Dictionnaire français illustré de Larive et Fleury/conducteur, trice s.

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conducteur, trice (l. conductorem : de conducere, conduire), s. Celui, celle qui conduit : Le conducteur d’une barque, d’un troupeau. ‖ Le conducteur d’une diligence, d’un omnibus, employé que ordinairement ne mène pas les chevaux, mais est chargé de faire arrêter la voiture quand il en est besoin et de recevoir l’argent que payent les voyageurs pour leur place. ‖ Conducteur d’un train de chemin de fer, employé que se tient dans une sorte de guérite établie au-dessus du dernier wagon, et que est chargé de la surveillance et de la police du train, de nommer les stations où l’on s’arrête, d’ouvrir et de fermer les portières, etc. ‖ Conducteur du requin ou pilote, petit poisson de mer qui se tient souvent au-dessus du requin et nage de conserve avec lui. ‖ Livre que sert de guide aux voyageurs : Acheter un conducteur de chemins de fer. Ce sens a vieilli ; on dit aujourd’hui un indicateur ou un guide. ‖ Celui, celle que veille à l’exécution d’un projet, qui dirige une affaire, surveille un travail  : Conducteur des ponts et chaussées, fonctionnaire inférieur à l’ingénieur, mais placé au-dessus du piqueur, qui surveille les travaux des routes, des canaux, etc., et constate les contraventions en matière de voirie. ‖ Conducteur embrigadé, celui que est attaché d’une manière permanente à l’administration des ponts et chaussées. ‖ Conducteur de la chaleur, tout corps que laisse passer la chaleur dans sa masse, de façon qu’elle s’y propage successivement de molécule à molécule, en échauffant à des intervalles de temps différents les points du corps situés à des distances inégales de la source de chaleur. Parmi les corps solides, les métaux sont les meilleurs conducteurs de la chaleur. On sait que, quand on plonge une cuiller d’argent dans le potage ou dans un liquide chaud, la chaleur se transmet presque aussitôt à l’extrémité par laquelle on la tient, et que si l’on prenait avec la main le bout d’une barre de fer dont l’autre bout est chauffé au rouge, on se brûlerait infailliblement. Au contraire, les métalloïdes solides sont mauvais conducteurs de la chaleur : on peut tenir par un bout un morceau de charbon de bois dont l’autre bout est incandescent. Les corps liquides et les gaz sont très mauvais conducteurs de la chaleur quand on les chauffe par leur partie supérieure ; mais ils en sont très bon conducteurs quand on les chauffe par en bas, parce qu’alors les molécules voisines de la source de chaleur, devenues plus légères par la dilatation, s’élèvent dans la masse et échauffent au contact les molécules qu’elles rencontrent sur leur passage. Ces déplacements de molécules constituent des courants que portent rapidement la chaleur dans touts les points du fluide : aussi a-t-on coutume de dire que les liquides et les gaz sont bons conducteurs de la chaleur par la voie des courants. En gênant l’établissement de ces courants, on empêche un liquide ou un gaz de s’échauffer. Les vêtements de laine nous tiennent chaud, non point en raison de leur masse, mais parce que l’air emprisonné entre les mailles de leur tissu ne peut point se déplacer aisément. C’est, à proprement parler, cet air qui empêche la chaleur de notre corps de se perdre dans l’espace, et non le vêtement lui-même. ‖ Corps conducteur de l’électricité, tout corps qui laisse le fluide électrique se propager rapidement à sa surface et qui peut le transmettre aux autres corps avec lesquels il se trouve en contact. Les métaux, et en première ligne l’argent et le cuivre, sont de bons conducteurs de l’électricité. Il en est de même, à un degré plus ou moins intense, de l’eau liquide, de la vapeur d’eau, du corps humain, du bois surtout quand il est humide, des fils de lin, de la paille. Par contre, le verre, le soufre, la résine, la soie, le caoutchouc, la gutta-percha, l’air sec, sont mauvais conducteurs de l’électricité. Quand le verre, la cire à cacheter, le soufre, la soie, la résine, etc., servent de manche ou de support à un corps bon conducteur, ils maintiennent à la surface de ce dernier l’électricité qui peut s’y trouver développée. Pour ce motif, on leur donne souvent la qualification de corps isolants. ‖ Conducteur d’une machine électrique, le cylindre de laiton ou l’ensemble des cylindres de laiton supporté par des pieds de verre implantés dans la table d’une machine électrique. Ces cylindres sont arrondis en boule à leurs extrémités et ils sont munis en avant de deux pièces de laiton en forme de fer à cheval, garnies de points et entre les branches desquelles tourne la roue de la machine. C’est à la surface du conducteur d’une machine électrique que réside la source permanente de l’électricité que fournit la machine quand on la fait fonctionner. ‖ Conducteur d’un paratonnerre, chaîne de fils métalliques ou verge en métal attachée au bas de la tige du paratonnerre et que met cette tige en communication avec le sol. Il est bon que le conducteur s’enfonce assez profondément dans la terre et que son extrémité inférieure plonge dans l’eau d’un puits ou dans un amas de braise de boulanger. — Adj. Qui sert à conduire, à diriger : Fil conducteur. ‖ Qui laisse cheminer dans sa masse ou à sa surface : Substance conductrice de la chaleur, de l’électricité. ‖ En termes d’imprimerie : Points conducteurs. (V. Point.) — Sm. Ouvrier que dirige une presse mécanique.