Dictionnaire hydrographique de la France/AISNE
(p. 4-5).AISNE, riviere navigable qui a cinquante lieues de cours ; elle prend ſa ſource en Champagne ſur les frontieres du Barrois, paſſe à Sainte-Ménéhould, traverſe le pays d’Argonne, reçoit à droite la Bieſme, & plus bas la riviere d’Aire au-deſſous de Grand-Pré, coule à Vouziers, Attigny, Rethel, reçoit à droite le Vaux, coule à Château-Porcien, où elle commence à être navigable ; entre dans la Picardie, paſſe à Neuchâtel, y reçoit à gauche la Retourne, & plus bas la Suippe, s’approche de Vailly, reçoit à gauche la Veſte, traverſe enſuite Soiſſons[1] pour y recevoir la Criſe, & va mêler ſes eaux avec celles de l’Oiſe un peu au-deſſus de Compiegne.
M. de Louvois avoit formé le projet de joindre cette riviere à la Meuſe par un canal de deux lieues, depuis le village de Semui juſqu’à la riviere de Bar. Le Roi en auroit tiré un avantage conſidérable pour le tranſport des munitions dans les places de la Meuſe.
AISNE, petite riviere du Maine, d’environ huit à dix lieues de cours, & qui ſe jette à gauche dans la Mayenne à trois lieues nord de la ville du même nom.
- ↑ L’hiſtoire fait mention de deux batailles de deux Soiſſons ; la premiere eſt de Clovis, l’an 485, contre Siagrius, commandant l’armée Romaine, qu’il défit & fit mourir ; la ſecond eſt de Charles-le-Simple contre Robert, comte de Paris, qui s’étoit fait couronner roi le 29 juin 922. Charles le tua de ſa propre main d’un coup de lance le 15 juin 923, & cependant il ne gagna pas la victoire.