Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Accius

La bibliothèque libre.

◄  Acciaioli (Zénobius)
Index alphabétique — A
Acco  ►
Index par tome


ACCIUS (Lucius), poëte tragique latin, fils d’un affranchi (A), serait né sous le consulat d’Hostilius Mancinus et d’Atilius Serranus, l’an de Rome 583, si nous en croyions la Chronologie de saint Jérôme. Mais nous montrerons ci-dessous qu’il n’y a pas trop de lieu de s’y fier (B). Il se fit connaître avant la mort de Pacuvius ; car on représenta l’une de ses pièces la même année que Pacuvius (C) produisit sur le théâtre une pièce de sa façon. Celui-ci avait alors quatre-vingts ans ; l’autre n’en avait que trente. On ne sait point le nom de la pièce qu’Accius fournit cette année-là ; mais on sait celui de plusieurs de ses tragédies par le moyen de quelques auteurs qui les ont citées[a]. Il prit les plus grands sujets qui eussent paru sur le théâtre des Athéniens : Andromaque, Andromède, Atrée, Clytemnestre, Médée (D), Méléagre, Philoctète, la Thébaïde, Terée, les Troades, etc. Il n’emprunta pas toujours des Grecs la matière de ses pièces : il en fit une dont le sujet fut entièrement romain : elle s’appelait Brutus (E), et traitait de la destitution de Tarquin. S’il est vrai qu’il ait fait une pièce intitulée les Noces, et une autre intitulée le Marchand[b], on aurait raison de croire qu’il faisait aussi des comédies (F). Il ne se borna pas à faire des pièces de théâtre : il composa quelques autres livres, et nommément des Annales, que Macrobe, Priscien, Festus et Nonius Marcellus ont citées. Il eut pour ami et pour patron Décimus Brutus, qui fut consul l’an de Rome 615, et qui remporta en Espagne plusieurs victoires qui lui valurent l’honneur du triomphe quelque temps après[c]. Ce Brutus prit tant de plaisir aux vers où Accius l’avait loué, qu’il en orna l’entrée des temples et des monumens (G) qu’il fit construire de la dépouille des ennemis. On pouvait faire cela beaucoup plus par un principe de vanité que par un principe d’amitié ; et ce pouvait être moins une preuve qu’on aimât le poëte qu’une preuve qu’on aimait les louanges : mais, en tout cas, cela faisait voir que Décimus Brutus trouvait beaux les vers d’Accius. Or c’était un homme qui pouvait juger d’un ouvrage de cette nature (H). Je ne trouve point que Cicéron ait accusé Accius d’une rudesse de style un peu trop affectée ; cela regarde un autre poëte (I), comme M. Moréri l’eût facilement reconnu, s’il ne s’en fût point fié à ses précurseurs. Ce n’est pas que la dureté de style n’ait été jamais reprochée à Accius, qui d ailleurs a été un poëte fort estimé [d]. On peut voir dans Aulu-Gelle la réflexion de bon sens qu’il opposa à ce reproche (K). La réponse qu’il lit à ceux qui lui demandaient pourquoi il ne plaidait pas, lui qui réussissait si bien sur le théâtre, n’est pas moins sensée (L). Il était de petite taille ; cependant il se fit dresser une très-grande statue dans le temple des Muses[e]. La considération qu’on avait pour lui fut telle, que l’on châtia un comédien (M) qui n’avait fait que le nommer sur le théâtre. Nous verrons dans les remarques si on peut lui attribuer ce que Valère Maxime raconte d’un poëte Accius qui ne se leva jamais pour faire honneur à Jules César dans les assemblées des poëtes. Cicéron a parlé avec beaucoup de mépris d’un Accius qui avait fait une histoire ; et comme le poëte tragique a composé des Annales, il y en a qui veulent que ce soit lui que Cicéron ait maltraité en cet endroit-là. D’autres ne le croient point (N). Il y eut en ce même temps un assez bon orateur nommé Accius, contre lequel Cicéron défendit Cluentius. Il était de Pisaure, et cela peut le faire passer pour parent de notre poëte (O). Il n’est point vrai que Cicéron parle aussi d’un autre célèbre orateur de ce nom, surnommé Navius. M. Moréri a fait là une bévue : il n’a pas considéré que cet Accius Navius n’est pas différent du fameux devin[f] dont il parle quelques pages après, dans l’article Actius Nævius. Il ne se trompe pas moins lorsqu’il distingue du poëte tragique celui qui a fait les Annales citées par Macrobe. Ce qu’il ajoute, qu’Aulu-Guelle parle aussi d’Accius l’historien, distinct du poëte tragique, au chapitre 9 du IIIe. livre, est doublement faux. Cet auteur ne parle d’aucun Accius en cet endroit-là ; et partout ailleurs, lorsqu’il parle d’Accius, c’est le poëte tragique qu’il faut entendre. Il y a eu des gens qui se sont exposés à la raillerie pour avoir imité ou admiré le latin de cet Accius (P) dans les siècles d’une meilleure latinité.

  1. Nonius Marcellus, Varron, Aulu-Gelle. etc.
  2. Vossius, de Poët l. t. pag. 7, cite ces deux pièces ; et la dernière sur l’autorité de Varron : je n’ai point trouvé cela dans Varron.
  3. L’an 623. Voyez les Fastes de Sigonius.
  4. Voyez la remarque (N).
  5. Notatum ab auctoribus et L. Accium poetam in Camœnarum æde maximâ formâ statuam sibi posuisse cùm brevis admodium fuisset. Primius, Hist. Nat. lib. XXXIV, cap. V. Charles Etienne dit faussement que Dec. Brutus lui dressa cette statue. Lloyd et Hofman ont adopté cette faute.
  6. Cicer., lib. I. de Divinatione, en conte l’histoire. Moréri cite lib. de Divin. in Verr. qui est une fausse citation.

(A) Fils d’un affranchi. ] Plus je considère ces paroles de Moréri, Marcinus et Serranus, que l’ancienne Rome avait vus élevés à la dignité du consulat, furent ses proches parens, plus je trouve difficile de deviner une autre cause de ce mensonge que celle-ci. Il avait lu dans Charles Étienne, natus parentibus libertinis, Marcino et Serrano consulibus ; et, ne faisant pas assez d’attention au mot libertinis, ni à celui de parentibus, il crut devoir dire que le poëte était proche parent de ces deux consuls. Au moins devait-il changer Marcinus en Mancinus. Voici comme parle saint Jérôme : Lucius Accius tragœdiarum scriptor clarus habetur, natus, Mancino et Serrano consulibus, parentibus libertinis [1]. Le père Briet attribue à Aulu-Gelle deux ou trois choses touchant Accius, qu’il ne fallait attribuer qu’à saint Jérôme[2].

(B) Qu’il n’y a pas trop de lieu de s’y fier. ] Je parle ainsi sans avoir des raisons démonstratives contre cette chronologie : je n’ai que des embarras à montrer de part et d’autre. Cicéron avait parlé plusieurs fois avec Accius : j’en apporte la preuve dans la remarque (H). Or Cicéron était né l’an 647 de Rome ; et il n’y a guère d’apparence qu’avant l’âge de vingt ans il ait pu avoir de fréquentes conversations avec ce poëte : il faudrait donc qu’Accius eût été encore en vie l’an 667 de Rome. Il aurait donc eu alors quatre-vingt-quatre ans, selon la chronique d’Eusèbe. J’avoue qu’il n’y a rien là d’impossible ; mais il faut bien que la vraisemblance n’y soit pas, puisque Gyraldus n’a pu croire que le poëte avec lequel Cicéron avait tant de fois parlé fût le même Lucius Accius dont on cite tant de tragédies. Il croit qu’il y a eu deux poëtes nommés Accius. Joignez à cela que Corradus, qui n’admet point cette distinction, n’ose faire concourir la vingtième année de Cicéron qu’avec la soixante-dixième d’Accius : de sorte qu’à cause du passage de Cicéron il place la naissance d’Accius quarante ans plus bas que saint Jérôme ne l’a placée[3]. Mais ce n’est pas le tout : Cicéron, dans sa Iere. philippique, nous apprend que l’on avait représenté une tragédie d’Accius pendant la célébration des jeux que Brutus devait donner, et auxquels il n’assista point, à cause qu’il était sorti de Rome depuis le meurtre de Jules César. Cette pièce fut fort applaudie ; mais les applaudissemens eurent plus de relation à Brutus qu’à Accius. Ils seraient revenus de loin sur ce poëte, et par un saut de soixante ans : Nisi fortè Accio tùm plaudi, et sexagesimo post anno palmam duri putabatis, non Bruto. Si vous comptez ces soixante ans depuis la mort d’Accius[4], il faudra qu’il soit décédé l’an 650 de Rome, et par conséquent que Cicéron meure quand il raconte qu’il a souvent ouï dire certaines choses à Accius. Si vous les comptez depuis le temps que cette pièce commença de paraître sur le théâtre, vous ferez raisonner l’orateur assez faiblement ; car il supposera qu’on n’applaudit qu’aux premières représentations d’une bonne pièce de théâtre, ce qui est très-faux. Il vaut mieux néanmoins prendre ce parti que de mettre la mort d’Accius à la troisième année de Cicéron. Si donc le passage de la Iere. philippique ne prouve point qu’Accius soit mort avant l’an 667 de Rome, prolongeons la vie de ce poëte jusque-là : mais, comme nous n’avons pas lieu d’être assurés de l’exactitude de saint Jérôme [5], ne faisons pas difficulté de dire qu’Accius pouvait être encore un homme de soixante à soixante-dix ans ; et que, s’il a vécu autant que Pacuve, rien n’empêche qu’on n’entende de lui et de César ce que dit Valère Maxime : Is (poëta Accius) Julio Cæsari, amplissimo et florentissimo viro, in collegium poëtarum venienti nunquàm assurrexit, non majestatis ejus immemor, sed quòd in comparatione communium studiorum aliquantò superiorem se esse confideret. Quapropter insolentiæ crimine caruit, quia ibi voluminum, non imaginum certamina exercebantur[6]. Cette dernière pensée revient à celle dont l’auteur[7] d’une satire contre l’académie française [8] se servit. J’avoue que ce n’est pas sans quelque difficulté que l’on peut étendre la vie du poëte Accius jusqu’à la grande prospérité de Jules César ; et c’est ce qui a obligé Corradus à supposer qu’il s’agit de Sextus Julius César dans ce passage de Valère Maxime. Mais pourquoi n’entendrait-on point ce Caius César, qui fut tué par les satellites de Marius, et qui, n’ayant été qu’édile, ne laissait pas d’avoir un si grand crédit, que ses disputes avec le tribun Sulpitius excitèrent la guerre civile[9] ? Il était un des premiers orateurs de son temps, et bon poëte tragique. Quoi qu’il en soit, souvenons-nous que César fut poëte de fort bonne heure Feruntur et a puero et ab adolescentulo quædam scripta, ut Laudes Herculis, tragædia Œdipus[10].

(C) La même année que Pacuvius ] Cicéron le rapporte sur le témoignage même d’Accius. Ut Accius iisdem œdilibus ait se et Pacuvium docuisse fabulam, cùm ille octoginta, ipse triginta annos natus esset[11]. Il y a dans Cicéron iisdem œdilibus ; mais quelques-uns ayant mal écrit ou mal lu cela, ont débité que ces deux poëtes publièrent leurs ouvrages dans la même maison, in iisdem œdibus, peu d’années l’un après l’autre, paucis quidem annis interpositis[12]. Ce qui est visiblement une double falsification. Corradus croit qu’Accius avait écrit cette circonstance de sa vie dans ses Annales[13] ; mais Vossius prétend que ce fut dans un ouvrage intitulé Didascalica[14] Il en donne pour raison qu’Accius traitait de la poésie et des poëtes dans cet ouvrage comme on le peut recueillir de ce que Charissius et Aulu-Gelle en ont cité. Mais cette raison n’est nullement forte : Vossius se réfute lui-même en réfutant Corradus. Celui-ci a recouru aux Annales d’Accius, parce, disait-il, qu’un poëte ne parle pas de lui-même dans une pièce de théâtre. Les prologues de Térence font voir le contraire. Comment Vossius qui s’est servi de cette raison, n’a-t-il pas vu qu’Accius pouvait fort naturellement faire réciter dans un prologue qu’une de ses pièces avait été produite sur le théâtre en même temps qu’une pièce de Pacuvius ? Joignez à ceci qu’outre les Annales et le Didascalica, Accius avait fait des livres qui n’étaient point pièces de théâtre.

(D) Médée. ] La conjecture du père Lescalopier me paraît fort vraisemblable, que les vers cités par Cicéron au IIe livre de la Nature des Dieux, appartenaient à la Médée de notre poëte [15]. Ces vers décrivent l’étonnement où l’on supposait un berger qui, n’ayant jamais vu de vaisseau, découvrit du haut d’une montagne celui qui portait les Argonautes. Le bon Pierre Crinitus, en conséquence de ce passage, se figure que Cicéron avait allégué une tragédie d’Accius, intitulée les Argonautes [16]. Quand même ce poëte aurait composé une semblable tragédie, Crinitus ne laisserait pas d’être blâmable, puisqu’il l’aurait assuré sur un très-méchant fondement. L’auteur dont je viens de rapporter la conjecture ne devait pas nous prouver par le témoignage de Crinitus que les grammairiens font mention de la Médée d’Accius : il devait citer tout droit Nonius Marcellus. Je viens de voir dans les fragmens des poëtes tragiques, recueillis par Scrivérius, que les vers touchant le vaisseau des Argonautes appartiennent à la tragédie intitulée Médee.

(E) Elle s’appelait Brutus. ] Manuce a cru faussement qu’elle fut représentée quand on célébra les jeux appollinaires, auxquels le frère de Marc-Antoine présida en la place de Brutus, qui s’était absenté de Rome[17] ; mais il est clair, par les lettres de Cicéron, que la tragédie d’Accius, qui fut représentée en cette rencontre, était le Terée[18]. Il est surprenant que la plupart des commentateurs de Cicéron aient ignoré cela. Maturantius a cru qu’on représenta l’Atrée : Béroalde et Hégendorphin ont cru qu’on représenta le Brutus.

(F) Qu’il faisait aussi des comédies. ] Le grammairien Donat ne nous permet pas d’en douter ; car il met entre les perfections de Térence de s’être contenté de faire des comédies, sans avoir jamais succombé à la tentation de faire des tragédies : ce qui, avec d’autres choses, ajoute-t-il, a été au-dessus des forces de Plaute, d’Afranius et d’Accius, et de presque tous les plus grands poëtes comiques. Comme je ne m’attache pas servilement à traduire mot à mot, il est bon de rapporter les propres paroles de cet auteur. Hæc cùm artificiosissima Terentius fecerit, tùm illud est admirandum, quòd et morem retinuit ut comædiam scriberet, et temperavit affectum ne in tragædiam transiliret, quod cum aliis rebus minimè obtentum esse à Plauto, et ab Afranio, et ab Accio, et multis ferè magnis comicis invenimus[19]. On pourrait recueillir de là qu’Accius au commencement ne faisait que des comédies ; mais, comme les tragédies firent sa grande réputation, je ne sais si Donat a eu toute l’exactitude nécessaire, lorsqu’il l’a ainsi placé parmi les poëtes comiques. M. Dacier a très-bien su que c’était un poëte tragique, et il l’a dit expressément dans sa remarque sur ce vers d’Horace :

Nil comis tragici mutat Lucilius Attî [20] ?

Néanmoins il a traduit ce vers en cette manière, Lucilius.... ne trouve-t-il rien à changer dans les comédies d’Attius ?

(G) Il en orna l’entrée des temples et des monumens, etc. ] Cicéron et Valère Maxime nous l’apprennent. Decimus quidem Brutus, dit le premier [21], summus ille vir et imperator, Accii amicissimi sui carminibus templorum ac monumentorum aditus exornavit suorum. Voici ce que dit Valère Maxime. Similiter honoratus animus erga poëtam Accium D. Bruti, suis temporibus clari ducis, extitit, cujus familiari cultu et promptâ laudatione delectatus, ejus versibus templorum aditus, quæ ex manubiis consecraverat adornavit[22]. Scrivérius a cité un autre passage en ces propres termes ; Amatus etiam nùm in tantum Attius à Decimo Bruto fuisse dicitur, ut Attianis versibus templorum et monumentorum frontes et aditus exornare consueverit [23]. Il le donne pour les propres paroles de Cicéron in Bruto ; mais je suis sûr qu’elles ne s’y trouvent point. Apparemment, quelque auteur moderne l’a trompé de cette façon. Il avait cité Cicéron in Bruto touchant l’âge de Pacuvius et d’Accius ; et puis il avait rapporté ce qui concerne D. Brutus et s’était contenté d’exprimer le sens des paroles de Cicéron, et n’avait pas laissé de citer idem Cicero. Sur cela Scrivérius s’est imaginé qu’on avait cité les propres paroles de Cicéron, et qu’on les avait tirées du même livre qui avait été cité auparavant, et il n’a point pris la peine de vérifier. Voilà comment les compilateurs les plus laborieux et les plus habiles aiment à trouver besogne faite. Vossius, trompé sans doute par Scrivérius, cite Cicéron pro Archiâ et in Bruto, touchant cette action de D. Brutus[24]. L’illusion est peut être plus ancienne que je ne dis : Scrivérius pourrait bien ne l’avoir pas eu de la première main. Quelque soigneux qu’il ait été de recueillir tout ce qui a été dit d’Accius, il n’a point cité le passage de Columella que nous verrons ci-dessous[25].

(H) Qui pouvait juger d’un ouvrage de cette nature. ] Paterculus fait en peu de mots un grand éloge de ce Brutus par rapport à la vertu militaire[26] ; mais voici comment Cicéron le loue du côté de l’érudition. D. Brutus, M. filius, ut ex familiari ejus L. Accin poëtâ sum audire solitus, et dicere non incultè solebat, et erat cùm litteris latinis, tùm etiam græcis, ut temporibus illis, salis eruditus[27].

(I) Cela regarde un autre poëte. ] Savoir Attilius, dont Cicéron parle non-seulement dans l’une de ses lettres à Atticus, hocenim Attilius, poëta durissimus[28], mais aussi dans un autre endroit. Cet autre passage mérite d’être rapporté un peu au long, parce qu’il apprend de quelle manière il faut juger de ceux qui méprisent leur propre langue, et les auteurs de leur nation. A quibus tantùm dissentio, ut cùm, Sophocles veloptimè scripserit Electram, tamen malè conversam Attilii mihi legendam putem, de quo Licinius ;

Ferreum[29] scriptorem opinor, verum scriptorem tamen
Ut legendus sit.


Rudem enim esse omninò in nostris poëtis, aut inertissimæ segnitiæ est, aut fastidii delicatissimi Mihi quidem nulli salis eruditi videntur quibus nostra ignota sunt[30]. Suétone fait mention de l’Electra d’Attilius, comme nous le ferons voir dans l’article de ce poëte. L’Electra était sans doute une tragédie : cependant Attilius n’est compté qu’au nombre des poëtes comiques dans le catalogue de Volcatius Sedigitus[31] ; et, selon la remarque de Vossius, les morceaux que Cicéron, Varron et Macrobe[32] citent de lui, sentent plus le comique que le tragique. Qui prétendrait faire de cela une difficulté serait dans une grande illusion. MM. Corneille et Racine ne sont-ils point des poëtes tragiques simplement et absolument ? néanmoins ils ont fait des comédies. Et si Molière s’était avisé de composer quelque tragédie, comme on dit que Scarron s’en voulut enfin mêler, eût-il cessé d’être tout court un poëte comique ? A majori parte sumitur denominatio. Voyez la remarque (F). Mais, pour revenir à la prétendue accusation contre le style d’Accius, je dois dire que Cicéron a cité souvent ce poëte, et que dans l’oraison pour Sextius il l’a traité de grand poëte : Summi poetæ ingenium non solùm arte suâ, sed etiam dolore exprimebat. L’endroit est curieux : on y voit que le fameux acteur Esope se servait des vers d’Accius qui avaient quelque rapport à l’exil de Cicéron ; qu’il s’en servait, dis-je, pour faire sentir au peuple cette injustice. Les Romains étaient fort accoutumés à faire des applications au temps présent, lorsqu’ils entendaient certaines pensées à la comédie. Voyez Suétone[33] et la Iere. et la Xe. philippique de Cicéron : elles nous apprennent que, pendant qu’on jouait une tragédie d’Accius, le peuple ne cessait de témoigner par ses applaudissemens l’amitié qu’il avait pour Brutus.

(K) La réflexion de bon sens qu’il opposa à se reproche. ] Accius, allant en Asie, passa par Tarente, et y vit Pacuve, qui s’y était retiré sur ses vieux jours. Il fut le voir la tragédie d’Atrée en poche, et lui en fit la lecture. Telles gens ne séparent guère ces choses-là. Pacuve y trouva d’un côté beaucoup de grandeur et de cadence ; et de l’autre beaucoup de dureté et de crudité. Accius avoua la dette avec joie, et en tira un bon augure pour ses productions à venir ; les esprits étant semblables aux pommes, qui ne valent jamais rien, si elles ne sont dures et vertes avant que de mûrir. Mais il vaut mieux peser les paroles de l’original. Tunc Pacuvium dixisse aiunt sonora quidem esse quæ scripsisset et grandia, sed videri ea tamen sibi duriora paulùm et acerbiora. Ita est, inquit Accius, uti dicis, neque id sanè me pœnitet, meliora enim fore spero quæ deinceps scribam. Nam quod in pomis est, itidem, inquit, esse aiunt in ingeniis, quæ dura et acerba nascuntur, pòst fiunt mitia et jucunda ; sed quæ gignuntur statim vieta et mollia atque in principio sunt uvida ; non matura mox fiunt, sed putria Relinquendum igitur visum est in ingenio quod dies atque ætas mitificet[34]. Cela me fait souvenir d’un conseil que Lipse donnait aux jeunes gens. La passion énorme qu’il avait conçue pour je ne sais quel style concis, qui dégoûte ou qui fait rire la plupart de ceux qui lisent les lettres de ce grand homme, ne l’empêcha pas de condamner la jeunesse qui affecte la brièveté. Il disait que c’était le chemin de la maigreur, et qu’il fallait avoir à cet âge-là plusieurs superfluités que l’on donnât à émonder aux années suivantes. Adeò, dit-il[35], juventutem ad brevitatem non voco, ut etiam absterream, sive quia tutò adsumere vix potest, et brevitatis imitatio facilimè ætatem hanc decipit ; sive quia nec utiliter potest, et juvenili illo brevitatis studio aridus plerumquè et exsuccus stylus evadit, nec facilè ad laudatam illam temperiem venitur, nisi initio ubertas quædam et luxuries sit quam ætas paulatim depascat. Balzac était dans le même sentiment. Amputanda plura sunt efflorescenti illi ætati quàm insereada ; facileque est remedium ubertatis, sterilia nullo labore superantur[36]. Mais, pour revenir à Accius, on n’a pas eu tort de dire dans le Dictionnaire de Charles Étienne, et dans ceux qui ont été bâtis sur le même fond, que Quintilien l’a excusé sur le temps où il vivait. Tragædiæ scriptores Accius atque Pacuvius clarissimi gravitate sententiarum verborum pondere, et auctoritate personarum. Cæterùm nitor, et summa in excolendis operibus manus, magis videri potest temporibus quàm ipsis defuisse. Virium tamen Accio plus tribuitur, Pacuvium videri doctiorem, qui esse docti affectant, volunt[37]. On dirait que Quintilien copie ces vers d’Horace :

Ambiguitur quoties uter utro sit prior, aufert
Pacuvius docti famam senis, Accius alti[38].


Il y a un passage d’Ovide, qui semble reprocher je ne sais quoi de sauvage et de farouche au style de notre Accius ; mais, tout bien compté, j’aimerais mieux entendre par-là les actions cruelles dont il avait fait la description dans ses tragédies. La pensée d’Ovide est que, si l’on jugeait des mœurs d’un homme par ses écrits, Accius serait féroce ; Térence aimerait la bonne chère ; ceux qui décrivent la guerre seraient braves :

Accius esset atrox, conviva Terentius esset,
Essent pugnaces qui fera bella canunt[39].

(L) N’est pas moins sensée. ] C’est Quintilien qui nous a conservé ce petit fait. Aiunt Accium interrogatum cur causas non ageret, cùm apud eum in tragædiis tanta vis esset, hanc reddidisse rationem, quòd illic ea dicerentur quæ ipse vellet, in foro dicturi adversarii essent quæ minimè vellet [40]. « Dans mes tragédies, répondit-il, je dis tout ce qu’il me plaît ; mais dans le barreau, il me faudrait entendre ce que je ne voudrais pas. » Je connais un homme d’esprit qui employa une semblable raison pour détourner son fils de l’étude de la jurisprudence, et pour l’encourager à l’étude de la théologie. Quoi de plus commode, lui disait il, que de parler devant des gens qui ne nous contredisent pas ? c’est l’avantage des prédicateurs : Et quoi de plus incommode que d’être obligé à entendre, dès que vous avez cessé de parler, un homme qui vous réfute, et qui vous fait rendre compte sans quartier de tout ce que vous avez dit ? c’est la condition d’un avocat.

Cela me fait souvenir d’une pensée de Montaigne. « Au don d’éloquence, dit-il[41], les uns ont la facilité et la promptitude, et ce qu’on dit le boute-hors si aisé, qu’à chaque bout de champ ils sont prests : les autres, plus tardifs, ne parlent jamais rien qu’élabouré et prémédité...... Si j’avois à conseiller de mesmes en ces deux divers avantages de l’éloquence, de laquelle il semble en notre siècle que les prescheurs et les advocats fassent principalement profession, le tardif seroit mieux prescheur, et l’autre mieux advocat : parce que la charge de celuy-là luy donne autant qu’il lui plaist de loisir pour se préparer ; et puis sa carrière se passe d’un fil et d’une suite sans interruption : là où les commoditez de l’advocat le pressent à toute heure de se mettre en lice ; et les responses imprévues de sa partie adverse le rejettent de son branle, où il luy faut sur-le-champ prendre nouveau party... La part de l’advocat, ajoute-t-il[42], est plus difficile que celle du prescheur : et nous trouvons, ce me semble, plus de passables advocats que de prescheurs, au moins en France. »

(M) Que l’on châtia un comédien. ] Se voyant traduit devant les juges, en réparation d’injures, il dit pour sa défense qu’il était permis de nommer un homme qui donnait ses pièces de théâtre à représenter. Publius Mutius, devant qui la cause fut débattue, le condamna. Le poëte satirique Lucilius n’eut pas le même succès ; car on renvoya absous le comédien qui l’avait nommément offensé sur le théâtre : tant il est vrai que les juges ne sont pas tous de la même humeur, ou qu’il y a des gens que l’on considère plus que d’autres. Celui qui nous apprend ces deux procès s’exprime ainsi : Mimus quidam nominatìm Accium poëtam compellavit in scenâ : cum eo Accius injuriarum agit : hic nihil defendit, nisi liceri nominari eum, cujus nomine scripta dentur agenda....[43]. Caius Cœlius judex absolvit eum injuriarum, qui Lucilium poëtam in scenâ nominatum lœserat : Publius Mutius eum, qui L. Accium poëtam nominaverat, condemnavit[44]. Glandorp n’a point su où l’on trouvait cette histoire : il ne la rapporte[45] que sur la foi d’un auteur moderne dont il copie la fausse glose, savoir, que le défendeur fut condamné, parce qu’il avait prononcé tout simplement le nom d’Accius, sans titre d’honneur, ni complimens, sine præfatione honoris nominaverat[46].

(N) D’autres ne le croient point. ] Si j’avais à prendre parti, je me rangerais au leur ; car, outre que Cicéron, qui a tant de fois cité notre Accius, ou avec éloge, ou sans le blâmer, aurait mauvaise grâce de lui venir dire des injures dans le Ier. livre des Lois, je remarque que ces injures sont tout à fait opposées au caractère de celui qui fait le sujet de cet article. L’élévation, la grandeur, la force, étaient le caractère d’Accius, et nous avons ouï [47] le témoignage que Horace et Quintilien lui ont rendu là-dessus. Joignons-y deux vers d’Ovide, et un arrêt décisif de Paterculus.

Ennius arte carens, animosique Accius oris,
Casurum nullo tempore nomen habent[48].


Clara etiam per idem œvi spatium fuêre ingenia, in togatis Afranii, m tragœdiis Pacuvii atque Attii usque in Græcorum comparationem evecti, magnumque inter hos ipsos facientis operi suo locum ; adeò quidem ut in illis limæ, in hoc penè plus videatur fuisse sanguinis[49]. Si le nouveau témoin que je vais produire était de la force des précédens, ce qui suit enchérirait de beaucoup sur tout ce que j’ai déjà rapporté ; car voici Accius sur la tête du grand Euripide : Accius poëta junior suo ingenio præcelluit Euripidem, qui fuit altus et ingenio sublimis[50]. Un autre nous donne Accius et Virgile pour les deux plus excellens poëtes de Rome : An Latiæ musæ non solos adytis suis Accium et Virgilium recepêre, sed eorum et proximis, et procul à secundis, sacras concessêre sedes[51] ? Quelle apparence qu’un tel homme ait fait une histoire digne de cette censure de Cicéron ? Nam quid Accium memorem, cujus loquacitas habet aliquid argutiarum, nec id tamen ex illâ eruditâ Græcorum copiâ, sed ex librariolis latinis ? In orationibus autem multus et ineptus, ad summam impudentiam [52]. Remarquez bien que les Annales du poëte tragique Accius étaient en vers, et que Cicéron ne parle là que de ceux qui avaient écrit l’histoire en prose latine ; car il ne dit rien d’Ennius. Nos meilleurs critiques pensent que ce passage de Cicéron est corrompu et qu’il faut lire, non pas Accium, mais Macrum. Ainsi la censure tombera sur l’historien Licinius Macer. Vossius embrasse ce sentiment [53]. Mais, lorsqu’il apporte en preuve l’amitié qui était entre Sisenna et celui que Cicéron maltraite ; lors, dis-je, qu’il en conclut que Cicéron n’a point parlé d’Accius, il se trompe : car, ne lui en déplaise, Accius et Sisenna ont eu à peu près le même âge. Sisenna était vieux après la guerre civile de Marius et de Sylla[54], c’est-à-dire, vers l’an 672 de Rome, et Accius n’était point mort en 665.

(O) Passer pour parent de notre poëte. ] Saint Jérôme remarque, en parlant du poëte Accius, qu’il fut mené à Pisaure lorsque les Romains y envoyèrent une colonie ; et qu’il y avait auprès de la ville une terre nommée fundus Accianus[55]. C’était la portion qui lui échut dans le partage que l’on fit des terres aux habitans de cette nouvelle colonie. Sur cela Scaliger observe que la colonie de Pisaure ne fut établie que quatre ans après celle de Boulogue, c’est-à-dire, l’an de Rome 568, quinze ans avant la naissance d’Accius[56]. Disons donc que saint Jérôme s’est trompé : Rome était un séjour plus propre qu’une colonie à un poëte qui était la gloire du théâtre en ce temps-là : mais ne croyons pas que ce mensonge soit sans aucun fondement. Le père d’Accius suivit peut-être ceux qui conduisirent la colonie de Pisaure ; et peut-être que le patron auquel il devait sa liberté fut un des principaux commissaires de ce nouvel établissement. En cas qu’il eût suivi son patron, il aurait pu être partagé de la terre que l’on appela dans la suite fundus Accianus, et il aurait pu laisser entre autres enfans le père de l’orateur Accius. Voici comment Cicéron a parlé de cet orateur. T. Accium Pisaurensem, cujus accusationi respondit pro A. Cluentio, qui et accuratè dicebat, et satis copiosè, eratque prætereà doctus Hermangoræ præceptis, quibus etsi ornamenta non satis opima dicendi, tamen ut hastæ velitibus amentatæ, sic apta quædam et parata singulis causarum generibus argumenta traduntur[57]. Scaliger ne censure pas saint Jérôme d’avoir mis pêle-mêle la grande réputation et la mort de Pacuvius sous la 3e. année de la 156e. olympiade[58], et la grande réputation d’Accius sous la 2e. année de la 160e olympiade. Il ne peut sortir de là que des confusions pour ceux qui savent que Pacuvius avait cinquante ans plus qu’Accius. Car, si l’on supposait que Pacuvius mourut âgé d’environ quatre-vingt-dix ans, en l’année sous laquelle saint Jérôme parle de sa mort, il faudrait dire qu’Accius était âgé d’environ quarante ans la 3e. année de la 156e. olympiade ; et cependant il naquit, selon saint Jérôme, sous le consulat de Mancinus et de Serranus, qui tombe sur la 2e. année de la 152e. olympiade. Il faut donc, comme je l’ai dit dans la seconde remarque, se défier ici un peu de ce chronologue.

(P) Le latin de cet Accius. ] Perse et Martial se sont bien moqués de ces gens là :

Est nunc Brisæi[59] quem venosus liber Acci,
Sunt quos Pacuviusque et verrucosa moretur
Antiopa, ærumnis cor luctificabile fulta[60].


Voici ce qu’en dit Martial, dans l’épigramme XCI du IIe. livre.

Attonitusque legis terraï frugiferaï,
Accius et quidquid Pacuviusque vomunt.


Si l’on avait imité ces vieux auteurs, comme nos plus beaux esprits imitent aujourd’hui Marot et les autres poëtes du XVIe, siècle, dans des contes, dans des ballades, dans des odes pindariques, dans des rondeaux, etc., faits exprès en vieux langage, je ne vois pas que personne eût pu raisonnablement y trouver à mordre ; mais apparemment, c’était tout de bon, qu’on employait ce style moisi et suranné : on le prenait pour la parfaite éloquence, soit qu’on le débitât tout pur, soit qu’on le mêlât avec celui de son siècle. Voyez les bons conseils que Phavorin donne à un jeune homme de ce goût-là[61]. On n’est point sujet aujourd’hui à cette sorte de maladie, et l’on trouve beaucoup plus de gens qui se dégoûtent trop tôt d’un mot ordinaire, ou qui courent trop ardemment après les mots nouveaux-nés, qu’on n’en trouve qui veuillent retenir avec trop d’affection[62] les vieux termes. Si l’on emploie le vieux langage, c’est par forme de plaisanterie ; c’est par jeu d’esprit, c’est pour un ouvrage burlesque. Ce n’est qu’en latin qu’il se trouve encore des auteurs qui se plaisent à débiter les plus vieilles phrases. Il y avait sans doute parmi les anciens Romains une autre espèce de gens lorsque le latin fut venu à sa perfection. Ces gens-là étaient admirateurs perpétuels des vieux poëtes, sans se servir, ou sans vouloir que l’on se servît de leurs expressions surannées : ils voulaient seulement mortifier les écrivains de leur temps, en les mettant au-dessous des vieux auteurs. Horace avait bien compris leur intention :

Sic fautor veterum, ut tabulas peccare vetantes,
Quas bis quinque viri sanxerunt : fœdera regum
Vel Gabiis, vel cum rigidis æquata Sabinis,
Pontificum libros, annosa volumina vatum,
Dictitet Albano Musas in monte locutas.
.........................
Jam Saliare Numæ carmen qui laudat, et illud
Quod mecum ignorat, solus vult scire videri ;
Ingeniis non ille favet, plauditque sepultis,
Nostra. sed impugnat, nos nostraque lividus odit[63].


C’est encore une maladie dont notre siècle est exempt. On se contente de mettre la Grèce et l’ancienne Rome au-dessus de notre siècle ; mais on ne préfère pas les harangues et les poésies du XVe. et du XVIe. siècle à celles qu’on fait aujourd’hui.

  1. In Chron. Eusebii. ad ann. 2 olymp. 160.
  2. Brietius, de Poët. lat. pag. 5.
  3. Corrad. in Brut. Cicer. pag. 198.
  4. P. Manuce, in Philipp. I, sub finem, les compte ainsi, ayant oublié ce que Cicéron a dit de ses conversations avec Accius. Remarquez en passant que l’opinion rapportée dans les Jugemens des Savans sur les Poëtes, tom. II, pag. 15, est fausse ; savoir qu’Accius mourut l’an 618 de Rome, en l’olymp. 161.
  5. Voyez la remarque (O).
  6. Valer. Maxim. lib. III, cap. VII.
  7. Saint-Evremond, selon quelques-uns. Voyez l’Histoire de l’académie française pag. 69, mais dans le Chevrœana, pag. 307, on attribue cette satire au comte d’Etlan. [Cette comédie est réellement de Saint-Evremond. Joly reproche à Bayle de laisser le lecteur dans le doute.]
  8. Intitulée, La Comédie des académistes. Là, Godeau ayant dit à Colletet,

    Colletet, je vous trouve un gentil violon,

    reçoit cette réponse :

    Nous sommes tous égaux, étant fils d’Apollon.

  9. Ascon Pedian. in Orat. pro M. Scauro.
  10. Sueton. in ejus Vitâ cap. LVI.
  11. Cicero in Bruto.
  12. Crinitus, de Poet. lat. cap. V ; Glandorp. Onomast. pag. 3.
  13. Corrad. in Cicer. Brut. pag. 342.
  14. Vossius, de Histor. lat. pag. 30.
  15. Voyez Lescalopier, Commentar. in Cicer. de Nat. Deorum, pag. 382.
  16. Crinit. de Poet. lat. lib. I, cap. VII.
  17. Paulus Manatius in Philipp. I Cicer. sub fine.
  18. Ciceron. Epist. ad Attic lib. XVI, Ep. II et V.
  19. Donat. de Tragœd. et Comœd.
  20. Horat, Sat. X, lib. I, vs. 53.
  21. Cicero, pro Archiâ poetâ, cap. XI.
  22. Val. Maxim. lib. VIII, cap. XIV.
  23. Scriver. in Testimon. de Attio.
  24. Vossius, de Poët. lat. pag. 7.
  25. Dans la remarque (N).
  26. Vell. Patercul. lib. II, cap. V.
  27. Cicero, in Bruto, cap. XXVIII.
  28. Idem, Epist. XX, lib. XIV, ad Attic.
  29. C’est ainsi que Vossius, de Poët. lat., pag. 7, range les paroles de Licinius.
  30. Cicero, de Finib. lib. I, circa init.
  31. Apud A. Gell. lib. XV, cap. XXIV.
  32. Je crois que Vossius, de Poet lat. pag. 8, se trompe touchant Macrobe.
  33. Sueton. in Cæsar. cap. LXXXIV.
  34. Aulus Gellius, lib. XIII, cap. II.
  35. Lips. in Institut. Epistol.
  36. Balzac. Epist. selectæ.
  37. Quintil. Institut. Orat. lib. L, cap. I.
  38. Horat. Epist. I, lib. II, vs. 50.
  39. Ovid. Trist. lib. II, vs. 359.
  40. Quintil. Inst. Orat. lib. V, cap. XIII.
  41. Essais de Montaigne, liv. I, chap. X, au commencement, pages 52, 53.
  42. La même, pag. 54.
  43. Auctor Rhetoric. ad Herenn. lib. I.
  44. Ibid., lib. II.
  45. Glandorp. Onomast. pag. 3.
  46. Catanæus, dont Glandorp ne cite pas l’endroit ; mais on le trouve dans le Commentaire in Plin. Epist. III, lib. V, pag. 291.
  47. Dans la remarque (K).
  48. Ovidius, Amor. lib. II, eleg. XV, vs. 19.
  49. Patercul. lib. II, cap. IX.
  50. Acron in Horat. Epist. I, lib. II.
  51. Columella, de Re rust., lib. I, præf.
  52. Cicero, de Legibus, lib. I, initio.
  53. Voss. de Hist. lat. lib. I, cap. X.
  54. Vell, Patercul., lib. II, cap. IX.
  55. In Chron. Euseb. num. 1876.
  56. Scalig. Anim. in Euseb. ibid. ex Paterculo, lib. I, cap. XV.
  57. Cicero, in Bruto, cap. 78. Voyez aussi l’Oraison pro Cluentio.
  58. Pacuvius Brundusinus tragaediarum scriptor clarus habetur, vixitque Romæ quoad picturam exercuit et fabulas vendidit. Deindè Tarentum transgressus, propè nonagenarius diem obiit. Chron. Euseb. num. 1863.
  59. Casaubon, sur cet endroit de Perse, conjecture qu’il faut lire Briséis, et que c’était le titre d’une tragédie d’Accius. Scriverius, in Testim. de Attio, a tort de croire que Perse ne parle pas du poëte tragique.
  60. Pers. Sat. I. vs. 76.
  61. Apud Aul. Gell., lib. I, cap. X, quem vide etiam ibid. cap. VII.
  62. L’orateur Sisenna avait cette affectation. Cicer. in Bruto. Salluste en a été accusé. Sueton. in Aug, cap. LXXXVI, et in Vitâ Gramm., cap. XV ; et de l’affectation contraire, c’est-à-dire, de forcer des mots nouveaux. Aul. Gell. lib. I, cap. XV.
  63. Horat. Epist. I, lib. II, vs. 23…, et 86.

◄  Acciaioli (Zénobius)
Acco  ►