Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Escuyer

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Escuyer. Escuyer d’escuirie. — [Le duc de Savoie] lors commanda à ung sien escuyer d’escuyrie, en qui plus se fioit, qu’il print en sa garde le jeune Bayart. Le Loyal Serviteur, Hist. de Bayart, ch. 3. — Au chasteau d’Odoz en Bigorre demeuroit ung escuier d’escuyrie du roy. Marg. de Nav., Heptam., 69. — Le seigneur Daire avoit un escuier d’escuirie homme de bon esprit nommé Ebares. Saliat, trad. d’Hérodote, III, 85. — La perfection de l’art d’un bon escuyer d’escuirie est rendre le cheval obeissant et le sçavoir renger à la raison. Amyot, Lycurgue, 30. — Desjà de vostre temps on diset… escuyer d’equirie (car j’estime qu’il faut dire ici equirie par q, non pas escuirie). H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 355. — A cette commission se trouva propre un gentil-homme milannois, escuyer d’escurie chez le roy. Montaigne, I, 9 (II, 46). — Quand les Scythes enterroyent leur roy, ils estrangloyent sur son corps la plus favorie de ses concubines, son eschanson, escuyer d’escuirie, chambellan, huissier de chambre et cuisinier. id., II, 12 (II, 179). — M. de Bourdillon… avoit esté en ses jeunes ans escuyer d’escurie de M. le dauphin, qui estoit de ce temps là un très-bel estat pour avoir souvant l’oreille de son maistre quand il va par les champs, près lequel se doit tousjours tenir et le suivre partout. Brantôme, Cap. franç., le mareschal de Bourdillon (V, 71).

Escuyer de cuisine. — Les gentilz satyres… coururent à la viande, comme si ce fussent pages. Laquelle Chiron le centaure leur delivra, pour ce qu’il servoit descuyer de cuisine. Lemaire de Belges, Illustr., I, 29. — Comme vous appelleriez cestui ci [un palefrenier] escuyer (entendant escuyer d’escuyrie) aussi en un besoin il faudret appeler un souillard de cuisine monsieur l’escuyer, entendant escuyer de cuisine. H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., II, 226. — Pierre Hervé, escuyer de cuisine de madame la duchesse d’Uzès. Ambr. Paré, Apologie (III, 681).

Escuyer de trefles. Valet de trèfle. (Fig.). Homme de peu d’importance. — A moy, qui ne suis qu’escuyer de trefles, peut toucher ce qu’on disoit de Charillus, roy de Sparte : Il ne sçauroit estre bon, puis qu’il n’est pas mauvais aux meschans. Montaigne, III, 12 (IV, 206).

Escuyère. Celle qui est chargée du service. — Trouver convient façon d’avoir demaine, Escuyère de toute la mayson. Anc. Poés. franç., V, 73, le Caquet des bonnes chamberières.