Dictionnaire des antiquités grecques et romaines/ABACTI MAGISTRATUS

La bibliothèque libre.

◄  AB
Index alphabétique — A
ABACTORES  ►
Index par tome


ABACTI MAGISTRATUS. — On appelait ainsi les magistrats romains qui avaient été contraints d’abdiquer leur autorité souveraine ou droit de commandement[1] [imperium, abdicatio]. Les cas d’abdication forcée furent assez rares pendant la république romaine ; ils ne présentent pas d’ailleurs le caractère juridique d’une destitution proprement dite. En général, c’étaient les tribuns qui employaient leur puissance inviolable pour déterminer, parfois d’après le vœu du sénat, un magistrat à abdiquer. Ils le menaçaient au besoin de faire abroger son imperium par le peuple souverain[2] [abrogatio]. Mais si un consul ou un préteur s’était rendu coupable de haute trahison [perduellio], d’après les anciennes traditions du droit public primitif, il perdait de plein droit sa qualité de citoyen, et avec elle toutes les prérogatives qui en dépendaient [sacratio capitis]. Cependant le préteur Lentulus, enveloppé dans la conjuration de Catilina, fut contraint d’abdiquer par décret du sénat[3] et peut être employa-t-on pour cela le jus majoris imperii du consul[4]. Sous l’Empire, le prince eut le pouvoir de déposer tous les magistrats.[5] G. Humbert

  1. Paul. Diac. s. v. Abacti, p. 23, éd. Müller.
  2. Tit. Liv. XXVII, 20 ; XXIX, 19 ; Epitome, LVII.
  3. Cicer. Catil. III, 6 ; Salt. Catil. 67 ; Dio Cass. XXXVII, 34.
  4. Plut. Cicer. 19.
  5. Bibliographie. Becker, Handb. d. römischen Alterth.. Leipzig, 1846, II, 2, p. 56 ; ejusd. Ueber Amtsentsetz. bei d. Römern, in Rhein. Museum, vol. IV, 1846, p. 245 ; L. Lange, Röm. Alterthümer ; Berlin, 1856, 1, § 80, p. 522 et 523 ; Walter, Gesch. des röm. Rechts, 3e édit. I, no 145.