Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Marinello

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MARINELLO (Jean) médecin italien au XVIe. siècle, publia en latin des commentaires sur les œuvres d’Hippocrate en général [a], et sur les aphorismes en particulier [b], un traité des Fièvres, et un traité de la Peste, etc. J’ai parlé ailleurs [c] de deux livres italiens qu’il mit en lumière, l’un desquels n’engagera à une petite remarque (A).

  1. À Venise, 1575, in-folio.
  2. À Venise, 1583, in-16.
  3. Dans la remarque (C) de l’article Liébaut, tom. IX, pag. 239.

(A) Un de ses livres m’engagera à une petite remarque. ] C’est celui qui a pour titre : Le Medecine partenenti alle infermità delle Donne. J’ai fait voir en un autre endroit [1], qu’on n’a pas raison de dire que l’ouvrage de Jean Liébaut sur les Maladies des Femmes n’est qu’une version de celui-là. Lazare Pé, publiant une nouvelle édition de cet ouvrage de Liébaut, à Paris l’an 1609, in-8°., l’intitula : les Maladies des Femmes et Remèdes d’icelles, en trois livres, de M. Jean Marinello de Formie [2], docte médecin italien. Il la revit, il la corrigea et il l’augmenta du tiers, en quoi il se servit de Rodérigo à Castro, médecin portugais, qui avait heureusement secondé Jean Marinello. Voici un passage où ce dernier est loué, et où Liébaut est accusé de plagiarisme. Marinello..... a si dignement traité cette matière, qu’il a emporté la gloire par-dessus tous les anciens et modernes : car toutes les parties d’icelle y sont clairement, distinctement et doctement couchées jusques aux moindres. Ouvrage digne d’un esprit digne comme le sien ! comme partout il en a donné des témoignages : c’est lui qui a continué Arculan sur Rasis : c’est lui qui a fait les quatre livres de l’Embellissement des Femmes ; et beaucoup d’autres traités que les Italiens et Français se sont vendiqués mal à propos, comme ce livre de la Maladie des Femmes, que M. Jean Liébaut s’est attribué ; et néanmoins, par la conférence de l’un à l’autre, j’ai découvert qu’il avait tiré toutes les matières de Marinello, changeant en certains endroits l’ordre, et y ajoutant quelque peu du sien, pour mieux le déguiser : mais il faut que la gloire retourne à l’auteur, et que néanmoins nous donnions quelque louange à Liébaud d’avoir poli, amplifié, et rendu français ce livre, comme aussi celui de l’Embellissement des Femmes [3].

  1. Dans la remarque (C) de l’article Liébaut, tom. IX, pag. 239.
  2. Dans le Lindenius renovatus, pag. 654, il le fait Vénitien.
  3. Lazare Pé, dans l’épître dédicatoire.

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