Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Acronius

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ACRONIUS (Jean) enseigna les mathématiques et la médecine à Bâle avec beaucoup de réputation, et composa quelques livres, de Terræ Motu, de Sphærâ, de Astrolabii et Annuli Astronomici confectione. Il était de Frise, et mourut à Bâle à la fleur de son âge, l’an 1563. Cet auteur a échappé à la diligence de Vossius [a], quoique Swertius et Valère André l’eussent mis dans leur Bibliothéque des Pays-Bas, où d’ailleurs ils ont oublié un autre Jean Acronius, qui était ministre, et natif peut-être de la même province que le précédent. Ce ministre était un esprit fort inquiet et fort séditieux. Il abandonna l’église de Wesel dans un temps où elle courait un grand risque ; il fit connaître à Deventer qu’on n’aurait pu l’y faire pasteur sans établir dans la ville un fort mauvais citoyen ; il se sépara peu honnêtement de l’église de Groningue ; il n’eut pas à Franeker la science qui lui était nécessaire pour la profession en théologie où il se fourra. Enfin il fut ministre à Harlem, et s’y comporta comme de coutume : il contredisait, il critiquait tout. L’historien de cette ville ne lui ôte pas la qualité d’homme fort docte ; mais il lui donne aussi celle d’un esprit turbulent[b]. Quelqu’un le compare à Heshusius, contre lequel on fit courir ce distique :

Queritur, Heshusi, quartâ cur pulsus ab urbe ?
In promptu causa est, seditiosus eras.


Acronius a fait en flamand un livre de Jure Patronatâs, où il a inséré plusieurs citations du Droit canonique[c]. Je lui donnerais volontiers l’Elenchus orthodoxus pseudo-Religionis Romano-Catholicæ, qui fut imprimé à Deventer, l’an 1615. Il pourrait bien être aussi l’auteur du traité de Studio Theologico, que le sieur Konig attribue à celui qui a écrit de la Sphère. Le même Konig parle d’un Ruard Acronius, qui publia des Expositions catéchétiques en l’année 1606. On aurait pu ajouter qu’au commencement des troubles de l’arminianisme il composa quelque chose contre l’hypothèse des arminiens touchant le pouvoir des magistrats dans les matières de religion, et que ce fut lui qui publia un sermon qu’Uytenbogard avait prêché à la Haye avant les troubles, fort différent de la doctrine qu’il soutint depuis sur cette question[d]. Ruard Acromius fut l’un des six tenans des réformés contre les arminiens, dans la fameuse conférence de la Haye, en 1611.

  1. Il n’en parle pas dans son livre de Scientiis Mathematicis.
  2. Theodore Screvelius.
  3. Voyez Martin. Schoockii Exercitat. Sacr. pag. 255 ; edit. in-4°.
  4. Ex Voetii Polit. Eccles, tom. I, p. 126,

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