Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Larron

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Larron. — (Fig.). Demi pied au dessous fera-on le trou duquel j’ai ja parlé, pour vuider au besoin… l’eau surabondante… Ce trou est appellé larron, comme desrobant l’eau. O. de Serres, Théâtre d’agric., VII, 3.

Larronne et Larronnesse. — Or l’Automne, qui vit Sans garde le palais, à son frere ravit Ses bouquets et ses fleurs, et comme une larronne (Apres l’avoir pillé) s’en fist une couronne. Ronsard, Hymnes, L. II, Hymne de l’Automne (IV, 319). — Tu t’es faicte larronnesse de l’honneur de ton mary. Maurice Scève, la Deplourable Fin de Flamete, ch. 25. — Pour ne nous laisser aucunement transporter par cette larronnesse folie, que nous voyons avoir dérobé les cœurs des hommes. Tahureau, 1er Dialogue du Democritic, p. 12. — Amour se voit sans arc, sans carquois, sans sagette, Il voit sa larronnesse, et n’ose s’en douloir. Baïf, l’Amour de Francine, L. I (I, 119). — Pretendans d’en faire comme si ce fussent leurs esclaves, et leurs biens servissent de rassasier leur larronnesse avarice. Thevet, Cosmogr., IV, 11. — Plusieurs ans sont passez que ta main larronnesse, Volant ma liberté, s’en rendit la maistresse. Am. Jamyn, Œuv. poet., L. IV, 171 ro.