Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Proprietaire

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Proprietaire (adj). Appartenant en propre. — L’homme mesme qui s’attribue la constance pour une chose naturelle et proprietaire se laisse gaigner plus souvent que tous les jours. Des Périers, Nouv. Récr., 90. — Nature luy donna huyt muscles necessayres, Savoir est deux communs et six proprietayres. Aubigné, Creation, XIII (III, 424).

(Subst.). Biens propres. — Les douairieres doyvent tenir en estat les maisons et heritages, comme elles leur ont esté baillees, sans coupper les bois autres que ceux qui sont en couppes ordinaires, si ce n’est pour reparer les maisons et manoirs, appelé le proprietaire. 1583. Cout. de Norm. (G.).

(Fém.). Proprietairesse. — De laquelle moitié desdits acquets sadite femme est proprieteresse. 1507. Cout. de Péronne (G.). — Si longuement qu’elle sera detempteresse, proprieterresse et possesseresse de ladite maison. Texte de 1533 (G.). — Icelle demeurera maistresse et proprietairesse dudit fief. Cout. de Tournay (G.). — Ledict Paré a presentement baillees et delivrees..… les dictes quinze livres tournois de rente actrice demanderesse et proprietairesse. Pièce de 1559 (G.). — Par la frequence de l’entrechoc, la femme se rend proprietairesse des coulans qui luy sont acquis. Cholières, 6e Matinée, p. 239.