Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Amour

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Henri Plon (p. 28).
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Amour. Parmi les croyances superstitieuses qui se rattachent innocemment à l’amour, nous citerons celle-ci, qu’un homme est généralement aimé quand ses cheveux frisent naturellement. À Roscoff, en Bretagne, les femmes, après la messe, balayent la poussière de la chapelle de la Sainte-Union, la soufflent du côté par lequel leurs époux ou leurs fiancés doivent revenir, et se flattent, au moyen de cet inoffensif sortilège, de fixer le cœur de celui qu’elles aiment[1]. Dans d’autres pays, on croit stupidement se faire aimer en attachant à son cou certains mots séparés par des croix. Voy. Philtre. Voy. aussi Rhombus.

Il y a eu des amants entraînés par leurs passions qui se sont donnés au démon pour être heureux. On conte qu’un valet vendit son âme au diable à condition qu’il deviendrait l’époux de la fille de son maître, ce qui le rendit le plus infortuné des hommes[2].

On attribue aussi à l’inspiration des démons certaines amours monstrueuses, comme la passion de Pygmalion pour sa statue. Un jeune homme devint pareillement éperdu pour la Vénus de Praxitèle ; un Athénien se tua de désespoir aux pieds de la statue de la Fortune, qu’il trouvait insensible. Ces traits ne sont que des folies déplorables, pour ne pas dire plus.


  1. Voyage de M. Cambry dans le Finistère, t. I.
  2. Voyez à ce propos, dans les Légendes infernales : Un pacte à Césarée.