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Dictionnaire des sciences philosophiques/2e éd., 1875/Aristoxène de tarente

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Dictionnaire des sciences philosophiques
par une société de professeurs et de savants

ARISTOXÈNE de Tarente, disciple immé­diat, mais disciple ingrat d’Aristote. On dit que, dépité de n’avoir pas été choisi, au lieu de Tnéophraste, pour lui succéder à la tête de l’écolo péripatéticienne, il fut un de ceux qui cherchè­rent à répandre des bruits injurieux contre son maître. Quoi qu’il en soit, Aristoxène se distin­gua par son talent et par l’étendue de ses con­naissances. Fils d’un musicien, il s’occupa luimême de cet art et y appliqua les leçons qu’il avait reçues du pythagoricien Xénophylax. On a conservé de lui un traité en trois livres sur l’harmonie, publié par Meursius et Meibom avec d’autres ouvrages sur la même matièr’e. Lors­que Aristoxène se livra à l’étude de la philoso­phie, il devint disciple d’Aristote ; mais il ne nous reste aucun ouvrage touchant ses doctrines On sait seulement, par le témoignage de quel­ques anciens (Cic., Tuse., lib. I, c. x, xvm, xxn, — Sextus Emp., Adv. Mathem., lib. VI, c. i), qu’il appliquait ses connaissances musicales à la philosophie et surtout à la psychologie ; par exemple, il disait que l’âme n’est pas autre chose qu’une certaine tension du corps (intentio quae­dam corporis) ; et de même qu’en musique l’harmonie résulte des rapports qui existent en­tre les différents tons, ainsi, selon lui, l’âme est produite par le rapport des différentes par­ties du corps. On voit par là qu’à l’exemple de tant d’autres péripatéticiens il penchait vers le matérialisme. Voy. Mahne, de Aristoxeno, phi­losopho peripatetico, in-8, Amst., 1793.