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Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Charlatan

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Éditions Honoré Champion (IIp. 203).
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Charlatan. On trouve souvent charletan. Nostre Fesse-tondue nous va faire un plaisant conte d’un Medecin passant, appeliez le Charletan si vous voulez, qui se mesloit de bailler je ne sçay quels morceaux de papier, mis en petits rouleaux, dont il asseuroit guerir toutes maladies. Guill. Bouchet, 10e Seree (II, 217). — Si les Loix des Romains… estoient bien observees… il n’y auroit pas tant d’Empiriques et Charletans. id., ib. (II, 218). — Un triacleur ou charletan ne sçauroit plus deifier ses drogues que ce bon Pere exalte ce divin bobulaire. Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, iv, 7.

Sarlatan. — Tous les grands Orateurs, Legislateurs, Jurisconsultes, Historiens, Poëtes, Farceurs, Sarlatans, et autres qui allechent les cueurs des hommes par discours et belles paroles, sont presque tous des regions moyennes. J. Bodin, Republique, V, 1. — J’estois hier en un lieu où je ne sçay quel Sarlatan de Cour nous vouloit enseigner les moyens de se faire paroistre fort sçavant, à peu de peine. E. Pasquier, Lettres, X, 7. Du temps de Justinian Empereur, y eut un Sarlatan qui avoit un Chien si bien instruit que, pour le voir, le peuple accouroit de toutes parts. Le Loyer, Hist. des Spectres, I, 8. — Ces femmes… pensant que le Sarlatan disoit vray, prononçoient ce qui leur venoit en bouche. id., ib., II, 3. — Eudame… vendeur de theriaque et sarlatan. id., ib., VIII, 1.

(Adjectif). — Il vaut la peine de veoir avec quelle gravité et contenance charletane il exalte sa benoite drogue. Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, i, 5.