Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Montécatin

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MONTÉCATIN (Antoine), natif de Ferrare, a fleuri au XVe. siècle. Il fit des leçons publiques sur divers sujets, dans sa patrie, et enfin y fut le premier professeur en philosophie. Il fut très-particulièrement considéré d’Alfonse II, duc de Ferrare, qui le députa à la cour de Rome et à la cour de France, et qui l’honora de plusieurs autres emplois (A). Il mourut à Ferrare, en 1599, âgé de soixante-trois ans [a]. On a plusieurs volumes de sa façon (B).

  1. Tiré d’Agostino Superbi da Ferrara, pag. 83, et 84 dell’ Apparato de gli Huomini illustri della città di Ferrara.

(A) Le duc de Ferrare... l’honora de plusieurs... emplois. ] Voici ce que l’on a mis dans l’épitaphe de Montécatin, rapportée par Agostino Superbi [1] : Alfonso II duci serenissimo aures, consiliu, operam fideliter prestitit. Legationes pro illo ad regem Gall. ad Summos Pont. perfecit. Urbem Regii rexit ; non semel universam ditionem consiliarius pro dux administravit. Ferrariæ tribunatum gessit.

(B) On a plusieurs volumes de sa façon. ] Il publia à Ferrare, en 1587, un Commentaire sur le Ier. livre de la Politique d’Aristote. C’est un in-folio dédié au cardinal Rusticucci, et imprimé chez Victorio Baldino, imprimeur du duc. On y voit au commencement, vingt-deux tables qui contiennent l’analyse de l’ouvrage entier d’Aristote sur la politique. Il fit un semblable Commentaire sur le IIe. livre du même ouvrage d’Aristote, et le publia à Ferrare, chez Benoît Mammarellus, l’an 1504, in-folio, avec ce titre : Aristotelis Politicorum, hoc est, civilium librorum liber secundus, ab Antonio Montecatino in latinam linguam conversus, et partitionibus, resolutionibus, scholiis illustratus. Il le dédia au cardinal Pierre Aldobrandin, neveu de Thomas Aldobrandin qui a fait une traduction de Diogène Laërce. Il dit qu’un discours qui s’était passé à Rome entre lui et ce traducteur, il y avait vingt-huit ans, le détermina à dédier son ouvrage à ce jeune cardinal. L’année ne paraît pas à la date de l’épître dédicatoire, mais sans doute il faut sous-entendre l’an 1594. Il joignit à ce volume trois autres traités, savoir : Platonis libri decem de Republicâ, et Antonii Montecatini in eos partitiones, et quasi paraphrasis quædam : Platonis libri duodecim de Legibus, vel de Legumlatione et Epinomis, et leges quæ in libris illis sparsim sunt diffusæ, ab Antonio Montecatino in epitomen et ordinem quemdam redactæ : quinque veterum Rerumpublicarum Hippodamiæ, Laconicæ, Creticæ, Carthaginiensis, Atheniensis contrà quas Aristoteles in posteriori parte secundi Politici disputavit, antiqua fragmenta. Son Commentaire sur le IIIe. livre des Politiques d’Aristote, fut imprimé à Ferrare l’an 1579, in-folio, chez Victorio Baldino. Il y avait fait imprimer [2], en 1591, son Commentaire in octavum librum Physicæ Aristotelis. Je ne saurais marquer l’année de l’impression de son Commentaire in primam partem libri tertii Aristotelis de Animâ. Voyons si Naudé parle avantageusement de cet auteur. Ad Platonem quod attinet, dit-il [3], tres, quos noverim, Commentatores solummodò nactus est, Antonium nempè Montecatinum qui libros de Republicâ Platonis et Aristotelis diexodicis notis, tabulis, distinctionibus explicare conatus, nunquàm neque sibi, neque lectori suo satisfecit.

  1. Dans son Apparat des Hommes illustres de Ferrare, pag. 84.
  2. In-folio.
  3. Naudæus, Bibliogr. Polit. pag. m. 27.

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