Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Chameau

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Henri Plon (p. 153-154).

Chameau.

Chameau. Les musulmans ont pour cet animal une espèce de vénération ; ils croient que c’est un péché de le trop charger ou de le faire travailler plus qu’un cheval. La raison de ce respect qu’ils ont pour le chameau, c’est qu’il est surtout commun dans les lieux sacrés de l’Arabie, et que c’est lui qui porte le Koran, quand on va en pèlerinage à la Mecque.

Mahomet a mis dans son paradis la chamelle du prophète Saleh[1].

Les conducteurs des chameaux, après les avoir fait boire dans un bassin, prennent l’écume qui découle de leur bouche et s’en frottent dévotement la barbe, en disant : « Ô père pèlerin ! ô père pèlerin ! » Ils croient que cette cérémonie les préserve de méchef dans leur voyage. — Les Turcs croient aussi que la peau du chameau a "des vertus propres aux opérations magiques.

On voit dans les 'Admirables Secrets d’Albert le Grand, livre II, chap. iii, que « si le sang du chameau est mis dans la peau d’un taureau pendant que les étoiles brillent, la fumée qui en sortira fera qu’on croira voir un géant dont la tête semblera toucher le ciel. Hermès assure l’avoir éprouvé lui-même. Si quelqu’un mange de ce sang, il deviendra bientôt fou ; et si l’on allume une lampe qui aura été frottée de ce même sang, on s’imaginera que tous ceux qui seront présents auront des têtes de chameau, pourvu cependant qu’il n’y ait point d’autre lampe qui éclaire la chambre. » Voy. Jean-Baptiste.

  1. Voyez l’histoire de cette chamelle dans les Légendes de l’Ancien Testament.