Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Artabaze

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ARTABAZE, fils de Pharnace, commandait les Parthes et les Chorasmiens dans l’expédition de Xerxès [a]. Ce fut lui qui, après la bataille de Salamine, escorta le roi son maître jusqu’à l’Hellespont, avec soixante mille hommes d’élite [b]. Dès que Xerxès eut repassé en Asie, Artabaze revint sur ses pas, et il se crut obligé en chemin faisant de punir la ville de Potidée, qui avait secoué le joug des Perses sur les nouvelles de leur mauvaise fortune. Il l’assiégea fort long-temps, sans pouvoir en venir à bout, à cause des inondations causées par les tempêtes. Il avait été plus heureux au siége d’Olynthe. Il désapprouva la résolution qu’on prit de laisser Mardonius en Europe [c], et ce fut aussi contre son avis, que Mardonius s’engagea à la bataille de Platée, qui fut si funeste aux Persans. Artabaze, qui avait prévu ce qui avint, conserva les quarante mille hommes qu’il commandait, et les ramena en Asie, avec beaucoup de prudence (A). M. Moréri n’use point là de discernement. Voyez la remarque.

  1. Herodot., Lib. VII, cap. LXVI.
  2. Idem, lib. VIII, cap. CXXVI.
  3. Idem, lib. IX, cap. LXV, LXXXVIII.

(A) Il conserva les quarante mille hommes qu’il commandait, et les ramena en Asie avec beaucoup de prudence. ] M. Moréri débite qu’Artabaze recueillit les débris de l’armée. C’est n’avoir point entendu l’auteur qu’on cite. Hérodote nous fait clairement comprendre qu’Artabaze retint auprès de lui ces quarante mille hommes comme un corps de réserve, et que lorsqu’il les voulut mener au combat il s’aperçut de la déroute de Mardonius, et prit le parti de la fuite par un autre chemin. Si Mardonius avait survécu à cette perte de bataille, il n’eût pas manqué de dire dans son manifeste qu’Artabaze l’avait sacrifié ; qu’Artabaze n’avait été, ou que le spectateur du combat, ou qu’un fuyard ; qu’Artabaze, qui avait déconseillé cette bataille, avait contribué de son mieux à la faire perdre, afin d’élever un trophée aux lumières de sa prudence. Artabaze ne serait pas le seul qui aurait soutenu par cette sorte de preuves l’opinion qu’il aurait eue au conseil de guerre. C’est une étrange bévue, que de dire, comme fait M. Moréni, que les Grecs perdirent cette bataille. Et ce siége de Potidée nu et dégarni de toutes sortes de circonstances, que fait-il là ? De quoi sert-il à un lecteur ?

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