Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Dioscurias
DIOSCURIAS, ville de la Colchide. Elle était si marchande, que trois cents nations, dont les unes n’entendaient point la langue des autres, y trafiquaient (A) ; et que les négocians de Rome y entretenaient cent trente interprètes. Pline, qui assure cela sur la foi de Timosthène, remarque que de son temps cette ville était déserte [a]. Mais Ammien Marcellin témoigne que de son temps elle faisait encore figure [b]. Les uns en attribuaient la fondation à Castor et à Pollux ; les autres, aux deux cochers de ces deux héros (B). Arrien, témoin oculaire, assure qu’elle s’appelait alors Sébastopolis, et qu’elle était une colonie des Milésiens, à deux mille deux cent soixante stades de Trapézunte [c].
(A) Trois cents nations.........., y trafiquaient. ] Strabon rapporte la même chose [1]. Il est vrai qu’il dit que quelques auteurs au lieu de trois cents nations n’en mettaient que soixante-dix. Il attribue la multitude de tant de langues à la manière sauvage dont les peuples de ce pays-là vivaient ; car n’ayant entre eux aucune société, chacun conservait sa langue, sans apprendre celle du peuple voisin.
(B) Les uns en attribuaient la fondation à Castor et à Pollux, les autres aux deux cochers de ces deux héros. ] La première opinion, qui est celle de Pomponius Méla [2], est confirmée par le nom que cette ville portait. Cependant Pline [3], Solin [4] ; Ammien Marcellin[5], etc., ne parlent que des deux cochers. Pline les nomme Amphitus et Telchius : selon Strabon [6] ils s’appelaient Rhéca et Amphistratus : mais Ammien Marcellin les nomme Amphitus et Cercius. Dans quelques éditions de Justin [7] ils sont nommés Frudius et Amphistratus.
- ↑ Strabo, lib. XI pag. 343.
- ↑ Lib. I, cap. XIX.
- ↑ Lib. VI, cap. V.
- ↑ Cap. XV.
- ↑ Lib. XXII, cap. VIII, pag. m. 313.
- ↑ Lib. XI, pag. 342.
- ↑ Lib. XLII, cap. III.