Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Musso

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MUSSO (Cornélio), évêque de Bitonto, l’un des plus grands prédicateurs de son siècle, naquit à Plaisance en Italie, au mois d’avril 1511. Il embrassa la religion de saint François afin d’accomplir un vœu de sa mère (A), et dès l’âge de neuf ans il entra au monastère des conventuels de Plaisance. La vivacité de son esprit, la force de sa mémoire, ses dispositions à devenir grand prédicateur (B) obligèrent le père Jacques Rosa de Candazzo à le prendre pour disciple. Il le mena à Carpi, et en d’autres lieux, et le fit étudier sous de bons maîtres. Le jeune homme apprit très-bien les humanités, et prêcha si éloquemment qu’il s’acquit bientôt beaucoup de réputation, et l’amitié de Leonello Pio de Carpi [a] qui l’envoya à Venise avec des lettres de recommandation pour lui donner lieu de prêcher devant le sénat, et d’obtenir une place dans les études de Padoue. Cette affaire fut heureuse. Cornélio Musso, tout petit et décharné qu’il était (C), se fit admirer par ses sermons, et Pierre Zéno, Louis et Jacques Cornaro, le favorisèrent si ardemment qu’ils lui procurèrent un poste honorable dans le couvent des franciscains de Padoue, où, sans négliger l’art oratoire, il s’appliqua à l’étude de la philosophie sous le célèbre Zimara, et à celle de la théologie sous le père Simonetta. Il prit le degré de bachelier, et fit des leçons et des disputes, qui le firent passer pour un esprit rare. Il prêcha un carême dans Padoue avec de grands applaudissemens : il soutint des thèses pendant plusieurs jours, et enfin il fut promu au doctorat en théologie comme à une récompense de son mérite. Pierre Bembo, qui fut depuis cardinal, l’honora de son amitié et lui donna de bons conseils sur la rhétorique, et sur le style latin et toscan. Lampridius [b] l’instruisit en la langue grecque, d’autres dans l’hébreu et le chaldéen, pour l’intelligence du texte de l’Écriture. Il fut nommé pour prêcher tout un carême dans le couvent de son ordre à Venise. Il fit la même fonction dans les chaires les plus illustres d’Italie, et nommément à Milan où il fut fort estimé du duc [c]. On lui donna la charge de professeur ordinaire en métaphysique dans l’académie de Pavie, et il eut plusieurs fois ce prince pour auditeur. Cette académie ayant été dissipée après la mort de ce duc, et à cause des confusions de la guerre, il fut appelé à Boulogne pour y professer la métaphysique, et on lui donna plus de gages que l’on n’en avait jamais donné à des religieux ; et parce que plusieurs villes à l’envi les unes des autres le demandaient pour prédicateur du carême [d], on le dispensa des leçons académiques pendant ce temps-là. Mis en récompense on lui fit faire des leçons sur l’Écriture les jours de fête, dans les autres temps de l’année. Les Épîtres de saint Paul furent le sujet de ces leçons. Un concurrent s’éleva, qui expliquant d’une manière hétérodoxe les mêmes Épîtres, fit naître beaucoup de tumultes ; car il s’attira quantité de sectateurs. Il fallut que le cardinal Campeggio, évêque de Boulogne, employât son autorité pour arrêter ce désordre en chassant les novateurs, et en imposant à ce concurrent la honte d’une rétractation publique. Il conçut dès lors une amitié particulière pour Cornélio Musso, et le présenta à Paul III, qui le retint à Rome pour le faire prêcher à Saint-Laurent in Damazo, et pour le mettre en qualité de théologien auprès du cardinal son petit-fils. Il n’y avait pas long-temps qu’Ochin, qui avait prêché dans cette église, s’était retiré de Rome, après avoir disputé avec notre Cornélio qui le convainquit d’être un faux frère. Le nouveau prédicateur de Saint-Laurent attira à son auditoire une grande foule, et ayant été élevé à l’évêché de Bertinoro, au bout de quatre ans, il ne discontinua de prêcher que lorsqu’on voulut qu’il fit des leçons sur les Épîtres de saint Paul, dans la même église. Elles furent fort goûtées ; et comme le pape voulut l’entendre quelquefois, et qu’il ne pouvait le faire commodément hors du palais apostolique, il le tira de ces exercices publics, et lui donna une autre fonction : ce fut de prêcher en latin sur l’évangile du jour dans la chambre ou à la table de sa sainteté, et d’ouvrir une dispute immédiatement après pour répondre aux objections qui lui seraient proposées. Il y eut là un grand concours d’ecclésiastiques séculiers et réguliers : quelques cardinaux et plusieurs prélats s’y rendaient : le pape même y proposait quelquefois et des réponses et des objections ; et parce qu’il fut fort content de l’habileté de Musso, il le pourvut de l’évêché de Bitonte [e], et l’envoya au concile pour y être l’un des savans qui disputeraient sur les matières (D). Celle de la justification passa par les mains de Musso ; ce fut lui qui la digéra, et qui l’éclaircit avec une application très-particulière. Le concile ayant été transféré de Trente à Boulogne, fut enfin interrompu. Paul III mourut. Jules III lui succéda, qui fit beaucoup de caresses à l’évêque de Bitonte, et le choisit pour son prélat domestique et assistant. Il ne l’envoya au concile que lorsqu’il eut su du légat que la présence d’un si docte évêque était très-nécessaire. L’assemblée ayant été séparée, Musso alla voir son évêché, et s’y arrêta jusques à la création de Pie IV : alors il fit un voyage à Rome et y eut auprès du pape le même emploi qu’il y avait eu sous Jules III et sous Paul III ; car Pie IV le chargea de la fonction de prêcher, et de soutenir des disputes à sa table. Il se souvenait qu’étant in minoribus il avait souvent disputé avec lui en pareil lieu sous le papat de Paul III. Quelque temps après [f] il l’envoya en Allemagne avec son neveu ; ce qui lui fournit une occasion de se faire fort estimer à la cour de Ferdinand. Il l’employa ensuite dans Rome aux affaires de l’inquisition, et à l’examen des matières qu’on traitait à Trente. Ce prélat sortit de Rome après la clôture du concile, et se retira à Bitonte où il s’appliqua à la réforme des abus, et à toutes les fonctions d’un bon évêque. Il voulut établir un séminaire ; mais il fut contraint de renoncer à cette entreprise par les obstacles qu’on lui suscita. Après une résidence de dix ans, il résolut d’aller rendre ses devoirs à Pie V, et puis de voir sa patrie ; et enfin de se transporter à Venise pour y mettre sous la presse quelques ouvrages. Il arriva à Rome lorsque Grégoire XIII avait déjà succédé à Pie V. Le nouveau pape le retint pour son assistant, et ne voulut pas lui permettre de continuer son voyage avant l’ouverture du jubilé. Musso ne vécut point jusqu’à ce temps-là : il mourut à Rome le 9 de janvier 1574, à l’âge de près de soixante-trois ans [g]. On loue extrêmement sa chasteté, sa sobriété (E), son oubli des injures (F), sa dévotion, etc. Il composa plusieurs ouvrages dont quelques-uns ont paru [h] (G).

  1. Il avait un fils qui fut cardinal.
  2. Lampridio Maestro in quei tempi delli illustrissimi signori Gonzaghi Giuseppo Musso, nella Vita di Cornelio, ubi infrà, citation (h).
  3. C’était François Sforce.
  4. Accio che potesse predicare e soddisfa re alle cittadi, che a gara l’una dell’ altra un’ anno o due avanti lo ricercavano sempre. G. Musso, ubi infrà cita. h.
  5. Par permutation avec celui de Bertinore.
  6. En 1560.
  7. Et non pas de 64, comme dit Moréri après le Ghilini.
  8. Tiré de sa Vie, composée en italien par Don Giuseppe Musso, sua creatura. Elle est à la tête delle Prediche Quadragesimali, etc. di Cornelio Musso. Je me sers de l’édition de Venise, 1603.

(A) Il embrassa la religion de saint François afin d’accomplir un vœu de sa mère. ] Notons d’abord que le jour de sa naissance fut un mercredi de la semaine de Pâques. Sa mère, pour avoir exactement observé les abstinences du carême, avait affaibli sa santé ; de là vint que les douleurs de l’enfantement pensèrent la faire mourir. Dans ce triste état, elle implora le secours d’en haut ; elle eût recours à l’intercession de la Sainte Vierge, et à celle de saint François ; et comme elle avait une grande dévotion pour ce saint, elle fit un vœu, portant que s’il obtenait que ses douleurs se passassent, et qu’elle accouchât d’un fils, elle le consacrerait à Dieu dans sa religion séraphique. Dès qu’elle eut formé ce vœu, elle se sentit soulagée, et elle accoucha de notre Cornélio. Il fut nommé Nicolas, comme son aïeul paternel ; mais étant entré en religion, il voulut être appellé Frà Cornelio, parce que sa mère se nommait Cornélia. Il savait le vœu qu’elle fit pendant le travail d’enfant et il y fit beaucoup d’attention quand elle fut morte ; et ce fut cette attention qui l’engagea à se faire moine [1].

(B) La force de sa mémoire, ses dispositions à devenir grand prédicateur. ] Après avoir entendu un sermon il le savait tout entier, et il le pouvait réciter si couramment, qu’on eût dit qu’il l’avait fait. On avait raison d’admirer cela. Si scopì di spirito cosi gentile, e dotato di memoria cosi eccellente, ch’ era di gran maraviglia, e di stupore à tutti, intanto che stando egli ad udir le prediche che si facevano tal’ hora nella chiesa, le apprendeva cosi bene, e le recitava poi con prontezza tale che pareano veramente cose sue [2]. Quand on lui faisait réciter de tels sermons, il imitait parfaitement les manières et les gestes du prédicateur. On en fit l’expérience plus d’une fois devant le prédicateur ordinaire des cordeliers conventuels, qui fut bien surpris de se voir si bien copié. Questo commosse di modo il figliuolo, che oltre il farle vedere più volte isperienza delle sue prediche, ch’ egli recitava in refettorio, l’imitava talmente con i movimenti e co’ gesti, che parea fusse stato nel predicar assiduamente ammaestrato ed essercitato da lui [3]. Il état facile à un tel jeune homme de devenir bon orateur. Il n’avait qu’à se proposer pour modèle l’action d’un grand maître. Notez que Musso avait le talent de discourir sans beaucoup de préparation. Une oraison funèbre, le panégyrique d’un saint, lui coûtaient fort peu de temps : c’était à lui que ses supérieurs s’adressaient pour des impromptu dans ce genre quand on en avait besoin [4].

(C) Tout petit et décharné qu’il était. ] La première fois qu’on le vit en chaire à Venise, on n’attendit rien de sa petite figure ; mais on se désabusa après qu’il eut fait entendre sa voix. Quivi invitati li primi senatori di Vinegia, lo fece salire in pulpito, ove veduto da loro cost giovanetto, di picciola statura, languido ed estenuato nell’ aspetto, ogn’ uno fra se stesso faceva giudicio ch’ egli non havesse nè scienza, nè forze, per negocio tale : maudita ch’ hebbero la voce, e che furono sentiti à suoi alti concetti, con quella singular’ attione naturale datagli da Dio, tutti alt’ hora l’esaltarono [5]. Il y a des prédicateurs qu’on peut comparer au rossignol : maigres et petits ils ont la voix si sonore, et ils font retentir si fortement toutes les voûtes d’un temple, qu’on jugerait à les entendre sans les voir qu’ils ont une taille gigantesque. Regardez-les, vous tombez dans la surprise de celui qui put comparer enfin la politesse des rossignols avec la force de leur chant. Il y a, si je ne me trompe, une fable sur cela ; et je me souviens de la remarque de ce Lacédémonien qui, ayant plumé un rossignol, le définit une chose qui n’était que voix [6]. Que la bonne mine est un favorable précurseur pour celui qui parle en public ! elle dispose l’assemblée à bien écouter, elle ébranle les suffrages avant qu’il ouvre la bouche. Il n’a pas besoin de la moitié de l’éloquence qui est nécessaire à un prédicateur de petite mine, pour remporter l’applaudissement. Ceci est un grand éloge de l’action et des pensées de notre Musso. Il n’a donc pas été inutile de faire cette remarque. Il faut savoir qu’on le nomma le Chrysostome des Italiens, comme le remarque M. Drelincourt [7].

(D) Paul III l’envoya au concile, pour y être l’un des savans, qui disputeraient sur les matières. ] Rassemblons ici ce que fit Musso dans le concile de Trente. Il fut l’un des plus diligens à y aller : les légats ne trouvèrent à Trente que le seul évêque de Cava, mais ils furent bientôt suivis par Thomas Campeggio, évêque de Feltro, et par Cornélio Musso [8]. Celui-ci prêcha en latin à l’ouverture du concile [9]. Son sermon, dont vous trouverez le précis dans le père Paul [10], fut critique [11], Palavicin à bien de la peine à réfuter cette critique, quoiqu’il y emploie tout son savoir-faire [12]. Des gens encore plus incommodes que les censeurs d’un sermon, s’élevèrent contre l’évêque de Bitonte ; car ses créanciers, je veux dire ceux qui avaient des pensions sur son évêché, le poursuivirent par les voies les plus rigoureuses. Laissons raconter cela au père Paul. « Dans la congrégation du 5 de mars 1546, l’évêque de Bitonte, qui venait d’être cité à Rome par l’auteur, à la requête de ses pensionnaires, qui voulaient qu’il fût contraint par excommunication, selon le style de cette cour, à payer ce qu’il leur devait, se plaignit de cette procédure, disant que ses pensionnaires avaient raison, mais que lui n’avait point de tort, ne pouvant pas être au concile, et payer ses pensions. Si bien qu’il fallait qu’il en fût déchargé, ou qu’il fût gratifié d’une somme équivalente [* 1]. Les prélats pauvres s’intéressèrent pour lui, comme ayant une cause commune, et quelques-uns ne feignirent point de dire qu’il était injurieux au concile, qu’un officier de la cour de Rome procédât par censures contre un évêque qui assistait au concile. Qu’après un tel excès, le monde aurait bien raison de dire que le concile n’était pas libre. Que pour leur honneur, il fallait citer l’auditeur à Trente, ou du moins faire contre lui quelque démonstration de ressentiment qui mît à couvert la dignité du concile. D’autres se mirent à parler contre les pensions, disant qu’il était bien juste que les églises riches soulageassent les églises pauvres, mais par charité, et non par contrainte, ni jusqu’à s’ôter le nécessaire : et que saint Paul l’enseignait ainsi [* 2]. Qu’il était injuste que les évêques pauvres fussent forcés par censures à retrancher de leur nécessaire pour en accommoder les riches ; et que cet abus méritait bien que le concile y pourvût, en rétablissant l’ancien usage. Mais les légats considérant où pourraient aboutir de si justes plaintes, y mirent fin en promettant qu’ils écriraient à Rome, pour faire cesser les procédures contre l’évêque, et lui faire donner de quoi pouvoir subsister au concile [13]. » Palavicin assure [14] que les actes de cette congrégation ne disent rien de ces plaintes, ou de ces réflexions de prélats, et il ajoute qu’elles eussent été mal fondées, puisqu’il serait très-injuste de prétendre à la dispense de payer ses dettes, sous ombre que l’on assiste à un concile. Il ne nie point que Musso, cité devant l’auditeur, n’ait représenté modestement aux légats ses nécessités, et ne leur ait demandé leur assistance. Il l’obtint. Ils le recommandèrent au pape, qui, pour cette fois, voulut bien le soulager par un présent de cent écus d’or.

On remarque [15] que cet évêque soutint fortement que l’Écriture et les traditions méritent le même respect ; mais qu’enfin il se relâcha, et qu’il proposa qu’au lieu de respect égal, on dît un respect semblable : sa proposition fut rejetée ; Palavicin blâme ce relâchement. Ben’ è di maraviglia, dit-il, che il Musso havendo per se la bontà della causa, la forza della ragione, e ’l numero de’ seguaci si ritirasse nella vegnente congrezazione, dalla sentenza felicemente difesa ; e proponesse che in luogo d’uguale, si ponesse, simigliante : Il che non sortì approvazione. Ce prélat fut plus orthodoxe sur le chapitre de la résidence ; car il assura par bien des raisons qu’elle était de droit divin [16]. Il mit en pratique ce dogme passablement bien : Finito ultimamente, e chiuso il sacro concilio, e desiderando esso monsignore di ritornar alla sua chiesa, far la residenza, e mettere in observanza il sacro concilio, anzi quello ch’ egli haveva sempre predicato al mondo, mantenuto nel medesimo sacro concilio, e persuaso à sua beatitudine in materia della residenza, con dire spesso, ubi oves, ibi pastor : ibi pastor ubi oves.... chiese licenza à sua beatitudine, e l’ hebbe, cosi parti per Bitonto [17]. Ses éclaircissemens sur la doctrine de la Justification furent applaudis dans le concile [18] : il rejeta les hypothèses rigides quant au dogme de la prédestination [19], et il fit l’apologie de la cour de Rome contre ceux qui attribuaient aux papes les abus des élections des évêques, et ceux de la pluralité des bénéfices [20]. En un mot, il fut regardé comme le bras droit du concile [21]. Lui et l’archevêque de Matéra furent ceux à qui les dépêches des légats donnèrent le plus de louanges [22].

Voici un passage qui contient un péché de commission et un péché d’omission. Inde Bertinori, mox Bitonti antistes electus : Germaniam ad suadendum Ferdinando imperatori concilium transmissus ; ad id porrò Tridenti illâ totius orbis celebritate initum Julii tertii, mox Pii quarti pontificum nutu bis profectus, disputatoris, arbitri, examinatoris susceptam acriter provinciam exercuit [23]. Musso fut envoyé au concile par Paul III, et n’y fut point envoyé par Pie IV. On n’a point donc dit ce qu’il fallait dire ; et l’on a dit ce qu’il ne fallait pas dire. Si vous voulez une autre faute, vous n’avez qu’à considérer que l’on suppose qu’il fût envoyé en Allemagne avant que Jules III le députât au concile. Fausseté palpable ; car ce fut Pie IV qui l’envoya à la cour de Ferdinand.

(E) On loue extrêmement sa chasteté, sa sobrieté. ] On prétend qu’il mourut vierge. Poscia egli visse castissimo, e continentissimo in tutto il tempo suo, e si tiene che di quella integrità virginale, che nacque, si morisse ancora, poiche non si scorse mai in esso nè detto, nè fatto men ch’ onesto in tutta la vita sua, di che n’ hanno fatto fede quelli che l’hanno servita dalla gioventu sino alla sua morte. Vel mangiare, e nel bere fu molto sobrio, poiche bevea più acqua che vino, e di una ò di due sorte sole di cibi, e quelli semplici, si contentava [24].

(F) .... Son oubli des injures. ] Il fut exposé aux persécutions et aux calomnies de ses envieux, et il n’en eut point de ressentiment. Come anco patientissimo, e modestissimo in sopportar le persecutioni e le calumnie de’ suoi emuli ed adversarii che gli erano fatte, rendendo à ciascuno sempre bene per male, e pregando il Signore che a loro perdonasse [25]. Ses calomniateurs qui tâchèrent de l’opprimer n’y réussirent point ; car au contraire toute la confusion tomba sur eux [26] : mais ils ne laissèrent pas d’arrêter le cours de sa fortune ; ils empêchèrent qu’il ne parvint aux dignités [* 3] qu’il avait lieu de se promettre [27]. Si l’on savait le détail de tous ces procès, l’on connaîtrait mieux jusqu’où il faut s’étonner de ce qu’un tel homme n’a obtenu pour récompense de tant de travaux que l’évêché de Bitonte.

(G) Il composa plusieurs ouvrages dont quelques-uns ont paru. ] Son Traité de Visitatione et de modo visitandi, fut imprimé sous le titre de Synodus Bitontina. L’auteur qui m’apprend cela ajoute que les trois livres de Deo et de divinâ Historiâ seraient bientôt imprimés [28]. Je trouve dans le Ghilini [29] que l’on a cinq livres de Cornélio Musso de Historiâ divinâ. Mais les principaux ouvrages de ce prélat sont ses Sermons. On en publia plusieurs volumes après sa mort. Scrisse molti volumi di Prediche, chiamati quadragesimali, oltre quelle stravaganti che vanno fuori di diverse materie e soggetti [30]. On voit à la tête du premier volume un discours de Bernardin Tomitano, touchant les beautés, la méthode, et le caractère des Sermons de notre Cornélio. Les Prediche quadragesimali furent dédiées au cardinal Farnèse, l’an 1586, par Giuseppe Musso. Vous pouvez voir dans Moréri, que Gabriel Chapuis publia une traduction française des Sermans de ce prélat, l’an 1584.

  1. (*) De six cents écus que valait son évêché, il en devait deux cents de pension.
  2. (*) Vestra abundantia illorum inopiamn suppleat. 2 Cor. 8. Unusquisque prout destinavit in corde suo, non ex tristitiâ, aut ex necessitate, Hilarem enim datorem diligit Deus, 2 Cor. 9.
  3. (*) Nommément à celle de cardinal, refusée à l’évêque de Bitonte par le pape, à qui on dit à l’oreille que cet évêque était bâtard. Voyez les Notes sur la Confession de Sauci, édit. de 1699, pag. 431. Rem. crit.
  1. Tiré de sa Vie, composée par don Giuseppe Musso.
  2. Giuseppe Musso, nella Vita di Corn. Musso.
  3. Ibidem.
  4. Hinc factum ut funebribus cujuspiam encomiis inopinato dicendis, vel sanctorum facta statis diebus præpropero patrum suorum monitu celebrandis præter Mussum sufficeret nemo. Imperialis, in Museo Histor., pag. 68.
  5. Giuseppe Musso, nella Vita di Corn. Musso.
  6. Plut., in Laconicis Apophth., pag. 233, A.
  7. Drelincourt, Demandes à l’évêque de Belley, pag. m. 37. Il cite un sermon de l’évêque de Bitonte, sur le Magnificat, où le prédicateur invoque la Vierge par ces paroles de Térence : Lucina, Lucina fer opem.
  8. Palavicin, Isto. del Concilio, lib. V, cap. VIII, num. 9, ad ann. 1545.
  9. Idem, ibidem, cap. XVII, num. 9.
  10. Fra-Paolo, Hist. du Concile de Trente, liv. II, pag. m. 121, à l’ann. 1545.
  11. Là même, pag. 122.
  12. Palavicin, Istor. del Concilio, lib. V, cap. XVIII.
  13. Fra-Paolo, Hist. du Concile de Trente, liv. II, pag. 140, 141. Je me sers de la traduction d’Amelot de la Houssaie.
  14. Palavic., lib. VI, cap. XIII, num. 4, pag. m. 636.
  15. Idem, ibidem, cap. XIV, num. 3, p. 639.
  16. Idem, lib. VII, cap. VI, num. 7, p. 709.
  17. Giuseppe Musso, Vita di Corn. Musso.
  18. Palavic., Ist., del Concilio, lib. VIII, cap. IV, num. 14.
  19. Fra-Paolo, liv. II, pag. 195.
  20. Là même, pag, 231, 232.
  21. Palavicin, Istor. del Concilio, lib. VIII, cap. VII num. 4, pag. 780.
  22. Idem, ibidem.
  23. Imperialis, in Musæo historico, pag. 68.
  24. Giuseppe Musso, Vita di Corn. Musso.
  25. Idem, ibidem.
  26. Voyez le Ghilini, Teatro, part. I, p. 39.
  27. Communi litteratorum fato livoris tetros expertus aculeos destinata sibi honorum fustigia non attigit. Imperialis, in Musæo historico, pag. 68.
  28. Giuseppe Musso, Vita di Corn. Musso.
  29. Ghilini, Teatro, part. I. pag. 40.
  30. Giuseppe Musso, Vita di Corn. Musso.

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