Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Évocations
Évocations. Celui qui veut évoquer le diable lui doit le sacrifice d’un chien, d’un chat ou d’une poule, à condition que ces trois animaux soient sa propriété. Il jure ensuite fidélité et obéissance éternelles et reçoit une marque au moyen de laquelle il jouit d’une puissance absolue sur trois esprits infernaux, l’un de la terre, l’autre de la mer, le troisième de l’air[1]. On se flatte de faire venir le diable en lisant certaines formules du Grimoire. Voy. Conjurations. — Deux chevaliers de Malte avaient un esclave qui se vantait de posséder le secret d’évoquer les démons et de les obliger à découvrir les choses cachées. On le conduisit dans un vieux château où l’on soupçonnait des trésors enfouis. L’esclave descendit dans un souterrain, fit ses évocations : un rocher s’ouvrit, et il en sortit un coffre. Il tenta plusieurs fois de s’en emparer ; mais il n’en put venir à bout, parce que le coffre rentrait dans le rocher dès qu’il s’en approchait. Il vint dire aux chevaliers ce qui lui arrivait et demanda un peu de vin pour reprendre des forces. On lui en donna. Quelque temps après, comme il ne revenait point, on alla voir ce qu’il faisait ; on le trouva étendu mort, ayant sur toute sa chair des coups de canif représentant des croix. Les chevaliers portèrent son corps au bord de la mer et l’y précipitèrent avec une pierre au cou[2]. — Sur l’évocation des âmes, voy. Nécromancie, Tables tournantes, etc.