Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Duaren

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DUAREN (François), professeur en droit civil à Bourges au XVIe. siècle, était de Saint-Brieux ville de Bretagne. Il fut le premier des jurisconsultes français qui chassa des chaires de droit la barbarie des glossateurs, pour y faire paraître les pures sources de l’ancienne jurisprudence. Comme il souhaitait de ne partager cette gloire avec personne, il vit d’un œil d’envie la réputation de son collègue Éguinard Baron, qui mêlait aussi la belle littérature avec la science du droit. Cette jalousie le poussa à composer un ouvrage où il tâcha de diminuer l’estime que l’on en avait pour son collègue[a] (A). On vit en lui la vérité de la maxime,

Pascitur in vivis livor, post fata quiescit ;


car après la mort de Baron il se montra des plus ardens à l’éterniser, et il fit la dépense d’un monument à la gloire du défunt[b]. Il eut d’autres collègues qui renouvelèrent ses inquiétudes. Il ne vit pas sans douleur que la gloire de Baudouin plus jeune que lui prenait un grand vol[c] ; et après avoir été délivré de cette écharde, il s’aperçut que Cujas, qui succéda à ce dangereux rival[d], avait encore plus de mérite. Il n’aima point ce nouveau venu, et il s’éleva entre eux des querelles dont les suites auraient pu causer de grands désordres dans l’université de Bourges, si Cujas n’avait quitté la partie en se retirant à Valence, pour y enseigner le droit[e]. Duaren mourut l’an 1559 à l’âge de cinquante ans, sans avoir été marié[f]. Vous trouverez dans Moréri plusieurs choses que j’ai omises afin d’éviter les répétitions ; mais il faudra que j’explique mieux qu’il n’a fait ce qui concerne le défaut de mémoire (B). Il n’a rien dit d’un fait insigne dont je ne me tairai pas : c’est qu’on a dit que Duaren était protestant, et qu’il n’eut jamais le courage de se séparer de la communion de Rome. Baudouin le traita de nicodémite et de prévaricateur (C), et lui reprocha d’être plagiaire de Calvin (D). Il y a très-peu de gens qui observent ce que je vais rapporter. Duaren ayant quitté la charge de professeur, elle fut donnée à Baudouin, qui trois ans après conseilla de le rappeler et lui céda le premier rang (E). Je rapporterai quelques autres faits qui serviront de supplément au Moréri (F). On fit une édition des ouvrages de Duaren à Francfort, l’an 1592, in-folio (G). On n’oublia pas d’y mettre son traité des plagiaires : c’est un écrit très-curieux, mais trop court pour un sujet aussi abondant que celui-là. On le pourrait enrichir de plusieurs autres pensées (H). Je donnerai quelques extraits d’une lettre qu’il écrivit contre Baudouin (I). {{References-Bayle}

(A) Il composa un ouvrage où il tâcha de diminuer l’estime que l’on avait pour son collègue. ] Ce dessein a été marqué très-fortement par Sainte-Marthe. Hominum opinioni de Baronis doctrinâ conceptæ nonnihil detrahere conatus est, editâ in eum de jurisdictione et imperio apologiâ malevoli animi teste in posterum futurâ[1]. J’ai cherché dans les œuvres de Duaren cet écrit-là, et j’ai été étonné de l’y voir si court[2] qu’il ne remplit pas tout-à-fait cinq pages ; mais il paraît par le préambule[3] que l’auteur avait réduit son apologie à ce qu’on appelle summa capita, et qu’il avait supprimé le reste pour témoigner quelque complaisance à Baron. Il lui adresse cet abrégé, et le date du 1er. de janvier 1549. Il observe que l’apologie avait été imprimée à son insu, l’année précédente, sous le nom d’Ambrosius Letus. M. Teissier coupe cet ouvrage en deux : il distingue du traité de Jurisdictione et Imperio l’Apologia adversùs Eguinarium Baronem.

(B) Il faudra que j’explique mieux que Moréri ce qui concerne le défaut de mémoire. ] M. Moréri débite que François Duaren était obligé de lire les harangues qu’il avait composées, et que ce défaut de mémoire l’empêcha de faire part aux savans d’Allemagne de ses lumières dans la science du droit, ce qui fit qu’ils perdirent en quelque façon quelque chose de l’estime qu’ils avaient conçue pour lui. Il fallait dire que n’ayant pas la mémoire fort heureuse, il ne récitait jamais ses leçons par cœur ; mais qu’il les lisait sur son papier ; ce qui fit que, voyageant en Allemagne sans recueils, il n’eut jamais l’assurance de monter en chaire. On l’en pria en divers endroits : ce refus porta quelques ignorans et mauvais juges des choses, à mettre en doute sa capacité. Erat Duarenus acerrimo quidem judicio, sed memoriâ minùs felici, neque unqàm nisi ex scripto prælegebat. Quo factum est ut in Germanico itinere cùm passim à doctissimis viris ad prælegendum provocaretur, nec eorum utique desideriis obtemperare (quòd à suis commentariis destitutus omninò sibi diffideret) à nonnullis rerum imperitis et iniquè judicantibus habitus sit indoctior[4]. Voilà l’original que M. Moréri a voulu traduire, et qu’il a gâté en trois endroits. Il a mis harangues au lieu de leçons : il a dit faire part de ses lumières [5] dans la science du droit, au lieu de faire des leçons de jurisprudence ; il a donné aux savans ce qu’il ne fallait donner qu’aux ignorans. Il n’y a en effet que des ignorains qui soient capables de mépriser un fameux docteur, sous prétexte qu’il ne monte point en chaire pendant qu’il passe comme un voyageur dans un lieu d’académie. Soupçonnez tant qu’il vous plaira qu’il se défie de sa mémoire, et qu’elle dépend des recueils qu’il a laissés dans son cabinet, vous n’en pourrez point conclure, si vous savez bien juger des choses, qu’il n’est point habile. Notez que Sainte-Marthe insinue que Duaren refusa de monter en chaire, non pas à cause qu’il eût été obligé de lire, mais à cause que n’ayant pas ses papiers, il craignait de ne pouvoir point dresser une leçon où chaque chose fût bien citée. La plupart des professeurs ont leur écrit sous les yeux quand ils font leçon : leur charge ne demande pas qu’ils en usent autrement, et de là vient que la qualité de lecteur en telle ou en telle science est synonyme à celle de professeur. Il faut donc croire que les professeurs et les étudians d’Allemagne n’eussent pas été surpris de voir lire Duaren. Ceux donc qui jugèrent mal de lui se fondèrent sur ce qu’ils crurent, non pas qu’il n’avait point assez de mémoire pour pouvoir apprendre par cœur un discours d’une heure, mais qu’il n’en avait point assez pour composer un tel discours sans être aidé de ses manuscrits. Il importe peu qu’un professeur lise, ou qu’il récite par cœur : l’un vaut l’autre. Ils sont appelés à éclairer l’entendement, et non pas à remuer les passions. S’il s’agissait de prêcher, la différence serait bien considérable, et néanmoins encore aujourd’hui la plupart des prédicateurs anglais lisent leurs sermons au peuple.

Notons en passant combien les modes sont changeantes en pays même d’université. C’était au XVIe. siècle une coutume générale que les professeurs étrangers qui passaient par une ville d’académie fussent priés de donner des leçons publiques. Cela, si je ne me trompe, n’est plus en usage. Mais entre les ministres la civilité demande essentiellement que ceux du lieu offrent la chaire aux étrangers. Et de là vient qu’un ministre ne voyage guère sans mettre dans sa valise les meilleurs de ses sermons ; car il sait bien qu’on le priera de prêcher dans les autres villes. Les plaisans nomment ces sermons pistolets de poche.

(C) Duaren était protestant[* 1]....... Baudouin le traita de nicodémite et de prévaricateur. ] M. Catherinot, avocat du roi à Bourges, observe qu’en 1550 Duaren fit imprimer son traité des Bénéfices[* 2] dans lequel il se rendit suspect d’hérésie par ses dogmes et par ses railleries. Aussi fut-il compris dans l’expurgatoire de Rome[6]. Baudouin s’étant retiré de Bourges, et faisant profession ouverte de la religion protestante à Strasbourg, écrivit contre Duaren sous le nom des jurisconsultes chrétiens[7], et lui reprocha de n’être papiste qu’en apparence, et de combattre la religion de son cœur. Ceux qui n’auront pas ce livre en trouveront des extraits à la tête de la réponse de Théodore de Bèze aux injures de Baudouin, qui s’était dépeint lui-même dans les reproches qu’il avait faits à Duaren. On trouve dans ces extraits que la Sorbonne obligea Duaren à chanter la palinodie[8]. Nous verrons dans la remarque suivante le commerce qu’il avait avec Calvin.

(D) ....... et lui reprocha d’être plagiaire de Calvin. ] Baudouin affirma que ce qui se trouve dans les livres de Duaren touchant la prêtrise avait été pris des ouvrages de Calvin. On prétend qu’il ne fit cette remarque que pour l’exposer au feu des persécuteurs. Duaren conçut une extrême indignation de celle supercherie ; il s’en plaignit et par lettres, et de vive voix à Calvin, qui lui fit entendre raison. In eâ pugnâ quùm veris armis destitui se videret Balduinus, ad illiberales insidias descendit, et Duareno ex puræ et orthodoxæ fidei approbatione invidiam conflando, carnificum furori eum objecit. Capitale, ut scitur, in Galliâ erat, non tantùm doctrinæ nostræ subscribere, sed libros etiam nostros furtim legere. Bonus hic pietatis sectator, dum ostendere conatur Duarenum ex me didicisse, et ex meis libris esse mutuatum quicquid in libro de Sacerdotiis probè et sincerè docuerat, non aliò spectavit quàm ut furiosis ecclesiæ hostibus gladium homini jugulando porrigeret. Si barbara hæc immanitas mihi displicuerit, nihil mirum : quin potius hac uno stratagemate detestabilem se piis omnibus reddidit. Et tamen cùm de eâ per litteras, et coràm conquestus est Duarenus, hominem ingenio, facundiâ, eruditioneque sic instructum, ut in certamine longè futurus esset superior, mitigavi[9]. Joignez à cela un endroit de la réponse de Théodore de Bèze au même Baudouin[10].

(E) Duaren ayant quitté la charge de professeur, elle fut donnée à Baudouin, qui........ lui céda le premier rang. ] Voici ma preuve[11] : Certè tam habitus jam tunc fuit pro jurisconsulto minimè vulgari, ut non solùm Gratianopolitani talem professorem requirerent, (tametsi quia istic [12] vixerat existimationem suam minuisset) sed et Bituriges eum accerserent ut Duareno qui tunc abdicârat succederet. Ceci regarde Baudouin en l’an 1548. Cum Barone conjunctissimus quandiù is deindè vixit, hoc est, triennium docuit totum jus civile Balduinus...... mortuo Barone auctor fuit ut Duarenus revocaretur, atque ut illi redeunti ultra concessit priorem, in quo consistere poterat, locum, sic habuit toto quadriennio sine ullius simultatis significatione bonum collegam[13]. Je laisse la suite de ce passage, où l’on avoue qu’enfin il s’excita une querelle entre ces deux professeurs, après que Baudouin se fut retiré. Je laisse aussi la contradiction que l’on rencontre dans le revers du feuillet : elle est bien grossière. Neque verò dubito quin si nunc Duarenus viveret Balduinum tam complecteretur à vobis nunc vexatum, quàm ab eo vestrarum partium suspecto fuit interdum abalienatus[14]. On venait de dire que pendant que Baudouin enseigna dans Bourges, il ne reçut de Duaren aucune marque d’inimitié, puis on avoue qu’il en reçut quelques-unes étant suspect de calvinisme. Ces soupçons ne peuvent pas concerner le temps qui suivit la sortie de Baudouin, car il alla à Genève en sortant de Bourges, et puis à Strasbourg, et il se déclara hautement de la religion[15]. Ils concernent donc son séjour à Bourges, pendant lequel, comme il l’avoue lui-même, il fut fort suspect de favoriser les protestans. Sa contradiction est donc claire et inexcusable[16]. L’un des passages que j’ai copiés nous fait connaître une faute de celui qui a fait l’éloge de Baudouin. Reversus Lutetiam (Balduinus), dit-il[17], magnâ jam quæsitâ famâ accersitur à Biturigibus ad docendi munus suscipiendum futurus collega Baronis et Duareni jurisconsultorum. Cela veut dire que l’université de Bourges appela Baudouin pour le faire collègue de Baron et de Duaren. Fausseté insigne ; car on l’appela pour une chaire que Duaren avait laissée. N’oublions pas que Baudouin fit des leçons dans cette université avant que d’y recevoir le doctorat. Cùm publicè juris civilis obscuriores titulos interpretatus fuisset, incredibili omnium studio doctor est renunciatus voce Baronis[18]. Or, il le reçut le 12 de mars 1549[19]. Il faut donc dire qu’il commença ses leçons dès l’année précédente ; car il enseigna le droit à Bourges pendant sept ans[20], il quitta cette académie l’an 1555. Il faut remarquer cela pour corriger une faute touchant le temps de la mort d’Éguinard Baron. Quelques-uns disent qu’il décéda l’an 1556[21]. Ils se trompent, car il ne vécut que trois ans depuis que Baudouin eut été fait son collègue. Si M. de Sponde a bien mis sa mort au 22 d’août 1550[22], nous avons un nouveau sujet de dire que Baudouin commença son professorat à Bourges, en 1548. S’il l’eût commencé au mois de janvier, on trouverait plus de deux ans et demi entre sa première leçon et la mort de Baron, et cela suffit pour pouvoir dire qu’ils furent collègues trois ans ; car dans ces sortes de livres on ne s’attache pas à la précision des calculs. Il est certain que Baron mourut le 22 de septembre 1550, âgé de cinquante cinq ans[23].

(F) Je rapporterai quelques autres faits, qui serviront de supplément au Moréri. ] François Duaren était fils de Jean Duaren, qui exerçait en Bretagne une charge de judicature. Il lui succéda en cet emploi, il en fit quelque temps toutes les fonctions. Jurisdictioni ante annos quindecim in Celticâ nostrâ Britanniâ non omninò infeliciter præfui, eoque magistratu in quo patri jam seni successeram vixdum adolescentiæ annos ingressus ita functus sum ut, etc.[24] Il faisait des leçons sur les Pandectes, dans Paris, l’an 1536, et entre autres disciples il avait les trois fils du savant Budé[25]. Il fut appelé à Bourges l’an 1538[26], pour y enseigner la jurisprudence, trois ans après qu’Alciat se fut retiré[27] : Il se défit de cette charge l’an 1548, et s’en alla a Paris pour fréquenter le barreau, car il voulut joindre la théorie du droit avec la pratique. C’est ce qu’il témoigne dans une lettre écrite à François Baudouin qui lui avait succédé. Cooptatum te in juris doctorum collegium et unum ex omnibus delectum, cui nos velut emeriti lampadem cursu traderemus, valde, ita me Deus amet, lætor[28]. Cette lettre est datée du 13 de janvier 1549 ; mais il faut prendre garde que l’année commençait alors à Pâques, et ainsi, en comparant cette date avec celle de la lettre qu’il écrivit à Sébastien de l’Aubespine, on ne trouvera point de contradiction dans ses calculs. Il dit dans sa lettre à François Baudouin, qu’il fréquente le barreau du parlement de Paris depuis deux ans[29]. Il assure dans l’autre lettre, datée du 24 de novembre 1550, qu’il le fréquente depuis trois ans : In Basilicâ Parisiensi ad tres annos libenter versatus sum[30]. Ces deux dates appartiennent à la même année 1550, si l’on met au mois de janvier le commencement de l’an. Il se dégoûta des chicaneries du palais, et il fut bien aise que les conditions avantageuses que la duchesse de Berri, sœur du roi Henri II, lui fit offrir, lui fournissent une occasion favorable de se retirer du barreau, et d’aller reprendre honorablement à Bourges, l’emploi qu’il y avait eu. Il se remit à y professer la jurisprudence, l’an 1551. Aucun professeur en droit hormis Alciat n’avait jamais eu dans cette université une aussi bonne pension que celle qui fut accordée à notre Duaren. Decretum mihi est ex ærario publico stipendium annuum ad vicena millia sestertiorum nummum, id est longè ampliùs et honorficentiùs (si unum Alciatum excipias) quàm jurisconsultus adhuc ullus habuisse in eâ civitate dicatur[31]. D’ailleurs il fut fait maître des requêtes de la duchesse de Berri[32]. Notez que dans sa lettre à Sébastien de l’Aubespine, datée du 24 de novembre 1550, il fait mention des funérailles d’Éguinard Baron, qui furent un témoignage authentique du respect des écoliers pour la mémoire du défunt. Notez aussi qu’en 1554 il était fort disposé à s’en aller à Valence, où on lui offrait une chaire de droit civil. Dum enitor, elaboro, contendo ut vobis morem geram cum bonâ heræ meæ.... veniâ... interim vobis hunc quasi arrhabonem quendam propensi mei in vos animi ac voluntatis mitto[33]. C’est ainsi qu’il parla en dédiant un ouvrage, l’an 1554, aux curateurs de l’académie de Valence.

Je n’ai parlé qu’en passant de son dégoût pour les chicanes du palais : mais comme il en fait une description fort éloquente, j’ai cru que je devais rapporter ici une partie de ses paroles[34]. In Basilicâ Parisiensi ad tres annos libenter versatus sum : tamet si (ut verum fatear) immodicos ac prope inexplicabiles litium anfractus, quibus illum forum præ cæteris abundat, magis quam lites ipsas ac judicia, quibus humanum genus carere non posse videtur, perinvitus nec absque ingenii fastidio illic viderim. Vix enim credibile est quanta ibi hominum, eorumque gravissimorum et lectissimorum, multitudo quàm minutis ac pusillis in rebus quotidie occupata sit. Ac ut de amplissimo purpuratorum Patrum ordine et conventu loquar, num tibi videntur pleraque eorum jadicia, quæ statis legitimisque diebus ὠς ἐκ τρίποδος palam eduntur, non dicam augusto illo consessu, sed infimo aliquo tribunali satis digna esse ? Nam cùm, etc. Tout ce discours est fort sensé. Ces augustes assemblées qu’on appelle parlemens ont trop d’éclat pour la politesse des causes dont elles décident, et l’on ne peut s’empêcher de plaindre un beau génie qui emploie bien du temps à se préparer à rapporter un procès. Que faut-il qu’il étudie, et qu’il examine ? les phrases dont un notaire s’est servi dans un testament ou dans un contrat de mariage, pour expliquer les désirs d’un petit particulier. J’ai ouï dire à un conseiller du parlement de Metz, que cette sorte d’étude est d’autant plus désagréable, qu’elle ne nourrit point l’esprit, et ne lui donne aucune étendue. Rapportons ici les vers de M. Perrault touchant le désavantage de nos avocats comparés avec ceux de l’antiquité[35].

Je la vois s’applaudir de ses grands orateurs,
Je vois les Cicérons, je vois les Démosthènes,
Ornemens éternels et de Rome et d’Athènes,
Dont le foudre éloquent me fait déjà trembler,
Et qui de leurs grands noms viennent nous accabler.
Qu’ils viennent, je le veux, mais que sans avantage
Entre les combattans le terrain je partage ;
Que dans notre barreau l’on les voie occupés
À défendre d’un champ trois sillons usurpés ;
Qu’instruits dans la coutume, ils mettent leur étude
A prouver d’un égout la juste servitude ;
Ou qu’en riche appareil la force de leur art
Éclate à soutenir les droits de Jean Maillart.

(G) On a fait une édition des ouvrages de Duaren à Francfort, l’an 1592, in-folio. ] Le Catalogue d’Oxford, M. Pope Blount[36], et plusieurs autres, ne marquent que cette édition ; mais j’ajoute que pendant la vie de Duaren on imprima un recueil de ses écrits à Lyon, l’an 1554, in-folio, chez Rouille ; et qu’après sa mort on en fit dans la même ville et chez le même libraire une autre édition plus ample, l’an 1579, in-folio. Nicolas Cisner, qui avait été son disciple, et puis professeur en droit à Heidelberg, fournit plusieurs pièces à l’imprimeur. Cela paraît par la petite préface qu’il fit mettre au-devant de cette édition, et qu’il composa à Spire l’an 1578. Je l’appelle petite, afin de la distinguer de celle qu’il mit au-devant de la seconde partie des œuvres de Duaren, et qui peut passer pour une juste dissertation de modo et arte docendi atque discendi jura. Il la fit à Spire, l’an 1575. Je n’ai point vu l’édition qui est marquée dans le texte de cette remarque : mais je sais qu’elle fut réitérée a Francfort, l’an 1607. Je me sers de celle de Genève, 1608, apud Petrum de la Rovière, et je suis bien fâché de n’y trouver pas les deux écrits de Duaren contre Baudouin[37].

(H) On pourrait enrichir de plusieurs autres pensées son traité des Plagiaires. ] J’en vais fournir une. On ne parle presque jamais de ces gens-là, sans les comparer à la corneille d’Ésope[38]. On a trouvé cette idée dans ces vers d’Horace :

Quid mihi Celsus agit ? monitus, multumque monendus,
Privatas ut quærat opes, et tangere vitet
Scripta, Palatinus quæcunque recepit Apollo :
Ne, si fortè suas repetitum venerit olim
Grex avium plumas, moveat cornicula risum,
Furtivus nudata coloribus[39].

Duaren s’en est servi ; car il se vante de pouvoir réduire facilement son plagiaire à l’état de cet oiseau. Corniculam Horatianam planè mihi deprehendisse videor, quam furtivis nudare coloribus nihilo mihi difficilius esse puto quàm Aristophani illi poëtarum Alexandrinorum furta detegere ac convincere[40]. Mais je n’ai encore vu personne qui ait comparé les plagiaires avec les perdrix. Celui qui acquiert des richesses et non point selon le droit, est une perdrix qui couve ce qu’elle n’a point pondu : il les laissera au milieu de ses jours et sera trouvé fou à la fin[41]. Ces paroles sont du prophète Jérémie, et déclarent que ceux qui s’enrichissent du bien d’autrui ne conservent pas jusques à la mort ces richesses mal acquises. Les interprètes disent là-dessus que la perdrix dérobe les œufs des autres oiseaux, et qu’elle les couve ; mais que les petits qu’elle fait éclore ne la reconnaissent point pour leur mère, et qu’ils la quittent, et vont trouver l’oiseau qui avait pondu ces œufs[42]. Voilà le sort ordinaire des écrivains plagiaires. Ils moissonnent ce qu’ils n’ont point semé, ils enlèvent les enfans d’autrui, ils se font une famille d’usurpation ; mais ces enfans enlevés font comme les autres richesses mal acquises, malè parta malè dilabuntur ; ils prennent les ailes et s’enfuient chez leur véritable père. Un auteur volé réclame son bien : et si la mort l’en empêche, un fils, un parent, un ami, fait valoir ses droits. Un homme même qui ne sera pas de ses amis lui rendra ce bon office, afin de se faire honneur de la découverte du vol, ou afin de couvrir de confusion le plagiaire. Ce que l’amour de l’équité n’inspirerait pas, la vanité, la malignité, le désir de la vengeance, le suggéreront ; et ainsi tôt ou tard les productions enlevées abandonnent le voleur. Notez qu’il y a des plagiaires qui n’imitent pas en tout la perdrix : ils ne prennent pas la peine de couver : ils prennent les pensées et les paroles d’autrui toutes formées : il est vrai que quelquefois ils se tourmentent beaucoup pour leur faire prendre un autre air, afin que le vol ne se puisse pas découvrir facilement. Ils sont plus propres alors à être comparés à la perdrix. Je m’étonne au reste qu’on n’ait pas donné le nom de cet animal aux hommes qui nourrissent les enfans qu’un autre va faire chez eux. Ce nom leur conviendrait mieux que celui de cet oiseau[43] qui va pondre dans le nid d’un autre, et qui laisse couver l’œuf, et élever le petit. Peut-être n’a-t-on pas été persuadé que ce conte de la perdrix soit véritable. Il y a long-temps qu’un docte critique a insinué que saint Jérôme allègue à faux le témoignage de trois excellens naturalistes[44] : Hieronymus testes citat hujus rei sanè luculentos, et quos, ut minùs idoneos, rejicere nemo possit, Aristotelem videlicet, Theoprastum, et Plinium ; sed an verè, fides penes ipsum esto, ego sanè apud illos authores nihil tale legere memini. Locus Hieronymi est in commentariis ad eum locum [45]. Aiunt, inquit, scriptores naturalis historiæ tam bestiarum et volucrum, quàm arborum herbarumque, quorum principes sunt apud Græcos Aristoteles et Theophrastus, apud nos Plinius secundus, hanc perdicis esse naturam, ut ova alterius perdicis, id est, aliena furetur, et eis incubet foveatque : cùmque fœtus adoleverit, avolare ab eo, et alienum parentem relinquere.

(I) Je donnerai quelques extraits d’une lettre qu’il écrivit contre Baudouin. ] Je l’ai trouvée parmi les pièces qui accompagnent la réplique de Calvin ad Balduini convicia[46]. Duaren la fit après avoir vu une harangue que Baudouin avait publiée en Allemagne, et qui était fort désobligeante pour les professeurs de Bourges. Personne n’y était nommé, mais on connaissait sans peine à qui l’orateur en voulait, et que Duaren en particulier y avait été maltraité. Si nous en croyons cette lettre de Duaren, ceux qui étaient les plus favorables à Baudouin, ceux qui aimaient et qui estimaient ses talens, le louaient de telle sorte qu’il entrait ordinairement un fâcheux mais dans leurs louanges, c’est-à-dire, mais il est vain, ambitieux, et dissimulé ; nous sommes marris que cette tache paraisse sur un visage si beau. Ita eum laudant ferè ut in ejus laudibus excipiant ἀλαζονείαν, fastum, ambitionem, φιλαυτίαν : prætereà mirum simulandi dissimulandique artificium, et hoc veluti nævo decoram admodum speciosamque faciem nonnihil deformari doleant[47]. Étant à Paris, l’an 1548 ou environ[48], il rendit une visite à Duaren, et lui présenta un livre qu’il lui avait dédié[49]. Il avait envie de remplir la place de professeur que Duaren venait de quitter dans l’académie de Bourges, et il lui demanda des lettres de recommandation. Il les obtint, et s’en trouva bien, car d’abord les magistrats de Bourges lui accordèrent une pension, et peu après il fut reçu professeur en jurisprudence, sans que la cérémonie de la réception lui coutât rien. Il fallut qu’il surmontât les traverses d’Éguinarius Baron et de quelques autres adversaires déclarés ; et depuis ce temps-là il fut toujours mal avec ce collègue, et il excita contre lui tant de tumultes, qu’on croit qu’il le fit mourir de chagrin. Nec ulla fuit ex eo tempore simultatis inter eum et Baronem intermissio ... adversùs quem (Baronem) iste vindictæ cupiditate flagrans tantas excitavit tragœdias, ut à plerisque credatur Baro ob mœrorem ex eâ re conceptum decessisse[50]. Duaren retourna à Bourges après la mort de Baron, et y reçut de Baudouin toutes sortes de caresses respectueuses ; mais on l’avertit de s’en défier comme d’un homme qui par plusieurs artifices avait tâché d’empêcher qu’il ne revînt, ou qu’au moins il ne recouvrât le rang qu’il avait eu autrefois. La défiance qu’on lui voulut inspirer fut dissipée facilement par les protestations de sincérité que Baudouin lui fit : mais enfin il ouvrit les yeux, et s’emporta hautement[51], et depuis ce temps-là il y eut entre eux une inimitié réelle, quoique l’apparence de la concorde allât son train. L’extérieur même de l’amitié se démentit en trois ou quatre rencontres où Baudouin se mit dans une extrême colère contre Duaren. Voici ce qui donna lieu au premier éclat. Baudouin se dispensait de monter en chaire sous prétexte que par ses écrits il pouvait mieux contribuer que par ses leçons à l’utilité et a la gloire de l’académie et de la ville. Il en fut censuré par les magistrats après que Duaren les eut avertis de cet abus[52]. Quelque temps après il arriva une sédition dans les écoles de droit. Baudouin, obligé d’en rendre raison aux magistrats, plaida cette cause, et la perdit honteusement. Il crut que Duaren lui avait joué ce tour. Cette affaire procéda de ce que Baudouin choisissait le temps de ses leçons selon sa commodité, et non pas selon les heures qui avaient été assignées à chaque professeur. Cela fit naître des tumultes ; car Baudouin ne voulait pas renoncer à l’heure qu’il avait choisie, quoique ce fût celle d’un autre qui voulait s’y maintenir[53]. Fort peu de temps après il éclata de nouveau contre Duaren, lorsqu’il se vit privé de ses gages à l’égard de quelques mois, pendant lesquels il n’avait point fait de leçons ; car il faut noter qu’environ trois mois avant sa sortie de Bourges, il cessa de lire, sans dire un mot à ses collègues pour excuser les vacances qu’il prenait. On attribuait cela au chagrin qu’il avait conçu de la sentence que les juges avaient prononcée contre lui. Quod hominis factum plerique sic interpretabantur, ut dolori acerbissimo et ægritudini ex recente illâ damnatione judicioque susceptæ, vulgò tribuerent[54]. Le dépit de ne toucher point ses gages à l’égard du temps de ses vacances lui fit jeter feu et flamme contre ses collègues ; et il sortit deux jours après de la ville sans leur dire adieu[55] : mais il promit aux magistrats de revenir. Notez que pendant deux ans il avait fait de grandes instances pour l’accroissement de sa pension, et que toutes ses peines avaient été inutiles. Il n’avait pu obtenir la moitié des gages dont Duaren jouissait[56]. Celui-ci témoigne[57] que depuis qu’il avait vu que les protestans prêtaient l’oreille aux discours calomnieux d’un tel transfuge, il avait senti diminuer la passion de se retirer chez eux. Il allègue un bon mot de Simonide, c’est qu’il faut tenir pour des calomniateurs ceux qui ajoutent foi légèrement à la calomnie[58]. Sa lettre est datée du 15 de juillet 1555. Je ne dois pas oublier qu’on y a remarqué[59] que Baudouin, qui se retira de Bourges à cause des chagrins insupportables qui l’y rongeaient, fit accroire à ceux de la religion qu’il n’avait quitté cette académie qu’afin de se procurer la liberté de conscience. C’est ainsi que sont faits les hommes : ils donnent à leur prochain les fausses raisons de leur conduite, et gardent pour eux les véritables. Ils méritent tous, les uns plus les autres moins, qu’on leur applique le jeu de mots qui fut fait sur le fameux astrologue de Provence :

Nostra damus cùm verba damus, nam fallere nostrum est,
Et cum verba damus, nil nisi nostra damus.

  1. (*) Teissier, tom. I, pag. 376 de ses Éloges, dernière édition, remarque d’après Catherinot, qu’en 1553, Duaren et tous les autres professeurs de la ville de Bourges, au nombre de huit, étaient tous suspects de luthéranisme, et on sait que ce soupçon, par rapport à Duaren, regardait particulièrement son Traité des Bénéfices, etc. Mais chacun ne sait pas un autre fait, qui ne peut qu’avoir de beaucoup augmenté la mauvaise opinion que Duaren avait déjà donnée de sa catholicité. H. Étienne, ch. 38 de son Apol. d’Hérodote, rapporte certains vers léonins scandaleux, insculptés dans un tableau de pierre de taille qu’on avait vu long-temps cramponné au-dessus du tronc, à un pilier de la cathédrale de Bourges : tableau qui, en 1565, avait depuis peu d’années été détaché, pour ôter de devant les luthériens cette pierre de scandale.

    C’avait été Duaren, qui par la force de ses remontrances réitérées, était enfin venu à bout de faire enlever et supprimer ce tableau, dont le contenu se trouve de nouveau dans le Fulmen brutum d’Hotman, pag. 58 de l’édition augmentée de Leyde (Scaligérana, au mot Hotomanni Franco-Gallia.), in-8o., grand papier, et en bien plus gros caractères que celle de Genève. Ex eodem genere, (traditionum) dit cette addition, qui suit immédiatement les huit vers à la louange des Agnus Dei, illud est carmen impium, ac plane nefarium, quod non multis antè annis Biturigæ in summo episcopali in tabulâ lapideâ incisum, et ad caput trunci sive tigilli pauperum affixum erat : sed Francisci Duareni admonitu, qui tum in illâ Academiâ jus civile profitebatur, exemptum ac disturbatum est.

    Hìc des devotè, cœlestinus associo te, etc. Rem. crit.

  2. (*) Erreur. Le privilége pour l’impression de ce Traité n’est que du 19 de novembre de l’année suivante 1551. Rem. crit.
  1. Ex Sammarthano, in Elogiis, lib. I, pag. m. 38.
  2. Posito suâ pecuniâ in ejus honorem monumento. Sammarth., in Elogiis, lib. I, pag. m. 38.
  3. Papyr. Masso. Elog., part. II, pag. 257.
  4. Bullart. Académ. des Scienc., tom. I, pag. 228. Voyez l’article Baudouin, remarque (L), tome III, pag. 205.
  5. Thuanus, Histor., lib. XXIII, p. m. 471.
  6. Sammarth., Elogior. lib I, pag. 38.
  1. Sammarth., Elog. lib. I, pag. m. 38.
  2. Dans l’édition de Genève, 1608, in-folio.
  3. Voyez page 283 de la IIe. partie des Œuvres de Duaren, edit. Aurel. Allobrog., 1608.
  4. Sammarth., Elog. lib. I, pag. m. 38.
  5. On en peut faire part par écrit : ainsi M. Moréri met le genre au lieu de l’espèce.
  6. Catherinot, Calvinisme de Berri, pag. 4.
  7. Ce livre fut imprimé à Strasbourg l’an 1556.
  8. Tu nos fortasse alio trahere vis auribus constrictos. Ecquonam ? an ad tribunal Sorbonicum ubi palinodiam turpem et nefariam canere tuo exemplo et more nobis persuadeas? Ignosce, Duarene, non possumus, malumus (ut ille olim Philoxenus) ad Latumias, Balduinus, fol. 112, apud Theodor. Bezam, pag. 199, tom. II Operum.
  9. Calvinus, Respons. ad Balduin., pag. 368 Tractat. Theol.
  10. Il est à la page 231 du IIe. volume des Œuvres de Bèze.
  11. Respons. ad Calvinum et Bezam pro Francisco Balduino, folio 83. Voyez d’autres preuves dans la remarque suivante.
  12. C’est-à-dire, à Genève.
  13. Respons. ad Calv. et Bezam, folio 84.
  14. Ibid., folio 84 verso.
  15. Voyez son article, remarque (B).
  16. Illud verè dicere possum Balduinum in eâ urbe sæpè vestro nomine in periculum venisse dum vobis amicior esse credebatur, et erat fortasse quàm esse debebat, neque certè aliud habebant illi, quos laudas, inimici quod huic odiosè objectarent. Responsio, ad Calvinum et Bezam, folio 83 verso.
  17. Papyr. Masso, Elog. tom. II. pag. 257.
  18. Idem, ibid.
  19. Catherinot, Calvinisme de Berri, pag. 4.
  20. Balduin., Respons. ad Calvin. et Bezam, folio 86.
  21. Ménage, Remarques sur la Vie de Pierre Ayrault, pag. 157.
  22. Spondan., ad ann. 1550, num. 12.
  23. M. Pinsson des Riolles, que j’avais consulté, vient de me l’écrire.
  24. Franc. Duarenus, epist. ad Sebast. Albaspinæum, pag. m. 297, part. II Oper. Elle est datée du 24 de novembre 1550.
  25. Gulielm Budæus, epist. ad Jo. Duarenum. Elle est dans les Œuvres de Duaren, pag. m. 300, part. II.
  26. Annus jam agitur nonus ex quo in hanc civitatem juris docendi causâ publicè accitus sum. Duaren, præf. Disput. anniv., datée de Bourges en 1547.
  27. Triennio post discessum Alciati profiteri jus civile hìc cœpi. Duarenus, in Orat. recitatâ in cooptatione Buguerii, pag. m. 305 Oper., part. II. Notez qu’il suppute mal ; car Alciat sortit de Bourges en 1534.
  28. Idem, ibid., pag. m. 297.
  29. Studia jam biennium intermissa. Idem, pag. 294.
  30. Idem, epist. ad Sebast. Albaspin., pag. 297.
  31. Idem, ibid., pag. 298. Voyez la remarque (B) de l’art. Baudouin, t. III, pag. 195.
  32. Idem, ibid.
  33. Duaren., epist. dedicator. Comment. in Titul. de Verborum Obligationibus. Elle est au commencement du premier tome de ses Œuvres.
  34. Idem, epist. ad Sebast. Albasp., pag. 297.
  35. Perrault, dans le poëme intitulé : Le Siècle de Louis-le-Grand, pag. m. 175 du Ier. tome de son Parallèle des anciens et des modernes.
  36. Pope Blount, Cens. Author., pag. m. 466.
  37. Epistolæ de Francisco Balduino. Defensio adversùs Balbini sycophanta maledicta.
  38. Ou plutôt au geai. Voyez M. Dacier sur la IIIe. epître du Ier. livre d’Horace, pag. m. 207.
  39. Horat., epist. III, lib. I, vs. 15.
  40. Duaren., epist. de Plagiar., pag. 296, part. II Oper.
  41. Jérémie, chap. XVII, vs. 11.
  42. Voyez Drusius. Observation. lib. IV, cap. XXIV, pag. m. 99.
  43. Le coucou.
  44. Drusius, Observat., lib. IV, cap. XXIV, pag. 100.
  45. C’est-à-dire, le verset 11 du chapitre XVII de Jérémie.
  46. Voyez la remarque (H) de l’article Baudouin, citat. (66), tome III, pag. 201.
  47. Duaren., epist. de Fr. Balduino, pag. m. 58.
  48. Ibid., pag. 61.
  49. Il l’avait fait imprimer à Lyon.
  50. Duaren, epist. de Fr. Balduino, pag. 61.
  51. Nihil ampliùs dissimulandum ratus cum homine expostulavi, et de jure amicitiæ necessitudinisque violato conquestus sum paulò liberiùs ac stomachosiùs. Ibidem, pag. 63.
  52. Ibid.
  53. Horam subindè mutabat arbitrio suo, et in aliorum possessionem non minùs superbè et insolenter quàm turbulentè et seditiosè invadebat. Quâ ex re ii motus atque tumultus excitati sunt ut, etc. Ibidem, pag. 64.
  54. Ibid.
  55. Ibid., pag. 65.
  56. Ibid.
  57. Ibid., pag. 68.
  58. Scitum est illud Simonidis, non defines me auribus calumniari, cùm ostendere vellet eos quoque calumniatores habendos esse, qui aures calumniatoribus faciles præberent. Ibid.
  59. Ibid., pag. 66.

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