Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines/Zodiacus

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ZODIACUS. — Le zodiaque est la zone de la sphère céleste où paraissent se mouvoir les planètes connues des anciens et qui s’étendait à 6 degrés[1] — en réalité plus de 7 — de chaque côté de l’écliptique, route du soleil. Cette bande oblique (λοξος κύκλος) c’est-à-dire inclinée sur l’équateur, est divisée en douze parties égales « ou dodécatémories » (δωδεκατημόρια), qui répondent approximativement chacune à une constellation, et c’est à ces douze signes, signa ou ζῷδια, que doit son nom le zodiaque (ζῳδιακός κύκλος, signifer orbis, zodiacus)[2] [astronomia, p. 484. Les astronomes plaçant le début de l’année à l’équinoxe du printemps dans le Bélier, celui-ci fut généralement considéré comme le premier de ces douze signes, qui sont :

♈︎ Bélier (Κριός, Aries, ♉︎ Taureau (Ταῦρος, Taurus), ♊︎ Gémeaux (Δίδυμοι, Gemini), ♋︎ Cancer (Καρκίνος, Cancer), ♌︎ Lion (Λέων, Leo), ♍︎ Vierge (Παρθένος, Virgo), ♎︎ Balance (Χηλαί ou Ζυγός, Libra), ♏︎ Scorpion (Σκόρπιος, Scorpio), ♐︎ Sagittaire (Τοξότης, Sagittarius), ♑︎ Capricorne (Αἰγόκερως, Capricornus). ♒︎ Verseau (Ὑδροχόος, Aquarius), ♓︎ Poissons (Ἰχθύες, Pisces)[3]. Leurs noms ont été réunis en deux vers mnémoniques[4] :

Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo,
Libra, Scorpio, Arcitenens, Caper, Amphora, Pisces.

Origine. — Lorsque l’expédition de Bonaparte en Égypte amena la découverte, dans les temples de la vallée du Nil, notamment à Esnéh et à Dendérah, de représentations zodiacales accompagnées de figures énigmatiques, on attribua d’abord à ces bas-reliefs une antiquité fabuleuse, les faisant remonter jusqu’à 15 ou 17 000 ans avant notre ère[5]. En 1821, le zodiaque de Dendérah fut transporté à Paris comme le monument le plus vénérable de l’astronomie des anciens. Mais, après une controverse célèbre, la critique de Letronne dépouilla ces zodiaques égyptiens du prestige mensonger dont on les avait entourés et prouva, en même temps que leur caractère astrologique, leur date tardive, qui pour aucun d’eux n’est antérieure à l’époque romaine[6]. « Au lieu, concluait Letronne, de receler, comme on se l’était promis, le secret d’une science perfectionnée bien avant le déluge, ils ne sont plus que l’expression de rêveries absurdes et la preuve vivante d’une des faiblesses qui ont le plus déshonoré l’esprit humain. »

Il est aujourd’hui établi que l’origine du zodiaque ne doit pas être cherchée en Égypte, mais en Babylonie. Parmi les figures gravées dans ce pays sur les bornes (kudurru), dont la date remonte jusqu’au xive siècle avant notre ère, on a identifié avec certitude celles du Scorpion, du Sagittaire (fig. 7600), du Poisson, du Capricorne, de la Vierge, et plusieurs autres signes. Bélier, Lion, Verseau, Gémeaux, ont été reconnus avec une probabilité suffisante sur ces bornes ou sur les gemmes provenant de Mésopotamie[7]. Les monstres dimorphes qui apparaissent encore sur nos cartes célestes, comme le Capricorne, mi-chèvre mi-poisson, ou le Sagittaire, centaure tirant de l’arc, sont donc des produits de l’imagination orientale, qui crut les apercevoir, avec celles de dieux ou d’animaux sacrés, dans les dessins compliqués que forment les étoiles sur la voûte du firmament. D’autres astérismes, comme Ophiuchus, l’homme tenant un serpent, se rencontrent sur les kudurru à côté de ceux du zodiaque, mais l’astrologie donna à ces derniers une importance spéciale, parce qu’ils étaient ceux où se mouvaient les planètes. En effet, parmi les nombreux présages qu’elle tirait de l’aspect ou de la position des astres, ceux que fournissait la course des planètes au milieu des constellations que traverse l’écliptique, étaient déjà regardés comme particulièrement significatifs. C’est ce qui ressort d’une quantité d’observations notées sur les tablettes de la bibliothèque d’Assourbanipal (viie siècle)[8].

On peut donc considérer comme certain que tout au moins la plupart de nos signes du zodiaque sont les mêmes qu’avaient déjà dessinés dans le ciel, à une période très reculée, les prêtres astronomes de Babylonie. Il est moins aisé d’établir à quelle époque ces signes furent mis en rapport avec une division de l’écliptique en douze portions égales de trente degrés, dont le soleil parcourait chacune en un mois[9]. Car, comme le font déjà remarquer les anciens[10], les douze cases régulières ainsi déterminées ne coïncident que très approximativement avec les signes de dimensions fort inégales dont elles prirent les noms ; mais — et c’est la seule chose qui nous importe ici — les « Chaldéens » (Χαλδαῖοι), C’est-à-dire les astronomes et astrologues de l’époque perse et alexandrine (chaldaei), étaient certainement arrivés à ce système scientifique au moment où les Grecs entrèrent en rapports avec eux[11].

Ces Chaldéens partageaient aussi le temps en cycles de douze années, placées chacune sous le patronage d’un des signes qui lui donnait des propriétés particulières. Nous sommes instruits de celles-ci par plusieurs « Dodécaétérides chaldaïques », conservées en grec, dont la plus ancienne date de l’époque d’Auguste[12]. D’autre part, des textes astrologiques, notamment des extraits de Teukros le Babylonien, qui paraît avoir vécu au ier siècle de notre ère, mettent la série des douze heures (δωδεκάωρος) en rapport avec douze animaux, qui répondent chacun à un des signes du zodiaque et sont représentés à côté d’eux sur le « planisphère de Bianchini » (p. 1053)[13]. On n’a pu déterminer encore avec certitude si ce cycle d’animaux, dont l’usage s’est propagé jusque dans le Turkestan, en Chine et au Japon, où il sert encore à marquer la chronologie[14], est d’origine égyptienne, comme la présence parmi eux de l’ibis et du crocodile tendrait à le faire croire, ou babylonienne, comme d’autres indices semblent, à mon sens, le prouver. Mais on peut considérer comme suffisamment établi que les « Chaldéens » avaient imaginé un vaste système de « chronocratories »[15], qui soumettait aux douze constellations zodiacales, non seulement les douze heures et les douze mois[16], mais des séries de douze ans, peut-être même de douze siècles. C’est assez dire quelle était l’importance de ces constellations dans la vie pratique et dans la religion astrale. Ces mêmes Chaldéens avaient probablement aussi divisé la terre connue de leur temps en douze régions, placées chacune sous l’influence d’un des douze signes[17]. La plus ancienne de ces listes géographiques qui nous soit conservée en grec est encore tout archaïque et remonte vraisemblablement à l’époque perse[18].

I. Propagation du zodiaque. — Le zodiaque est donc une création des prêtres astronomes de Babylonie ; issu de leurs écoles sacerdotales, il garda toujours de cette origine première un double caractère, scientifique et religieux, ou, si l’on préfère, superstitieux. Il servit de base aux observations des astronomes, qui notèrent en se servant de ses douze cases la position des planètes, et aux prédictions des astrologues, qui regardèrent ses astérismes et les sept planètes comme les foyers principaux des influences qui agissaient sur la terre. En même temps il fut l’objet d’un culte dans les religions astrales, qui divinisaient ses douze constellations. Bien que les savants grecs en aient eu connaissance dès le vie siècle, c’est seulement avec la diffusion de l’astrologie et de l’astrolâtrie sémitiques qu’il se vulgarisa et qu’on vit se multiplier les monuments qui le représentaient.

La Syrie subit plus que toute autre contrée l’ascendant du clergé babylonien et le paganisme sémitique se transforma en une religion astrale, où les Baals, vieux maîtres des tribus et des cités, mués en dieux solaires, conduisirent le chœur des étoiles[19]. Certainement depuis la période hellénistique, ses prêtres aussi bien que ses fidèles étaient fort adonnés à l’astrologie chaldéenne[20], et la puissance de celle-ci est attestée par une quantité de monuments. Particulièrement caractéristique est une tablette de terre cuite, datant de cette époque, qui a été exhumée des ruines de Gezer en Palestine : elle porte l’image de plusieurs signes du zodiaque, peut-être copiés sur un kudurru, et le sceau qui a servi à les imprimer est manifestement d’origine mésopotamienne[21]. S’il n’est pas certain que ces groupes d’étoiles soient nommés dans l’Ancien Testament[22], on sait du moins que les Pharisiens, qui n’avaient pas échappé à la contagion astrologique, traduisirent leur nom en hébreu[23], et le symbolisme d’exégètes hellénisés prétendit voir dans les douze pains de proposition les emblèmes des astérismes du zodiaque et des mois de l’année, comme dans le chandelier à sept branches ceux des planètes et des jours de la semaine[24]. Au nord de la Syrie, la dynastie de Commagène, qui se prétendait issue de Darius, paraît avoir eu une foi profonde en la puissance des étoiles. Antiochus Ier fit placer sur son tombeau monumental, élevé sur un éperon du Taurus, un bas-relief montrant son thème de géniture (97 av. J.-C.), où les planètes Jupiter, Mars et Mercure, réunies dans la constellation du Lion, présageaient les hautes destinées de l’enfant royal (fig. 7587)[25]. Il fit aussi graver le signe du Lion sur ses monnaies[26] ; ses successeurs Antiochus IV Épiphane (38-72 ap. J.-C.) et Callinicus (72 ap. J.-C.) placèrent de même le Scorpion ou le Capricorne, non seulement sur les monnaies de Commagène, mais sur celles des villes de Cilicie qui en dépendirent temporairement[27]. À Palmyre, on voit au plafond du pronaos du temple du Soleil l’image de Saturne, entourée de celle des six autres planètes, associée chacune à un signe du zodiaque : c’est probablement le thème de géniture du monument[28], car on consultait les astrologues pour connaître le moment favorable à la fondation des édifices comme à celle des villes[29]. Aussi, à l’époque romaine, plusieurs cités de Syrie continuent-elles à marquer sur leurs monnaies le signe qui présidait au mois où elles étaient nées : le Bélier à Antioche et à Cyrrhus, le Capricorne à Zeugma[30]. Il en fut de même dans les régions voisines : au delà de l’Euphrate, en Osrhoène, on trouve le Verseau à Édesse, le Bélier à Nisibis, le Sagittaire à Reséna et à Singara, surmontant

Fig. 7587. Horoscope d’Antiochus de Commagène.
Fig. 7587. Horoscope d’Antiochus de Commagène.

parfois un buste de la Fortune (Τὺχη πόλεως)[31] : en Phénicie, le Cancer avec un croissant lunaire apparaît à Aradus[32] ; en Cilicie, qui fut toujours largement ouverte aux influences sémitiques, on rencontre le Capricorne à Anazarbè et à Augusta, le Lion à Anémurium[33]. Le clergé était fort attaché à une superstition savante dont il se promettait la connaissance de l’avenir. L’horoscope de Julia Domna, qui appartenait à la race sacerdotale d’Émèse, lui promettait une union royale[34] et son époux Septime Sévère fit placer le sien au plafond de son prétoire au Palatin[35]. D’autre part, on voit les divinités figurées au milieu du cercle du zodiaque, pour indiquer qu’elles règnent sur le ciel et par suite sur le monde[36]. La conversion de la Syrie au christianisme ne la fit pas renoncer à la pseudo-science cultivée chez elle depuis de longs siècles. Ainsi saint Éphrem reprochait à Bardesane d’avoir lu assidûment les livres traitant des signes du zodiaque[37] et c’est seulement au Ve siècle qu’Isaac d’Antioche put affirmer que « la médecine de Dieu avait guéri les Chaldéens de l’adoration » qu’ils leur rendaient[38]. Toutefois les gens de Harrân (Carrhae) persistèrent jusqu’au moyen âge à pratiquer leur vieux culte sidéral[39].

Égypte. — L’astrologie était inconnue dans l’Égypte des Pharaons. Elle fut probablement introduite dans ce pays sous la domination perse et, sous les Ptolémées, elle y était entièrement naturalisée. Le plus conservateur de tous les clergés, après avoir subi son ascendant alors irrésistible, se livrait avec ardeur à son étude[40], et bientôt il prétendit l’avoir lui-même inventée[41]. De fait, elle avait acquis dans ce pays superstitieux et érudit un développement original, et notamment les spéculations sur le zodiaque y prirent une importance nouvelle. Hermès Trismégiste était par excellence l’auteur chez lequel on apprenait à connaître « les douze signes, la nature et l’influence de chacun[42] ». Ce sont les Égyptiens qui ont introduit dans l’astrologie le système des « décans », c’est-à-dire de divisions des signes en trois parties de dix degrés chacune, ces trente-six tranches étant consacrées à trente-six dieux sidéraux[43]. Au milieu du IIe siècle avant notre ère, parurent en grec des œuvres attribuées au roi Néchepso et à son confident le prêtre Pétosiris, qui prétendaient révéler la vieille divination astrale de l’Égypte, dont elles codifiaient en quelque sorte les lois[44]. Ces œuvres apocryphes devinrent comme les livres sacrés de tous les mathematici postérieurs. Le prestige dont jouissait alors la pseudoscience qu’elles enseignaient était tel qu’Hipparque lui-même ne dédaigna pas de s’en occuper[45].

La puissance acquise par l’astrologie dans les temples de la vallée du Nil est éloquemment attestée par les zodiaques sculptés sur leur parois. Les plus célèbres sont ceux du grand temple de Hathor à Dendérah (Tentyris), dont l’un, circulaire, décorant une chapelle d’Osiris, remonte au temps d’Auguste ou de Cléopâtre (fig. 7589)[46], l’autre, rectangulaire, sculpté dans le pronaos, date du règne de Néron[47] ; puis ceux des deux temples d’Esnéh (Latopolis)[48] et celui d’un propylon d’Akhmôm (Panopolis)[49] qui sont tous trois du IIe siècle de notre ère. Les fresques qui ornent les tombeaux[50], les peintures des cercueils de bois[51] reproduisent parfois aussi, à l’époque romaine, le zodiaque et les planètes, pour rappeler l’immortalité céleste qui est réservée au mort pieusement momifié[52]. La numismatique d’Alexandrie prouve pareillement la puissance des croyances astrologiques dans cette grande métropole ; non seulement ses monnaies nous montrent le buste de Sérapis ou ceux de Sérapis et d’Isis, dieu solaire et déesse lunaire, entourés du zodiaque[53], mais une série curieuse de pièces, datant de la huitième année du règne d’Antonin le Pieux (145-146), figurent les planètes
Fig. 7588. — Le zodiaque sur une monnaie d’Alexandre.
associées aux signes où les astrologues plaçaient leurs « domiciles[54] » (fig. 7588) ; elles rappellent le commencement d’une nouvelle période sothiaque ; car, suivant la doctrine égyptienne, les planètes se trouvaient dans ces « domiciles » au commencement du monde[55]. On a mis au jour récemment en Égypte une plaque de marbre reproduisant le zodiaque avec les douze animaux de la « dodé­caoros[56] », et ceux-ci apparaissent aussi sur le « planisphère de Bianchini » découvert à Rome, mais qui est purement égyptien[57].

La sphère barbare[58]. — Considérons de plus près le zodiaque circulaire de Dendérah, aujourd’hui conservé au Cabinet des médailles (fig. 7589) : on y reconnaît aisément la série des douze signes du zodiaque, dessinant un cercle oblique, c’est-à-dire inégalement éloigné du pôle situé au centre de la pierre. Les cinq planètes, sous l’apparence de divinités égyptiennes, se trouvent : Saturne près de la Balance, Jupiter du Cancre, Mars du Capricorne, Vénus des Poissons, Mercure de la Vierge, c’est-à-dire qu’elles sont figurées dans le signe où les astrologues plaçaient leur « exaltation » (ὕψωμα), celui où elles acquièrent leur maximum d’énergie. Dans le zodiaque rectangulaire qui décore le pronaos du temple, on les voit au contraire dans les signes qui étaient regardés comme leur « domicile ». Les figures curieuses de personnages et d’animaux sculptées des deux côtés du zodiaque sont celles des « paranatellons », c’est-à-dire des constellations boréales et australes qui se lèvent en même temps que chacun des signes (παρανατέλλειν) et dont l’influence modifie la leur. Enfin les trente-six dieux des décans forment comme une bordure autour de la plaque circulaire. Nous avons donc sous les yeux une représentation astrologique du ciel, tel qu’on le concevait en Égypte vers le début de notre ère[59].

Une série de textes d’astrologues, qui dérivent la plupart d’un ouvrage de Teucros le Babylonien, exposent la doctrine des paranatellons et, particularité remarquable, les astérismes qui y sont mentionnés ne sont pas exclusivement ceux que l’antiquité classique a légués à tous les peuples civilisés : au lieu de quarante-huit constellations de Ptolémée, nous en trouvons ici près de cent cinquante. Or une partie des figures nouvelles mentionnées dans ces textes (le Laboureur taurocéphale, Isis tenant Horus enfant, etc.) se retrouvent dans les zodiaques égyptiens. Ceux-ci servent d’illustration à ceux-là, ceux-là de commentaire à ceux-ci. Une autre partie des constellations décrites par Teucros et ses successeurs est très probablement empruntée aux « Chaldéens » ; quelques-unes sont en relation avec les cultes phrygiens et doivent avoir pour patrie l’Asie Mineure.


Fig. 7589. — Zodiaque circulaire de Dendérah.

Nous savons par de brèves mentions des auteurs anciens qu’à côté de la sphère grecque on posséda jusqu’à la fin de l’antiquité des « sphères barbares des Égyptiens et des Chaldéens[60] ». À une époque reculée les Grecs avaient reçu de l’Orient au moins une partie de leurs constellations, mais avant la période alexandrine leur uranographie était constituée et déjà fixée par une tradition séculaire. Ils apprirent alors à connaître un monde nouveau de dieux et de monstres sidéraux auxquels les peuples étrangers attribuaient des vertus puissantes. Le goût de l’érudition, qui distingue cette époque, engagea les hommes d’études à s’y intéresser, en même temps que l’astrologie en vulgarisait la connaissance parmi ses nombreux adeptes. Ces figures exotiques jouent ici à peu près le même rôle que les « noms barbares » dans les invocations magiques. Un grammairien de Bithynie, Asclépiade de Myrlée, qui enseigna à Rome du temps de Pompée, est, à notre connaissance, le premier qui ait écrit sur ce sujet[61] ; puisant

à toutes les sources et juxtaposant les mythes et les types sidéraux des Grecs et des Orientaux, il donna l’exemple d’un syncrétisme qu’adoptèrent la plupart de ses émules et qu’on retrouve même dans les monumens égyptiens. En même temps un sénateur romain, curieux de sciences abstruses, Nigidius Figulus, composait le premier en latin un livre sur la Sphaera Barbarica à côté de deux autres sur la sphaera Graecanica[62]. Sous Auguste, le poète Manilius, dans son Ve livre, où il expose, non sans quelques bévues, la théorie des paranatellons[63], paraît s’être inspiré des recherches d’Asclépiade. Enfin au Ier siècle, ce semble, Teucros composa en grec le traité qui devait servir de répertoire aux astrologues postérieurs. Car, si les constellations barbares étaient répudiées par la science hellénique (son plus illustre représentant, Ptolémée, ne les mentionne jamais), l’astrologie, jusqu’à l’époque byzantine, ne cessa pas de leur accorder une place importante dans ses spéculations, quand, après avoir parlé du zodiaque, elle abordait la théorie de ses paranatellons[64]. L’ouvrage de Teucros fut même traduit en persan, sans doute vers 342, sur l’ordre de Chosroès Anoushirvân, et ses doctrines se propagèrent dans le monde arabe et, par son intermédiaire, revinrent après un long détour en Europe, sans que le moyen âge en soupçonnât l’origine première.

Transmission aux peuples asiatiques. — L’astrologie, on le sait, fut adoptée avec l’astronomie par les Arabes et elle fut cultivée chez tous les peuples mahométans[65] ; le fatalisme islamique s’accorda plus facilement avec elle que la théologie chrétienne. Les astrologues arabes empruntèrent leurs doctrines en grande partie à leurs prédécesseurs grecs, dont ils traduisirent les œuvres, mais ils mirent aussi à contribution les écrits des Hindous[66] et recueillirent des traditions indigènes restées vivaces en Mésopotamie[67], notamment chez les Harraniens. Rien d’étonnant donc à ce qu’on trouve en Orient de nombreuses représentations du zodiaque et des planètes, qui mériteraient d’être étudiées systématiquement et soumises à une analyse critique[68]. Mais ce n’est pas le lieu d’aborder ici ce genre de recherches, non plus que d’exposer l’histoire de la transmission des douze signes à travers la Perse[69] et l’Inde[70] jusqu’en Chine et au Japon[71].

Grèce. — Anaximandre passait pour avoir le premier, au vie siècle, tracé sur la sphère le cercle oblique du zodiaque, où Cléostrate de Ténédos aurait marqué les signes, notamment ceux du Bélier et du Sagittaire[72]. Une autre tradition attribue cette invention à Œnopide de Chio, qui vécut à la fin du ve siècle[73]. Ils ont tout au plus introduit dans la science grecque des figures empruntées directement ou indirectement à l’astronomie babylonienne. De même on fait remonter à Calippe de Cyzique (ive siècle) la division en dodécatomories égales, distinctes des constellations zodiacales[74] ; mais il ne fit qu’adopter un système de mensuration en usage chez les « Chaldéens[75] ». La plus ancienne description qui nous soit parvenue de ces constellations, puisque nous ne connaissons celle d’Eudoxe de Cnide que par des extraits d’Hipparque[76], est celle qu’on trouve dans les Phénomènes d’Aratus (vers 270 av. J.-C.) ; mais les astronomes antérieurs, dont les œuvres sont perdues, s’en étaient évidemment tous occupés. C’est probablement en suivant une habitude déjà classique qu’au ier siècle avant notre ère Géminus met en tête de son Introduction un chapitre Περὶ τοῦ ζωδιακοῦ κύκλου[77].

Il faut noter que ces astronomes grecs, Eudoxe, Aratus, Hipparque, peut-être même Géminus[78], comptaient en réalité, non pas douze signes, mais onze. Les Pinces (Χηλαί) du Scorpion occupaient la place de la Balance. Bien que celle-ci soit d’origine babylonienne[79], c’est seulement au Ier siècle avant J.-C. qu’on en fit le signe de l’équinoxe d’automne, où la nuit et le jour s’équilibrent[80].

Nous n’avons d’ailleurs que des données insuffisantes pour déterminer les transformations que les Grecs firent subir au zodiaque oriental. Nous savons que de bonne heure ils eurent des sphères célestes, qui étaient employées pour l’enseignement de l’astronomie[81]. Sur celle qu’avait construite et commentée Eudoxe de Cnide, étaient marqués le pôle nord, la bande oblique du zodiaque et les autres astérismes visibles en Grèce[82]. Au IVe siècle, le comique Alexis décrit même un plat monté qui représentait un hémisphère avec diverses

constellations, parmi lesquelles le Scorpion et les Poissons[83]. Mais nous n’avons conservé aucune image du zodiaque qui soit antérieure à l’époque romaine[84]. Avant Alexandre, la Grèce resta presque inaccessible aux religions orientales et repoussa l’astrologie ; le zodiaque demeura un système scientifique, confiné dans l’école, mais dont le public se préoccupait peu. La situation changea après la conquête de l’Asie, quand le stoïcisme eut reconnu la divinité de ses astérismes[85] et que la généthlialogie chaldéenne commença à trouver des adeptes parmi les Hellènes. Au début du IIIe siècle,
Fig. 7590. — Le zodiaque sur un bas-relief d’Argos.
Démétrius Poliorcète se fit faire un vêtement royal à l’orientale ; dans sa chlamyde était tissue en fils d’or une image du ciel étoilé avec les douze signes[86] : il indiquait ainsi qu’il était le maître du monde. Vers la même date, le philosophe cynique Ménédème d’Érétrie, se déguisant en Furie, plaçait le zodiaque autour de son bonnet[87]. On sait qu’Homère, décrivant le bouclier d’Achille, dit qu’il portait tous les astres qui couronnent le ciel[88] ; les artistes qui tentèrent, d’après le poète, de représenter ce bouclier fameux, y firent figurer le zodiaque en guise de bordure[89], motif de décoration qui servit aussi pour le bouclier attribué à Alexandre[90]. Toutes ces reproductions prouvent combien, à l’époque hellénistique, les images du zodiaque étaient devenues populaires. Mais le monument le plus remarquable où celui-ci apparaisse est le calendrier liturgique d’Athènes, sur lequel nous reviendrons[91]. Un curieux bas-relief d’Argos figure Sélènè, ou peut-être la Vierge de Lumière des gnostiques, entourée des douze signes et des sept planètes, accompagnées d’une inscription magique de sept noms barbares (Fig. 7590)[92]. Les monnaies impériales de Thrace et d’Asie Mineure, où Zeus est figuré de même dans le cercle du zodiaque, sont un autre indice de la diffusion de la religion astrale dans le monde hellénique à l’époque romaine[93].

Rome. — Les Romains adoptèrent le zodiaque lorsqu’ils se mirent à l’école des savants alexandrins. Dès la fin de la République, nous l’avons vu[94], Nigidius Figulus composait deux livres sur la sphaera Graecanica, et Varron dans ses Res rusticæ s’intéresse aux rapports du zodiaque avec l’agriculture[95]. Les Phénomènes d’Aratus furent traduits ou paraphrasés par Cicéron[96] et par Germanicus, qui y introduisit (v. 520 sq.) une description particulière du zodiaque. Sous Tibère, Manilius, dans son poème astrologique, traite avec détail de l’influence des douze signes. Leurs plus anciennes images de date certaine sont contemporaines de ces auteurs : elles sont placées en tête des douze mois dans les « calendriers rustiques » de la fin de la République et du commencement de l’Empire[97]. Avec le triomphe des cultes orientaux et de l’astrologie [mathematici], leurs représentations se multiplient en Italie comme dans les provinces. Ces signes apparaissent partout, réunis ou isolés, sur les bas-reliefs, les mosaïques, les monnaies, les pierres gravées, les bijoux[98]. Nous ne pouvons songer à décrire ici toutes ces figures, mais nous énumérerons les principales, en les classant d’après leur signification, qui peut être astronomique, astrologique ou religieuse.

II. Les représentations du zodiaque. — Monuments astronomiques. — Un globe céleste tournant autour de son axe était un des instruments d’études des plus nécessaires aux astronomes anciens[99]. Peut-être les Orientaux en avaient ils déjà façonné en terre cuite ou fondu en métal[100], et certainement leur usage s’introduisit en Grèce depuis une haute antiquité : nous avons vu qu’Eudoxe était l’auteur d’une sphère où il avait disposé dans une bande oblique les signes du zodiaque[101]. Hipparque est figuré sur une curieuse monnaie de Nicée, sa patrie, tenant en mains le globe céleste, dont il avait catalogué les étoiles[102]. Une sphère exécutée par Archimède fut rapportée à Rome par Lucullus[103], et Ptolémée, dans l’Almageste, a un chapitre Sur la construction de la sphère solide, qui montre que celle-ci faisait partie du mobilier ordinaire de l’école[104].

La plus importante des sphères qui nous ont été conservées est celle que porte sur ses épaules le célèbre Atlas Farnèse [atlas, fig. 615][105]. Elle semble être une copie, exécutée sous Hadrien, d’un original remontant au siècle d’Auguste[106]. Les douze signes y sont reproduits parmi d’autres constellations de l’hémisphère boréal et de l’hémisphère austral, dont nous trouvons ici les plus anciennes représentations connues. Moins intéressant, le globe de marbre d’Arolsen porte exclusivement le zodiaque entre l’aigle et le foudre, attributs de Zeus[107], et sur un autre, conservé au Vatican, la bande zodiaque s’étend au milieu de vingt-neuf étoiles[108]. Nous possédons d’autres fragments sculptés provenant de monuments analogues[109], et un certain nombre de sphères, avec l’indication plus ou moins sommaire du zodiaque, apparaissent sur des bas-reliefs[110] sur des peintures[111], sur des monnaies et des pierres gravées[112].

On avait appris aussi à projeter sur une surface plane la voûte concave du ciel, aussi bien que la surface convexe de la terre, et à y dessiner les constellations entre les cercles astronomiques qui la coupaient [astronomia, p. 492]. Nous n’avons conservé aucun de ces planisphères datant de l’antiquité, si ce n’est celui de Dendérah, qui est astrologique et non scientifique[113]. Mais les manuscrits du moyen âge donnent des reproductions de ces cartes célestes, copiées parfois avec fidélité sur des modèles antiques. Le luxueux Vaticanus 1291 du ixe siècle, contenant les Tables manuelles de Ptolémée, offre l’image des deux hémisphères, celui du zodiaque boréal et du zodiaque austral, partagés, non comme nous le faisons, par l’équateur, mais par la colure des équinoxes[114], et la même disposition se retrouve en Occident dans deux recueils astronomiques de l’époque carolingienne, preuve certaine qu’elle remonte à une tradition des écoles romaines[115]. Ces illustrations sont uniques en leur genre ; car partout ailleurs le ciel entier, ou du moins la partie qu’en connaissaient les anciens, est reproduite en un seul grand cercle, où les constellations boréales sont à l’intérieur du zodiaque, qu’entourent au contraire les constellations australes. Un certain nombre de ces planisphères ont été publiés et décrits d’après un manuscrit grec et plusieurs manuscrits latins[116].

Un fragment d’un disque de bronze trouvé à Salzbourg est précieux comme provenant du seul monument de son espèce qui nous soit connu à l’époque romaine. Il a appartenu à une de ces « horloges anaphoriques » que décrit Vitruve[117] [horologium, p. 262]. On y voit encore au-dessus de l’écliptique, limite du disque, la partie supérieure des Poissons, du Bélier, du Taureau et des Gémeaux et les constellations boréales voisines, Triangle, Andromède, Persée et Cocher[118].

Beaucoup de cadrans solaires indiquent les lignes zodiacales, c’est-à-dire les points qu’atteint l’ombre du style aux jours de l’entrée du soleil dans chacun des douze signes [horologium, p. 259], et une épigramme grecque décrit une horloge de bronze où ces signes étaient figurés par des images dorées[119].

Les planisphères ne sont pas les seules représentations de ces astérismes que les manuscrits nous aient conservées ; ils sont parfois figurés avec plus de détail, soit isolés, soit groupés. De bonne heure le poème

Fig. 7591. — Miniature d’un manuscrit de Ptolémée.
d’Aratus fut publié en éditions illustrées, dont les miniaturistes préféraient parfois, au dire d’un écrivain du iiie siècle, suivre leur fantaisie plutôt que de s’attacher à leurs modèles[120]. Il ne nous est parvenu aucun exemplaire enluminé du poème grec, mais des illustrations précieuses accompagnent les traductions de Germanicus, de Cicéron ou d’Aviénus, ou encore les scholies des Aratea ou les Astronomiques d’Hygin ou les extraits des Catasterismes, dans plusieurs manuscrits latins, remontait à des archétypes de la fin de l’antiquité[121]. Les manuscrits grecs d’astronomie ou d’astrologie offrent aussi des images peintes du zodiaque[122]. Nous reproduisons la plus curieuse de ces miniatures, tirée du Ptolémée du ixe siècle cité plus haut[123], mais dont on a pu démontrer avec certitude que sa composition date de

la deuxième moitié du iiie siècle (fig. 7591). On voit au centre, sur un fond d’or, le Soleil conduisant son quadrige ; il est entouré de douze figures de femmes nues ; ce sont les Heures, blanches si elles sont diurnes, noires si elles sont nocturnes[124]. Plus loin douze personnages, visibles jusqu’à mi-corps et que distinguent des attributs divers, représentent les Mois ; enfin contre le bord extérieur sont rangés les signes du zodiaque. Des inscriptions indiquent avec précision la date du mois et l’heure du jour ou de la nuit où le soleil entre dans chacun des signes, car tel est l’objet de cette composition astronomique.

Table astrologique - planisphère Bianchini
Fig. 7592. — Table astrologique dite « Planisphère de Bianchini ».

Monuments astrologiques. — Le plus célèbre de ces monuments est celui qu’on appelle fort improprement le « Planisphère de Bianchini », du nom du savant italien qui le fit d’abord connaître par une communication à Fontenelle (fig. 7592)[125]. Trouvé à Rome sur l’Aventin, en 1705, il est entré au Louvre sous Napoléon Ier[126]. Lorsqu’il était complet, il formait une table de marbre de deux pieds romains de côté (58 cent.), où étaient gravées au trait un grand nombre de figures réparties en cinq cercles concentriques, subdivisés par des rayons. Dans les écoinçons étaient placés les bustes des Vents soufflant des quatre points cardinaux, disposition fréquemment adoptée[127]. Le médaillon central est occupé par les constellations polaires, le Dragon et les deux Ourses ; dans le cercle suivant sont disposés les douze animaux de la « Dodécaoros »[128], chacun d’eux étant placé auprès du signe du zodiaque auquel il se rapporte ; la série de ces signes remplissait la zone contiguë, entourée elle-même par un second zodiaque, semblable au premier et, comme lui, offrant une combinaison curieuse d’éléments égyptiens et grecs. Au-dessus de chaque case, des chiffres indiquent, selon le système égyptien, les « confins » (ὅρια), c’est-à-dire ceux des trente degrés où chacune des sept planètes a sa puissance la plus grande[129]. Trois figures égyptisantes, debout sur chaque signe, personnifiaient les trente-six décans[130] ; mais il n’en reste plus que huit. Enfin, en dehors de la dernière circonférence, une série de bustes nimbés, placés au-dessus des décans, représentent les planètes (πρόσωπα) qui passaient pour appartenir à chacun d’eux[131]. Cette

Thème de géniture trouvé à Abydos
Fig. 7593. — Thème de géniture trouvé à Abydos.

table doit avoir servi à un usage pratique ; elle paraît avoir été destinée à faciliter l’étude des combinaisons astrologiques ; c’est probablement dans ce but que furent gravés côte à côte deux zodiaques identiques, répétition dont on n’a pas encore fourni d’explication satisfaisante[132].

Il ne s’est conservé en Occident aucune représentation monumentale d’un horoscope comparable à celles que nous avons signalées en Syrie[133], bien qu’il on ait certainement existé à Rome[134]. Certaines compositions, où les planètes sont juxtaposées aux signes du zodiaque sur des pierres gravées, doivent peut-être s’expliquer comme indiquant la constellation où se trouvait telle étoile à un moment donné[135]. On notait sommairement l’état du ciel au moment d’une observation, en dessinant un cercle partagé en douze secteurs égaux, attribués chacun à un des signes, et l’on y inscrivait les noms des planètes suivant leur situation, en y ajoutant l’indication de l’ascendant (ὡροσκόπος), c’est-à-dire du point qui émergeait à l’Orient sur l’horizon et dont l’importance était capitale (fig. 7593)[136]. Dans leurs ouvrages, les mathematici [mathematici] figuraient les thèmes de géniture par un procédé sommaire et mystérieux pour les profanes. Substituant le rectangle au cercle et la règle au compas, ils traçaient une figure carrée ou oblongue subdivisée par des lignes transversales, de façon à former douze cases dans lesquelles, par le système de notation habituel, on disposait les signes du zodiaque suivant leur ordre naturel. On répartissait entre ceux-ci les planètes selon leur position, et l’on y joignait parfois le chiffre du degré, μ(οῖρα), et même de la minute où elles étaient situées. On ajoutait enfin, en quantité variable, d’autres indications (ὡροσκόπος, μεσουράνημα, κλῆρος τῆς Τύχης, ascendant, culmination supérieure, sort de la Fortune, etc.) nécessaires ou utiles à la sûreté des pronostics. Ces figures sont nombreuses dans nos manuscrits ; nous en reproduisons une à titre d’exemple (fig. 7594)[137].

On se bornait souvent à indiquer le signe qui présidait au mois où un personnage était né, où un acte avait été accompli ; car son influence passait pour prédominante. Auguste n’était pas né, mais il avait été conçu en janvier, sous le signe du Capricorne, où se trouve l’exaltation de Mars, protecteur des guerriers. Il fit placer, on le sait, ce signe sur ses monnaies[138] et on le retrouve à côté de la tête de l’empereur sur le grand camée de Vienne (gemma Augustea)[139]. Bien plus, Auguste donna le Capricorne comme emblème aux légions qu’il créa [signa, fig. 6411]. Cet exemple fut suivi par Tibère : le Scorpion, domicile de Mars et signe de sa nativité, distingua désormais les cohortes prétoriennes. Peut-être le Taureau, le Lion et le Bélier ornèrent-ils pour des raisons analogues les enseignes d’autres corps de troupes[140]. Sur le socle du beau buste de Commode en Hercule, au musée du Capitole [hercules, fig. 3810], est sculpté un globe céleste portant le Scorpion, le Bélier et le Taureau ; comme ces signes ne sont pas groupés suivant leur position astronomique, on a supposé qu’ils rappelaient trois moments décisifs de la vie de l’empereur, adepte fervent des croyances orientales[141]. On a reconnu ainsi avec plus ou moins de certitude, sur divers monuments, l’indication de la nativité de personnages ou du moment où s’étaient passés des actes importants[142]. C’est certainement aussi pour une raison astrologique que, sur un candélabre de marbre conservé au musée du Louvre, les trois signes de l’automne, Balance, Scorpion, Sagittaire, sont joints à Vénus, Mars et Jupiter, c’est-à-dire aux trois planètes qui y avaient respectivement leurs domiciles[143].

Les astrologues soumettaient à chacun des signes du zodiaque une portion du corps humain, la tête au Bélier, chef de file de la dodécade, le cou au Taureau à la forte encolure, et ainsi de suite[144]. Cette « mélothésie », importante au point de vue médical pour déterminer les maux de tout genre qui à chaque instant menaçaient les divers membres et organes, est fréquemment exposée par les docteurs de la divination astrale[145], et saint Augustin même en fait mention[146]. On la représente par une figure où l’homme microcosme est placé, comme notre monde dans l’univers, au centre du cercle zodiacal, et un trait, partant de chaque signe, vient frapper la partie de son corps nu qui lui est soumise, ou bien on dispose les signes le long du corps même du personnage, sur les membres subissant leur influence. Ces figures, dont l’origine est certainement antique, sont assez fréquentes dans nos manuscrits grecs et latins[147] ; elles se sont perpétuées à travers le moyen âge jusqu’à la Renaissance et elles ont inspiré notamment à l’auteur des Très riches heures du duc de Berry (1416) une page d’une étrange beauté[148].

Les calendriers, les douze mois et les douze dieux. — Les calendriers sont à la fois astrologiques et religieux : astrologiques, car chaque instant du temps qui s’écoule est soumis aux influences produites par la révolution des étoiles ; religieux, parce que le retour de dates déterminées impose périodiquement la célébration de certaines cérémonies du culte. C’est ainsi que, dans le remarquable calendrier liturgique d’Athènes, commenté à l’article calendarium (fig. 824), les signes zodiacaux présidant à chaque mois attique[149] servent en quelque sorte d’introduction à la représentation des fêtes principales, que ramenait le passage du soleil dans ces constellations. L’interprétation de ce monument unique, qui paraît dater du Ier siècle de notre ère, a fait un sérieux progrès depuis qu’on a reconnu dans certaines figures, restées énigmatiques, des personnifications des Mois et des Saisons divinisées[150]. Pour le zodiaque, il est à noter qu’aux Pinces du Scorpion on paraît avoir substitué, non la Balance (p. 19), mais une Couronne[151]. Dans son ensemble ce bas-relief est un document très remarquable, attestant l’existence à Athènes de cette religion du Ciel étoile et du Temps, qu’ont favorisée le règne du panthéisme stoïcien[152] et de l’astrologie.

À Rome, les ménologes rustiques, datant de la fin de la République et du commencement de l’Empire[153], portent, au-dessus de la colonne réservée à chacun des douze mois, le signe du zodiaque qui y préside [calendarium, fig. 1032]. Outre ce patronage, ils notent aussi celui d’une divinité, par exemple en janvier : Sol Capricorno tulela lunonis[154].


Fig. 7394. — Thème de géniture d’après un manuscrit de Vienne.
Fig. 7394. — Thème de géniture d’après un manuscrit de Vienne.
Fig. 7594. — Thème de géniture (horoscope)
d’après un manuscrit de Vienne.

Ce système de « tutelles » a des origines lointaines : il a pour auteurs les Babyloniens, qui, suivant Diodore[155], « attribuaient à un des douze dieux principaux chacun des mois et chacun des signes du zodiaque ». Eudoxe adopta le principe de cette double association, en substituant aux dieux orientaux le groupe des δώδεκα θεοί, depuis longtemps formé dans le culte athénien. Comme cette dodécade sacrée était composée de six couples, il assigna chaque fois le dieu et la déesse à deux signes diamétralement opposés, dont l’un apparaît sur l’horizon quand l’autre disparaît au couchant[156]. Les calendriers rustiques, Mommsen l’a depuis longtemps démontré[157], ne sont qu’une adaptation latine de celui d’Eudoxe ; mais ici une difficulté se présentait. L’entrée du soleil dans les signes du zodiaque ne se plaçait pas au début, mais vers le milieu des mois romains. On pouvait donc regarder janvier, par exemple, comme appartenant aussi bien au Capricorne, où le soleil entrait, suivant Columelle[158], le 17 décembre, qu’au Verseau, qu’il traversait du 16 janvier au 14 février. On obtient ainsi la double correspondance suivante :


Janvier 
Capricorne ou Verseau.
Février 
Verseau — Poissons.
Mars 
Poissons — Bélier.
Avril 
Bélier — Taureau.
Mai 
Taureau — Gémeaux.
Juin 
Gémeaux — Cancer.
Juillet 
Cancer — Lion.
Août 
Lion — Vierge.
Septembre 
Vierge — Balance.
Octobre 
Balance — Scorpion.
Novembre 
Scorpion — Sagittaire.
Décembre 
Sagittaire — Capricorne.

L’une et l’autre concordance furent adoptées concurremment, et sont attestées par de nombreux exemples dus à la tradition littéraire aussi bien qu’aux monuments figurés[159]. Toutefois c’est la première qui fut communément acceptée au moyen âge[160] et qui s’est perpétuée de nos jours dans les calendriers populaires, bien que la précession des équinoxes l’éloigne de plus en plus de toute réalité. Ce mouvement rétrograde fait reculer la position du soleil, à une date donnée, d’un degré en 72 ans environ, ou d’un signe entier en un peu plus de 2155 ans. C’est ainsi qu’à l’équinoxe du printemps le soleil, qui se trouvait, du temps d’Hipparque, dans la constellation du Bélier, est aujourd’hui dans celle des Poissons. On sait que Ptolémée, pour obvier aux inconvénients résultant de la modification constante des points cardinaux, dissocia le zodiaque réel et le zodiaque astronomique, purement fictif, qui se déplaça avec le point vernal, considéré comme le degré 0 du Bélier. À l’époque de cet astronome, les douze cases de ce zodiaque ne coïncidaient déjà que partiellement avec les groupes d’étoiles dont elles portaient les noms et elles s’en sont écartées toujours davantage, de telle sorte que le signe du Taureau est aujourd’hui presque entièrement dans la constellation du Bélier et ainsi de suite. Mais même ce zodiaque scientifique, resté en usage jusqu’à nos jours[161], se déplaçait lentement dans l’antiquité et au moyen âge par rapport aux dates des mois, à cause de la légère inexactitude du calendrier julien, qui retardait d’un jour tous les 128 ans sur le cours vrai du soleil. Par suite, l’entrée de celui-ci dans le Bélier, qui se produisait au temps de Ptolémée (vers l’an 123) le 21 mars, avait lieu en l’an 400 le 19 et en l’an 800 le 15 mars[162].

La possibilité d’attribuer à chaque mois un double signe a produit dans les ménologes rustiques une confusion dans la répartition des divinités : chacune de celles-ci y est rapprochée du signe qui précède dans la série celui auquel elle appartient réellement. La véritable correspondance, telle qu’elle est donnée au complet par Manilius et partiellement en grec par Vettius Valens et d’autres auteurs[163], est la suivante :


Bélier : Athéna-Minerve. Balance ; Héphaistos-Vulcain.
Taureau : Aphrodite-Vénus. Scorpion : Arès-Mars.
Gémeaux : Apollon. Sagittaire ; Artémis-Diane.
Cancer ; Hermès-Mercure. Capricorne : Hestia-Vesta.
Lion : Zeus-Jupiter. Verseau : Héra-Junon.
Vierge : Déméter-Cérès. Poissons : Poseidon-Neptune.

Un marbre de Gabies, conservé au musée du Louvre, nous offre une représentation plastique de cette théologieFig. 7595. — Autel (cadran solaire) de Gabies.
Fig. 7595. — Autel (cadran solaire) de Gabies.
astrale (fig. 7595[164]. La partie supérieure est creusée au centre d’un cercle concave qui a probablement servi de cadran solaire. Sur le bord plat de cette cavité sont sculptés, dans un ordre dont la raison nous échappe, les bustes de douze divinités : Jupiter avec le foudre, Minerve casquée, Apollon la tête ceinte du strophium, Junon avec la sphendonè, Neptune avec le trident, Vulcain coiffé du pileus, Mercure avec le caducée, Cérès et Vesta sans attributs, Diane avec le carquois, Mars casqué, Vénus avec l’Amour. La tranche de cette table circulaire est décorée des signes du zodiaque, accompagnés de l’emblème de celui des douze dieux qu’on lui associait[165] : la chouette de Minerve avec le Bélier, la colombe de Vénus avec le Taureau, le trépied d’Apollon avec les Gémeaux, la tortue de Mercure avec le Cancer, l’aigle de Jupiter avec le lion, la corbeille de Cérès avec la Vierge, le bonnet de Vulcain avec la Balance, la louve de Mars avec le Scorpion, le chien de Diane avec le Sagittaire, la lampe de Vesta avec le Capricorne, le paon de Junon avec le Verseau, le dauphin de Neptune avec les Poissons. Le choix de la louve pour représenter Mars et le diamètre du marbre, qui est exactement d’une coudée romaine (44 cent.), prouvent que ce monument, trouvé à Gabies, a été exécuté en Italie.

Monuments religieux. — La religion astrale, née en Babylonie, se répandit dans tout le monde romain depuis le début de notre ère pour y devenir prédominante au iiie siècle. Nous avons signalé ailleurs la diffusion de ce panthéisme astrologique, qui avait pour centre l’adoration du Soleil [sol, p. 1385], mais qui vénérait aussi les autres planètes et les signes du zodiaque comme les plus puissantes des divinités sidérales.

Parmi les cultes orientaux les mystères de Mithra sont ceux où nous pouvons le mieux constater la puissance de cette foi astrologique[166]. Sur les grands bas-reliefs de Mithra tauroctone, les douze signes occupent d’ordinaire, en Germanie, le bord incurvé de la grotte, où le taureau est immolé[167] ; on regardait cette grotte comme un symbole du monde et son sommet cintré comme celui de la voûte céleste. Ailleurs les mêmes signes entourent


Fig. 7396. — Bronzes d’Angleur
Fig. 7396. — Bronzes d’Angleur
Fig. 7396. — Bronzes d’Angleur.

entièrement le dieu sacrificateur, tantôt enfermés dans une bordure circulaire, tantôt plus librement disposés autour de lui [mithra, fig. 5092]. Cette composition rappelle comment la ceinture mobile du zodiaque embrasse l’univers, six signes se trouvant toujours au-dessus de la terre et six au-dessous[168]. Parfois ces signes encerclent de même l’image du Kronos mithriaque, dieu du Temps infini, ou bien ils sont gravés sur le corps de ce dieu léontocéphale entre les replis du serpent qui l’entoure [mithra, p. 1951], le reptile figurant, suivant le symbolisme des mystères, la marche du soleil à travers les constellations de l’écliptique[169]. Un curieux morceau de sculpture trouvé au nord de l’Angleterre nous montre la bande zodiacale formant un encadrement ovoïde autour de Mithra naissant[170]. Enfin on avait coutume de reproduire en mosaïque ou en peinture le zodiaque avec les planètes sur les parois des temples. Parfois on coulait les signes en bronze et ces appliques de métal rehaussaient la richesse de l’ornementation (fig. 7596)[171]. Ils sont souvent groupés trois par trois suivant les Saisons auxquelles ils correspondent et dont le culte était associé à celui qu’on leur rendait [mithra, p. 1952].

Le symbolisme que nous trouvons mis en œuvre dans les monuments des mystères de Mithra inspire aussi d’autres œuvres qui ne se rattachent pas directement à cette religion. Comme Mithra, dieu solaire perse, Hélios apparaît souvent entouré de la bande zodiacale, route dont il franchit chaque mois une des douze étapes. Tantôt il est monté sur son quadrige, qui rappelle la rapidité de sa course, tantôt debout, tantôt représenté par un simple buste[172]. Parfois quelques signes placés dans un arc de cercle derrière son char rappellent seuls quelle est sa carrière céleste[173]. Un beau torse du Vatican [Balteus, fig. 770] porte le zodiaque en guise de baudrier ; car le « cercle oblique » est le baudrier étoile du monde[174].

C’est comme dieu solaire, dispensateur des fruits de l’année, que Bacchus est figuré sur une mosaïque d’Hippone, au milieu de vignes fécondes, avec une Fig. 7597. — Le zodiaque sur une monnaie.
Fig. 7597. — Le zodiaque sur une monnaie.
corne d’abondance, tenant de la main droite un grand anneau zodiacal[175].

L’importance que l’astrologie avait prise en Égypte à l’époque alexandrine explique naturellement que les mystères d’Isis et de Sérapis, comme ceux de Mithra, l’aient introduite dans leur symbolisme. Le myste y était vêtu successivement de douze robes, et ensuite, paré des attributs du Soleil, il était offert à l’adoration des assistants. Par la vertu de ce rite il était devenu l’égal du dieu, et les douze robes dont on l’habillait figuraient son passage à travers les douze signes que parcourait éternellement l’astre divin[176]. Un bronze, frappé la huitième année du règne d’Antonin à Alexandrie et qui rappelle le début d’une nouvelle période sothiaque, porte un buste de Sérapis, qui est entouré de ceux des sept planètes, enfermés dans le cercle du zodiaque, parce que, suivant la cosmologie des anciens, la sphère des étoiles fixes embrasse les sept autres sphères (fig. 7588)[177]. Sur un autre on voit au milieu de deux cercles concentriques, décorés chacun des douze signes, les bustes de Sérapis et d’Isis, dieu solaire et déesse lunaire, que deux cours différents conduisent à travers les mêmes constellations[178]. Le langage figuré de ce genre de représentations peut suggérer tour à tour l’idée de la carrière annuelle des divinités sidérales, celle de l’éternité de leurs révolutions ou celle de leur domination sur toute la nature soumise à la puissance des étoiles.

C’est certainement cette dernière idée qui prédomine dans les compositions où apparaît Jupiter siégeant entre le Soleil et la Lune, qui parcourent l’espace, et au-dessus de la Terre et de l’Océan, étendus à ses pieds. Cette image abrégée du monde est encerclée par le zodiaque, qui en marque la sphère extérieure (fig. 7597) Zeus est ici[179], commeFig. 7598. — Le zodiaque sur une pierre gravée.
Fig. 7598. — Le zodiaque sur une pierre gravée.
dans le panthéisme stoïcien et oriental, le dieu universel, intelligence qui pénètre et transforme toutes les parties du grand Tout. Ce symbolisme cosmique se complète parfois par l’adjonction des planètes. Une cornaline du Cabinet des Médailles montre, toujours dans la ceinture du zodiaque, Jupiter avec Mars et Mercure au-dessus de l’Océan[180] ; une autre pierre, de l’ancien Cabinet d’Orléans, Jupiter entouré des sept planètes traînées par des attelages d’animaux divers[181]. On pourrait multiplier les citations[182].

Pan, à la faveur d’un calembour, était devenu dans la théologie stoïcienne un dieu panthée [pan, p. 299]. C’est pourquoi une série de pierres gravées le représentent jouant de la flûte au milieu du cercle du zodiaque, et la musique du dieu semble bien être une allusion à l’harmonie des sphères (fig. 7598)[183].

Rien d’étonnant à ce qu’on figure dans le zodiaque, aussi bien que le Soleil, la Lune, qui y a ses mansions[184], ou les planètes, qui en font perpétuellement le tour et combinent leurs influences avec les siennes[185]. À l’astre des nuits on substitue parfois une tête de Méduse : une interprétation astronomique de date récente faisait de sa large face une image de la pleine lune[186]. Au contraire, c’est en tant que que comme divinités lunaires qu’Astarté en Phénicie est figurée dans le zodiaque[187] et que l’Artémis d’Éphèse reçoit celui-ci comme décoration de son vêtement[188].

Dans le paganisme romain, Esculape aussi avait été élevé à la dignité de « Sauveur du Tout » (σωτὴρ τῶν ὅλων)[189], mais les petits monuments où il apparaît, avec ou sans Ilygie, accompagné des signes du zodiaque, sont, semble-t-il, inspirés par les théories de l’iatromathématique[190], qui faisait dépendre les cures de la position des étoiles[191].

C’est une idée souvent développée par les anciens que la victoire est un don de la Fortune. Il n’est donc pas surprenant qu’on voie Nikè sur son quadrige entourée du zodiaque[192]. Cette Victoire est probablement celle qui assure, non pas la domination de la terre, mais simplement le triomphe aux jeux du cirque. Un écrivain du iie siècle explique d’ailleurs que les hippodromes sont construits de façon à représenter le monde et que les douze portes par où sortent les chars sont « les douze demeures du zodiaque, qui gouverne la terre et la mer et le cours transitoire de la vie humaine »[193].

Une belle intaille, dont le sujet fait allusion aux Jeux Séculaires célébrés par Domitien, porte en exergue le cercle du zodiaque[194]. Celui-ci rappelle ici, comme sur les monnaies d’Alexandrie relatives à la période sothiaque (p. 1057), les cycles d’années qui s’achèvent et recommencent indéfiniment. Sur le célèbre bas-relief de l’apothéose d’Antonin et de Faustine [apotheosis, fig. 390][195], une intention analogue a fait placer un globe céleste avec le zodiaque dans la main du génie du Temps (Αἰών), qui emporte au ciel le couple impérial, et nous avons vu (p. 1056) que les signes étaient sculptés parfois sur le corps du Kronos mithriaque.

Les empereurs divinisés sont sideribus recepti, et cette doctrine est exprimée d’une façon sensible dans les représentations de l’apothéose[196]. Un diptyque consulaire du ive siècle [diptychon, fig. 2640] nous montre un prince, probablement Constance Chlore, porté par les génies des Vents jusqu’à l’assemblée des dieux, que traverse la moitié du zodiaque avec un buste du Soleil dans l’écoinçon, l’autre moitié devant se trouver avec le buste de la Lune sur le second feuillet, qui est perdu[197]. Comme il arrive parfois sur les sarcophages mythologiques de l’époque impériale, l’arc portant les signes astronomiques ne fait guère ici que situer dans le ciel le lieu de la scène[198]. Ailleurs l’idée suggérée est plus profonde : le zodiaque, comme en Égypte (p. 1048), fait allusion à la doctrine de l’immortalité sidérale. Un beau sarcophage du palais Barberini à Rome (fig. 7599)[199], qui date de la seconde moitié du iiie siècle, nous montre, au centre, les bustes des défunts dans la couronne du zodiaque ; au-dessous, des génies faisant la vendange rappellent l’espoir d’une béatitude éternelle que donnaient les mystères dionysiaques. Quatre personnages, placés deux de chaque côté, représentent les quatre Saisons : l’hiver est personnifié par Attis, couronné de roseaux, avec un sanglier près de
Le zodiaque autour des bustes des défunts
Fig. 7599. — Le zodiaque autour des bustes des défunts.
lui — ici se trahit l’influence des cultes orientaux ; — à sa gauche, le Printemps, couronné de fleurs, a à ses pieds un pâtre trayant une chèvre ; de l’autre côté, se tiennent l’Été et l’Automne, l’un couronné d’épis, l’autre de pampres, accompagnés le premier d’un moissonneur liant sa gerbe, l’autre de la panthère et du cratère de Bacchus. Les Saisons, qui marquent la mort et le réveil de la nature, sont, dans ces compositions funéraires, l’emblème de la résurrection[200]. Sur le monument funéraire d’Igel, c’est l’apothéose d’Hercule qui doit rappeler l’immortalité réservée aux défunts pour qui ce tombeau fut élevé : le héros, emporté sur le char d’Athèna, monte dans l’espace et est entouré par l’anneau du zodiaque[201]. Ses douze travaux étaient mis en rapport avec les douze signes par ceux qui enseignaient que les morts parvenaient au ciel par cette voie[202]. En effet, une doctrine attribuée à Zoroastre voulait que les âmes descendissent du ciel et y remontassent par le cercle des douze constellations[203]. La forme primitive de cette croyance, telle qu’elle a subsisté dans le manichéisme[204], est que la révolution du zodiaque les faisait monter jusqu’au zénith, à la façon des grandes roues hydrauliques qui puisaient et élevaient l’eau de l’Euphrate et de l’Oronte. Cette idée naïve fut

modifiée plus tard, et l’on enseigna que ces âmes pieuses passaient de signe en signe le long de la sphère mouvante[205].

Le zodiaque et la magie. — L’astrologie et la magie sont sœurs jumelles et il n’est pas toujours facile de faire le départ entre ce qui leur revient à chacune. Il arrive fréquemment que, dans les formules magiques, on indique quelle position des planètes dans le zodiaque assurera le succès de l’opération, ou qu’on recommande d’invoquer le nom ou de dessiner le « caractère » de tel ou tel signe[206].

À côté de ces notations cabalistiques des signes on use des figures habituelles qui les représentent. Gravées sur des pierres ou des bijoux, elles en font des amulettes ou des porte-bonheur tout à fait recommandables[207].

La mention et les dessins contournés des décans ont pareillement une efficacité mystérieuse[208]. Les trente-six décans avaient notamment une importance considérable dans la magie égyptienne ; car chacun d’eux y commandait à une portion du corps humain, dont il affectait la santé (p. 1054)[209]. La croyance populaire se les représentait comme des monstres horribles à têtes d’animaux, esprits redoutables que des conjurations pouvaient évoquer ou soumettre à la volonté du sorcier[210], et ils devinrent, chez les juifs et les chrétiens, des démons que les anges combattaient et réduisaient à l’impuissance[211].

Un monument particulièrement important est une sphère de marbre du Musée d’Athènes : le Soleil y prend place entre le Lion, où se trouve son domicile, et le Chien, qui préside à la canicule, au milieu d’un appareil indubitablement magique[212].

On sait que l’alphabet joue un grand rôle dans les conjurations magiques, et plusieurs inscriptions le reproduisent, voyelles et consonnes, pour cet usage superstitieux[213]. Or les auteurs astrologiques nous apprennent que les vingt-quatre lettres de l’alphabet grec étaient attribuées deux par deux aux douze signes[214], et un curieux petit monument du cabinet des médailles de Munich nous montre cette association réalisée[215] : c’est un icosaèdre de cristal de roche, qui porte, sur douze de ses faces triangulaires, l’image gravée en creux d’un des signes, avec les deux lettres qui y correspondent. Il a peut-être servi, comme une sorte de dé, à consulter le sort. Ce symbolisme alphabétique était très répandu, et il paraît avoir inspiré le verset connu de l’Apocalypse : « Je suis l’Α et l’Ω[216] ».

Les zodiaques décoratifs. — La religion et la superstition avaient vulgarisé les images du zodiaque ; par l’astrologie et la magie elles se mêlaient à la vie quotidienne de chacun. Il n’est pas surprenant qu’on ait pris l’habitude de s’en servir comme motif de décoration : Les cuisiniers grecs s’étaient déjà avisés d’en orner des plats circulaires[217] et ils transmirent aux maîtres d’hôtel romains cette savante tradition, qui mettait l’astronomie au service de la gastronomie : on plaçait près de chaque signe le mets qui, par sa nature ou sa forme, avait quelque rapport avec lui[218]. Les artistes utilisèrent le zodiaque pour des œuvres moins éphémères. Nous avons vu (p. 1051) qu’un vers d’Homère avait suggéré l’idée d’en orner le bord des boucliers[219]. Si nous avions conservé les peintures et les stucs des plafonds antiques, nous l’y retrouverions sans doute fréquemment[220] ; les pavements, qui ont mieux résisté à la destruction, nous en donnent la preuve certaine. Parfois l’anneau zodiacal y prend place dans des compositions mythologiques[221]. Mais surtout ses douze figures remplissent à merveille les compartiments des mosaïques à dessin polygonal [musivum opus, p. 2119][222] et on les voit jusqu’au moyen âge associées aux sept Planètes, aux quatre Vents, aux quatre Saisons et aux douze Mois[223].

Le zodiaque à l’époque chrétienne[224]. — Le triomphe du christianisme, en abolissant le culte dont elles étaient l’objet et en proscrivant la divination qui les faisait révérer, aurait dû, ce semble, bannir de l’art les images des douze constellations. Mais toutes les figures du cycle cosmique, que le paganisme à son déclin avaient reproduites à profusion, parce qu’il divinisait la nature entière, furent adoptées par le christianisme, bien qu’en réalité elles fussent contraires à son esprit[225], et, de même que les représentations du Ciel, du Soleil et de la Lune, des Vents, des Saisons et des Éléments, celles du zodiaque continuèrent à se multiplier[226]. C’est que, si l’on avait cessé de prier les astres dispensateurs des bienfaits et des maux, on continuait à croire au système de Ptolémée et à une sphère des étoiles fixes, où les douze signes jalonnaient la route du Soleil et des autres planètes.

Si l’astrologie fut condamnée par l’Église, elle ne disparut pas soudain par l’effet de ses anathèmes. Elle avait eu quelque part dans la rédaction des visions de l’Apocalypse[227] ; les gnostiques lui réservèrent une large place dans leurs spéculations[228] et, après eux, les adeptes du manichéisme, originaires de Babylonie, restèrent suspects d’une adoration idolâtre pour les corps célestes[229]. Plusieurs indices montrent que les fidèles mêmes n’échappaient pas tous à la contagion. Une vieille épitaphe chrétienne de Rome note qu’un enfant est né la quatrième heure de la nuit, le jour de Saturne, dans le signe du Capricorne, géniture funeste qui explique sa mort prématurée[230]. Un bracelet, où sont gravées les notations astronomiques des douze constellations, a été trouvé dans un loculus des catacombes, et, s’il est peut-être de fabrication païenne, il a certainement été porté par une chrétienne[231]. Les figures zodiacales apparaissent aussi sur des amulettes de date incertaine, qui ne sont probablement pas dues toutes aux sectes gnostiques ou hérétiques auxquelles on les attribue[232]. Le premier empereur chrétien croyait à la puissance des étoiles : dans l’ancienne église de Sainte-Sophie, bâtie par lui, se voyaient des statues des douze signes, du Soleil, de Vénus et d’Arcturus, et l’on a supposé qu’elles représentaient l’horoscope que Constantin aurait fait tirer lors de la fondation du sanctuaire, comme il le fit pour celle de la ville même de Constantinople[233]. L’empereur s’est fait représenter sur une de ses monnaies comme seul maître du monde, couronné par la Victoire et tenant de la main droite l’anneau zodiacal[234].

Les doctrines astrales propagées par les hérétiques survécurent longtemps au triomphe de l’Église. Du temps d’Orose et jusqu’au vie siècle les Priscillianistes continuaient à enseigner que les diverses parties du corps humain étaient soumises chacune à un des douze astérismes[235] et Priscillien lui-même, sans doute à l’imitation des manichéens, interprétait comme étant le zodiaque la rota geniturae, en réalité le cycle orphique des naissances, dont il est fait mention dans un passage obscur du Nouveau Testament[236]. Au iie siècle, Théodose le Valentinien avait assimilé les Apôtres aux douze signes ; car, disait-il, de même que ceux-ci régissent la génération de l’homme, ceux-là président à sa régénération[237] ; quelle fut la fortune de ce rapprochement saugrenu, nous le voyons sur plusieurs sarcophages, où les figures des Apôtres sont surmontées chacune d’une étoile, comme l’étaient auparavant celles des divinités sidérales[238]. On assignait même aux Apôtres le rôle autrefois dévolu aux douze dieux (p. 1055) ; car on les mettait en relation avec les mois, comme le Christ avec le soleil[239]. Les divinités des décans, au contraire, tout au moins en Égypte, furent regardées comme des démons, qui faisaient escorte à Satan (p. 1059). D’autres pensaient mettre l’astrologie mieux d’accord avec la Bible en introduisant dans le zodiaque les noms des douze patriarches[240]. Aux fables mythologiques, qui entachaient les constellations de paganisme, on substitua des interprétations bibliques : le Verseau tira son origine de saint Jean-Baptiste, le Poisson fut la baleine de Jonas, le Lion celui de la fosse de Daniel, la Vierge fut Marie, le Sagittaire David, etc.[241] Ainsi exorcisé, le zodiaque put continuer sans danger à être reproduit dans les églises comme une image du ciel étoilé, qui embrasse le monde entier, ou de l’année et de ses douze mois.

III. Type, caractère et influence des douze signes. — Il fallait une certaine complaisance pour reconnaître dans les points brillants qui parsèment le firmament les dessins des personnages ou objets qu’on prétendait y voir. Aussi les figures de la sphère ont-elles varié, malgré la fixité relative que leur assurait leur caractère sacré. Les Grecs prétendirent rattacher les étoiles, regardées comme divines, à leur religion nationale[242] ; le « catastérisme », c’est-à-dire la translation parmi les astres, devint un moyen commode de donner à d’anciennes fables une heureuse conclusion ; des récits poétiques représentèrent les héros ou les animaux de la mythologie, vivant au ciel sous la forme d’étoiles brillantes. Les assimilations opérées par la fantaisie des mythographes eurent souvent pour effet de modifier l’apparence qu’on prêtait aux constellations et de leur faire donner des attributs nouveaux. Nous ne pouvons énumérer ici toutes les variantes qu’offre le type de chacun des douze signes, ni toutes les interprétations qui en furent proposées. Nous nous bornons à signaler les plus importantes[243].

Le Bélier est représenté le plus souvent bondissant, parfois couché, et généralement il tourne la tête en arrière. Parfois il saute à travers un cerceau, qui représente la colure de l’équinoxe[244]. On voit en lui le bélier d’Ammon, ou le bélier à la Toison d’or, ou encore celui que se disputèrent Atrée et Thyeste[245].

Du Taureau, énorme, tourné dans le sens opposé au Bélier, on n’aperçut d’abord que l’avant-train, la tête baissée. Plus tard il apparut tout entier accroupi, ou debout, ou courant, mais il resta généralement cornupète. Ce pouvait être le taureau d’Europe, ou de Pasiphaé, ou même la vache Io, ou bien le bœuf Apis.

Les Gémeaux sont deux jeunes gens enlacés ou se tendant la main, debout ou assis. Très anciennement on les identifia avec Hercule et Apollon, qui sont l’un et l’autre des substituts du dieu babylonien Nergal[246], et ils ont alors pour attributs, respectivement, la massue et la lyre ou parfois le trépied. On vit plus généralement en eux les Dioscures, dont ils portent le manteau court, et c’est pourquoi les deux étoiles les plus brillantes de la constellation s’appellent encore Castor et Pollux. On reconnaissait aussi en eux les frères thébains Amphion et Zéthos, l’un avec la lyre, l’autre avec le sceptre, ou Thésée et Hercule, ou Phosphoros et Hespéros, ou enfin les Cabires de Samothrace. Le couple amical des deux jumeaux fut transformé plus tard en un couple amoureux d’un jeune homme et d’une jeune fille[247].

Le Cancer est toujours un gros crabe, celui qui, ayant mordu Hercule au talon dans les marais de Lerne, fut transporté au ciel par Héra. Les théologiens faisaient du Cancer et du Capricorne les portes par lesquelles les âmes descendaient du ciel et y remontaient[248].

Le Lion, qui apparaît presque toujours bondissant, était celui qu’Hercule avait étouffé à Némée. Il porte exceptionnellement une couronne étoilée ; car c’est le signe royal (p. 1047).

La Vierge, conçue tantôt comme stérile et tantôt comme féconde[249], est le signe sur lequel l’imagination des mythographes s’est le plus exercée. Le type le plus ancien paraît être celui d’une femme ailée, chastement vêtue, tenant un bouquet d’épis (l’Épi est une étoile de première grandeur). On l’appela naturellement Démêter ; mais on l’assimila aussi à l’Isis égyptienne[250] et à l’Atargatis syrienne et elle participa du caractère multiple de ces divinités panthées[251]. On en fit une Tychè et on lui donna la corne d’abondance ; une Aphrodite, et elle parut nue, quelquefois avec un voile flottant ; une Iris, et elle porta alors le caducée ; ou bien, déesse ailée, elle prit la palme et la couronne de la Victoire. On la nomma aussi Astrée ou Dikè ou Ilithyie[252] ou Érigone, la fille d’Icare[253]. Il n’est pas de constellation plus disputée.

La Balance, le dernier venu des douze signes (p. 1050), fut d’abord simplement l’instrument, dont les plateaux, se substituant aux pinces du Scorpion, parurent à cause de leur équilibre un symbole approprié de l’équinoxe. Plus tard, on la fit porter soit par un jeune homme, soit par une femme vêtue, qui n’est autre que l’Équité [aequitas], souvent figurée sur les monnaies impériales. Les variations de détail sont nombreuses.

Le Scorpion se conserva presque sans altération depuis l’époque babylonienne (p. 1016), sauf que l’insertion de la Balance l’obligea à rentrer ses pinces. Cet animal, importé d’Orient, était devenu en Grèce le scorpion qui, envoyé par Artémis, avait piqué le chasseur Orion ; car Orion disparaissait quand il se levait sur l’horizon.

Le Sagittaire[254] était, à Babylone, un archer monstrueux, ailé, à torse d’homme sur un corps de cheval, avec une double tête et une double queue, dont l’une de scorpion (fig. 7600)[255], et il apparaît encore à peu près sous cet aspect sur les zodiaques égyptiens. Les Grecs l’humanisèrent davantage : ils en firent un Centaure bondissant et tirant de l’arc et virent en lui Chiron. Un autre type, plus rare, est celui d’un archer pourvu de deux jambes et d’une queue de cheval. Ce tireur bipède est probablement, comme le quadrupède, emprunté aux Fig. 7600. — Sagittaire babylonien.
Fig. 7600. — Sagittaire babylonien.
Babyloniens ; mais les Grecs voulurent y reconnaître un Silène ou un Satyre, plus particulièrement Krotos, ami des Muses[256].

Le Capricorne, chèvre à queue de poisson, est également figuré sous cette apparence dimorphe depuis son origine chaldéenne. Il arrive qu’on lui supprime sa queue marine ou qu’on lui adjoigne, à Rome, une corne d’abondance ou un globe ; car il est le signe d’Auguste (p. 1034). Les Grecs firent de lui le dieu Pan ou Égipan, nourri par la chèvre Amalthée. Le Verseau est quelquefois représenté par un simple vase, d’où l’eau s’échappe en abondance, plus souvent par un jeune homme, épanchant son urne vers les Poissons, soit qu’il la tienne devant lui ou qu’il la renverse par-dessus son épaule. Il a parfois deux urnes, peut-être primitivement des symboles de l’Euphrate et du Tigre[257]. On voyait en lui l’Éridan[258] et c’est pourquoi il arrive qu’il prenne l’apparence d’un fleuve couché ; ou Ganymède, et il est alors vêtu du costume oriental, tunique à manches et anaxyrides[259]. On fait aussi de lui Cécrops, offrant l’eau aux dieux ; Deucalion, à cause du déluge ; Aristée, qui obtint du ciel la pluie[260].

Les Poissons sont couchés parallèlement, en sens opposé l’un à l’autre, et leurs têtes sont d’ordinaire réunies par un ligament transversal, le fil de la ligne (λίνον). Les Chaldéens donnaient à celui du nord une tête d’hirondelle[261], que les Grecs ont supprimée ; mais ceux-ci gardèrent le souvenir que ces poissons étaient ceux d’Atargatis, l’Aphrodite syrienne, soit que celle-ci fût née d’un œuf tiré de l’Euphrate par des poissons, soit que, poursuivie, elle se fût jetée à l’eau et eût été changée en poisson[262].

Toutes ces fables astrales n’ont pas seulement une importance iconographique (les images traditionnelles gravées sur nos cartes célestes sont les résidus d’une végétation touffue de légendes) et elles ne restèrent pas non plus un simple jeu d’esprit des poètes et des mythologues. Elles eurent des conséquences pratiques très importantes, l’identification d’une constellation avec un héros ou un dieu ayant eu une action sensible sur la puissance que les astrologues lui attribuèrent. Les influences zodiacales, telles qu’elles nous sont exposées assez confusément dans les auteurs[263] doivent, comme les autres influences sidérales, s’expliquer par des motifs d’ordre divers. Elles peuvent être dues :

1o  À la nature propre de chacun des signes : le Bélier, à cause de sa toison, produira des drapiers et des tailleurs.

2o  Au caractère que la mythologie leur prêtait : l’un des Gémeaux étant Apollon, ils formeront des musiciens.

3o  À une raison astronomique : le Lion, étant le signe du mois d’août, fera mourir hommes et bêtes suffoqués ou brûlés.

4o  À une raison astrologique, souvent tout à fait arbitraire : le Scorpion est un signe aquatique, parce qu’il fait partie du même trigone que les Poissons et le Crabe (Cancer).

Nous ne pouvons insister ici sur les qualités multiples que les astrologues reconnaissaient ainsi aux douze signes, classifiés en masculins et féminins, humains et bestiaux, féconds et stériles, parlants et muets, simples et géminés, courant, debout, assis ou couchés et ainsi de suite. Nous pouvons encore moins indiquer les modifications que subissent à tout instant les effluves zodiacaux, par suite de la position des signes dans le ciel et des planètes dans les signes, de leurs associations avec les autres signes et avec les paranatellons (p. 1049), de leur division en décans (p. 1048) et « confins » (p. 1053) et des huit ou douze « lieux » (τόποι), calculés à partir de l’horoscope, qui leur étaient superposés. Le zodiaque est la poutre maîtresse de tout l’échafaudage astrologique ; c’est à lui que s’accrochent la plupart des théories et il faut renvoyer aux traités spéciaux sur la matière pour l’étude de ses influences, à tout instant variables, qui se combinent et s’enchevêtrent [divinatio, p. 303].

Mais, à côté de ces actions mouvantes et transitoires, il en est de stables et de permanentes, fondées sur la correspondance qu’on établissait entre les signes et certaines créations de la nature ou de l’esprit. Nous avons signalé déjà les relations qu’on supposait exister entre le zodiaque et les douze dieux (p. 1055), les douze mois (p. 1054), les douze heures (p. 1047), les vingt-quatre lettres (p. 1059), les parties du corps (p. 1054) et un cycle de douze animaux (p. 1047). On lui attribuait aussi le patronage de douze plantes[264], de douze pays ou groupes de pays[265] et l’on établissait une relation entre les trois signes formant un trigone, c’est-à-dire les sommets d’un triangle tracé à l’intérieur de la sphère, et les quatre éléments[266], les quatre vents ou les points cardinaux[267]. Nous résumerons ici en un tableau ces correspondances, en faisant observer que pour les pays le système indiqué, qui est le plus ancien[268], fut remplacé par d’autres plus complexes tenant compte du progrès des connaissances géographiques. Fr. Cumont.


Bélier
♈︎
Taureau
♉︎
Gémeaux
♊︎
Cancer
♋︎
Lion
♌︎
Vierge
♍︎
Heures 
I II III IV V VI
Mois 
Avril Mai Juin Juillet Août Septembre
(Mars) (Avril) (Mai) (Juin) (Juillet) (Août)
Dieux 
Minerve Vénus Apollon Mercure Jupiter Cérès
Lettres 
Α Ν Β Ξ Γ Ο Δ Π Ε Ρ Ζ Σ
Animaux 
Chat
Αἴλουρος
Chien
Κύων
Serpent
Ὄφις
Scarabée
Κάνθαρος
Âne
Ὅνος
Lion
Λέων
Plantes 
Sauge Ἐλελίσφακος Verveine Περιστερεών Verveine odorante Περιστερεὼν ὕπτιος Consoude Σύμφυτον Cyclamen Κυκλάμινον Calament Καλαμίνθη
Parties du corps 
Tête Cou Épaules Poitrine Estomac
et hanches
Abdomen
Pays[269] 
Perse Babylonie Cappadoce Arménie Asie Hellade, Ionie
Éléments 
Feu Terre Air Eau Feu Terre
Vents ou points cardinaux 
Ἀπληλιώτης Est Νότος
Sud
Λίψ
Ouest
Βορρᾶς
Nord
Ἀπηλιώτης
Est
Νότος
Sud

Balance
♎︎
Scorpion
♏︎
Sagittaire
♐︎
Capricorne
♑︎
Verseau
♒︎
Poissons
♓︎
Heures 
VII VIII IX X XI XII
Mois 
Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars
(Septembre) (Octobre) (Novembre) (Décembre) (Janvier) (Février)
Dieux 
Vulcain Mars Diane Vesta Junon Neptune
Lettres 
Η Τ Θ Υ Ι Φ Κ Χ Λ Ψ Μ Ω
Animaux 
Bouc
Τράγος
Taureau
Ταῦρος
Épervier
Ἱέραξ
Singe
Κυνοκέφαλος
Ibis
Ἰβις
Crocodile
Κροκόδειλος
Plantes 
Tournesol Σκορπίουρος Armoise Ἀρτεμισία Mouron Ἀναγαλλίς Oseille Λάπαθον Fenouil Μάραθρον Aristoloche Ἀριστολοχία
Parties du corps 
Fesses Pubis Cuisses Genoux Jambes Pieds
Pays 
Lybie, Cyrénaïque Italie Cilicie, Crète Syrie Égypte Mer Rouge, Inde
Éléments 
Air Eau Feu Terre Air Eau
Vents ou points cardinaux 
Λίψ
Ouest
Βορρᾶς
Nord
Ἀπηλιώτης
Est
Νότος
Sud
Λίψ
Ouest
Βορρᾶς
Nord

    le zodiaque à Issoire en Auvergne (xiie siècle), à Reims, à Amiens, à Chartres et ailleurs ; cf. Mâle, L’art religieux du xiiie siècle en France, 1902, p. 87 sq. et supra, p. 1055, n. 10.

  1. Manil. I, 682 : Bis sex latescit fascia partes.
  2. Lucret. V, 690 ; Cicer. De divin. II, 42, 89 : Signifero, in orbe qui graece ζωδιακὸς dicitur ; Cicer. Arat.[illisible] 317. On trouve aussi circulus zodiacus ou signifer (Gell. XIII, 9, 6 ; Apul. Met. XI, 26), signorum circulus (Manil. III, 225, etc. ; cf. le Thes. ling. lat. s. v. « Circulus », col. 1109-55) ; Balteus stellatus, cf. infra, p. 1057, note 2. Le grec dit aussi ζωδίων κύκλος (Arat. Phaen. v. 544) et même ζωοφόρος κύκλος, par suite d’une fausse étymologie stoïcienne, qui y voyait le cercle de vie, ζωή (Bouché-Leclercq, Astrol. gr., p. 125, 2 ; 408, 3 ; Maas, Die Tagesgötter, 1902, p. 122 sq.). Ζώδιον, comme στοιχεῖον, désigne toute constellation, qu’elle fasse ou non partie du zodiaque (Maas, l. c.), et paraît traduire le chaldéen et syriaque « dmù », « dmùthà », « forme, figure, astérisme ».
  3. Les signes graphiques, ♉︎, etc., usités encore de nos jours pour les constellations du zodiaque, sont déjà employés dans les papyrus et remontent au moins à l’époque hellénistique.
  4. Ces vers souvent cités ne sont pas antiques ; cf. Ausone, p. 413, 7e éd. Peiper.
  5. Jollois et Devillers, dans la Description de l’Égypte, Antiquités, Mémoires, I ; Dupuis, Mémoire explicatif du zodiaque, 1806, et appendice à son Origine de tous les cultes, 3e éd. 1834.
  6. Letronne, Recherches pour servir à l’hist. de l’Égypte pendant la domination des Grecs et des Romains, Paris, 1823, p. 450 sq. et Observations critiques sur l’objet des représentations zodiacales, Paris, 1824, Biot, Mém. sur le zodiaque circulaire de Dendérah (Mém. Acad. Inscr. XVI, 2, p. 1 sq.), 1846, prétendit encore le placer au viiie siècle av. J.-C. Letronne répliqua immédiatement par son Analyse critique des représentations zodiacales de Dendérah et d’Esnéh (Ibid. p. 105 sq.).
  7. Boll, Sphaera, 1903 p. 197 sq. ; Jastron, Die Religion Babyloniens, II, 1915, p. 437 sq. ; Jeremias dans Roscher, Lexikon der Mythol. s. v. Sterne ». col. 1446-1469 (interprétations souvent douteuses). Pour la Balance, cf. infra, p. 1030, note 18.
  8. Jastrow, op. cit. II, p. 679 sq.
  9. Ce zodiaque solaire paraît avoir succédé à un zodiaque lunaire, formé de 27 ou 28 mansions, tel qu’on le retrouve chez les Arabes, les Hindous (infra, p. 1050, n. 9), et les Chinois ; cf. Bouché-Leclercq, p. 55 sq. : Boll, Sphaera, p. 333, n. 2.
  10. Geminus, c. 1, etc.
  11. Le témoignage des auteurs grecs est formel : Sextus Empiricus, Adv. astrol. 5 [division en ζῴδια, chaque ζῴδιον en 30 μοῖραι, chaque μοῖρα en 60 λεπτά] ; Diodor. Sic. II, 30, 7 ; Philo, De Abrah. 15 § 70 (IV, p. 17 Cohu), etc. Il a été confirmé par les tablettes cunéiformes, qui prouvent que la division du ciel en 360 degrés et douze signes était en usage au moins depuis le vie siècle ; cf. Boll, Sphaera, p. 486 et infra, p. 1050.
  12. Dodecaeteris Chaldaïca : Censorin. De die nat. 18, 6. Cf. Cat. codd. astrol. t. II, p. 139 sq. ; III, p. 30 ; V, 1, p. 174, 24 et Boll, Sphaera. p. 329 sq. ; Heeg, Die orphischen Ἔργα καὶ ἡμέραι, 4907, p. 11 sq.
  13. Boll, Sphaera, p. 295 sq. et dans Toung Pao, XIII, 1912. p. 691-718.
  14. Chavannes, Le cycle des douze animaux, dans Toung Pao, VII, 1906, p. 51-122.
  15. Bouché-Leclercq, Astrol. grecque, p. 487 sq.
  16. Association de douze mois et de douze dieux aux signes du zodiaque, cf. infra, p. 1055.
  17. Jastrow, op. cit. II, p. 506.
  18. Cumont, La plus ancienne géographie astrologique, dans Klio, IX, 1909. p. 272 sq.
  19. Cf. Cumont, Religions orientales, 2e éd. p. 183 sq., 197.
  20. Ibid. p. 397, n. 57.
  21. Macalister, The excavations of Gezer, 1912, p. 346 ; cf. Quarterly statement of the Palest. explor. Fund. 1908. p. 26 sq.
  22. Certains interprètes traduisent ainsi le mot « mazzarôth » ou « mazzaléth » (Job, 35, 32 ; Reg. II, 23, 5, mais cette signification est très douteuse ; cf. Schiaparelli, Die Astronomie des alten Testaments, 1904, p. 68 sq.
  23. Épiphan. Adv. haeres. 16 § 2, p. 34 C.
  24. Joseph. Bell. Iud. V. 5, 247 ; VII, 5, 149 ; Ant. Iud. III, 7, 182.
  25. Humann et Puchstem, Reise in Nord-Syrien, Berlin, 1591, pl. XI et p. 333. Le moment indiqué serait celui de la conception (17 juillet 97 av. J.-C.), mais cf. Bouché-Leclercq, op. cit. p. 373, n. 2 : 439. Depuis la publication de Vellius Valens (I, 22, p. 45, éd. Kroll) nous savons que Ζεῦς Ἅρης Ἑρμῆς ἀποτελοῦσιν βασιλικὰ ἢ πολιτικὰ πράστοντας.
  26. Babelon, Catal. monnaies Bibl. Nat. : Rois de Syrie 1890, p. 218, no 6.
  27. Babelon, ibid. p. 8 sq. p. 219, no 21 sq. ; p. 221, no 39 sq. ; p. 222, no 39, no 43 ; Inventaire collection Waddington, no 4800, pl. XIII, 3 (Cietis). Le Scorpion est probablement ici le signe, non de l’horoscope royal, mais de la Commagène.
  28. Wood, Ruins of Palmyra. 1753, pl. XIX A ; cf. Bouché-Leclercq, op. l. p. 228.
  29. Cat. codd. astrol. V, pars I, p. 118. n. 2 ; cf. Bouché-Leclercq, op. l. p. 368 sq.
  30. Wroth, Cat. greek coins Brit. Mus. ; Galatia, Cappadocia, Syria, 1899, p. 166 sq. (Antioche ; cf. De Witte, Revue numism. 1844, p. 11), p. 137 (Cyrrhus), p. 126 sq. (Zeugma).
  31. Head, Hist. nummorum, 2e éd. 1911, p. 815 sq.
  32. Francis, Cat. greek coins Br. Mus. ; Phoenicia, p. XXXVII et pl. XIV, 6.
  33. Hill, Cat. Greek coins Br. Mus. ; Lycaonia, Isauria, Cilicia, 1900, p. 35, 37, 39 (Anazarbe) ; p. 44 (Augusta). Peut-être le Capricorne est-il ici le signe d’Auguste (cf. infra, p. 1054) ; p. 43 (Anemurium).
  34. Vita Severi, 3, 8.
  35. Dio Cass. LXXVI, 11.
  36. Zodiaque entourant un temple d’Artémis à Ptolémaïs (Francis, op. cit. p. LXXXIV ; Astarté entourée par le zodiaque à Sidon (Ibid. p. 187). De même à Aegae, tête de Méduse dans le zodiaque (Müller-Wieseler, t. II, pl. LXXII. no 920). Sur ce type monétaire, cf. infra, p. 1057. no 14.
  37. Nau, Patrologia Syriaca, t. III, 1907, p. 499 ; sur les noms araméens des signes, cf. Noldeke, Zeitschr. Deutschen Morgent. Gesellschaft, XXV, 1871, p. 256 sq.
  38. Isaac Antioch. XI, 242 sq. (p. 217 Bickell) : Medicina Dei sonavit populos ab aegritudine idolatriae, per illam sanati sunt Chaldaei ab adoratione signorum zodiaci.
  39. Chwolson, Die Sabier, 1856, passim. Sur une épigramme du IVe ou Ve siècle, qui se serait trouvée sous un zodiaque à Bersabée en Palestine, mais dont l’interprétation est douteuse, cf. Schmidt et Charles, Amer. Journ. of Archaeol., 1910, p. 66 = Revue ét. grecques, 1912, p. 66.
  40. Boll, Sphaera, p. 372 sq. ; Otto, Priester und Tempel im hellenistischen Aegypten, II, 1908, p. 225.
  41. Cicer. De divin. I, 1, etc. ; cf. Bouché-Leclercq, op. l. p. 51, n. 1.
  42. Julian. Laodic. ap. Palchum, Cat. codd. astrol. V (Romani), pars I, p. 188, 24 : Τὰ τε ζώδιᾳ καὶ ὁποίας ἕκαστα φύσεως τε καὶ ἐνεργείας ἐστίν, ὅ τε Τρισμέγιστος Ἑρμῆς καὶ οἱ ἀπ’ ἐκείνου ἐδιδαξαν.
  43. Bouché-Leclercq, op. l. p. 215 sq. ; cf. Brugsch, Thesaurus inscr. Aegypt. 1883, t. I, p. 131-194 ; Daressy, Annales du service des Antiqu. de l’Égypte, I. 1900, p. 79-90 ; Lacau, Sarcoph. antérieurs au Nouvel-Empire, II, p. 104-189. Sur les décans en Occident, cf. infra, p. 1053, n. 7, et sur leur transformation en démons, p. 1059, n. 7.
  44. Cat. codd. astrol. VII, p. 29 sq.
  45. Boll, Byzant. Zeitschr. 1899, p. 525 sq. ; 1902, p. 140.
  46. Letronne, Analyse, pl. 1 ; Boll, Sphaera, pl. II et III et p. 159 sq. Les inscriptions dans Brugsch, Thesaurus inscript. Aegypt. 1883, 1, p. 134 sq.
  47. Letronne, op. cit. pl. II ; Boll, op. cit. pl. IV.
  48. Letronne. pl. III et IV (portique du grand temple d’Esnéh et plafond du temple au nord d’Esnéh.
  49. Pococke, Descript. of the East, 1743, 1, p. 77 ; cf. Boll, Sphaera, p. 302, n. 5.
  50. Flinders Petrie, Athribis, 1908, pl. XXXVI-XXXVIII.
  51. Momie Caillaud (époque de Trajan) ; Letronne, Observ. critiques sur l’objet des représ. zodiacales, 1824 ; cercueil d’un prêtre d’Ammon (époque romaine) : Brugsch, Recueil de monuments égyptiens, 1862. I, pl. XVII et p. 30 sq. Des deux côtés de la déesse du Ciel, on voit les douze signes avec les cinq planètes et les douze heures du jour et de la nuit ; cf. Maspéro. Hist. anc. des peuples de l’Orient classique I, p. 89 ; cf. p. 205.
  52. Cf. infra, p. 1058.
  53. Poole, Catal. greek coins Brit. Mus., Alexandria, 1892, pl. xii, cf. p. lvi ; cf. Millin, Gal. mythol. XXIX no 90 : Thiele, op. cit. p. 68 ; Dattari, Rivista ital. di numismatica, 1901. p. 166. Sur ce type cf. infra, p. 1057.
  54. Poole, l. c. ; Svoronos, Journal international d’archéol. numism. II, 1899, p. 78-84, pl. vi ; Boll, op. cit. p. 230. Notre fig. 7588 d’après Duruy, Hist. des Romains, VI, p. 97.
  55. Bouché-Leclercq, Astrologie grecque, 1899, p. 185.
  56. Daressy, Recueil de travaux rel. à la philol. et à l’archéol., XXIII, 1901, p. 126 ; Boll, Sphaera, p. 305. Sur la dodécaoros, supra, p. 1047.
  57. Cf. infra, p. 1053. Nous reproduisons plus bas (p. 1053) une notation de l’horoscope d’après un graffite du Memnoneion d’Abydos.
  58. La nature et l’histoire de la « sphère barbare » ont été élucidées par Boll, Sphaera, 1903 ; cf. Revue archéol. 1903. I, p. 437 sq.
  59. Boll, op. l. 232-244.
  60. Proclus, In remp. Plat. II, p. 318, 11. Kroll : Ἐνετύχομεν σφαίραις βαρβαρικαῖς Αἰγυπτίων τε καὶ Χαλδαίων ; cf. Boll, op. l. p. 364 sq.
  61. Cat. codd. astrol. V, pars 1, p. 188, 22 : Ἀσκληπιάδης ὁ Μυρλιανός ἐν τῇ Βαρβαρικῃ Σφαίρα ; cf. Boll, op. cit. p. 544 sq. ; Alb. Müller, De Asclepiade Myrl. Leipzig. 1903. p. 22 sq.
  62. Nigid. Figul. Reliquiae, éd. Swoboda, 1889, p. 26 sq. ; cf. Boll, op. cit. p. 350 sq.
  63. Manilius ne mentionne que deux constellations barbares : Haedus (V, 312) et Fides V, 410. Firmicus Maternus, VIII, 5 sq., ne fait que paraphraser dans sa prose boursouflée les beaux vers de Manilius.
  64. Ces textes astrologiques (Teucros, Antiochus d’Athènes, Vettius Valens, I, c. 2, Rhétorios, Camatéros, etc.) ont été réunis et commentés par Boll, op. cit. p. 5 sq. 465 sq.
  65. Nallino, Encyclopédie de l’Islam, s. v. « Astrologie » ; Suter, Die Mathematiker und Astronomen der Araber, 1900 ; Cf. Cat. codd. astrol. V (Romani), pars 1, p. 86 sq.
  66. Cf. Cat. codd. astrol. ibid. p. 136.
  67. Cf. Saxl. Der Islam, III, 1912, p. 152 sq.
  68. Une liste fort incomplète des zodiaques orientaux est donnée par Gulecheus, Der marmorne Himmelsglobus zu Arolsen, 1862, p. 52 sq. ; cf. Chwolsohn, Die Ssabter, 1856, II, p. 661 ; Thiele, Himmelsbilder, 1898, p. 44. Le monument le plus remarquable de toute la série est le pont de Djéziret-ibn-Omar près de Mossoul, datant du xiie siècle ; il est décoré de hauts reliefs qui nous montrent (comme à Dendérah) les planètes dans les signes du zodiaque où ils ont leur exaltation (Preusser, Nordmesopotamische baudenkmäter, Leipzig, 1911, pl. 38-40). Sur les cuivres au contraire, les planètes et les signes du zodiaque sont presque toujours combinés suivant le système des domiciles [cf. supra, p. 1049, Sarre et Van Berchem, Das Metallbeckhen des Mabeks Lulu von Mossul, dans Münchener Jahrb. der bild. Kunst., 1907 ; cf. Migeon, Manuel d’art musulman. t. II, Paris, 1907, p. 180, fig. 156). Il en est de même d’un miroir du xiiie siècle décrit par Reinaud, Monuments arabes et persans du cabinet de Blacat, t. II, Paris, 1828, p. 400 sq. Les Seldjoucides et les Grands Mogols ont frappé de nombreuses « monnaies zodiacales » ; cf. Lane Poole, Catalogue of Oriental coins in the Brit. Mus. 1877, t. III, Introduction, et The coins of the Moghul emperors of Hindustan in the Brit. Mus. 1892, Introd. p. lxxix sq. : Ghalib Eilhem, Catalogue des monnaies turcomanes du musée imp. ottoman, Constantinople, 1894 (planches). [Note communiquée par M. Max Van Berchem].
  69. Dans les livres sacrés du mazdéisme, les passages qui se rapportent aux planètes et au zodiaque sont inspirés par la religion babylonienne ; cf. Spiegel, Eran. Altertumskunde, II, p. 75 ; Darmesteter, Ormuzd et Ahriman, 1877, p. 270. La littérature pehlvie donne les noms des douze signes (Boundahish, II, 2 ; p. 11, trad. West : Mînôkhard, VIII, 17 ; p. 34, trad. West.
  70. Les Hindous ont adopté, après le zodiaque lunaire (supra, p. 1047, n. 1) de 27 ou 28 constellations (naksatra), le zodiaque solaire, qui leur est certainement venu d’Occident ; cf. Mollien, Recherches sur le zod. indien, dans Mém. div. sav. Acad. inscr. 1re  série, t. III, 1833, p. 240 sq. ; Thibaut, Astronomie, Astrologie (dans le Grundriss der indo-arischen Philologie). 1899, p. 23 et 31 sq. ; Boll, Sphaera, p. 342 sq.
  71. Cf. supra, p. 1047, à propos de la Dodékaoros ; Boll, Sphaera, p. 326 sq.
  72. Plin. Nat. h. II, 31 ; cf. Boll, Sphaera, p. 191 sq.
  73. Diels, Fragm. der Vorsokratiker, 3e éd. l. I, p. 297, no 7, 10. Cf. Cat. codd. astr. V, pars III, p. 95, 13.
  74. Tannery, Recherches sur l’histoire de l’astronomie ancienne, 1893, p. 131.
  75. Cf. supra, p. 1047.
  76. Hipparch. In Arati et Eudoxi Phaenom. commentarii (éd. Manilius, 1894), II, 2 sq. — La prétendue « Sphère d’Empédocle » paraît être une contamination d’Aratus et d’Eudoxe ; cf. Wieck, Sphaera Empedoclis quae dicitur, 1897.
  77. Geminus, Introd. in Phaenomena, éd. Manilius, 1898.
  78. Geminus, éd. Manilius, appendice, p. 263, n. 15.
  79. Boll, Sphaera, p. 180 sq.
  80. Le premier qui la mentionne est Varron, De lingua lat. VII, 16. Cf. infra, p. 1039.
  81. Thalès aurait le premier [à avoir] exécuté une sphère solide (Cicer. De rep. I, 14 § 22) et Anaximandre après lui (Diels, Vorsokratiker, 3e éd. p. 14, 10). D’autres textes attribuent cette « invention » à Musée ou à Atlas ; cf. Fabricius-Harles, Bibliotheca Graeca, V, p. 299.
  82. Cicer. l. c. ; cf. Tannery, Mémoires scientifiques publiés par Heiberg et Zeulhen, t. II, 1912, p. 247 sq. ; Hultsch dans Pauly-Wissowa, Realencycl. s. v. « Eudoxos », col. 944 et 950 ; Bethe, Rhein. Museum, LV, 1890, p. 419 sq. Sur la correspondance des douze mois et des douze dieux, cf. infra, p. 1055.
  83. Alexis ap. Athen. II, 60 a ; cf. infra, p. 1059.
  84. Une amphore attique, trouvée à Ruvo, où l’on voit Atlas portant un globe avec la bande zodiacale [atlas, fig. 617]. est probablement restaurée (Furtwängler dans Roscher, Lexikon, t. I, p. 710), mais un fragment d’une sphère de marbre trouvé à Larissa est décrit par Thiele, Himmelsbilder, p. 171.
  85. Cicer. De nat. deorum, I, 14, 36.
  86. Douris ap. Athen. X, 535 f : ὁ πόλος ἐνύφαντο χρυσεῶς ἀστίρας ἔχων καὶ δῶδεκα ζῷδια.
  87. Diogen. Laert. VI, 102 : ὁ πόλος ἐνόφαντο χρυσεῶς ἀστέρας ἔχων καὶ τὰ δῶδεκα ζῴδια. Suidas, s. v. ζῴδια, attribue par erreur ce vêtement à Ménippe.
  88. Hom. Iliad. XVIII, 485 ; cf. Bethe, Rhein. Museum, LV, 1900, p. 422.
  89. Nous ne connaissons cette composition que par des reproductions d’époque romaine. Peinture de Pompéi ; Graeven, Genethliacon Götting. pl. ii, p. 128 sq. ; Helbig, Wandgemälde, p. 289, no 1316 sq. ; fragments de marbre découverts à Rome : Helbig, Führer Samml. Rom. : 3e  éd., no 800. Cf. Bienkowski. Rom. Mitt. 1894, p. 197 sq. et supra, fig. 3951.
  90. Médaillon d’Aboukir, Dressel, Abhandl. Berl. Akad. 1906, p. 26 ; Thiersch. Jahrb. Instit. 1908, p. 1113. On distingue sur le bord le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancre, le Lion. L’original reproduit remonterait à Lysippe, mais l’authenticité de ce médaillon a été contestée. (Comparer l’umbo reproduit plus haut, fig. 4417. Bouclier avec les têtes du Soleil et de la Lune entourées par le zodiaque sur un médaillon contorniate de Trajan ; cf. S. W. Stevenson, A dictionary of Roman coins, 1889, p. 928.
  91. Infra, [{{{1}}}]1054.
  92. Smith, Catal., sculptur. British Mus. III, no 2162, fig. 20 ; Delatte, Musée belge, 1913. p. 323 sq. ; Strong, Apotheosis and after life, Londres, 1915, p. 220, 283 et pl. xxviii.
  93. Amastris : Babelon et Th. Reinach, Recueil monnaies d’As. Min. I. 1904, p. 155, no 168 ; Nicée ; ibid., p. 407, no 68 ; Tium : ibid. p. 633, no 130. Périnthe : Head, Hist. numm. 2e  éd. p. 271 ; cf. supra, p. 1048, no 10, et sur le sens religieux, infra, p. 1057.
  94. Cf. supra, p. 1050.
  95. Varr. Rer. rust. lib. I, 28 ; II, 1, 7.
  96. Cf. surtout De nat. deorum, II, 43-44.
  97. Cf. infra, p. 1053. Zodiaque à Pompéi, cf. supra, p. 1031, n. 7 ; balieus, fig. 770.
  98. Un catalogue de ces représentations a été dressé par Gädechens, Der marmorne Himmelsglobus zu Arolsen, 1802, p. 34 sq. Il comprend quatre-vingt-treize numéros, mais est aujourd’hui très incomplet.
  99. Tannery, Mém. scientif. publiés par Heiberg et Zeuthen, II, 1912, p. 247 sq. ; Rehm dans Hermes, t. XXXIV, 1899, p. 271 sq. ; Hultsch dans Pauly-Wissowa Realenc. s. v. « Astronomie », col. 1834 ; Bouché-Leclercq, Astrologie gr. p. 265, n. 1 ; p. 552.
  100. Cf. supra, p. 1049, n. 9.
  101. Cf. supra, p. 1050. Les textes relatifs aux constructeurs et possesseurs de sphères célèbres ont été réunis, par Fabricius-Harles, Biblioth. Graeca, t. V, p. 298 sq.
  102. Babelon et Th. Reinach, Recueil des monnaies d’Asie Mineure, 1, p. 413, no 143, pl. lxix, 5.
  103. Cicer. Rep. I, 14 § 22 ; cf. supra, astronomia, p. 492.
  104. Ptolem. Synt. VIII, 3 : Περὶ καταστευῆς στερεᾶς σφαῖρας. Cf. Nonnus, Dion. VI, 64 sq. et Ann. soc. archéol. Bruxelles, XIV, 1900, p. 403 — S. Reinach, Rép. rel. II, p. 164, 1.
  105. L’Atlas Farnèse a été étudié en détail par Thiele, Himmelsbilder, 1898, p. 19 sq. ; pl. iii-vi. — Sur l’Atlas Albani, cf. infra, p. 1057 n. 10. Statue de bronze d’Atlas avec la sphère, dans une ville de France, au moyen âge, cf. Boll, Sphaera, p. 440, n. 2. Atlas et la sphère étoilée sur des pierres gravées : Mariette, Recueil de pierres gravées, I, 78 = S. Reinach, Pierres gravées, pl. 90 = Chabouillet, no 1769. À côté de la Terre : Gori. Mus. Flor. IV, 13 = Müller-Wieseler, II, pl. LXII, 797, etc. Cf. mes Mon. myst. de Mithra, I, p. 90.
  106. Thiele a pensé à tort que cet original était la sphère d’Hipparque ; cf. Boll, Sitzungsb. Akad. München, 1809, p. 120, n. 2 sq.
  107. Gaedechens, der marmorne Himmelsglobus zu Arolsen, Göttingen, 1862.
  108. Amelung, Sculpturen des Vatic. Museums, II, 1908, p. 529 (Sala dei busti, no 341, pl. 66).
  109. Fragments à Berlin (Beschreibung der antiken Skulpturen, no 1050 A = Thiele, p. 42) ; à Larissa (Thiele, p. 171). Comparer la sphère magique citée infra, p. 1059.
  110. Clarac, 216, fig. 768 ; pl. 218 = S. Reinach, Répert. stat. I, p. 106, 1 ; 108, 1 = Fröhner, Sculpt. du Louvre ; nos 490, 337. Apothéose d’Antonin ; cf. infra, p. 1058. Buste de Commode, infra, p. 1054 ; Mon. mystères de Mithra, I, p. 88 sq. Zodiaque avec Scorpion autour de la sphère, dans une scène de divination d’un canthare de Berthouville ; Babelon, Le trésor de Berthouville, Paris, 1916, p. 106 et pl. xvi.
  111. Vase de Buvo (douteux), cf. supra, p. 1051 n. 2. Peinture de Pompéi, cf. supra, p. 1051, n. 7.
  112. S. W. Stevenson, A dictionnary of Romans coins, Londres, 1889, p. 928 ; cf. supra, p. 1051 n. 20 et astronomia, fig. 387.
  113. Supra, p. 1049. Le « planisphère » de Bianchini est improprement nommé.
  114. Boll, Sitzungsb. Akad. München, 1899, p. 118 sq.
  115. Cumont, Revue archéologique, 1916, I, p. 41 sq.
  116. Planisphère du Vaticanus graecus, 1087, s. XV, dans Boll, Sphaera. p. 92 et pl. 12 du Cod. Philippicus Berol. 1830, s. IX, dans Thiele, Himmelsbilder, p. 164 ; du Basil. A. N. IV, 8, de Germanicus dans l’édition d’Aratus de Maas, pl. 1. D’autres sont cités par Thiele, p. 103 sq. ; cf. Bethe, Rheinisches Museum, LV, 1900, p. 416 sq. : Cumont, l. c. p. 11, n. 2.
  117. Vitruv. IX, 8, p. 236 Rose.
  118. Jahresh. Instit. Wien, V, 1002, p. 100 sq. et pl. v ; t. VI, 1903, p. 32-49. Peut-être faut-il en rapprocher le disque, où est sculpté un zodiaque, figuré sur le médaillon contorniate décrit atlas, note 37.
  119. Paris et Delatte, Musée belge, 1913, p. 143 sq. ; cf. à Naples, Inscr. Graecae, XIV, 705 ; à Rome, ibid. 1307. L’ « autel » de Gabies (infra, p. 1036) est probablement aussi une horloge.
  120. Achille dans Maas, Comm. in Aratum, 1808, p. 80 § 3 : Ἐλύμηναν δὲ πολλοὶ τοῦτο τὸ ποίημα [illisible]… ἕκαστος αὐτῶν πρὸς τὸ βούλημα τὸ ἴδιον γραφὰς ἰδίας ποιούμενοι.
  121. Ces manuscrits ont été étudiés par Thiele, Antike Himmelsbilder, 1898. Ce sont notamment (p. 77-89) le Cod. Vossianus lat. saec. qto 79, IX, et le ms. de Boulogne 188, s. X, de Germanicus et d’Aviénus, où l’on trouve tous les signes sauf la Balance, dont Aratus ne parle pas (supra, p. 1050).
  122. Ainsi le Bononiensis 2280 (Cat. codd. astrol. IV, no  18) f. 267 v. , f. 334.
  123. Supra, note 9. La figure d’après Boll, op. cit. pl. 1, cf. p. 126 sq. Les signes du zodiaque sont figurés séparément, dans le même ms. ff. 22-37 (Boll, p. 124).
  124. Cf. supra, p. 1048 n. 25.
  125. Fontenelle. Histoire de l’Académie, 1708, p. 110.
  126. Fröhner, Sculpture du Louvre, no 4, p. 15 sq., Clarac, pl. 248 bis, no 410 = S. Reinach, Répert. stat. I, p. 118 ; cf. Boll, Sphaera, p. 229-305 et pl. v. Un fragment d’une table analogue est publié d’après un ms. de Peiresc par Montfaucon. Ant. expl. t. I, pl. ccxiv, et Suppl. t. I, pl. xvii = Boll, op. l. p. 303.
  127. Cf. Cumont, Mon. mystères de Mithra, t. I, p. 95 ; 96, n. 1.
  128. Cf. supra, p. 1047.
  129. Bouché-Leclercq, Astrol. grecque, p. 206 sq.
  130. Les noms grecs des divinités des décans sont énumérés par Cosmas de Jérusalem, Cat. codd. astrol. gr. V, pars III, p. 122. Cf. supra, p. 1048, n. 17 et infra, p. 1059, n. 6.
  131. Bouché-Leclercq, op. l. p. 224 sq.
  132. Cf. Boll, op. l. p. 310, n. 1. Les planètes devaient être représentées par des jetons, qu’on plaçait sur les signes du zodiaque où elles s’étaient trouvées au moment du l’observation. Si deux ou plusieurs planètes étaient réunies dans le même signe, on se servait commodément du double zodiaque. Comparer l’instrument dont use l’astrologue Nectanébo dans le Pseudo-Callisthène, p. 4 (Müller et Budge, The history of Alexander the great, Cambridge, 1889, p. 5, sq.
  133. Supra, p. 1047 sq.
  134. Supra, 1048, n. 9. La distribution des planètes dans un Mithréum d’Ostie indique peut-être leur position au moment de la fondation du temple ; cf. Mon. myst. de Mithra, t. I, p. 115. Horoscope de l’église Sainte-Sophie à Constantinople ; cf. infra, p. 1060.
  135. Capelle, Prodromus iconicus sculptilium gemmarum, Venise, 1702, no 8 : Gori. Thesaurus gemmarum astriferarum, 1750, 1. pl. 34 (= Kopp, Palaeographia critica, III, 1829, p. 531) ; pl. 89 sq.
  136. Reconstitué d’après Perdrizet et Lefebvre. Graffites grecs du Memnoneion d’Abydos, Paris, 1917, no 641.
  137. D’après Usener, Kleine Schriften, t. III, p. 322. Un autre système laisse un treizième carré vide au centre du rectangle (Ibid. p. 321) ; cf. Bouché-Leclercq. Astrol. gr. p. 285. Ces figures d’horoscopes sont fréquentes dans nos manuscrits, p. ex. Cat. codd. astrol., VII (Germanici), cod. 7. f. 23 ; 20, f. 139 v ; 22, f. 156 ; VIII (Parisin.), cod. 4, f. 131 sq. etc.
  138. Sueton. Aug. 94, 12 ; Manil. Astron. II, 507, etc. ; cf. Gardthausen, Augustus, t. II, p. 18, où l’on trouvera énumérées une série de monnaies portant le Capricorne avec le globe. Cf. Corp. inscr. lat. XII, 4339.
  139. S. Reinach, Répert. reliefs, t. II, p. 144.
  140. Von Domaszewski, Die Tierbilder der Signa, dans Arch. epigr. Mitt. aus Oesterr. XV, 1892, p. 183 sq. ; XVII, 1894, p. 34. Mais voyez l’article signa, p. 1312.
  141. Helbig, Führer Samml. Rom. 3e éd. no 930.
  142. Un lièvre sur un cippe funéraire du musée de Mantoue y représenterait la constellation παρανατέλλων, qui fait les prestidigitateurs (Labus, Museo di Montova, t. II, pl. XXIV, p. 163 sq.), mais cette interprétation est douteuse. Lion avec les Vents et les Saisons sur une mosaïque trouvée près de Poligny (Bruand, Dissertation sur une mos. de P., Paris, 1816 ; cf. Blanchet, Inv. mosaïques de la Gaule, II. 1909, no 1481). Le dessin paraît inexact. — Lion, Bélier et Sagittaire sur un siège de marbre autrefois à la villa Casali, (aujourd’hui dans la collection Lenbach à Munich) : cf. Matz-Duhn, Antique Bildwerke in Rom. III, no 3704 ; Brunn, Verhandl. Philologenversamml. XLI, Munich, 1891, p. 262. Le sujet représenté est la prise d’une ville ; les signes rappelleraient le moment où l’action fut engagée. Ils forment un trigone astrologique. (Cf. p. 1058. n. 5.
  143. Clarac, pl. 201, 202, cf. t. II, p. 186 — S. Reinach, Répert. statuaire, I, p. 89-90 : Fröhner, Sculpture du Louvre, no 5, p. 24. Cette interprétation me paraît la plus plausible ; mais les bas-reliefs ont été défigurés par des restaurations arbitraires. Derrière le Scorpion est sculpté un cheval marin, pour rappeler que c’est un signe aquatique (ὑδατῶδες, cf. Cat. codd. astrol. I, p. 146, 15 sq. : Vettius Valens, pp. 10, 26 ; 56, 9 Kroll, etc.). Il est probable que ce candélabre faisait partie d’un groupe de quatre, et que les trois qui sont perdus portaient les signes des autres saisons et les emblèmes des autres éléments.
  144. Bouché-Leclercq, Astrol. grecque, p. 318 sq. ; cf. infra, p. 1062.
  145. Manil. II, 453 sq. ; Firmic. Mat. Mathes. II, 24 ; Vettius Valens, 11, 36 (p. 109 Kroll) ; Sextus Empir. Adv. astrol. 21 ; Porphyr. Isag. in astr. p. 198 ; Paul. Alex., Introd. A, 2. Hermès Trismeg. dans Berthelot et Ruelle, Alchimistes grecs, t. I, p. 101, 106 ; Cat. codd. astrol. II (Veneti), cod. 7, f. 127 V ; m (Mediolan.), cod. 22, f. 339 t. IV (Italici). p. 126, note, etc.
  146. August. De haeres. 70 ; cf. infra, p. 1060, n. 9.
  147. Parisin. graec. 2419, f. 1 (cf. Cumont, Revue archéol. 1910, I, p. 7) ; Parisin. gr. 2180, f.108 ; Cat. codd. astrol. III (Mediolan.), cod. 23, f. 254 v ; Parisin. lat. 7351, f. 7 ; cf. Cumont, (l. c. p. 9. Cf. Piper, Symbol. und Mythol. der christl. Kunst, t. II, 1851, p. 289.
  148. Paul Durrieu, Les Très riches heures du duc de Berry, 1904, pl. xiii et p. 29. Cf. Cumont, l. c. p. i sq. ; Deonna, Revue hist. des relig. LXIX, 1914, p. 183 sq. La mélothésie planétaire, qu’on opposait à la « mélothésie zodiacale » (Bouché-Leclercq, p. 321 sq.), a été illustrée par des figures analogues (p. ex. Cat. codd. astr. IV (Ital.), cod. 18 (= Bononiensis, 3632), f. 311. La présence de cette figure de « l’homme anatomique » est à peu près constante dans les livres d’heures imprimés à Paris au xve siècle [Durrien]. Les Égyptiens assignaient un pouvoir semblable aux trente-six décans (infra, p. 1059) ; mais on n’a conservé aucune figure qui rende sensible aux yeux leur répartition compliquée.
  149. La correspondance des mois et des signes est la suivante : ♏︎ Pyanepsion, ♐︎ Maimaktérion. ♑︎ Poseidéon, ♒︎ Gamélion, ♓︎ Anthestérion, ♈︎ Élaphéholion, ♉︎ Mounichion, ♊︎ Thargélion, ♋︎ Skirophorion, ♌︎ Hékatombaion. ♍︎ Métageitnion, ♎︎ Boédromion.
  150. Svoronos, Journal intern. d’archéol. numismatique, II, 1899. p. 21 sq., qui refuse à tort tout caractère liturgique à ce répertoire de l’héortologie attique ; cf. Robert, Cott. gel. Anzeigen, 1899, p. 544 sq.
  151. Cf. Thiele, Himmelsbilder, p. 57-64, avec de bonnes reproductions du marbre.
  152. Supra, p. 1051.
  153. Corp. inscr. lat. I, 2e éd. p. 280 sq. ; cf. Boll, Sphaera, p. 472 sq. ; Wissowa, Römische Bauernkalender, dans Apophoreton, XLVII Versamml. deutscher Philologen, Berlin, 1903, p. 35 sq.
  154. Sur la tutela, qui a souvent un sens astrologique, cf. supra tutela, p. 554. Le médaillon reproduit fig. 7193 n’a pas été bien expliqué par Déchelette. Il montre la Tutelle invicta, comme les astres, portée dans une couronne de laurier par deux Victoires au-dessus d’une figure du Ciel. De chaque côté se trouvait, non un dieu fluvial, mais un dieu du Vent soufflant ; cf. infra, p. 1058, n. 11.
  155. Diod. II, 30, 7 : Τῶν θεῶν τούτων κυρίοιυς εἶναι φασι δώδεκα τὸν ἀριθμὸν ὧν ἑκάστω μῆνα (ἔνα) καὶ τῶν δώδεκα λεγομένων ζῳδίων ἒν προσνέμουσι. Cf. Cosmas Hiéros. dans Cat. codd. astrol. V (Romani), pars 11, p. 122, n. 1. L’origine orientale de cette doctrine est prouvée accessoirement par le fait qu’on la retrouve chez les Étrusques (Varro, ap. Arnob. II, 40) : cf. Boll. op. l. p. 478.
  156. Bouché-Leclercq, op. l. p. 183 sq.
  157. Mommsen, Römische Chronologie, 2e éd. p. 305 sq. ; cf. Boll, p. 476.
  158. Columell. XI, 2.
  159. Janvier = Capricorne, etc. : cf., outre les ménologes, le disque de Salzbourg cité supra, p. 1052 ; Anthol. latina, éd.Riese, nos 394, 393, 640, 864. Janvier = Verseau, etc. ; cf. la figure du ms. de Ptolémée supra, p. 1052, un planetarium du cod. Voss. lat. qu. 79, dans Thiele, Himmelsbilder, pl. vii ; Strzygowski, Die Calenderbilder des Chronogr. v. Jahre 354, 1888, pl. xxviii sq. ; Riegl, Arch. epigr. Mitt. XIII, 1890, p. 9 sq. ; Anthol. lat. éd. Riese, 117 (v. 16), 490 a.
  160. Wissowa, l. c. ; Piper, Mythol. der christl. Kunst. II, 1851, p. 288. On trouve cependant des exceptions, et à la cathédrale de Chartres, par exemple, c’est le Verseau et non le Capricorne qui accompagne le mois de janvier dans le « calendrier de pierre » qui y est sculpté ; cf. Mâle, L’art religieux du XIIIe siècle, 1902, p. 88. Bède, dans son traité De temporum ratione, qui jouit d’une grande autorité, donne, c. 10 (Migne, Patr. Lat., XC, p. 358), la correspondance janvier = Capricorne, etc. mais il place l’entrée du soleil dans les signes in medio mense, et dans le De natura rer. c. 17 (Migne, p. 232) il adopte le système janvier = Verseau.
  161. L’Annuaire du bureau des longitudes pour 1913 note que le soleil entre dans le ♒︎ le 21 janvier à 2 h. 59, dans les ♓︎ le 19 février à 17 h. 23 ; dans le ♈︎ le 21 mars à 16 h. 51, etc., mais ces signes ne désignent plus que des compartiments du ciel sans égard pour les étoiles qui s’y trouvent.
  162. Cf. supra, fig. 7591. Les moments indiqués pour l’entrée du soleil dans les signes (♈︎ 20 mars, 5 h. 20 de la nuit, etc.) ont permis de fixer la date de la composition de cette figure à la seconde moitié du iiie siècle.
  163. Manilius, II, 439 sq. ; Vettius Valens, I, 2, éd. Kroll : cf. Boll. Sphaera, p. 473 sq.
  164. Clarac, Mus. de sc. pl. clxvi = S. Reinach, Répertoire stat. I, p. 64 ; Millin, Galerie mythologique, pl. xxviii-xxix, nos 85-89 ; Duruy, Hist. d. Romains, I, p. 517. V. notre fig.  7595 ; cf. Fröhner, Sculpture du Louvre, n° [illisible] p. 9 sq.Mrs. Strong me signale un bassin de marbre autrefois chez le duc de Sutherland, à Trentham Hall, et aujourd’hui au British Museum (cf. Archäol. Anzeiger. 1908, p. 421, no IX, 2), qui est décoré sur son pourtour des signes du zodiaque, tandis que sur ses pieds sont sculptées en style archaïsant quatre divinités. La signification de ces bas-reliefs et la destination même du monument, fortement restauré, n’ont pas encore été suffisamment expliquées. C’était peut-être un cadran solaire analogue au marbre de Gabies.
  165. Ces emblèmes sont placés à la gauche des signes, non à leur droite, comme tendraient à le faire croire les dessins publiés ; cf. Boll, op. l. p. 474.
  166. Cumont, Textes et mon. relatifs aux myst. de Mithra, t. I, 1900, p. 109 sq. ; cf. le curieux bas-relief de Modène, Rev. archéol. 1902, I, pl. 1 = S. Reinach, Rép. rel. III, p. 61, 1 ; cf. mes Mystères de Mithra, 3e éd. p. 107, n. 3 ; p. 109, fig. 11.
  167. Par ex. à Heddernheim, op. cit. mon. 251 et pl. vii.
  168. Manilius, III, 240 ; Aratus. Phaen. 553.
  169. Mon. myst. Mithra, t. I, p. 80.
  170. ibid. t. II, mon. 273.
  171. Bronzes d’Angleur (Liège) : ibid. p. 428.
  172. Mosaïque de Sentinum ; Sol debout dans la bande du zodiaque ; à côté de lui la Terre et les Saisons (Engelmann, Archäol. Zeitung. XXXV, 1877, pl. iii = Mon. myst. Mithra, t. II, mon. 298). — Sol sur son quadrige entouré du zodiaque ; Mosaïque de Munster, cercle de Coblence (Westdeutsche Zeitschr. f. Gesch. und Kunst, 1901, p. 114 et pl. III ; Blanchet, Invent. mosaïques de la Gaule, t. II, 1909, no 1622) ; pierre gravée de Florence (Gori, Museum Florent. II, pl. 88 ; S. Reinach, Pierres gravées, 1895, p. 67 et pl. 59 ; Visconti, Museo Worsleiano, Milan, 1834, pl. xxvii, no 21). Raphaël a reproduit ce type antique dans son Jugement de Pâris » (Müntz, Raphaël. 2e  éd. 1886, p. 609). — Buste radié de Sol entouré du zodiaque (Gori, op. l. pl. 88, 2 = S. Reinach, ibid.). On trouvera d’autres représentations analogues énumérées dans le catalogue de Gädechens, op. cit. nos 28-48. — Comparer la pierre du Cabinet d’Orléans (I, pl. 49-50 = S. Reinach, op. cit. p. 125) : buste d’Apollon ailé avec une corne d’abondance, entouré du zodiaque : au revers, lyre, chouette (?) avec l’inscr. Τύχη πρωτόγ(ονος) [= Fortuna primigenia] Κολοσσαί(ων).
  173. Cornaline de Florence (Gori, op. l. II, pl. 87 = S. Reinach, op. l. pl. 69, 11 : Sol parcourant le ciel sur son quadrige au-dessus de la Terre étendue ; derrière lui, Taureau, Gémeaux et Cancer. De même, sur un médaillon d’Antonin, cinq signes du zodiaque figurent le Ciel par opposition à la Terre (Grueber, Roman medall. in the British Mus. 1877, p. 9, no 14 et pl. xi ; cf. p. 25. no 20, pl. XXXII, 1). Cf. Gädechens, nos 37-41, 43. Sur le zodiaque comme indication du lieu de la scène figurée cf. infra, p. 1058, n. 10.
  174. Amelung, Catal. Vatic. t. I, Chiaromonti, no 592, pl. 70 ; cf. Manilius, I, 677 (stellatus balteus) ; III, 361. Autres marbres : Gaine surmontée d’une tête du Soleil ; sur la gaine, cercle du zodiaque ; trouvée à Carthage (Louvre, Catalogue sommaire des marbres, no 1833). Fragments de Sol et des signes du zodiaque â Aix (Espérandieu, Bas-reliefs de la Gaule, I, no 98). Un marbre inédit du Museo Nazionale à Rome no 9086) porte sur son bord circulaire la bande du zodiaque, tandis que le milieu, qui est évidé, ne contient plus qu’un petit gocle, oii était probablement placé autrefois un buste de Sol ou de Jupiter.
  175. Gsell, Mon. antiques de l’Algérie, t. II, p. 106, no 28 ; De Pachtère, Invent. mosaïques de l’Afrique, t. III, no 41. Pour le type, cf. la monnaie de Constantin citée infra, p. 1060, note 8.
  176. Apul. Metam. XI, 24 (duodecim sacratus stolis) : cf. Reitzenstein, Archiv. f. Religionswiss, VII, 1904, p. 408. Sur les idées eschatologiques qu’on attachait à cette cérémonie, cf. infra, p. 1058.
  177. Millin, Gal. mythol. pl. xxix, no 90 = Müller-Wieseler, t. II, pl. II, no 27 = Duruy, Hist. des Romains, VI, p. 97 ; cf. Dattari, Rivista ital. di numism. 1901, p. 166.
  178. Poole, Cat. greek coins Br. Mus., Alexandria, pl. XII, no 1078, cf. p. LVI. Une variante remplace Sérapis et Isis par Hélios et Séléné ; cf. Dattari. l. c. Pierre gravée avec Sérapis dans le zodiaque : Gori, Gemmae Florent. I, pl. CXLII ; cf. Gädecheus, l. c. nos 20, 21.
  179. Bronze d’Hadrien à Nicée (Babelon et Th. Reinach, Recueil monn. d’Asie Mineure, t. I, p. 407, no 68 = notre fig. 7597) ; même type à Périnthe (Head, Hist. nummorum, 2e  éd. p. 518). Cf. à Tium : Zeus et signes du zodiaque (Babelon et Th. Reinach, op. l. t. I, p. 633, no 130) ; à Amastris ; Zeus et Héra, autour les signes du zodiaque (ibid. p. 155, no 168).
  180. Mariette, Recueil de pierres gr. I, 1 = S. Reinach, Pierres gravées, pl. 82 = Chabouillet, Catal. des camées, no 2391, Cf. Babelon, Catal. des camées de la B. Nat. 1897, p. 395.
  181. Cabinet d’Orléans, I, pl. 97 = S. Reinach, Pierres gravées, pl. 127.
  182. L’Atlas de la villa Albani, si la restauration est exacte, supportait un Jupiter trônant au milieu du zodiaque (la Vierge et la Balance sont seules antiques) ; cf. Helbig, Führer Samml. Rom., 3e  éd. no 1929 ; Thiele, Himmelsbilder, p. 25. Sur le globe d’Arolsen : aigle et foudre de Jupiter avec le zodiaque (supra, p. 1032, n. 2). Comparer la liste de Gädechens, op. l. nos 11-27.
  183. Gori, Mus. Flor. II, 88, 3 = S. Reinach, Pierres gravées, pl. 79 et p. 67 ; cf. ibid. pl. 86 et p. 96 ; Wernicke dans Roscher, Lexikon der Myth. s. v. « Pan, » col. 1467 sq.
  184. Cf. Gädechens, op. l. nos 65-71.
  185. Gädechens, op. l. p. 51 sq. ; cf. supra, notes 5, 7 et 9. Mars, planète protectrice des soldats, dans le zodiaque : amulette dans Matter, Hist. du gnosticisme, pl. VIII, 8 ; cf. supra, note 8.
  186. Monnaie d’Aegae : Müller-Wieseler, t. II, pl. LXXII, no 920 ; cf. Pick, Jahrb. arch. Instit. 1898, p. 142, n. 15. Intaille : Mariette, Pierres gravées, II, 35 = S. Reinach, op. cit. pl. 100 et p. 106 ; Chabouillet, Catal. des camées, no 2382 ; cf Gädechens, op. l. nos 60-64 et p. 45 sq. ; Pauly-Wissowa, Realencycl. s. v. « Gorgo », col. 1644, 1646.
  187. Supra, p. 1048, n. 10.
  188. Gädechens, op. l. no 9 ; cf. Helbig, Führer Samml. Rom. 3e éd. no 337. Ces signes sont censés être tissés dans l’étoffe du vêtement ; cf. supra, p. 105, n. 4.
  189. Thraemer, dans Pauly-Wissowa, Realenc. s. v. Asklepios, col. 1662.
  190. Bouché-Leclercq, Astr. gr. p. 517 sq.
  191. Intaille, qui doit avoir servi de talisman : Esculape et Hygie ; au-dessous, Croissant lunaire et Vénus (?) ; autour, le zodiaque (Müller-Wieseler, pl. Lxi, no 785). Lamelle de bronze avec la dédicace Aesculapio sacrum (Corp. inscr. lat. VI. no I) entre le Soleil, le Cancer, le Scorpion et les Poissons, c’est-à-dire un des trigones zodiacaux (Bouché-Leclercq, op. l. p. 169 sq. 199 sq.). Le même trigone apparaît sur une pierre gravée de Florence (Gori, Mus. Flor. II, pl. 89, 4 = S. Reinach, Pierres gravées, pl. 69 et p. 68). Cf. supra, p. 1054, n. 6.
  192. Gädechens, nos 72-74. Cf. Furtwängler, Beschr. geschn. Steine in Berlin, 1896, no 6736 : « Nikè avec couronne et palme au-dessus du signe du Capricorne. Le Capricorne, signe d’Auguste (supra, p. 1051), était devenu le maître de la victoire.
  193. Charax ap. C. Müller, Fragm. hist. graec. III, p. 640, fr. 19 ; cf. mes Mon. myst. de Mithra, t. II, p. 69 : Τὰς δεκαδυο θύρας τοῦς δώδεκα οἴκους ἱστόρησε τοῦ ζωδιακοῦ τοῦ διοικοῦντος τῆν γῆν καὶ την θάλασσαν καὶ τὸν τῶν ἀνθρώπων παροδικὸν τοῦ βίου δρόμον.
  194. Cabinet d’Orléans, II, 34 = S. Reinach, Pierres gravées; pl. 129 et p. 143.
  195. Deubner, Röm. Mitteil. XXVII, 1912, p. 17 ; Helbig, Führer Samml. in Rom, 3e éd. no 123. Cf. Stevenson, Dictionary of roman coins, Londres, 1889, p. 927 : Hadrien, tenant le globe, surmonté du phénix, dans le cercle du zodiaque, avec la légende secvlvm avrevm.
  196. Cf. Gädechens, l. c. nos 79 sq.
  197. Ce diptyque, faussement dénommé autrefois Apothéose de Romulus (Millin, Gal. mythol. II, pl.clxxviii, no 659) a été étudié récemment par Graeven (Athen. Mitt. XXVIII, 1913, p. 271 sq. ; cf. Strong Apotheosis and afterlife, 1915, p. 227, pl. xxxi), qui en a éclairci la signification, mais prétend à tort reconnaître Hypnos et Thanatos dans les deux génies des Vents. Les Vents, qui emportent les âmes, apparaissent fréquemment dans la sculpture funéraire ; cf. Jahresh. Instit. Wien, t. XII, 1910, p. 213.
  198. Sarcophage de Mars et Rhéa Silvia au palais Mattei (Matz-Dubn, Ant. Bildwerke in Rom. no 2236) ; Lion, Vierge, Scorpion près de l’assemblée avec le mythe d’Endymion, au palais Doria (Ibid. no 2717 = Robert, Sarkophagreliefs, III, no 77, pl. xx) : dans un coin Hélios sur morceau du zodiaque. Même représentation sur un sarcophage de Paris, à la villa Médicis (Robert, op. l. t. II, no 2 ; cf. Graeven l. c. p. 292.
  199. Montfaucon, Ant. expl., Suppl. t. I, pl. iii ; Matz-Duhn, op. l. t. II, no 3016. Cf. Strong, op. l. pl. xxxii. p. 228.
  200. Cf. Cumont, 1916, p. 6 sq.
  201. S. Reinach, Répertoire de reliefs, I, pl. 168 ; Strong, op. l., p. 226, pl. XXX.
  202. Clemens Alex. Strom. V, 14 § 103 ; cf. Orph. Hymn. XII, 12 ; Servius, ad Aen. VI, 395 ; Lydus, De mensib. IV, 67 (p. 121, 19 Wünsch).
  203. Clemens Alex. l. c. Cf. supra, p. 1057, n. 4.
  204. Hegemonius, Acta Archelai, 8 (p. 12, Beeson).
  205. Pistis Sophia, c. 138-140 (p. 236 sq. trad. Schmidt, Koptisch-gnostiche Schriften) ; Livre de jeu, c. 51 (p. 321, Schmidt ; Porphyr. De abstin. IV, 16. Cf. Cumont, La roue à puiser les âmes (Rev. hist. des relig. 1915, t. LXXII, p. 384).
  206. Par exemple Cat. codd. astrol. III (Mediol.). p. 41-16. Cf. Bouché-Leclercq, Astr. gr. p. 316.
  207. Kopp, Palaeographia critica, t. III, 1829, p. 327. Une série considérable de pierres de cette espèce a été réunie par Gori, Thesaurus gemmarum astriferarum, pl. lxxxix sq. ; cl sq. ; clviii sq. Voir aussi Capelli, Prodromus iconicus sculptilium gemmarum, 1702, nos 2, 7, 8, 78 ; Gädechens, op. l. nos 86-89, etc. Cf. supra, p. 1058, n. 5, et infra, p. 1060, n. 6. Bijoux portant de même les images de planètes : dies, p. 173.
  208. Cat. codd. astr. VI (Vindobon.), p. 72-75 (avec les 36 figures) ; VIII (Parisin.), pars I, cod. 4, f. 38 ; cf. Rev. études grecques, 1907, p. 376, et supra, magia, p. 1513.
  209. Firmicus Mat. IV, 22 ; Cels. ap. Origen. Contra Cels. VIII, 58. Les décans sont invoqués dans les Tabellae devotionis ; cf. Audollent, op. l. no 15. l. 8 ; no 242, l. 7.
  210. « Description détaillée des décans Κοσμοκράτορες τοῦ σκότους ; et des amulettes qui agissent sur chacun d’eux, dans le Testament de Salomon ; cf. Conybeare, Jewish quarterly review, IX, 1898, p. 6 sq., 34 sq. Cf. Hermès Trism. ap. Stob. Eclog. I, 21, 9 (p. 192, Wachsmuth).
  211. Décans dans la suite du diable : texte copte de l’Historia Josephi dans Tischendorf, Evangelia apocrypha, 1876, p. 132.
  212. Delatte, Bull. corr. hell. XXXVII, 1913, p. 251.
  213. Dieterich, ABC Denkmäler, dans Rhein. Museum, LVI, p. 100 sq. (= Kleine Schriften, 1911, p. 202 sq.) ; Hülsen, Röm. Mitt. XVIII, 1903, p. 73 ; Reitzenstein, Poimandres, p. 256 sq.
  214. Teucros Babyl. dans Boll, Sphaera, f. 6, cf. 409 sq. ; Vettius Valens dans Cat. codd. astrol. IV (Ital.), p. 146 ; cf. infra, p. 1002.
  215. Boll, Sphaera, p. 470.
  216. Boll, Aus der Offenbarung Johannis, 1914, p. 26 sq.
  217. Supra, p. 1051, n. 1.
  218. Petron. Satyr. 35 ; cf. Sueton. Nero, 31, et St. Gaseler, A reproduction of the codex Traguriensis, Cambridge, 1915, introd. p. 96 sq. ; Anthol. graeca, IX, 822 : Εἰς μινσώριον ἔχον τὰ δώδεκα ζῴδια. Plat (liturgique ?) de terre cuite, avec le zodiaque sur son marli, dans Robert, Sarkophagreliefs, t. II, p. 178.
  219. Un umbo de bouclier trouvé à Newcastle porterait les signes du Taureau, du Verseau et de la Balance [umbo, p. 589, n. 13, fig. 4417] ; cf. supra, p. 1051, n. 8.
  220. Supra, p. 1046. n. 9 ; cf. Cedrenus, I, p. 721 éd. Bonn = Cramer, Anecdota Paris. II, p. 337.
  221. Mosaïques de Sentinum (supra, p. 1056, n. 10), de Munster (ibid.), d’Hippone (p. 1057, n. 3).
  222. Mosaïque de Lucera (Capitanate) : Bull. istit. archeolog. XIV, 1842, p. 71 ; d’Orbe (zodiaque avec planètes) : Blanchet, Inventaire des mosaïques de la Gaule, II, 1909, no 1382 ; d’Avenches : Ibid. no 1393 ; de Birchana en Tunisie (planètes et zodiaque) : Gauckler, Inv. des mos. de l’Afrique, II, no 447 = Musée Alaoui, 1897, no 10 et pl. 1.
  223. Blanchet, op. cit. nos 760, 763, 779, 826, 1090, 1147, 1665, etc.
  224. Cf. Piper, Mythologie und Symbolik der christl. Kunst, II, 1851, p. 281 sq. ; Leclercq, Dictionnaire d’archéol. chrétienne de dom Cabrol, s. v. « Astres ».
  225. Cf. Cumont, Monum. myst. de Mithra, t. I, p. 220, et Religions orientales, 2e  éd. p. 261.
  226. Piper, op. l. p. 287 ; Gädechens, op. l. p. 53 ; cf. p. 1052 sq. et supra, n. 3. On sait qu’un zodiaque occupe les deux montants de la porte Nord de la façade de Notre-Dame de Paris ; Dupuis, Origine de tous les cultes, t. III (1795), p. 48, a étrangement divagué à ce propos. On retrouve
  227. Boll, Aus der Offenbarung Johannis, Leipzig, 1914, p. 39, 99. L’auteur songe au zodiaque à propos de la description de la Jérusalem céleste avec ses douze portes, de même (c. 12) pour la Vierge céleste avec une couronne de douze étoiles ; cf. supra, p. 1059 n. 12.
  228. Bouché-Leclercq, op. l. p. 608 sq. ; cf. supra, p. 1059, n. 1. Nous avons reproduit plus haut (fig. 7590) un bas-relief qui a été interprété comme représentant la Vierge de Lumière entourée du zodiaque.
  229. Beausobre, Histoire du manichéisme, 1739, t. II, p. 584 sq. ; cf. supra, p. 1038, n. 18, et infra, note 10.
  230. De Rossi, Inscr. crist. I, No 172 : Puer natus Α Ω divo Ioviano Aug(usto) et Varroniano co(n)sulibus [= 364 ap. J.-C.] hora noctis IIII… die Saturnis, luna vigesima, signo apiorno (sic).
  231. Boldetti, Osservazioni sopra i cimiteri, Rome, 1720, p. 500 = Kraus, Realencycl. der christl. Alt. s. v. « Zodiacus », fig. 545.
  232. Montfaucon, Ant. expliquée. t. II, pl. clix, clxviii, clxx, etc. Jaspe de Vienne (no 775) reproduit par Thiele, op. l. p. 71, fig. 15 ; cf. Piper, op. l. p. 286, et supra, p. 1059, n. 3.
  233. Scriptores originum Constantinopolit. éd. Preger, p. 26, 5 ; 140, 5 ; 201, 20 ; Suidas, s. v. Σοφία ; cf. Maas, Analecta sacra et profana, Marbourg, 1901, p. 4 sq. ; Cat. codd. astrol. V (Romani), pars 1, p. 118, n. 2.
  234. Stevenson, A dictionary of Roman coins, Londres, 1889, p. 928.
  235. Oros. Commonit. 2, dans Migne, P. L. XLII, p. 667 (= Priscill. éd. Scheps, p. 153 sq.) ; cf. Concil. Bracarense, anni 563, can. 2 (Mansi, IX, p. 775) et supra, p. 1034.
  236. Epist. Iacob, iii, 6, τροχὸς γνῶσεως ; cf. Priscillian. Tract. I (p. 26, 21 Scheps).
  237. Clem. Alexandr. Excerpta ex Theodoto, 71 (p. 129 Stählin) : Οἱ ἀποστολοι μετετέθησαν τοῖς β’ζωδίοις, ὡς γὰρ ὑπ’ ἐκείνων ἡ γένεσις διοικεῖται, οὕτως ὑπὸ τῶν ἀποστόλων ἠ ἀναγίννησις ἐφορᾶται.
  238. Sarcophage de Manosque : Le Blant, Sarcoph. de la Gaule, 1880, pl. l, p. 142 ; cf. dom Leclercq, (l. c., p. 3014, fig. 1044. S. d’Arles : Le Blant, Sarc. chrét. d’Arles, 1878, pl. xlv. S. de Palerme : Garrucei, Storia dell’ arte cristiana, V, 1878, pl. 349, fig. 4.
  239. Clem. Rom. Romul. II, 23 ; Τῶ κυρίω γεγόνασιν δώδεκα ἀπόστολοι τῶν τοῦ ἡλίου δώδεκα μηνῶν φέροντες τὸν ἀριθμόν ; cf. Piper, op. l. p. 292 ; Cumont, Monum. myst. de Mithra, t. I, p. 356.
  240. Oros. Comm. l. c. ; cf. Kopp, Paleographia critica, t. III, 1829, p. 382 sq. ; cf. Bouché-Leclercq, op. l. p. 320, n. 1 ; 609, n. 1 ; 623.
  241. Piper, op. l. p. 298 ; cf. p. 283.
  242. Les principales sources de la mythologie zodiacale sont les Phénomènes d’Aratus (éd. Maas, 1893) avec les commentaires (éd. Maas, Comm. in Aratum, 1898). les Aratea de Cicéron et surtout de Germanicus (éd. Baehrens, 1899) avec les scholies (éd. Breysig, 1867) ; les Caractérismes d’Ératosthène (éd. Olivieri, 1897) ; les Astronomiques d’Hygin (éd. Bunte, 1875) ; le Liber memorialis d’Ampelius, c. 2 (éd. Wölftlin, 1873) ; mais des indications nombreuses se trouvent ailleurs, notamment chez les astrologues ; cf. p. ex. Cat. codd. astrol. V, pars I, p. 210 ; VIII, pars III. p. 120 sq.
  243. Sur l’iconographie du zodiaque, cf. Gädechens. op. l. p. 54-57 : Thiele, Himmelsbilder, p. 64-72 ; Bouché-Leclercq, Astrol. gr. p. 130 sq. ; cf. Boll, Sphaera, p. 121 sq. et passim ; Cumont, Mon. myst. de Mithra, t. I, p. 112 ; Rethe, Rheinisches Museum, LV, 1900, p. 419 sq. ; Graeven, Athen. Mitt. XXVIII, 1913, p. 294 sq.
  244. Cf. Boll, Offenbarung Ioannis, p. 41.
  245. Les textes latins sont réunis Thes. ling. lat., s. v. Aries.
  246. Boll, Sphaera, p. 125.
  247. Gädechens, l. c. ; Boll, op. l. p. 235, n. 1.
  248. Porphyr. De antro nymph. 22 ; Macrob. Somn. Scip. I, 12, 1 ; Sat. I, 17, 63 ; cf. Servius, Ad Georg. I, 34. Autres textes latins sur le Cancer dans le Thes. ling. lat. s. v. p. 229.
  249. Comptes rendus Acad. Inscr. 1911, p. 293 sq.
  250. Boll, op. l. p. 214.
  251. Cf. Corp. inscr. lat. VII, 759 = Bücheler, Carm. epigr. no 29.
  252. Boll, op. l. p. 212 passim.
  253. Manil. IV, 189.
  254. Sur les transformations du Sagittaire, cf. Boll, op. l. p. 188-196 ; Bethe, Rhein. Mus. LV, 1900 p. 427 sq.
  255. Sagittaire gravé sur une borne du xiie siècle av. J.-C. (British Museum, 101) d’après Perrot et Chipiez. Histoire de l’art, III, p. 604.
  256. Ératosth. Catast. c. 25 ; Hygin, II, 27, d’après Sosithée.
  257. Boll, op. l. p. 137.
  258. Ibid. p. 235.
  259. Thiele, op. l. p. 67, fig. 12 = S. Reinach, Pierres gravées, lxii (Gori, II, 88, 4).
  260. Bouché-Leclercq, op. l. p. 146. Les textes latins sont réunis. Thes. ling. lat. s. v. Aquarius, p. 367.
  261. Boll, op. l. p. 132.
  262. Cf. Cumont art. Dea Syria, dans Pauly-Wissowa, Realenc. col. 2241.
  263. Tous les astrologues traitent du zodiaque, notamment Manilius (liv. II et IV), Ptolémée (Tétrabible, I, 7 sq.], Vettius Valens (I, c. 2, etc. éd. Kroll), Firmicus Maternus (liv. II, éd. Kroll et Skutsch), Antiochus Rhetorius (Cat. codd. astr. I (Florent.), p. 144), Paul d’Alexandrie (éd. Schato, 1586, c. 1), etc.
  264. Harpocration ou Hermès Trismégiste ; cf. Catal. codd. astrol. VIII (Parisini), pars III, p. 139 sq.
  265. Bouché-Leclercq, Astrol. grecque, p. 328 sq. (chorographie et ethnographie astrologiques). Un extrait byzantin publié par Ludwich, Maximi et Ammonis reliquiae, 1877, p. 119, contient, parmi d’autres indications, une répartition géographique d’un autre genre : ♈︎ prairies, ♉︎ labours, ♊︎ montagnes, ♋︎ marais, bocages, ♌︎ déserts, ♍︎ champs de blé, ♎︎ jachères en plaine, ♏︎ vignes en montagne, ♐︎ vignes en plaine, ♑︎ vergers, irrigations, ♒︎ fleuves, mers, ♓︎ étangs.
  266. Paul. Alex. Isag. c. I ; cf. Vettius Valens, I. c. 2, etc. Sur les trigones, cf. supra, p. 1054, n. 6 ; 1058, n. 5.
  267. Paul. Alex. c. 1 ; cf. Antiochus, Cat. codd. astr. VIII (Paris.), pars III, p. 112, 20 ; Bouché-Leclercq, p. 199 sq.
  268. Cf. supra, p. 1047, n. 10. — Bibliographie. Georg Thiele, Antike Himmelsbilder, Berlin, 1898, Bouché-Leclercq, L’astrologie grecque, Paris, 1899 (fondamental) ; Franz Boll, Sphaera Untersuchungen zur Geschichte der Sternbilder, Leipzig, 1903.
  269. Nous indiquons la répartition la plus ancienne : pour les systèmes postérieurs cf. Bouché-Leclercq, Astrologie grecque, p. 328 sq.