Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire/Adésière (l’)

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Adésière (l’), f., Cne d’Avrillé. — Accesariæ, Terra quæ dicitur ad Accisarius, Aseseriæ, 1030-1035.— La borderie de Adesières, 1420-1507 (abb. Saint-Nicolas). — La Dézière, xvi-xixe siècle (État civil d’Avrillé ; Titres de Saint-Nicolas et Cadastre). — Vulgairement La Désirée. — C’est un des plus anciens fonds d’ardoise exploités de l’Anjou. Dès le commencement du ixe siècle, son nom indique l’antiquité de la perrière. Le comte, qui y percevait un revenu, donna la terre en propriété à l’abbaye Saint-Nicolas, qui, en 1433, acquit du nouvel évêque de Séez, Thibault, la métairie voisine des Hautes Adesières et y constitua un fief important. L’exploitation s’en continua sans doute, comme partout, par diverses tentatives, à longs intervalles, selon les moyens du temps et des ouvriers. Elle était en activité en 1819, mais ce payait plus les frais. En juillet 1825, un éboulement de la face nord entraîna dans sa chute plus de 12 mètres cubes de roc et combla un tiers de l’espace vide, sans accident. Reprise aussitôt, la perrière servait de refuge aux ouvriers des autres centres ardoisiers qui refusaient d’accepter les règlements nouveaux et d’initier au métier les étrangers. Cependant en 1827, ils s’étaient ralliés. La pierre s’y montrait abondante et bonne. En 1829, une machine à vapeur de la force de 36 chevaux, la première qui ait fonctionné à Angers, y fut établie. Une nouvelle chute fit abandonner le travail en 1831, alors qu’il rapportait sept millions d’ardoises par an. Une association d’ouvriers s’y installa en 1848, pendant un an. À la suite des vieux fonds séparés par un bardeau de 7 mètres, une dernière ouverture entreprise en 1855 n’a pu être continuée.

D. Lepelletier, Epit. sancti Nicolai, p. 6-8. — Arch. de Maine-et-Loire, Abb, Saint-Nicolas, La Dézière (7 vol.) et série S.