus aparente, s Dames de la ville furent a.ssembIées. Lb., 25. Dionyso-phanes… envoya… prier de soupper chez luy tous les plus apparentz de la ville. A reiy0T, Daph nis e Ch1é, L. IV, 80 vp. Il crea cent Conseillers, les plus apparents et les plus gens de bien de la ville, lesquelz il appella Patriciens. In., RO-enuius, 13. H desfeit en bataille ce qu’il y trouva de Barbares qui furent tous mis à respee, exceptez les plus apparents qui furent pris prisonniers, entre lesquelz y avoit trois filz de la sieur du Roy. ID., Agésilas, 9, Ciceron.., alla prendre Lentulus le premier… et le mena tout. le long de la rue sacree atravers la place, accompagné des plus gens de bien et des plus apparents de la —ville. ID., Cicéron, 22. Les dictz maire et. ju-ratz ont appellé aucuns des plus aparens citoyens et habitans de la dicte ville… pour ensemblernent conférer de ce que dessus. Mo NL ue, Leures, (IV, 228). Il estait de pareils’Tres anciens issu nobles et apparens J. %REM), Epitaphe de Mgr (te RelieV Cest aussi une regle commune en toutes assemblees, qu’il touche aux moindres de se trouver les premiers à ra.ssignation, d’autant qu’il est. mieux deu aux plus apparans de se faire attendre. MIOINTAIGNE, I. 13 (I, 63). Saind Hilaire… estant. en Syrie fut. adverty qu’Alma sa fille unique, qu’il avoit laissee pardeça, avec sa mere, estoit pou rsuyvie en mariage par les plus apparens Seigneurs du païs. ID… I, 32 l. 276). Toutes les plus apparentes el. galantes dames de ce pays-là m’attendoient pour me recepvoir. MARG. DE VALO ! $, illérewires, p. 93. —Cette Diane et toutes ses belles compagnes estoyent les plus apparentes et —belles femmes mariéez, veufves et filles de Lion. BRANTÔME, cies Dames, part. II (IX, a20-321. Le roy, estant à Lyon, s’embraza d’une des plus apparentes femmes de In ville. Alu ni rrNÉ, IX, 1. Qui parait conforme à la raison, sensé. La demande est bien faicte sans doubte et bien apparente. RABELAIS, II, 1. Lesditz seigneurs d’Andaux et de Darna.san n’avoient pas faune de ranton.strances, ny moy de deffences, qu’es-toient beaucoup plus aparan tes que les leurs.. MoNi.uc, Commentaires, L. VII (III, 279). II est bien plus apparent de s’asseurer d’une espée que nous tenons au poing, que du boulet qui es-chappe de nostre pistole, en laquelle il y a plusieurs pieces… desquelles la moindre qui vienne faillir vous fera faillir vostre fortune. Mox-TmcNE, I, 48 (I, 397). Apparent de. Paraissant. destiné à. La terre sainte estoit apparente d’estre perdue pour les ChreStier1S. LEMAIRE DE BELGES, SChisenee et conciles, 2e part. (In 294). Apparentement. Visiblement. Le vilain fut trop apparentement frustré de son entente. LE-MARE DE BELGES, Couronne Margaritique (IV, 32), CL Apparemment, Selon l'apparence. — De ceste Dame apparentement sage. mARG. DE NAV., les Marguerites., Co-medie (IV, 135). — Préférons la voye que povoit servir à l'advancement de ceste négociation à celle qui lieust apparentement reculé. PH. DE MARNII, &rite pol. et JUL, p. 221.

En apparence (et non en réalité]. — Description se raie., quant plusieurs propositions de-pendent reallement ou apparentement Ies unes des autres. P. FABRi, l'Art de Rhetorique, L. 1, p.181. — Car qui (sans plus sert apparentement, S'il treuve lieu pour delaisser son rnaistre, En liberté se mect. MELII :le DE SAINCT-GELA.YS, Quatrains, sixains, etc., 142 (Hl, 76). — Ny Samuel ne luy pleut m'envoyer Comme à Saül., qui vint devoyer De la foy ferme et par ung sacrifice Voulut couvrir son infldelle office. Faisant une oeuvre apparentement bonne, Dont il perdit l'honneur de la couronne. MARG. 1 :1E NAV., Dern. Poés., les Prisons de la Reine de Nav., p. 200.

Apparenter (trans.). Être parent de. — Il est d'a.ncienne maison, et y a peu de gens d'apparence, non seulement en ce pays là, mais en tous les environs., qui ne l'apparentent TABOUROT DES Ac c oRDS, A poph.thegneeS di4 Sieur Gez ulard (I II, 127).

Apparenté de. Apparenté à, — La Royne estoit apparentée de plusieurs grands Princes. E. PAS QUIfl III, 12.

Apparessance, v. Apparoissance.

Apparesser. Rendre paresseux, inactif, mou, — 0 durs enfans de Mars, courage, je vous prie N'apparessé s en vous cette trompeuse vie. BUTTET, 1' Amalthée, 255. N'apparessant sa jeunesse au loisir D'un caza.nier et vicieux plaisir. _Ahr. JAMY N ŒUY. Feet" L. V, 301 vc.— N'oubliez vos parens : enfans„ jettez vostre œil Sur la sainte amitié du pié-viste Chevreil, Qui tandis qu'és hauts monts la tremb/ante vieillesse De ses fers trop pesans ses parens apparesse, Vivandier diligent, leur apporte pour mets Des plus tendres rameaux les plus ti.nrlres sommets. Du Bartas, 1re Semaine, 7e Jour.

S'apparesser. Être ou devenir paresseux, inactif, mou, lâche. — Ma plume lente, oiseusernent couharde, Seiche et poudreuse en un coing lan-guissoit ; Mon front baissé resveur s'a.paressoit. TAHU EI.EAU, Sonnets, Odes et Mignardises, Sonnet 74_ — Il ne faut point que les homme5 s'ap-paressent en ce lieu, ne qu'ils y croupissent. CAL-VIN„ Serin1 sur k Deuter., 2 (XXV, 6251. — Nous voyons aujourdliuy trois sortes de noblesse : L'une aux armes s'adorme, et Vautre sia.pparesse, Cai gnarde, en sa maison l'autre hante la court., • Du BELLAY, -.Impie discours au Roy. — Les cupiditez mauvaises dont nous sommes assiduel!ement chatouillez, et les vices qui pullulent en nous, Re nous donnent point le loisir de nous apparesser, que nous ne mettions peine et soin à nous amander. CALvIr, (1560), III, fil, 18. — Souvent, pour avoir trop de bien, La vertu s' apparesse, et ne sert plus de rien. SCEV. Ste MARTI" E, Prem. Ceuv., I, du Mariage (G.). — Ce fust comme une occasion à son âme de s'ap-paresser, engourdir et appesantir. MONTAIGNE, trad. de RAYMOND SEESON) ch, 280. — Ny la creinte honteuse D'honorable travail mon ame valeureuse Abatre ne pourra : tellement que lais sant L'oeuvre qu'ay pris en main, je apa . ressaut. BAÏF, au Roy (I, vii). —Ce sont les passe-temps où tu vas t'exerça.nt, Sans comme un fay-neant t'aller a.pparessant Soubs un %clic sejour, ainsi que s'apparesse Entre nous bien souvent la


Françoise noblesse. P. DE BRACH, Poernes, L. 125 vo. — J'ay ouy dire à Silvius excellent Tnede,, cm de Paris, que pour garder quo les rorces de nostre estomac ne s'appares.sent„ il est bon Une fois le mois les esveiller par cet excez [ck boisson], MONTAIGNE, II, 2 (II, 15). — Le temps n'est plus comme il souloit„ le monde s'est apparessé. Du FA[L, Contes d'Eutrapel, 1. — Ayant esté à l'es-choie de Sylvius, il vouloit practiquer ce qu'il luy avo-it ouy dire à une de ses leçons, que pour garder que les forces de nostre es to ma.ch ne s' a.pp aress en', qu'il est bon une fois le mois les esveilier par cest excez et exercice. Guai... Boucnr.T, ire Gerce (I, 9), — Il ne faut qu'un accident favorable pour les desmesler, lequel suit ceux qui slesvertuent, et fuit ceux qui s'apparessent. LA Nout, Disc. pat. et end., XXVI, 3, p. 807. — Je jeusnois pour conserver ma vigueur au service de quelque action de corps ou d'esprit car l'un et Vautre s'appa.-cesse cruellement en moy par la repletion. MON-TAIGNE, Iir, 13 (IV, 263-264). — Le vengereux vouloir jamais ne s'apparesse. P. MATTHIEU, Cly temnestre, te p. 1.

Apparessé. Devenu paresseux, inactif, mou. — Tibere... estant apparessé en sa pernicieuse oysi-veté. E. D E LA PLANCHE, trad+ des cinq premiers livres des Annale de TACITE, 1V, 167 vo, —Ne nourry de mensonge une vaine fureur, Qui naist d'oisiveté dans Pâme aparessee Passetems, L. IV (IV, U6).

Apparessir (s'). Devenir paresseux, mou. — Quelle raison y avoit il qu'a.yans les grandes forces que le roy avoit assemblees si cherement, ils s'a> restassent et apparessissent au mesme camp ou ils s'estoient fortifiés ? MARTIN Du BELLAY) Me moires, L. VIII, 234 ro — Cimon. ne for ceoit ny ne contraignoit personne, ains se conten-toit de prendre de l'argent et des vaisseaux vuides de ceulx qui ne vouloyent ou ne pouvoyent servir de leurs personnes, estani bien aise de les laisser abastardir et apparessir en leurs maisons par les attraits du repue. AM Y OT, Cirntin, 11.— (Dans cet exemple, apparessir peut sembler être un verbe intransitif, niais l'absence du réfléchi vient sans doute de ce que cet infinitif dépend d'un autre verbe1.

Appariateur. Arrangeur.— Il n'y fit faute, et fut le bien receu avec joye et grande chere, et traicté en appariateur de commoditez, EUH :141,D E DE VERVILLE, k Moyen de parvenir, Passage 0, 184).

Appariation. Comparaison. — Nostre arrogance nous remet tousjours en avant cette blas-pherneuse appariation [de Dieu à l'homme]. MO Ti TANNE, LI, 12 (II, 275).

Apparier. Comparer, assimiler, égaler. — Est-il calamité Qu'apparier ie puisse à mon ad versité ? R. GARMER, Antigone, 2679. Cecy pourroit apparier à ce qu'on viii dernierement d'un Prince des nostres. MO NTAl C I, 2 J'estime que les anciens avoient encore plus à se plaindre de ceux qui apparioient Plaute à Te-rence... que Lucrece à Virgile. In., H, 10 (IL 112). — Il n'y a aucun de nous qui s'offence tant de se voir apparier à Dieu, comme il fait de se voir deprimer au rang des autres animaux. In.. II, 12 (II, 220). — Ceux qui ont apparié nostre vie à un songe ont eu de la raison, à l'advanture, plus qu'ils ne pensormt. la., ib. (Il '37-1). — Je ne veux dire qu'un mot de cet argument Infiny na grandeur romaine], pour montrer la siniplesse de ceux qui apparient à cene là les chetives grandeurs de ce temps. ID., U, 24 (III, 93), — Ceux qui apparient Caton le Censeur an jeune Caton, meurtrier de soy-mesme, apparient deux belles natures et de formes —voisines. In., II, 28 (III, 116). — J’en ay veu autres-fois un [livret], qui… apparie feu M. le Cardinal de Lorraine avec Se-neque. ID., LI., 32 (I11, 143). — Plutarque ne les contrepoise. pas entiers n’y a en gros aucune preference il apparie les faces et les circonstances, l’une apres l’autre. ID., ib. (III, 15i). — Apparions maintenant à ceux-ci les personnes qui desirent les plaisir honnestes, pour mieux voir la difference qu’il y a entre eux. LA No LIE, Dise. Fol. et mil., XXITif, p. 621. Joindre ensemble. — Quiconque t’oecira Ma mort avec la tienne ensemble a.pparira. R. GAR-NIER ! Antigone, 1959. — f Un larron condamné AU fout-di Estant relevé et apparié avec son corn-pa.grion, il n’y avoit si petite mette et venelle qu’on ne les pourmena.st. GUILL. BOUCHET, Seree (III, 40). S’apparier. Se comparer, s’égaler. — Puis que l’homme desiroit tant de s’apparier à Dieu, il eust mieux falai.. de ramener à soy les conditions divines et les attirer çà bas. Aue d’envoyer là haut sa corruption et sa misere. MoriumciNE, II, 12 (II, 259). Apparieur. Qui accouple. — Maquereau, Cauteleux, affronteur… soliici toux, iwchant, appa-rieur. M. DE LA PORTE’„ Epithetes, 25vn. Appariteur. Serviteur, sorte d’huissier, dis en Gaulle par l’institution des Druydes, les serfz, varletz et appariteurs estoient tous vint bruslez aux funerailles et exeques de leurs rnaistres et seigneurs. RADziArs, HL 3, — Ceu.lx’Gy ne sont (proprement parlant) diables d’enfer. Ils en sont appariteurs et ministres. ID., IV, Ancien Prologue. — En la court de ce grand rnaistre Ingenieux Pan tagruel a.pperceut deux manieres de gens appariteurs importuns et par trop officieux, les quelz il eut. t-bn grand.e abhomination. Les uns estioient nommez E’ngastrimythes„ /es aultrk-% Gastrola_tres. ID., IV, 58. Spécialement, homme attaché au service d’un tribunal. — Comme vous aultres messieurs, semblablement les sergens, huissiers, appariteurs, ni-planeurs, procureurs, commissaires, advocatz. RA.BELAIS, III 42. — Chiquanous… le pria ne Prendre en mal, si de la part du gras Prieur il le eltoit remon.stra par harangue diserte comment il estoit persone publicque, serviteur de Moinerie, appariteur de la mitre Abbatiale. ID., IV, 1i. — Les gallefretiers… voyans que voulions faire voile s’adressent à frere Jean, radvertissant qu’outre n’eust à passer sans paier le vin des appariteurs. In., V, 15. — Ce Preteur ou ce Roy, Gaioffe, mande promptement vers luy un Appariteur ou Sergent du Palais, du nombre de ceux qui pour un liard presenteroyent k dos à endurer bastonnades et estafilades. Trad, de FOLENGO, Merlin Cocaie, L. V (1, —11a). ApparGir. Apparaître, se montrer. —Indicatif Présent. — Le matin vint ; ainsi que l’aube appert. Je m’esveillay. An.c. Pois. franç„ VIII, 10. — N’est ce pas cenny qui appert Sur la mon-taigne, par delà. Le boys de vostre pere ? MAROT trad. de deux Colloques d’EnAsein, IL — L’es-corce vert leur croist au tour des aynes. De.s ay nes monte au ventre bellement. Au sein, aux bras et aux mains, tellement Que phis n’appert sinon leur bouche belle. in., Liv. II de la Metamorph. — Mais on me reprochera que je faiz ternerairement de juger des pensées occultes : et que cela appartient k Dieu seul. Je respons que mon jugement est. assis sur ce qui appert à l’œil. CALVIN, Que.Éloit faire un. homme ticlele entre les papistes (VI, 562). — L’industrie de Nature appert merveilleuse en l’esbaternent qu’elle semble avoir prins formant les Coquilles de mer. RABELAIS,. iv58. — Grain l’ennemi qui moins appert. 13/CiF1 Mimes, L. I tV, 24). — Puis il s’envole, et n’ap-parent ses trasses Par le chemin de Pair qu’il trenche et fend. LEMAIRE DE BELGES, 2e Epistre de l’Amant Verd (III, 28). — Lesquelles choses apperent assez eleremeni au temps present. ID., la Concorde des de : Langages, Prologue (III, 100), (Impersonne. II appert. Il apparaît, i ! est visible, évident, certain. — Etqui soit vray, notoirement. appii..rt Pour le jourd’huy en façon evi-dente. 011.ING.ORR., leS Folks Entreprises (I, 21). — De soupper j’en donne ma part ; Le Résolu, comme il appart, N’est pas fort subject, à sa bouche. R. DE COLLERYE, Monologue du RésoluOr voy je bien (amy), et bien appert Que malgré toy en testuy boys desert Suis demourée. MA-ROT. Epistres, 1. — Il n’appert point encores si l’homme est privé du tout de faculté’de bien faire : ou bien s’il en ha èneores quelque portion de re-sidu. Cvi, Inaiti, II, p. 47, — Il.appert que la grâce de Dieu est necessaire pour accomplir ce qu’i ! commande. In., ib, , II, p. 100. — Un si grand Prince destiné à choses si grandes… comme il appert par son horoscope. RA [’ELMS, la Seicemachie 1 ; 11 1, 39 — Que Ii.ous ayons pris des Grecs ceste maniere de parler aussi, il appert par plusieurs passages de Lucian. H. ESTIENNE, Conformité, IL 2. — Il appert. bien par le langage de ces bonnes gents, quils n’avoient encore rece-u cette belle s., entence. Mownicru., 1, 5 (I, 29).— Par où il appert combien improprement nous appelions de-sespoir cette dissolution volontaire. ID., II, 3 (II, 39). — Par où il appert qu’elles ont un usage de prognostique que nous n’avions pas. ID., ! I, 12 (11, 192). Maur. —Quant à l’esprit, sçaches que, sans mensonge, Il Vapperra assez de fois en songe. LE-MAIRE DE BELCTES, Ire Epistre del’itinCif7tb V e rd (I I I, 15). —Et. ce vous apperra clerement par la diversité des mœurs et des conditions des deux femmes de Paris et de Troye. Io., Muer., H, Prologue. — L’Eau qui vous apperra par telle re-cerche, durant la secheresse, pour le moins vans demeurera Sans descheute. O. DE SERRES, Théâtre d’A gric., -V II 3. (Impersonnel). apperra U apparaîtra, il sera visible, évident, certain. — Or fut. ledit neveu pire que’oncle, comme il apperra. LEMAIRE DE BELGES, Schismes et Conciles, ge part. (HL 3261. — De tant plus que les prosperitez des hommes sont haut eslevees, de tant tombent elles en plus grande ruine. Comme il apperra de ce Roy cy. In., niustr., I, 14. — Toutes lesquelles diversitez de signes signifioient mutations de Royaumes. par tout le monde, comme il apperra cy apres. Ir)„ ib. — Si apperra que le Roy regna, nt n’ha point. moings eu de fruict, que le Roy Charles, SEYSSEL., Hist. de Louys XI !, p. 37. — Lesquels sont trompez comme il apperra par une nouvelle que je vous voy dire. LE MAÇON, trad, de BoccAcE, Décamé-ron, IV, 4. — Il… gaigna plusieurs particuliers Grecs, qui depuis luy vendirent et trahirent les villes de leur pays, comme i) apperra plis evidem-ment en escrivant ses faits par le menu. Am voT, trad. de DIODORE, XVI, 3. — Comment Dieu fleschit et tourne çà et là tous evenemens par lki bride de sa providence, il nous apperra par un exemple notable. CALVIN, 1n$L, I, xiqr-r, 9, — Que la tristesse de Jesus Christ n’a point esté vulgaire, 011 conceue à la volée, il a.pperra tantost. 1D, , ib, , II, xv I, 11. De là il nous apperra combien sottement et bestialement ils gergonnent, plustost qu’ils ne parlent, d’une chose si haute. ID., ib., III, il, 8. Ce que je puis tesmoigner n’estre —vra_y… comme il vous apperra au Chapitre de leurs bruvages. THEVET, CO-MOU., XXI, 2. Que le Pape n’eust poini de juridiction sur les Evesques Gaulois… il apperra plainement par l’exemple qui s’ensuit. FAUCHET, Libert e2.. de l’Eglise Gallicane. Par lequel changement, ap-perra le fonds emploié en Bois servir autant que celui qui travaille en bleds ou en vins. O. DE SE R RES, Théâtre d’Agric.., VII, 7. Subjonctif présent. En te priant que devers moy appaire Par ton escript l’amour de filz pere. CRETIPi, à maistre Massé de Villebresmes, p. 213. Si honneur as, esse a dire pourtant Que desdain soit par rnespris transportant Le tien vouloir> si que amour plus n’appaire A cellmr que as esleu et prins à pere ? In., à Fr. Charbonnier, p. 232.Mais sans bouger va en obscure sente Cacher mon clueil afin que mieux appere. TiflARoT. Ronisleaug. :, 29 (Par contradictions). vou.s, enfans, à qui est adressé Ce Testament de Dieu nostre bon pere. Affin qu’à Fœil KW vouloir vous appere. Voulez vous point le lire volontiers ? 7 MA ROT, Epigrammes, 197. Declare toy„ à, fin qu’il tous appere Ta bonté grande. MARC. DE N A V. les Marguerites, Comedie du Desert (II, 204). Touchez mon pouls, mon bon compère ; Voyez en quel estat je suis. Il n’y a fiebvre qui m’ap père. EAn., Farces, le Manade. Tu es trop plus petit que moy Et si n’as barbe qui apere, Non plus que ta sœur et ta mere. CH. FONTAINE, Epi grwean-es, L. II.Affin que d’eux La volont, é muable Vappere, L’un t’ont laissé, et t’ont osté les deux. PELETIER DU MANS, Vers Lyriques,. p. 113. Mais tant ne say la couvrir ne la taire Que celle amour ne se monstre, et appaire. FONTAINE, les 21 Epistres d’OVIDE, Ep. 15. Car avec ce j’espere Qu’il ne sera que ce mien cœur n’a.ppere Lors que ma peau transluira mince et seiche. FortuADEL, Œw, pan., p. 141. Au inonde n’est rien qui appere Du tout prospere. Drs MASLTR.S Œw. poét.„ p. 5. Mais le haut ciel de vertu liberal Fait qu’eternel le vertueux apperre. In., Enridc, V, Sonnet préliminaire. (Impersonnel) appere. Qu’il apparaisse, qu’il soit visible, évident, certain. Parquoy il suffit quil appere que non feintement nous luy avons attribué la science du jeu de la harpe. LE-MAIRE Ill E. BELGES, IlitZer., 1, 30. Encores qu’il nous appare qu’ilz ayent delinqué, si ne conseille-ray je pas que on les face mourir sil nest expe-dient pour nous. SEYSSEL, trad.. de THUCYDIDE, III, 7. Fay moy un don pas lequel il appere Que je suis tien. MA ROT, Liv. Il de la Metamorph. Qui d’Amour l’ut par sa voulenté pore A plus grand bien, et non à ari sinistre. M’a reservé voulant qu’à tous appere Que j’ay esté de son vouloir ministre. M..i.ulucE ScvE, Delie, 441.. Et oultre plus faites [Eloy assavoir Pour tout certain, combien il peut avoir Qu’estes icy : et aussi qu’il m’appere Si estes point des ho.stes de mon pere. PELETIER DU MANS, ler Liv. de l’Odyssee. Et veut le Seigneur en ces jours Qu’encores j’apprenne toujours, Et que de plus en plus appere Eu moy que c’est que d’estre pere. DES MASURES, David combattant, 1085., On commença de voir apparoir de’oing les voiles et la flotte de navires de’armee de Paris. LEP4AIRE DE BELGES. illustr., II, 12. —.la mais le fol et terneraire N’ose apparoir devant tes yeulx. MARoT, Ps. de David, 5. Après avoir à Germes, ville antique. Fait apparoir un courage heroique. MELIN DE SA1NCT GELAYSm Epitaphe M. de Polis y (II, 277). Quant 1e courrier, qui les umbres conduict, Devant mes yeux, qu’en pleurant je consume, Feit apparoir plus grand que de coutume Ce grand Langé, qui par les astres luict. DU BELLAY, Sannete diYer$, t dit. Chamard, 11, 258). Avoir veu devaller mie triple Monta_gne. Apparoir une Biche et disparoir soudain. ID., Regrets, 113. Or ce grand Vient dans le ciel haut se faire apparoir. BELLEAU, la Bergerie, 2e Journ., Complainte (II, 30). Quand voicy tout acoup au devant de tes yeux Deux Ninfes aparoir avolan tes des cieux. BAÏF, Poemes, L. IX (II, 413). Je me travaille assez pour ne faire apparoir La douleur qui me rend si triste et si debile. DESPORTES, Diane, 1, 45. Ceux-cy nous font à croire qu’ils ont grande des-plaisance et remors au dedans, mais d’amendement et correction ny d’interruption, ils ne nous en font rien apparoir. MONT_AIGNE,. 111, 2 (III, 274). ntre évident, certain. Dion… respondit aux charges que lori luy mettoit sus, faisant promptement apparoir que ces tuy &Isis estait frere propre de l’un des gardes et satellites de Dionysius. ArlityoT, Dion, 34. Apparoir. Sembler. Car plusieurs clitz appé rent bons au commencement Où il y a blasme à leur deffinement. Anc. Poé. franç., X. 353. A celle fin qu’il ne appere point que nous parlons contre luy plus par envye que pour la venté. P. FABEL1, Art de Met., L. 1, p. 267. Sainct Hie rosme persuade à Dymetriadem traicte laynne et lin a faire teille, à ce que les jours ne luy apparent trop longz. P. DE CHANQY, instit. de kt Femme chrestienne, 1. 8. A quoy Timoleon luy aidoit en couvrant du tout les fauites qu’il y Lai-soit, ou les faisant apparoir moindres et plus le geres qu’elles n’estoyent A >IVOI’, Tienoleon. 3. Nous voyons aux restes et aux theatres qu’opposant à la, lumière des flambeaux une vitre teinte de quelque GouIeur, tout ce qui est en ce lieu nous appert ou.1, Tert OU jaune. MoNTArcriirE„ II, 12 (II, 374). Avoir une haute apparence. Leurs Roys n’avoyen que l’honneur et le nom de Roys tant seulement, sans autre qualité qui les feist apparoir par dessus le commun populaire. AM OTi Lycurgue, 5. 11 n’alla jamais soupper chez pas un de ses amis… pource que ces amiables privauttez la abaissent fort toute haultesse affecter pour apparoir. ID.. PériClé-Se 7. eapparoir. Se montrer. Je fus tantost es-veillé par un Esprit familier… nommé Labeur historien lequel… ne sappert jamais pour quelque conjuration (pion luy fasse : sinon que dame Nature luy commande, et tous jours en personnage grave, antique et venerable. LEmAute DE’BELGES, la Concorde des deux Langages, 20 part. (III, 132). Apparaissance.Apparition.La fievre aigue ha communement annexé à elle troublement d’esprit, et forcenerie, ou a.pparoissance de fantosmes. ANT. DU Mouldri, trad. de RoQuETAILLADE, , la Vertu de le Quinte Essence, p. 14v. L’apparais-sanne de l’etoille des trois rois augmenta le desir d’aprendre l’astrologie. NOGWER, Hist. ToMs., p. 45 (G.). Cesar tient que depuis ce xxv mars et l’apparoigsance matutinalle de l’estoilie pous-sniere, le premier jour d’avril commence a gouverner. Du PngET„ trad. de PLINE, XVIII, 26 Le fait de paraftre, d’être vble, apparence. — Les ungs reprochantz leurs battues par ra.ppa-roissance des marques, PrT. DE LA P.L.ANcirE, trad+ des cinq premiers livres des Annalesde TACITE, L. I, 12 vo. — Les autres sont engendrez du bon gré de nature sans aucune evidente apparoissance de semence. BELON, N. des oys., I, 5 — Sa beauté est telle que les coups de la dicte fortune n’ont nulle apparessance sur elle. BRANTôME, des Dames, part. I, Marg. reine de Fr. et de _V ao. (VIII, 23). — Ceste prime, en laquelle elle pensoit partir, vint si tardive, si fascheuse, si froide, qu’au mois d’avril n’y avoit pas aucune apparoissance de se parer de sa belle robe verte, ny de ses belles fleurs. ID.., ib., Disc. 3, la Reyne d’Esecsse (VII, 414-415), Ce qui apparatt. — Et disent les habitans d’icelle region certains de ceste chose qu’a.0 ions de la mer sont encores le›i vestiges et apparois-sances des esglises et au1res excellentes et notables places. SEYSSEL, la 1, 19y Salique (Gi). Semblant, probabilité. —Il n’y en a aucune apparessance de vangearice. BRANTÔME, Cap. franç., M. de Guise 1), T, 260). — Mon Dieu 1 je ne Foy poinct aucune apparoissance De pouvoir donner joye à mes langoureux jours. ID.., Tombeau de Mme d’if ubeterre (X, 84). Apparoistre, Sembler. — Et prendra cestuy bouquet, contre le cours de nature, telles racines dedans moy, que j’espere par mon _labeur le faire quelque jour plus croistre que ne font ces grands eltaisnes des forestz qui apparoissent immortels. E. PASQUIER, Leltres Amoureuses, 9. S’apparoistre. Apparaltre. — La Deesse Venus sena.moura de luy (Anchise], et sapparut i. luy en forme humaine. LEMAIRE. DE BELGES, IlhiStie., I. 17. — Ce grand Pre.stre. ou Pontife Christ., par le Sacrifice de soy.mesme, s’est apparu une fois en la consommation des sicles, pour effacer, destruire, et abolir le peclià. CALVIN ! JnW.. XII., p. 655. — La nuict en dormant la Deesse Vesta s’apparust à luy. AmY0T, Romulus, 2. — n s’appa.rut en Pair devers hi ville d’Eleusine une grande flamme. In., Thémistocle., 15. — Cent fantosmes divers s’a.pparoissent à moy, Qui me font en dormant trembler le cmur clieffroy. R.oNsARD, E. dogues et Maecarades, Eei, 2 (III, 395). — C’estoit le diable qui s’estoit apparu à luy, et. pli rayon ainsi tenté. H. ESTJENNE Apal. pour Her., ch. 24 (II, 69). — Je songeois sous l’obscur de la nuiet endormie. Qu’un sepulchre entre-ouvert siapparoissoit à rnoy. RoxsARD, Sur la. mort de Marie (I, 209). — Pren garde si je semble estre telle comment Je me suis apparue a toy premierement. BAÏF, Poemes, L. (II, 2861). — Et comme un feu qui s’appa roist és Cieux Aux nautonniers, signe prodigieux, Tu t’apparus, et brulant nos villages Tu nous comblas de cent mille dommages. RoNsAEv, Bo cage noyai (III, 262). L’Ocean retiré en ses profonds vayssea.ux, La terre s’aparut pour limites des eaux. AUBIGNe, la Creation, 5 (III, 356). — Il est donc venu et s’est apparu au monde, pour seulement et simplement faire fa charge pour laquelle il aveit esté envoyé du Ciel. CHARRON, les Teois Veritez, II, 11. —Un Religieux.. s’estoit autrQ-sfois apparu à luy apres sa mort. LE LOY lu, Hist. Lies LS : pecires„ VI, 13, APParoistre subst. — Et puis comme à Papa-mitre De sa luisante lueur, L’ombre revient à de-croître. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, les Fores teries, II, — Noyon… Qui sais le blanc du noir conoistre, A l’estre, non à l’a.paroistre, Jugeant de l’heur et du malheur,.13, akïF, Passeteme, L, IV (IV, 419). — Aussi vostre apparoistre aux François fait sentir Plus d’allégresse au cœur que rostre departir. HoNsRn, Bocage Royal (III, 201). Appartement. Région. — A quelque revolu-ton de temps le rond du Soleil vient à donner en quelque appartement de la terre qui n’est pas habitee. Am YOT, Opinions des Philosophe$, II, 24. Appartenance. Le fait d’appartenir.— La re-mission des pechez (sans laquelle nous n’a.vons aucune aliance ne appartenances avec. Dieu). CAL-VIN, ITIIStit., IV, p. 283_ Droit de possession. — Le diable maintenant /l’ha nul droict ni appartenance sur nous. CAL VIN, Sem. sur la prophetie de Christ, 7 (XXXV, 676). — Les Payens qui n’avoyent nulle appartenance au royaume celeste. 11)„ Sem.. sur l’Epitrc aux Calmes : 7 (L, 354), Estre de l’appargenance de. Appartenir à (par parenté, alliance, possession, etc.). — Et cependant je yray publier et prenoncer aux princes et princesses de ton appartenance tout. 1affaire triumphal de ton seigneur et espoux. LEMAIRE DE BELGES, le Temple d> Honneur et de Vertus (IV, 29(1), — Jesus proteste lel qu’il ne parle point du monde, et de ceux qui ne sont point de son appartenance et de son heritage, CALVIN, &TM, sur l’Epistre au. Ephe5ie1es, 23 (LI, 580). — Ny ce qui va devant, ny ce qui vient apres, n’est des appartenances de la mort. MoN-rkiGNII, I, 40 (I, 333). — Il se troubla du cerveau, comme font tous hommes qui perscrutent immoderément les cognoissances qui ne sont pas de leur appartenance. ID., II, 12 (ii, Appartenance. Ce qui appartient, propriété, possession. — Restent maintenant, apres le corps, les autres a.pertenances comme un soulier, qui est aux Chartreux de Paris. CALVIN Traieté des Reliques (VI, 428). —Si nous sçavions restraindre les appartenances de nostre vie à leurs justes et naturels limites, nous trouverions que la meilleure part des sciences qui sont en usage est hors de nostre usage. lirlo NTA IL ; N E, I, 25 (1, 194). — Appelions encore nature l’usage et condition de chacun de nous ; taxons nous, traitons nous à cette mesure ; estendons noz appartenances et no z comtes jusques là. ID., III, 10 (IV, 131). Dépendance. — Maintenant nous adorons Dieu simplement., d’autant que le voile du Temple est rompu avec toutes ses appartenances. CALVIN, Ms iii. IV, x, 14. — L’heur et la beatitude qui reluit en la vertu remplit toutes ses appartenances et avenues, jusques à la premiere entree et ex-treme banieFe. ? lefONTA1GNE, I, 19 0, 85). — Les Lamberts… avoyent une maison spacieuse accompagnée de grands jardins et appartenances. Au Ni, Hia. Uni.’, „ VII, 15. Appartenir. — Imparfait du subionclif. — AgathocIes..+ ne laissoit a faire et, endurer chose qui appartiensist a ling bon chief et capitaine. SETSSEL, trad. de ThoDonn. III, 15..Appertenir. — Il na.ppbrtenoit point a noble couraige de faire vengeance sinon contre ses egaulx. SEYSSEL, trad. de THUCYDIDE, r, le, — Ayant. adonc remonté celle montaigne vint. a Do-bere qui appertient a_usdictz Peoniens. ID„ ib., IL — ra.ppertient-il de parler sans commandement ? RABELA rs, lI. 11. —Vous appertient il nie tenir telz propos ? ID., II, 21.— Les escrivains, en traietant du liberal Arbitre, n’ont point grand es-gard à toutes œuvres externes appertenantes à la vie corporelle. CALVIN, instit., II, p. 47. — Que nous pratiquions comme il appertient ce mot. ID., Serrez. sur l’Epitre aux Corinthiens, 13 (XLIX, 742). — En cella vous ne faictes que suyvre la coutume de M. de Noailhes vostre frère, duquel j’aime la maison, enfans, et tout ce qui luy apertient comme les miens propres. Monluc, Lettres (V 100.

Appaslir, v. Appalir.

Appassionné. Souffrant affligé. — Son prier fut d’homme dolent et appassionné. CoitnozET. Prison d’amour (G.). — 0 povrette, appassionnee femme mal tortunee. MAurticE ScÈvE, la Deplou. table Fin de Flamme, ch. 20. — Tu scais bien contrefaire (quant tu vculx) le visaige triste et appas-sion né. I „ ib. Passionné, animé par la passion, ou (en parlant des choses) inspiré par la passion. —Mais ceste eaue despoir mixtionnee Estaint lardeur trop ap-passionnee. mleirEEL D’AMBOISE, Complainetes de l’Esclaee Fortuné, 32 ro. — Et te dis paroles tant appassionnees affin que te facent crever le cueur, CORRQZET, Prison d’Arnoul » (G.). — Il n’y a per • sonne en la clurestienté si appassionnee qui ne doive considerer que, eu vuillant traverser ceste • emprise, il met Dieu et le monde inexcusable-ment contre soi. Papp. d’EL. de Granvelle. II, 280 — La nature insolente, effrenee audace et legiereté reine et extremement appassionnee dudit. roy de France. _111, , II, 501 (G.), — Et n’y avoit pourquoy U denst tenir a suspect ledit con._ seil ni appassionné, puisque il lui estait consta-geux, et duquel elle ne tiroit autre profit sinon celuy dudit Octa.vyo et celuv de l’Italye. Ib., III,.563 (G.). — Il a communiqué longuement avec • Oby qu’est herectique, practiqueur, de mauvais vouloir, et appassionné contre le chancellier. lb.. IV. 247 (Clr.. — Discourant resta, t de ce royaume, la discorde de ses conseillers, l’humeur de ses sub-jectz., l’infidelité de plusieurs appRssionnez, here-ticques et François qui se rassemblent à Londres. _lb., IV, 255 (G.). Ledit sieur duc a plusieurs ministres appassionnez pour la partie fra.nçoise. ib., IV, 331 (G.). — Et surtout l’omit prendre garde que les commissaires, qui seront depputés à faire : les-procès de ces séditieulx., ne soient anon nernen ra.passionnés pour la relligion ; mais seulle. ment qu’ils regardent à faire que le roy soit obéy i• de son peuple. MONLUC, Lettres (IV, 11’7).

Douloureux. — Et si t.c. ditz que jamais crea-ture Tant feust au monde infauste et fortunee Nendura peur si appassionnee.Michel d’Amboise, Complainctes de l’Esclave Fortuné, 40 yo.

Appasteler. Appâter, nourrir, repaître (au propre et. au figuré). — Apastellez vostre enfant, nourrice, vous scavez bien quil na pas des dens encore. PALSGRAVE, Esclarc., p. 50. — Il y a plus d’infirmité en nous qu’aux petis enfans„Il faut que Dieu nous gouverne, il faut qu’il nous apastelle, iI faut qu’il nous porte> Gusni, Sem. sur k Deuter., 7 (X XV, 683). — Nous voyons quI [Dieu] s’accommode à nostre infirmité, qu’il nous masche lp.s morceaux, il nous a.ppastelle. 25 (XXVI..03). — Nibus aurons beaucoup prof-fite`.. quand nous aurons esté bien enseignez de nous remettre à la providence de Dieu, pour estre comme appatellez de sa main, pour recevoir nourriture de sa grain. ID., ib., 58 0(XVI, 594). — Qu’il te plaise donc nous supporter en nos foi-blesses, et nous appateller comme si nous estions des povres oyseaux. In., ib., 63 (XXVI, 659). — Les povres oiseaux… n’ont autre souci sinon d’ap %. pateller leurs polis. In., ib., 91 (XXVII> 29(U. Ce n’est pas sans cause que nous luy demandons nostre pain ordinaire, car c’est son office, lequel il s’est attribué, de nous appasteler comme un pere


ou une mere à ses enfans. Id., Serm.. sur le liv. de Daniel, 43 (XLII., 116). — Sommes nous à table, mangeons pour cstre refeetionn(-", tout ainsi comme si Dieu nous appateloit. k., Serm. sur le liv. de Job, 2 (XXXIII, Fil). — Ainsi /a simplet pucelle Apa.telant h passerelle La fait cent foie repipier. BAÏF. Amours de Francine„ L. IV 268).— Nous ne pourrions à bon escient user de ceste requeste, que nostre pain quotidien nous soit donné, sinon que Dieu nous appastelast de sa main paternelle. CALVIN, IF4SftL (1560), I. x-vu., 7.Quand nous mangeons et prenons nostre pasture. Dieu es tend sa main pour monstrer que desja nous sommes apastelez de luy, comme ses propres en tons. ID,. Serm. sur l’Epitre aux Calrates, 20 (L, 530). — Dieu nous a voulu.a.ppasteler ainsi que petis enfans, quand il nous a envoyé des hommes mortels qui ayent parlé à. nous bouche à bouche. ID„ Serin. sur 1>Epitre aux Ephesiens, 15 (LI, — Le cher esbatement De sa songneuse main qui tousjours m’apastelle. LARFVEY, trad. des Paceiieuses Nuis de STRAPAROLE, VII, 2. —-’Pay (ait mettre un passereau estranger avec les autres de mesme Rage pour connoistre et sçavoir si le pere et la more des autres aurotent cure de l’appasteler. AMBR, PARÉ, Liv. des CM itriattX, , — Quand rapperceu un petit Dieu volage, Ains un oiseau que l’on appatelloit Dessus mon cœur, qui se renouveloit —Pour ressentir en renaissant sa rage. E. PAsgurza, Jeux Pectiques, IV, 1 — Les petits esclos seront appastelez de farine d’orge. LIEBAULT, M.S. Riel., 1, 148 (G.). Attirer par un. appât. — H se trouve tant de gens qui n’ont une seule goutte de crainte de Dieu ni reverence à sa parole qui cependant feront des grands zelateurs, et neantmoins ce sera pour ap-pasteler les povres aunes, voire pour les estrangler par maniere de dire. CALleue. :, Serin, sur l’Epilre aux Calcites, 42 (LI, 120). — Tout ainsi que le Pes-cheur prend avec son hameçon garny d’un appas le poisson, aussi ceux-cy nous appatellans de belles promesses sont destinez pour agrapher tous nos biens, et se gorger de nos dépouilles. E. PAS-QtrzER, Recherches, III, 44. — Ils leur tireront le masque du visage, et les esclaireront de si pres, qu’ils ne pourront plus appateler les personnes avec des cuilliers vide, ni les amuser d’une vessie pleine de pois sonnans. Trad. de GELLI, Dis cours fantasliques de Justin Tonnelier, Disc. IV, p. 130. — Voyez-vous comment il me flate Comme il rn’appatelle et m’attire I JEAN GODARD, les Desguisez. I, a. — Ainsi Jean Colombin fit vostre colombier Pour mieux appa, steler, sous ombre de prier, Le sexe feminin. Complainte de 1’Un iceersité de Paris conlre aucuns nouvelleineni venus surnommez jesuites Sicipasieler. Se laisser attirer, séduire. — Combien que plusieurs ! es ayent desdaignees [les friandises de l’Arna.dis] si est-ce qu.’11 n’en y a eu que trop qui, s’en estans a_pastelez, ont continué de s’en repaistre. LA Noue, Disc. pot, et mai, VI, p. 161. Appaster. Attirer par un appât, gagner, séduire. — De ces coraux la douceur m’apasta., Cest œil m’éprit, et ce rét m’arresta., Pris et bruslé par leur.douce cautele. BAÏF, Affinurs de M’effile. L. (I. 32), — Elle apasta si bien, et de parolies et de promesses, le venera_ble abbé, qu’il entreprint d’aller luy rnesmes traicter ceste negociation. Du VILLAris, _Mérn., I, an 1550 (().. — Ce n’estait la qu’une espreuve et un essay pour sonder la voulenté du peuple., qu’il avoit appa_sté par la magnificence de ses esbats publiques. AMYOT, CéSar, 6., — Les yeux ont plus de force en amour que non pas la langue… Et qu’on presente deux fines_ une aveugle et l’autre muette, on se laissera piustost appaster des yeux de la muette, que de la langue de l’aveugle tant soit elle bien disante. GUILL. BOUCHET, 19e Seree (III, 216). Tromper par un appât. — J’en ay bien apasté d’autres qui ne s’en vantent pas, et qui ont traieté pour moy à deux lins. S’ai. Men.., Harangue de M. le Lieutenant, p. 82. Appastour, Séducteur [Le sexe féminin] Miserable appasteur des hommes vertueux., Les quels il sçait gagner d’un seul traict de ses yeux. Anc. Poés, franç.., 1111)2. Appateler, y. Appaseeler. Appatronner. Conformer à un modèle. — Toute revelation privee, eneores que certaine, pource qu’elle est privee et extraordinaire, doit estre emologuee et auctorisee de la marque pu-blicque, et appatronnee à l’ordinaire autrement nulle et de nul efTect. CHARRON, tes Trois Veniez, III, 2. — La verité est la conformité et correspou-dance de la chose faite à Ia conception qui est en l’esprit de l’ouvrier._ C’est l’accord qui est entre le patron et l’imitation, ou chose appatro-nee. I. Discours Chresiiens, I, a. — Ses membres sont predestinez Fils de Dieu adaptifz. gratis, car aussi sont ilz predestinez pour porter l’image, estre conformes et appattonez au naturel, Ut conformes efficiamur intogini Filii Dei. ID., ib., I, 10. Appattement. — Flatterie de fretillards ap-pattement.s. 1554. Liz CARON, la Claire, 61 b, dans Vaganay, Deux mille mois. Appauvrir (intraris.. Devenir pauvre. — A fin qu’en contribuant de leurs biens, ilz appauvrissent, et no pensent qu’a leur vivre cottidian. L. LE ROY’trad. des Politiques d’ArtisToTE„ IV, 10, Commentaire. Appel, Appeau. L’ancien pluriel appeaux existait encore et s’employait dans la plupart des sens du nouveau pluriel appels_ De plus, de la forme appeaux on avait tiré un singulier analogique, appeau, qui, lui aussi, avait la plupart des sens de la forme régulière appel. Appel. Provocation en duel. — Le 2e [discours] parle et traicte d’aucuns duelz, combatz, camp-clos, apelz, deffis qui se sont faitz, tant. en France BRA.NTÔMEe Pr.HaCe, —1n nos apeis aussitost on a difliny par une belle gloire son différent, ou bien l’on y meurt en belle réputation, pour avoir eu le courage et résolution d’estre entré en estaquade. In., Discours sur les Duels (VI, 389). — II est don.eques meilleur et plus juste de desmesler ses querelles par beaux appels et honorables combats, que par ces assassinats. ID.., ib. (VI, 444). — Ils abiscreat que puis qu’il y avoit appel, il se fallait tuer, comme ils firent, et cela s’appelle r’afinér d’ha_unur. —A, UBLGNÉ, Faeneste, 9. — Car les perfections de due ! sont de faire Un appel sans raison, un meurtre sans colere. AUBI-GNÉ, leS Tragiques, I (IV, 63). Appeau. Appel. — Laissez troppea.ulx, venez à nos appeaulx. Faisans cliappeaulx, Egié et Gala-thee, LEMAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Vertus (IV, 192). — Venez, Pecheurs, sans regarder derriere, \e doutez point de mon celeste appeauMA 11 G. DE : \sv., 128 Marguerites, Comedie du Desert (il,’221 Et apperceu Denville le ehasteau, Onurül entray tout triste sans appeau. JrBouciiËT., Epistres faniilieres du Traverseur, 79. —A l’appeau et cry du Heraud voicy venir sur les relus un qui estait armé à la legere. Arayo.r., Hist. ethiop., L. IV, 40 ri). — Sera-ce quand le pasteur des troupeaulx Fera partout les gene-raulx appeaulx. En separant les bouctz de ses brebis ? MARC. DE NAF., Dern. Poés., Cormedie sur le Trespas du Roy, p. 58. — On les rameine en la maison, en leur faisant suyvir… les souspirs et appeaulx de la poulie. COTEREAU, tra.d. de Co LU-MLLE, VIII, 11. — Combien qu’elles [les die-vres] fussent. au demourant bien apprinses d’obeir à l’appeau de leurs pasteurs. AmToT. Daphnis et Chlee> L. I. 12 ro. Appel en justice. — Opposition ny appeau Ne les sçauroient excuser. R. DE COLLERYE, Mono-togue d’une Dame, p. 74. — Atropos vous menasse… Et par sa chasse vous prendra à sa retz ; Contre son droict ne vault n’apeau n’arest. Anc. Poés. franc., IX, 78. — Tant tint à Tours ferme son estappeau Que il gaigna sa femme par appeau, Et si luy tut sentence prononcée En jugement, queIr il n’a renoncee. BOURDIGNÉ„ Pierre Faifeu, ch. 44. — De deux mille trois cens et neuf sentences par luy données feta appellé par les parties condemnées en la Court souveraine du parlement… toutes par arrest d’icelle ont esté ratifiées.. les appeaulx renversez, et à neant mis. RABELAIS, III, 36. — Nostre Seigneur n’a point voulu recevoir appeaux de toutes causes indiffe-remment en sort peuple. CALvrN, Serin. sur le Deuter., 104 (XXVII, 446). — Nous voyons donc que les appeaux sont ordonnez tant pour les crimes que pour les causes civiles. ID., ib. (XXVII, Mon doulx amy, vous avez fort souffert, Vous estre ainsi à telle peine offert ; N’eussiez-vous sceu de ce faict faire apeau Que vous laisser ainsi batre la peau ? fine. Poés. franç., V, 249. Sonnerie d’une horloge. — Pour ! es appeaulx de l’horloge. Texte de 1.502 (G.). — Les trois ap-peaulx de Vorloge de l’hostel de la ville, Texte de 1531 (G.). — Tu dis maintes gayes sornettes Sur le bruit que font les sonnettes, Accordant. au vol des oyseaux Les horloges et leurs appeaux. Du BELLAY. Jeuz Rustiques, 20, à Bertran Bergier. — Est-il son que tu n’exprimes Dans le naïf de tes rimes, Soit le tin tin des oyseaux, Soit des cous-teaux l’amollie Que le cuisinier manie, Soit les horlogins apeaux ? Passetems, L. IV (IV, 349). — Les bassins de Dodone touchez de petits luastans ren.dans quelque son comme d’appeaux d’orloge et non sans harmonie›., n’estoient que jouets et plaisirs dia.boliques. LE LOYER, Hist. des Spectres, 1V, 20. — Toute cette apres dis.nee son-nerent les appeaux du beffray. Texte de 1609 (G., Compl.). Signal, annonce. — Ceste mommerie n)estoit autre chose que les signes et appeaux d’un nombre infiny de detresses et malheurs à advenir_ JEAN DE LA TAILLE, Singeries de la Ligue. Appeler. Provoquer en duel. — Mon frere, sieur de Matecoulorn, fut convié à Home à seconder [en duel] un Gentil-homme qu’il ne cannois-soit pere, lequel estoit deffendeur, et appelé par un autre. l’itioNTA_IGNE, II, 2’) (III, 1O7). — Et ne faut point doub ter que si le marquis hist esté en la place de Bourbon, qu’il ne l’oust fait appeler ; car il estait haut. à la main et prompt à la vengeance. BRANAME, Cap. estr., Charles de L’Aunoy (I, 229). — Il le Iii appeller par le capitaine Bour-deille… M. le connes table le sceut, qui, sur la vie, fit faire derfence à L’u.n et à l’autre de ne se battre. ID., Cap. franç., M. d’Aussun (IV, 17). — Je LB vis une fois à la court… faire appeller le jeune La Molle à se battre contre luy-. ID., ib., le baron de la Garde (IV, 14.6). — Il vint. avoir querelle contre Saine-Maigrin pour le jeu, et s’appellèrent. Id., Disc. sur les Duels (VI, 353. — Si ce n’est qu’on diroit qu’il rne. l’alunit fait faire, Je l’irois apeller comme mon adversaire, Aussi que le duel • est icy defendu, RE C. NIE R, SUL 6. — Le carrossier de Madame Varat me donna du pounia.0 dans l’estomac : h__ Ye fis consulter abee les amis si ye le debois appeler. AuBiGNÉ, Faeneste, 1, 8. Épeler, —Ils ne les ouirent jamais que gazouiller et appeler les lettres en leurs premiers ans. AMYOT,. Amour des lucre et mere envers leurs en fans, 15 KG.). Qu’on appelle, ifill’ils appellent. (Ces construc. bons seraient modifiées aujourd’hui de diverses façons l’Eglise orientale, qu’on appelle = rEgks qu’on appelle orientale ; l’extreine cwn qu’on. appelle = ce qu’on appelle l’extreme onction ; la place consulaire, qu’ils appeloient = la place appeloient consulaire). — Il n’y eut jamais • gueres bon accord entre l’Eglise orientale, qu’on • appelle, et occidentale. CALVIN, Instit., XV, p. 738. — Lextreme onction quon appelle a esté retenue • par ung zelle in.consideré. ID., Lettres (XIII, 74). — La pluspart estime que le jour de l’anuoncia, t’ion qu’on appelle est une feste de nos tre Darne en quoy il y ait idolatrye. ID., Lettres (XIV, 287). — 11 [Thucydide] engarda que los gens de bien et. d’honneur, que ion appelle, qui sont les nobles, ne se meslassent et. eo.nfundissent parmy la coin. mune. A mY0T, Férk1à Fi. — Lucullus avoit des son jeune Rage appris par honesteté les lettres humaines, que ion appelle, et les sciences liberales. Jr. Lucullus, L — Quant est des Cardinaux, qu’on appelle, je m’esbahy comment cela s’est fait, que si soudainement ils sont parvenus en une si haute dignité. CALviN, nstit. (1560), IV, vil, 30, — Quant à la spiritualité, qu’on appelle, elle est par dessus tout clecret et statut des hommes> ID›, ib., 1V, x, 5. — Les maistres et maistresses„, se faisoyent servir à table… force chair de mouton et de veau, et de beur Ia pièce tremblante qu’on appelle. H. EsTIENNE, Apol. pour lier., ch. 28 (II, 126). — Pour remedier donc à, un si dangereux inconvenient, nos Rois ont fait l’Edict des ineres, qu’on appelle. Du VAIR, Arrests pron. en robe rouge, 7. — Elle cornposoit souvent des coni. médies et des moralitez, qu’on apelloit en ce temps là. BRANTIIM t, des Dames, part.. I, Marg., reine de Nay. (VIII, 115. — La nuict de devant la.Sainct-lielartin qu’on appelle, le Bacha trouva moyen de faire passer sur barques et sur radeaux dix mille choisis., la pluspart janissaires. Au B1CNÉ, XIII, 27. — Devant toutes choses nous avons à rejetter l’opinion qu’ont songée les Sophistes touchant la Transsubstantiation, qu’ilz appellent, comme une chose prodigieuse. CALVI Ne I nstit„ XII, p, 629, — Aux provinces où il y a un Satrape qu’ils appellent, eeluy-là a le seing et su-perintendance de l’un et de l’autre. LA BŒT1E, b• Mesnagerie de iENOPHON, ch. 7. — Quand ilz.L. furent à l’endroit des venerables Deesses qu’ilz appellent, qui sont les images des Furies, le filet se rompit de luy mesme. AMYOT. Solon, 12. — On dit que ces noms leur furent puis ostez en la confirmation qu’ils appellent. II, ESTIEN NE, Apa. pour He., ch. 36 I1, 252). — A treize ans, que je • sortis du college, ravois achevé mon cours (qu’ils appellent). MONTAIG NE§ 1, 25 (Ii 217). — Anciennement estoit à Rome la place Consulaire, qu’ils appelloyent, la plus honorable à table. ID.. II, 4 (H, — On faisoit un compte d’un Evesque 4.1 Portatif, qu’ils appellent, lequel fut prins pour un menestrier. GuILL.BouCEET, 330 Seree V, 10). — de Les Ducs que nous appelions aujourd’huy, ne sont qu’une image des anciens sans grand effect. t ; E. PAsQuiuR, Recherches. 11, 2. Cela s’appelle, Expression emp1oyée pour restreindre ce qui vient d’être dit — Elle mesine lisoit toutes les lettres de conséquence qu’on luy eserivoit, et le plus souvent de sa main en bison les clespesehes, cela s’appelle aux plus grandes et ses privées personnes. BRArcii5mE., des Dames, part. 1, Disc. 2, Catherine de Al (VII, 3)4). Appellant. — Charcion.nerP1… Les oiseleurs le nomment Appelant, pource qu’il invite et appelle les autres oiseaux à chanter. M. DE LA PORTE, Epithetes, 74 vo> V isage appelant, i, triste et soucié ou chagrin. M. DE LA PORTE, EpaeleSj 425 ro. Appellateur, Celui qui porte pour autrui une provocation en duel. — Ceux qui auront receu injure n’assigneront lieu à leur ennemi et ne le feront appeler, sur peine de punition rigoureuse tant, à eux qu’aux appellateurs. L. NOUE Disc. pot. ct mil., XI11 p. 309. Appellation. Appel, — Assez pe.nsois que les vocations De l’espousé et appellations, Disa.ns Tournez, retournez Sulamithe, Estoyent afin que de tout Je limite De mon peché je voulsisse saillir, MARC. DE NAV., les Marguerites, Miroir de l’aine peeheresse (I, 42). Appel en justice, contre un jugement, une décision. — Contre la sentence duquel Legat Apostolique le Roy Phelippes se arma d’appellation au futur concile. LEMAIRE DÉ BELGES, Schismes et Coneiles, 2e part. (Iii, 2971. — Le Roy interposa appellation du Pape au futur concile general. ID., ib. (III, 303). — Avant que ma forte sentence te condampne, dont ne sera vallable nulle appellation. MAURICE SCÉVE, la Deplourable Fin de Flamete, ch. 19. — Nous vous prions de bien penser si cela a jamais este —veu ny ouy, que des Juges dapellations congneussent dune cause dont nulle des partles na jamais a.ppeIlé. CALviri, Lettres (XVI, 56(J). — Si quelque Prestre avoit esté condamné par sou Evesque, ou quelque Evesque par le Synode de sa province, incontinent ils en appelloyent à. Rome. Et les Evesques Romains estoyent plus convoi teux de recevoir telles appellations qu’il n’eust esté de besoin. ID., Insgit., , IV, vir, 5. — Donat de Cases-noires fut deboutê de sa calomnie : lequel en appella. L’Empereur Constantin renvoya l’a.ppellation par devant l’arche-vesque d’Arles. —In„ ib„ IV, vii O. — Les appellations des Baillifs et Seneschaux ressortis-soient premierement au Conseil, Grands jours ou Eschiquiers des Dues ou Comtes, et de là en la Cour de Parlement. E. PASQU1EFL, Recherches, IL 2. — Ainsi trouvons-nous aux plus anciens registres de la Cour certaine ordonnance, portant qu’és pays que le Roy d’Angleterre tenoit dans les limites de la France, seroient receu.s les appel-Jans tant en cause civile que criminelle, au Lieutenant du Roy d’Angleterre, ou au Juge qui en cognoistroit en son lieu, et la seconde appellation seroit tousjours à. la Cour du R.oy de France. ID., ib. — Que deviendront desormais nos anciennes appellations au Concil general futur ? Que deviendront nos appellations comme d’abus, principaux nerfs de nostre Republique sans scandale, contre les entreprises indues qui se peuvent faire en Cour de Rome ? 1.11., ib., 111, 44. — Ilz [les Ephores] cognoissoyent des principaux affaires de la cité, jusques à y avoir appellation des roys eulx. L. LE Roy, tra.d, des Paniques d’ARIS-TOTE, 11, 7, Commentaire. — Ung judge de pro vince… estoit suffisant luy seul pour vuider tous les procez de son ressort, et les vuidoit avec tant de circonspection, sincerité et religion, qu’il n’y avoit guère s d’appellations de ses sentences. L’HOSPITAL, Reformat de la Justice, 4e part. (IV, 348). — Ce fut luy qui institua… sept Juges, qui jugent souverainement de toutes appellations. THE : Ver, Cosmogr., IX, 4. — Quant aux appellations, c’est un moyen pour corriger et amender les jugemens iniques. J. BorkiriT, Republique„ IV, 6. — Les appellations des jugemens donnez par les Evesqu.es Gaulois n’estoient encores receues à Rome sans le congé dos Roys. FAucner, Anti quitez„ 111, 19. — Qui est une marque de la liberté de rEglise Gallicane et Françoise, laquelle ne re-eognoissoit (pour le moins en crimes de leze Ma jesté) rapellation en Cour de Rome. ID., ib., VIII. 9, — Hincmar, apres luy avoir remonstré sa faute, l’enferma dedans un monastere, dequoy Gotescal a, ppella à Rome : qui est la premiere appellation que j’aye remarquee avoir esté faite de jugement donné par nos François contre anciens clercs ou laies. ID., ib., IX, 12. Appende, Appellien. Du peintre Apelle, digne du peintre Apelle. — Chef-d’œuvre. Inge-’lieux, excellent, appeilide ou appellien. M. DE LA PoRTE) Epitheres, 78.v. Appeudance. Dépendance. annexe. — Les citez Imperiales de Verone, de Vincenee, et Padua, avec leurs appendences. LiemAtnE DE BE.LGss, Regreiz de la Dain, e Infortunee (Mi 195), — Lequel print„, la ville de Bergame. et ses appendences. 11).. Legende de e Venitiens, ch.. 2 (III. 381). —La cité de Mayence, en Allernaigne, qui est des ap-penclences de France Orientale, sur le Rhin, fut fondee par un Troyen nommé Maguntius. In., IllUrar" I II 1. — Sisulad, Roy des Erules… vint courir tout le pais de Turin et d’Ivorie estant, des appendences du Royaume de Bourgongne. ib., HL 2. — [Le Roy Pepin] donna et deli-vra à. leglise Romaine la cité de Romme, avec toute sa jurisdiction et ses appendences. ID, , ib., IH, 3. — A nous appelions seuls appartertoit exercice de jurisdiction a justice par nos gens et officiers dedans le pourpris, court, closure et mur de nostre ditte abbaye, et a toutes appartenances, appenda.nces et adja.cences tant dedans que dehors laditte closure. Texte de 1576 (G., Compl.). — Ceste monarchie papalle, avec toutes ces ap-pendences et dependances. PH. DE MARNIX, DLf fr. de la Reg., I, Ir, Préla.ce. Ce qui est nécessairement attaché à une chose. — Sacrement n’est jamais sans que la parolle de Dieu precede mais est à icelle adjousté comme une appendance ordonnée pour la signer, la confirmer, et de plus fort certifier envers nous. CAL VIN, Instit., X. p. 565. — La Messe… est depuis la racine jusques au sommet pleine de toutes es-peces d’impieté, de blaspheme, d’ydolatrie, de sacrilege, sans considerer ses appendances et consequences. lu. ib., XII, p. 660. Accessoire. — Tous les biens qu’ils ont apportés en mariage… avec les appendances et depen-dances de tous les alficquets„ ornemen.s, parfums. P. DE MARNIX, Differ de la Relig., I, 1, 8. — Toutes les appendances et dependances, des cierges, chandelles, bougies, veux, pelerinages, prieres. ID., ib., I, y, fi. Appendice, (Féminin).— Plusieurs petites ap-pen.dices fibreuses qui procedent du peritoine, AmBR. PARÉ., I, 24. — Certaine erninence ou appendice ronde, qui croist aux troncs des arbres. ID., VI, 9. On trouve la forme latine appendire. — Si Rabelais ne s’est rnespris lors qu’il a dit que la cor-nardise est un appendix de mariage, on peut asseurer que la jalousie luy est concomitante, an tecedente et suivante. CHOMÈRES, Maine, p. zu. Appendieule, diminutif d’Appendice, — Le glorieux chef-d’œuvre de l’homme, c’est vivre à propos. Toutes autres choses : regner, thesa.uriser, bastir, n’en sont qu’a.ppendicules et adminicules. MoNTAEGNE, III. 13 (IV, 272), Appendix, y. Appendice. Appendre. Suspendre. — Le glaive de Da-mocie appendu sur ma teste Menace de la cheute, et moins que rien l’arreste… MONTCHRESTIEN, la Reine d›Escosse, I, p. 72. Offrir en hommage, consacrer, dédier, — Les Payens appandoient aux falprora_h_les Dieux Le plus riche butin, gaigné par leur victoire. P. in : BRACH, Masquarade da triomphe 4 Diane,. (Au figuré). — Plus haut encor que Pindare et qu’llorace, J’appenderois à ta divinité Un livre faict, de telle gravité, Que du Bellay ! Dy quitte mit la place. HoNsA.RD, Amours de Cassandre (1, 35). — J’appeni ce vceu à. l’immortalité Devant les pieds de vostre image saincte. Du BELLAY, Honneste Amour, S. 13. — J’ay clesseiné cette Ode ey Qu’humblement j’appens à ta gloire. O. DE MAG.NY, Odes, I, 11.— J’appan ces vers à ceux que l’Amour a dompté, Et qui brusla.ns d’Amour mes amours voudront lire. P. D E BitAcn, 1er Lipre d-es Peemes, Ail-me, p. 61). Forme). — Et pres l’autel fameux où tu es adorée, Devot j’appenderay l’honneur de ce trophée. J. DE CHAMP-REPUS, Ulysse., IV, p. 54., — Cf. alinéa précédent. D’après H. Estienne, appendre est dialectal et propre à h langue poétique. — U y a aussi aucuns mots des dialectes, lesquels ils out pris du _langage Latin. Comme on ne peut douter que Appendre ne soit du Latin Appendere. Duquel Appendre usent les poetes cl’aujourdliuy-. Pre-celience, p. Appennage, Appenner, y. Apanage, Apaner. Appenseement, Appensement, Appenser, Appenty, y. _Apenseement, Apenser, Apenly. Appercevanee. Action d’apercevoir, faculté d’apercevoir. — Venant desja la troisiesme nuict de la tempeste encommencé’e… ilz ne sçavoient comprendre où ilz estoient, fust par jugement marinai, ou par appercevance. LE MAÇON, trad. de Bo cc.A.c Decameroni II, 7. — L’appercevanee de ses actions extérieures nous le faict cognoistre [Dieu] et nous fe manifeste exterieurement. MoNTAIGNE, trad. de R. SEBON, eh. 190. — Platon [pense] qu’il [le temps] a esté engendré selon rintelligence et appercevance des hommes. AmYOT, Opinions de e Philosophes, 22. — Je trouvay qu’il ne parIoit pas du tout sans raison, et m’avoit la coustum.e osté l’appercevance de cette estrangeté. MoNTAIGNE, I, 22 (I, 127). — C’est le privilege des sens, diestre rextreme borne de nostre apercevanee. ID., II,.12 (II, 361 — Ny l’erreur ne se sentoit en nostre usage, ny l’amendement ne s’y sent. Tant il y a d’incertitude par tout : tant nostre appercevance est grossiere, obscure et obtuse. In., III, 11(1V, 15.— Ceste affection qui naist en nous, par rappercevance que nous avons de la bonté de Dieu. Du VmR, la Saincte Philosophie. Avoir, prendre appercevance. S’apercevoir. — Quant par ta lettre elle eust a.pparcevanc, e De ton marbre. MICHEL D’AIITIOISE1 Coinplainctes de 1) Esclave Fortuné, 48 — Assez, assez en ay bonne esperance : Et qu’ainsi soit j’ay eu appercevance Que le Laurier d’Apollon a tremblé. RONSARD, Fragment du Plutus.(VI, 286), toy je prins appercevance, Que portois noizilles et noix Et des rnerea.ux en tes pochettes. BAÏF, L. I (V„ 54). Cin5 appercevance. Sans qu’on s’aperçoive. Souventefois sans appercevance advient grande mutation de meurs et de loix. L. LE Roy, trad. des Politiques d’ARLsToTE, V. a. Appercepanee. Indice, marque, signe. Vostre • regard tant honneste, et voz visages si beaux et si aymabli… : z., me donnent grande appercevance de • noblesse. A., e-srorr, Hist. JEthiop., L. VII, 78 vo. Il ae se leva nulle tache sur son corps, et n’y eut aucune appercevance ne signe qu’elle se fust em • poisonnee. In., _Antoine, 86. Le langage affecté • pourra contenter l’oreille pour quelque peu de temps ; mais incontinent qu’on y verra quelque • appercevance d’affectation, on en sera degousté. H. ESTIENNE, ( ? OnfOrin ité, Préface, p. 39. Vous ne pouvez presque rechercher particularité en nous, qui provienne de la raison, dont vous n’ayez de grandes a_ppercevanees diversement és autres animaux. E. PAsqurir…E, Lettres, X. 1. Cehly qui par opinion commune seroit estimé malverser en son estat, et dont la Cour auroit eu quelques appercevances par ses déportements. 1D..› ib.., XI X, 1. C’estoit en la maison Episcopale qu’on exerçoit les estude.s, tant de Grammaire et Philosophie, que de la Theologie, Qui fut c.a.use que les Libraires se vindrent loger Ià auprès.. Ce dont nous avons encore veu de nos Ire tEmps quelques restes et appercevances, en la rue de Nostre Dame, non esloign.ee de ceste Eglise. ID., Recherches, I X. 5. • Appercevoir. Percevoir. Escontez, vous, Foix, vous, princes, a.ppercevez dee aureilles. LE FEVRE D’ESTA PLE Bibles, Juge. 5 • [Prononc]. Apeareeyoir. Comme chacun le peul t. a.pparcevolr. L’hereticque est subtil à de. cevoir Les simpies gens. GRINGOREF Blezon des Heretiques (1,. 296). Dont je ne puis la cause • apparcevoir. J. Bo tr CH ET, Ejpistres jansilieres du Traverseur, 3. Charicles meeme n’en appareeut rien. AmYoT, Hist..Ethiop., L. III, 35 r « . Mais ny de moy l’ennuy tu n’aparçois. BAÏF, • Amortir de Francine, L. J (I, 110). Quel feu, que seul je sen, et chacun aparçoit ? In., il., L. IL (I,.162). On penit… a.pparcevoir la —verité de la nature d_es Da.emons. Am Orrj Dee Oracles qui ont cessée 14. Ils… ne s’apparçoivent pas qu’il n’y • a rien de veritable en toutes ces visions. In., De la Superstition, 3. (Forme.) Nous n’apperenTorons pas nos vices à rceil. CAliviN, Serin. sur la prophede de • Christ, 3 (X_ X XV, 628). Appert, Appertement, v, Apert, Apertement. Appertenir, if. Appartenir. Appertion, Appertise, Appertisse, y. Aper lion, Apertise. Appeiger, Peser sur. La vraye preuve du bon safran est quand il cressine en l’a.ppesant avec la main, comme s’il se vouioit rompre ou frailler. Du PINET, trad.. de PLINE, XXI, 6. (ri.) Appetenee. Désir. Encores à la ChariIée est pardonnable ceste faute qui par une appetence naturelle de sçavoir (commune à, vous autres, mes Dames) s’évertuait à comprendre toutes choses de bien en mieux. E. PAsQutER., Meinophile, L Ii (II, 757). Les anciens Jurisconsultes mettoient entre leur droit de gent ceste appetence de yengeance„ parce que naturellement elle tombe en tous esprits humains. In., ib. (II, Appetent. Désireux, 0 cruel sexe, à ven geance impotent : Autant qu’il est de venge.nce appetent. B. ANEA, U, Imagination poaique, p, 97. Elles sont indigentes et appetenties de ce qui leur est propre. AMYOT@ Propos de table, II, 31 A.ppeter. Désirer, rechercher. Ceste Paix donc, fille du Dieu d’en hault„ Qu appète soulas, repos, franchise, S’en voile en l’air, ça bas ne la fa.ult guerre. GRINGORE, les Folles Entreprises (I, 59). Parquoy je concludz devant tous Que gens voulant vivre en sim.plesse Ne doivent a.ppeter Richesse. ID., ib. (1, 117). On desprise toute vieille phisique ; On deschasse vielz geometriens ; On appète jeunes g, ramm.ariens. In » ib. (I, 137. Je vueil trahir Princes et Roys… Et tenir sumptue.ux_ arroys, Me mirant à raire ciesroys j’a.ppète qu’on me redouble. In., Prince des Seltz, Moralité.. (I, 251), Encores ne suffit il pas à la Royne Clotilde, appetant vengeauce oultremesure : ne elle fut saoule du meschef pi toyable du Roy Sigismund, de sa femme et de ses enfans, si elle ne —voyoit parfaire la totale destruction de son sang. LEMAIRE. DEBgLGES, Rizier., III, 2. Telz oiselet plaisans et mellifieques de sirent et appetent les cloulees fleurs. NIAnaT, Pré face du Roman de la &se. Quand le gentil duc de Nemours en eut ouy parler, ainsi que jeunes gens appétent de veoir choses nouvelles, pria au conte qu’il l’envoyast quérir. LOYAL SERVITEUR, Hist, de Bayart, eh. 47. La plus grand’part appele grand avoir, La moindre part souhaite grand sçavoir. MA.ROT, Chants di(Jers, 7. Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus, que d’estre amyelià de dou.lees paroles et flateries. CALVIN, Instit., H, p. 0. Ilz ne demanderont point un œil pour un œil, ne une dent pour une dent (comme les Pharisiens en.seignoient leurs Dis ciples d’appetter vengeance), ID„ ib., XVI, p. 772. Mesmes les Philosophes_ ont esté si fort enflez d’orgueil et fierté, qu’on peut a.ppercevoir qu’a n’ont pour autre raison anceté la vertu. sinon. pour avoir matiere de s’enorgueillir. ID., ib. » XVII, p. 91. Comment les femmes ordinairement appete.nt choses defendues. RABELAIS, III, 34. Hz arguent ainsi, que si Abraham et les autres peres appetent Pheritage celeste„ il z ne l’ont pas encore. CALvire„ Instruction contre les Anabaptistes (VII, 133). Le propre d’injustice et avarice est ne se contenter pas du sien, ains appeter Ilautruy. AMYO1, trad. de DtoponE, XIII, 10. Ce qu’il acqueroit par e(tects, il le perdoit par esperances, appetant si fort ce qu’il n’avoit pas, qu’il en oublioit à mettre en selire garde ce qu’il avoit. ID., Pyrrhus, 26. Je m’as seure qu’au rebdurs de ce que j’appete, te bai gneras au plaisir que recevras, lisant mes douleurs et co.mplaintes, E. PA8QU.I.ER, Leurs Amou reuses, 23. Et d’autant que ce corps reçoit force et vigueur Par le manger et boyre, un goust, une saveur Au palais de la bouche il a qui le convie D’apeter ! a viende, entretien de sa vie. AuBiGxÉ.’, la Créalion, ch. 12 (In, 420). Ceux qn appete.ni et cerchent l’obscurité,.. font quelquefois ce mal, que le talent du Seigneur par eux est foui en terre In, Medit. sur le Pe. 84 II, 146). Avoir besoin de.Nostre debilité a.ppete plus tost choses restauratives que celles qui purgent avec violence. LA Nou.F. Dise, pol. ce mil., IX, p. 233. Attirer. Je hay lin esprit hargneux et triste, qui glisse par dessous les plaisirs de sa vie, et s’empoigne et paist aux malheurs… comme les vantousesi qui ne hument et appetent que le mauvais sang. MONTAIGNE, III, 5 011, 319, Appeler de. Prétendre à. — Nul niappetoit, tant fut bon et courtoys. D’estre pape en ce temps ; toutes foys Quele’un faillait pour le siege tenir. GRINc.on.E., 11E, !.sir de Paix.1, 174). — n’appela point d’estre Consul oultre la —voulun té du peuple. Amy OT., Camille 1.— Quand les hommes appetent d_’adjous ter je ne sçay quoy de leur cerveau à la vente de Dieu, c’est pour gaster tout. CALVIN, Senn. sur l’Epistre aux Ga-lates, 26 (L, 600). Appeteur. Désireux. — Estant appeteur D’avoir chez lu.y teiz personnages. HAUDENT, Apologues diEsoPE, II, 115. Appetrisser 1 (trans.). Amoindrir [en paroles], représenter comme plus petit. — Ceux qui armoyent ou luy ou quelque autre de pareille nature, à qui la peau frissonoit, essayerent à le ras-seurer ; appebssa.ns le danger auquel il s’allait jetter. MONTAIGNE, I, Fi (I, 427). — Son armée [de César] estant en quelque effroy, pour le bruit qui couroit des grandes forces que menait contre luy le Roy Juba, au lieu de rabattre l’opinion que ses soldats en a.voyent prise, et appe tisser les moyens de son enaemy… Il print une voye toute contraire à celle que nous avons accoustumé. ID., JL 24 (III, 165). (In transi). S’amoindrir, diminuer. — Doriques à tin que son dueil a.ppetisse.,. Employez vous à me faire un service. LEMAIRE DE BELCES, Plainte du Desiré (III, 118). — Les Corinthiens qui estoyent dedans le ch.a_steau se trouvoyent en grande peine et en grand danger, pource que les vivres leur appetissoyent fort, et commenceoyent à en avoir faune. Am YOT, Timoléon, 17. — Ne plus ne moins que la force des maladies decline à mesure que la vigueur naturelle des corps malades va descroissant aussi entre les villes et peuples de la Grece, l’envie de quereller et de guerroyer se passoit au pris qwe. la puissance leur apetissoit. I D, Ph ii0FiCeinen 1 S. — Le nombre des gens de bien descroist et a.ppetisse tous les jours. Trad. de GELLF, Discours fantastiques de Justin Tonnellier, Disc, W. p.109, — Quant à ces beaux peres„ leur but et peculiere grace n’en appetisse en rien, et ne s’en trouvent point pis. Io., ib., Disc. V, p.144. Appetisser 2 (transi). Mettre en appétit. Appetissé. Qui a de l’appétit.. — Affin que soyons plus deliberez et appetissez aux banquets. COTE-REALT) trad. de COLUMELLE, L. L Préface. — Aussi feroit [se feroit mocquer] le festoiant qui aiant assemblé en un festin plusieurs differen-tement appetissez, les voudroit traitter tous de mesme, Am_YErr, Propos de table, II, 10. — Ayant proye u1 plaisir là, plus je ne sejourne. Ains bien appetissé vers Beaujour je retourne, G.AucHET, Plais•ir des Champs, i’llbwer, Chasse au.z ramiers (p. 2961. — Quoy que je luy rernonstrasse qu’elle avoit fait un assez beau trot. de chemin pour prendre de Pappetit a Si ne suis je encores appe-tissee, respondit elle, mon estomac n’est encores ouvert. » CiromÈREs, 5e Ap. Disnee, p. 226. (In bans.). Avoir appétit, — D’appetissante faim non point eguillonné, Ne de soif alteree encor epoinçonné. MAURICE SCÈVE, Microcosme, L. I, p. 1.1. Désirer, avoir appétit dei — La gueulle Cer-bericque Manstroit sa dent sanglante et rnor-tificque Appetissant, helas ! nous absorber. line. Poés. franç., IV, 126. Appelissant. Désireux. — Mais ceste eaue d’es-. poir rnixtionnee Estaint lardeur trop a.ppassion-nee, Et cause attente en lame languissante, Qui est tousjours de joye appe tissante. MICHEL DiAM-BOISE, Complezinetes de 1’Ese1a9e Fortuné, Appetit. Désir. — Et toutes foys ray plus grand appetit De pardonner à leur folle fureur Qu’à celle là de mon beau procureur. MAROT, Epistres„ 2’2. — Le prians qu’il ne face point, que les choses adviennent selon nostre appetit mais selon qu’il voit et congnoist estre bon, et ainsi qu’il luy plaist. CALVIN, _Mail., IX, p. 552. — Selon leur appe Lit et en con tem riant la parolle de Dieu, ilz forgent des doctrines.. ausquelles ilz re-quierent que nous croyons. ID., ib., XV, p. 726. — Si tu es vaincu, on dira que pour un appetit de venger tes propres injures, tu auras esté cause de tresgriefves calarnitez à ceux qui t’avoyent humainement et arnia.blement recueilly, ArityErre Coriolan, 35. — Sa vertu avait esté ineitee du desir de se purger du reproche qu’il avoit encouru au faict des Thermopyles : et d’un appetit de mourir courageusement, pour garantir sa honte passee. MONTAIGNE, 1, 36 292). A l’appetit de. Selon le désir de, au gré de, sur la demande, le conseil de, à l’instigation de. — Ledit ambassadeur, voyant quil ne pouvait obtenir response à son appetit commença à user envers le royde grosses et rigoureuses menasses. LE MAIRE DE BELGES, Schismes et Conciles. 213 part. (III, 801). — Ainsi appert que les Princes du Palais faisoient et deffaisoient les Ttoys de France à, leur appetit. In., Illustr., M, 2. — Lors, luy dit le cordonnier : Monsieur, baillez cela qu’il vous plaira, rien si vous ne vouiez. — Ah.î vrayement, dit le curé, je vous payeray à vostre appétit. NICOLAS BE T ROY ES, Grand Parangon, 4. — Je parle de l’estat des Prestres : à l’aveu et appetit desquelz tous les autres nous contrarient. CALVIN, nstit., au Roy, p. uv. — IL.. par chascun jour estoit a.djourné, cité, chiquané, à liappetit et pa.ssetemps du gras prieur de sainct Louant. RA-BELAIS, IV, 12. — Us auront leurs saincts qu’ils ont forgez, qui ne furent jamais au monde, ou qui ont esté canonisez a l’appetit du Pape, voire pour estre RU profond d’enfer. CALVIN, Serrn. sur la prophetie d Christ., 7 (XXXV, 686). — II excita grande haine et envie contre soy, à cause des lourdes faunes qu’a commeit à l’appetit de ces-tuy Saturninus. AMYOT„Variii, S, 29. — Pompeius fut blasmé par ceulx mesmes à l’appetit et sua sion clesquelz il avoit fait la fa.ulte. Io., Compar. de Pompée avec Agésilas, A. — De calomnier et accuser faulsern.ent un autre à vostre appetit. je ne le feray pas, — 113, , Démosthène, — Vous avés puis après, Sire, les cappitaines de gens de pied, à qui vous donnés les charges à l’appétit d’ung monsieur ou d’une madame, qui seront au près de vous. MoNieuc, Commeniaires, L, VU (III, r05). — Depuis le grand jusqu’au petit Chacun parie à son appetit. Parler avec grand’hardiesse. A tors à travers, c’est Sagesse. H. ESTIENNE, Dial. du Lang, franç. ital., Autre Remonstrance, I, 19. — Nous ne sçavons guere que c’est que beauté en nature et en generai, puisque à, l’humaine et nostre beauté nous donnons tant de formes diverses… Nous en fantasions les formes à nostre appetit. MowrAIGNE, ni 12 (H> 211). —Il n’y avoit droict ny raison que la justice fust si impudante et aveuglée, lue… venir faire prisonniers telles gens, à l’appétit d’un créditeur importun. BRANTÔME, Couronnas bançois (VI, 40). — Sa première be-songne [du roi] tut de commander à Marnes… qu’il luy amenast au cabinet cha, sque député au prix qu’ils arriveroyent, « pour les catéchiser à son appétit. AtTBIi g, Hist. Uni p„ XII, 5, A rappel.’de. Par désir de. — Anciennement un nombre infini de gens, à l’a.ppetit d’une simple couronne de fueilles, ne refusoit n.ul travail, ne mo leste, ne faherie CALv1 De souffrir perseculion (VI11, 400). — Il n’y R traison ny fallace Que femme courroucee ne face » A l’appetit de se van ger.’14JF, Mimes, L. 111 V. 154). — Or va, romps toy la teste, et de jour et de nuict, Pans dessus un livre à. l’apetit d’un bruit Qui nous honore a, pres que nous sommes sous terre. R.V.U. N set A rappetit de. A cause de, par le fait de. — Combien voit-on de dangers encourir Pour quelque bruit d’un faux rapport qui vole ? Combien voit-on d’hommes braves mourir A l’appetit d’une seule parole ? TAHUREAU, Poésies diverses. De parler peu. — Pourquoy pers-tu de la raison t’usage ? A l’appetit d’une femme mourir l Puisse • plustost tout leur sexe perir. BAÏF, Poemes, L. V CII, 249). — Les Catholiques… dirent que c’es. toit un faux advertissement, et que les Hugue nots n’avoyent pas le courage de les venir attaquer, et qu’il n’y avoit nul propos Oieu que le • froid estoit si ex1.rem0 de les faire geler tous l’espace d’une longue nuict à l’appetit d’un soupçon, peut-estre mal fondé. LA NOUE, Disc pol. et mil„ XXVI, 1, p. 703. A l’appetit d’une fausse alle gorie. qu’ils se forgent eux mesmes… ils demen-tent expressement S. Paul. PH. DE MARNIX, Dit fer. de la Relig, IL it 4. — Le roy cuyda désespérer, qu’à l’appétit d’une indiscrétion, une chose si bien raide s’estait rompue par si grand malheur. • BRANTÔME, Cap, /ranç1 k mareschal de Moritejan (III, 208). — Elle luy laissa une belle race, et mourut aprez de mal d’enfant à l’apétit d’une vielle sage-femme et grosse yvrongne de Paris, en laquelle elle avoit plus de fiance qu’en tout autre. ID., des Dames, part. I, Claude de France, dech. de Lorraine (V111, 138). — Seroit-il donc dit qu’à • la fleur de mon aage, et qu’à Papettit d’un leger poinct d’honneur… je vinse ainsi peu à peu à me seicher ? 1D., ib., part. II (IX, 543). A l’appetit de. Pour la valeur, le prix de. — Vous estes bien simple de vouloir perdre une maison de trois ou quatre mil francz à l’appetit d’un anneau de dix escuz. LARIVEY, les Esprits. III 2. — M. de Serre lie remontra qu’il devoit faire eabiller le pont de Sainct-Mesmin, qui seroit un grand soulagement pour luy… et pour toute sa noblesse. et que ce ne seroit irricà l’appétit de quatre à cinq cens escus. BRANIi5MF., Cap. franç., M. de Guise (IV, 257-258). Appetits. Ce qui excite l’appétit. — C’est des fueilles qu’on tire la principale commodité des Eschalotes, les mangeans crues en salades et cuites en plusieurs viandes où elles sieent ires bien dont portent aussi le nom d’Appetits. A Castre l’on les nomme Escurs. O. DE SERRES, Théâtre d’Agrie„ VI, 5. Appetitif. Relatif au désir. — S’il semble bon quelcun de distinguer autrement les fa.cultez de l’aine : ssavoir que l’une soit appellée Appe-titive… l’autre soit nommée Inteilective… je n’y • resisteray pas beaucoup. CALviN, Insit., L xv, 6.. — Il y a en Jiostre a.me trois sortes de mouvements, l’imaginative., Pappetitive et la consen tante. AMYOT, Contre l’Epicurien Calotes, 26. — 1 Des trois actions de l’aime, l’appe.1 titive, et la consentante, ils en reçoivent les deux premieres. MONTAIGNE, fI, 12 (II, 239). Appetition. Désir. — Choses délectables (le désir desquelles se nomme propremeirt ap p e titi on), D. SAUVAGE, trad. de LÉON HEBRIEU, 33 (Va ganay, Deux mille mots). — Combien qu’ils remuassent et essayassent toutes choses, l’instinct ou l’a_ppetition ne leur obeissoit point pour faire un consentement. A ; myoT, Contre i’Epicurien Go-lotes, 26. — L’action a besoin de deux choses, de l’apprehension ou imagination de son propre, et de Pinstinct et appetition poulsant à son propre. fo., ib. Appetter, y. Appeler. Apple, Pomme.Appie. Pomme d’api. — La Melle ou Pomine-A.ppie, ainsi ditte de Claudius Appius. qui du Peloponnese l’apporta à R.orne. O. DE SERRES, Théâtre di Agric., VI, 26. Applecer, v. Apiecer. Appigrets. Ge que l’on grappille. Fig., gain, profit (La Curne). — Voyez vous bien ceste là petite [grappe] que voyez qui s’en va remettre au pressouër, elle est du plan des decimes ils en tirerent desja l’antre jour jusques au pressurage, mais Phuyle sentoit le côffre au prestre, et messieurs n’y trouverent pas grand appigrets. RAEF. ! JAIS, V. 16 (1562). Appiler. Empiler, entasser, — Considere un peu les fumiers des laboureurs, et tu verras qu’ils les mettent. hors de leurs estables, tantost en lieu haut, tantefst en lieu bas, sans aucune considera.-tion, mais qu’il soit a.ppilé„ il leur suffit PALISSY.. Recepie veritable, p. 17. — Tu as beau appiler des escus ensemble, ils n’ont garde de s’eschauffer, ne putrefier. hi., ib., p. 56. — Il y avoit plusieurs barriques appilees l’une sur l’autre, au devant de ladite muraille. ID., ib., p. 102. Siappiler. S’amasser. — La société des hommes se tient et se coust, à quelque prix que ce soit. En quelque assiette qu’on les couche, ils s’ap-pilent, et se rengent, en se remuant et s’entassant. evIctriTAIGNE, III, 9 (IV, 57)à Se resserrer. — Si me semble-il raisonnable que meshuy je sous traye de la veue du monde mon importunité, et la couve moy seul. Que je m’appile et me recueille en nia coque, comme les tortues. MONTAIGNE, III, 9 (IV, 93). — Vostre esprit et vostre volonté, qui se consomme ailleurs, ramenez la en soy vous vous escoulez, vous vous respandez : a.ppilez vous, soustenez vous. ID., ib. (IV, 1201. Apilé. Ramassé, trapu. — H estoict demeuré petit, mais fort et apilé., les espaules grosses, Mo Lut, Commentaires, L. IV (II, 192). Appiper, Tromper, séduire. — Antoine Finement appipé parea peu chaste royne, ŒLE. FEVRE, (Vaganay, De u.2 mille mots). — Et se voir ap. pipé d’une langue flateuse, Qui double nous de. çoit par sa voix cauteleuse. VAUQŒLIN DE LA FRESNAYE., Satires françoises, L. IV, à Hierome Vauquelin. — Il n’est plus en danger de se voir appipé Des Sirenes du monde. ID.. Pastorale sur le rombcau de J. Rouzel. — Et plus rien je n’ecoute Qui puisse plus à tels chants m’appiper. ID., Sa tires françoises, M. de Tiron. Applaeer, y. Apiacer. Applaner. Aplanir. —A la conduyte de celuy avoit grand nombre de pionniers qui allaient ap-planant et rabotant les chemins par la ou il devon passer. SEYSSEL, trad. de DIODORE, 1, il. — La Ou il y avoit rochiers et mottes, il les fist appla ner. ID., ib., III, 13. — [Demetrius] fist, avec les maronniers et matelotz de ses navires, applaner toute la terre par ou fon dpbvoit tirer et freiner tous lesdictz engins. ID,. ib., HI, 30. C’est pitié de veoir les ruines des Esglises, Palais et maisons que le Pape a fa.ict demotir et abattre pour luy dresser et appla.ner le chemin. RABELAIS, Lettres (III. 366-367). L’autre d’un long esciat +qu’ap-planant il façonne Fat une pelle à four. GAU CrIETe Plaisir des Champs, l’Esié, les Bosquillons (p.I 6g). Montagne… ina.ocessible et rabo teuse..1 ayant besoin de quelque Denys, ou Hercul pour l’aplaner et raboter. F. BRET[N, trad. de Lu ci EN, le Precepteur des Harangueters, 7. Applanier. Caresser. La De-esse Heleine la print, et luy applania le chef aucune espace, puis la rendit à la nourrisse, disant que ceste fille de-viendron la phis belle Fille de Lacedernone. LE-MAIRE DE BEL GS 1llstr., If, 24. Mon pere dit que je suis bon filz, il.mappla.nia la teste a cause que le avoye sceu ma lecon par cu.eur. PALS.-GItAV E, Esclarc., p. 739. Mais sans cesse sa barbe frotte… Il la patine et la manie, Il la regarde et rapplanie • Il la festonne et puis la pigne. „Inc. Poés. franç II, 2i 4. Soucy [un épagneul] se mussoit, le mutin, Entre le sein et le’Afin Rond et dure t. de ma maistresse, Qui Papplanie Et le caresse. FO RC AJ : 11 EL, Œ UV, pût.. p.184. Espoir par fois le vient applanier. R. tJE COLLERY E, Rondeaux, 80.Il scayt parler aussi beau, or il stayt aussi bien natter, or apla-nier comme ung Dieu tant quil ayt son propos. PAtSGRAFE, Eselarc., p. 727. Applauder. Applaudir (au propre et au figuré), Les nobles loueurs applaudent et extollent Qui leurs subjectz par telz fla.teurs a.ffolIent. Giurcr GO E Menus propos, 121 (G., Compl. S’elle te voit prendre plaisir a loquacité et babil-, elle te continuera ; si en vices, elle te applaudera selle te voit desirer sa beaulté, elle s’efforcera de se entretenir. P. D E CHANGT, de "Office du Mary, ch. 3. Vien, ma Muse, et pour moi commence, Ta vois a ina vois accordant, D’entonner un son a.pplaudant D’un long Io, qui haut s’envole. P. DE BRACH, ge Lia. des Poeines., p. 147. Je suis appareillé de te congratuler et appiauder. F. B RE TIN) trad. de LecIEN1 Nigrin. Les Nereides… leur appIaudoient. 11LI ib.„. Devis marin., s, 15. Quand les joueurs de tragedies vous representent ceste sorte d’amitié, plusieurs de vous les louez et a.ppla.udez. ID-, ib., Toxaris, 9. Lesquels tous a.pplauda.ns à sa voix, estirnoient qu’il eut vraye ment a.ciletté un serviteur. ID., ib., Lutin, 36. Les amis applauclent tousjours et payent les fruits des banquets. ID.R ib., te, Precepteur des Ha rangueurs, 21. Applaudir. Care, s-ser, flatter. H y auoit des chiens… au mont d’Etna… qui gardoient là un temple, lesquels chiens applaudissoient les gens de bien et ceux qui venoient là en bonne intention d’accomplir leurs vœux:que s’ils estoient vicieux et meschans, et sans clevotion, ils les m.or doient, GuiLL. Boucar.T„ F ; e Gerce 011 Le deux aisnees le fla.tterent et. blandirent, disans l’aimer sur toutes les choses du monde ; et Cordeille luy res pondit seulement qu’elle l’a imoi t comme son pere, et ne le voulut applaudir comme ses sœurs. LE BAUD, Hist. de BreL, ch. 2 (G., Corne). lin blanc laurier1.. vint jusques a la personne dudit comte, lequel il commença a cherir et applaudir+ ib„ ch. 39 (G., Compl.). Applauseinent. Applaudissement. Je te prye que entre nous n’y ait debat ny tumulte, et que ne cherchons honeur ny applausement des hommes.. RABF, Lidlis, 11. 18. Hommes et fernfeirent applau.se.ment de joye et alaigresse, ID., Seiontaehie (HI, 410). Applausion. Applaudissement. Tous les-quelz tres sacrez et tries nobles et excellens per-sonnaiges… à la bien venue de ton seigneur et es-poux__ se sont dressez sur bout et luy ont exhibé honneur non pareil, avec grant faveur et applau-sion et gracieulx tumulte. LE MAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Vertus (IV, 230). Antremy ces joyeuses acclamations et applau-sions populaires… la princesse entra en la belle et plaisante ville de Vallenciennes. ID., Chronique annale (IV, 481). Par tout le discours du tour-noy precedent fut le bruit et applausion des spectateurs grand en toute circunference. RABELAIS, Sciomachie (III, 407). Le Roy de France estant passé en Italie, avec applausion de toutes les villes, gaigna presque sans coup ferir toute la Sei gneurie Napolitaine. THEVET, Cosmogr., XVII, 10. Toute la plus grande reste et reception que les Roys et grands Seigneurs du pais de, s Sau vages nous feirent… c’estoient de belles caresses et applausions des mains. In., ib., XXI, 5. AppIevir. Garantir. hz ne pourront nier quand on achete quelque chose applevie pour bonne et non vitieuse, et qu’on n’aust pas autrement achetee, que les Jurisconsultes ne soient d’accord qu’il y a action redhibitoire. LE LOYER, Hist. des Spectres, VI, 15. Applic. Chose appliquée, Toute la miel il tint… sa main liée dans la vostre, et fut le matin vostre main trouvée comme toute euitte, et met sur icelle un applic. Var. hia+ et lia., VI, 204. Applicatoire.La Messe est un double sacrifice ; premierement propitiatoire… puis apres applicatoire, d’autant qu’il nous approprie la vertu et mente du sacrifice fait à la personne de Jesus Christ. PH. D E MA RN I X„ Differ de la nelig.. II, i„ 17_ Le sacrifice de la messe, outre ce qu’il est propitiatoire, il est aussi applicatoire., de façon qu’il s’applicque m’y mesme et produit sa vertu quand eUe est Guye en devotion. ID., ib., II, iv, 8. Applicquard (subst.). Boa compagnon, gaillard. Tu me sembles ung joyeulx applicquant; Comme est ton nom ? J’ay à nom Pou d’Ac quest. Farce de Marchandise, dans l’Ancien Théâtre français, Ill, 252. Le curé donc, ne pensant mal aucun Ne tromperie, est venu quand et quand Chez le brodeur avec cest appliquant. Anc. Pigés, franç., VII, 184. Appliquer. eappiiquer à. Nous nous appli-cames in.contina.nt à la chaleur de leurs poiles, et est nul des nostres qui s’en offençat. Mo CITA ictle, Journ. de Voy., p. 92. Appliqueur. Celui qui applique.Quel appli-queur de stigmates sensuels 1 BE R OA LD E DE VE VILLE, Moyen de parvenir, Dessein, I, 66. Appolueté (sub, st.). Arrangement entre deux plaideurs. Quoy doncques ? entens-je faire juger le procez qui fut intenté de son temps, et.dés pieça pendu au croc ? Nenny. Demeurons dedans l’Appoincté au Conseil. E. PAsQuIER, Recherches, VII, S. Je veux examiner quand fut, et par qui, la premiere institution de leur College. Leur commune voix est que ce fut le Roy sainct Louys, le tirant en couverture de l’apointé qui fut fait entre Maistre François Fromond et Robert de Langres. Chirurgiens jurez du Roy du Chastelet d’une part, et Maistre François de Troyes, Pre-. vost, d’autre. In., ib., IX, 30.