Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Brigand
Brigand. Soldat à pied (sens perdu au xvie siècle). — Ils ne doivent toutesfois avoir peur que ces vieux guerriers les vueillent ramener jusques à la vieille guerre… ce que diroyent aucuns… si on vouloit rappeler Brigand (d’où vient brigandine, pour une sorte d’armeure). H. Estienne, Precellence, p. 348. — J’en dirois volontiers autant de celuy de Brigand, que je voy anciennement avoir esté usurpé pour une espece de gens de guerre. E. Pasquier, Recherches, VIII, 43. — Les uns, un temps, se sont appellez brigans, à cause des brigandines et armes dont ilz estoient armez et endossez. Brantôme, Couronnels françois (V, 301).
Brigande de. Qui s’empare de. — Je ne suis point larronnesse du bien d’autruy, ny moins brigande des cœurs d’autruy. Louveau, trad. des Facetieuses Nuits de Straparole, I, 2.
On trouve aussi, au féminin, brigante. — Ils ont de leurs mains brigantes Volé les temples sacrez. Belleau, Petites Inventions, Chant de triomphe (I, 93). — Tes brigantes mains Arrachent, volent et tenaillent… Nos cœurs pauvrement languissans. Id., ib., à l’Amour (I, 155).