Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Aristote

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Henri Plon (p. 50).

Aristote, que l’Arabe Averrhoës appelle le comble de la perfection humaine. Sa philosophie a été en grande vénération, et son nom a toujours de l’éclat. Mais il ne fallait pas se quereller pour ses opinions et emprisonner dans un temps ceux qui ne les partageaient pas, pour emprisonner dans un autre temps ceux qui les avaient adoptées. Ces querelles, au reste, n’ont été élevées que par les hérétiques.

Delancre semble dire qu’Aristote savait la magie naturelle[1] ; mais il ne parle guère en homme superstitieux dans aucun de ses écrits. Quant à la vieille opinion, soutenue par Procope et quelques autres, qu’Aristote, ne pouvant comprendre la raison du flux et du reflux de l’Euripe, s’y précipita en faisant de désespoir ce mauvais calembour : — Puisque je ne puis te saisir, saisis-moi[2] ; — cette opinion est aujourd’hui un conte méprisé.

Nous ne citerons ici des ouvrages d’Aristote que ceux qui ont rapport aux matières que nous traitons : 1° De la divination par les songes ;Du sommeil et de la veille, imprimés dans ses œuvres. On peut consulter aussi les Remarques de Michel d’Éphèse sur le livre De la divination par les songes[3], et la Paraphrase de Thémistius sur divers traités d’Aristote, principalement sur ce même ouvrage[4].


  1. Tableau de l’inconstance des mauvais anges, etc., liv. VI, disc. ii.
  2. Si quidem ego non capio te, tu capies me.
  3. Michaelis Ephesii Annotationes in Aristotelem de somno, id est, de divinatione per somnum. Venise, in-8o, 1527.
  4. Themistii Paraphrasis in Aristotelem de memoria et reminiscentia, de insomniis, de divinatione per somnum, latine, interprété Hermolao Barbaro. Bâle, in-8o, 1530.