Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire/Adèle

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Adèle est la première femme de Geoffroy Grisegonelle, comte d’Anjou, qui eut d’elle Foulques Nerra, Geoffroy, Ermengarde et Adèle. Des chartes de Saint-Aubin d’Angers la mentionnent dès 960 et 966. Elle avait reçu du comte en présent de noces l’île du Mont, près Angers, qu’elle donna quelques mois avant sa mort à cette abbaye, avec l’église de la Pèlerine et une villa dans le Beauvoisis, d’où elle était peut-être originaire (6 mars 975 n. s.). Elle mourut le 12 décembre de la même année. Cette royale donation faisait d’elle une des principales bienfaitrices de l’abbaye Saint-Aubin, qui garda une vénération particulière pour sa mémoire. À gauche du grand autel, dans l’église, se voyait son tombeau, long de sept pieds, élevé à deux pieds de terre, et, par dessus, la statue de la comtesse, couchée, les mains jointes : « Elle nourrissait les pauvres, aimait les chastes, fuyait les débauchés, traitait d’amis les hommes sobres. Dire le bien qu’elle a fait est impossible, » s’il faut en croire l’épitaphe qui se lisait sur ce monument. Il a été souvent reproduit par la gravure. V. Montfaucon, t. I, p. 32, no 3 ; Beaunier et Rathier, pl. 62 ; Vielcastel, no 121 ; Albert Lenoir, Mon. des arts libéraux, pl. 13, p. 17. — Les cartons de Gaignères en ont conservé un dessin, t. 1. p. 20, comme aussi notre angevin Bruneau de Tartifume, dans son Angers, p. 191 (mss. 871 de la Bibliothèque municipale). Tous ces auteurs et bien d’autres le donnent, sans hésiter, comme le tombeau d’Adèle de Vermandois, par suite d’une vieille erreur, répétée sans cesse, qui a fait confondre, par les historiens de la province, les deux femmes de Geoffroy Grisegonelle. Il est singulier que Mabillon lui-même, dans ses Annales bénédictines (p. 628, t. III) l’ait subie, en fournissant dans le même volume du même ouvrage (p. 643) les éléments historiques qui devaient suffire à la lui démontrer.

Art de vérifier les dates. — Arch. de M.-et-L. : Saint-Aubin, Mense convent., t. I, fol. 73. — Brun, de Tart., ubi supra ; — Roger, p. 116-118.

Adèle, fille de Geoffroy Grisegonelle et de sa première femme Adèle, qu’il ne faut pas confondre avec Adèle de Vermandois, épousa vers 968 Guillaume Ier, comte de Provence. Elle lui survécut même, ainsi qu’à son fils Guillaume, et prit par suite une grande part d’influence dans le gouvernement. Elle mourut en 1020. Quelques documents la nomment Blanche. C’est par erreur que les historiens angevins lui donnent pour fille Constance, depuis femme de Robert, roi de France, qui était fille de Guillaume III, comte de Toulouse, comme le démontre parfaitement D. Vaissette, t. II, pp. 601-606, de son Histoire de Languedoc.

Bibl. d’Angers : Pocq de Livonnière, Illustres d’Anjou, mss. 1067. — D Vaisselle. — D. Bouquet, t. X, p. 227 note, 288, 347 note, etc.

Adèle, sœur de Geoffroy Grisegonelle et de Guy, évêque du Puy, épousa Étienne Ier comte de Gévaudan (975-993), de qui elle eut plusieurs fils, entre autre Pons, Bertrand et Guillaume, qualifiés de « consuls illustres » dans les chroniques.

D. Vaissette, Hist. du Languedoc, t. II, p. 606. — Gall. Christ., t. II, p. 695.— Baluze, Hist. de la maison d’Auvergne, p. 40. — Roger, Hist. d’Anjou, pp. 111, 137.

Adèle, fille de Foulques Nerra, comte d’Anjou, et d’Élisabeth de Vendôme, succéda aux droits de sa mère dans le comté de Vendôme, après la mort de l’évêque Renaud, son oncle (1016). Elle était dès lors mariée à Bodon ou Odon, fils de Landry, comte de Nevers, de qui elle eut quatre fils. L’aîné, Bouchard II, élevé longtemps à Angers sous la garde directe de son grand-père, administrait en réalité le comté, pendant les absences de ses parents, retenus dans leurs possessions lointaines. Adèle, lui ayant survécu, fut associée en partage avec son second fils, Foulques, surnommé plus tard l’Oison ; mais celui-ci ayant essayé de la déposséder, elle le prévint, se rendit à Angers auprès du comte Geoffroy Martel, son frère, et lui vendit tout le Vendômois (1031). Les historiens d’Anjou fourmillent d’erreurs sur cette histoire.

D. Bouquet, t. XI, p. 51. — Art de vérifier les dates. — Hist. de Vendôme.

Adèle, fille du comte Eudes, troisième femme de Geoffroy Martel (vers 1050), fut répudiée à son tour, au bénéfice de Grécie de Montreuil-Bellay, l’épouse même qui l’avait précédée, et qui ne devait pas se maintenir dans la faveur du prince. Le Cartulaire du Ronceray les traite l’une et l’autre de concubines.

Cart. du Ronc., rot. 3, ch. 33, mss. 760 de la Bibl. d’Angers.

Adèle, quatrième et dernière femme de Geoffroy Martel. Son surnom de Theotisca ou Theutonica indique seul son origine. Geoffroy, en mourant, lui donna le château de Saumur et les autres domaines de la châtellenie, que racheta à grand prix, gravi pecunia, Geoffroy le Barbu, fils de Foulques Réchin.

Bibl. d’Angers : Cart. du Ronceray, rot. 3, ch.33 — Arch. de M.-et-L. : Liv. noir de Saint-Florent, ch. 193 et 194.

Adèlede Bretagne, — de Gâtinais, — de Vendôme, de Ventadour, — de Vermandois. V. ces mots.